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27 mars 2023

Un révolutionnaire calme ?

Eric Vial

Je suis un vrai militant. J’ai 52 ans. Le désir d’un monde plus juste et plus équitable coule dans mes veines. J’ai été de toutes les manifestations, de toutes les causes, de toutes les colères.
À 14 ans j’ai bloqué mon collège. Plus tard, avec les copains alsaciens on a investi des ponts et des routes ; avec les camarades on a participé à des blocages ou des actions de solidarité. J’ai fait des manifs autorisées ou pas. Je ne compte plus mes participations, elles sont innombrables.
Mais JAMAIS durant toutes ces années je n’ai reçu un coup de la part des forces de l’ordre ; je n’ai rien cassé non plus, ni dégradé (pour être sincère cela ne m’est pas venu à l’esprit).
Je n’ai jamais été arrêté. Je n’ai pas provoqué ni insulté.
J’ai toujours respecté les consignes de sécurité, surtout je n’ai jamais mis en danger ceux qui m’accompagnaient dans mes luttes.
Quand on nous disait : « c’est bon on vous a vu vous pouvez rentrer maintenant », on appliquait.
Oserais-je dire que toutes ces luttes se sont déroulées dans une relative bonne ambiance (et parfois de franches rigolades) malgré un contexte parfois tendu, que la plupart du temps nous recevons des paroles de solidarité des forces de l’ordre qui comprennent nos actions ?
Et pourtant, je peux l’assurer, sans violence nous avons beaucoup obtenu pour le progrès humain : nos victoires sont inombrables.
La pression sociale pour l’emporter ne se gagne pas avec des poings, elle se gagne avec la tête ! Un peuple qui réfléchit est invincible.
La violence c’est le chaos. Derrière il n’y a rien. Cela vaut pour tous les protagonistes.


Sainte-Soline : l’ampleur de la répression policière mise en cause

Reporterre


Un manifestant se trouve toujours, ce lundi matin, entre la vie et la mort en France après de violents affrontements avec les forces de police survenus samedi 25 mars pendant la manifestation contre les mégabassines à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Selon le dernier bilan établi dimanche à 18 h 00 par le parquet local, le pronostic vital d’un homme de 30 ans, victime d’un traumatisme crânien, restait engagé. Une femme de 19 ans et un homme de 27 ans ont été également grièvement blessés.

En outre, deux gendarmes blessés « sont désormais en urgence relative », selon le dernier bilan du parquet, qui précise qu’au total 7 manifestants et 47 militaires ont été secourus. Mais selon les organisateurs, 200 manifestants ont été blessés – dont 40 grièvement – durant ces affrontements. Dans un communiqué, le collectif Les Soulèvements de la Terre affirme aussi que l’ambulance du Samu a été empêchée pendant plusieurs heures par les autorités d’évacuer le blessé grave.
« Un usage immodéré et indiscriminé de la force »

« Je ne peux que condamner les violences extrêmes », a déclaré dimanche auprès de l’AFP la Première ministre Élisabeth Borne, renvoyant aux « images d’individus qui n’ont d’autre objectif que de blesser les forces de l’ordre ». Mais pour Marine Tondelier, secrétaire générale d’EELV (Europe Écologie-Les Verts), « s’il n’y avait pas eu de forces de l’ordre [à Sainte-Soline], il n’y aurait pas eu ni d’affrontement ni de destruction », a-t-elle déclaré sur BFMTV. Mme Tondelier, qui a participé à la manifestation, précise par ailleurs : « Avec les élus EELV, on a tenté de protéger les blessés en se mettant devant. Les policiers en quad nous ont pris pour cible avec des grenades/lacrymos. Nous ne présentions aucune menace. N’affichions aucune hostilité. Ils ont tiré sur des blessés. »

De leur côté, des observateurs de la Ligue des droits de l’Homme mettent en cause « un usage immodéré et indiscriminé de la force sur l’ensemble des personnes présentes, avec un objectif clair : empêcher l’accès à la bassine, quel qu’en soit le coût humain ». Selon eux, les cortèges ont été ciblés avant et après leur arrivée sur les lieux par des tirs de grenades lacrymogènes, assourdissantes et explosives « de type GM2L et GENL », ainsi que de LBD 40. « Des grenades ont été envoyées très loin et de manière indiscriminée » et les détonations « étaient régulièrement suivies de cris d’appel au secours ». La LDH pointe aussi des tirs en direction d’élus et des entraves à l’arrivée des secours.

Les autorités imputent le délai d’intervention des secours à des violences renouvelées sur les gendarmes qui devaient sécuriser leur accès au site. Au total, 4 000 grenades ont été tirées par les forces de police, selon le ministre de l’Intérieur.

https://reporterre.net/Sainte-Soline-l-ampleur-de-la-repression-policiere-mise-en-cause?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_quotidienne

26 mars 2023

BRAV-M

Vincent Verschoore

On le sait depuis leur réapparition en 2016, et surtout leur rôle dans le cadre de la répression des Gilets jaunes : les voltigeurs (qui furent dissous en 1986 suite à l'assassinat de Malik Oussekine, après leur création par Charles Pasqua), aujourd'hui rebaptisés BRAV-M, sont des racailles recrutées par le régime pour faire le sale boulot de la répression outrancière et de la provocation.
 
Même les professionnels du maintien de l'ordre, les CRS et les gendarmes mobiles, les détestent car leur unique rôle est de mettre le bordel et de monter la foule contre la police.
 
Alors parfois ça se voit trop et les psychopathes qui les emploient, genre Darmanin et le préfet de police Nuñez, se sentent obligés de trouver cela inacceptable et d'en appeler à l'IGPN.

Éclat de rire général, l'IGPN étant elle-même de la police, et qui ne va jamais à l'encontre des intérêts du régime. Les deux assassins d'Oussekine, pour mémoire, écopèrent d'un avancement et d'une mutation.
 
Il faudrait évidemment dissoudre (si possible dans l'acide) ces délinquants disposant d'une carte de police, tout comme leurs mandataires.

https://www.youtube.com/watch?v=YY5mDpg55gE

MACRON II, L'ORLÉANISME POUR LES NULS

Gabriel Nerciat

Toujours la même pitoyable histoire, la même tactique épuisée de "l'orléanisme pour les nuls" (un livre encore à écrire, avec plusieurs rééditions à la clef).

Précipiter la montée vers le chaos, favoriser l'infiltration des mouvements contestataires ou syndicaux par les petites frappes autochtones et diplômées de l'anarcho-écologisme ou des mouvances Black Blocs européennes (on sait depuis l'insurrection des Gilets jaunes qu'elles constituent la garde prétorienne des casseurs de grève ou de jacquerie aux ordres du régime macronien), jouer sur l'exaspération des citadins indignés et l'atavique besoin d'ordre des notables, puis camper sur un discours martial et verbeux, avec plein de valeurs républicaines servies à la louche comme autant de vermicelles poisseux dans la soupe de Mémé, en imitant les précédents numéros de Nicolas Sarkozy ou de Manuel Valls – canailles presque aussi accomplies, mais quand même un peu plus professionnelles, que Gérald Darmanin lui-même.

Est-ce que cela peut marcher de nouveau ?
Pas sûr.
Pour au moins quatre raisons.

1) On a déjà fait le coup une fois, et c'est comme l'histoire de Guillaume et le loup (au bout d'un moment, les gens ont compris, ça ne marche plus) ;

2) Lors de son premier quinquennat, le Banquier Président avait une majorité absolue à l'Assemblée nationale, qu'Edouard Philippe dirigeait avec une main de fer. Ce n'est plus le cas désormais, d'où le recours en catastrophe au 49.3 qui a indigné les deux tiers de la nation, et l'état d'impuissance politique totale dans lequel Macron et sa robote de Premier ministre se retrouvent désormais ;

3) Macron ne peut pas briguer un troisième mandat dans quatre ans. Dès lors, une partie de ses potentiels héritiers, qui ne vont pas manquer de se déchirer à belles dents, auront tout intérêt à se dissocier de lui s'ils veulent pouvoir postuler victorieusement à sa succession en 2027 (ou avant). Même si le président prend le risque d'une future dissolution de l'Assemblée, ses ministres et ses députés le soutiendront à peu près comme la corde soutient le pendu, et tout le monde le sait ;

4) La montée du chaos et du désordre complaisamment alimentés par le mélenchonisme et l'ultra-gauche anarchisante favorise désormais autant le RN que la minorité présidentielle, ainsi qu'on l'a constaté lors des dernières législatives. La thèse centriste et macronienne du rejet dos à dos des deux "extrêmes" ne fonctionne plus qu'auprès d'une partie de plus en plus réduite de l'électorat conservateur, dans la mesure où LR s'est totalement effondré et que Zemmour n'a pas été en mesure d'incarner une relève.

Donc, la sempiternelle tactique de "Macron ou le chaos" n'est pas du tout certaine de fonctionner.
Seulement, voilà : le Banquier Président n'en a pas d'autre.
On peut donc raisonnablement s'attendre au pire, et ce dès la semaine prochaine.


25 mars 2023

Segundo Cimbron

À propos des « débordements violents »

- 70% des Français en jugent Macron et le gouvernement responsables.

- 61% des Français pensent désormais qu'ils sont la seule façon de se faire entendre de Macron...

C'est dans « Le Figaro », pas dans « Le Prolétaire ».
Il leur restait la provocation de la violence pour rabattre l'opinion sur la recherche de « l'ordre ».
Même ça, ça marche de moins en moins...
Ça en dit beaucoup sur le niveau de la colère ;
Sur le basculement en train de s'effectuer dans l'opinion ;
Sur l'explosivité de la situation...
Gagner le retrait de la réforme est devenu un enjeu qui dépasse la question des retraites et de l'âge...
« Une crise de régime ? » s'interroge un éditorialiste ce matin sur la 2...
Rendre crédible une alternative politique de progrès et non de régression devient d'autant plus urgent pour que l'issue ne se limite pas au RN.
Aux partis de la NUPES de se hisser au niveau de l'enjeu historique en cessant leurs guéguerres intestines pour se concentrer sur les propositions concrètes qui existent déjà dans leur programme législatif.

L’explosion du 23 mars

Maxime Tandonnet

450 policiers et gendarmes blessés, des centaines d’arrestations, les événements d’hier soir sont d’une extrême gravité que la tonalité générale médiatique a tendance à sous-estimer. Paris est couvert de montagnes d’immondices. Les émeutiers ont incendié les gigantesques tas d’ordures accumulés dans les rues de la capitale, les flammes et des colonnes de fumées s’élevaient à l’horizon. Dans toute la France, les manifestations rassemblant des centaines de milliers de salariés, de lycéens et étudiants ont dégénéré en émeutes, provoquant des incendies et des destructions. Les transports et les raffineries sont bloqués et l’essence risque de manquer. Sous peu, l’économie sera paralysée. Le pays se désintègre sous nos yeux. Nous allons vers un nouveau mai 68 (comme cela a été dit à maintes reprises dans ces pages) mais sans Pompidou pour en sortir. L’image que donne la France à l’étranger est celle d’un pays en train de brûler. L’effondrement a pour origine un projet de réforme dont nous savons, sans le moindre doute possible, par-delà les vagues de mensonges, qu’il est parfaitement inconsistant, inutile et injuste. Cette situation n’est rien d’autre que le fruit d’une dérive mégalomaniaque et du jeu des courtisans et des lâches qui l’ont encouragée ou laissé faire quand ils pouvaient s’y opposer. C’est tout un système fondé sur la sublimation de l’hubris et l’anéantissement de la force de caractère et d’intelligence qui empoisonne aujourd’hui la France. 24/3/2023


21 mars 2023

[Communiqué de presse] "L'autorité judiciaire n'est pas au service de la répression du mouvement social"



Michel Rosenzweig

Ce type cherche les bâtons pour se faire taper dessus.

La stratégie du chaos et de la chienlit comme mode de gouvernance : provoquer la violence et les soulèvements pour encore réprimer et légitimer le parti de l'Ordre (moi ou de désordre).

Épreuve de force très délicate dans un monde où la violence reste le monopole de l'État et dans lequel la violence populaire légitime demeure non seulement illégale mais illégitime aux yeux d'une majorité d'individus.

Après un 49.3 pour faire passer la réforme des retraites, et le rejet des motions de censure lundi, le président de la République Emmanuel Macron a exclu à court terme une dissolution de l'Assemblée nationale, un remaniement du gouvernement ou un référendum, ont expliqué à BFMTV plusieurs participants à une réunion avec le chef de l'État ce mardi.


Deux mondes

Jonathan Sturel

D'un point de vue purement visuel et symbolique, c'est une belle photo. La confrontation entre deux mondes.
Mais en réalité, sous son casque, ce policier, lui-même précaire et sans doute père de famille, sait que sa propre épouse peine à faire les courses du foyer, sait que son ménage peine à finir le mois et sait que la jeune femme qui lui fait face se met au service d'un combat qui vise à défendre les intérêts sociaux des deux protagonistes.
Pourtant, ce policier recevra tôt ou tard l'ordre d'empêcher que ce combat soit livré et il lui obéira, se sabordant ainsi lui-même ainsi que sa famille, trahissant ses propres intérêts et la dignité de sa famille, rendant ainsi service à une minorité politicienne et économique qui seule tire profit d'une situation qu'elle regarde se dérouler depuis les fenêtres de sa résidence privée, protégée et vidéosurveillée, en se frottant les mains.
Le jour où l'homme sous le casque refusera de charger, bouclier en avant, la demoiselle en face de lui, parce que cette demoiselle pourrait être sa propre fille, sa sœur ou sa femme, le château de cartes qui tient lieu de régime politique s'écroulera sous nos yeux et les pharisiens pourront être chassés hors de nos vies.
Ainsi, toute la fondation du régime, toute sa structure, tous ses murs porteurs sont là, sur cette photo, sous ce casque.