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19 juillet 2025

Gastel Etzwane

-19/7/2025- Dans un entretien accordé à Valeurs Actuelles le 16 juillet 2025, l’économiste Marc Touati formule une critique sévère des pistes budgétaires envisagées par François Bayrou pour 2026, estimant qu’elles sont à la fois inefficaces, inadaptées et contre-productives. Selon lui, l’idée d’un budget fondé sur de simples mesures d’ajustement conjoncturel, comme la désindexation temporaire des prestations (« année blanche »), n’est qu’un expédient sans portée structurelle, incapable de réformer en profondeur des finances publiques en dérive depuis plusieurs décennies. Touati préconise une « thérapie de choc bienveillante » reposant sur une baisse massive des impôts (qui créerait un manque à gagner de 50 milliards d’euros) compensée par la croissance et la suppression de nombreuses niches fiscales, permettant à elle seule de récupérer environ 30 milliards d’euros. Il juge impératif de réduire de 50 milliards d’euros les dépenses de fonctionnement de l’État, qui représentent désormais plus de 32 % des dépenses publiques, et s’élèvent à 539 milliards d’euros par an. Il appelle également à une lutte ferme contre la fraude fiscale (30 à 50 milliards) et sociale (20 à 40 milliards), ainsi qu’à une rationalisation des ODAC, ces organismes publics coûteux et peu transparents. À ses yeux, continuer dans la voie actuelle – consistant à repousser les réformes de fond et à alourdir sans cesse les prélèvements – reviendrait à précipiter le pays dans une impasse financière et sociale. Il souligne que la charge d’intérêts de la dette atteindra 70 milliards d’euros en 2025, et avoisinera les 1000 milliards cumulés d’ici 2030. Dans ce contexte, il rappelle qu’une mesure comme la suppression de deux jours fériés, pourtant envisagée par certains membres du gouvernement, ne rapporterait qu’environ 2 milliards d’euros dans le meilleur des cas, une goutte d’eau comparée au coût des seuls intérêts versés chaque année à nos créanciers. Il ajoute enfin que ni le gouvernement ni les institutions publiques ne fournissent la moindre transparence sur l’identité réelle de ces créanciers étrangers, dont les intérêts sont ainsi priorisés au détriment des sacrifices demandés aux Français.