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24 août 2023

Jacques COTTA

Dans la gueule du loup :
RÉPARTITION DES RICHESSES ET FISCALITÉ...

J'ai décidé de publier sur ma chaîne les émissions "Dans la gueule du loup" que j'avais conçues et présentées sur "Le média" à ses débuts... Elles demeurent d'une brûlante actualité. Là est leur intérêt. Mes invités étaient d'horizon divers. La règle: discussion sans langue de bois, dans le respect des arguments, de l'écoute, de l'échange... Pour ce premier numéro, vous retrouverez :
• Jean-Paul Delgènes, patron de Technologia
• Philippe Askenazy, économiste français, directeur de recherche au CNRS, professeur associé à l'École normale
• Vincent Drezet, membre du bureau national du syndicat Solidaires Finances Publiques (ex-SNUI)
• Jean-Frédéric Poisson, maire de Rambouillet de 2004 à 2007 et ex-député UMP de la dixième circonscription des Yvelines
• Sylvine Thomassin, ex-maire socialiste de Bondy
Bon visionnage et vive le débat ! 18/8/2023

https://www.youtube.com/watch?v=o1xz3yqs-iM

23 août 2023

Marc Amblard

- Bon, je propose qu’on mette en place un n° vert pour la canicule.
- Mais Babeth, les températures sont normales, c’est l’été !
- Peu importe, il faut leur mettre la pression, leur faire peur comme avec les cartes météo rouge carmin.
- Ah ah ah, tu as raison. Je choisis quoi alors comme numéro vert ?
- Ce que tu veux mais glisse-leur le 666 dedans.
- Tu déconnes ?! C’est le n° du diable et de l’enfer ! Ils vont vraiment voir qu’on se fout de leur gueule.
- T’inquiète, ils sont aussi cons qu’aveugles. Tu paries ?
- Bon bon. Ce sera le 0800 06 66 66.
- Voilà, c’est bien, ça.

22 août 2023

Immobilier : une tempête parfaite ?

H16

C’est bien connu : quand le bâtiment va, tout va. Dès lors, tout va bien en France, n’est-ce pas ?

Eh bien à vrai dire, pas tout à fait. Il semble bien qu’après des années, voire des décennies d’une euphorie que certains, chafouins, qualifiaient d’irrationnelle, les choses sont en train de prendre une tournure un peu moins joyeuse, un peu plus froide et certainement un peu plus réfléchie : pour faire dans l’euphémisme délicat, l’immobilier ne semble plus autant attirer qu’il y a encore quelques années.

Les chiffres sont là, et ils ne sont pas très réjouissants : tant dans le neuf que dans l’ancien, le nombre de transactions diminue, les octrois de prêts se font moins nombreux, les prix baissent. Les chiffres laissent même perplexe tant le retournement est vif : les réservations d’acheteurs auprès des promoteurs immobiliers ont ainsi dégringolé d’environ 40 % au deuxième trimestre 2023 comparé à la même période il y a un an, une dégringolade qu’on n’avait pas constatée même pendant la crise du Covid en 2020… Et du côté de l’ancien, les choses ne sont que marginalement moins moroses : les ventes sont actuellement en recul en volume de 15 % à 20 %, par rapport à 2022 à la même époque. C’est certes moins brutal, mais ça reste musclé.


Sans grande surprise, ce qui touche l’achat et la vente d’immobilier se répercute mécaniquement sur la location : ceux qui ne peuvent acheter continuent donc de louer, ce qui diminue nettement la rotation des biens. Les mises en constructions étant plus faibles que prévu, les problèmes de logements, déjà aigus dans le pays, prennent gentiment la direction d’une crise carabinée.

En tout cas, le constat est sans appel : les demandes de prêts bancaires sont en chute libre, la production de mai à juillet par rapport à la même période de 2022 a par exemple chuté de 51,5 % et le nombre de prêts de 50,5 %.

On le comprend donc sans mal : ce qu’on commençait déjà à sentir en mai dernier se dessine de plus en plus franchement, à savoir celle d’une jolie petite catastrophe immobilière à l’échelle du pays tout entier.

Or, cette catastrophe était complètement prévisible, et on peut imaginer qu’elle est même ardemment souhaitée par les petits ingénieurs-sociaux psychopathes à la tête du pays tant le résultat obtenu (une France de locataires totalement dépendants de l’État) s’aligne bien avec leur idéologie mortifère.

Elle était tellement prévisible que ces colonnes l’évoquaient il y a deux ans lorsque furent mis en place les débilissimes mesures écologiques feignant par exemple de lutter contre les “passoires thermiques” à coups d’obligations, de normes, de vexations taxatoires et d’interdictions liberticides.

Eh oui, que voulez-vous, à force de multiplier les contraintes sur les propriétaires, ces derniers s’adaptent : le bien n’est plus mis en location et sa vente est parfois rendue impossible par la purulente législation actuelle. Lorsque la vente intervient, c’est à prix moindre ce qui pousse inévitablement l’ensemble des prix à la baisse.

Vous pourrez remercier les écolos.


Cet élément vient du reste s’ajouter à d’autres éléments qui forment, dans l’ensemble, une sorte de “tempête parfaite” qui semble s’accumuler sur l’immobilier français et laisse penser que la chute des prix observée, modeste pour le moment, pourrait devenir largement plus prononcée dans les prochains mois.

En effet, un des effets du renchérissement actuel de l’énergie – qui a peu de chance de devenir bon marché dans les prochains mois – est de provoquer à son tour une hausse des matériaux (de construction notamment), ce qui aboutit à des constructions ou bien plus petites, ou bien plus chères (ou les deux, sachons vivre !)… Or, si l’on couple cette inflation des coûts à ceux, inévitable, des taux des prêts immobiliers, on aboutit à une situation où un nombre toujours plus restreint d’individus peuvent se permettre de devenir propriétaire.

La France s’appauvrit donc visiblement et l’immobilier ne pourra pas constituer une vraie niche de croissance durable dans les prochaines années. En effet, la population française vieillit inéluctablement : d’un côté, le papy boom, consécutif au baby boom des années 1940-1950, est doucement en train de se traduire par une augmentation, là encore mécanique et assez prévisible, des décès dans la population. Le seul immobilier qui en profite, c’est celui des cimetières (et encore, de façon modérée, la crémation ayant plutôt la cote actuellement) : cette vague de décès naturelle aboutit en effet à remettre sur le marché un nombre croissant de biens, nombre d’ailleurs lui-même gonflé par l’étonnante surmortalité coïncidentale inexplicable de 2022.

Parallèlement, la baisse de natalité aussi observée actuellement signifie à son tour une baisse des besoins des couples de maisons ou d’appartements plus grands, et une baisse des besoins de logements étudiants ou de célibataires.

Pompon du moment avec l’augmentation marquée du télétravail qui s’ajoute aux tendances précédentes : la crise a largement montré que certains emplois pouvaient s’effectuer à domicile. Si toutes les entreprises ne vont évidemment pas basculer au “tout télétravail” (et c’est tant mieux), les besoins en bureaux vont, là encore, nettement diminuer. C’est du reste ce qu’on observe dans la plupart des métropoles occidentales qui voient décroître les taux d’occupation de leurs tours de bureaux.


Bref, il semble évident que les fondements même de l’immobilier sont en train de changer assez drastiquement dans les prochaines années ; ce qui était évident au début de ce siècle ne le sera probablement plus autant dans les prochaines années. Et comme on doit s’y attendre dans ce pays, l’État et les pouvoirs publics, armés de leurs bons sentiments contre-productifs et de leurs idéologies consternantes ne vont absolument rien faire pour calmer le jeu : sous leurs bons auspices, le changement se transformera probablement en cataclysme, appauvrissant encore un peu plus une population déjà mise à rude épreuve.

De façon intéressante, l’effondrement des transactions immobilières signifie aussi un assèchement notable des ressources financières des départements, ces derniers bénéficiant des droits de mutations et autres grigris notariaux coûteux qu’ils imposent aux acheteurs. Autrement dit, si l’appauvrissement touchera durement les populations, les administrations ne seront pas épargnées.

Gageons que leurs couinements seront cependant plus audibles que ceux des citoyens dont, il faut bien le dire, le pouvoir se cogne totalement. À l’évidence, tout ceci va très bien se terminer.


https://h16free.com/2023/08/21/74995-immobilier-une-tempete-parfaite

LES CRABES ET LES CHAROGNES DE L'APRÈS YALTA

Gabriel Nerciat

C'est peut-être à cause de la température qui monte, mais je ne supporte plus d'entendre, même pendant cinq minutes à l'heure du café ou de l'orgeat (oui, Madame, oui, j'adore le sirop d'orgeat, surtout en été, et alors ?), ces vieux diplomates, militaires et écrivassiers euro-atlantistes à moitié séniles, versions modernes des militaires de Courteline et de Monsieur de Norpois, qui bavassent toute la journée en mobilisant toutes les trois phrases le respect du droit international pour justifier leur furie guerrière contre la Russie de Poutine.
Surtout quand, de surcroît, à l'imitation du pingouin irano-helvète de LCI ou de feu le gros bouledogue soulographe Jean-François Revel, ils glissent toujours une pique qui se veut matoise à l'encontre des supposées sympathies pro-soviétiques ou pro-russes de Charles de Gaulle, telles qu'il les aurait manifestées entre 1944 et 1969, censées expliquer aujourd'hui le peu d'entrain de Sarkozy ou de Macron à valider leurs philippiques meurtrières.
Il est quand même consternant que personne n'ose leur répliquer que si De Gaulle, par exemple, n'a pas protesté contre l'entrée de l'Armée rouge à Prague en 1968, c'était justement pour ne pas heurter le droit international en vigueur à l'époque, qui était régi en vertu de l'ordre diplomatique mondial fixé à Yalta en 1945 par les trois futurs vainqueurs de Hitler (dont rien moins que deux dirigeants anglo-saxons, quand même).
De Gaulle lui-même, qui ne participait pas à la conférence de Crimée, a violemment critiqué cet ordre et sa capacité de règlement des conflits, comme l'explicite le dernier volume de ses Mémoires de guerre - à l'inverse de Churchill, l'idole des droitards atlantistes d'aujourd'hui, qui plus ou moins s'en félicitait publiquement.
Mais, une fois au pouvoir, il a tenu, faute de mieux, à le respecter. S'il a critiqué l'agression américaine au Vietnam, c'est précisément parce qu'elle outrepassait le cadre des accords fixés à la fin de la guerre mondiale - remportée par les armées de Staline, faut-il le rappeler - et donc l'équilibre des puissances qui devait en découler. Idem pour l'épisode des missiles nucléaires de Cuba, en 1962.
C'est pourquoi j'en ai vraiment ma claque, comme on dit, d'entendre des demi-habiles, des menteurs professionnels, des mercenaires intellectuels ou plus banalement des hypocrites, qui ont applaudi comme Pascal Bruckner ou l'inénarrable BHL aux guerres des pseudo-néo-conservateurs américains en Irak et en Libye, ou comme Alain Finkielkraut à ce qui demeure la plus grande épuration ethnique européenne de l'après-guerre froide (celle des Serbes de Krajina à l'été 1995), venir nous sermonner et nous soutenir à longueur de journée qu'il faut vertement punir la Russie sous prétexte qu'elle aurait violé le droit international depuis 2014.
Parce que le droit international - qui osera enfin l'asséner à ces pauvres charognes ? -, c'est exactement comme les Droits de l'Homme, dont personne n'avait jamais eu l'idée nulle part avant le mois d'août 1789 (tant pis pour les révérends pères Jacques Julliard et Jean-Yves Pranchère) : c'est tout sauf universel et intemporel, et cela se modifie constamment en fonction des rapports de force et des conflits qui dictent sa métamorphose.
Que ces crabes cessent donc, à la fin, de pérorer.
Avant même si possible que la Russie et leur cher oncle Sam, déjà prêt à liquider Zelensky comme jadis Karzaï ou le général Diêm, les contraignent à le faire.
Cela suffirait à remplacer le vent d'air frais qui nous fait si cruellement défaut en ce moment.

La fin de l’empire occidental ?

Eric Vial

Les BRICS (pour Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), cinq pays fondateurs d’une union économique et stratégique se réunissent actuellement, et durant trois jours, à Johannesburg pour leur 15e sommet.
Représentant plus de 40 % de la population mondiale, ces pays contestent ouvertement l’hégémonie occidentale et l’ordre international actuel basé sur des institutions et des accords d’Après-Guerre.
Considérés pendant des décennies comme « des pays émergents », ces nations proposent un nouveau modèle international : « un monde multipolaire, face à la mondialisation et à l’uniformisation occidentale ». Ils veulent laisser davantage de place à l’Afrique, l’Asie, et l’Amérique du Sud dans le concert des Nations.
Selon le président sud-africain, « plus de 20 pays ont formellement postulé pour rejoindre les BRICS », avec des candidats aussi variés que l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Argentine, l'Algérie, l'Egypte, le Venezuela, l'Ethiopie et l'Iran… Ainsi les BRICS pourrait devenir économiquement plus important que le G7 ou que le G20.
La Chine semble avoir pris le leadership de ce groupe. Elle souhaite mettre en place une monnaie d’échange commune, qui pourrait venir directement concurrencer le dollar dans les échanges internationaux. Objectif : se libérer de la mainmise des puissances occidentales sur les instruments économiques et financiers ainsi que sur les monnaies avec la domination du dollar dans les échanges commerciaux.
Déjà, depuis 2015, l’une des principales réalisations du groupe a été la création de la Nouvelle Banque de développement (NDB), pour soutenir les projets d’infrastructure et de développement dans les BRICS. Elle est aujourd’hui dirigée par l’ancienne présidente brésilienne, Dilma Rousseff.
Face à cette concurrence, les pays occidentaux et atlantistes semblent persuadés de leur supériorité technologique, politique, militaire et économique. Les réactions officielles sont peu nombreuses.
Une partie de la presse ne s’attarde que sur le fait que « Poutine n’est pas présent ; qu’il est de plus en plus isolé même si son pays y participe par le biais de son ministre des affaires étrangères, Lavrov ».
En 2019, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy avait évoqué les évolutions géopolitiques : « Je ne veux pas cacher mon inquiétude sur une forme de disparition de l’Occident dans l’état du monde. (…) Pendant des siècles, l’axe du monde était occidental. Ce n’est pas être un décliniste que de dire que l’axe du monde est aujourd’hui oriental. Et si on ne le voit pas aujourd’hui, c’est qu’on ne veut rien voir”.

21 août 2023

Maxime Tandonnet

Oui, j’ai lu l’entretien du président Sarkozy dans le Figaro Magazine…

… Et je suis d’accord sur certains points, mais pas tous. Concernant la guerre entre la Russie et l’Ukraine, il a raison de penser que dès lors qu’aucune solution militaire ne prévaut, sur des années, voire des décennies, sauf à vouloir l’anéantissement progressif de la population ukrainienne ou un engagement direct des armées de l’OTAN avec des milliers de victimes et l’évolution vers une guerre de civilisation entre l’occident et l’Asie, sur fond de menace nucléaire, un jour où l’autre, il faudra réfléchir à une solution de paix. Mais je ne comprends pas son idée selon laquelle « les Slaves ne seraient pas comme nous » (sous-entendu, pourraient s’accommoder de la dictature). Les Russes, les Ukrainiens, comme les Polonais etc. font partie de la même civilisation européenne gréco-latine, ils ont le même droit à la liberté que tous les Européens, ils sont nos frères, au regard de l’histoire, au même titre que les Allemands, les Anglais ou les Espagnols. C’est pourquoi de Gaulle parlait de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural.

En revanche, je suis en désaccord à peu près total sur la politique intérieure. Le président Sarkozy reprend son idée de résurgence de la « droite » par fusion avec le macronisme d’où émergerait une force centrale qui l’emporterait face au « extrêmes » (gauche et droite) en 2027. Ce raisonnement relève du calcul purement politicien. Il fait abstraction de l’effondrement général du pays (éducation, industrie, finances, dette publique, violence, pauvreté, désastre des services publics) depuis 2012, accentué depuis 2017 malgré la réussite (essentiellement auprès de la bourgeoisie cossue et retraitée) d’un certain style fondé sur l’esbroufe narcissique pour détourner l’attention du monde des réalités. Il oublie une variable décisive qui est le peuple français, absolument écœuré de ces magouilles médiocres, victime de l’effondrement en cours, qui s’est abstenu à 54% lors des dernières législatives. En 2027, il votera par colère contre tout ce qui lui rappellera le sinistre souvenir des 10 années passées. L’enjeu, c’est d’écouter cette colère et de la transcender en projet politique. Je ne comprends pas qu’ils ne le comprennent pas… Quant à son candidat favori pour la présidentielle 2027, franchement, je préfère me taire… 19/8/2023

https://maximetandonnet.wordpress.com/2023/08/19/oui-jai-lu-lentretien-du-president-sarkozy-avec-le-figaro-magazine/

20 août 2023

Raphael Landau

Jean-Paul Brighelli : « Dans 1 an ou 2, la France sera à feu et à sang. »

Dans cet entretien de 20 minutes d'une rare franchise, Jean-Paul Brighelli donne son analyse des émeutes qui se sont déroulées début juillet. Il explique les solutions qui doivent être prises sans tarder de peur de voir la France sombrer pour de bon. À regarder quelle que soit votre opinion. 23/7/2023

https://www.youtube.com/watch?v=I2vBUDbxCTc