-12/8/2025- Mais de quoi donc avez-vous peur ? De mourir ? Pour Schopenhauer, nous avons oublié comment vivre, pour Kafka, nous ne savons pas comment mourir, pour Beckett, nous sommes déjà morts...
Dans l’approche originelle de Paul de Tarse, la "mort" et la "vie" ne sont pas à entendre comme des réalités objectives – et encore moins statistiques ! – elles désignent des positions existentielles (subjectives) qui forcent à (se) poser la question : qui est vraiment vivant ?
À l'opposé d'une survivance "biologique" sans foi ni loi, si nous n'étions vraiment vivant que lorsque nous sommes engagés dans la vie avec une intensité excessive, qui va au-delà de la "simple vie", du fait d'être seulement vivant "biologiquement parlant" ?
N'est-ce pas l'excès de la vie elle-même qui rend la vie digne d'être vécue, la conscience qu'il existe une chose pour laquelle nous sommes prêts à tout risquer – cet excès pouvant s'appeler "liberté", "dignité", "honneur", "art", etc. ?
N'est-ce pas seulement lorsque nous sommes prêts à prendre ce risque de perdre la vie elle-même pour la chose qui nous tient le plus à cœur que nous nous sentons vraiment vivants ?
N'est-ce pas là le courage véritable, dont le caractère foncièrement paradoxal fut exprimé en son temps par Chesterton ? : « Un soldat entouré d'ennemis, s'il veut s'en sortir, a besoin de combiner un puissant désir de vivre avec une étrange insouciance à l'égard de la mort. Il ne doit pas se contenter de s'accrocher à la vie, car dans ce cas il ne serait qu'un lâche et ne réussirait pas à s'échapper. Il ne doit pas se contenter d'attendre la mort, car dans ce cas il se suiciderait et ne réussirait pas à s'échapper. Il doit chercher sa vie avec une furieuse indifférence à l'égard de sa vie. »