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24 février 2023

Slava Ukraïni

Jonathan Sturel

BHL avait fait une promesse au président Zelensky : tous les bénéfices de son film « Slava Ukraïni » devaient servir à acheter de l'armement pour l'Ukraine.
Chose promise chose due : un lance-pierre a bien été expédié ce matin via Chronopost, direction Kiev.
Prends ça Poutine !


HAPPY BIRTHDAY ORDURE

Gabriel Nerciat

Pas la peine de faire cette gueule, fripouille.
Tu as l'air encore plus pitoyable et dénudé avec ton treillis de bazar que lorsque tu jouais de la musique avec tes roubignoles – ton seul rôle notable.
Qu'est-ce que tu crois ? Ce n'est pas parce que c'est ton anniversaire aujourd'hui qu'on va t'offrir la Lune ni tes avions à la noix, que tes branquignoles de soldats de toute façon ne savent pas plus piloter que les chars dont tu manquais.
Une seule grande ville de conquise en un an pour presque 200 milliards de dollars venus de l'Ouest et 120 000 morts, ça ne le fait pas au compteur, arsouille.
Maintenant tu nous les brises sérieusement, sache-le. Tu es encore plus nul que le général Petraeus ou le satrape Hamid Karzaï, c'est dire. Et eux au moins, même s'ils coûtaient presque aussi cher que toi, ne réclamaient pas la Troisième Guerre mondiale tous les quatre matins après chacun de leurs fiascos.
Il y a un an, seuls les Russes te détestaient ; maintenant, c'est nous, et tu n'as encore rien vu.
Pour une partie croissante des peuples européens, tu incarnes le visage de la fourberie, de l'escroquerie, du danger mortel et de la scélératesse bavarde.
Au final, tu n'auras fait que mener à la destruction de plus en plus complète de ce que tu appelles faute de mieux ton pays, et tu l'auras fait au nom d'intérêts inavouables qui ne sont même pas ceux des tiens.
On s'est longtemps demandé contre quoi pourrait un jour se définir l'Europe. Eh bien, c'est par le refus de tout ce que tu es, et de ce vers quoi tu désires nous mener. Jamais toi et les tiens ne ferez partie des nôtres ; do you understand, Matamore ?
Ta défaite sera notre victoire, peut-être bien plus que celle de Poutine.
Car la destruction et la dislocation de ton État croupion seront la pierre d'angle de notre souveraineté et de notre sécurité futures.
Maintenant, ferme-la pour de bon et tire-toi. On t'a déjà beaucoup trop vu. Va faire les poches des Polonais ; ils sauront se faire rembourser sur ta gueule le moment venu, crois-moi.

Le paradoxe boursier

Maxime Tandonnet


7317 : c’était le niveau du CAC 40 ce matin, en hausse. Le 11 mars 2003, il était à 2406. Et depuis, par-delà les soubresauts, il ne cesse de monter avec un quasi triplement. Nous sommes dans un étrange paradoxe. Il est à peu près indéniable que la France réelle connaît un effondrement dans tous les domaines : explosion du déficit extérieur (record absolu avec 160 mds en 2022), signe de la désindustrialisation ; hausse de la dette publique (de 2000 à 3000 mds en dix ans) ; désastre des services publics, notamment sanitaire ; chute vertigineuse du niveau scolaire (France avant-dernière en mathématiques) ; chômage considérable (3 à 5 millions de personnes privées d’emplois) nonobstant les mensonges officiels ; montée de la pauvreté (10 millions sous le seuil de pauvreté selon l’INSEE et deux millions de RSA) ; écrasement fiscal (là aussi malgré les mensonges) à en juger par les records de prélèvements obligatoires (45% du PIB avant-dernier derrière le Danemark) ; montée de l’insécurité, avec des hausses continues chaque année des violences aux personnes ; incapacité à maîtriser les flux migratoires (320 000 premiers titres de séjour en 2022 et 150 000 demandeurs d’asile, record absolu), misère des Armées (impossibilité de disposer de plus de 200 chars). À cela s’ajoute la banalisation de la corruption en politique (non démission des mis en examen), et la crise de confiance démocratique qui atteint des sommets. Il faut beaucoup d’aveuglement pour nier cette réalité. Et pourtant, par delà ce naufrage avéré, global, la bourse pulvérise tous les records. Ces propos ne relèvent pas de l’idéologie anticapitaliste ! Mais juste du constat, d’un questionnement, une interrogation sur des faits. À la vue de ce paradoxe, il pourrait sembler que la finance prospère sur le malheur collectif et la désintégration de la nation et de la démocratie. La bourse est comme déconnectée de la réalité, elle monte quand le pays s’effondre. Ni les virus, ni les troubles sociaux, ni les menaces de guerre et d’anéantissement ne paraissent la perturber le moins du monde. Elle donne le sentiment de se gaver sur le malheur, le chaos, l’appauvrissement, la détresse et les peurs et même de profiter du déclin. À vrai dire, je n’ai pas d’explication claire et encore moins de solution. Mais une ultime question : jusqu’où cela peut-il durer ?
Publié le 24 février 2023

Ukraine

Yann Bizien

Les triomphes de la démagogie sont passagers mais les ruines sont éternelles disait Péguy.
« L'Ukraine sera victorieuse seulement si les Occidentaux tiennent leur parole. »
Le président Zelensky enflamme la planète et utilise le chantage délirant, allusif et permanent pour justifier l'escalade militaire et ses besoins en armements lourds et munitions. Et toute la classe politique occidentale, béate, et au garde-à-vous, lui emboîte le pas et obéit.
Il y a une façon de stopper cette guerre : cesser l'expansion politico-militaire de l'OTAN vers l'est car l'Alliance atlantique a franchi depuis longtemps la ligne rouge.
Nous prenons l'habitude de la montée aux extrêmes permanente alors que nous devrions revenir à la politique et à la diplomatie pour discuter de toute urgence des conditions de la paix.
Il y a aujourd'hui toute une classe politique orgueilleuse qui joue dangereusement à faire la guerre et au poker avec la vie des hommes, avec la haine de l'autre et avec l'argent des contribuables. Elle nous fait croire que les intérêts de l'Occident seraient menacés. Or ceci est une grande arnaque politique, intellectuelle et morale.
Il faut aussi rendre cette classe politique responsable devant l'histoire, devant les contribuables et les électeurs.

Ukraine-Russie

Pierre-Yves Rougeyron

« Il faut respecter Poutine ! »

Un an après le début de la guerre, où en est-on du rapport de forces sur le terrain ? Peut-on espérer la fin rapide des combats ? Comment expliquer la politique étrangère européenne? Volodymyr Zelinsky est-il souverainiste ? 
Pierre-Yves Rougeyron est le fondateur du club Aristote, directeur de la revue Perspectives libres, chroniqueur pour la revue « Front Populaire » l’auteur du livre « Enquête sur la loi du 3 janvier 1973 ».


Ukraine : l’étrange unanimité

Pierre Duriot
porte-parole du RPF

L’unanimité des politiciens autour de la question de l’Ukraine est étonnante. De l’extrême droite à l’extrême gauche, tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut aider Zelensky à défendre son intégrité territoriale. En d’autres temps, l’intégrité territoriale de la Yougoslavie, de l’Irak, de l’Arménie, ou de la Libye, n’a pas fait bouger une oreille des politiciens français, qui trouvaient tout à fait normal que l’on aille détruire des pays entiers. Enfin, que les USA aillent détruire des pays entiers. Quand ce sont les USA, principaux pourvoyeurs de guerres depuis 1945, ça n’a l’air de déranger personne. Pas de sanctions, pas de condamnations, pas de lyrisme et pas non plus de psychodrame : tout le monde s’en fout, quand tout le monde n’applaudit pas.

Philippot, seul, une fois de plus, se démarque, quand Bardella et Meloni, s’en vont en guerre, soutenir le clown manœuvré par les Américains, qui a troqué ses talons aiguilles et son cuir sado-maso, pour un tee-shirt kaki. Il fait son cinéma et réclame des armes de destruction massive et tout cela est nettement moins drôle que quand il jouait du piano avec sa teub, les gens n’ont pas l’air de s’en souvenir.

Pour autant, la société civile est bien plus partagée. Plus raisonnable, elle ne souhaite pas voir revenir la guerre en Europe, sait que Zelensky et son prédécesseur ont allègrement bombardé le Donbass et sa population, ce qui ne peut pas être une opération de police destinée à rétablir l’ordre, ce qui, habituellement, se fait à canon à eau et au flashball, pas au chasseur-bombardier et à la roquette.

Au RPF, depuis le début, nous demandons que soient entamées des négociations avec Poutine. Au lieu de cela, les USA utilisent toutes les ficelles possibles pour envenimer les choses, jusqu’à, peut-être bien, faire sauter des gazoducs. En France, on se demande ce qu’on a promis, ou comment on a menacé, les oppositions, pour que, pour une fois, la NUPES et le RN soient d’accord, sans que cela les dérange. La NUPES préfère promouvoir la réforme des retraites, pour ne pas faire comme le RN, mais sur la question de l’Ukraine, tout le monde fait pareil, sans la moindre gêne aux entournures. Pourquoi donc ?

23 février 2023

Guerre en Ukraine : un an de manichéisme et d’escroquerie intellectuelle

Natacha Polony
- édito -

Là-bas, un an de massacres et d’horreur. Ici, un an d’exaltation facile et de manichéisme crasse. Un an à répéter les pires erreurs d’un Occident tellement sûr de sa supériorité morale, tellement enivré de son récit. Un an à laisser tribune libre aux représentants les plus forcenés du néoconservatisme, ce courant de pensée qui, des États-Unis à l’Europe, a pour bilan, au nom du « choc des civilisations », les centaines de milliers de morts en Irak, le chaos, les tortures et les marchés aux esclaves en Libye. Mesure-t-on, depuis un an, la régression du débat démocratique et de l’esprit critique quand le président Macron lui-même est régulièrement rappelé à l’ordre par les zélés atlantistes qui ne voient vraiment pas pourquoi on ne livre pas immédiatement des avions de chasse à l’Ukraine et qui considèrent comme poutiniste quiconque leur rappelle que les Américains eux-mêmes cherchent à éviter l’escalade et la guerre généralisée ? Qu’il est doux de se prendre pour André Malraux ou Jean Moulin ! Qu’il est confortable de voir le monde en noir et blanc !

Depuis un an, nous réécrivons l’Histoire pour que ce camp de néoconservateurs qui ont soutenu les pires dérives et commis les pires erreurs puisse se repeindre en visionnaire, seul à avoir perçu le danger que constituait Vladimir Poutine (quand c’est la politique qu’ils prônaient qui a systématiquement empêché d’écarter le danger). Et, ce faisant, nous adhérons l’air de rien à cette idée d’une guerre de civilisation, dont le résultat sera de prolonger et d’étendre le conflit, pour le plus grand malheur des Ukrainiens. « C’est le sort de l’Europe qui se joue à Kiev, Poutine veut notre destruction », « Poutine ne s’arrêtera pas ; après l’Ukraine, il y aura la Pologne, les pays Baltes… » Qui ne voit pas que ces phrases grandiloquentes n’ont qu’une conséquence possible : un affrontement jusqu’à la mort ? Qui ne voit toujours pas que le reste du monde récuse cette vision simpliste et manichéenne ? Pas seulement les Chinois, qui chercheraient à couvrir leurs propres turpitudes à Taïwan, mais aussi l’Inde, le Brésil, la très grande majorité de l’Afrique et de l’Amérique latine. Des démocraties, pour beaucoup, qui ne considèrent pas que nous incarnions le respect du droit et de la liberté, et qui sont en train de se détacher toujours un peu plus d’un Occident dont les multinationales imposent leur loi, d’une Amérique dont l’impérialisme s’exerce par l’économie, par le droit, mais aussi, faut-il le rappeler, par la déstabilisation des régimes.

ENTRE MORIN ET HABERMAS

Quand le pape François pulvérise ce discours occidentaliste sur cette guerre (quand il évoque, aussi, les massacres au Congo et cible Paul Kagame, président rwandais soutenu par les États-Unis), quand il alerte contre le réarmement du monde, il n’est pas seulement un Argentin tiers-mondiste. Et il est curieux que ses propos ne soient absolument pas repris dans les médias français. Quand Edgar Morin ou Jürgen Habermas, qui, contrairement aux Jean Moulin de plateaux de télé, ont connu la Seconde Guerre mondiale, tentent de contredire le manichéisme ambiant, ils sont dans le rôle qui a toujours été le leur, mais, étonnamment, plus aucun micro ne se tend.

L’Ukraine a droit à son intégrité territoriale et à sa sécurité. C’est une évidence qui ne se discute pas. Elle a droit à l’aide militaire occidentale (même s’il est parfaitement légitime que cette aide soit progressive et que les dirigeants américains et européens aient pour priorité d’éviter l’embrasement). Et qu’importe si sa pente pro-occidentale, comme celle de la Géorgie, a été encouragée depuis la fin de la guerre froide par les millions d’investissement américain et par le travail de cabinets de lobbying. Qu’importe si les dignitaires de la CIA ont déclaré ouvertement depuis des années que c’était là, pour eux, que se jouait la confrontation avec une Russie qu’ils entendaient détacher de tout l’espace slave. C’est de l’histoire. Mais cela devrait nous interdire de nous jouer la grande scène de la guerre de civilisation et du nouveau Hitler. Vladimir Poutine est un autocrate assassin, enfermé dans sa logique délirante, qui a choisi délibérément de déclencher un massacre, et c’est amplement suffisant.
 
SATELLITE DES ÉTATS-UNIS

Une chose est certaine : prétendre soutenir une défense européenne et une Europe indépendante tout en brandissant la rhétorique des démocraties combattant les autocrates est une escroquerie intellectuelle. L’Union européenne est en train de disparaître économiquement, militairement et politiquement dans ce désastre. Elle est plus que jamais un satellite de ces États-Unis qui lui menaient, avant l’agression russe, une guerre commerciale violente, à coups de milliards de dollars de sanctions contre ses entreprises, à coups d’intimidation autour des sanctions illégales décidées unilatéralement par Washington contre de nombreux pays du globe.

Se faire le héraut de la liberté en expliquant qu’il n’y aura de solution que militaire permet de briller à peu de frais sur les plateaux de télévision, loin du front ukrainien. Mais ce n’est pas défendre véritablement la démocratie et la liberté des peuples. Car celles-ci ont besoin d’une Europe indépendante, respectueuse du point de vue des autres peuples du monde, une Europe débarrassée du messianisme américain, qui n’est que la caution morale de l’impérialisme. Et ce n’est pas parce que nous préférons l’impérialisme américain à l’impérialisme russe qu’il faut se soumettre au premier. La France et l’Europe ont mieux à dire au monde.