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26 avril 2024

Une impensable démocratie sans démos ni kratos

Natalia Routkevitch


26/4/2024 - Le terme démocratie n’a de sens qu’au pluriel. Il y a des démocraties parce qu’il y a des peuples, des nations, des communautés politiques. C’est peut-être le prix à payer pour la préservation d’une dimension essentielle de la diversité humaine, mais c’est ainsi : l’idée d’une démocratie unique est une abstraction vide ou bien l’expression d’une dangereuse utopie impériale fondée sur le rêve d’un empire planétaire gouverné par des super-oligarques, caste d’imposteurs suprêmes célébrant le culte de la démocratie. Après en avoir confisqué le nom et interdit la pratique réelle.

La prétendue « démocratie » sans frontières des individus n’a plus rien de commun que le nom avec la démocratie incarnée par une communauté (toujours particulière) de citoyens actifs, une démocratie de participation où l’identité civique prime à la fois de l’identité ethnique et l’identité consumériste. La vision médiatique dominante de « la démocratie » … c’est le pouvoir du peuple sans pouvoir ni peuple. Une impensable démocratie sans « démos ni kratos.

L’étrange néo-démocratie qui se profile est dénuée de peuple souverain, s’imagine sans principe d’autorité ni instance de pouvoir, se veut sans histoire ni mémoire, elle prend la figure d’une pseudo-démocratie de consommateurs et actionnaires frénétiques, d’ethniques fanatiques, d’administrés et d’électeurs apathiques. A l’acratie des gouvernants répond l’apathie des gouvernés.

Ces paroles écrites il y a plus de 20 ans par l’un des courageux signataires de cette tribune me reviennent en mémoire à la lecture de leur texte, à l’heure où l’imposture démocratique – celle de la démocratie virtuelle, planétaire, trans-étatique et post-nationale - a nettement progressé et où les défenseurs de la démocratie originelle – de la démocratie dont l'élément de base n’est pas un individu insulaire mais une communauté autonome – sont régulièrement discrédités et diffamés.

Je joins le texte de la tribune en entier. A lire, méditer et partager.

Le texte de l’introduction est tiré de « Résister au bougisme » (2001) de P.-A. Taguieff

L'appel de 50 personnalités pour un référendum sur « le tour de vis fédéraliste » de l'Union européenne

En novembre 2023, une résolution du Parlement européen a proposé de modifier les traités pour généraliser la règle de la majorité qualifiée, puis une résolution semblable a été adoptée à l'Assemblée nationale. Cinquante personnalités*, dont Arnaud Montebourg et Marcel Gauchet, appellent à organiser un référendum sur ce sujet qui engage la souveraineté de la France.

Collective, Tribune

L'Union européenne n'en finit plus de dériver vers une supranationalité écrasante. D'année en année, la devise « Unis dans la diversité » a cédé sous une centralisation uniformisatrice effaçant les identités et les souverainetés nationales. Tournant le dos à ce qui la fonde, l'Union devient un carcan normatif où l'État de droit n'est brandi que pour justifier l'extension sans limites d'un système autoritaire. Imaginée comme un espace de prospérité où le « doux commerce » et la coopération renforceraient la paix entre les nations, elle est devenue une « prison des peuples » reposant sur des dogmes aveugles qu'il est interdit d'interroger malgré leurs évidents et dramatiques échecs économiques, sociaux et géopolitiques.
Cette dérive est servie par les deux dynamiques sans frein de l'élargissement et de l'approfondissement, le second étant toujours présenté comme indispensable au premier, lui-même inéluctable.

L'extension illimitée du territoire de l'Union européenne, sans stratégie ni délibération démocratique, semble échapper à la raison et ne plus obéir qu'à un automatisme incontrôlé. Entre 2004 et 2007, l'Union a déjà accueilli des États qui n'adhéraient pas à l'idée d'une autonomie stratégique. Il en est résulté une soumission accrue à l'hégémonie américaine tandis que les travailleurs de l'Ouest étaient livrés à la concurrence de ceux de l'Est. L'entrée irréfléchie, récemment promise, de l'Ukraine et de la Moldavie risque encore de ruiner des pans entiers de l'économie française, sans parler des conflits avec la fédération de Russie ni des distorsions culturelles et sociologiques que l'on feint d'ignorer.

L'approfondissement consiste ensuite, au nom de l'efficacité décisionnelle menacée par les élargissements, à accentuer le tour de vis fédéraliste en confisquant toujours davantage la souveraineté des peuples au profit des institutions supranationales. Cette captation continue passe depuis l'origine par l'interprétation extensive des compétences de l'Union, toujours défendue par la Commission et systématiquement validée et accentuée par la Cour de justice de l'Union européenne qui a imposé brutalement d'elle-même, en marge des traités et même contre leur lettre, la primauté inconditionnelle du droit européen, y compris sur les constitutions nationales. L'augmentation considérable du budget de l'Union, soustrait au contrôle des peuples et même parfois utilisée contre eux pour sanctionner leurs choix électoraux, révèle un déficit démocratique considérable, particulièrement injuste pour les pays contributeurs nets comme la France. Enfin, l'abandon du vote à l'unanimité au Conseil de l'Union, remplacé progressivement par le vote à la majorité qualifiée, a déjà ôté aux États membres leur droit de veto sur des domaines essentiels. Le projet de réforme des traités en préparation propose de généraliser définitivement, en toutes matières, y compris la défense et la politique extérieure commune, la règle de la majorité, actant ainsi officiellement la disparition du droit de veto des États membres et donc de ce qu'il leur reste encore de souveraineté. C'est ainsi la fédéralisation complète d'une Union élargie à trente-sept qui se prépare à l'insu des Français.

Depuis des décennies déjà, une grande partie des lois nationales n'est plus que la transposition servile de directives communautaires, tandis que la Cour de justice étend l'empire de sa jurisprudence et de son interprétation abusive des traités. Jusqu'ici, grâce au droit de veto résiduel, chaque pays membre pouvait encore, en théorie, refuser de consentir à une politique qui lui serait préjudiciable. Mais depuis la Conférence « citoyenne » sur l'avenir de l'Europe, organisée en 2022 de façon parfaitement opaque et pseudo-démocratique, la suppression de ce droit est programmée.

En mai 2023, des dirigeants français et allemands élus mais non mandatés pour cela ont déclaré vouloir réformer l'UE dans ce sens. En septembre 2023, des experts franco-allemands ont déposé leur rapport. Le 22 novembre 2023, une résolution du Parlement européen a proposé de modifier les traités pour généraliser la règle de la majorité qualifiée à tous les domaines sans exception et prévoir davantage de sanctions contre les États membres récalcitrants. Le 29 novembre suivant ce fut le tour de l'Assemblée nationale française de voter une résolution en faveur d'un projet de traité reléguant notre souveraineté et prévoyant explicitement que les frontières extérieures, la protection civile, les affaires étrangères, la sécurité commune, la défense, l'industrie et l'éducation deviennent des « compétences partagées » de l'Union européenne, c'est-à-dire que les États n'y disposeront plus que d'une compétence résiduelle.

L'adoption de cette réforme, qui transférera à l'Union les derniers éléments de ce que le Conseil constitutionnel français appelle les « conditions essentielles d'exercice de la souveraineté nationale » , réalisera le rêve de quelques-uns d'une Europe fédérale, dirigée par une commission portant officiellement le titre d' « Exécutif » , coiffé d'un « Président de l'Union européenne ». La fin des souverainetés nationales, et donc de nos démocraties, est ainsi clairement projetée.

Le peuple français pressent depuis longtemps cette dépossession. Elle dissout la souveraineté nationale et populaire. Elle sape la République. Il s'est opposé en 2005 à une première tentative de fédéralisation qui scellait sa disparition politique et culturelle, mais ses réticences ont été balayées par des dirigeants convertis à l'idéologie de la « société ouverte ». Le verdict populaire a été bafoué et contourné par la ratification parlementaire du traité de Lisbonne, simple copier-coller du traité rejeté par les Français.

C'est la poursuite de ce processus qui est actuellement à l'œuvre. Nos dirigeants s'apprêtent à prendre, au nom du peuple français, une décision majeure engageant le destin de notre pays, son indépendance et son existence même en tant que nation. Exploitant l'angoisse suscitée par la guerre, ils précipitent la fédéralisation sans jamais la nommer et sans que les populations européennes puissent prendre la mesure de leur dépossession.

Pour ce qui nous concerne, nous refusons cette dérive. Nous pensons, dans le sillage du général de Gaulle, qu'un système fédéral post-démocratique est contraire au génie de l'Europe et de la France et à l'imaginaire collectif qui, depuis mare nostrum, produit du commun à partir de la diversité de ses nations et de leur culture propre. La déconnexion définitive entre les peuples et la machinerie européenne achèvera la déresponsabilisation des dirigeants nationaux et décuplera les réactions nationalistes, au risque de nous conduire au chaos.

Quelle que soit notre vision de la France et de l'Europe, et l'avis que l'on porte sur la réforme et les élargissements en préparation, nous devons exiger qu'un pareil saut qualitatif dans l'inconnu d'un système supranational, qui minore l'identité des peuples, l'existence des nations et l'expérience des États d'Europe, soit soumis au référendum.

Il est urgent d'ouvrir le débat sur ce qui se prépare. Les élections de juin 2024 doivent être l'occasion de se prononcer en connaissance de cause sur le projet de fédéralisation en cours ainsi que sur les élargissements en vue.

Les signataires de cet appel et les citoyens qui s'y associent demandent aux candidats de chaque liste aux élections européennes de prendre clairement position sur ces projets et de s'engager à les faire soumettre à la ratification populaire.

* Signataires : Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la « Revue politique et parlementaire » ; Stéphane Rozès, politologue ; Arnaud Montebourg, ancien ministre et entrepreneur ; Marcel Gauchet, philosophe et historien ; Michel Onfray, philosophe ; Jean-Éric Schoettl, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel ; Pierre Mazeaud, ancien président du Conseil constitutionnel ; Marie-Françoise Bechtel, ancienne députée ; Anne-Marie Le Pourhiet, professeur émérite de droit public ; Xavier Driencourt, ancien ambassadeur ; Benjamin Morel, maître de conférences en droit public ; Pierre-André Taguieff, philosophe et historien des idées, CNRS ; Éric Anceau, historien... Retrouvez la liste complète des signataires sur FigaroVox Premium.
Radu Portocala

25/4/2024 - Il y a eu, pour commencer, les photos de lui bronzé et rieur, faisant du jet ski - représentation parfaite du playboy des plages, censée peut-être flatter les clients des Restos du cœur.
Il y a eu, ensuite, dans le registre « je suis le chef, je gère le monde », les photos le montrant en tricot militaire, avec une barbe de trois jours, dans son bureau, là où il rectifie notre destin.
Il y a eu, voilà peu de temps, les photos le montrant avec des bras qui ne sont pas les siens, avec un rictus de gladiateur qui assène le coup fatal, cognant dans un sac de frappe qui symbolisait probablement le président russe.
Et il y a maintenant les images du match de football où il a joué dans l’équipe « Variété Club » (mais quel aveu extraordinaire !), avec le maillot couvert de réclames sous lequel les bras étaient plus modestes qu’il y a quelques semaines.
La pente de la démagogie grotesque étant glissante, celui qui assiste à cette mascarade trop souvent renouvelée est en droit de se demander quelle sera la prochaine étape dans cette course à l’abaissement de la France.

L’intelligence artificielle pour tous ?

H16

26/4/2024 - Malgré une géopolitique internationale toujours plus tendue, malgré les odeurs de crise économique et financière toujours plus fortes, le monde de l’intelligence artificielle continue d’avancer et le précédent billet relatif à ce domaine, pourtant vieux de quelques semaines seulement, semble déjà fort lointain tant les nouveautés se sont accumulées depuis.

Ainsi, les questions posées sur le droit d’auteur pour les IA génératrices d’images (comme MidJourney ou Dall-E par exemple) que ces colonnes évoquaient à la fin de l’année 2022 – et qui n’avaient que très partiellement trouvé de réponses – risquent de se poser à nouveau avec encore plus d’insistance alors que viennent de sortir de grosses nouveautés en matière de musique cette fois-ci.

En effet, en l’espace de quelques semaines sont apparus deux nouveaux moteurs de générations de musique qui permettent de créer différents types de productions musicales, avec ou sans paroles, sur différents styles extrêmement variés depuis la musique “classique” jusqu’au rap en passant par le rock, le blues, la pop ou les musiques électroniques. Ainsi, à partir d’une simple invite de l’utilisateur, l’un et l’autre de moteurs permettent de créer une musique ou une chanson dans le style de son choix ou au hasard de la machine.


Le premier à se faire connaître est Suno dont la production est maintenant assez copieuse. Le moteur d’IA permet des mélanges de genre assez hétéroclites, depuis “l’acoustic acid rock” jusqu’au “swing samba” en passant par le “celtic boogie”. Sans mal, les résultats sont surprenants : la qualité n’est pas différente de ce qu’on entend tous les jours à la radio et les textes ne sont pas tous mauvais, loin s’en faut (et certaines “références” françaises souffrent mal la comparaison avec ces productions mécaniques)… Bref : si on ne tient pas encore le prochain Mozart dans ce moteur d’intelligence artificielle, on se place, en terme de production musicale, dans la moyenne de ce qu’on trouve déjà un peu partout.

Le second, apparu quelques semaines seulement après, offre une qualité de création encore supérieure : Udio répond globalement aux mêmes principes et permet, avec quelques instructions simples concernant le style et l’organisation du morceau que l’on souhaite créer d’obtenir en quelques minutes un résultat tout à fait comparable avec la production musicale courante.

Dans ce contexte, on se demande exactement ce qui va empêcher certaines radios de diffuser en continu les productions choisies de ces moteurs, et on commence à entrevoir un monde où la musique d’ambiance (dans les magasins par exemple) ne sera plus produite par des artistes, enregistrée puis distribuée, mais produite à la volée en fonction du lieu, de l’ambiance choisie par le propriétaire ou de critères du moment. Dans ce cadre, on s’amuse déjà des excitations qui s’empareront (en vain) des personnels chargés des inspections de la SACEM… La collecte des droits d’auteur promet d’être un tantinet plus complexe.

Le marché de la musique commerciale et d’ambiance promet donc d’être abondamment bouleversé par l’arrivée de ces nouveaux moteurs, au même titre que celui des applications de rencontres sur internet : la possibilité, bien réelle, de créer des “copines virtuelles” crédibles – aussi bien du côté visuel que du côté des éventuelles conversations – ouvre depuis peu un marché que certains évaluent à plus d’un milliard de dollars.


Pendant ce temps, les moteurs larges de langage (“LLM”) continuent leur course à la performance, en tentant chaque jour de résoudre des problèmes de plus en plus complexes et abstraits que leur soumettent leurs utilisateurs. Il est fini le temps où les moteurs proposaient très sérieusement des recettes pour cuire les œufs de vache et si les règles communes et les lois les plus basiques de la physique qui nous entoure échappent encore parfois à ces intelligences artificielles, c’est de moins en moins fréquent.

La version 5 de ChatGPT d’OpenAI n’est toujours pas sortie, mais depuis ChatGPT 4, des moteurs concurrents ont affiché des résultats et des métriques particulièrement enthousiasmants. Ainsi, Claude (de la société Anthropic) montre des capacités proches ou supérieures à celle du dernier moteur d’OpenAI.

Mais récemment, c’est Meta, la firme de Mark Zuckerberg, qui a surpris le milieu en publiant Llama3, leur dernier moteur dont il existe à présent deux versions, l’une à 8 milliards de paramètres et l’autre à 70 milliards. Cette dernière affiche des performances comparables ou meilleures que Claude et ChatGPT4… tout en étant intégralement “open source”, c’est-à-dire que l’intégralité du code est disponible pour tous, ce qui permet à des millions de développeurs et de curieux de tester le moteur, de le modifier ou de participer à son évolution.

Ce dernier rebondissement montre plusieurs choses intéressantes.

D’une part, cette course qui s’est établie entre les différentes entreprises pour produire le modèle le plus affûté confirme à quel point le “phénomène” ChatGPT, survenu en novembre 2022, n’était pas qu’une intéressante curiosité.

D’autre part, la présence extrêmement modeste de l’Europe dans les sociétés qui se sont lancées dans cette course – seule Mistral, française, semble pouvoir participer – montre une fois encore que les gesticulations européennes, essentiellement à base de régulation, n’ont absolument pas permis l’émergence d’un véritable terreau fertile aux développements de nombreuses entreprises dans le domaine.


Mais surtout, cette compétition montre une fois encore les bienfaits d’une concurrence qui impose une amélioration constante des moteurs et des performances, et l’accélération de la tendance générale à la puissance des modèles proposés. Si, fin 2022, OpenAi semblait disposer d’une véritable suprématie dans le domaine, ce n’est plus le cas à présent.

En somme, les moteurs d’intelligence artificielle sont en train de grignoter le fondement même de certaines professions, depuis les artistes (dans le graphisme et maintenant la musique) jusqu’aux professions littéraires (journalistes ou traducteurs pour ne citer que celles-là), et de plus en plus rapidement, avec une qualité de production, de raisonnement ou de déduction toujours meilleure.

Ce constat peut légitimement inquiéter à peu près tout le monde, d’autant plus que ces moteurs alimenteront les “cerveaux” électroniques de robots humanoïdes dont le développement connaît, lui aussi, de belles avancées.

Cependant, l’arrivée de Llama3 marque deux points très importants dans ces développements.

Le premier est que ce modèle “open source” marche très bien, mieux que prévu même : avec un modèle sensiblement plus petit que la concurrence, on obtient des résultats égaux ou supérieurs à ceux de Chatgpt qui, pour rappel, comporte 1500 milliards de paramètres contre 70 pour le plus gros des Llama3. En fait, ce dernier a beaucoup bénéficié de temps d’entraînement supérieurs et d’une grande qualité des données sources ainsi qu’un meilleur raffinement de l’apprentissage. Au passage, cela peut signifier que les modèles actuels seraient plutôt sous-entraînés et qu’à nombre égal de paramètres, on pourrait espérer avoir des résultats encore bien meilleurs moyennant un entraînement plus long et plus fin.

Du reste, Meta travaille sur le prochain modèle (à 405 milliards de paramètres !) qui pourrait dépasser les modèles actuels, et qui sera lui aussi open source.

Le fait d’être en modèle ouvert évite les dérives de certains moteurs : si Google pouvait tenter de proposer une IA complètement woke, ou si ChatGPT se retrouve châtré avec l’impossibilité de remettre en question certains dogmes du moment (changement climatique anthropique, théorie du genre et autres folies progressistes du même acabit, etc.), le moteur open source peut, lui, tourner sur un environnement complètement indépendant et donc hors des limitations imposées aux précédents.

Oui, nous nous acheminons vraisemblablement vers un monde où chacun pourra disposer de son propre modèle d’IA, entraîné de façon généraliste et spécialisé pour son propre usage, et dont le fonctionnement ne sera limité ni par le fabricant, ni par le politiquement correct. Il est sans doute assez proche le moment où vous pourrez faire fonctionner un agent “open source” sur votre téléphone, sans que cet agent fuite vos données vers des services commerciaux ou gouvernementaux, sans qu’il ait été contraint par l’une ou l’autre agence, l’une ou l’autre société.

Et ceci est une excellente nouvelle.


https://h16free.com/2024/04/26/77430-lintelligence-artificielle-pour-tous

SUCCES POPULAIRE

Gabriel Nerciat

26/4/2024 - C'est simple, en fait, de devenir un artiste "populaire" en ces années 20. Plus simple qu'à l'époque de Joséphine Baker et de Panama Al Brown, en tout cas.
Il suffit d'avoir quelques ancêtres africains et/ou musulmans et que le RN ou une dizaine de militants identitaires aient dit du mal de vous pour être quasiment assuré de finir propulsé en moins d'un an aux portes de l'Académie française.
Comme je suis sûrement un artiste moi aussi en dépit de la blancheur de mon teint, j'ai décidé d'en faire une chanson, que la femme-hippopotame des prochains Jeux Olympiques ne jugera peut-être pas indigne de son répertoire si unanimement apprécié :
Tu me veux quoi Marina
T'es pas plus cool que moi
Tu viens me relooker
Mais j'suis déjà overbooké
Bamako c'est loin
Gaza j'm'en fous
Avec tout ton tintouin
J'ai un succès fou
La Bretagne ça craint
Montretout c'est dead
Je vais te casser les reins
Te niquer bien raide
Tu gis dans la muerte
Tu pourras pas m'arrêter
Tes filles bosseront pour moi
Comme ton peuple pour les Chinois
Je vais pas me prendre la tête pour ça
Tu me veux quoi Marina
T'es pas plus cool que moi
Maintenant lâche-moi
Hasta la vista peccamina

25 avril 2024

Vincent Verschoore

L'Otan poursuit actuellement l'un des plus grands exercices de son histoire post guerre froide, l'exercice Steadfast Defender 24, simulant une attaque russe vers les pays Baltes. 90 000 soldats de plusieurs nations jouent ainsi à la guerre, consommant des quantités astronomiques de carburant afin d'estimer leur vitesse et capacité de réponse.
Moi-même soldat en 1986, j'avais participé à ce genre d'exercice dans le Nord de ce qui était alors l'Allemagne de l'Ouest, en réponse à une imaginaire attaque soviétique. Débauche de matériels, interactions entre unités militaires aux cultures très différentes, et propagande permanente prévenant d'une possible attaque des Soviets.
On sait, depuis lors, que lesdits Soviets n'avaient ni les moyens ni l'intention d'envahir l'Europe de l'Ouest, et que leur propre propagande prévenait d'une attaque imminente par l'Otan.
Ce qui se jouait alors se rejoue exactement aujourd'hui, mais avec une technologie militaire nettement plus sophistiquée, notamment les drones. La propagande au service du complexe militaro-industriel et d'une gouvernance militarisée, avec le méchant Russe d'un côté et le saint Occidental de l'autre, utilise les mêmes ficelles et pue de la même hypocrisie.
La triste réalité est que le Russe a plus de raisons d'avoir peur de l'Otan, dont la nature et la justification sont de lui faire la guerre, que l'inverse. Les dix ans de manipulation US en Ukraine, depuis 2014, le démontre clairement : la guerre est enfin là, et les milliards pleuvent dans les coffres du complexe militaro-industriel.
Ceci ne veut pas dire que le Russe est une victime, la Russie joue son rôle de grande puissance et ce n'est pas toujours joli, mais elle n'est en rien l'ennemi ontologique inventé par l'Otan et les psychopathes aujourd'hui au pouvoir en Occident. De Gaulle l'avait d'ailleurs parfaitement compris.
Au bout du compte, les euro-atlantistes s'amusent, beaucoup s'enrichissent, pendant que des centaines de milliers de braves types meurent pour eux. Jusqu'au dernier Ukrainien, ils ont dit.

Radu Portocala

Confessions sur l’écrit (V)

En juillet 1977, je quittai précipitamment la Roumanie. Suivaient cinq années en Grèce, et une double peine : ne pas parler la langue, au début ; la parler assez mal, ensuite, pour ne pas pouvoir dire tout ce que je voulais dire. Analphabète, en plus, incapable d’écrire plus que mon nom.
L’arrivée en France, en 1982, fut donc, avant tout, la libération de la parole. Né dans une famille francophile et francophone, je parlais le français depuis l’enfance. J’étais chez moi.
Il m’a fallu, cependant, attendre deux ans avant d’oser écrire une poésie en français. Le changement de langue est une chose, un bouleversement, une renaissance – je ne sais pas quel est le mot juste – incroyable. Vous devenez, soudain, un autre. Votre pensée change. Les mots que vous employez ne sont pas de simples traductions. Vous avez du mal à vous reconnaître. J’ai compris alors que nous sommes faits par la langue que nous utilisons, et qu’en passant à une autre, nous subissons une métamorphose profonde. C’est un enracinement – et le plus fort qui soit.
Pendant longtemps, j’ai écrit en roumain et en français, peut-être en fonction de ce que je voulais dire. Mais, avec le temps, écrire en roumain a cessé d’être un plaisir. J’ai donc abandonné la langue avec laquelle je suis né. Les vieux manuscrits, je vais les traduire – car on n’est jamais aussi bien trahi que par soi-même. Il y a encore deux ou trois projets politiques et historiques, trop avancés pour qu’ils soient abandonnés, et qui seront un jour publiés en roumain, mais à mon compte.
En 1989, heureux de ma mue linguistique, j’ai voulu publier un recueil de poésie. Je demandai conseil à Cioran (pour qui toute idée de publication était à bannir). Il me conseilla néanmoins deux éditeurs. J’envoyai mon manuscrit et, trois mois plus tard, faute de réponse, j’accomplis l’acte héroïque d’appeler. L’un avait fait faillite depuis un bon moment ; l’autre me dit que tout ce qu’il recevait par la poste allait directement à la poubelle. Seul, il n’avait pas le temps de lire tout ce que des inconnus lui envoyaient. Comment ne pas le comprendre ?
Je n’ai plus rien tenté depuis ce temps lointain. Maintenant, ce silence prendra peut-être fin. Mes mots arriveront peut-être à trouver refuge entre des couvertures. Un peu plus de cinquante ans que j’attends cela.
(Fin)

L'APPEL DU 23 AVRIL

Gabriel Nerciat

Parue dans le Figaro il y a deux jours, cette tribune - relayée par Jean-Pierre Chevènement et signée entre autres par Marcel Gauchet, Pierre Mazeaud, Arnaud Montebourg, Nicolas Dupont-Aignan, Michel Onfray, Stéphane Rozès, Jérôme Sainte-Marie, Guillaume Bigot, Arnaud Benedetti ou encore Georges Kuzmanovic, Bertrand Renouvin et Julien Aubert - est la plus intelligente et la plus pertinente qu'on ait consacrée à la question européenne depuis longtemps.
On peut même la considérer comme prémonitoire après avoir entendu la longue apologie de la "dictature humaniste supranationale" dont le Banquier Président Emmanuel Macron s'est fait le chantre ce matin à la Sorbonne en développant sa vision de ce que doit devenir l'UE lors de la prochaine décennie.
Il n'y aura pas de salut possible en France tant que tous ceux qui ne partagent pas le contenu de ce texte ne trouveront pas le courage et les moyens nécessaires pour se liguer à l'intérieur d'un même bloc partitaire et électoral, quelles que soient les différences idéologiques qui peuvent les opposer par ailleurs.

Radu Portocala

Confessions sur l’écrit (IV)

Une nouvelle expérience avec la censure, deux ou trois ans plus tard, aussi mauvaise que la première, me donna la certitude que je n’allais jamais pouvoir passer à travers ces barreaux. Je me trompais.
En 1973, je m’adressai à la nouvellement créée Cartea Romaneasca (Le Livre roumain – nom qui avait été, avant-guerre, celui de la plus grande maison d’édition de Roumanie). Je retrouvai Mircea Ciobanu, muté entre-temps dans ce nouveau sanctuaire du livre, il accepta le manuscrit que je lui proposais et lui fit prendre la voie habituelle.
L’attente fut longue, comme d’habitude, mais j’appris, au bout du compte, que la censure n’avait émis, cette fois, aucune protestation. Je pouvais être publié.
Je fus invité dans le bureau du rédacteur-en-chef, qui me félicita très cordialement. Il s’appelait Mihai Gafita. Eu roumain, son nom de famille est le diminutif de « gaffe », et parmi les gens qui le détestaient, on disait qu’il était à ce point minable qu’il n’avait même pas pu être une gaffe entière.
Nous étions là, de part et d’autre de sa table de travail, tous les deux debout, et il me souriait aimablement.
« Il reste un petit détail », me dit-il. « Monsieur le directeur vous demande de prendre un pseudonyme. »
Le directeur de la maison d’édition, l’écrivain Marin Preda, passait pour un grand dissident pour avoir publié un roman qui contenait quelques allusions que d’aucuns avaient considérées comme très virulentes, mais qui, pourtant, avaient reçu la bénédiction d’une censure qui ne fermait jamais les yeux.
« Je sais que mon nom est ridicule. Mais c’est mon nom. Et c’est tout ce que j’ai. »
« Mais il ne s’agit pas de cela », me rassura immédiatement Gafita. « C’est, voyez-vous, la connotation historique qui est gênante. »
Cette « connotation historique », c’était mon grand-père qu’ils avaient tué en prison. Porter son nom n’était pas une bonne chose. Cela pouvait salir la réputation de la maison d’édition, de son héroïque directeur et du lamentable rédacteur-en-chef.
Je lui dis d’aller se faire pendre. (En fait, c’était beaucoup plus imagé que cela, la langue roumaine offrant de très vastes possibilités dans le domaine de l’injure.) Je pris mon dossier, qui se trouvait sur la table, entre nous, et me dirigeai vers la porte.
« Vous n’avez pas le droit d’emporter le manuscrit ! » cria Gafita.
En effet, une fois passés par la censure, qui apposait sur chaque page un tampon appelé « visa T », il était rigoureusement interdit de sortir les manuscrits d’entre les murs des rédactions. J’accélérai le pas, avec le résultat ridicule que Gafita courut après moi jusque dans la rue, vociférant : « Camarde Portocala, rendez-moi le dossier ! » Il ne réussit pas à m’attraper.
La question de la publication ne se posait plus. J’en étais définitivement dégoûté. J’ai, d’ailleurs, et pendant plusieurs années après cette triste mésaventure, très peu écrit. Avec, chaque fois, un désagréable sentiment d’inutilité.

L’OMS a revu sa copie…

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


25/4/2024 - Le futur traité tant décrié, qui prévoyait une prise de pouvoir internationale de l’Organisation mondiale de la santé en cas de pandémie, qu’elle aurait elle-même décrétée, a été largement amendé. Le groupe de travail a supprimé quasiment tous les articles qui avaient soulevé un tollé un peu partout dans le monde. Sous la pression de certains gouvernements et des oppositions, les mondialistes ont reculé, jusqu’à quand ? Ne boudons pas notre plaisir. Un bref récapitulatif des points qui ont fait l’objet d’une modification substantielle atteste du chemin parcouru. Finalement, les recommandations que l’OMS pourra émettre n’auront pas le caractère d’obligation. Les dispositions qui devaient permettre à l’organisme d’intervenir sur simple urgence « potentielle » ont été abandonnées. La censure mondiale et le contrôle de l’information initialement prévus par l’OMS, sont également retirés. Tout ce qui autorisait au RSI d’y associer les risques sur la santé dus au changement climatique sur l’approvisionnement alimentaire, est oublié. L’OMS reconnaît explicitement que les États sont les seuls responsables de la mise en œuvre des réglementations. Les mécanismes de surveillance qui auraient encouragé et favorisé les passeports de santé numériques, les possibilités de transfert de technologie forcée et le détournement des ressources nationales ont quant à elles été sérieusement diminuées, sans pour autant disparaître totalement. [...]
Certes la reculade est importante, mais le traité est là, toujours, ce ne peut être un simple hasard. S’il est vidé de toute sa substance nocive à quoi bon le maintenir ? S’il demeure d’actualité, il faut alors chercher ce qu’il cache, ou ce qu’il prépare. Nous n’aurons la paix qu’une fois le principal instigateur de cette démarche, écarté de l’organisation. Tant que des hommes de Davos, ou très proches philosophiquement, suivant des thèses du gourou Schwab, resteront aux commandes des organismes mondiaux qui entendent bien prendre le pouvoir pour imposer leur folie, il n’y aura pas lieu d’être rassuré. La lutte continue. La forte mobilisation contre ce funeste projet prouve que nos combats légaux et informationnels ne sont pas vains. Ils sont essentiels et certainement pas terminés. Le clan mondialiste a dû reculer, c’est très satisfaisant, mais il n’a pas été chassé du cercle de commandement. Sa puissance de nuisance est toujours aussi élevée, sa fourberie et sa démence, loin d’être anéanties. Les coups qu’il reçoit sont importants et le font chanceler, mais restons sur nos gardes, cette organisation nébuleuse fera tout pour garder son emprise et l’influence qui est la sienne. Le changement géopolitique qui s’opère et la fragilise semble irréversible, c’est bien ce mouvement qui la rend dangereuse, car elle perçoit déjà les prémices d’une défaite qu’elle ne supporte pas et qu’elle essaiera par tous les moyens d’empêcher. L’Ukraine est un des maillons, et l’acharnement du camp autoproclamé du « bien » à maintenir un conflit coûteux désigne bien son affolement. Réduit à déclencher une guerre et à prolonger des peurs, l’écroulement du front sera une nouvelle secousse qui pourrait bien faire chanceler ce géant de pacotille qui n’attire plus l’ensemble des peuples et dirigeants du monde, mais qui suscite la méfiance quand ce n’est pas carrément le rejet.

24 avril 2024

mélimélo

⬦ Avoir l'esprit d'escalier, c'est bien quand il y a une panne d'ascenseur.
Catherine Gaillard

⬦ Apprenez les éléments de langage officiels : s’il fait trop froid pour parler de réchauffement climatique, utilisez l’expression « dérèglement climatique » et soulignez l’urgence à agir.
Gastel Etzwane

⬦ On n'est pas journaliste parce qu'on a une carte de presse, on est journaliste parce qu'on investigue et informe le peuple. Hélas, force est de constater qu'il y a peu de journalistes dans ce pays.
Alexis Haupt

⬦ Suite aux récentes analyses confirmant une concentration trop élevée de matières fécales dans la Seine, l'Office de Tourisme de Paris confirme que les croisières fluviales se feront dorénavant à bord de bateaux "mouches à m."
Toto Lattetah

⬦ La fanfaronnade permanente n’est jamais que le masque de la pusillanimité et de l’indécision.
Maxime Tandonnet

⬦ Une trop grande partie du mouvement écologiste s’est transformée en un mouvement d’extinction humaine !
Elon Musk

⬦ Le projet de l'Union européenne est profondément, radicalement et inévitablement antidémocratique. C'est un projet fascite : un projet fait par des ennemis du peuple, contre le peuple.
Étienne Chouard

⬦ L'avènement du Nouvel Ordre Mondial ne sera rien d'autre que la résurgence au niveau mondial du système féodal : un nouveau système de dépendance et d'asservissement.
Valérie Bugault, Les Raisons cachées du désordre mondial

⬦ Quand on pense qu'on a vécu une période totalitaire et que la plupart des gens l'ignorent, y compris les intellectuels, historiens et autres philosophes qui passent pourtant leur temps à enseigner ce qu'est le totalitarisme... il y a de quoi rester pantois.
Alexis Haupt

⬦ On observe une augmentation des morts subites, des infarctus du myocardes, des embolies pulmonaires et des accidents vasculaires cérébraux, y compris chez les jeunes.
Pr Perronne dans Non-assistance légale à personnes en danger du Dr. Benoît Ochs

⬦ Je ne suis pas contre la médecine... Mais le problème est que Big Pharma, trop occupée à faire du chiffre, a oublié le principe "Primum non nocere".
Véronique Faucheux

⬦ Beaucoup ne comprennent pas que nous sommes en dictature totalitaire ! Ils préfèrent Netflix à des bouquins, le prêt à penser à la réflexion, le déni à la vérité.
Florence Hope
Vincent Verschoore

Le Dr Jay Bhattacharya est épidémiologue et prof à la faculté de médecine de l'université de Stanford. Il s'est rapidement opposé aux politiques débiles des covidistes, cosignant la Déclaration de Great Barrington, qui appelait à des mesures ciblées de protection, plutôt qu'à des politiques de masse.
Il fut de ce fait largement censuré et dénigré par les Gafam et médias, comme le révèlent notamment les Twitter Files. Les régimes covidistes corrompus, aux USA comme ici, ne pouvaient tolérer d'autres avis que le leur, surtout vu le pognon à se faire.
Désormais reconnu par une Amérique qui, en partie du moins, et grâce à des commissions d'enquêtes publiques sur la gestion Covid, se rend compte de l'étendue du désastre, il est ici invité au MIT pour donner une conférence sur, notamment, la censure et les pressions exercées par le régime covidiste US sur ses travaux et sur lui-même.
Une censure toujours très présente malgré tout, comme en témoigne le récent licenciement du Dr Kulldorff, cosignataire lui aussi de la fameuse Déclaration, par l'académie de médecine de Harvard, où il a pourtant longtemps œuvré avec tous les honneurs.
Le Covid aura au moins mis en lumière l'immense système de corruption et d'incompétence des institutions médicales, soumises aux logiques de prédation de leurs financeurs, États et Big Pharma notamment.
Le phénomène d'iatrogénèse médicale, proposé par Ivan Illich au siècle dernier, décrit parfaitement une situation où l'institution dépasse son seuil d'utilité et ne fonctionne plus qu'à son propre profit. C'est exactement ce à quoi nous assistons.

https://www.youtube.com/watch?v=yF5G46kSKR4


Une idiocratie française

H16

24/4/2024 - Ah, enfin, le gouvernement prend des mesures fortes en faveur des Français ! Alors que les impôts n’ont jamais été aussi hauts, que l’insécurité augmente, que l’économie du pays vacille et que l’inflation fait rage, Olivia Grégoire, la ministre déléguée au commerce a courageusement retroussé ses manches.


C’est donc décidé : le 1er Juillet, des affichettes seront mises en place dans les rayons de supermarché, sur lesquelles seront signifiés les produits ayant réduit leurs quantités sans baisser leurs prix.

Oui, les plus sagaces d’entre vous l’ont compris : enfin, le gouvernement s’attaque à l’abominable shrinkflation, cette méthode de vente honteuse où le fabricant absorbe l’inflation sur ses produits en réduisant – généralement de façon discrète – leur quantité vendue : par exemple et comme l’avait récemment noté un Bruneau dénoyauté de Bercy, au lieu d’un kiri de 15 grammes, le fabriquant produit des kiris de 14 grammes. Bien évidemment, les douze kiris sont alors correctement affichés non plus à 180 grammes de fromage mais bien à 168 grammes, mais le prix, lui, reste le même.

Horreur et consternation : il y a alors moins de kiri pour le même prix ! Pas étonnant que Bruno Le Maire s’énerve et qu’Olivia Grégoire s’empare du problème à bras le corps. Comme, dans ce pays, toute action gouvernementale se traduit concrètement soit par une taxe, soit par une obligation, ce sera donc une obligation puisqu’on ne peut pas (ou pas encore, disons) résoudre ici ce problème par une taxe. C’est donc une nouvelle obligation que la ministre déléguée entend mettre en place d’ici le mois de Juillet pour forcer les magasin à afficher pendant deux mois la différence de poids ou de volume sur des panonceaux (avec – évidemment ! – une amende à la clé pour les impétrants qui les oublieraient).

On suppose d’ores et déjà que la taille de ces affichettes, la police ou la couleur des caractères seront régis par l’un ou l’autre cerfa que la République s’empressera de mettre en place et qu’outre un numéro vert qui sera inévitablement mis à disposition du consommateur fébrile de vérifier ses tickets de caisses (envoyés par e-mails et non plus sur papier, pour rappel), une commission ou un haut comité sera adjoint à l’effort ministériel pour garantir que tout sera correctement contrôlé, mis en place et calibré comme il le faut.

Voilà, ça, c’est fait, on peut se relaxer.


Ou presque.

Car si vous avez distinctement l’impression qu’on vous prend pour un crétin, ce n’est pas anormal : c’est effectivement le cas.

Une fois encore, le gouvernement se comporte avec les Français comme s’il se trouvait devant une bande d’enfants assez clairement amoindris sur le plan intellectuel, pour lesquels il faut absolument tout faire, tout dire, tout expliquer et tout baliser proprement. Chaque loi qui passe, chaque décret, chaque nouvelle déclaration de nos dirigeants montrent qu’ils prennent ceux qui les ont placés à leurs postes pour de parfaits idiots, et que le pays doit, en conséquence, être transformé en une immense garderie.

Ceci explique la myriade de lois qui entendent faire notre bien à notre place, qui s’évertuent à nous protéger contre nous-même y compris dans les situations où, manifestement, nous sommes déjà protégés, et explique aussi la décontraction insolente avec laquelle chacun de nos clowns en charge du pays nous ment effrontément, encore et encore, sans vergogne.

Le premier réflexe serait de s’en offusquer.


Cependant, peut-être ces commis insolents ont-ils raison ?

Quelques exemples, malheureusement pas du tout exhaustifs, permettent d’illustrer le propos.

Ainsi le peuple français a-t-il, officiellement tout au moins, élu Macron par deux fois. Ce dernier succédait du reste à un certain Hollande – qui n’a pas marqué le pays ni par son ampleur intellectuelle et ni par son respect des sans-dents citoyens – qui lui-même remplaçait un certain Sarkozy, dont la capacité à empiler mensonges sur carabistouilles n’est plus à démontrer.

Au passage, on se rappellera que, sur les 20 dernières années, ces mêmes Français ont élus ces clowns pour “faire barrage” à l’extrême-droite avec laquelle on nous promettait un effondrement économique (on y est), un pays à feu et à sang (on s’en rapproche), l’avènement d’une dictature (chaque jour nous en rapproche), la chasse à leurs opposants (déjà le cas)) et des ségrégations entre citoyens (oublions le pass sanitaire). Les castors n’ont servi à rien d’autant que ce qu’on fait passer pour l’extrême-droite dispose à présent d’un véritable boulevard.

Ainsi le peuple français a-t-il montré sa parfaite docilité lorsqu’il s’est agi de remplir des auto-humiliations pour sortir de chez soi. Il a fait mine de croire que le virus s’en prenait à ceux qui étaient debout et non assis dans les bars (ou l’inverse, peu importe) ou qu’un plexiglas aux caisses de supermarchés allait sauver la mise.


Ainsi l’actuel président n’a-t-il pas hésité à multiplier la course à la bêtise la plus crasse, utilisant l’apathie (ou l’idiotie) de ses concitoyens pour ouvertement se foutre de leur gueule. S’ils n’ont pas bronché pour des guignols comme McFly et Carlito à l’Élysée, il semble assez évident qu’ils ne moufteront pas des masses pour les brâmes d’Aya Nakamura à l’ouverture des Jeux olympiques. Si massacrer du Piaf devant des milliards de spectateurs n’est pas un énorme doigt tendu à tout un peuple, qu’est-ce que c’est d’autre ?

Du reste, toute l’organisation de ces jeux montre un j’menfoutisme assez sidéral pour une bonne partie de l’establishment qui est parfaitement raccord avec cette volonté maintenant affichée de mépriser le peuple, de bien lui faire comprendre qu’on le prend pour du bétail stupide.

Et ce qui est vrai au niveau le plus élevé de la hiérarchie l’est tout autant aux niveaux inférieurs. La députaillerie macronienne a amplement prouvé sa médiocrité (affaires à gogo, petites phrases consternantes, j’en passe et des meilleures), mais elle n’hésite pas à remettre le couvert tant qu’elle peut, à toutes les occasions.

Bref, il semble acquis que les dirigeants prennent les Français pour des enfants idiots, mais que ce n’est pas sans raison. Il semble également acquis que ces enfants idiots ont poussé au pouvoir des individus d’une médiocrité croissante (charge au lecteur de citer d’autres exemples). De ces deux propositions, on ne peut déduire qu’une chose.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/04/24/77386-une-idiocratie-francaise
Radu Portocala

Confessions sur l’écrit (III)

Ces coups bas du sort me firent croire que je portais malheur aux éditeurs et, principalement, aux directeurs des maisons d’édition.
Avec cette idée en tête, je revins sur mes pas et m’adressai à ceux qui, dès le début, auraient pu me publier. J’eus affaire à un éditeur qui, avec le temps, est devenu une sorte d’ami, Mircea Ciobanu. Il lut mon manuscrit devant moi, l’accepta sur-le-champ, et m’expliqua ce qui allait suivre : le rédacteur-en-chef devait, lui aussi, donner son accord – ce qui, à ma grande joie, se passa les jours suivants –, puis le dossier (mes textes accompagnés des référés des éditeurs) allait être envoyé à la Direction générale de la Presse et des Imprimés, nom pudique de la censure.
Au bout de deux ou trois mois, le manuscrit revint sur le bureau de Mircea Ciobanu. Et il n’était pas en bon état. Des poésies avaient été tout simplement supprimées, pour d’autres on demandait des modifications. (J’ai publié ici, il y a plusieurs mois, un texte sur cette infernale institution.) Des années plus tard, j’appris que les censeurs se faisaient un devoir de signaler aux « organes compétents » tout auteur dont ils avaient trouvé que les écrits ne correspondaient pas aux normes en vigueur (ou « n’étaient pas sur la ligne », selon l’expression consacrée).
Ciobanu, qui voyait de telles choses tous les jours, me conseilla d’obtempérer. Je refusai. L’avenir me paraissait se dessiner assez clairement.
À la même époque, je commençais à fréquenter ce qui s’appelait « le monde culturel » – écrivains, peintres, sculpteurs –, monde étrange, fait en partie de gens qui attendaient vainement d’être publiés ou exposés. Nous nous rencontrions dans les ateliers des plasticiens ou dans des estaminets infestés par une éternelle puanteur de mauvais tabac froid et d’alcool. Tous buvaient. Beaucoup. Je commençai à faire circuler mes manuscrits, ce qui, bien entendu, n’était pas autorisé.
Porter un nom étrange (Portocala, en roumain, signifie orange), qui est, en plus, celui d’une seule famille, constitue un désavantage de taille dans un pays où on vous a tout le temps à l’œil. Mais, d’un autre côté, les gens le retiennent immédiatement, vous connaissent et vous reconnaissent facilement. C’est une situation étrange de vous entendre dire : « Je sais qui vous êtes », alors que vous n’avez jamais rien publié. Et c’est aussi une satisfaction, qui n’est, cependant, pas dans l’ordre normal des choses. Et qui ne vaut pas celle de tenir entre ses mains un vrai livre, sentant bon l’encre neuve. (Il y a, en roumain, une expression qui me plaît et m’émeut beaucoup : on dit qu’un livre « a vu la lumière de la typographie ».)

23 avril 2024

Soutien total à la rédaction de Marianne !

Georges Kuzmanovic

Ce n'est pas un magazine "radicalisé" !
Quelle honte d'utiliser ce terme, réservé dans le langage commun aux terroristes !
Par contre, Marianne est sûrement le magazine qui défend le mieux les principes républicains, les idéaux de justice sociale, la laïcité, la lutte contre la corruption et la défense de la souveraineté selon l'article 3 de notre Constitution - à savoir que la souveraineté de la Nation procède du peuple qui s'exprime par voie référendaire ou par le biais de ses représentants élus.
Mais voilà, l'actionnaire majoritaire, Daniel Kretinsky, est "européiste" et "libéral économiquement" et... veut complaire à Emmanuel Macron.
Foutriquet ne supporte pas la critique.
Est-ce cela la démocratie et la liberté d'expression, la liberté d'opinions tant vantée dans les valeurs de l'Europe ? Je ne le crois pas.
Surtout, cela nous montre l'actualité et la pertinence du programme des "Jours Heureux" du Conseil National de la Résistance en ce qu'ils proposaient pour les médias : "la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères".
Lisez le communiqué de la rédaction de Marianne et partagez-le !
Ne laissez pas empiéter sur vos libertés !
Défendez la liberté d'expression et le pluralisme de la presse !


Une violence propre aux jeunes ? (ou jeunesse-émissaire)

Maxime Tandonnet


23/4/2024 - Depuis environ 10 jours, la mode politico-idéologique est revenue à la violence des jeunes, à l’issue d’une série de tragédies sanglantes. Quelque temps auparavant, le sujet central portait sur le déficit public et la dette de l’Etat. Encore un peu avant, c’était la perspective d’une intervention de l’armée française en Ukraine… Une thématique dominante chasse l’autre… Par séquence d’une semaine à dix jours… Tout va si vite. Et demain ? Croyez bien, je n’affirme pas ici des certitudes mais une impression, qui mérite débat… Le pouvoir politique multiplie les annonces et les mises en scène sur la « violence des jeunes » (sic). Tout cela est bien connu, nous avons l’habitude. Les annonces portent sur des solutions autoritaires : l’encadrement militaire par le SNU obligatoire pour tous (promis lors de la campagne de 2017 – où en sommes-nous ?). Maintenant l’air du temps va encore plus loin et profitant de la tension internationale, parle de rétablir le service militaire. On a eu « l’uniforme scolaire » comme autre solution miracle approuvée par toute la classe politique dans un grand élan consensuel imbécile. Bizarrement, la mode est passée. Désormais il est question d’internat et de supprimer les allocations familiales aux familles des délinquants. C’est un vieux refrain qu’on entend depuis au moins 20 ans. Et toujours exactement le même, dans les mêmes termes… Des lois ont été votées et des crédits ouverts… Les coups de menton se succèdent… Et puis rien… Comme si le disque était rayé… De décennies en décennie, les pouvoirs politiques pataugent dans l’impuissance. Peut-être faudrait-il avoir un diagnostic avant de prendre des vraies/fausses décisions qu’on appelle « annonces » et qui ne servent jamais qu’à leurrer le pays d’un gouvernement, d’une majorité à l’autre. Quel pourcentage des « jeunes » sombre effectivement dans l’extrême violence, celle qui fait couler le sang ? Si c’est une infime minorité, les solutions globales de type SNU obligatoire ou uniforme ne servent à rien sinon à faire payer l’immense majorité des jeunes pour une poignée de délinquants qui relèvent de la police et de la justice. Par ailleurs, que peut faire le pouvoir politique : peut-être devrait-on réfléchir en termes de modèle de société à offrir aux jeunes. L’obsession de la performance sportive, (foot, JO), de la frime vestimentaire, de l’argent roi, le déferlement porno sur Internet, peuvent-ils conduire à autre chose qu’à la promotion de la violence ? Est-ce utopiste d’espérer sur le long terme, une société privilégiant la passion de la littérature, de la musique ou de l’histoire sur les clowneries des milliardaires du football ? Et puis l’exemplarité: une vie politique réduite au grand Guignol stérile et vaniteux, détaché de tout souci de la vérité et du bien commun, ne favorise évidemment pas la cohésion sociale et un climat de paix civile notamment chez les jeunes.

22 avril 2024

Youpi, Macron veut faire le Mozart de la finance avec votre épargne !

H16

22/4/2024 - Décidément, ce n’est pas simple à comprendre, la Macronie ! Plus on étudie ce qui se dit, ce qui se prépare, ce qui se promet et ce qui se discute, plus on observe en face ce qui se passe réellement, et moins les paroles se rapprochent des actes. Que c’est compliqué !

Ainsi, alors que la France traverse quelques petites difficultés budgétaires et la découverte inopinée et désagréable de quelques trous dans les finances publiques et ce malgré les bons soins de l’inénarrable renflement Bruno, il semblait jusqu’à présent assez clair que la rente ne devait surtout pas être mise à contribution des efforts qui devront pourtant être consentis par toutezétousse.

Du reste, c’est assez logique : l’électorat macroniste étant un composé presque chimiquement pur de classe moyenne et de retraités dont le rapport à la rente est quasi charnel, il semblait électoralement suicidaire d’aller tripoter cette rente pour lui faire renflouer les deniers publics mis à mal lors des demi-douzaines de crises que Macron et ses clowns nous auront infligées.

C’est donc contre toutes attentes que cette rente est mise sur le tapis des discussions budgétaires : Gabriel Attal a récemment annoncé des propositions sur une taxation des rentes d’ici juin. Rien n’est acté pour le moment, et des bruits de couloir insistent sur la colère que cette déclaration ministérielle aurait déclenchée à l’Élysée. Néanmoins, on ne peut pas dire que l’action gouvernementale soit d’une parfaite limpidité.

D’ailleurs et toujours dans la même catégorie, il semblait encore relativement clair, au début du mois de mars, que ces petits soucis budgétaires n’entraîneraient jamais une nouvelle hausse d’impôts : il est vrai que dans le pays le plus imposé du monde, la performance aurait été probablement mal accueillie et relativement compliquée à mettre en place sans déclencher quelques irritations des contribuables.

Mais patatras, à mesure que les semaines s’écoulent, on découvre avec une surprise finalement modérée que la question d’un petit réajustement des impôts (à la hausse, bien sûr) revient gentiment sur le tapis par nul autre que le président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici qui estime que cette question fiscale n’est pas taboue.


Dans ce contexte, on ne peut qu’ajouter les récentes déclarations d’Emmanuel Macron, en marge du Conseil européen extraordinaire qui a eu lieu ces 17 et 18 avril : venu pour discuter de la compétitivité européenne et de l’avenir du marché intérieur et en profiter pour aider Valérie Hayer, sa tête de liste aux prochaines élections européennes, dont les scores catastrophiques laissent présager d’un moment assez peu Kodak le soir du 9 juin prochain, l’actuel locataire de l’Élysée a ainsi déclaré que – je cite – “pour financer la transition verte et numérique, nos capacités de défense et assurer notre sécurité économique, nous devons mobiliser et libérer notre épargne en Europe”.

Déclaration qui fut rapidement suivie de celle de Valérie Hayer dans laquelle la pauvrette tente de nous faire croire qu’il serait économiquement avantageux de rediriger notre épargne vers des industries écologiques lourdement poussées par des subventions massives, et ce alors même que le marché éolien se casse la figure, que les ventes de véhicules électriques s’effondrent et que le marché énergétique montre d’énormes distorsions qui appauvrissent les Français comme jamais auparavant.

En somme, le président et sa pimprenelle nous expliquent que les impôts démentiels déjà ponctionnés sur les Français ne suffisent plus à assurer le train de vie débridé de l’État et qu’il va falloir maintenant piocher dans leur épargne pour s’assurer que leurs lubies écotransitionnelles Gaïa-compatibles pourront être financées et qu’en leur confiant ainsi leurs économies personnelles, ils pourront obtenir un meilleur rendement que ce que propose déjà le marché.

Miam, quelle aubaine !

Cependant, pour un gouvernement et un président qui ont réalisé la contre-performance historique d’enfoncer le pays dans plus de 800 milliards d’euros de dettes supplémentaires en seulement 7 ans, tout en plantant un nombre considérable d’entreprises du pays et en dégradant comme jamais la qualité des services publics, on comprendra si les Français sont moyennement confiants dans les performances annoncées.


Rassurez-vous cependant : à voir la tournure des choses, il semble assez clair qu’on ne leur demandera pas leur avis : un petit matin et pour éviter la cessation de paiement pure et simple, l’État et ses administrations organiseront une solide ponction des comptes, des livrets et des assurances-vie. Cette certitude est d’autant plus grande que c’est la même équipe qui gère nos finances actuellement qui gère la diplomatie avec le reste de l’Europe et notamment sur le théâtre ukrainien, c’est la même équipe qui a géré la crise pandémique et c’est aussi la même équipe qui répondait fièrement à l’appel lorsque le pays fut bousculé par quelques Gilets jaunes. Nul doute, donc, que le meilleur reste à venir.

Dès lors, pour les Français lucides qui, malgré les signaux de plus en plus confus en provenance du président et de son gouvernement, tentent de s’organiser pour les semaines et les mois qui viennent, il convient de renouveler les conseils de prudence concernant leur épargne. Il n’est probablement pas trop tard, lorsque c’est possible, de se retirer prestement des supports d’épargne très accessibles à l’État que sont les assurances-vie (qu’il pourra ponctionner sans difficultés, tant les lois actuelles lui sont favorables) ainsi que les différents livrets populaires dont il lui suffira de redéfinir la désignation d’un coup de baguette législative magique.

En revanche, il lui sera plus difficile d’aller tripoter les actions achetées directement par les particuliers (l’atteinte à la propriété privée étant plus évidente, les suites légales pouvant aboutir à des imbroglios juridiques complexes dans lesquels l’État ne s’aventurera qu’au dernier moment, et encore). En choisissant des actions d’entreprises mondiales bien gérées, dans lesquelles les États (notamment français) n’ont pas mis les doigts et qui assurent une production ou un service indispensables, on limite grandement son risque.

Biens sûr, l’achat d’or et d’argent métalliques est une excellente idée d’autant que les cours n’ont probablement pas fini de monter (en réalité, c’est plutôt les monnaies fiat qui s’écroulent face à ces réserves de valeur). Enfin, pour les plus audacieux, l’achat de cryptomonnaies permet là encore d’éviter le plus gros des ponctions à venir ; on trouvera dans ces colonnes de précédents articles qui évoquent la méthode pour s’en procurer.

Et puis, finalement, ce n’est pas si compliqué la Macronie : il suffit de comprendre l’inverse de ce qui est dit et tout se déroule alors comme prévu.

C’est à dire très mal.


https://h16free.com/2024/04/22/77382-youpi-macron-veut-faire-le-mozart-de-la-finance-avec-votre-epargne
Marc Amblard

Effet accélérateur du vaccin anti-Covid Pfizer sur les cancers ?

Vincent Verschoore

22/4/2024 - Une telle hypothèse vaut excommunication immédiate par le clergé covidiste, mais une toute récente étude pointe un tel effet d'un adjuvant au nom barbare, présent dans ces produits afin de protéger l'ARNm injecté des défenses immunitaires.
Traduction de l'abstract :
"En raison de l'urgence sanitaire créée par le SRAS-CoV-2, le virus responsable de la maladie COVID-19, la mise en œuvre rapide d'une nouvelle technologie vaccinale était nécessaire. Les vaccins ARNm, qui font partie des nouvelles technologies de pointe, ont suscité un grand intérêt et suscité beaucoup d'espoir. Le potentiel de ces vaccins à prévenir les hospitalisations et les maladies graves chez les personnes présentant des comorbidités a récemment été remis en question en raison de l'affaiblissement rapide de l'immunité des vaccins. Des preuves de plus en plus nombreuses indiquent que ces vaccins, comme beaucoup d'autres, ne génèrent pas d'immunité stérilisante, ce qui rend les personnes vulnérables aux infections récurrentes. En outre, on a découvert que les vaccins à ARNm inhibent des voies immunologiques essentielles, compromettant ainsi la signalisation précoce de l'interféron. Dans le cadre de la vaccination COVID-19, cette inhibition assure une synthèse appropriée des protéines de pointe et une activation immunitaire réduite.
Il est prouvé que l'ajout de 100 % de N1-méthyl-pseudouridine (m1Ψ) au vaccin ARNm dans un modèle de mélanome a stimulé la croissance du cancer et les métastases, alors que les vaccins ARNm non modifiés ont induit des résultats opposés, ce qui suggère que les vaccins ARNm COVID-19 pourraient favoriser le développement du cancer. Sur la base de ces preuves irréfutables, nous suggérons que les futurs essais cliniques pour les cancers ou les maladies infectieuses n'utilisent pas de vaccins ARNm modifiés à 100 % en m1Ψ, mais plutôt des vaccins avec un pourcentage plus faible de modification en m1Ψ afin d'éviter la suppression de l'immunité."
Plus de trois ans après le début de cette vaste vaccination expérimentale de masse, de désinformation et de censure baignée de corruption, et face à la très faible efficacité de produits générant par ailleurs de nombreux effets indésirables, la science se penche sur les mécanismes moléculaires à l'œuvre. Mécanismes qu'il aurait fallu évaluer "avant", mais l'hystérie politico-sanitaire et la corruption en décidèrent autrement.


https://zerhubarbeblog.net/

21 avril 2024

Radu Portocala

Confessions sur l’écrit (II)

« Phœnix » – tel était le nom de la revue qu’éditait mon lycée – me prit comme collaborateur permanent, ce qui explique un appel que je reçus après la parution du deuxième ou troisième numéro. Le père d’un de mes amis, homme influent politiquement et avec beaucoup de relations dans le monde culturel, me félicitait et voulait savoir si j’avais pensé à la publication d’une plaquette. J’ai toujours aimé ce mot qui ne s’emploie plus de nos jours ; un livre de poésie ne peut, à mon goût, être que fin.
C’était, lui ai-je répondu, une chose à laquelle, bien entendu, je rêvais depuis un moment. Il me promit, donc, d’organiser une rencontre avec le poète Ion Banuta (Bănuţă en roumain) qui dirigeait la seule maison d’édition de Bucarest qui, à l’époque, publiait de la littérature. Quelques jours plus tard, il me communiquait la date qui avait été fixée. Dans un état d’exaltation absolue, je fis de nouveau marcher la machine à écrire Erika et préparai le dossier que j’allais présenter.
Cependant, la veille du jour tant espéré, Banuta fut licencié. Il venait de faire paraître une anthologie de poésie surréaliste roumaine dans laquelle, subrepticement, sans en avoir reçu l’autorisation, il avait inséré plusieurs vieilles productions de deux écrivains honnis par le régime pour leurs options politiques d’avant-guerre. Ainsi, mon aventure éditoriale prenait fin avant même d’avoir commencé.
Quelques mois plus tard, grâce à des amis qui tenaient une sorte de salon littéraire, je fis la connaissance de Dinu Pillat, écrivain distingué qui sortait de prison, où il avait passé plusieurs années, condamné en 1958 dans le cadre du « procès Cioran-Noica ». (Cioran n’a pas besoin d’être présenté ici ; ses écrits, interdits en Roumanie, avaient été distribués dans un cercle restreint par l’un de ses vieux amis, le philosophe Dinu Noica, ce qui avait donné lieu à plusieurs dizaines de lourdes condamnations.) Pillat proposa de me présenter à Vladimir Streinu, critique littéraire unanimement respecté, qui venait, lui aussi, de sortir de prison après une longue détention.
La rencontre, par sa solennité, me fit penser à une sorte de messe. Assis dans un lourd fauteuil sculpté, entouré de quelques-uns de ses fidèles qui se tenaient debout, Streinu, bel homme de haute taille et d’une rare distinction, lut me poésies en silence. Soudain, il revint en arrière, relut et, s’adressant à l’assistance, dit : « Écoutez ! » Et il se mit à lire à voix haute, lentement, reprenant certains mots. Plus tard, Dinu Pillat allait me dire : « Je ne l’ai jamais vu faire ça. »
« Il faut vous faire publier ! » décida finalement Vladimir Streinu. Et prenant un papier, que j’ai encore, jauni et fatigué, il écrivit : « Je recommande ce manuscrit, de manière particulièrement chaleureuse, au camarade confrère (sic !) Virgil Teodorescu. » Ancien poète surréaliste, devenu adepte obéissant du proletcultisme, Virgil Teodorescu dirigeait la maison d’édition d’où avait été évincé Ion Banuta. Mais ce que nous ignorions tous au moment où le mot d’introduction était rédigé, c’est que, quelques jours plus tôt, il avait été muté à la tête d’une maison d’édition qui ne publiait que des traductions de littérature étrangère. J’allais le découvrir dès le lendemain.
Je devais continuer à me contenter de l’accueil que me faisait « Phœnix », puisque j’étais encore élève.

LA FARCE LA PLUS RUINEUSE DE L'HISTOIRE DU MONDE

Gabriel Nerciat

21/4/2024 - 61 milliards de dollars. Rien moins.
Qui se rajoutent aux 68 milliards des deux premiers plans d'aide votés en 2022 et 2023. Plus quelques 35 milliards dévolus à Israël et à Taïwan, ces lointains protectorats à l'avenir de plus en plus incertain.
Voilà ce que vont coûter au contribuable yankee la trahison du gnome ex-trumpiste qui préside la Chambre des représentants de Washington et celle des derniers néo-cons du Grand Old Party, ces cancrelats déjà aussi fossilisés que le sénile président-marionnette de la Maison Blanche.
Quand on connaît, même de loin, la réalité sordide, digne des pires pays du Tiers-Monde, qui est celle de plusieurs centaines de villes et de comtés américains, dans le Middle-West, les montagnes du Montana, le vieux Sud profond ou les terres déshéritées de la région des Grands Lacs, on se dit qu'un certain nombre d'électeurs du pays de Lincoln et de Monroe vont avoir du mal à rester immobiles sur une chaise pendant pas mal de temps.
Bien sûr, chacun sait qu'une grande partie de ce fric sans aucune couverture or n'est que de la fausse monnaie qui vise moins à combler la banqueroute et la défaite programmées de l'entité mafieuse de Kiev qu'à galvaniser le cours des actions de Lockheed Martin ou de RTX.
Mais c'est peut-être surtout la gabegie de trop. Celle consommée par les élites de plus en plus démentes et irresponsables d'un empire en déclin, qui a cumulé plus de dettes et de déficits commerciaux que la plupart des nations les plus dispendieuses du monde.
Celle, espérons-le aussi, qui alimentera la colère nécessaire pour offrir à Trump un second mandat dans quelques mois.

Le 9 juin… votons

Gilles La Carbona


21/4/2024 - Une forte abstention est attendue pour les prochaines élections européennes du 9 juin. L’enjeu ne semblerait pas passionner les foules, à moins que ce ne soit la lassitude d’une offre finalement semblable et désolante. On croit changer et les mêmes politiques n’en finissent pas de nous entraîner dans le malheur. L’abstentionniste marquerait ainsi son désaccord et son rejet de ce qu’il nomme communément la mascarade, ou le semblant de choix. Attrayant programme mais où est sa pertinence réelle ? Quand l’un tente de modifier par son vote la trajectoire du destin, l’autre assis sur sa chaise attend que tout se fasse tout seul. La main de l’un contre l’adversité face à celle d’un Dieu invisible qui veillerait sur les intérêts des boudeurs d’urnes ? Rappelons tout de même que le 9 juin va se jouer la survie des États Nations. Les abstentionnistes sont-ils d’accord avec la dilution des États, l’effacement de plus de 2000 ans d’histoire au profit d’un État Europe ? Est-ce vraiment là ce qu’ils entendent laisser faire sans broncher, sans tenter de casser la majorité PPE qui risque de nous imposer un Mario Draghi, dont les intentions sur ce sujet ne sont plus dissimulées.

Si la majorité européiste fédéraliste n’est pas battue, après les élections est prévue une grande réunion pour acter la fin des Nations et le transfert total des souverainetés, du moins de ce qu’il en reste à l’Europe. Ceux qui refusent de voter au prétexte que cette élection ne les concerne pas, considérant que seuls les scrutins nationaux sont importants, pourraient se réveiller avec la gueule de bois. En effet, si le projet parvient à son terme, il n’y aura plus d’élections, si ce n’est pour désigner les maires. À quoi aura servi leur fronde ? L’Europe c’est loin, une nébuleuse presque invisible et pourtant terriblement présente dans nos quotidiens par les normes, obligations et contraintes qu’elle impose. L’importance de cette machine infernale n’est toujours pas perçue à la hauteur de sa nocivité. Il est inutile de hurler dans la rue contre l’immigration, la réforme du Code du travail, le prix de l’énergie ou tout autre sujet, car tout se décide à Bruxelles.

C’est le point à contrôler pour changer les choses, à défaut de partir définitivement de cette organisation, option qui pour le moment reste taboue parmi les formations données gagnantes. Les Français s’apprêtent donc à bouder le scrutin sans doute le plus déterminant pour la suite de notre avenir. Les abstentionnistes seront-ils épargnés par les mesures qui seront prises, nous l’avons déjà dit : non ! Ce serait trop beau, l’abstention n’est pas une bulle qui isole son représentant du reste de la communauté. Prétendre qu’on s’en sortira nationalement est pour l’heure une chimère, un fantasme qui ignore la supériorité juridique des lois de l’UE qui s’imposent à tous. Les gouvernements ne maîtrisent quasiment plus rien, et cette tendance est exacerbée si la majorité du Parlement européen est hostile, comme en ce moment, aux peuples. Les conséquences sur nos libertés, notre sécurité seront pires que ce que nous connaissons déjà.

Ne pas voter le 9 juin c’est donc laisser partir le dernier pan de liberté et de souveraineté qui est en notre possession. Battre les européistes est essentiel, croire que rester chez nous suffira à modifier quoi que ce soit est un fantasme répandu sur les réseaux, dont on peut trouver l’origine dans les jeux vidéos, ou plus certainement dans l’idéalisme contenu dans l’image que l’on se fait des révolutions passées, où la foule, aidée d’une partie des forces de l’ordre de l’époque, parvenait dans un élan de bravoure à changer de régime. Régulièrement nous lisons que tout va exploser parce que les Français à bout se préparent à tout renverser et qu’ainsi les élections seront annulées. Sauf qu’il n’en est rien et que les récentes « révoltes » des paysans, ou plus anciennes des Gilets jaunes, nous ont prouvé l’isolement de ceux qui osaient dire non. Il n’y a pas eu de levée en masse, on peut le regretter, mais le constat est factuel. La révolte qui sommeille est sans doute largement surestimée. Fuir les urnes n’est ni une victoire ni un défi au système, tout simplement parce que tout est fait pour qu’il l’ignore. Il ne reconnaît que ceux qui s’expriment. C’est indécent, énervant, oui, mais c’est ainsi. Les voix qui ne se prononcent pas n’existent pas. C’est vrai, mais la seule volonté qu’une démocratie prend en compte est celle qui est clairement désignée sur un bulletin de vote. Quand bien même personne n’irait voter, ce qui est pure utopie, un peu à l’image de la grève générale, le fameux système trouverait la parade en se passant de nos voix. L’abstentionniste n’est pas un avant-gardiste porteur d’une modernité, dont il serait le seul à comprendre les effets. Ce serait plus un résigné qui accepte que le choix des autres s’impose à lui sans qu’il donne son avis.

Il se réfugie dans la condamnation d’un procédé qu’il entend gripper par son désengagement, mais qui en fin de compte continue à le broyer sans lui. Le votant est un imbécile manipulé, tandis que lui est éclairé et libre… surtout de suivre ce que les autres auront décidé, ou de se mettre hors la loi et là encore d’en subir les conséquences. L’anticonformisme a ses limites. Il aura fallu des combats pour obtenir le droit de vote et simplement de la lassitude et du désintérêt pour se l’auto-confisquer, quel chemin. Voter est la pire des imperfections, mais ne pas en avoir la possibilité, ou la refuser est une plaie bien plus grande. Tous ceux qui se plaignent de cette Europe, de Macron, ont l’opportunité le 9 juin de manifester leur mécontentement et d’envoyer un signal qui résonnera plus longtemps et traversera les frontières bien mieux que les images d’un défilé embué de gaz lacrymogène. C’est le moment rêvé pour renvoyer cette clique nauséeuse à ses études, ne boudons pas ce plaisir. Le 9 juin l’abstention même massive ne fera pas trembler le parlement, une majorité contraire à la bande à Davos si… Votons !