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-4/7/2025- Fatigue conséquente à la canicule ou épuisement chronique ? Il apparaît en tout cas que la politique française n’a plus aucun souffle. Dans le meilleurs des cas, elle fait s’agiter nos politiciens sur l’écume des jours, dans le pire des cas, elle entraîne le froufroutement pressé du législateur pour inventer une nouvelle taxe ou une nouvelle ponction.
Ici, on pourrait épiloguer de longues phrases sur les consternantes déclarations de l’une ou l’autre élue sur la climatisation, ou plutôt son absence consciencieusement organisée par toute l’intelligentsia française dont le leitmotiv actuellement consiste à la fois à nous expliquer que la canicule est grave et nécessite autant d’actions puissantes de l’État avec l’argent gratuit du contribuable, et à la fois à nous expliquer qu’elle n’est pas si grave et que s’équiper de climatisation est, globalement, une faute majeure dans la religion écocarbonée.
Il est vrai que la météo n’incite pas à de violents efforts (et certainement pas intellectuels) ce qui explique sans doute l’incroyable médiocrité du personnel politique actuellement déployé sur les plateaux télé français, et du journalisme totalement en roue libre qui en vient à se demander ingénument si, par le plus grand des hasards, la climatisation ne serait pas essentiellement un concept d’extrême-droite.
Le contraste avec d’autres sujets est tout de même assez frappant : alors qu’il semble clair qu’une poignée de jours à plus de 30°C sur l’Hexagone nécessite des centaines de reportages, des « analyses » et des « débats » sans fin (notamment pour savoir comment se passer de climatisation et comment bien s’hydrater, on constate qu’en revanche, les hordes d’OQTF, le niveau scolaire en chute libre, les magistrats qui sabotent la justice, des adolescents assassinés pour des broutilles, des octogénaires violées à domicile, des députés qui vendent, achètent ou trafiquent de la drogue (éventuellement à des mineurs), tous ces sujets ne semblent pas nécessiter ni débat, ni articles enflammés, ni questions acharnées des journalistes qui ont toujours aqua-poney dans ces cas là.
Et lorsqu’un article évoque quelque question piquante – comme l’insécurité galopante des parcs parisiens, surtout le soir, dans lesquels il n’est plus possible de chercher la moindre fraîcheur la nuit tombée en ces temps de canicule sans se faire trouer le bedon – ce sera pour mieux éviter d’évoquer l’éléphant au milieu du salon, à savoir l’impéritie de plus en plus grave de l’État dans sa gestion du régalien.
Eh oui : les Français paient non seulement pour se faire baratiner chaque heure du jour et de la nuit afin de leur faire oublier l’effondrement soviétique de leur pays, mais ils paient aussi pour des services absents ou indigents.
Or, justement, voilà qu’on évoque le budget 2026 !
Compte-tenu du drame que fut celui de 2025, on sait qu’on doit s’attendre à de grands moments de politique politicienne : la France est techniquement en faillite depuis des années et échappe probablement de peu, chaque mois, à une cessation de paiement grâce au roulement d’une dette qu’il devient de plus en plus difficile à fourguer.
Dès lors, établir un budget, de surcroît en déficit massif, c’est clairement indiquer à tous ceux qui prêtent à l’État français que la fête du slip bat son plein. Ces derniers devenant nerveux (au point que plus une agence de notation n’ose toucher à celle de la France), il faut donc leur fournir d’emblée quelques gages solides.
La question presse : même Moscovici, actuellement président de la Cour des Comptes, préconise des efforts budgétaires très exigeants pour redresser des comptes publics dont il estime la dérive préoccupante, ce qui, venant du clown qui a montré l’ampleur de ses compétences en matière de budget lorsqu’il était lui-même à Bercy, donne une bonne idée de l’infini en matière de foutage de gueule.
Alors certes, les arbitrages ne sont pas encore rendus, mais déjà quelques pistes sont ouvertement évoquées dans la presse friande de ces petits mots : pour le budget 2026, on n’exclura rien, et surtout pas des hausses d’impôts !
Quelle surprise ! Vraiment, on ne s’y attendait pas ! L’inventivité de nos politiciens ne connaît décidément aucune limite, et ce renouvellement perpétuel dans les moyens mis en œuvre pour, une nouvelle fois, équilibrer avec brio le prochain budget ne peut que rassurer sur la capacité de l’État à fonctionner encore un an de plus !
En pratique, il apparaît donc que les différents membres du gouvernement ont commencé à plancher sur le budget et, comme l’a expliqué Yaël Braun-Pivet à l’Assemblée nationale, ce serait vraiment dommage d’« exclure d’emblée toute hausse d’impôts » !
De façon intéressante, voilà que la politicienne envisagerait même de revenir sur l’abattement de 10% dont bénéficient les retraités. Pour une macroniste dont l’intégralité du parti repose sur le vote de cette catégorie de l’électorat, que voilà une proposition épicée ! Il est vrai que la survie de ce parti au-delà de 2027 est furieusement compromise avec l’impossibilité de se représenter pour l’actuel locataire de l’Élysée…
Peut-être Braun-Pivet croit-elle amadouer ainsi le fameux « Nicolas Qui Paie », dont un des leitmotiv demande justement une baisse des retraites afin d’alléger ses propres impôts ?
Non bien sûr ! Tout le monde l’aura compris : c’est bel et bien un nouveau piège.
D’une part, la présidente de l’Assemblée croit faire un tour de passe-passe malin en proposant d’augmenter les impôts de certains retraités, en lieu et place d’une baisse des retraites (et surtout celle des retraités du public) qui grèvent lourdement les finances de l’État.
D’autre part, il apparaît qu’à côté de ces propositions se nichent d’autres truculentes trouvailles fiscales, à commencer par une hausse de la CSG, car tout le monde sait qu’augmenter une taxe, accroître un impôt, amplifier une ponction, ce sont autant de « pistes d’économies » bien sûr !
Bref, il apparaît parfaitement clair qu’entre deux polémiques idiotes et quelques saillies agressivement débiles de la classe jacassante, le gouvernement travaille une fois encore pour tabasser le contribuable. Toutes les taxes seront envisagées, toutes les augmentations d’impôts sont sur la table, aucune ponction n’est écartée !
Mais pour ce qui est de baisser les dépenses de l’État, il n’y a toujours personne.
Inévitablement, les Français vont se faire plumer, les uns après les autres, pour un État qui ne les protègera plus de rien, pour des politiciens qui n’ont absolument aucune considération pour eux, et pire encore, pour des institutions, des médias, des associations et des administrations qui les méprisent et le leur disent régulièrement.
La faillite de ce régime n’arrive pas assez vite.