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25 novembre 2025

Brian Berletic
25/11/2025

Je ne peux pas croire qu'après Minsk 1 et 2 et toutes ces décennies de trahisons et de promesses non tenues, l'ingérence américaine, des années de guerre par procuration acharnée le long et même à l'intérieur des frontières russes, et de démantèlement des accords d'armement (y compris sous l'administration précédente de Trump), quelqu'un de sensé puisse encore penser que les États-Unis sont intéressés par la paix avec la Russie...
... et que les mandataires totalement sous la coupe des États-Unis, l'UE et l'Ukraine, sont ceux qui « font obstacle » à une paix que les États-Unis n'ont jamais voulue, ne veulent pas et ne proposent que comme un moyen de gagner du temps et de l'espace pour faire avancer davantage le conflit et le chaos dès que possible.
L'UE et l'Ukraine ne seront que deux des nombreux moyens utilisés par les États-Unis pour se soustraire à tout accord conclu, comme ils le font depuis des décennies.
Il existe beaucoup de mauvaises choses et de mauvaises personnes dans le monde, mais souvent, la profonde ignorance des gens, leurs obsessions politiques personnelles et leurs vœux pieux fantaisistes constituent leur plus grand danger.

À propos du dernier « accord de paix » proposé par les États-Unis pour l'Ukraine – Il ne peut y avoir d'accord de paix avec une nation qui ne recherche pas la paix...
• Au-delà du fait qu'ils admettent déjà rechercher un cadre « Minsk 3.0 » prévoyant un cessez-le-feu, les troupes européennes se déploient ouvertement/secrètement en Ukraine pour reconstruire les forces armées ukrainiennes, les États-Unis ne veulent fondamentalement pas la paix ;
• Ils ne parlent de « paix » que parce que les lignes ukrainiennes s'effondrent et qu'ils ont besoin de temps et d'espace pour réajuster leur quête de suprématie mondiale, qui dure depuis des décennies, et plus particulièrement leur encerclement et leur endiguement de la Russie et de la Chine.
Si cela n'a pas changé (et ce n'est pas le cas), rien d'autre ne changera ;
• L'objectif premier de Washington est en fin de compte de contenir la Chine, ce qui nécessite de coopter ou d'affaiblir la Russie pour avoir une chance d'y parvenir – c'est pourquoi il n'acceptera jamais une paix et une stabilité réelles pour la Russie – il se contentera d'offrir l'illusion de la paix pour obtenir un cessez-le-feu, gagner le temps nécessaire pour sauver et réinitialiser ses mandataires ukrainiens, et continuer comme il l'a fait à plusieurs reprises dans le passé (voir : Minsk 1 & Minsk 2 pour plus d'informations) ;
• Les jeux dans lesquels les États-Unis et leurs mandataires totalement sous leur coupe, y compris l'Ukraine ET l'Union européenne, font semblant d'être en désaccord sur l'accord, ou même le faux théâtre gauche/droite qui se joue au sein de la politique américaine, offrent simplement aux États-Unis de multiples options pour se sortir de tout accord que la Russie serait assez stupide pour accepter, notamment :
1. « Nous avons accepté toutes les conditions de la Russie, mais les Européens ont quand même envoyé des troupes en Ukraine, oups ! »
2. « Les Ukrainiens ont seulement fait semblant d'accepter, maintenant ils violent l'accord – oups, encore ! »
3. « Les démocrates ont pris le pouvoir et ont imposé un revirement de tous nos accords avec les Russes. Double oups ! »
• Les États-Unis sont incapables de conclure des accords parce que leur principe central unificateur est la poursuite de la primauté mondiale, motivée par des intérêts qui, eux aussi, ne recherchent que la primauté mondiale. Tant que ces intérêts ne changeront pas et qu'un nouveau principe unificateur ne remplacera pas la poursuite de la primauté mondiale, rien d'autre ne changera – tout le reste n'est que tromperie.

Christian Rol
25/11/2025

PRISON POLITIQUE
 
C'est désormais formel. Anna Novikova dort à Fleury-Mérogis tandis que mon ami Vincent Perfetti est incarcéré à Fresnes.
Ne me demandez pas les chefs d'inculpation car je n'en sais rien. Et eux non plus sans doute.
Il se trouve que je viens de mettre un point final à un roman intitulé Boulette russe qui décrit comment la démocratie française va organiser la répression via des montages, Kompromat et autant de coups bas.
Je suis tellement proche de ce qui est en train de se dérouler sous nos yeux ébahis, que j'ai même accordé à Vincent une place importante dans le récit.
Sur fond de guerre en Russie, fort de mes de séjours là-bas et de ma proximité avec certains membres de la nébuleuse pro russe en France, je balance la vérité actuelle :
Le régime qui veut cette guerre, ne va plus s'emmerder avec les lois, les subtilités du Code pénal et tous ces artifices pour naïfs. J'écris dans ce bouquin à paraître (peut-être) que, pour la première fois dans notre histoire contemporaine, les vrais dissidents passent d'Ouest en Est et que "les temps sont proches où les activistes pour la paix, c'est-à-dire les pro russes, seront jetés en prison sans autre forme de procès".
Nous y sommes d'autant plus que la répression visant Anna et Vincent puise sa source chez les barbouzes ukrops en lien avec les services français.
Nos deux amis, comme Christelle Néant, Chanclu, Leroy, Fred Lynn et tant d'autres, ont la malchance d'être du mauvais côté du manche. C'est un honneur d'être leur ami.
C. Rol

Maria Zakharova
24/11/2025


Après une réunion avec les dirigeants des pays de l'UE, Ursula von der Leyen a énoncé les conditions posées par l'UE pour parvenir à la paix en Ukraine.
« Premièrement, les frontières ne peuvent être modifiées par la force. »
Ursula ne pouvait s'empêcher de penser au Kosovo. C'est l'Occident qui a proclamé et mis en œuvre de force le redécoupage unilatéral des frontières de la Serbie contre la volonté du peuple serbe.
« Deuxièmement, l'Ukraine, en tant qu'État souverain, ne peut limiter ses forces armées, ce qui rendrait le pays vulnérable < ... > et compromettrait ainsi la sécurité européenne. »
Autrement dit, Ursula refuse à un État souverain la possibilité de décider de ses forces armées ?
Par exemple, le traité 2+4 de 1990 réglementait le développement de la Bundeswehr, et les forces armées de la République fédérale d'Allemagne devaient être réduites de 500 000 à 370 000 personnes en quatre ans. L'Allemagne a confirmé sa renonciation antérieure à la production, à la possession et à l'élimination des armes de destruction massive.
En tant que citoyenne allemande, elle devrait connaître au moins l'histoire de son pays.
« Troisièmement, le rôle central de l'UE dans la garantie de la paix en Ukraine doit être pleinement pris en compte. »
Et depuis quand l'Union européenne garantit-elle la paix en Ukraine ? C'est une question importante, car il est nécessaire de fixer la date du début des hallucinations à Bruxelles. Et, si possible, de leur demander de préciser qui en est responsable et pour quels motifs.
« L'Ukraine doit avoir la liberté et le droit souverain de choisir son propre destin. Elle a choisi un destin européen. »
C'est tout simplement absurde. Nous nous souvenons tous très bien comment le président ukrainien légitimement élu, Viktor Ianoukovitch, a déclaré que le pays qu'il dirigeait alors légitimement suspendait l'accord d'intégration européenne, car « l'économie et la législation ukrainiennes n'étaient pas prêtes pour une association avec l'Union européenne ». Au même moment, l'Occident déclenchait un nouveau Maïdan, qui a conduit au coup d'État anticonstitutionnel de 2014 et, finalement, à l'instauration d'un régime néonazi à Kiev sous la direction d'une minorité internationale. Le même régime qui, à Bankova, interdit la langue russe et perpètre ouvertement des attentats terroristes, « jusqu'au dernier Ukrainien », exécute les ordres de Bruxelles. Il faut bien comprendre que c'est là le « destin européen ». La boucle est bouclée.
https://t.me/s/MariaVladimirovnaZakharova

24 novembre 2025

Gastel Etzwane

-23/11/2025- Texte de Denys Yelisevych, qui est un Ukrainien aujourd’hui en exil, farouchement opposé au pouvoir en place à Kiev. C’est donc la voix d’un véritable Ukrainien dissident qui s’exprime ici, et non celle d’un commentateur extérieur.

« Je suis absolument sidéré par ce que j’observe en ce moment dans les publications de certains Européens sur X. Ils affirment que l’Ukraine doit « continuer à se battre » et que le plan de paix de Donald Trump serait catastrophique. Mais où donc menez-vous ce combat ? Dans les restaurants de Paris ou de Vienne ? Ce sont les Ukrainiens qui se battent et qui meurent. On les arrache dans la rue, en violation de tous les droits fondamentaux, pour les envoyer dans un broyeur à viande. Un demi-million d’hommes ont déserté.
Zelensky et Yermak sont submergés par la corruption, et ce qui a été rendu public ne représente même pas 1 % de ce qui se passe réellement.
L’Ukraine est devenue une dictature. Il n’y existe plus de processus politique, plus d’élections, plus de liberté d’expression. Toute personne qui exprime un désaccord est immédiatement qualifiée d’agent du Kremlin et subit la répression, jusqu’à sa famille.
De quelle « poursuite de la guerre » parlez-vous ? L’Union européenne a versé 124 milliards d’euros de plus à la Russie pour son énergie qu’elle n’a fourni d’aide à l’Ukraine. Et vous savez parfaitement que l’Ukraine ne peut pas vaincre un État militaire de 140 millions d’habitants doté de l’arme nucléaire. C’est une hypocrisie totale. Vous utilisez l’Ukraine pour affaiblir la Russie, tout en sachant que cela finira mal pour l’Ukraine. Le peuple ukrainien, vous n’en avez cure.
Oui, notre pays n’est pas un succès. Oui, nous sommes corrompus, et la moitié de la population garde encore une mentalité soviétique. Mais vous ne laissez même pas à l’Ukraine la possibilité de porter un véritable leader au pouvoir, quelqu’un capable de transformer le pays, de le rendre démocratique, capitaliste et prospère. Cela ne vous serait pas favorable, et vous le savez. Vous savez également que l’Ukraine n’entrera jamais dans l’OTAN, mais vous répétez cette chanson sans pause.
C’est l’agenda globaliste – et il ne comporte aucune place pour le bonheur ou l’avenir de l’Ukraine.
Aujourd’hui, le seul véritable espoir qui subsiste réside dans le Président @realDonaldTrump et les États-Unis.
Quant au bon sens européen, à quelques pays et dirigeants près, il a totalement disparu. »

23 novembre 2025

Yann Bizien

-23/11/2025- Si Donald Trump arrivait par miracle à aboutir sur un processus de paix entre l’Ukraine et la Russie, alors, ce serait toute la stratégie masquée du quarteron de dirigeants européens qui s’effondrerait, ce serait la honte et l’humiliation d’une défaite qui frapperaient von der Leyen, Emmanuel Macron, Jean-Noël Barrot, Sébastien Lecornu, Keir Starmer et Friedrich Merz, c’est des plans de réarmement qui seraient remis en question chez les industriels européens, c’est des états-majors qui pourraient planifier autre chose qu’une guerre, c’est la course vers l’Europe fédérale qui serait freinée, c’est les experts de plateaux qui se retrouveraient au chômage, c’est des journalistes qui se retrouveraient dépourvus, c’est la rédaction de LCI qui devrait se remettre en question, c’est des bellicistes qui seraient contraints de se calmer, ce sont nos enfants qui pourraient envisager un avenir plus serein, ce serait de l’argent en plus pour les Français, de la pauvreté en moins, de la prospérité en plus, ce serait une voie ouverte à des élections présidentielles en Ukraine (avec la chute de Zelensky qu’il faudrait recaser) et en France, en 2027, c’est l’avenir personnel d’Emmanuel Macron qui s’assombrirait.
C’est du sang qui s’arrêterait de couler.
C’est des usines à cercueils qui fermeraient.
Ça fait beaucoup. Probablement trop.
Tout indique que nos dirigeants européens ne veulent pas d’un plan de paix américain à l’est de notre continent puisqu'ils n’ont plus que la guerre comme projet.
Je ne plaisante pas.
Gastel Etzwane

-23/11/2025- La défaite occidentale en Ukraine devient difficile à masquer, et les élites s’activent désormais à imposer partout le récit de la “cinquième colonne” pour détourner l’attention de leur propre échec.
Cette stratégie vise moins à comprendre le réel qu’à neutraliser les critiques et à éviter tout examen du désastre. Parallèlement, l’Union européenne instrumentalise le conflit pour accélérer sa centralisation politique, justifier une militarisation générale et renforcer le contrôle intérieur : réquisitions, surveillance, mise au pas des opposants. C’est cela, en réalité, la “guerre” qui se prépare.
Dans ce contexte, un plan de paix sérieux doit arrêter les morts, préserver la souveraineté ukrainienne, être acceptable pour Moscou comme pour Kiev, et empêcher la reprise du conflit. Les objections qu’on lui adresse reposent surtout sur des incompréhensions ou des distorsions volontaires. Le fantasme occidental du “plus d’argent, plus d’armes, plus de sanctions” a mené l’Europe dans une impasse, et il est clair que la paix ne viendra ni de diplomates déconnectés ni d’une technocratie à la dérive, mais d’une approche lucide, ancrée dans le réel. À cet égard, l’initiative portée par Donald Trump apparaît aujourd’hui comme une voie de sortie crédible, et l’Europe doit choisir : l’escalade sans fin, ou la paix.
Or, au lieu de réfléchir, la France s’abandonne à des caricatures grotesques. On y voit Zelensky présenté comme une petite victime égarée, manipulée par deux “dictateurs”, dans une vision manichéenne qui tient lieu d’analyse.
Certaines caricatures, notamment celle de Plantu, d’une naïveté accablante, montrent à quel point une partie du monde médiatique demeure incapable de comprendre les dynamiques réelles du conflit.
De telles représentations infantilisantes témoignent d’une incompréhension totale des enjeux et contribuent à entretenir une illusion dangereuse au lieu de favoriser, enfin, une lecture adulte et informée de la situation.

Pierre Duriot

-22/11/2025- Je me marre… Macron en historien pour les nuls, explique la guerre en Ukraine aux moutons de BFMTV, l’agression russe, l’occupation russe, la colonisation russe, les méchants Russes et l’affreux Poutine qui, il y a déjà trois ans, ne devait plus avoir de munitions que pour trois mois et mourir d’un cancer, avant que finalement, Le Maire ne le mette à genoux et ne le prenne à la gorge. Oui, ma brave dame, mais le président, spécialiste de tout et surtout de géographie, tient sa carte à l’envers, avec les territoires annexés par les Russes, à l’ouest, en rouge. À l’envers pendant toute la durée de l’explication de texte. On se demande ce qu’il va encore inventer pour justifier cette nouvelle ânerie et si ça se trouve, par correction politique, tous les prochains brillants stratèges seront priés de mettre eux aussi la carte à l’envers, pour ne pas offenser sa sainteté. Ils n’en sont de toute façon, plus à une connerie près…

22 novembre 2025

Radu Portocala

-22/11/2025- Depuis le commencement de la guerre en Ukraine, les services occidentaux d’espionnage ont été incapables de donner des renseignements fiables sur la politique de la Russie, sa stratégie, ses capacités miliaires. Rappelons-nous cette « information » donnée par les Américains et les Anglais selon laquelle l’attaque russe n’allait pas durer parce que le stock de missiles de la Russie était très faible - une semaine tout au plus. Ou les détails très précis que les mêmes sources donnaient sur les multiples cancers en phase terminale dont souffrait Poutine. Ou encore cette histoire grotesque de machines à laver volées parce que leurs circuits imprimés étaient indispensables au bricolage d’armes primitives. Ou, enfin, ces fantassins russes qui n’avaient pour seules armes que des pelles.
Toutes ces idioties ont été proférées et répandues par des services d’espionnage occidentaux qui coûtent certainement des fortunes. Nous avons du mal à reconnaître notre complète incapacité à espionner la Russie et même à la comprendre. Alors, pour compenser, nous inventons. Ce n’est pas très productif, cela se voit tous les jours, mais cela nous permet de nous croire très forts.
Ce sont sans doute les mêmes services tellement efficaces et tellement fiables qui fournissent les données sur lesquelles s’appuient nos brillants chefs pour annoncer avec précision la date de l’attaque russe contre nous. Nous pouvons être certains que les brillants espions de l’OTAN savent même de quoi sera fait le déjeuner de Poutine ce jour-là.

20 novembre 2025

Georges Kuzmanovic

L’Ukraine sacrifiée sur l’autel du réalisme américain

-20/11/2025- Les États-Unis et la Russie discutent en secret du futur de l’Ukraine. Entre avancée militaire russe, scandales à Kiev et désengagement américain, un nouvel ordre stratégique se dessine, révélant le basculement stratégique des États-Unis et l’impuissance croissante de l’Union européenne.

Photo by Jørgen Håland / Unsplash

Alors que Kiev vacille et que Moscou impose son tempo, Washington négocie directement avec le Kremlin, laissant les Européens sans prise sur la fin possible du conflit.

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les négociations entre Washington et Moscou au sujet de la guerre en Ukraine n’ont en réalité jamais cessé. Elles ont simplement avancé loin des regards, dans la continuité des premiers échanges menés en Arabie saoudite. Les brusques accès de colère du président américain, régulièrement mis en scène à propos de l’attitude jugée négative de Vladimir Poutine, ou des blocages institutionnels à Washington, relèvent davantage de la communication interne que de divergences réelles. Ils visent avant tout les opinions occidentales, les dirigeants européens et un Congrès largement va-t-en-guerre, afin de préserver la marge de manœuvre de la diplomatie américaine.

Car la réalité est tout autre : ces négociations illustrent le lent mais certain désengagement stratégique des États-Unis d’Ukraine. Washington transmet progressivement à une Union européenne dépassée – dirigée par des responsables sans vision stratégique, prisonniers de postures martiales – l’immense fardeau politique, militaire et financier du conflit. Alors que Macron, Starmer, Merz ou von der Leyen multiplient les déclarations belliqueuses, jusqu’aux propos délirants du chef d’état-major français, le général Fabien Mandon, appelant à se préparer à une guerre contre la Russie dans trois ou quatre ans et à « sacrifier nos enfants », les États-Unis, eux, se repositionnent dans un monde désormais multipolaire.

Un Zelensky fragilisé, un plan imposé

C’est dans ce contexte que s’inscrit la dernière initiative diplomatique américano-russe révélée par Axios. Le 19 novembre au soir, Kiev annonçait avoir reçu une nouvelle offre de négociation venue de Washington, mais élaborée sans même consulter les autorités ukrainiennes – déjà un classique et qui se répétera, on peut ajouter que les Européens non plus n'ont pas été « consultés ». L’émissaire américain Steve Witkoff et son homologue russe Kirill Dmitriev, patron du fonds souverain russe, auraient mis au point ce plan lors d’une visite de ce dernier aux États-Unis en octobre.

Cette démarche survient au pire moment pour Volodymyr Zelensky, affaibli par un vaste scandale de corruption dans le secteur énergétique, qui a entraîné la démission de deux ministres et d’un proche du président, juste avant des perquisitions menées par la justice. En réalité, Witkoff et le Kremlin cherchent à convaincre Donald Trump de faire pression sur Kiev pour qu’il accepte un accord favorable à Moscou, profitant du contexte politique et informationnel très défavorable à l’Ukraine. Dans le même temps, l’armée russe progresse dans l’est du pays et intensifie ses frappes contre les infrastructures énergétiques et les civils à l’approche de l’hiver.

La réalité stratégique pousse Washington à négocier

Les réalistes de Washington n’ont plus réellement le choix : la situation sur le terrain, l’essoufflement militaire ukrainien et la solidité résiliente de l’économie russe rendent toute stratégie d’usure illusoire.
Contrairement aux prédictions répétées en 2022 annonçant l’effondrement économique du Kremlin, la Russie a résisté aux sanctions, tout en développant des secteurs entiers de production souveraine. L'industrie aéronautique civile en est l’exemple le plus frappant : donnée moribonde il y a trois ans, elle signe aujourd’hui des contrats d’exportation avec l’Inde, démontrant l’ampleur des erreurs d’analyse en Europe et l’ineptie de la doctrine visant à « mettre la Russie à genoux ».

Sur le plan géopolitique, Washington mesure également les conséquences de son entêtement : la guerre en Ukraine a accéléré l’essor des BRICS et l’érosion progressive de l’hégémonie du dollar sur l'économie mondiale. Dans le grand affrontement stratégique avec la Chine, les États-Unis ne peuvent pas se permettre de pousser la Russie dans une dépendance totale vis-à-vis de Pékin. Henry Kissinger, George Kennan, John Mearsheimer et d’autres réalistes le martèlent depuis des décennies : une alliance russo-chinoise, à plus forte raison incluant l’Iran, serait rédhibitoire pour les intérêts américains. On peut à ce titre également relire le livre de Zbigniew Brzeziński, Le grand échiquier (1996) : « Pour les États-Unis, le pire des scénarios serait une grande coalition de la Chine, la Russie et peut-être l'Iran (...) unie par une détestation commune des États-Unis. Dans un tel cas, la Chine serait plus probablement le leader, et la Russie un suiveur. » – le « pire des scénarios » s'est en fait réalisé, ironiquement en raison de la volonté américaine d'étendre l'OTAN à l'Ukraine. On comprend la nécessité impérieuse pour Washington, sinon de le briser, au moins de l'atténuer.

Mais la question nucléaire ajoute encore à l’urgence. Depuis la sortie américaine du traité ABM sous Bush fils (2002) puis du traité INF sous Trump (2019), la course aux armements a repris. La Russie domine désormais dans le domaine des missiles hypersoniques, dictant en partie les orientations stratégiques américaines. D’où l’intérêt croissant à Washington pour un nouvel accord de sécurité globale, incluant cette fois la Chine, l’Inde et les puissances nucléaires émergentes, afin d’éviter une spirale ruineuse.

Les points clés du plan russo-américain

Le nouveau projet de Washington et Moscou aborde quatre grands domaines :
1. la paix en Ukraine ;
2. les garanties de sécurité ;
3. la sécurité du continent européen ;
4. le rapprochement entre les États-Unis et la Russie.

Comme les précédents, ce plan reprend largement les exigences du Kremlin. Il prévoirait :
• une reconnaissance internationale de la souveraineté russe sur la Crimée et les régions du Donbass, de Donetsk, de Kherson et de Zaporijia ;
• une réduction de moitié de l’armée ukrainienne, limitée à 400 000 hommes ;
• l’interdiction pour Kiev de détenir des armes de longue portée ;
• une Ukraine neutralisée, exclue de l’OTAN et sans présence militaire occidentale ;
• la levée des sanctions internationales et la restitution des avoirs russes gelés, intérêts compris.

Autant dire une défaite stratégique nette pour l’OTAN et l’Union européenne, conséquence directe de leurs propres erreurs d’analyse et de posture.

L’Europe surprise, impuissante, paralysée

Les Européens ont été pris de court – comme à chaque fois. Merz, Macron et Starmer ont immédiatement tenté de réagir lors d’un dîner improvisé à Berlin le 18 novembre, rappelant leur refus catégorique de tout accord conclu sans l’Ukraine. Mais leur marge de manœuvre est inexistante : ils ne disposent ni du rapport de force militaire, ni du poids diplomatique, ni même du réalisme politique nécessaires pour peser sur le cours des négociations.

L’Europe continue de se payer de mots : elle parle sanctions, fermeté, pression accrue sur Moscou, alors même qu’elle est incapable d’augmenter réellement son soutien militaire à Kiev. Pire encore : ces postures conduisent à un affaiblissement économique massif du continent, aggravant la crise énergétique et la dette publique dans un contexte de récession sur le continent, particulièrement en Allemagne, au Royaume-Uni et en France.

Sur le terrain : l’effondrement ukrainien

Pendant que les chancelleries s’agitent, la Russie poursuit son offensive. Pokrovsk, Mirnograd et Koupiansk tombent ; Slaviansk pourrait suivre rapidement. L’armée russe frappe massivement les infrastructures énergétiques, ferroviaires et industrielles, y compris loin de la ligne de front. Trois ans de discours occidentaux annonçant la fin imminente des stocks de missiles russes se heurtent depuis à la réalité d'une Russie apte à produire trois fois plus de moyens militaires que l'ensemble des pays OTAN réunis, et dont pourtant le PIB est 10 fois supérieur.

Quant à l’Ukraine, les pertes humaines sont colossales – 1,5 million de morts selon certaines estimations, plus de 600 000 déserteurs – et 14 millions de citoyens ont fui vers l’Europe ou la Russie (recensement ukrainien récent). La société ukrainienne est brisée, l’économie exsangue et politiquement Zelensky ne tient que par une autorité martiale qui ne repose plus que sur une légitimité faible.

Un théâtre diplomatique pour masquer l’impuissance

Les réactions européennes sont prévisibles : condamnations verbales, indignation morale, dénonciation des « attaques brutales » de Moscou (elles le sont). Le Quai d’Orsay parle d’agression inacceptable ; le ministre français Jean-Noël Barrot affirme que « la paix ne peut pas être la capitulation de Kiev ».
On se paye de mots.

Mais derrière les grandes phrases se cache une vérité simple : l’Europe ne peut plus agir. La guerre a révélé l’absence de puissance militaire, diplomatique et stratégique du continent. Pour certains dirigeants, cette agitation pourrait même servir à détourner l’attention de leurs difficultés politiques internes – quitte à abandonner l’Ukraine à son sort.

Cette séquence historique tragique pour l'Europe annonce peut-être le nécessaire retour du réalisme en géopolitique. On l'espère au moins pour la France.


Georges Kuzmanovic est directeur de la publication et rédacteur en chef de Fréquence Populaire. Analyste Géopolitique. Ancien officier de l'armée française. Ancien humanitaire.
Jacques Baud
19/11/2025

Ukraine : « Les 100 Rafale sont une opération de diversion !

Vidéo de 45 min 44 s ↴

Jacques Baud est un ancien colonel d’état-major général, ex-membre du renseignement stratégique suisse, spécialiste des pays de l’Est. Formé dans les services de renseignement américain et britannique. Auteur de plusieurs ouvrage dont le dernier “Guerres secrètes en Ukraine : Essais - documents” (éditions Max Milo)

18 novembre 2025

LA TROUBLANTE GENTILLESSE DE VLADIMIR POUTINE

Gabriel Nerciat

-18/11/2025- Le macronisme, plus encore que Macron lui-même, sera vraiment allé jusqu'au bout de la parodie, la démagogie, le déshonneur, la trahison et le grotesque le plus décomplexé.
À un point tel qu'il est un peu dérisoire désormais de se demander à longueur de journée si le Banquier Président le fait exprès ou bien s'il est devenu la dupe de sa propre comédie (au moins, s'il était vraiment fou, comme George III ou Deschanel, on pourrait se débarrasser de lui avant terme).
Aucun des avions Rafale promis à Kiev hier ne sera livré avant quatre ou cinq ans, ni opérationnel avant dix ans, et pour ceux qui le seront (sûrement bien moins de cent) ils ne seront évidemment jamais payés, ou alors par le seul contribuable français. Le pire est que le président ne s'en cache même pas : ses galéjades amusent donc tout le monde, sauf peut-être le patron de Dassault.
Le seul but de cette mascarade – d'autant plus honteuse qu'elle intervient au moment même où la vérité sur les détournements de fonds colossaux (plus de 100 millions de dollars) dont s'est rendu coupable Zelensky est maintenant révélée, sans doute par la volonté de Trump, par tous les médias assermentés d'Occident – est de continuer à désigner publiquement la Russie comme l'ennemi prioritaire de l'Europe (en lieu et place de l'islamisme ou de la construction totalitaire bruxelloise) et surtout de faire comprendre à la chair à canon ukrainienne qu'elle doit se faire massacrer encore pendant trois ans sans moufter.
Le plus généreux avec Macron, je trouve, c'est finalement Poutine, qui l'a comparé, dans une récente conférence de presse, à Napoléon (celui de 1812 et de la campagne de Russie, il est vrai).
On ne dira jamais assez à quel point l'amabilité voire la gentillesse du président russe est un problème pour nous.
Car Macron est bien capable de le croire, et de s'imaginer qu'une bataille de la Moskowa, agrémentée de quelques illuminations nucléaires, serait idéale pour faire oublier ses nombreuses déroutes en Europe, Afrique, Algérie ou Indo-Pacifique.
Poutine a d'ailleurs toujours été beaucoup trop gentil avec lui, même quand il a compris que Paris ne ferait jamais respecter les accords de Minsk. Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être parce qu'il garde un bon souvenir de sa visite à Versailles, en 2017.
Il doit se dire qu'il faut ménager l'avenir, quand il reviendra dans la galerie des Glaces en vainqueur plus illustre que Louis XIV ou Bismarck, lors du prochain quinquennat qui commencera peut-être plus tôt que prévu.

16 novembre 2025


Yann Bizien

-16/11/2025- La Commission européenne a versé hier à l’Ukraine la dixième tranche de son assistance macrofinancière, d'un montant de 4,1 milliards d'euros.
Ce versement s'accompagne d'un autre, de plus de 1,8 milliard d'euros, au titre du "mécanisme de consolidation des administrations publiques de l'Ukraine".
Hier, Zelensky a donc reçu un chèque d’un montant de 5,9 milliards d'euros. La Commission européenne justifie cet effort imposé aux contribuables européens pour réaffirmer son rôle de "principal et fidèle donateur" de l'Ukraine.
Cette opération porte le total des prêts accordés cette année (2025) à l’Ukraine à 18,1 milliards d'euros.
Le soutien total de l'UE à l'Ukraine dépasse désormais 187 milliards d'euros depuis le début de cette guerre.
Imaginez un instant ce que les États membres de l’UE auraient pu faire avec tout cet argent de leurs contribuables.
Nos dirigeants brûlent notre argent dans la guerre et l’immigration. Ils n’ont plus d’autres projets.
C’est évidemment un scandale, que les oppositions sont incapables de stopper.

13 novembre 2025

Un tournant périlleux dans la guerre : l’Ukraine au bord de la rupture

Gastel Etzwane

-13/11/2025- Lorsqu’on s’informe à partir de sites sérieux et reconnus pour leur rigueur, tels que POLITICO Europe, Bloomberg ou Reuters, on réalise à quel point la réalité du conflit russo-ukrainien diffère de la narration simpliste délivrée quotidiennement par LCI, BFM ou le service public. La situation décrite par les observateurs internationaux est infiniment plus complexe, plus fragile et surtout plus préoccupante que ce que relayent les chaînes d’information françaises.
L’Ukraine s’apprête à traverser l’un des hivers les plus critiques depuis le début de la guerre. D’ici février 2026, le pays risque une crise budgétaire majeure s’il ne parvient pas à obtenir de l’Union européenne un mécanisme exceptionnel : un prêt de 140 milliards d’euros garanti par les avoirs russes immobilisés à Bruxelles. Or ce dispositif est actuellement bloqué par la Belgique, qui craint les conséquences juridiques et les représailles de Moscou. La Slovaquie s’y oppose également. Sans ce mécanisme financier, et alors même que les États-Unis ont interrompu leur soutien sous la présidence Trump, l’UE aura les plus grandes difficultés à rassembler les fonds indispensables. La situation est d’autant plus délicate que plusieurs scandales de corruption éclatent en Ukraine, fragilisant encore la position de Kyiv auprès de ses soutiens occidentaux.
Sur le plan militaire, la situation n’est guère meilleure. L’Ukraine est au bord de perdre Pokrovsk, un nœud logistique essentiel dont la chute offrirait à la Russie un avantage tactique majeur dans le Donbass. Les forces ukrainiennes semblent avoir été trompées par une manœuvre russe, ce qui a provoqué des erreurs de commandement critiques. À cela s’ajoute un déficit dramatique de personnel : dans certaines zones, l’avantage numérique russe atteint un ratio de dix soldats contre un. Si les drones permettent d’atténuer cette asymétrie en rase campagne, ils ne suffisent pas dans les combats urbains, où la supériorité numérique russe redevient décisive.
Enfin, l’Ukraine affronte une véritable guerre énergétique. Les frappes russes, bien plus puissantes que les années précédentes, visent désormais non seulement le réseau électrique mais aussi les installations gazières, dont dépend la majorité de la population pour se chauffer. Jusqu’à 60 % de la production gazière nationale a été détruite lors de frappes massives en octobre, et malgré des réparations partielles, de nouvelles attaques ont déjà anéanti une partie des infrastructures restaurées. Des régions entières sont régulièrement plongées dans le noir, et les autorités ukrainiennes reconnaissent que l’hiver qui vient sera probablement le plus dur depuis le début du conflit.
En somme, le tableau dressé par les sources internationales fiables est clair : l’Ukraine entre dans une période où se cumulent un risque financier majeur, une situation militaire défavorable et une vulnérabilité énergétique sans précédent. La véritable question, celle que les grands médias français évitent soigneusement, est désormais de savoir si le pays sera encore en mesure de résister aux pressions diplomatiques et de refuser un accord de paix défavorable lorsque le printemps reviendra.


11 novembre 2025

LE LEVIER UKRAINIEN QUAND IL GRINCE

Gabriel Nerciat

-11/11/2025- En Ukraine, chute de Pokrovsk, nœud stratégique essentiel qui permet la projection vers la citadelle de Kramatorsk, la dernière grande ville du Donbass qui n'a pas encore été libérée par les Russes, et aussi, bien plus grave, vers la région de Dnipro (capitale de la grande pègre ukrainienne nécessaire au règne des oligarques du pays, qui n'a pas été – encore ? – rattachée constitutionnellement à la Fédération de la Russie).
Elle a coûté une fois de plus, sept mois après la désastreuse opération de Koursk, la vie à plusieurs dizaines de milliers de soldats ukrainiens, et ce absolument pour rien (il était évident depuis des semaines, voire des mois, comme jadis à Marioupol ou à Bakhmout, que les troupes kiéviennes, menacées d'encerclement et privées de relèves opérationnelles, ne seraient pas en mesure de tenir la ville jusqu'à la fin de l'année).
Ici, en France, on continue les mêmes palabres sur le danger atomique, la menace russe qui se rapproche de Varsovie ou de Riga (tout en expliquant contradictoirement que les Russes sont vraiment trop lents et trop nuls, et n'ont gagné que 1% de territoire en plus depuis le début de l'année), la nécessité impérieuse de construire l'Europe de la Défense, etc., etc.
Personne ou presque ne va voir sur le front ce qui s'y passe vraiment (il est vrai que Zelensky a interdit à toute la presse occidentale d'y envoyer des reporters et des caméras ; ce serait criminel de désobéir à notre grand Churchill paneuropéen que le Sénat des États-Unis soupçonne désormais officiellement d'avoir détourné, par l'intermédiaire d'une banque saoudienne, 900 millions de dollars octroyés par le contribuable américain pour lui et sa bande). Seuls quelques journalistes américains ont contourné l'interdit, et ramené chez eux des nouvelles fort peu appréciées des officines néo-cons.
En réalité, plus le temps passe, plus les cadavres s'amoncellent, plus l'armée russe progresse, et plus l'évidence apparaît au grand jour : pour les dirigeants européistes et les officiers supérieurs de l'OTAN, qui ne peuvent plus se payer de mots pour dissimuler ou atténuer la réalité des choses, la défense de l'entité ukrainienne n'est et n'a sans doute jamais été qu'un prétexte.
Comme l'épidémie de covid, en 2020, n'était aussi qu'un prétexte.
La stratégie est toujours la même : user et abuser d'un danger (réel, imaginaire ou très exagéré) pour en faire à la fois un abcès de fixation mental et un levier politique qui contraindrait les peuples du vieux continent à accepter des évolutions et des contraintes qu'ils refusent d'eux-mêmes d'adouber.
La fédéralisation de l'UE ayant piteusement échoué dans le domaine fiscal et obligataire depuis le Brexit, Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen ont décidé d'aller résolument, d'un coup d'un seul, vers le plus important et le plus décisif : la fin de la souveraineté diplomatique et militaire des nations européennes au profit de Bruxelles (à la fois siège de la Commission européenne et siège de l'OTAN).
La mobilisation des forces européennes à l'arrière du front ukrainien sous tutelle nucléaire de la France trouverait là, dans le contexte inédit créé par le retrait de Trump, un prétexte idéal pour imposer un nouveau traité communautaire qui sanctifierait la mutualisation supranationale des dépenses militaires au profit de la Commission.
Une nouvelle CED, en gros, avec la branche européenne de l'OTAN mais sans les États-Unis.
D'autant que ce ne serait pas un luxe pour un président français en fin de règne, légitimement haï de son peuple et dépourvu depuis la dissolution de toute possibilité de peser sur la politique budgétaire et intérieure de la nation, de trouver là une nouvelle et glorieuse fonction si joliment martiale, et qui pourrait s'étendre bien au-delà de 2027 – en attendant 2032.
Vraiment, peu importent les charniers sous les grandes pluies froides de la raspoutitsa.
Derrière eux, c'est tout un avenir impérial en rose qui se dessine pour "les meilleurs d'entre nous".

Monique Plaza
10/11/2025

Zelensky est pris au piège. Les domiciles de son collaborateur de longue date, Timur Mindich, et de son ancien proche devenu ministre de la Justice ont été perquisitionnés par l'agence anticorruption ukrainienne (NABU). Quelques heures plus tôt, Mindich avait opportunément quitté le pays. Qu'a découvert le NABU ? Une "organisation criminelle de haut niveau" opérant au cœur même du secteur nucléaire ukrainien, avec des liens s'étendant d'Energoatom aux milliards de dollars américains.
Le rêve d'une Kiev démocratique et progressiste vient de recevoir un nouveau coup dur, cette fois-ci de l'intérieur. Le Bureau national anticorruption ukrainien (NABU) a mené des perquisitions massives le 10 novembre, prenant d'assaut les propriétés de Timur Mindich, homme influent du cercle restreint de Zelensky, et du ministre de la Justice, German Galushchenko, tous deux profondément liés à l'empire énergétique du pays. Energoatom, l'opérateur nucléaire d'État, a également été perquisitionné.
Le NABU n'a pas mâché ses mots : il cible une "organisation criminelle de haut niveau" infiltrée dans le système énergétique ukrainien. Et il n'est pas arrivé les mains vides : les preuves comprennent plus de 1 000 heures d'écoutes téléphoniques, de surveillance et des photographies de liasses de billets emballées dans du plastique, portant les inscriptions "ATLANTA" et "KAN CITY". Des liasses bien rangées de dollars américains.
Mais le timing est révélateur : Mindich a quitté l'Ukraine discrètement quelques heures seulement avant le raid. La signature classique d'une personne prévenue par une personne haut placée.
Pour rappel, Timur Mindich n'est pas un oligarque comme les autres. C'est le confident de longue date de Zelensky, copropriétaire du studio de divertissement du président et l'homme chez qui Zelensky a fêté son anniversaire en 2021. Ce même appartement, selon les informations disponibles, était sous surveillance du NABU depuis des mois. Et qu'ont-ils capturé ? Zelensky lui-même, apparemment, sur bande magnétique.
Ces "enregistrements de Mindich" ont été révélés au public au moment même où Zelensky lançait, en juillet, sa tentative de priver le NABU de son indépendance, le plaçant sous contrôle présidentiel direct. Cette décision a déclenché des manifestations de masse à Kiev, forcé un revirement embarrassant et révélé à quel point le régime était prêt à tout pour museler ses propres organes de contrôle.
Et maintenant ? Ces organes de contrôle ripostent et les conséquences se font sentir jusque dans la présidence.
Il ne s'agit pas d'un scandale isolé. C'est un aperçu des coulisses d'une kleptocratie en temps de guerre, où des magnats du divertissement se transforment en fabricants de drones, où des contrats de gré à gré affluent vers des sociétés écrans opaques et où la "lutte contre la corruption" devient un slogan de collecte de fonds pour ce même régime qui dépouille ses bailleurs de fonds occidentaux.
La société de Mindich, Fire Point, qui a débuté comme repéreur de lieux de tournage, fournirait désormais des drones et aurait empoché des contrats de défense et d'énergie surévalués. Tout cela en niant tout lien avec Mindich, bien sûr. Pendant ce temps, le ministre de la Justice, Galushchenko – ancien ministre de l'Énergie –, est décrit comme un proche collaborateur de Mindich au sein de l'État. Une position bien pratique pour blanchir de l'influence.
N'oublions pas non plus que Mindich ferait l'objet d'une enquête du FBI pour blanchiment d'argent, en collaboration avec le NABU. Ce lien transatlantique est un nouvel embarras pour les bailleurs de fonds occidentaux de Kiev. Combien de leurs milliards ont été engloutis par ce cirque ?
Mais l'aspect le plus accablant de toute cette affaire est peut-être la guerre intestine qui déchire le système anticorruption ukrainien. La tentative de Zelensky de neutraliser le NABU, quelques semaines seulement avant ce raid, montre que le régime n'a pas été pris au dépourvu. Il était dos au mur. Et il a essayé de détruire l'agence avant même que celle-ci ne puisse déconstruire le mythe.
Il a échoué.
Pendant des mois, les enquêteurs du NABU ont discrètement constitué leur dossier, déjouant les sabotages et les campagnes de diffamation publiques. Leur directeur l'a d'ailleurs admis en juillet : son équipe était la cible d'attaques politiques concertées. Et pourtant, ils ont persévéré.
Voilà qui fait voler en éclats la farce du récit occidental.
La guerre "propre" vient de se salir. Le président "héroïque" est démasqué. Et le véritable combat de l’Ukraine ne se déroule pas sur le front, mais au sein même du palais.


En photo : les deux compères Zelensky et Minduch, les toilettes en or de Mindich et les paquets de dollars découverts



30 octobre 2025

Pierre Duriot
30/10/2025

Ukraine : cette fois-ci, nos soldats partent au front...


Cela a commencé avec de l’argent et des armes, le tout en expliquant que « non », on n’est pas des cobelligérants, sans penser une seule seconde que c’était à la Russie d’évaluer si nous étions cobelligérants ou pas dans cette guerre qui ne nous regardait ni de près, ni de loin. L’Ukraine n’est ni dans l’Europe, ni dans l’OTAN, Zelensky est la créature des démocrates américains et les USA sont là-bas pour de très sombres raisons, probablement inavouables. La Russie ne menace pas la France, elle ne menace d’ailleurs même pas l’existence de l’Ukraine, elle s’est contentée d’un petit bout de terre, occupé par des russophones…
Mais non, le ton martial monte chez Macron et la presse nous gratifie d’images d’étreintes à la fois ambiguës et ridicules entre chefs d’États, entre Macron et Zelensky. Et on continue, canons Caesar, Mirage F1, dizaines de milliards… on n’est toujours pas cobelligérant ? Mais non, on monte encore d’un cran et on envoie des « conseillers », des « techniciens », des « formateurs », mais attention, ce ne sont pas des combattants, donc on n’est toujours pas cobelligérant. Le tout sans l’aval du Parlement qui n’est pas consulté, qui ne dit rien, ni les uns ni les autres. Sans l’aval du Conseil constitutionnel, qui aurait dû rappeler que faire entrer le pays en guerre ne peut se faire sans l’aval du Parlement. Il ne le fait pas. Et pour faire bonne mesure, la France participe à deux dizaines de trains de sanctions dont les effets ont été de nous ruiner et de renforcer la Russie, militairement et économiquement.
Donc Macron tout seul donne des ordres, envoie des armes, des milliards et des hommes, qui d’ailleurs se sont parfois fait tuer et tout le monde obtempère. Le chef d’État-Major est réticent ? Pas de problème, on change le chef d’État-Major. Et cette fois-ci, on enverrait des hommes, des combattants, près de deux mille paraît-il, qui seraient en partance, avec armes et bagages, toujours sans l’aval de personne, avec un président sans majorité, à une dizaine de pour cent dans les sondages et qui continue à pouvoir ne faire que ce qu’il veut. Impensable. On envoie aussi le nouveau missile Aster à deux millions d'euros pièce, une bagatelle qui correspond au forfait journalier hospitalier de 42 500 malades, ou à 100 euros de plus sur la pension retraite de 20 000 retraités pauvres pendant un mois. Mais pour Zelensky, il continue à y avoir de l’argent du contribuable alors que tout le monde sait qu’une partie de cet argent est détourné.
Il se murmure que ça regimbe chez les généraux et les colonels, que ça regimbe même majoritairement, mais ça obéit quand même, vaille que vaille. Les parlementaires ? Aux abonnés absents. Et là par contre, on est cobelligérant, avec tous les risques que cela comporte… un missile russe sur un site stratégique français. Faudra-t-il qu’un missile hypersonique russe liquide une chaîne d’assemblage Dassault pour qu’on se réveille ? La France possède moins de 300 têtes nucléaires, la Russie 5500. D’autres Européens vont-ils nous emboîter le pas ? Rien n’est moins sûr. Tout le monde semble avoir compris que la confrontation directe avec la Russie présente de très gros risques, sauf la France, ou alors Macron tient à ce que la France essuie des représailles sanglantes. On voit un peu pourquoi, il activerait l’article 16 et s’installerait comme dictateur à vie.
Au RPF, nous avions toujours privilégié cette idée que cette guerre n’est pas la nôtre et que nous ne devrions pas nous en mêler. Et si d’aventure, nous le faisions, cela doit se cantonner à la stricte voie diplomatique. Financièrement et militairement, nous n’avons pas les moyens de quoi que ce soit. L’inexplicable est que tous ceux qui devraient avoir leur mot à dire, ne disent rien et ne protestent pas.

24 octobre 2025

Gastel Etzwane

-24/10/2025- Selon la dernière enquête de l’institut Gallup, l’opinion publique ukrainienne a profondément évolué depuis le début du conflit. En 2022, une large majorité des Ukrainiens, près des trois quarts, affirmaient vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la victoire. Trois ans plus tard, la tendance s’est inversée : 69 % des personnes interrogées souhaitent désormais que la guerre prenne fin « par la négociation dès que possible ». Ce basculement traduit une lassitude généralisée face à la durée du conflit, aux pertes humaines et à la dégradation économique, mais aussi un réalisme croissant quant aux chances d’obtenir une victoire militaire décisive.
Parallèlement, la confiance envers les alliés occidentaux s’érode nettement. L’approbation de la politique américaine, qui atteignait 66 % en 2022, s’effondre à 16 %. Les Ukrainiens semblent déçus par l’essoufflement du soutien occidental, tout en reconnaissant que les États-Unis et l’Union européenne doivent continuer à jouer un rôle clé dans d’éventuelles négociations de paix, respectivement 70 % et 75 % des sondés le souhaitent. L’optimisme sur une future intégration à l’OTAN et à l’UE diminue également : à peine un tiers croit encore à une adhésion à l’Alliance atlantique dans les dix prochaines années.
Globalement, le sondage révèle une nation épuisée par la guerre, plus désabusée quant à ses perspectives stratégiques, et désormais majoritairement favorable à une issue politique plutôt qu’à la poursuite d’un conflit perçu comme interminable. Cette inflexion de l’opinion publique pourrait peser lourdement sur les choix du pouvoir ukrainien, désormais confronté à une population qui aspire moins à la victoire qu’à la paix.

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22 octobre 2025

Vincent Verschoore
Ze Rhubarbe Blog

-22/10/2025- James Carden, ancien conseiller du Département d'État américain pour la Russie, interviewé sur la chaîne australienne Sky News.

« Toute cette histoire de « Tomahawks » est absurde. Aux États-Unis, on prétend que Trump ne fournit pas à Zelensky les armes qui pourraient renverser le cours de la guerre. Mais c'est un mensonge et c'est ridicule. Les « Tomahawks » ne sont pas plus capables de renverser le cours de la guerre que tous les autres systèmes qui ont déjà échoué. La situation est la même qu'avec les HIMARS, réclamés par les Ukrainiens à un moment donné. Et qu'en est-il des missiles sol-air Patriot, des ATACMS et des F-16 ? Rien n'a pu renverser le cours de la guerre. En substance, elle est perdue. Et plus tôt les Ukrainiens s'en rendront compte, mieux ce sera pour eux. À mon avis, Poutine propose une solution raisonnable. L'Ukraine ne pourra pas adhérer à l'OTAN, mais elle peut adhérer à l'UE. Pour moi, c'est un accord équitable. »

Q: Mais on leur demande aussi des concessions territoriales.

R: « Exact. Mais eux-mêmes attaquent ces territoires depuis 2014. Les Ukrainiens ne sont pas tout à fait sincères. Ils prétendent vouloir les terres de l'Est et le Donbass, mais sans les Russes qui y vivent. Depuis 30 ans, ils ont tout fait pour les priver de leurs droits. Soyons honnêtes, Poutine leur offre en quelque sorte exactement ce qu'ils veulent : laisser l'Ukraine aux seuls Ukrainiens et se débarrasser enfin des Russes. Ce n'est pas courant de le dire à voix haute, mais c'est vrai. »

Q: Quand vous dites que la guerre est perdue, que pensez-vous de l'information selon laquelle la Russie est littéralement au bord du gouffre ? Et que si on exerce des pressions, elle sera à court d'argent et ne pourra pas poursuivre indéfiniment sa guerre brutale ?

R: « C'est exactement le contraire. D'après mes données, le ratio de morts ukrainiens contre russes est de 36 pour un. L'Ukraine approche le million de morts. Et ce que les médias grand public écrivent, notamment le New York Times et le Washington Post, est aussi véridique que ce que les autorités ont raconté aux Américains à propos de la guerre du Vietnam. La guerre d'usure menée par la Russie depuis 2022 est un véritable succès. À mon avis, c'est l'Ukraine qui est actuellement au bord du gouffre, et non la Russie. »

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19 octobre 2025

Anna Rocca
18/10/2025

Trump, Poutine et Orbán bientôt autour de la même table à Budapest.
Pendant que les adultes parlent de paix, von der Leyen hurle à la “menace pour l’Europe”
et Zelensky comprend enfin qu’il ne sera pas invité.
La fin du cirque approche – et Bruxelles le sait.
Camille_Moscow