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7 octobre 2022

Péché d’orgueil

Eric Vial

Quand j’étais petit, on nous montrait à la télévision les files d’attente en URSS ou dans les pays de l’Est. On nous disait : « regarde les pov’ communistes ils n’ont rien ! ». Honnêtement on se foutait bien de leur figure.
Gilbert Becaud chantait « Nathalie », une Place Rouge qui était blanche : c’était « exotique ». On voyait les Russes chercher du bois ou du charbon pour se chauffer l’hiver avec de grosses chapkas sur la tête alors que nos parents installaient du chauffage électrique au sol.
Ces cocos nous apparaissaient comme pauvres et décadents dans un monde de progrès. Personne ne comprenait comment la population pouvait ainsi se laisser faire...
40 ans plus tard, c’est nous qui faisons la queue pour avoir de l’essence. Monter dans un bus ou dans un train quand ils ne sont pas annulés est un vrai parcours du combattant pour les travailleurs.
Commander une voiture allemande ou étrangère est presque impossible tant les délais sont longs, alors on fait comme les Chinois de l’époque, on enfourche un vélo.
Obtenir certains matériaux ou outils nécessitent de passer par des réseaux de débrouilles. Trouver un médecin qui vous soigne quand vous êtes malade n’est pas une sinécure. Se payer des tomates à près de 5€ le kilo est un luxe. Quant aux rayons des magasins, il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte que certains produits ne sont plus disponibles. Il y a heureusement du marché noir pour tout ce que l’on désire. Les cigarettes se vendent sous le manteau, le foie gras pour Noël aussi.
Les gens ont plusieurs boulots pour tenir le coup financièrement. Des familles font leur provisions de bois pour se chauffer. Près d’un français sur six est réellement pauvre. On rouvre nos centrales à charbon. Le col roulé est à la mode. Les apparatchiks de l’Assemblée Nationale et du Sénat continuent d’augmenter leurs indemnités selon RTL. L’Elysée, notre Kremlin, bénéficie de 5 millions d’€ supplémentaires par an pour subvenir à ses dépenses de « fin d’abondance »…
« Tel est pris qui croyait prendre » aurait dit mon pote La Fontaine. J’ai comme un sentiment étrange de renversement de tendances. Mais qu’est-ce qui s’est passé ? À partir de quand on décide qu’il y a eu un bug dans le logiciel économique qu’on nous avait vendu ?


3 octobre 2022

Eric Vial

Je n’en peux plus qu’on nous prenne pour des andouilles…
La prochaine COP27 - Climate Change Conference - (conférence pour le changement climatique) qui se déroulera cette année du 6 au 18 novembre en Égypte aura pour sponsor… Coca-Cola.
Selon le classement 2021 de l’ONG Break Free From Plastic, la marque américaine reste celle qui génère le plus de déchets dans l’environnement au monde.
La pollution aux bouteilles plastiques est particulièrement reprochée au groupe états-unien. Leur fabrication nécessite 99 % de produits pétroliers et gaziers.
Je me souviens du livre de mon pote Philippe Verdier « Climat Investigation » qui critiquait déjà en son temps ces contradictions qui font mal : des pollueurs qui payent pour se donner bonne conscience.
Évidemment, la crédibilité de la conférence est lourdement entachée.
Nous citoyens, cela nous ramène à ce que nous sommes devenus : des moutons de panurge. Franchement, des trucs comme ça, ça passe encore ? Plus personne ne dit rien ? Heureusement j’ai vu Greenpeace International réagir. Mais il me semble pour l’instant bien seuls.
Deux jours après la fin de la COP et sans aucun doute, l’adoption d’une jolie motion pavée de bonnes intentions pour le climat, débuteront les championnats du monde au Qatar...
Quel monde.


2 octobre 2022

Eric Vial

La force du dessin de l’italien Marco Melgrati sur la situation de la révolte des iraniennes.
J’attends toujours le premier geste fort de mon pays, celui des Droits de l’Homme, pour les aider et les soutenir dans leur quête de liberté.
 
De la même manière, j’attends toujours les soutiens et la solidarité des organisations féministes françaises dans leurs combats : je les trouve pour certaines étrangement silencieuses…

Je prie fort pour ces révoltées qui ne réclament que de vivre dans la dignité. Déjà près de 100 morts dans une répression extrêmement violente.


28 septembre 2022

Femme, Vie, Liberté

Eric Vial

Femme, Vie, Liberté, nous assistons peut-être en Iran à la première révolution féministe de l'histoire du monde.
Femme, Vie, Liberté, c'est le slogan entonné par des centaines de milliers de femmes iraniennes qui réclament dans une indifférence internationale de pouvoir vivre dignement.
Femme, Vie, Liberté, c'est une répression très violente, près de 100 morts, la coupure d’Internet, les intoxications du gouvernement iranien.
Femme, Vie, Liberté, ce sont aussi des centaines de milliers d'hommes qui n'en peuvent plus que leurs épouses, mères, sœurs, amies soient si maltraitées par un régime sexiste et délétère, prêt à tuer pour une mèche de cheveux sortie du voile islamique.
Plutôt que de s'acoquiner avec les infâmes du monde, de collaborer avec eux, de serrer leurs mains aux yeux de tous devant le concert des Nations (encore la semaine dernière à l'assemblée générale de l'ONU et alors que les révoltes avaient déjà commencé), il serait temps que nos leaders qui prêchent sans y croire "les valeurs occidentales" viennent en aide à ces femmes qui luttent sans arme pour leur liberté.
De la même manière, attendons enfin une réaction des sœurs féministes françaises qui mettent décidément bien du temps à parler et à condamner.
Femme, Vie, Liberté, c'est l'avenir de ceux qui croient en l'humain plutôt qu’aux intérêts économiques et à l'argent.
J'apporte mon soutien plein et entier, ma solidarité, aux femmes iraniennes dans leur quête de justice et de liberté.
Je sais qu’elles vaincront. On ne peut rien contre des femmes en colère. Les grecs de Lysistrata s’en souviennent encore.





11 septembre 2022

Big foot s’attaque à l’Homme !

Eric Vial

Je suis un amoureux inconditionnel de football. Mais il faut que je vous avoue quelque chose : plus on se rapproche de la coupe du monde du Qatar, plus je me sens mal à l’aise. J’ai une boule dans la gorge.
Le football est d’habitude une fête populaire bien loin des hérésies de l’organisation de cette coupe du monde qui défie toutes les lois naturelles ; 64 matchs sont prévus dans des stades climatisés à ciel ouvert alors que tous les jours, au plus haut niveau de l’État, on nous bassine avec la sobriété énergétique.
En 2019, le Qatar avait la pire empreinte écologique des pays figurant au classement de Global Footprint Network. C’est aussi le pays au monde qui rejette le plus de CO2 par habitant dans l'atmosphère.
Pire, les conditions sociales pour construire des stades en plein désert n’ont pas été respectées : au moins 6.500 ouvriers (tous immigrés) sont morts de fatigue ou de mauvaises conditions de travail, d’autres n’ont pas été payés.
S’ils faisaient des réclamations, ils étaient expulsés.
Ces travailleurs ont été considérés comme des « sous-Hommes », une simple force de travail. Tous les rapports internationaux sont accablants.
Quant aux leçons de morale sur la démocratie et sur la manière dont l’occident juge ce qui est bien ou mal, je rappelle que le Qatar est un régime réactionnaire classé en 127ème position sur 146 pays concernant l’application des droits de l’homme.
Sans oublier bien sûr le contexte plus qu’obscur de l’attribution de la coupe du monde au Qatar par la FIFA à coups de pots-de-vin ou d’incitations plus ou moins menaçantes.
Bien qu’il ne pleuve pas beaucoup dans ce minuscule émirat arabe, c’est un secret de polichinelles : de nombreux décisionnaires ont été fortement arrosés.
Sur tous ces sujets je trouve très étrange que la France, soi-disant « pays des droits de l’Homme » ne donne pas son avis éclairé.
Les amoureux de football se retrouvent donc invités à une fête sans aimer l’hôte : quel drôle et inconfortable paradoxe.
Si j’écris ces mots c’est pour me dédouaner plus tard des questions de mes enfants. Oui, nous savions que cette coupe du monde était une tragédie humaine. L’histoire nous jugera collectivement d’avoir laissé faire, sans rien dire, de telles atrocités au XXIème siècle. Nos élites mondiales porteront une lourde responsabilité.
À mon humble niveau, je ne soutiens pas et ne cautionne pas un tel événement, cela est contraire à mes convictions. J’aime le foot, je n’aime pas les jeux du cirque. 6/9/2022


Les dindons de la farce

Eric Vial

Cette semaine au Royaume-Uni - qui ne connaît pas de bouclier tarifaire -, le plein d’une voiture électrique coûte plus cher que le plein d’une voiture qui roule à l’essence.
Tous les spécialistes estiment que c’est ce qui attend les Français pour ces prochains mois.
La guerre en Ukraine a bon dos. Elle ne peut pas tout expliquer.
La réalité est bien plus prosaïque : c’est l’impréparation de nos dirigeants durant ces quinze dernières années, leur manque de vision. Ils ont clairement une responsabilité.
Pour faire face aux injonctions de l’écologie politique nous avons baissé volontairement notre production électrique alors que dans le même temps nous poussions les consommateurs à l’augmenter : mais quel paradoxe stupide.
Ainsi la France qui était un exportateur d’électricité est devenue aujourd’hui un importateur d’électricité. Elle a perdu son indépendance énergétique. Nous en sommes à livrer du gaz à l’Allemagne pour qu’elle puisse nous produire de l’électricité.
Résultat, dans certains pays occidentaux, des recommandations sont déjà faites pour que les détenteurs de voitures électriques ne les rechargent que dans les heures creuses afin de ne pas surcharger le trafic électrique.
Au-delà de la voiture personnelle, c’est bien tout le système de nos mobilités collectives qui va être affecté par la hausse du prix de l’électricité et notamment le train.
Le même phénomène se retrouve pour ceux qui se chauffent aux pellets de bois.
Dans le cadre du plan de transition énergétique, l’État a encouragé les particuliers à remplacer leurs anciennes chaudières par des poêles à granulés. Des incitations fiscales ont permis à de nombreuses familles de supporter des investissements lourds pouvant aller jusqu’à 10.000 € mais avec cette promesse : « votre consommation de chauffage ne vous coûtera quasiment plus rien ».
Or les granulés de bois sont aujourd’hui sujets à une inflation inédite. En juillet 2021, la tonne de granulés était vendue autour de 295 €, elle atteint près de 850 € aujourd’hui : insupportable pour le budget des ménages.
Au bout du compte le marché a gagné deux fois. Une fois parce qu’il a fallu renouveler des installations onéreuses, une autre fois en créant une dépendance énergétique permettant de valoriser le pellet de bois. Une vraie leçon de mercantilisme.
Bref, cette société semble toujours très inventive pour soutirer de l’argent aux familles et se créer de la richesse. 7/9/2022


30 août 2022

La France loin d’être visionnaire

Eric Vial

C’était en 2018.
J’avais assisté aux débats très intéressants sur LCP.
Dans mes souvenirs, pas un expert n’avait justifié la décision de rompre si subitement avec le nucléaire arguant qu’il y avait un risque important pour « notre indépendance énergétique » et sur « les possibles coupures d’électricité que cela pourrait engendrer ».
Mal préparée à la sortie du nucléaire, et surtout absolument pas en situation de compenser par les énergies renouvelables qui apparaissent toujours comme un pis-aller, la France a choisi de sortir au forceps par dogme et pour faire un coup de com’.
Mal lui en a pris. La guerre en Ukraine a aggravé la situation de notre dépendance énergétique. Désormais notre Pays n’exporte plus de l’énergie mais en importe, creusant du même coup notre déficit commercial. De toute l’histoire de France, jamais, y compris durant la période révolutionnaire, son déficit n’avait été aussi grand. Nos lendemains vont être très difficiles, c’est certain.
Pour compenser, la France rouvre en catastrophe des centrales à charbon dont le combustible est acheté dans le Pacifique, elle achète du gaz de schiste liquéfié aux USA, un gaz tellement dangereux pour la planète que son extraction est interdite en France : des hérésies écologiques.
Comble du comble, le gouvernement annonce désormais qu’il faudra faire des efforts cet hiver, « qu’il sera froid » , que c’est « la fin de l’abondance et de l’insouciance » préfigurant des renoncements sociaux qui seront difficile à faire passer.
Mais est-ce aux Français de supporter des décisions sur lesquelles ils n’ont pas été consultés et sur lesquelles les experts émettaient très clairement des doutes, notamment sur la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim ?
Il serait juste de ne faire supporter aux Français aucune hausse du prix de l’électricité ou du gaz ces prochains mois. Que les politiciens assument leurs choix : c’est leur responsabilité, pas celle du peuple, surtout à une époque où nous comptons 9 millions de pauvres en France !
Il en va aussi de la pérennité de l’Europe qui doit assumer ses décisions.
Les solutions sont dans leurs mains, pas dans les nôtres.