Regis de Castelnau
Cohen et Legrand, comme des curés surpris au bordel
-6/9/2025- Ça alors ! Qu’est-ce qu’on apprend ? Comme des curés surpris au bordel, Patrick Cohen et Thomas Legrand viennent de se faire poisser par “L’incorrect” en train de prendre les consignes des dirigeants du parti socialiste pour mener sur les ondes la campagne électorale pour la mairie de Paris. Si l’on comprend bien, ils en pincent pour Raphaël Glucksmann, vous savez l’agent américain actuellement marié à la nouvelle présentatrice du 20 heures sur le service public télévisé. Et ils vont donc continuer à défoncer Rachida Dati sa principale concurrente. Et d’ailleurs on dirait bien que ça fait un moment qu’ils l’ont mise dans leur collimateur. Dès qu’ils peuvent qu’est-ce qu’ils lui mettent !
– Mais qu’est-ce que tu racontes enfin ? Ces deux « journalistes » , comment qu’ils sont pas trop des modèles de probité que la presse internationale nous envie, eh bien ils seraient en fait des militants politiques au service d’un parti ?
Mais personne ne peut croire ça. Que Patrick Cohen ait l’air franc comme un âne qui recule ne constitue pas une preuve. Pas plus que la duplicité soit compatible avec la sottise qui s’exprime à chacune des interventions de Thomas Legrand. Celle-ci le met à l’abri des turpitudes que tu évoques. Non, non ces deux spécimens sont irréprochables comme la plupart des « journalistes » qui officient sur le service public. À l’image de l’ensemble de la presse mainstream.
– Je ne sais pas, mais j’ai un peu l’impression que tu es en train de te foutre de ma gueule. Mais tu ne devrais pas, parce qu’au-delà du nouvel étalage des turpitudes habituelles du système macrono-socialiste, qui ne peuvent surprendre personne, on est quand même en présence d’un joli scandale. Parce que les deux dévoyés en question, c’est nous qui les payons car ils officient sur le service public qu’ils dévoient Et que la dimension juridique et éventuellement judiciaire de cette histoire est quand même intéressante.
– Tu ne vas pas recommencer avec tes arguties juridiques. Tu sais très bien que l’ARCOM et les magistrats vont faire, comme d’habitude. C’est-à-dire rien.
– Tant pis je continue à taper sur le clou, peut-être qu’un jour on arrivera à l’enfoncer.
L’obligation du pluralisme dans l’audiovisuel public en France
C’est d’abord une obligation légale et constitutionnelle puisque l’art. 11 de la Déclaration de 1789, à valeur constitutionnelle et le Conseil constitutionnel considèrent le pluralisme des courants d’opinion comme une condition de la démocratie. La loi du 30 septembre 1986 (dite loi Léotard, modifiée plusieurs fois) impose aux sociétés de l’audiovisuel public de garantir « l’honnêteté, l’indépendance et le pluralisme de l’information ». L’Arcom veille à ce respect : il peut adresser des mises en demeure, et des sanctions. Mais surtout pour le cas qui nous occupe, les périodes électorales, l’Arcom fixe des règles précises de temps de parole et d’accès équitable des formations politiques.
Par ailleurs, les entreprises publiques de l’audiovisuel ont inscrit dans leur cahier des charges obligation d’assurer une information honnête, indépendante et pluraliste et celle d’égalité de traitement des partis politiques et des grands courants de pensée.
Quant aux journalistes du service public, et comme tous les journalistes, ils sont soumis à la Charte d’éthique professionnelle des journalistes (SNJ, 1918/38/2011), qui impose véracité, impartialité, distinction claire entre faits et commentaires. Dans le service public, ces obligations sont encore plus strictes : neutralité et impartialité dans le traitement de l’information ; interdiction de manifester des opinions partisanes dans l’exercice de leur métier. Obligation de séparer clairement information et opinion : par exemple, dans un débat, un journaliste peut analyser, mais pas prendre parti. Alors certes, en tant que citoyens, ils ont la liberté d’expression mais cette liberté est encadrée par le devoir de réserve et l’image de neutralité associée au service public. Des propos militants ou partisans doivent entraîner des sanctions disciplinaires.
Chacun qui a vu Patrick Cohen et Thomas Legrand intervenir, sait bien que l’on a affaire à des militants qui piétinent leurs obligations de neutralité et l’impartialité malgré leur appartenance au service public. La vidéo dont la France entière vient de prendre connaissance démontre que leur comportement était directement lié à un engagement militant au profit d’un parti politique dans le cadre d’une campagne électorale. Tous les arguments et toutes les contorsions des intéressés et de ceux qui les soutiennent ne pourront en aucun cas masquer l’évidence du scandale professionnel.
Faire intervenir le service public dans une campagne électorale
Nous sommes dans l’année qui précède le scrutin municipal et nous venons d’apprendre que deux journalistes du service public recevaient les consignes des dirigeants du parti socialiste pour mettre leurs médias au service de candidats. Non seulement cette contribution, certes occulte, est rigoureusement interdite, mais elle fait encourir l’application de sanctions pénales.
L’article L. 52-8 du code électoral est très clair : « Les personnes morales, à l’exception des partis ou groupements politiques, ne peuvent participer au financement de la campagne électorale d’un candidat, ni en lui consentant des dons sous quelque forme que ce soit, ni en lui fournissant des biens, services ou autres avantages directs ou indirects à des prix inférieurs à ceux qui sont habituellement pratiqués. »
L’article L. 113-1 du code électoral quant à lui : « Le fait de recevoir des dons ou avantages en violation des articles L. 52-7 et L. 52-8 est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende. » Cela concerne évidemment le candidat qui reçoit les dons interdits, mais les donateurs peuvent être poursuivis sur la base de la « complicité », ce qui pourrait être le cas des quatre personnes présentes sur la vidéo.
Qui pourrait être également poursuivies pour des infractions spécifiques de financement illégal de campagne ou de financement illégal de parti politique (article 11-5 de la loi du 11 mars 1988, intégré au code électoral). Petit détail, les personnes morales pourraient également faire l’objet de poursuites (coucou France Info).
Jean-François Achilli, journaliste sur le service public avait envisagé de réaliser un livre d’entretiens avec Jordan Bardella, projet qui n’avait jamais été suivi d’effet. Pour cette intention Achilli a été prestement foutu dehors.
Les exploits de nos duettistes sont d’une autre gravité et peuvent être assortis de sanctions pénales. Ils devraient normalement prendre la porte.
Malheureusement dans la république bananière qu’est devenue la France, c’est même pas en rêve.