Pages

2 août 2025

Ukraine : Zelensky sur la sortie ?

H16

-1/8/2025- Décidément, sur le front ukrainien, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Non seulement la propagande occidentale ne parvient pas à faire oublier l’avancée des Russes, mais Zelensky semble lui-même de plus en plus empêtré dans des affaires de politique interne qui pourraient bien lui coûter son poste.

Ces derniers jours, le dirigeant ukrainien a en effet décidé de mettre les agences anticorruption ukrainiennes sous la direction du procureur général i.e. de son propre gouvernement, ce qui n’a pas du tout plu à la population qui a multiplié les manifestations contre lui dans la capitale.

La population ukrainienne subit l’usure d’une guerre qui dure depuis trop longtemps. Beaucoup de familles ont perdu des leurs au front, et ceux qui le peuvent cherchent à quitter le pays. S’il était révélé que Zelensky était corrompu et avait profité de la guerre pour son profit personnel, il semble acquis que cela se terminerait fort mal pour lui et son clan : de ce point de vue, le dirigeant ukrainien a beaucoup plus à craindre des Ukrainiens eux-mêmes que des Russes ou de Poutine.


Dans ce cadre, plusieurs articles du Kyiv Independent, un media pro-occidental ukrainien, font part d’un certain désarroi des soldats qui se sentent trahis. Cet organe de presse compare la situation actuelle à celle de l’Euromaïdan en 2013 qui était, au départ, une manifestation contre la corruption émanant du gouvernement pro-russe de l’époque.

De façon révélatrice, l’Union européenne voit se développer cette situation politique intérieure avec un très mauvais œil au point que von der Leyen, l’actuelle présidente de la Commission, a demandé à Zelensky de s’expliquer au sujet de ces changements sur le traitement de la corruption. Le Kyiv Independant considère même désormais que Zelensky est une menace à la démocratie en ces termes :

« Le président Zelensky choisit de saper les institutions démocratiques ukrainiennes pour étendre son pouvoir personnel. »

De fait et ce n’est pas une nouveauté, avant le début de l’invasion russe de 2022, l’administration ukrainienne avait déjà réduit un certain nombre de libertés et avait d’ailleurs été critiquée en Occident pour ces atteintes. Comme rapporté par le Global Investigative Journalism Network, la répression et les attaques contre les journaliste étaient alors fréquentes.

Cette situation n’est pas sans rappeler dans une certaine mesure celle de la Russie où ceux qui tentent d’exposer la corruption des dirigeants finissent par avoir de sérieux problèmes légaux ou « paralégaux » (se traduisant parfois en menaces ou agressions).

On ne saura pas exactement qui, des protestations et manifestations ukrainiennes ou des rodomontades européennes, aura eu raison de Zelensky, mais il a toutefois décidé de revenir sur sa dernière loi.

Malgré ce revirement, Zelensky n’en est pas pour autant sorti d’affaire.


L’Union européenne, actuellement la seule entité qui soutient encore activement le président ukrainien depuis que les Américains ont clairement marqué leur volonté de ne plus couler de fonds dans ce conflit, reste vigilante au point d’être, selon différentes sources, prête à geler les aides qu’elle accorde à l’Ukraine si ces lois devaient rester en vigueur. Il est aussi question de repousser l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.

Du côté américain, c’est le même son de cloche. Et si l’administration Trump ne semblait pas s’entendre au mieux avec l’administration von der Leyen, au moins se sont-elles retrouvées sur la question de la corruption en Ukraine : si cette loi était finalement passée, il est probable qu’elle aurait servi de prétexte aux Occidentaux pour abandonner complètement le dirigeant ukrainien, laisser tomber son gouvernement ou se désengager plus ou moins vite.

Par conséquent, Zelenski va devoir rassurer les Occidentaux s’il tient à son avenir… Avenir pourtant compromis puisque ces agences anticorruption sont en train d’enquêter sur le gouvernement ukrainien et les alliés de Zelensky.

Il semble bien que Zelensky se retrouve dans une impasse, ou, disons, entre le marteau et la faucille l’enclume…

Ou bien ce dernier laisse faire ces agences qui, inévitablement, finiront par attaquer son clan : il ne faut pas se leurrer, l’Ukraine reste un pays très corrompu ou toutes les factions ont des casseroles plus ou moins sordides. Dans ce cas, l’affaiblissement interne et international de Zelensky ne fait pas de doute.

Ou bien ce dernier tente, malgré tout, de bloquer ces agences, et les Occidentaux en profiteront pour le lâcher définitivement, le laissant seul à gérer ses problèmes internes et internationaux.

Il devient légitime de se demander si cette situation n’aboutira pas à un changement de gouvernement (et donc de président), ce qui pourrait d’ailleurs satisfaire les Occidentaux qui bénéficierait alors peut-être de quelqu’un de plus malléable à leur point de vue…

Le risque serait pour eux de récupérer quelqu’un de plus nationaliste : actuellement les sondages montrent une montée de Valerii Zaluzhnyi, un général ukrainien, ancien commandant des forces armées de l’Ukraine, et actuellement ambassadeur de l’Ukraine au Royaume-Uni. Si une élection se tenait actuellement, il gagnerait face à Zelensky.

Une telle situation serait une victoire pour les nationalistes du pays, et rendrait bien difficile une résolution de l’actuel conflit : pour Zaluzhnyi, cette guerre de haute technologie pourrait durer encore 10 ans.

Compte-tenu de l’état général démographique et économique du pays, on pourra raisonnablement en douter mais une chose semble se profiler : le chaos politique qui résulterait d’une telle transition au pouvoir bénéficierait à coup sûr à la Russie, et ce d’autant plus que l’aide américaine promise par Trump (à savoir les défenses anti-missiles Patriot) a été retardée au printemps 2026.

Manifestement, les jours de Zelensky sont comptés.


https://h16free.com/2025/08/01/81524-ukraine-zelensky-sur-la-sortie