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20 décembre 2023

Le Salut d'un Officier Allemand

« Je suis un médecin français juif. Au tout début de juin 1942, j'étais à Paris, sous l'occupation allemande. J'ai donc porté l'étoile jaune, comme m’y contraignaient les lois de Vichy.
Un après-midi vers trois heures, avenue Kléber, alors que je sortais de la librairie "Au Sans Pareil", où j'avais un abonnement de lecture, j'ai aperçu un officier allemand. Il marchait dans ma direction. Arrivé à ma hauteur, il a fait le salut militaire. Puis, il a poursuivi son chemin. J'ai regardé autour de moi : l'avenue était déserte ! Cet événement m'a bouleversé. Et je me suis longtemps interrogé sur la signification de ce geste.
Aujourd'hui, j'ai quatre-vingt onze ans. Plus de cinquante ans après, j’ai relaté cet épisode dans une brève histoire de ma vie que j’ai écrite à l'intention de mes enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. De bouche à oreille, l’anecdote a fait le tour de la famille jusqu’à ce jour d’avril dernier, où un de mes petits-neveux m’a appelé. Mon histoire lui évoquait un passage du “Journal parisien” d’Ernst Jünger, le grand écrivain allemand, héros de la guerre de 14, affecté à Paris, en juin 1942, comme officier de la Wehrmacht. J'ai aussitôt pris connaissance de ce journal.
C'est ainsi que le 7 juin 1942, il écrit :
“J'ai croisé pour la première fois, rue Royale, un groupe de trois jeunes filles qui portaient l'étoile jaune ... et je me suis senti aussitôt gêné de porter l'uniforme”.
Après cette lecture, j’ai eu envie de raconter mon histoire à Ernst Jünger. M’étant assuré qu'il était encore en vie, j’ai prié son éditeur de la traduction française, Christian Bourgois, de bien vouloir lui transmettre une lettre. Il l’a fait avec diligence, tout en me prévenant qu’Ernst Jünger était un monsieur de cent ans, qui recevait beaucoup de courrier !
Je ne m’attendais donc guère à une réponse, quand, il y a quelques semaines, j’ai reçu une carte de Jünger, écrite en français. J'y apprends que l'officier allemand qui m’a salué, il y a cinquante-quatre ans, avenue Kléber, c’était lui ! Voici le texte même de sa réponse : “Cher Monsieur, vous m'avez vu rentrer dans la librairie de madame Cardot, amie à moi (juive), avenue Kléber. Bien à vous, Ernst Jünger.
P.S. : J'ai toujours salué ‘l’Étoile’.”
Aujourd'hui je suis très heureux de pouvoir saluer à mon tour celui qui, en cette période noire, m'avait redonné, un instant, espoir en l'Homme. »
Lettre de Monsieur le Dr. Germain Sée envoyée au Monde le 12 août 1996 (rubrique “Courrier des lecteurs”).

Conversation entre Julian Assange et Cédric Villani, en visite à la prison de Belmarsh

Le mathématicien Cédric Villani, visiteur numéro 658462, a pu rencontrer Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, dans la prison de haute sécurité britannique où il est incarcéré depuis 2019. Voici son récit, en exclusivité dans « l’Obs », alors que l’Australien risque d’être extradé aux Etats-Unis où il encourt jusqu’à 175 ans d’emprisonnement.

« Over quota ! »
A l’accueil de la prison de Belmarsh, ce matin d’octobre 2023, l’employée a immédiatement rendu son verdict. « Prisoner Julian Assange » n’aura pas droit au livre que je lui ai apporté, il en a déjà trop. Comment peut-on avoir trop de livres ? Est-ce qu’un prisonnier qui lit trop de livres est un danger plus grave pour la société ? Je pense aux milliers de livres de ma bibliothèque personnelle qui ont accablé tant de déménageurs, et je me demande ce qu’en dirait l’administration. Pas le temps de trop me poser de questions, je dois continuer les formalités. Mon passeport est vérifié, ma preuve de résidence enregistrée, ma main tamponnée à l’encre invisible.
« Vous ne pouvez garder avec vous que ceci. » Ceci : un feuillet administratif qui joue le rôle de laissez-passer et une petite pancarte à maintenir attachée autour du cou, portant les mots « visiteur social » et le numéro 658462. Et tout le reste – électronique, stylos, papiers, portefeuille, carnet, veste, mouchoirs, gourde, sacs, journaux… – va dans le casier. Ah si, j’ai le droit de conserver sur moi un maximum de 25 livres — des livres sterling, pas des livres que l’on lit. Je me déleste de tout, insère la pièce de 1 livre dans le mécanisme à clé de la consigne, attends tranquillement qu’on me fasse signe. Prêt à pénétrer dans un nouveau territoire.
Une prison, c’est un monde en soi. Avec son temps propre et son espace propre, ses laissez-passer, sa culture, son administration, ses rapports de force, son économie. Les prisonniers britanniques ont leur propre journal interne – rempli de témoignages d’évasions ratées, d’erreurs judiciaires, de nouvelles des prisons ailleurs dans le monde. Et dans quelques instants, je pénétrerai dans la plus célèbre prison britannique, His Majesty’s Prison Belmarsh, que l’on surnomma un temps le « Guantanamo britannique ». L’une des dix prisons de très haute sécurité (catégorie A) de Grande-Bretagne. Elle héberge certains des terroristes et serial killers les plus recherchés, et plus généralement des personnes dont l’évasion « ferait courir un grave risque » à la société. C’est là que survit Julian Assange, le journaliste le plus décoré du XXIe siècle.
« Vous voyez la première porte ouverte, là-bas, dans le grand bâtiment de l’autre côté de la cour ? Vous pouvez y aller. »

Fouille au chien

Nous sommes une dizaine de visiteurs et visiteuses de tous âges, ce matin, à entrer par cette porte. Vérification des papiers et empreintes digitales. Attente sous bonne garde. Barrière. Examen de sécurité façon aéroport (plus grand-chose à déposer, mais quand même les chaussures et la ceinture). Fouille au détecteur de métaux. Fouille des semelles des chaussures. Fouille au corps. Examen de votre gorge, du dessous de votre langue, de vos oreilles. Fouille au chien, qui vient vous sauter dessus comme débordant d’affection. Examen de vos accessoires.
« Les bracelets, c’est religieux ? Vous pourriez les enlever ? »
Mes bracelets d’accès à la Fête de « l’Huma » ? Ah non, je n’appellerais pas ça une religion. De toute façon, je ne peux les enlever, à moins de les couper. Une supérieure est consultée, elle m’autorise à garder les bracelets suspects.
Etape suivante. Une porte. Une cour encadrée de très hauts murs. Une porte, deux portes. Nous sommes silencieux, en rang derrière un garde, comme de petits canetons bien sages derrière leur maman. Des cris quelque part, d’une personne au bord de la crise de nerfs. Dans les couloirs, de grandes affiches font la morale aux prisonniers, avec gros plan sur le visage d’une mère dont la vie s’est arrêtée, d’une petite fille qu’ils ont abandonnée. Et si vous avez de la drogue, ou des objets interdits, c’est votre dernière chance de les déposer, les conséquences peuvent être terribles en cas contraire.

Finalement, après la dernière porte, voici le parloir. C’est un réfectoire comptant une cinquantaine de tables, rangées selon une grille régulière, fixées au sol avec les chaises qui les entourent. Les murs sont décorés de mots « sociaux » – foi, famille, amitié… Je récite à voix basse un poème d’Aragon, me disant que c’est probablement la première fois qu’il est prononcé dans ces murs et que c’est aussi notre mission de répandre la poésie. Examen de mes papiers, de mes empreintes, pour la énième fois.
« Ce sera la table C1, vous voyez, là-bas. »
Les prisonniers ne sont pas encore arrivés. Eux devront rester bien en place à la table qui leur est assignée, leur brassard jaune indiquant leur statut. Vous aurez le droit de vous mouvoir dans le parloir, pour aller acheter de menues consommations à la buvette. Pendant une heure et demie, vous allez être leur bouffée d’oxygène, leur lien avec la société des humains.
Je ne sais pas vraiment ce que voudra Julian, je vais au plus simple pour commencer. « Two coffees, please. » Ce sont les machines à café les plus lentes que j’ai vues de toute ma vie, et les employées le reconnaissent sans rechigner. D’autant plus rageant que « mon » prisonnier vient d’arriver et de s’installer à sa place. Que cela soit dit : la première fois où il est apparu, il n’y a pas eu de moment de regard lumineux entre nous, de moment magique hollywoodien où je me suis jeté dans ses bras. A ce moment j’étais bien englué dans la petite réalité, trépignant à attendre que nos cafés soient exprimés par une technologie lambine.
Une première fois, oui ! Pas ma première fois dans le monde carcéral, tout en froide lenteur et en barrières – ça m’est déjà arrivé d’y donner des conférences de vulgarisation scientifique, ou d’y effectuer une visite de député –, mais c’est la première fois que je rends visite en prison à quelqu’un qui compte pour moi.

Un air de sage des contes de Tolkien

Il faut sans doute que je m’habitue : le monde compte plus de prisonniers que jamais – 11 millions, selon les observatoires, les deux plus gros fournisseurs étant les deux grands empires économico-technologiques, Chine et Etats-Unis d’Amérique. La dernière lauréate du prix Nobel de la paix, Narges Mohammadi, croupit dans un cachot iranien ; l’un de mes collègues mathématiciens a tâté des geôles turques ; et ma route a croisé pas mal de journalistes et intellectuels rescapés de prison, sans parler des militants écologistes qui se font régulièrement coincer en garde à vue. En France aussi, d’ailleurs, nous avons plus de prisonniers que jamais, et la Cour des Comptes vient de publier un rapport accablant à cet égard. La prison est dans l’air du temps.
Mais ma première interrogation, bien sûr, c’est celle de toute personne qui rend visite à un proche en prison. Comment va-t-il ?
Pas très bien, visiblement. Embonpoint, air neutre, traits las, et comment pourrait-il en être autrement ? Cela fait plus d’une décennie qu’il n’a pu marcher dans une rue, ni sortir pour un événement culturel, ni grimper la moindre collinette. Pourtant, les longs cheveux blanc-blond donnent à son visage un air de sage des contes de Tolkien, et la robustesse de sa posture évoque un roc, plutôt qu’un homme défait. Je m’approche sans précipitation, enfin se fait le contact des yeux et l’on s’étreint longuement. On ne s’est jamais rencontrés, pourtant c’est comme un ami, on a déjà discuté par personne interposée, et je connais bien sa femme, ses enfants, son père. Mais il y a une autre raison, quasi biologique, qui motive l’étreinte : pour un prisonnier qui vit dans une boîte de 6 m², passe 23 heures sur 24 à l’isolement complet, et ne jouit d’une présence amie que deux ou trois heures par semaine, c’est le seul moment où il peut assouvir son naturel besoin de contact humain.

« Merci d’être venu. »

L’accent australien est à peine perceptible – il blaguait qu’il perdait son accent déjà dans la réclusion à l’ambassade d’Equateur à Londres (sept ans). Et le ton est doux et calme. Ce n’est pas de la résignation mais l’économie d’un marathonien, qui sait qu’il doit ménager ses émotions pour tenir sur la durée – son calvaire dure depuis si longtemps déjà, et peut hélas durer longtemps encore.
« Merci à toi. C’est nous qui devrions te remercier, tout le monde. »
Oui, nous devrions tous et toutes être reconnaissantes envers Assange. Aucun journaliste n’a révélé autant de scandales que lui. Crimes de guerre, corruption dans le monde de la finance ou de la politique, espionnage industriel, mise sur écoute de chefs d’Etat (dont trois présidents de la République française)… Interminable est la liste des puissants, des conspirateurs, des entrepreneurs véreux qui ont de quoi lui en vouloir. Mais les gigantesques campagnes de dénigrement menées par ses ennemis, la durée et la complexité des procédures ont réduit comme peau de chagrin l’équipe de ses soutiens actifs. Pour ma part, cela fait trois ans seulement que je les ai rejoints, clamant son sort injuste sur tous les toits, y compris au Parlement, avec François Ruffin et quelques autres – mais si j’ai un regret, c’est bien de ne pas avoir ouvert les yeux plus tôt.
Je lui dis que j’ai groupé ma visite avec un séjour sur l’île de Wight – lieu mythique pour les arts, la poésie, la photographie naissante, siège du plus grand festival de musique de tous les temps… Mais lui avait un autre angle, auquel je ne m’attendais pas !
« Ah, l’Île de Wight, ils ont une prison dessus. C’est là qu’est emprisonné un ancien dirigeant yougoslave. »
C’est la première fois, mais pas la dernière, que Julian me surprend par son érudition. Oui, vous pouvez vérifier, Radovan Karadzic est enfermé sur l’île de Wight. Dans une prison de catégorie B, moins sécurisée que celle de Belmarsh. Mais Karadzic a seulement été jugé coupable de génocide et crimes contre l’humanité [commis lors de la guerre de Bosnie (1992-1995)]. Il faut croire que le journaliste Assange est plus dangereux.
En vrai, quel symbole qu’il soit détenu précisément dans cette prison de Belmarsh. C’est par ici que l’on fabriquait les munitions qui partaient à la conquête du monde et maintenaient l’ordre et la terreur dans tout l’Empire britannique. Ici, le quartier de l’Arsenal – qui a donné son nom au fameux club de foot. Et la prison se situe tout près d’un gigantesque entrepôt historique de données d’Etat sensibles. Qui aurait pu imaginer un lieu plus chargé de symboles pour incarcérer un pacifiste qui a osé se lever contre le dévoiement du secret-défense ?

« Persécution politique »

La conversation s’engage entre Julian et moi. J’ai l’habitude de prendre des notes sur tout et partout, mais cette fois je devrai m’en remettre à ma mémoire seule. Il est probable que notre conversation est discrètement écoutée, mais peu probable que j’aurai accès à l’enregistrement. Pas de plan bien organisé, on chemine d’un sujet à l’autre.
Et surtout pas la peine que je parle de son feuilleton politico-juridique : il sait par cœur tous les éléments et le monde entier les sait, du moins les personnes qui s’intéressent honnêtement au dossier. Voilà plus de deux ans que le professeur de droit humanitaire suisse Nils Melzer a fait paraître son ouvrage exhaustif, désormais publié en cinq langues ; la version française est sortie en 2022 sous le titre « l’Affaire Assange. Histoire d’une persécution politique » (Editions Critiques). Une affaire dont il avait été saisi en tant que rapporteur auprès des Nations unies sur la torture et les traitements inhumains. A travers ces centaines de pages, Melzer a méthodiquement démonté tout l’écran de fumée qui enténébrait l’affaire – et qui l’avait lui-même trompé dans un premier temps. Il a mis en lumière un monde de sombres miracles où les dépositions sont modifiées sans le consentement de plaignantes, où des juges oublient subitement leurs procédures, où des conflits d’intérêts sont résolus par jeux d’écriture, où les démocraties occidentales trahissent au quotidien leurs Constitutions et leurs engagements. Travail soigneux, de longue haleine, qui n’a pas empêché le gouvernement britannique (pourtant partie prenante dans l’instruction) de qualifier dédaigneusement son rapport de « travail d’amateur ». Comment prendre au sérieux une démocratie occidentale qui rejette ainsi la voix claire et étayée des Nations unies, tout en brandissant les règles internationales quand cela l’arrange ?
Julian sait tout cela et sait que je le sais. Mais ce que je peux lui apporter, aujourd’hui, c’est de la discussion. Un contact humain, une stimulation intellectuelle, le temps d’une conversation – quelque chose de presque aussi précieux, pour survivre, que l’espoir ou l’eau potable. Julian et moi avons baigné dans le même bain culturel, avons été biberonnés à la culture scientifique-geek, on se comprend. Il a lu dans le texte les grands mathématiciens – Turing, G. H. Hardy ou « The Princeton Companion to Mathematics » de Tim Gowers. Quand je lui dis, en passant, que je conseille une entreprise de cryptage homomorphe, il sait très bien de quoi il s’agit. Julian :
« Ha oui ! Le cryptage homomorphe, je ne pensais pas que c’était possible. Alors pour me convaincre j’ai programmé un bébé cryptage homomorphe. Juste la fonction +1. Genre le nombre d’amis.
– Ha ! Un bébé cryptage. Faut penser aussi à programmer la fonction -1, quand tu perds des amis.
– C’est comme le cryptage à clé publique. La première fois qu’on m’en a parlé, je n’y croyais pas.
– Pour le cryptage homomorphe, faut des compétences à la fois en algèbre et théorie des nombres et en analyse numérique.
– Et toi, tu as les deux.
– Non, non. Moi, je comprends l’analyse numérique, mais algèbre et théorie des nombres, ça m’est étranger. C’est rare de maîtriser les deux versants. Parmi les grands mathématiciens du moment, peut-être qu’il n’y a que Terry Tao à pouvoir le faire.
– Ah, Tao… Il était dans mon université, à Melbourne.
– Je croyais que tu étais de l’ANU [Australian National University, à Canberra] ?
– J’y suis allé aussi, un peu.
– Moi, j’y suis resté quelques mois, à Canberra, ils ont une équipe sur les EDP [équations aux dérivées partielles, une classe d’équations mathématiques] pleinement non linéaires, peut-être les meilleurs du monde. Il fallait que j’aille apprendre directement à leur contact. »
La conversation va et vient, multiplie les références à notre panthéon commun. On parle de Erwin Schrödinger, ses balades dans les montagnes tyroliennes, le forum de la construction européenne qu’il a fondé à Alpbach. De Heisenberg et sa conception de la technologie qui se reproduit comme un organisme. De G. H. Hardy et sa vision controversée des applications mathématiques. De l’intuition surnaturelle de Ramanujan. Ou encore de la sainte trinité de l’informatique, Turing-Shannon-Von Neumann, accomplissant la synthèse entre l’abstraction pure de la logique et les enjeux les plus concrets liés à la guerre…

Réflexion systémique

Petit coup d’œil de côté. L’air gêné, Julian interrompt la conversation doucement pour me demander si je peux aller lui chercher d’autres choses à boire et à manger, maintenant qu’il n’y a pas de queue à la buvette. Bien sûr, j’aurais dû y penser. Café. Chocolat. Des fruits. Julian chamboule la géopolitique, mais à cet instant il dépend physiquement de moi, son visiteur du jour. Lui, symbole de liberté, dans cet environnement infantilisant, est incapable de se nourrir seul. Heureusement que l’esprit est toujours là, et la capacité de rire – récemment, il a fait fuiter une cocasse lettre au roi Charles III, décrivant avec panache, sur le mode de la dérision et de l’humour noir, la triste vie à Belmarsh, sa nourriture infâme et ses suicides.
« Je souffre de ne pas pouvoir bouger. On a besoin de bouger, de marcher pour mettre ses idées en mouvement. Mais je ne me plains pas. Soljenitsyne décrit le goulag en Sibérie… Etre emprisonné en Sibérie, c’est encore plus dur.
– Soljenitsyne, mais c’était un génie, le luxe de détails, l’érudition dans ses ouvrages !
– Il s’était confectionné un faux chapelet en boulettes de mie de pain. (Julian égrène des doigts un chapelet invisible) Ça lui servait d’aide mnémotechnique pour les chapitres de son livre qu’il conservait en vers dans sa mémoire…
– Un ami d’ami, emprisonné en guerre, a survécu en écrivant des poèmes dans sa tête.
– Pour moi, le plus dur, c’était les trois premiers mois ici, j’étais sans livres, et je partageais ma cellule avec un serial killer, je ne voulais pas lui parler. J’ai trouvé en moi les ressources… Je me suis mis à réfléchir à des choses si simples, à concentrer mon attention sur la géométrie élémentaire… repartant d’un triangle… indépendant de son orientation, de ses longueurs… un triangle que l’on peut décrire avec un seul nombre… J’ai reconstruit pour moi la géométrie la plus élémentaire, dans ma tête… Et petit à petit, de plus en plus complexe, jusqu’à reconstruire la relativité restreinte. »

L’emploi correct et sans effort des termes de « relativité restreinte » (special relativity), ou encore d’« équation de Vlasov » quand il évoque mon propre ouvrage, rappelle que Julian a une vraie formation de physicien. Dans un passionnant témoignage, son ancien camarade d’université Niraj Lal a expliqué comment la contribution de Julian a été d’importer dans le domaine de la démocratie la réflexion systémique chère aux scientifiques, l’analyse dimensionnelle qui sous-tend les cours de physique. Ayant reconnu la tendance du système à toujours concentrer l’information à son avantage, il s’est demandé comment la renverser structurellement. Donner aux citoyens davantage de contrôle, aux puissants plus d’obligations de transparence : et c’est bien pour cela qu’il a sa place dans une fameuse conférence programme du célèbre cryptographe Phillip Rogaway, « The Moral Character of Cryptographic Work ».
Snowden et Assange, liés par le destin jusqu’au sacrifice.
Quand je lui demande ce que serait une bonne formation aux enjeux du journalisme d’aujourd’hui, il hésite, réfléchit, botte en touche : ce qu’il a pu faire, il l’a réussi parce qu’il pensait flux d’information et technique, mais il n’a pas la culture universitaire du journalisme, pas de conseils ou de consignes à donner. Et pas si sûr d’avoir encore son mot à dire, après tout.
« Je crois… que je suis devenu un symbole. Quelqu’un qui se lève contre le système. »
Il a dit ça sur un ton pensif, comme en s’excusant, comme si la prison avait anéanti la chair de son personnage public pour ne plus laisser qu’un squelette abstrait, désincarné. Pas question que je le laisse se dévaloriser.
« Ça peut être très puissant, un symbole ou une image. Comme le manifestant seul face aux chars, place Tiananmen. Ou David contre Goliath.
– Et les gens sentent confusément que si Goliath gagne, ils perdent tout…
– Un symbole, c’est souvent bien plus important qu’un programme, en politique.
– Ah ah, moi j’étais un très mauvais politique. J’ai fait 1,2 % aux sénatoriales [en Ausralie en 2013]… Il faut dire que je n’avais pas la tête à la campagne, plus occupé à aider à l’évasion de Snowden… C’est sans doute pour ça que je suis encore en prison aujourd’hui… »
Une brume dans le regard, et on le comprend. Manning, Snowden, Assange – les deux lanceurs d’alerte et l’éditeur –, ces trois-là ont lié leur destin jusqu’au sacrifice. Quand l’administration américaine faisait du chantage à Manning pour qu’elle charge Assange en échange de sa libération, elle leur a répondu qu’elle préférerait mourir de faim que de dévier de la vérité. Et Assange a toutes les raisons d’être fier d’avoir facilité l’évasion de Snowden, l’homme qui a révélé l’espionnage de masse effectué sans mandat par la NSA et la CIA sur des millions de citoyens, américains et étrangers, présumés suspects sans raison. Interception de conversations téléphoniques, écoute des câbles Internet. Snowden était persuadé qu’il recevrait sans doute une balle dans la tête pour ses révélations, mais c’était quelque chose de plus grand que lui, il a laissé parler ses idéaux. Sans son héroïsme, l’Europe ne se serait jamais décidée à adopter le Règlement général de protection des données. Quand Snowden a demandé l’asile politique en France, la France a décliné, à deux reprises. Héroïsme de l’individu, couardise des Etats. Et rares sont les nations qui ont saisi les enjeux, enfermées dans leur propre petit jeu politique.

Les acteurs d’une pièce de théâtre mondiale

Une garde passe pour dire que mon café doit rester recouvert à tout moment. Bonne remarque : dans mes mains puissantes, le gobelet de café sans couvercle pourrait être une arme redoutable.
« L’opinion publique australienne est pour toi maintenant, et pas seulement parce que tu es l’un des leurs.
– La politique australienne est superficielle, c’est une jeune démocratie. Mais il y a aussi du bon. »
Autour d’Assange, les Etats se positionnent, comme les acteurs d’une pièce de théâtre. Dans le rôle du persécuteur, les Etats-Unis. Mortellement vexés d’avoir vu exposés leurs crimes de guerre et leur délire techno-contrôleur. Dans le rôle de l’âme damnée zélée, exécuteur des basses œuvres, le Royaume-Uni. Prêt pour cela à trahir ses valeurs, ses règles constitutionnelles, sa glorieuse histoire, et à mentir, mentir, mentir encore par la voix de ses ministres. Dans le rôle des faibles, collaborant sous la pression, la Suède, qui a permis d’allumer la titanesque procédure juridique. Dans le rôle de l’ingénu, dindon de la farce, tenant à ses alliances mais souhaitant le retour de son brillant enfant turbulent : l’Australie. Et pour la France ? Le rôle des lâches qui détournent le regard. Que d’excuses minables j’ai pu entendre de la part de membres du gouvernement, pour ne pas s’occuper de Assange…
« Ah, tu sais, je préfère Snowden… » « On a un conflit d’intérêts car un de nos ministres était son défenseur… » « Comment soutenir que la Grande-Bretagne n’est pas un Etat de droit ? » « Le contexte géopolitique n’est pas favorable… » Aucun membre du gouvernement n’ose dire mot quand l’administration Biden réclame l’extradition pour juger un journaliste australien, et utilise tous les tiroirs d’une loi contre l’espionnage de 1917 (Espionage Act) pour réclamer 175 ans de prison (oui, vous avez bien lu). Histoire d’envoyer un signal au monde : où que vous soyez, qui que vous soyez, si vous exposez des vérités qui nous dérangent, nous vous poursuivrons.
« Je leur dis que les livres sont mes amis »
Julian est le centre d’une pièce de théâtre mondiale, mais c’est aussi un humain qui souffre dans son corps. Je remarque que ses doigts ont du mal à éplucher la banane, je l’aide comme on aide un enfant maladroit. Et la discussion reprend. Julian n’est pas seulement un geek, comme on s’y attend il a aussi une solide culture politique. Il a lu dans le texte Churchill (« un bon écrivain mais pas une bonne personne, un oppresseur, et il a fait perdre beaucoup de soldats avec ses tactiques. C’est pour ça que les élections lui ont été si défavorables après la guerre »), Soljenitsyne (« il faut absolument que tu lises “le Premier Cercle” ») ou Gramsci. On glisse vers l’anticipation et le fantastique, Philip K. Dick et Neil Gaiman… Assange et moi, on a connu les livres depuis notre enfance et on a grandi avec, ce sont des amis indispensables.
« Les livres. Heureusement qu’ils me laissent en lire maintenant. Je serais mort sans eux. J’en ai fait des piles dans ma cellule. J’ai enlevé le lit, qui ne me servait à rien, j’ai gardé juste un petit matelas, genre yoga, et l’espace gagné, je l’ai rempli de livres. De temps en temps, ils veulent me les enlever, les expulser. Je leur dis que ce sont mes amis. »
Je parle de Pavel Florensky, ce scientifique et penseur inclassable écrasé par les Soviétiques, qui ont été jusqu’à détruire sa bibliothèque. Je promets de lui envoyer ses écrits, s’ils sont traduits en anglais.

Plus que 5 minutes.

C’est fou comme c’est passé vite. Il me reste 5 livres à dépenser, je voudrais vite aller lui acheter quelques fruits de plus. Mais trop tard, ils ont déjà refermé la buvette. Damn them. Je fais le point avec lui, les auteurs que je dois vraiment approfondir, c’est Gramsci et Soljenitsyne. Il faut conclure sur une note d’espoir. J’insiste une fois encore sur le dévouement de ses amis lumineux à l’extérieur. Sylvi qui a transmis mon dossier à l’administration pénitentiaire et garde les enfants de Julian quand son épouse doit partir à l’étranger chercher en son nom tel ou tel prix remis au nom du journalisme ou de la liberté de parole. Niels, le bénévole qui a plaqué son job pour aider la cause et qui viendra me rejoindre à la sortie de prison pour enregistrer une vidéo témoignage. Et les innombrables qui ont conscience, précisément ou confusément, de l’investissement de ce David qui s’est engagé pour eux contre le Léviathan-Système.

C’est le moment de l’au revoir. L’étreinte sera encore plus longue qu’à l’arrivée. Je repars, rends le plateau-repas. Un dernier regard au prisonnier de la table C1, son brassard jaune à l’avant-bras. Déjà, il a repris son air stable et neutre. Toujours en course de fond. Je lève le poing gauche et il répond de même. La lutte continue, malgré tout. Me reviennent en tête les vers d’Eluard :
« Un homme… qui continue la lutte
Contre la mort contre l’oubli
Car tout ce qu’il voulait nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd’hui. »

18 décembre 2023

ÉPURATION CULTURELLE

Gabriel Nerciat

Personne n'a l'air de s'en soucier, mais il existe à Paris, au 79 de la rue de Varenne, un luxueux hôtel particulier dit hôtel de Biron qui accueille les œuvres d'un sculpteur obscène, phallocrate, adultère, obsédé sexuel, titanesque, prédateur, barbu, sans doute misogyne et ultra-nationaliste (c'était un admirateur éperdu des cathédrales gothiques, du patrimoine français médiéval et un chantre de l'enracinement), qui contribua par son égoïsme patriarcal à rendre folle sa jeune maîtresse et disciple Camille C. après l'avoir contrainte à avorter plusieurs fois de ses œuvres.
Ce porc a reçu nombre de commandes publiques de la part de l'État, et a été fait commandeur de la Légion d'Honneur de la main même de son ami Georges Clemenceau, autre obsédé notoire.
Ce scandale, dont tous les gens bien informés des milieux culturels parisiens connaissent hypocritement tous les détails, ne peut pas durer plus longtemps.
Je suggère donc à Mesdames Rima Abdul Malak et Elise Lucet de faire ce que doit, afin que sa Légion d'Honneur lui soit retirée dans les plus brefs délais et que l'Hôtel de Biron se retrouve rapidement désinfecté.

L’horreur qui vient

H16

18/12/2023 - Les autorités redoutent un attentat d’ici la fin de l’année. Elles l’ont d’ailleurs très médiatiquement fait savoir, tant du côté européen que du côté français afin que toute la population soit correctement transie d’inquiétude et de méfiance pour la période des fêtes.

Et donc, que ce soit le résultat d’une action préparée de longue date restée discrète voire secrète au point d’échapper aux renseignements policiers, ou qu’il s’agisse d’un événement quasiment improvisé, selon toute vraisemblance, les prochaines semaines ou, plus probablement, les prochains mois verront un nouvel événement terroriste en France.

Notons que tout aura été fait pour, et qu’on pourra raisonnablement écarter tout hasard dans la préparation des consciences tant est difficile à cacher la volonté pour une bonne partie des politiciens d’importer avec gourmandise le conflit israélo-palestinien en France. Ici, on comprend bien évidemment la mécanique politique à l’œuvre : toute nouvelle tension, toute nouvelle bouffée d’horreur en France servira essentiellement à accroître les prérogatives de l’État et des gens qui le gouvernent, et tout événement violent sera prétexte à accroître les possibilités offertes à ces derniers de pressurer la population, de la museler et de la contraindre dans le sens qui leur plaira.

Il n’y a guère besoin d’extrapoler. Même quelque chose de relativement bénin (voire festif selon certains) comme les Jeux Olympiques d’été permet d’illustrer le point : ces célébrations dispendieuses, largement coupées des préoccupations directes de l’écrasante majorité de la population, servent déjà à passer nombre de lois et de décrets afin de transformer la capitale en véritable enfer carcéral pour ses habitants, et à mettre en place des mesures (notamment numériques) dont on sait qu’elles perdureront bien au-delà de leur raison initiale.


Dans ce contexte, il est facile de comprendre que n’importe quel attentat un peu plus large qu’un simple échange de coups de couteaux (qui ne ferait qu’attiser ce que la classe jacassante appelle maintenant hypocritement l’ultradroite) pourra servir d’une part à terroriser la population (ou tout faire pour) et d’autre part à renforcer le contrôle policier… sur ceux qui pourraient trouver la situation un peu saumâtre et vouloir se défendre (encore l’ultradroite, comme par hasard).

Il semble donc évident qu’un événement majeur, avec à la clé plusieurs (dizaines ?) de morts aura lieu dans les prochains mois, disons pour donner une idée, d’ici Noël 2024. Quelque chose comme ce qui s’est passé en Israël où des villages entiers furent attaqués par de petites troupes de terroristes.

Cela n’a absolument rien de farfelu puisqu’on en a déjà l’ébauche germée dans les cerveaux manifestement sous-dimensionnés de quelques individus qui ont, fort heureusement, réussi à se faire gauler : « On passe à quatre ou cinq, armés, tu tues tout le village en une seule nuit, c’est facile, je te dis que tu peux faire ça, c’est facile ! »

On devra se demander pourquoi les autorités ont jugé bon de faire connaître médiatiquement ces projets d’attentats de ces soi-disant “réfugiés” mais il est clair que ce faisant, outre disséminer l’idée encore un peu plus, cela permet d’établir un précédent, à toutes fins utiles. Dès lors, on peut imaginer que d’autres, un peu plus finauds que ces pieds nickelés du djihadisme, s’organisent déjà avec une meilleure discrétion. Peut-être ceux-là acquièrent-ils lentement des armes personnelles, chacun dans leur coin, la filière ukrainienne servant sans nul doute à les fournir et, un petit matin, ou un soir, ils choisiront de passer à l’action de manière individuelle selon un plan préparé à l’avance et discuté hors des réseaux numériques les plus écoutés.

On imagine sans mal qu’ils débouleront dans l’un de ces villages tranquilles où la gendarmerie est sous-équipée et en sous-effectif chronique d’autant plus que la commune, sans barres HLM, sans racailles et sans gentils clandestins, est très calme et ne nécessite donc que peu de services de proximité que l’État n’a de toute façon aucune volonté de maintenir localement. Les dégâts (en nombre de morts, en blessés) y seront logiquement élevés.

Ceci n’est qu’un scénario possible mais au vu du nombre de candidats potentiels à ce genre d’action, au vu de l’état général des services de renseignements en France, au vu de la compétence moyenne de nos autorités, on avouera que ce n’est pas le scénario le plus fou fou non plus.

On peut aussi garantir que l’action des forces de l’ordre sera spectaculairement foireuse pendant un bon moment avant de pouvoir les stopper. Peut-être même une partie des perpétrateurs pourra – comme par hasard – s’enfuir dans la nature.

Pour donner un ordre d’idée, une poignée d’attaquants, cinq ou six (soit seulement trois de plus qu’au Bataclan) peuvent faire des dizaines de morts et de blessés dans une poignée de villages. À quelques dizaines, le massacre serait rapidement monstrueux face à des populations qu’on a, volontairement et largement, habituées à dépendre totalement de l’État pour sa sécurité, dont on a patiemment limé les dents, les griffes et toute envie de combattre à coup de lois scélérates diminuant toute possibilité d’auto-défense, de (dé)moraline en baril distribuée tous les soirs sur les ondes, et de prunages vexatoires pour la moindre hausse de sourcil un peu trop rapide.


Ici, parier sur l’incompétence totale des autorités françaises à réagir rapidement et efficacement dans ce genre de terrible contexte n’est même pas un pari osé, c’est malheureusement le moins risqué. Du reste, les attentats du 13 novembre 2015 ont amplement montré la désorganisation des forces d’intervention et des autorités. Qui imagine que l’équipe actuelle serait soudainement plus affûtée que celle d’alors ?

En revanche, on peut garantir la bonne compétence de la même brochette pour la récupération d’un tel événement, afin de poser les derniers jalons, les plus sévères, les plus lourds et les plus définitifs d’un véritable État-policier, c’est-à-dire une dictature parfaitement étanche. Cela ne fait aucun doute.

En réalité, c’est précisément pour cela que la menace d’attentats a été clairement annoncée urbi & orbi par nos autorités, l’apeurement des populations étant un des effets directs recherchés. C’est pratique, une population apeurée : bien préparée à une horreur qu’on a quasiment vendue comme inévitable, elle sera à point lorsque l’horreur surviendra.

Quelques centaines de morts d’un côté, un pouvoir quasi-illimité de l’autre : pour des élites parasitaires et parfaitement dénuées de tout scrupule, le calcul est vite fait et la question de la marche à suivre, “elle est vite répondue” pour des dirigeants qui sentent leur fin inéluctable sans la mise en place d’une poigne de fer contre le peuple.

En fait, il n’y a guère lieu d’épiloguer. Gérard Collomb, dans un rare moment de lucidité que permet l’abandon de la politique, expliquait au sujet de certaines populations qu’on vivait actuellement côte à côte, et qu’on risquait vite “de se retrouver face à face”.

Nous y sommes.


RIMA ABDUL MALAK MOLOCH SANS RIME

Gabriel Nerciat

Est-ce qu'il n'y aura vraiment personne, dans le petit monde des arts et des lettres, pour répondre à cette médiocre et stupide technocrate libanaise pourvue d'une gueule de salsifis (oui, je sais, c'est sexiste de s'en prendre au physique des femmes, mais quand une femme est "en même temps" très laide et très arrogante, il faudrait qu'elle ait au moins la décence d'exciper d'une vertu quelconque pour qu'on consente un peu à l'oublier) que ce qui nous fait honte en France, c'est plutôt qu'un personnage aussi insignifiant et périssable qu'elle occupe le ministère créé pour André Malraux par la volonté du plus catastrophique et illégitime président de la Ve République.
Cette race de gens se croit vraiment capable de tout : de décider qui on peut admirer ou pas, lire ou non, regarder ou cacher, décorer ou dégrader à volonté.
Alors que rien, rigoureusement rien, ne leur donne autorité, légitimité ou licence pour décider de cela.
La dernière fois que quelqu'un avait entendu parler de Madame Abdul Malak, c'est lorsqu'elle avait émis l'hypothèse que les chaînes du groupe Bolloré ne soient plus autorisées à émettre sur la TNT.
Maintenant, elle prétend ôter sa Légion d'Honneur à Depardieu, sans doute pour faire oublier qu'elle est payée à ne rien faire dans ses bureaux de la rue de Valois.
D'ailleurs, ôter ses décorations à une personnalité publique soudain jugée indigne ou contrevenante à l'orthodoxie des élites mondialisées auto-proclamées, je sens que c'est une pratique qui va avoir beaucoup d'avenir ; on l'a vu récemment avec Madame 4%, de son vrai nom Valérie Pécresse, exiger le retrait d'un prix Simone Veil décerné à Zineb El Rhazoui pour cause de pro-palestinisme intempestif, à la demande semble-t-il de l'imbécile patenté dont l'ancienne présidente du Parlement européen avait cru bon d'accoucher lorsque la légalisation de l'avortement n'existait hélas pas encore.
Si Depardieu, l'acteur français vivant le plus illustre et le plus écrasant (dans tous les sens du terme) du dernier demi-siècle, n'est pas digne de la Légion d'Honneur, alors, franchement, qui l'est ?
Pierre Niney, Guillaume Canet, Philippe Torreton, François Ozon, Raphaël Enthoven, Marc Lévy, Arthur, Emmanuel Carrère ? Caroline Fourest, peut-être ?
Non seulement Depardieu a raison de répondre à cette cruche par le mépris le plus total, mais la moitié des acteurs et metteurs en scène du pays devraient lui répondre en choeur d'aller se faire foutre.
Notons, pour la plus grande confusion des néo-féministes, que les seules à oser prendre la défense publique de Depardieu sont des femmes : Nathalie Baye, Fanny Ardant, Catherine Deneuve, Sandrine Kimberlain.
Peut-être qu'on devrait leur retirer leurs médailles, à elles aussi.

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17 décembre 2023

mélimélo

⬦ À propos d'Emmanuel Macron et du gouvernement : « Ce sont des marins d’eau douce qui continuent leur partie de cartes sur le pont du Titanic qui coule. »
Philippe De Villiers

⬦ C’est étrange ce phénomène contemporain : dès qu’un fou arrête son traitement il devient islamiste.
Denis Parent

⬦ Les gens aiment prendre des risques.
Certains font des courses automobiles, grimpent sur des montagnes vertigineuses...
D’autres se rendent à des fêtes villageoises ou se promènent dans Paris...
Radu Portocala

⬦ La guerre actuelle n'est pas contre le Hamas, mais contre la population de Gaza (..). L'arrestation d'équipes médicales à Gaza est un choc pour nous (..). Nous allons remettre tous les documents à la Cour Pénale Internationale.
Dr Christou, Président de Médecins Sans Frontières

⬦ Si Israël gagne la guerre physique à Gaza, il est en train de perdre la guerre morale ou spirituelle, en se discréditant aux yeux du monde entier, par sa violence aveugle et disproportionnée.
Yann Thibaud

⬦ Un génocide est une entreprise de desctruction de toute une lignée humaine : on massacre des humains pour ce qu'ils sont, pour les gènes qu'ils sont censés porter. Je connais trois génocides : celui des Arméniens par les Turcs, des Juifs par les nazis, des Tutsis par les Hutus. Les Américains n'ont jamais commis de génocide: ils voulaient seulement prendre la place des "Indiens". Un massacre "ordinaire" peut faire plus de morts qu'un génocide. Mais ce n'est pas une question de comptabilité, mais d'intention.
Denis Collin

⬦ Dieu merci, Israël est la « seule démocratie dans la région », imaginez que nous en ayons plusieurs !
Raja Chemayel

⬦ Les visages trompent rarement. On a l'âme de son visage et le visage de son âme.
Paul Brulat

⬦ Une personne qui apprend à penser ne peut revenir à obéir comme elle le faisait avant ; non pas par esprit rebelle, mais par habitude désormais acquise de remettre en question et d'examiner toute chose.
Hannah Arendt

⬦ Le cerveau humain est capable de bien des choses incroyables, le déni en est une.
Alexis Haupt

⬦ Les médecins ne sont plus des médecins. Ils sont devenus des prescripteurs de drogues, rien d'autre.
Véronique Faucheux

⬦ Absolument TOUT ce que je voudrais dire et écrire, chaque mot, chaque idée, chaque expression, chaque image, chaque signe de ponctuation que j’emploierais m’enverraient directement visiter les geôles macronniennes.
Vous conviendrez que ce serait dommage même si ce serait l’occasion que vous m’apportiez des oranges.
Anne-Sophie Chazaud

⬦ « Une naine blanche » : trois discriminations dans la même formulation : nanophobe, mysogine, et néo-coloniale ! Il faut dire “une étoile de petite taille racisée”. Salauds d’astronomes mâles !
Denis Parent

16 décembre 2023

USA - LA CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS ENGAGE UNE PROCÉDURE POUR DESTITUER JOE BIDEN

Marc Amblard


1. L'enquête qui vise depuis plusieurs mois le fils Hunter a révélé l'ampleur de la corruption de Joe Biden alors qu’il était le vice-président de Barak Obama. J’invite ceux qui auraient des doutes à visionner une vidéo de 2016, dans laquelle Biden se vante d’avoir fait licencier le procureur général ukrainien pour avoir enquêté sur Burisma, compagnie gazière qui versait des pots de vin à Hunter. Biden a soudoyé l’Ukraine en suspendant l’aide américaine jusqu’à ce que le procureur soit limogé. Vidéo ci-dessous.

2. Les dossiers de vol montrent que Hunter a volé sur Air Force 2 plus de 400 fois pendant que son père était au pouvoir. Il existe d’innombrables e-mails et SMS adressés à Hunter Biden le remerciant de les avoir présentés à son père Joe.

3. Des messages WhatsApp de Hunter révélés aux procureurs prouvent qu’il utilise le nom de son père pour conclure des accords commerciaux en proférant parfois des menaces de représailles. L'ordinateur oublié par le fils chez un réparateur a fourni une montagne de preuves contre le père (notamment les commissions de 10% qu’il percevait contre influence).

4. Ce système de paiement occulte vise le fils, le père mais également le frère du président James Biden ainsi que la maîtresse de Hunter et épouse de son fils décédé Beau, Hallie Biden. C’est ce qu’a révélé la direction de Cathay Bank avec les montants correspondants.
 
5. Attention, ne soyons pas dupes. L’enquête sur le président ne peut prospérer qu’avec l’accord des démocrates, majoritaires au Sénat. Cette procédure sert en réalité leurs intérêts : faire en sorte que Joe Biden ne se représente pas aux prochaines présidentielles pour placer un candidat plus « présentable ». L’actuel président est si peu populaire que son déficit de voix pourrait ne pas être compensé par la fraude électorale en novembre 2024.
Marc Amblard - 15/12/2023