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17 avril 2025

SEXE : LA SCIENCE REPREND PEU À PEU SES DROITS

Marc Amblard
17/4/2025

- Le 21/01/2025, Le président des États-Unis signe un décret obligeant l’administration à reconnaître l’existence de deux sexes seulement et tels que définis à la naissance.
- Le 14/04/2025, le parlement de Hongrie modifie la Constitution pour graver dans le marbre l’impossibilité de déclarer un autre sexe que son sexe biologique.
- Le 16/04/2025, la Cour suprême du Royaume-Uni rend un arrêt important confirmant que les « femmes » transgenres ne sont pas légalement des femmes.
Faut-il qu’on soit tombé si bas, qu’on se soit laissé manipuler si sournoisement, qu’on ait perdu à ce point la raison qu’il faille en arriver à de telles extrémités pour nous rappeler les bases fondamentales de la science et du bon sens…
N.B. En photo : Rachel Levine et Sam Brinton, tous deux hauts responsables d'État nommés par l'administration Biden (Obama et Cie). Au chômage depuis trois mois.

16 avril 2025

Valérie Boivin

-6/4/2025- Face aux dernières annonces militaires, je partage ici mes réflexions et surtout les interrogations que beaucoup d’entre nous ressentent en ce moment…
Ce n’est pas notre guerre.
Le Chef d’état-major des armées françaises s’est rendu à Kyiv, aux côtés de son homologue britannique, pour rencontrer le président Zelensky et les responsables militaires ukrainiens.
Trois objectifs ont été annoncés :
1. Maintenir un soutien militaire solide à l’Ukraine pour continuer le combat.
2. Préparer la reconstruction et la transformation de l’armée ukrainienne sur le long terme.
3. Discuter d’une coalition internationale, France et Royaume-Uni en tête, pour soutenir l’Ukraine, notamment après un cessez-le-feu.
Officiellement, il s’agit de garantir une paix durable en Europe.
Mais beaucoup de Français s’interrogent : jusqu’où irons-nous ?
Il faut être lucide : ce choix n’est pas celui de la majorité des citoyens. C’est un choix politique, porté par Emmanuel Macron et par une partie des dirigeants européens – mais pas par tous.
Et surtout, ce n’est pas la volonté du peuple français, qui dans sa grande majorité ne veut pas d’une escalade militaire.
Que l’Europe se protège, oui. Qu’elle renforce sa sécurité face aux menaces extérieures, oui. Mais s’engager plus avant dans ce conflit, au point d’envisager l’envoi de troupes, beaucoup s’y opposent fermement.
Cette inquiétude est partagée, profonde, et légitime.
Parce que derrière les discours diplomatiques et les grandes déclarations, ce sont des vies qui sont en jeu. Des familles, des militaires, des citoyens inquiets pour l’avenir de notre pays et de l’Europe.
Restons vigilants. Car ce qui se joue dépasse largement le cadre de l’Ukraine, et concerne directement la paix et la sécurité de tous les Européens.

Gilles Casanova

-16/4/2025- Friedrich Merz, nouveau Chancelier allemand tient un discours belliciste alors que le Parlement de Berlin vient de voter 1 000 milliards pour le réarmement de l'Allemagne.

Jean-Claude Delhez

IL AVAIT SOIF

Je me suis fait un copain. Lui, là, sur la photo. Samedi, on tombe nez à nez sur un palier d'escaliers extérieurs. Comme tous les animaux sauvages, le lézard n'a pas confiance en l'homme. Dès qu'il en rencontre un de cette espèce, soit il s'immobilise, en attendant la suite, soit il fuit et va se cacher. Et donc, samedi, une journée faisant suite à plusieurs semaines sans pluie, non seulement l'animal ne fuit pas, mais il se retourne, descend deux marches et vient vers moi. Il s'approche à mes pieds jusqu'à une grille qui recouvre une canalisation censée évacuer de l'eau. Et il se met à fourrer sa gueule dans les trous de la grille, comme s'il voulait passer au travers. Au risque d'aller se noyer. Il fait ça à plusieurs reprises, juste devant moi. Je pars alors moins d'une minute et je reviens avec une bouteille d'eau. J'en verse sur le sol, à côté de lui. Il y pousse la tête et sort la langue à plusieurs reprises.
Ce lézard vit à cet endroit. Il sait qu'il y a une grille avec de l'eau en-dessous. Il sait aussi qu'il est trop gros pour passer par les trous et aller y boire. Mais le voilà qui en fait la démonstration juste devant moi. Comme s'il s'était dit : « Ce gars-là ne m'a pas l'air totalement idiot. Je vais essayer de lui faire comprendre que j'ai soif ; et peut-être qu'il soulèvera la grille. Parce que moi, avec mes petites pattes, je n'y arrive pas. »

15 avril 2025

Kuzmanovic Georges
15/4/2025

Budget 2026 : mission (quasi) impossible !

Le budget 2025 était déjà difficile à boucler… mais celui de 2026 s'annonce carrément irréalisable.

⇨ À cause des coupes budgétaires massives qui s'annoncent, rendues inévitables par la gestion calamiteuse – sinon frauduleuse – des finances publiques par Emmanuel Macron et Bruno Le Maire depuis 2017. Ces coupes frapperont d'abord les services publics.
⇨ À cause de la volonté d’augmenter démesurément le budget de la défense, en vue d’une guerre fantasmée contre la Russie, qui n’aura pas lieu.
⇨ À cause de la crise économique et sociale déjà bien installée.
⇨ À cause des politiques néolibérales, des absurdités des critères de Maastricht, et des transferts de souveraineté à Bruxelles.
⇨ À cause de la désindustrialisation, accélérée par les politiques protectionnistes de Biden et Trump, et par l’absurde système européen de fixation des prix de l’énergie.

Et pourtant, Patrick Martin-Grenier, professeur à Sciences Po et formateur de nos "élites", nous explique qu’il ne faut surtout PAS toucher aux retraites.
Pas un euro, même pour les plus aisés. Sacrilège !
Mais de qui parle-t-on exactement ?
Des retraités les plus favorisés : ceux qui ont profité à plein du système, se sont enrichis comme aucune génération avant eux, ont peu cotisé (dans une époque où les retraités étaient peu nombreux et mouraient plus jeunes), et qui ont massivement voté pour toutes les dérives néolibérales, libre-échangistes et européistes.
Ceux-là, après avoir contribué à la destruction des services publics et à la perte de souveraineté nationale, exigent aujourd’hui que les actifs – surtout les jeunes – se sacrifient pour qu’eux puissent continuer à faire du yoga à Marbella, après un petit saut dans leur résidence secondaire ou un séjour au soleil au Maroc.
Oui, bien sûr, tous les retraités ne sont pas des nantis. Des millions vivent avec de faibles pensions ou un minimum vieillesse. Je ne parle pas de ceux-là qui souffrent.
Mais ici, il est question de ceux qui ont pu accumuler un patrimoine immobilier, des actions, des assurances vie, des placements. On ne peut pas sacrifier un pays et sa jeunesse pour préserver leurs rentes.
Le drame des sociétés dites "démocratiques", c’est qu’avec la faible natalité, les plus âgés deviennent majoritaires dans les urnes – et imposent leurs choix générationnels. Ils ont désormais la masse critique pour faire élire à l’infini tous les Macron possibles et imaginables.
Mais n’oublions jamais une chose :
Un vieux riche ne fait pas la révolution.
À 70 ans, personne ne prendra les armes pour défendre son assurance vie ou limiter une moins-value sur ses placements.
En revanche, des jeunes, des actifs désespérés…
Eux, oui, ils peuvent tout faire.

L'ALLEMAGNE ET SES SOUS-HOMMES

Gabriel Nerciat

-15/4/2025- Mais d'où sort donc cet abruti à face d'asperge, Banquier Chancelier comme Macron est Banquier Président, petit-fils émérite d'un dignitaire nazi de Westphalie, dont le premier acte public, alors même que l'économie de son pays s'effondre sous l'effet des sanctions imposées par Bruxelles à Moscou, consiste à défier d'un même geste Poutine et Trump en incitant Kiev à user de missiles longue portée Taurus pour détruire le pont de Kertch en Crimée (acte de nature purement terroriste, au passage, et sans aucune utilité stratégique, comme on le sait depuis au moins trois ans que l'armée ukrainienne essaie en vain de s'y coller) ?
L'Europe occidentale, masse amorphe de nations sénescentes désarmées, organisatrices de leur propre colonisation migratoire, se croit visiblement capable de fantasmer une deuxième jeunesse en prolongeant sans aucune perspective d'issue crédible une guerre sanglante et contraire à ses intérêts les plus évidents, rien que pour faire croire qu'elle a encore des dents capables de mordre des fraises et mues par un cerveau opérationnel.
Alexandre Douguine a raison : l'héritier libéral des nazis est devenu un inconsistant sous-homme, uniquement mû par le rêve de conquêtes impériales parodiques qu'il n'a même plus les moyens de financer.
Gageons que le même chancelier dégénéré sera le premier à faire pression sur son amie Ursula pour accélérer la conclusion des accords de libre-échange avec l'Amérique latine et repousser toute tentation de tarifs protectionnistes à l'encontre de la Chine.
Encore une fois, que ce soit à Paris, Berlin, Londres ou Madrid, il convient hélas de constater qu'il n'y a pour nous plus guère d'espoir : il faudrait vraiment soulever des montagnes pour qu'un vent nouveau apporte enfin des âmes et des idées nouvelles au coeur de l'ancien empire carolingien.
Tout juste peut-on rêver que Trump invite Merz prochainement dans son golf de Mar-a-Lago en Floride, pour lui asséner, à sa manière délicate et rapide, une jolie balle blanche nichée bien au centre béant de son postérieur étroit (25% de taxes sur toutes les voitures allemandes importées).
Oui, je sais, c'est peut-être vulgaire, mais c'est nettement plus facile à atteindre que le pont de Kertch en Crimée.

14 avril 2025



Jak Umbdenstock

Jean Mizrahi
11/4/2025

Trois semaines dans un collège marseillais "dans la moyenne" : carnet de bord d’un observateur

Poursuivant mon exploration de l'Éducation nationale, j’ai effectué ces derniers jours un remplacement à temps partiel dans un collège public de Marseille, chargé de l’enseignement des mathématiques. Une aventure que je qualifierais volontiers de pédagogique et sociologique.

J’avais déjà exercé, à mi-temps, deux années durant, dans deux lycées professionnels de la région : l’un en filière « bac pro commerce » (traduisez : futurs vendeurs souvent plus intéressés par TikTok que par la TVA), l’autre en CAP mécanique et conduite. Ces expériences m'avaient convaincu que l'inculture littéraire et mathématique ne surgissait pas au lycée comme par magie, mais était un mal enraciné depuis bien plus longtemps. Curieux de voir à quoi ressemblait la situation plus en amont, je suis donc allé au collège. Et je me suis instruit.

Le collège en question est "moyen" en tout : ni ZEP hardcore ni perle rare, mais tout de même situé en périphérie. Classé en milieu de tableau dans les statistiques officielles du ministère de l’Éducation nationale pour 2024 (résultats du brevet), il offrait un terrain d’observation exemplaire. Voici quelques instantanés du terrain :

1. Bases fondamentales aux abonnés absents

Les tables de multiplication ? Inconnues au bataillon. Les divisions ? Posées au petit bonheur la chance. Le calcul mental ? Un cauchemar éveillé. Quant à la compréhension écrite, elle tient parfois plus du décryptage archéologique que de la lecture.

2. Bazar quotidien garanti

Chaque classe compte au moins un élève relevant de la psychiatrie – je n’exagère pas. Résultat : exclusions fracassantes (chaises lancées, livres jetés, etc.) mais temporaires, retours rapides, et rebelote. L’institution, impuissante, laisse se dérouler le même scénario indéfiniment.

3. Un tiers d’élèves mal élevée

Un tiers des élèves affichent un comportement oscillant entre la grossièreté et le je-m’en-foutisme. Les résultats scolaires s’en ressentent, les sanctions glissent sans avoir aucun effet. Impossible de sonder les familles sur trois semaines, mais le désintérêt parental transpire au travers de leurs rejetons.

4. Un tiers de suiveurs

Un tiers d’élèves, à potentiel, se laisse entraîner par les trublions. Pas foncièrement mauvais, mais faibles en caractère – ce qui, au collège, est une dangereuse vulnérabilité.

5. Un tiers de naufragés de la salle de classe

Un dernier tiers d’élèves sages, presque hébétés par l’agitation ambiante. Gentils, attentifs... mais freinés par le comportement désordonné de leurs camarades.

6. Entre enseignants, un même diagnostic

Les collègues décrivent la même situation : des classes plus ou moins difficiles, mais partout des éléments perturbateurs qui ralentissent la progression. Le métier relève autant du pédagogue que de l’arbitre de match de catch.

7. Littérature + mathématiques = bug système

La transposition d’un problème exprimé de façon « littéraire » en équation mathématique ressemble pour beaucoup à une expérience de physique quantique : on comprend vaguement les mots pris séparément, mais pas leur signification une fois mis dans le bon ordre.

8. Désintérêt pour la réalité tangible

Parler d’exemples concrets ? Peine perdue, alors que c’est le fondement de ma pédagogie. Ce qui compte, c’est : « Combien de points pour cet exercice ? » et « Est-ce que c’est noté ? » Le savoir pour le savoir, aucun intérêt.

9. Chacun pour soi

Projet pédagogique global ? Connaît pas. Chacun enseigne dans son coin, sans concertation, ni stratégie commune.

10. Bienvenue au survival teaching

Le remplaçant est largué sans boussole : pas de programme clair, débrouille-toi. Heureusement, j’ai pu joindre l’enseignant titulaire. À noter : les élèves "à problème" ne sont pas toujours ceux qu'on signale – les vrais champions du chaos savent rester discrets... quelques minutes. Après, bonne chance.

11. Harcèlement ? Circulez, y'a rien à voir

Un cas de harcèlement repéré et signalé. Réponse : « On s’en occupe et on vous dira ce qu’il en est. » J’attends encore.

12. Vies cabossées

Certains visages trahissent des enfances cabossées, marquées très probablement par la violence familiale. Ces élèves sont parmi les plus instables. Comment leur en vouloir ? Comment le système ne les a pas repérés et s’en est occupé : une honte.

13. "Quart d’heure lecture" ou "quart d’heure bazar" ?

Instauré quotidiennement, le quart d’heure lecture vire dans mes classes à une cacophonie où deux tiers des élèves oublient leur livre. J’ai dû jeter l’éponge, avec regret, pour reprendre un cours normal.
Quelques conclusions (provisoires) :

A. Mélanger élèves sérieux et perturbateurs est une absurdité pédagogique

Il est totalement contre-productif de vouloir faire coexister dans une même classe des élèves motivés, des élèves fragiles et des élèves franchement ingérables. Le résultat est prévisible : le niveau général baisse et l’énergie des enseignants est absorbée par la gestion des troubles, au lieu d’être consacrée à l’enseignement. La solution ne passe pas par l’exclusion pure et simple, mais par la création de structures spécifiques adaptées pour les cas difficiles :
• Petites classes encadrées par des enseignants formés à la pédagogie spécialisée,
• Internats éducatifs pour les jeunes issus d’environnements violents ou toxiques,
• Programmes spécifiques de remise à niveau pour réintégration éventuelle.
Oui, cela demande des moyens. Mais continuer à mélanger tout le monde par peur de stigmatiser revient à sacrifier les élèves sérieux (à plus forte raison quand ils rencontrent des difficultés) sur l'autel d’une illusion d’égalité.

B. Discipline et implication des parents : un duo inséparable

La discipline ne peut être efficace sans l’implication des familles, sans que cela se traduise par une violence contre les gamins une fois rentrés à la maison. Les parents doivent donc être associés, et ne plus être vus comme des empêcheurs de tourner en rond, mais sans tomber dans le travers socialiste du parent qui a forcément raison. Il est grand temps que les parents écoutent les enseignants et les respectent.
Il faut simplifier drastiquement les procédures de sanction pour les familles défaillantes :
• Suspension automatique d’aides en cas de violence grave répétée, sans labyrinthes administratifs comme c’est actuellement le cas,
• Obligation d’assister à des réunions de suivi sous peine de sanctions pécuniaires,
• Responsabilisation claire : l’école n’est pas un substitut à l'éducation familiale.
L’éducation commence à la maison. L’école ne peut réparer seule ce qui a été cassé à la source.

C. Il faut des classes de niveau... intelligemment pensées

Créer des classes de niveau ne signifie pas reléguer les élèves plus faibles dans des ghettos éducatifs. Au contraire : il s'agit d'adapter l'enseignement au profil des élèves :
• Petits effectifs pour les élèves en difficulté : plus de soutien, de pédagogie différenciée, moins d'effet de masse.
• Classes plus denses mais dynamiques pour les élèves à l’aise ou souvent plus disciplinés, capables de progresser plus vite.
C'est la seule manière d’éviter de tirer tout le monde vers le bas. Égalité ne signifie pas uniformité. Et croire que tous les élèves doivent avancer au même rythme est une cruauté pédagogique déguisée en bonne conscience. J’ai connu plus jeune des camarades de classe un peu lents mais qui se sont révélés plus tard. Chacun doit conserver ses chances tout au long du cursus général.

D. La catastrophe commence dès la maternelle

On ne rattrape pas dix ans d’échec éducatif en quatre ans de collège. La racine du problème est dans les écoles maternelles et primaires, où :
• La maîtrise de la lecture,
• Les bases du calcul,
• L’acquisition du vocabulaire,
sont tout simplement insuffisantes.
Un enfant qui entre en 6e sans savoir lire couramment et compter rapidement est déjà perdu dans l’organisation actuelle du secondaire.
Les réformes du lycée, les milliards d’euros pour de nouveaux équipements, les chartes de bonne conduite... ne servent à rien si l’on ne reconstruit pas des fondamentaux solides dès le départ.

E. Un chef d’établissement doit être un véritable chef... pas un gardien de prison

Aujourd'hui, les chefs d’établissement sont souvent réduits au rôle ingrat de gestionnaires administratifs et de garde-chiourmes, sans pouvoir réel sur la pédagogie (et avec un pouvoir limité sur la discipline). Cela doit changer.
Un chef d’établissement doit être :
• Un leader pédagogique, capable de fixer des objectifs aux équipes enseignantes,
• Un manager d’équipe, sachant fédérer ses enseignants autour d’un projet commun,
• Un responsable, avec des objectifs clairs et des leviers d’action réels.
Confier la cohérence pédagogique uniquement aux inspecteurs est un anachronisme : c’est comme vouloir diriger une armée par pigeons voyageurs.

F. Programmes clairs + évaluation sérieuse = socle commun solide

Le contenu des programmes doit être précis, net et contrôlable. Pas de « compétences vagues » ou de « projets transversaux » où l’on perd élèves et enseignants dans un nuage de mots creux.
Chaque année :
• Des savoirs fondamentaux doivent être acquis,
• Des évaluations nationales régulières, chaque année doivent permettre d’identifier les lacunes,
• Des mesures correctives immédiates doivent être prises.
Et cela sans que les enseignants deviennent des scribes obsédés par la paperasse. Liberté pédagogique sur les méthodes, exigence sur les résultats : voilà l’équilibre juste.

G. Rémunérer dignement ceux qui portent l'avenir

Je me foutais de la rémunération que je devais recevoir car ce n’était pas mon objectif. Que penser d'un pays où l'on confie l’éducation des futures générations à des professionnels payés à peine plus qu’un smicard ? C’est indigne, irresponsable, et mortifère pour l’avenir national.
On ne construit pas une nation forte avec des enseignants démotivés et précarisés. Réévaluer significativement leur rémunération est un impératif stratégique, non une faveur corporatiste.
Et pour conclure...
Le collège où j’ai exercé n’est pas un enfer sur Terre. Mais sur 91 collèges marseillais, les 20 premiers au classement sont tous privés. Et dans les 30 premiers, un seul est public.
Faut-il vraiment en dire plus ? Il est urgent, vital même, de refonder entièrement notre système d’instruction publique, en cessant de répéter les mêmes erreurs sous couvert d’idéalisme mal placé.
H16
14/4/2025

Le dilemme du syndicaliste

Petite fiction pendant les vacances

C’est la pause pascale, rien de tel qu'une petite fiction pour passer le temps avec une tranche de vie ordinaire en République Démocratique Populaire Française.

La France sans le syndicalisme ne serait pas ce paradis de douceur de vivre, aux rivières de miel et de lait pour tous et toutes. Mieux encore, le syndicalisme mène à tout.

C’est le cas, notamment, pour Martin.

Martin est depuis des années responsable syndical, c’est-à-dire qu’il est responsable de l’activité syndicale dans l’entreprise qui le salarie, mais surtout pas coupable. Et il s’y est notamment illustré dans sa lutte contre son rachat par un actionnaire indien, lutte qui lui a permis de lancer en pleine réunion syndicale un tonitruant :

« Et pis quoi encore, bientôt on sera payés comme des Indiens et on mangera avec les mains ?! Déjà qu’on travaille comme des Chinois ! »

La lutte, il sait ce que c’est, Martin. Il en a mené une, longue, épuisante mais juste, contre la suppression de sa place de parking attitrée. Il se souvient du temps passé à imprimer des tracts sur les photocopieurs de l’entreprise, de l’odeur d’ozone qu’ils dégagent passé les 1000 premières copies. Il se souvient aussi de ses échecs, comme celui lors de la demande de suppression des tests d’alcoolémie pour les postes à risque…

La lutte, il la connaît aussi par la pression médiatique, subie lorsque des bus entiers l’ont amené avec ses camarades syndicalistes soutenir des grévistes dans des usines de Picardie et d’Île-de-France, par so-so-solidarité. La lutte, pour lui, c’est aussi l’odeur caractéristique des pneus qui brûlent et des saucisses qui grillent, le goût spécial de la 33 Export éventée. La lutte, il la connaît bien, mais rien ne l’a préparé à la suite.


Malgré tout, malgré la lutte, l’actionnaire indien a décidé de fermer une partie de l’usine où il travaille. Elle perd de l’argent depuis des années et depuis des années, Martin sent venir ce jour ; depuis le rachat, il sait, il sent même que l’actionnaire étranger a déjà fait ses comptes et n’a rien à faire de l’emploi sur place. Salaud d’actionnaire qui cherche la rentabilité au lieu de faire du social ! La fermeture, il n’y a jamais cru… Jusqu’à ce que cela arrive.

Et lorsqu’il apprend cette fermeture, officiellement, il est, bien sûr, désemparé. La lutte serait-elle finale ? Le sentiment perdurera jusqu’à l’appel de son chef de section local.

Tu vas voir, c’est très simple : on va préparer un plan pour le maintien de l’entreprise en activité. Une fois que les médias parleront du plan, tout le monde croira que le site est viable. Et là, c’est magique : soit l’État nous soutient, soit on continue la lutte, le site fait faillite et on monte une SCOP. Facile, non ? T’inquiète pas Martin, on est avec toi !

Et effectivement, tout le syndicat est avec lui. Et ça tombe bien, parce que pour les démonstrations de force, et surtout son utilisation, le syndicat s’y connaît : grève, protestations médiatiques bruyantes, séquestrations de cadres, interdictions d’accès à l’usine, tout y passe. Et pendant qu’une petite partie des salariés est joyeusement mobilisée, l’autre est violemment immobilisée avec le renfort de nombreux camarades.

Comme prévu, les médias s’emparent du sujet, écrivent de courts articles décidés sur le rôle stratégique de cette usine dans une économie, de longs articles larmoyants sur une région déjà dévastée, de moyens articles philosophiques sur une lutte syndicale forcément d’envergure. Rapidement, tous les projecteurs se braquent sur l’usine, ou, plus précisément, sur Martin, qui devient la figure de proue facile à identifier de ce combat des petits contre les grands, des gentils contre les méchants, des ouvriers contre les actionnaires, des Français contre les Indiens. Et mieux encore, Martin parle aux hommes politiques, il s’entretient avec les ministres, bref, il tutoie le pouvoir.

Les élus qui visitent promettent bien sûr leur soutien, annonçant sans risque que des mesures concrètes seront prises, bientôt, après les élections, à la rentrée au plus tard, et des lois seront adoptées. Publiquement, c’est no pasaran et plus jamais ça, mon brave Martin ! En privé, ils lui proposent même de « porter son combat plus haut, là où on a besoin de gens comme lui », c’est-à-dire jusqu’aux racines du mal : l’Europe. Seule condition : Martin ne doit pas en parler avant le bon moment, ce petit point délicat dans le temps où on va le propulser tête de liste aux élections européennes, par exemple.

Martin hésite. Il ne sait pas s’il doit accepter. Certes, il pourra porter plus haut les couleurs et la voix du syndicat, étendre la lutte et montrer la puissance de son discours et de ses engagements aussi haut que possible. Mais cela revient aussi à soutenir des politiciens dont il ne sait pas s’il peut leur faire confiance. Un vrai dilemme que ce choix entre la lutte locale ou le destin national, que dis-je, européen !

Et le destin, chafouin, semble avoir déjà choisi.

Ce jeudi, Martin a été appelé par la chef du Cabinet du Ministre de l’Industrie Solidaire et de la Production Citoyenne. Elle a insisté pour que Martin se rende à une soirée où seront présents de nombreux responsables politiques locaux. Martin ne s’est pas fait prier : il veut pouvoir leur parler, il a besoin de se sentir rassuré par leur soutien.

La soirée lui fera découvrir une autre façon de faire de la politique.

Au Conseil Général, dans une salle de réception, Martin tombe sur de vieux messieurs aux ventres dodus et gonflés par des années de banquets, qui discutent calmement en présence de jolies jeunes filles, apparemment stagiaires en communication et relations publiques. Elles boivent du bon champagne, abondamment servi à un buffet des plus raffinés, et discutent parfois entre elles, parfois avec certains hommes politiques dont elles sont souvent proches. Martin ne peut s’empêcher de remarquer la similitude de cette réception avec celles auxquelles il a participé dans un des châteaux du syndicat


Évidemment, de flûtes en flûtes, la tête légèrement étourdie autant par le bon vin que les charmes nombreux des demoiselles, le sujet de l’usine de Martin, où il a passé l’après-midi à répondre à des interviews pour la presse avec un casque un peu usé qu’on lui a prêté pour l’occasion, a été très peu abordé au cours de la soirée. C’est ballot, mais il faut le comprendre : le sujet est aride, la victoire incertaine, ça passionne difficilement les jeunes filles. Et Martin comprend qu’il doit plutôt tenter de s’habituer à sa nouvelle vie de prochain élu, d’autant qu’à l’évocation de ses chances réelles de devenir un député européen, l’une des stagiaires semble très intéressée (au point qu’elle lui glisse à l’oreille, entre deux petits canapés au saumon, qu’ils peuvent passer la fin de la soirée ensemble).

Martin accepte. La journée a été harassante, avec toutes ces questions, et le lourd casque de chantier. La lutte est fatigante et après tout, un guerrier a droit à son repos. Les vapeurs éthyliques (et un soupçon d’excitation ?) l’empêcheront de noter que le taxi qui l’attend, à la sortie du conseil général au milieu de voitures officielles avec chauffeur, ne se dirige ni chez lui, ni chez elle, mais dans l’un des rares hôtels haut-de-gamme de la ville. Hôtel dans lequel la stagiaire a ses habitudes puisqu’elle en a déjà la clé. Et pour la facture, pas d’inquiétude : le taxi et l’hôtel sont payés d’avance, « pour que tu t’habitues à ton nouveau statut », lui a glissé un conseiller général à la poignée de main à la fois molle et moite.

Le lendemain matin, émergeant avec difficulté d’une soirée et d’une nuit fort peu réparatrice, Martin apprend la nouvelle sur les gros titres des journaux régionaux et nationaux déposés devant sa porte de chambre : les hommes politiques ont retourné leur veste. L’actionnaire va fermer une partie de l’usine contre une promesse d’investissements dans la région dont le premier ministre est originaire.

L’appel à la chef de Cabinet confirmera qu’il est maintenant dans une autre cour : désormais, il faut accepter certaines concessions, et faire marche arrière semble délicat (on s’habitue vite aux avantages acquis, foi de syndicaliste !). La pensée, fugace, des barbecues au pneu dans la cour de l’usine, lui traverse l’esprit, et celle de l’espoir qu’il a suscité chez ses camarades de combat. Mais bon, c’est décidé : il doit aller vers de plus hautes responsabilités. Fini les bricolages locaux !

Déjà, dans sa tête, de belles affiches de campagne colorées remplacent les tracts en noir et blanc.

Toutes similitudes avec des histoires relatées dans la presse seraient purement fortuites.