Translate

Affichage des articles dont le libellé est [réforme des retraites]. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est [réforme des retraites]. Afficher tous les articles

16 février 2023

Réforme des retraites : jusqu’où peut-on se moquer du monde ?

Maxime Tandonnet


Motus, il ne faut surtout pas le dire. Reprenons dès le début. Selon l’INSEE, l’âge moyen du premier emploi en France est à 22,5 ans. Le nombre d’annuités nécessaire pour toucher une retraite à taux plein est de 43 (ce point est peu contesté). Dès lors, la moyenne théorique pour accéder à une retraite à temps plein est à 65,5 ans pour la majorité des salariés. Cet âge est rarement atteint tout en étant actif, compte tenu du faible taux d’emploi des plus de soixante ans : moins de 30%. Ainsi, mécaniquement, le report de l’âge du départ à la retraite s’applique aux personnes qui ont commencé à travailler avant l’âge de 21 ans (puisque 21+43=64). Mais sous la pression d’une infime poignée de députés LR fustigeant cette injustice, le gouvernement a décidé hier que pour les carrières longues (entrée sur le marché du travail avant 21 ans), seules compteraient les 43 années de cotisation sans prendre en compte les 64 ans. Cela signifie que de fait, globalement, le report à 64 ans, au cœur de la réforme des retraites, est abrogé (sauf cas particuliers éventuels). Il en reste l’emblème, le trophée, l’enfumage. Évidemment, cela gène tout le monde. Les macronistes qui ont présenté la réforme des retraites (les 64 ans) comme la reine des réformes et le symbole de la « transformation » de la France. Mais aussi l’état-major LR qui s’est rallié à la majorité macroniste au nom des 64 ans reprenant (soi-disant) le programme Pécresse. Or, des 64 ans, il ne reste rien, ils sont comme abrogés, annulés, soufflés. On les garde pour la frime, pour la parure, pour la manipulation. C’est pour une coquille vide qu’on jette la France dans une nouvelle crise sociale et le risque de paralysie. Quand je le dis à mes relations LR, elles se contentent de balayer ma question d’un revers de main. J’attends que sur 65 millions d’habitants, il se trouve un responsable politique ou un intellectuel connu, bref quelqu’un d’important (autre qu’un modeste auteur de billet) pour dire la vérité. Jusqu’où peut-on se moquer du monde ? 15/2/2023


13 février 2023

Retraites : la vraie raison de l’acharnement

Pierre Duriot

On savait les tenants de la réforme des retraites, très gênés aux entournures, quand on leur demande les raisons positives de cette loi ficelée à la hâte, dont le Conseil d’Orientation des Retraites et l’INSEE expliquent qu’elle n’est pas nécessaire. Gêne pour en exposer les effets de rétablissement de la justice. Gêne pour expliquer comment, en commençant à travailler à 25 ans et en devant 43 annuités, on arrive à une retraite pleine à 64 ans. Il y a de quoi, à moins de ne totalement, pas savoir compter.

Mais Véran ne désarme pas et écume les plateaux de télévision, sans vrai argument, mais qu’importe. Il traite ici, ses interlocuteurs « d’extrême », là de « démago », place encore, des rires moqueurs, ou des yeux levés au ciel, croyant convaincre, mais faisant, au fil des jours, l’unanimité contre lui. Ce matin, entouré de trois journalistes, le même Véran a eu cette phrase étonnante : « Avec cette réforme, nous allons créer une France du plein emploi ». Le tout avec un air puissant. Pourquoi aurait-il attendu cinq ans pour faire le plein emploi ? Mais encore, il faudrait qu’il nous explique, comment en portant l’âge de la retraite à 64 ans, il va arriver au plein emploi ? Quelle relation y a-t-il de cause à effet ? Curieusement, aucun des trois « journalistes » présents ne lui a fait remarquer l’incongruité de ce qu’il assénait comme « argument ». On pourrait croire, au choix, ces journalistes complètement benêts, ou alors, savamment briefés pour ne pas faire leur travail. Au vu des informations sur le vaccin, sur le réchauffement climatique, sur l’Ukraine, on pencherait pour la seconde solution : ils ont des consignes.

Une économiste a livré une version autrement plus plausible et plus intéressante : cette réforme est faite pour que personne ne puisse prétendre à une retraite complète et que donc, tout le monde, du moins, ce qui en auront les moyens, prépare une retraite complémentaire par capitalisation, auprès de l’une des grandes sociétés, qui attend la réforme de pied ferme. Black-Rock, pour ne citer qu’eux, mais pas que. Comme par hasard, cette société vient d’obtenir le marché de la reconstruction en Ukraine, alors que la guerre n’est pas finie. Cela serait parfaitement cohérent, dans le cadre de l’offensive généralisée des Américains, sur l’économie européenne. Le gouvernement serait donc coincé, entre l’inutilité de cette réforme, la rue qui a des arguments sensés et les actionnaires qui oeuvrent dans les bureaux feutrés. Et l’économiste d’ajouter qu’en cas d’échec à faire passer la réforme, ces grandes sociétés ont les moyens de mesures de rétorsion contre les finances françaises. On comprend mieux dès lors, l’embarras du gouvernement et l’utilisation, par Véran, d’arguments fallacieux à longueur d’émission.

Au RPF, nous sommes contre cette réforme, qui n’est ni plus ni moins que la liquidation de l’héritage gaulliste, issu du Conseil national de la Libération. Cette réforme n’a aucun autre but que de préparer le terrain à la nécessité d’une retraite par capitalisation, qui en l’état, n’est pas indispensable. La réforme est dans la droite ligne des dossiers sur les autoroutes, l’énergie, ou les transports, où l’État macronien vise uniquement à permettre à des actionnaires de s’engraisser au passage, non pas en travaillant, mais en dormant. Il va obliger les Français à donner une part de leur argent à des groupes privés, exactement comme il oblige EDF à vendre à perte, à des groupes privés. Vu de cette manière, on comprend mieux l’acharnement de Véran et des ses collègues. Macron organise, ni plus ni moins, la vente de la France et des Français, mais ça, on s’en est aperçu voici un moment. Il reste à la rue, à passer en force.


7 février 2023

« Ce qui me dérange dans tout cela, c’est le mépris et la moquerie envers le peuple »

Maxime Tandonnet


- 6/2/2023 - La question n’est pas du tout que j’aime ou n’aime pas M. Je me fiche de M. que je ne connais pas personnellement. Je m’en fiche comme de ma première chemise, sincèrement, il ne m’intéresse pas. Rien n’est plus idiot que l’affect, j’aime ou je n’aime pas, autour d’un dirigeant politique.

Ce qui m’insupporte, cher Madame, cher Monsieur, c’est le mépris des gens, la manipulation des esprits, se moquer du peuple jugé inférieur, moins intelligent. Cette idée lamentable qu’une petite clique connaît ce qui est bien ou mal pour le peuple et va faire son bien malgré lui. La moquerie et le mépris, le « foutage-de-gueule » comme on dit vulgairement, me procurent une horreur indicible.

Sur la réforme des retraites, les zélotes et les courtisans récitent sans rien démontrer: il faut faire la retraite à 64 ans, c’est nécessaire, voire indispensable.

Or, c’est bien le totem des 64 ans que la macronie espère brandir comme un trophée, comme la crinière du lion, la queue du tigre, la corne du chamois ou la trompe de l’éléphant dans 4 ans pour pouvoir dire mensongèrement : nous avons transformé la France, il faut nous reconduire.

Voici ce que j’ai compris. Il est d’ores et déjà acquis, et cela le pays profond ne le discute pas ou peu, que le nombre d’annuités pour toucher une retraite à temps plein est de 43 ans. Le pays profond l’a accepté, démentant les crétins qui martèlent que les Français ne veulent plus travailler ou moins que les autres.

Selon l’INSEE, l’âge du premier travail est en moyenne à 22,5 ans. On le voit bien, pas besoin d’avoir fait polytechnique : 43+22, 5 ans = 65,5 ans. Dans l’ensemble, on n’a absolument pas besoin des 64 ans qui sont largement dépassés. D’autant plus que le taux d’emploi réel au delà de 60 ans est infime (autour de 25%). Non, les Français ne sont pas des fainéants.

Les 64 ans pourraient jouer uniquement pour les personnes qui sont entrées sur le marché du travail avant 21 ans : les travailleurs manuels notamment, qui n’ont pas fait d’études longues et devraient travailler au-delà des 43 annuités pour atteindre les 64 ans. Les députés LR s’efforcent de désamorcer cette invraisemblable injustice envers « ceux qui ne sont rien, ne peuvent même pas se payer un costume » en prévoyant un régime dérogatoire pour ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans, qui pourront prendre leur retraite comme les autres avec 43 annuités. Le pouvoir macronien semble prêt à céder sur ce point.

Mais alors, les 64 ans seraient complètement neutralisés. De fait, ils n’existeraient plus que pour l’affichage, vidés de leur substance vénéneuse. Ils ne serviraient que de trophée. Et le pays se déchire autour de ce trophée entre le pouvoir macronien et ses alliés (dont l’état-major LR), et la France profonde qui ne veut pas en entendre parler.

C’est un nouvel épisode de la guerre civile entre la France dite d’en haut et le pays dans ses profondeurs qui se joue en ce moment. Déchirer sans la moindre raison, sans la moindre utilité une nation qui a tellement souffert (attentats islamistes, Absurdistan covidesque, violence quotidienne, inflation), sur la base d’un mensonge, n’est-il la pire des fautes que puissent commettre des dirigeants politiques et leurs courtisans ?

Nicolas Dupont-Aignan

[Réforme des retraites]

« Madame la Première Ministre vous êtes comme le Shérif de Nottingham : vous volez aux pauvres pour donner aux plus riches. »



3 février 2023

La discrète et coûteuse quasi-nationalisation d’Orpea

H16

La nouvelle ne surprendra que les plus naïfs : la Caisse des Dépôts et Consignations va devenir l’actionnaire majoritaire du groupe Orpea, qui s’occupe de maisons de retraite et connaît d’importantes difficultés financières depuis plus d’un an. Sapristi ! Une quasi-nationalisation discrète, et personne ne semble ni s’en émouvoir, ni s’en féliciter…

Pourtant, les montants qu’on évoque ne sont pas anodins : une dette de 9,5 milliards d’euros, un effacement de 3,5 milliards et une injection de capitaux à hauteur de 1,55 milliards, voilà qui commence à faire des montants dodus qui pourraient faire jazzer.


Malgré cela, l’opération semble n’intéresser personne et le sort final du leader mondial des EHPAD (72.000 salariés, 255.000 patients et résidents dans ses établissements) ne déclenche guère que quelques articles dans une presse tournée vers d’autres préoccupations, depuis les mésaventures des cyclopathes français jusqu’aux prix des péages inévitablement en hausse (la guerre contre les automobilistes continuant de faire rage).

Orpea, c’est ce groupe qui avait fait parler de lui il y a tout juste un an, à la sortie du livre “Les Fossoyeurs” de Victor Castanet, consacré à la gestion de ce groupe et aux traitements légèrement sous-optimaux des résidents : les révélations qu’on pouvait y lire avaient mis en avant de gros problèmes institutionnels qui avaient entraînés des procédures judiciaires de l’État. Le groupe est maintenant en pleine restructuration et s’approche dangereusement d’une faillite retentissante, alors que la hausse des coûts alimentaires et énergétiques pousse un manque de liquidités au premier trimestre 2023.

L’annonce de l’intervention massive de la CDC permet ici de sauver les meubles, au moins dans l’immédiat. La nouvelle équipe dirigeante se félicite au passage de l’arrivée de la “puissance publique” dans ce groupe, ce qui “réduira les exigences de rentabilité du groupe”. Réduire la rentabilité du groupe, voilà qui laisse augurer du meilleur pour la dette restante.


Autrement dit, tout se passe comme d’habitude au pays du miel en retraite et du lait pensionné : en lieu et place d’une solide faillite avec à la clé quelques incarcérations de dirigeants incompétents qui auraient rappelé à tous les concernés leur responsabilité dans cette déroute, l’exfiltration des responsables s’est faite dans la plus grande discrétion et l’État intervient pour corriger tout cela dans la dentelle et le silence ouaté des folliculaires officiels… Et avec le pognon du contribuable, ne l’oublions pas.

Chose intéressante : les Français vont donc payer pour rétablir la bonne santé financière de ces établissements dans lesquels la plupart d’entre eux ne pourront même pas aller une fois leur heure venue, l’actuelle retraite étant destinée au même type de déroute que ces établissements. Sauf que l’État n’y pourra plus rien faire à ce moment.

De façon plus symptomatique, ces établissements profitent directement des retraites versées à leur pensionnaires, qui ne suffisent semble-t-il pas à couvrir leurs frais (d’où l’hippopodette accumulée). Or, coquin de sort, c’est le même État, sauveur du groupe, qui est aussi responsable de la gestion de ces retraites, de plus en plus compliquées à verser sans faire pleurer les cotisants. Intéressante perspective qui n’est pas prête de s’améliorer quand on voit le monde dans la rue pour conserver le système tel quel, aussi pourri soit-il.

Autrement dit, les mêmes causes produisant résolument les mêmes effets, il est raisonnable d’imaginer que la situation d’Orpea va suivre celle des retraites par répartition en France, pour des raisons globalement similaire de gestion à la Va Comme Je Te Pousse Mémé Dans Les Orties, C’est Là Qu’elle Coûte Le Moins Cher.

L’état général de ces établissements, les frémissements sociaux actuels et les gesticulations grotesques du gouvernement se rejoignent admirablement à ce sujet pour nous garantir une fin misérable à base d’Inspecteur Derrick en boucle, de nouilles froides au dîner à 18h30 et d’extinction des feux obligatoire à 20h45 après l’homélie de Claire Chazal.

Eh oui : les Français, abrutis par des années de socialisme et de syndicalisme marxiste, d’éducation au rabais qui ne permet plus au citoyen lambda de faire une règle de trois (et encore moins de comprendre le principe pourtant fondamental des intérêts composés), ne saisissent pas toute l’arnaque que constitue l’actuel schéma de Ponzi des retraites par répartition et s’accrochent donc à ce système en refusant d’envisager la capitalisation, pourtant seul moyen réellement fiable d’assurer de vieux jours confortables, quel que soit le profil socio-professionnel.

Tentant obstinément de faire rentrer de gros parallélépipèdes collectivistes dans de petits trous circulaires de l’âpre réalité, ils ne comprennent donc pas comment triturer taille et durée des cotisations, âge de départ et montant des pensions versées pour parvenir à distribuer à tous des retraites vaguement décentes dans un avenir proche.


Et ce, alors même que la base de ceux qui payent s’amenuise d’année en année.

Manque de bol, les gains de productivité – sur lesquels les néo-communistes et autres turbo-socialistes d’opérette harpent à longueur de débat – ont été largement engloutis dans les fromages de la République, toujours plus nombreux et dans l’arrosage massif d’argent public dans l’aide sociale, mais pas dans les retraites.

À la question « Où sont parties les cotisations ? », peu de Français comprennent que la réponse est à chercher dans la multiplication des strates administratives, des personnels bureaucratiques, des errements de l’État dans tous ses milliers de plans grotesques (vous reprendrez bien une éolienne ou deux, non ?) et autres subventions directes, indirectes et cachées, dans le sauvetage de tous les canards boiteux dans lesquels copains et coquins se sont vautrés, ainsi que dans le maintien d’une paix sociale de plus en plus exorbitante.

Paix sociale tellement exorbitante que le différentiel (colossal) avec ces gains de productivité alimente une dette de 3000 milliards d’euros maintenant. Le moindre incident de parcours, et – pouf ! – cette paix va voler en éclats petits et pointus…

Or, vu la conjoncture, la démographie, les cadors au pouvoir et dans les “oppositions” en carton, le problème n’ira qu’en augmentant.

Avec des Français qui passent déjà 25 années à la retraite, l’avalanche de mauvaises nouvelles (augmentation des cotisations ET rallongement du temps de cotisation ET baisse des retraites) n’a pas fini.

À côté, rappelons que grâce à la puissance des intérêts composés, une capitalisation de 300€ par mois pendant 42 ans à 5% (ce qui est peu quand on se rappelle des volumes dont il est question ici sur les marchés financiers mondiaux), cela permet d’aboutir à 500.000€ en fin de carrière qui peuvent ensuite en rapporter 25.000 par an (soit 2000€/mois) sans toucher au capital.

Et comme le prouvent de nombreuses études (et ce livre, par exemple, où les auteurs montrent comment et pourquoi un travailleur moyen peut, par la capitalisation, disposer pendant sa retraite d’une pension supérieure à son dernier salaire), non, les aléas de la bourse n’y changent rien : même en cas de grosses crises, même en cas de guerres, la capitalisation reste un bien meilleur système que la répartition, vol pur et simple sur le dos des générations futures.

Mais voilà : il n’y aura pas de remise en question, ni des principes de la retraite, ni de ceux qui permettent à des établissements, en toute intégration avec le système actuel, de profiter sans vergogne de ces pensions, ni même du fait que l’État puisse devenir ainsi actionnaire d’un groupe en quasi-faillite.

Depuis ceux qui sortent dans la rue jusqu’à ceux qui gesticulent dans les couloirs républicains, tout le monde réclame que tout ceci perdure.

Ceci perdurera donc.



2 février 2023

Réforme des retraites : victoire dans la rue, et maintenant ?

Jacques COTTA

1, 2, 3 millions… La traditionnelle guerre des chiffres a peu d’importance. Dans chaque ville les manifestations du 31 janvier pour le retrait de la réforme des retraites ont battu tous les records, dépassant de loin les pronostics les plus optimistes.

Emmanuel Macron et son premier ministre Elisabeth Borne ont annoncé depuis plusieurs jours que "le recul de l’âge de la retraite à 64 ans et l’accélération de la réforme Touraine, c’est à dire l’augmentation du nombre d’années de cotisations nécessaires pour avoir une retraite complète, cela n’était pas négociable".

Macron et Borne obéissent à l’union européenne et au FMI qui poussent ouvertement à l’adoption de cette réforme. De toute évidence, cette réforme est « ni sociale, ni économique, mais politique ». Macron met la barre très haut. Du coup, dans les rues de France, rejet de la réforme va de pair avec Macron démission ! Syndicales, les manifestations sont chargées de fait d’un contenu politique.

Au passage, la gauche qui aux dernières élections présidentielles a appelé à élire Macron au prétexte que son opposante était Marine Le Pen porte une part de responsabilité essentielle dans la situation présente. Pour sa violence politique et physique, Macron n’a rien à envier à personne.

Macron et Borne sont détestés. Ils voudraient jouer les fauteurs de troubles, les provocateurs, les terroristes organisateurs de violence, ils ne feraient pas mieux. Quelle issue laissent-ils en effet aux millions qui descendent dans la rue et qui expriment sans ambiguïté leur refus de voir leur retraite ou celle de leurs enfants attaquée, et leur pension amputée.

Dés lors la seule question qui vaille est la suivante : et maintenant, que faire ?

Traditionnellement les journées d’action succèdent au journées d’action jusqu’à épuisement des troupes. De toute évidence cela ne saurait répondre à la situation. Dans cette éventualité, l’espoir réside dans la détermination de corporations qui comme les cheminots en 1995 casseraient le train-train établi en durcissant le mouvement sur la ligne du blocage.

Traditionnellement aussi, l’amorce de soi-disant négociations sur des points de détail sont censées faire avaler la pilule aux citoyens qui demandent eux le retrait pur et simple de la réforme. Mais une telle stratégie a pour le moment peu de chance de vaincre la mobilisation massive des Français, d’autant qu’une série de raisons viennent renforcer la détermination contre ce gouvernement, l’augmentation des tarifs d’électricité de 15% à compter du 1er février, l’augmentation du prix de l’essence, du gaz-oil, l’inflation, et autres joyeusetés qui rendent la vie impossible.

Les recettes traditionnelles qui permettent au gouvernement de trouver une porte de sortie ont aujourd’hui du plomb dans l’aile. Les manifestants sont déterminés. C’est le retrait qu’ils veulent, pur et simple, et non un aménagement synonyme d’attrape-couillons. Ils ont réalisé l’unité de leurs organisations sur le seul mot d’ordre « non au recul à 64 ans » et y sont attachés. Tous les discours sur une prétendue bataille d’amendements à l’assemblée ne dupent personne.

C’est donc aux organisations syndicales que le défi est posé. Il est de leur ressort de définir la voie, de donner les moyens aux millions de décider.

Macron veut l’épreuve de force, il faut donc définir la façon de relever le gant.

Pour mettre en échec Macron, Borne, l’Union européenne et le FMI qui indiquent leur attachement à la réforme, il n’y a d’autre solution que le blocage du pays. C’est cela que les syndicats devraient expliquer clairement, et pour cela, pour décider, des assemblées générales pourraient être organisées partout. La décision de la grève reconductible devrait être prise. Des brigades de soutien à la grève – soutien financier notamment – devraient être mises en place. La population dans son ensemble devrait trouver son champ d’action. Soutien aux grévistes dans les entreprises, soutien public en reprenant par exemple les ronds-points comme les Gilets jaunes ont su le faire…

Macron veut la guerre.
Il peut être défait !


26 janvier 2023

Ni sociale, ni économique, la réforme des retraites est politique !

Jacques COTTA

Tout observateur un tant soit peu honnête s'accorde à dire que cette réforme des retraites n'est ni une obligation économique, ni une nécessité sociale... Alors quelles sont les raisons inavouées d'une telle réforme ? Pourquoi Macron prend-il le risque d'affronter des millions de Français mobilisés ? Quelles sont ses visées politiques ?
Une vidéo à voir, réfléchir et commenter...

22 janvier 2023

En grève !

René Chiche

Je suis en grève contre la réforme des retraites, et je participerai à toutes les grèves jusqu'au retrait de la mesure d'âge.

Mais je ne veux pas être pris pour un con. À partir du moment où l'on prélève 1/30e de mon traitement même pour une heure de cours non assurée, il est hors de question que je travaille et que ma grève ne dérange personne.

DONC : puisque j'avais prévu de corriger des copies ce jour-là, et puisque je suis en grève, eh bien je ne les corrigerai pas. Point.

Et puisque j'ai aussi prévu de corriger des copies le 31/01 et que je serai derechef en grève ce jour-là, eh bien je ne les corrigerai pas.

DONC : au second trimestre, zéro notes.

En toute légalité.

Faut pas pousser !

14 janvier 2023

Réforme des retraites

Yann Bizien

Faire passer la réforme des retraites pour un progrès nécessaire, juste, cohérent et efficace... La communication politique est aussi l'art de créer de l'illusion et de faire avaler les plus grosses couleuvres.

Je suis en effet stupéfait du raisonnement et des arguments avancés par les tenants de « l’arc républicain », cette panoplie d’élus déconnectés du réel et des soucis du peuple, pour la réforme de nos retraites. Mais pas seulement : combien d'économistes se sont trompés sur les moyens de traiter nos défis, quand on sait que notre pays est en faillite ?

Le moteur et le carburant de cette réforme « pour l’allongement de la durée du travail » reposent principalement sur la volonté de faire des économies sur le dos des actifs pour sauver notre dispositif de solidarité entre générations.

L'argument majeur est connu : "Nous vivons plus longtemps, il faut donc travailler plus longtemps".

Une réforme, pour réformer ? Une réforme pour faire comme nos voisins ?

Volonté d’augmenter les richesses produites, donc du surplus d’impôts et des richesses fiscales. Volonté de ramener à zéro un déficit estimé à 12 Mds d’€uros dans la prochaine décennie. Volonté de remédier à la cause principale de notre problème, c’est-à-dire la baisse des recettes directement liées à la chute du nombre de cotisants. Volonté de gains nets pour les comptes publics de 23,5 Mds d’€uros. Volonté de hisser à 17,7 Mds d’€uros en 2030 le rendement d’un report de l’âge légal de départ à 64 ans, au rythme de trois mois par an, en complément de l’accélération de l’allongement de la durée de cotisation. Volonté de porter à 43 ans dès 2027 au lieu de 2035 la durée de cotisations nécessaires pour bénéficier d’une pension à taux plein. Volonté d’instaurer une retraite minimum à 1200 € pour un coût de 2 Mds d’€uros. Et volonté de ne pas toucher aux acquis des nantis les plus préservés par le syndicalisme et des régimes spéciaux.

Réforme complexe, et chantier miné, donc, car très largement rejetés par les syndicats et les actifs qui préparent les conditions d’un rapport de forces, celui de la rue, qui n’aboutira probablement à rien car l’exécutif bénéficie de la complicité et du soutien implicite des Républicains qui déclarent déjà leur victoire sur cette réforme qui n’est en réalité qu’un grand recul de la condition des actifs.

Cette volonté de réforme « abrasive » intervient surtout dans le pire des moments pour les Français avec une convergence de crises. En faisant nos courses ce matin, je me suis rendu compte que de plus en plus de ménages, très inquiets, regardaient leur ticket de caisse dans les détails, s’interrogeant sur de nombreuses augmentations de produits de première nécessité.

Contestation, colère, frustration et sentiment d'injustice grondent à bas bruit à ce stade. Les Français refusent en effet ce report de l’âge légal à 64 ans pour environ 80% d’entre-eux.

1995, 2003, 2010 : le pouvoir dépense l’argent des contribuables pour favoriser l'assistanat et acheter la paix sociale, pour subventionner une immigration envahissante et coûteuse, pour financer une solidarité généreuse mais qui n’est plus nationale depuis longtemps, pour reporter à plus tard la cause d’une guerre civile plausible et échapper à ses responsabilités pourtant historiques.

Depuis 30 ans, au moins, le pouvoir, aidé du MEDEF, tente de faire reculer l’histoire du progrès sur cette question si importante de nos retraites. Il sait aujourd'hui qu’il peut très vraisemblablement obtenir gain de cause dans un contexte politique permissif malgré une mobilisation exceptionnelle annoncée par les syndicats et les Partis politiques qui ont décidé de ne pas suivre le Gouvernement.

Un combat de société est donc en train de s’engager. Emmanuel Macron, après des années de « quoi qu’il en coûte » et ses petits chèques de financement de « mesures », donne le sentiment que la seule variable d’ajustement pour assainir et renforcer durablement notre dispositif de retraites, ce sont les actifs.

La vérité est qu’il y a en France de nombreuses pistes d’économies pour financer nos retraites et pour pérenniser nos acquis comme notre modèle.

La vérité est que l'humain ne compte pas chez Emmanuel Macron qui aura multiplié les embardées et les retournements de vestes. Il a renoncé à la fusion des 42 régimes spéciaux. Il n'a pas voulu gommer les inégalités entre catégories de travailleurs. Il n'est pas parvenu à casser les corporatismes. Et il n'a jamais connu la pénibilité, le mal au dos, les ampoules aux mains, les douleurs aux genoux, le froid, la pluie, la chaleur et le danger au travail.

En France, un €uro cotisé pour une retraite ne donne toujours pas les mêmes droits à la fin. Et se sont les mêmes qui trinquent.

Alors, Mesdames et Messieurs les Sénateurs et Députés des vraies oppositions, sortez vos propositions, comparons, résistons et faisons reculer l’exécutif mais pas l’histoire et le progrès qui a encore beaucoup de progrès à faire.

11 janvier 2023

LE MEILLEUR SYSTÈME DE RETRAITE EST… L’ABSENCE DE SYSTÈME

Marc Amblard

La constitution d'une épargne de prévoyance pour mes vieux jours ne regarde que moi. C’est une affaire personnelle.
Il m’appartient seul de la constituer et la gérer comme bon me semble. Non ?
Et si je ne m’en sens pas capable, qu’on me laisse alors la liberté de cotiser auprès de l’organisme que je me serai choisi.
Que vient foutre l’État là-dedans ??
Le vrai problème est là. Pas ailleurs.
Pourquoi retirer de force au travailleur une portion de ses revenus pour la confier à des caisses para-publiques dont la gestion est désastreuse ?
Comprenons bien que si on cesse d’alimenter ces caisses, la rémunération du travailleur augmentera d’autant, lui laissant ainsi la liberté d’affecter ce surplus de revenu dans le placement ou le fonds de son choix. C’est de sa responsabilité, pas de celle d’un état nounou, lui-même incapable de gérer son propre budget.
Ainsi, l’âge limite cesserait d’être un sujet de haute tension. Chacun serait libre de se retirer de la vie active quand il le souhaite et bien sûr, quand il en a les moyens.
D’autant que le système français est une aberration. Il est absolument voué à l’échec car fondé sur un principe inique consistant à prélever une quote-part de vos revenus non pas pour assurer votre propre retraite mais financer celles des retraités actuels.
De cette façon, les gens se sont peu à peu laissé dépouiller sans la moindre résistance. Et on trouve ça normal.


10 janvier 2023

Réforme des retraites

Yann Bizien

Après des positionnements plusieurs fois contradictoires sur la question de la réforme et du sauvetage de nos retraites, notamment sur la durée des cotisations, le report de l’âge légal de départ et le montant des pensions, l’exécutif marche aujourd’hui sur des sables mouvants.
Tous les sondages d’opinions démontrent un rejet des Français sur le report de l’âge légal de départ à 64 ou 65 ans, considéré avant tout comme la perte d’un acquis social, en particulier pour les Français en mauvaise santé et tous ceux, nombreux, concernés par la pénibilité, l’usure, la fatigue et l’épuisement professionnel.
Le scénario d’une forte mobilisation d’humeur et de colère est dans tous les esprits pour résister à ce projet politique jusque dans la rue. Mais pour quelle utilité, quand le pouvoir semble avoir la quasi-certitude d’obtenir une majorité pour faire voter son projet grâce au vote probable des Républicains et, par défaut, via un nouvel usage de l’article 49.3 de la Constitution ?
L’exécutif « impopulaire » est-il encore capable d’entendre, d’écouter et de comprendre le peuple, alors que le prochain scrutin n’aura lieu qu’en 2024 dans notre pays ? Va-t-il, une nouvelle fois, passer outre sa volonté et lui imposer SA réforme ? Peut-il convaincre les Français ?
De même, le peuple peut-il se résoudre à la résignation ?
Beaucoup d’incertitudes sur ce chantier colossal, cela dans un contexte délétère, gazeux et inflammable.