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16 avril 2025

Valérie Boivin

-6/4/2025- Face aux dernières annonces militaires, je partage ici mes réflexions et surtout les interrogations que beaucoup d’entre nous ressentent en ce moment…
Ce n’est pas notre guerre.
Le Chef d’état-major des armées françaises s’est rendu à Kyiv, aux côtés de son homologue britannique, pour rencontrer le président Zelensky et les responsables militaires ukrainiens.
Trois objectifs ont été annoncés :
1. Maintenir un soutien militaire solide à l’Ukraine pour continuer le combat.
2. Préparer la reconstruction et la transformation de l’armée ukrainienne sur le long terme.
3. Discuter d’une coalition internationale, France et Royaume-Uni en tête, pour soutenir l’Ukraine, notamment après un cessez-le-feu.
Officiellement, il s’agit de garantir une paix durable en Europe.
Mais beaucoup de Français s’interrogent : jusqu’où irons-nous ?
Il faut être lucide : ce choix n’est pas celui de la majorité des citoyens. C’est un choix politique, porté par Emmanuel Macron et par une partie des dirigeants européens – mais pas par tous.
Et surtout, ce n’est pas la volonté du peuple français, qui dans sa grande majorité ne veut pas d’une escalade militaire.
Que l’Europe se protège, oui. Qu’elle renforce sa sécurité face aux menaces extérieures, oui. Mais s’engager plus avant dans ce conflit, au point d’envisager l’envoi de troupes, beaucoup s’y opposent fermement.
Cette inquiétude est partagée, profonde, et légitime.
Parce que derrière les discours diplomatiques et les grandes déclarations, ce sont des vies qui sont en jeu. Des familles, des militaires, des citoyens inquiets pour l’avenir de notre pays et de l’Europe.
Restons vigilants. Car ce qui se joue dépasse largement le cadre de l’Ukraine, et concerne directement la paix et la sécurité de tous les Européens.

14 avril 2025

Xavier Azalbert, France-Soir
7/4/2025

Plan de paix en Ukraine : le partage du gâteau


EDITO : On pourrait parfaitement résumer le traitement de ce sujet, en circonscrivant l'analyse à seulement ces deux mots : « America first. » Le siphonnage de la richesse européenne (tous les pays membres de l'Union européenne et ceux du Royaume-Uni) au profit des Américains.

Comment ? Grâce aux agents politiques à leur solde que les Américains ont placés à la tête de ces divers pays (Emmanuel Macron en tête) et des institutions européennes.

L'Union européenne a craché au bassinet, avec l'argent des citoyens européens, mais elle n'aura que peu en retour.

Donald Trump l’a d’ailleurs fait savoir sans qu’aucun d’eux ne s’y oppose véritablement, autrement que par leur blabla habituel de larbins. La Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé un plan d’aide prolongée à l’Ukraine, dont le montant évoqué atteint des dizaines de milliards d’euros – bien loin des 800 milliards parfois cités de manière exagérée. Un prêt qui constitue un nouvel impôt différé dont les citoyens européens devront s’acquitter, qu’ils le veuillent ou non, contraints et forcés par des politiciens perçus comme traîtres à leurs intérêts. Ces derniers mènent les peuples à leur perte contre leur volonté, en application d’un Traité de Lisbonne que les citoyens ont massivement rejeté par référendum en 2005, en France.

En fait, quelque part, ils ne font que poursuivre une dynamique historique, excepté toutefois pour les civils ukrainiens. Certains rappellent que l’Allemagne exsangue d’entre-deux-guerres fut financée par des banques privées américaines et britanniques, contribuant à l’ascension d’Adolf Hitler.


« Il y a deux manières de conquérir et d'asservir une nation.
L'une est par les armes, l'autre par la dette. »
(John Adams, Président des États-Unis de 1797 à 1801)

Les « libérateurs » américains seraient venus en 1944 récupérer les bénéfices, tout en faisant payer aux Français un lourd tribut en or. Une prétendue libération perçue ici comme une occupation, à laquelle le Général de Gaulle, devenu Président, mit un terme en 1966, en sortant la France du commandement intégré de l’OTAN.

Hélas, près de 60 ans plus tard, nous serions revenus à un état proche de celui de l’après-1944, en attente d’un nouveau Yalta. Le partage du monde 2.0 auquel nous allons assister de nouveau impuissants, comme en février 1945, avec cette différence cependant : les protagonistes ne seront plus l’Angleterre, la Russie et les États-Unis, mais la Chine, la Russie et les États-Unis.

Oui. C’est ce trio infernal ainsi modifié qui va se partager le gâteau : les ressources de la planète.

D'ailleurs, c'est également en grande partie dans les poches des Américains que vont finir les milliards d'euros du plan de prolongement de l'aide européenne à l'Ukraine décidé par Ursula von der Leyen. En effet, hormis les quelques rares fleurons de l'industrie européenne de l'armement encore valide (comme Dassault), qui du coup vont avoir leur petite part du gâteau, dès lors qu'à part ces rares fleurons l'Union européenne est entièrement dépendante de l'industrie américaine dans ce domaine, effectivement, ce sont les États-Unis qui vont se goinfrer. Se tailler la part du lion sur ces milliards d'impôts différés « empruntés » pour ne pas dire extorqués aux peuples européens par Ursula von der Leyen & Cie.

Angéline Furet, député européen qui siège à la commission budget l’explique dans cette vidéo (à compter de 14mn23).

Une petite précision concernant les trois géants du 21ème siècle qui vont se partager le gâteau planétaire : Chine, Russie et États-Unis.

Si ce nouveau Yalta peut intervenir, c’est parce que la Chine et la Russie sont en capacité de l’imposer aux États-Unis. La Chine, parce que l’industrie américaine – et donc son économie – dépend fortement des composants électroniques chinois, et parce qu’elle représente un marché clé pour la production américaine, avec une armée rivalisant avec celle des États-Unis, voire plus puissante.

Concernant la Russie, cet avantage est encore plus marqué. L’issue de la guerre en Ukraine semble pencher en sa faveur, une hypothèse que certains Américains pourraient partager vu la résilience russe. La guerre économique (sanctions) et sociétale (infiltration du libéralisme et du wokisme) s’est soldée par un échec occidental : la Russie est économiquement robuste, socialement unie et attachée à ses traditions.

Eh oui ! La Russie, plus grand pays du monde, a des frontières immenses, notamment maritimes dans l’Arctique. Sa zone économique exclusive est colossale, un fait reconnu par le droit international.

Il n’y a pas à discuter !

De plus, les évolutions climatiques y libèrent des ressources énergétiques gigantesques, rendues exploitables par ces changements. C’est pourquoi les États-Unis, sous influence globaliste avec Biden, Obama et Soros, et leurs vassaux d’une Union européenne alignée, ont provoqué la Russie. L’avancée de l’OTAN vers l’Est depuis 1992, en contradiction avec des engagements passés, a culminé avec l’Ukraine, poussant la Russie à réagir en février 2022 avec son opération militaire spéciale, aujourd’hui en phase avancée.

Ces « gentils » occidentaux cherchaient un prétexte pour affaiblir la Russie et s’approprier ses richesses. Mais la peau de l’ours russe est dure à prendre, et l’avoir vendue avant de l’avoir tué fut une erreur monumentale.

C’est pourquoi les États-Unis de Donald Trump se tournent vers une autre proie : le Groenland.

C’est la cible idéale. La Russie pourrait la leur laisser, tant que les États-Unis la laissent exploiter ses propres richesses tranquillement – et les vendre ! Ce n’est pas son problème, mais celui du Danemark, à qui le Groenland appartient juridiquement. Et, le peuple russe, profitant de cette manne énergétique, s’en satisfera très certainement ! (1)

Enfin, sur ces évolutions climatiques : elles n’ont rien à voir avec le CO2 anthropique, selon Claude Sponem, professeur de physique français, mais avec l’affaissement du champ magnétique terrestre depuis la fin du XIXème siècle. Cet affaissement, rapide, réduit notre protection contre les rayons cosmiques, favorisant la formation de nuages plus denses, qui entravent le refroidissement nocturne de la Terre. Associé au déplacement accéléré du pôle magnétique nord, cela explique la sensibilité accrue de l’Arctique. À l’inverse, en Antarctique, la banquise s’épaissit.

En guise de conclusion : c’est l’équilibre naturel des choses, régi par les lois universelles de la physique, opéré par une force titanesque. Face à elle, l’activité humaine, même avec tout l’arsenal nucléaire mondial, reste un pet de mouche sur le dos d’un éléphant.

1) En effet, outre la manne financière énorme, que la vente à l'étranger de ses richesses énergétiques procure à la Russie, Vladimir Poutine semble les utiliser en une part substantielle pour son peuple, et dans une société relativement plus saine que LGBTQI / WOKE.

https://edition.francesoir.fr/opinions-editos/plan-de-paix-en-ukraine-le-partage-du-gateau

10 avril 2025

STRATPOL
10/4/2025

L’épuisement de l’Ukraine ouvre de nouvelles perspectives à la Russie et menace la cohésion de l’Europe

Hervé Carresse, colonel à la retraite de l’armée française et décoré de la Légion d’honneur, ainsi que de l’Ordre national du Mérite, a livré une analyse détaillée des perspectives de paix en Ukraine, des positions des principaux acteurs et des conséquences du conflit pour l’Occident.

Selon lui, l’Ukraine montre des signes d’épuisement face à une stratégie russe d’usure qui pourrait, si la guerre se prolonge, permettre à Moscou de s’emparer de villes majeures comme Kharkiv et Odessa. Il avertit qu’une défaite occidentale en Ukraine pourrait entraîner une transformation profonde de l’Union européenne.

Carresse souligne que la Russie applique une stratégie d’épuisement systématique contre l’Ukraine, touchant les domaines militaire, économique et énergétique. « Dès le début du conflit, nous avons vu que la Russie misait sur l’usure de l’Ukraine, » explique-t-il.

« Aujourd’hui, cet épuisement est évident : les ressources humaines et militaires s’amenuisent, le moral de la société ukrainienne décline. »

Il note également que l’économie russe, loin de plier sous les sanctions, s’est adaptée et militarise, affichant un taux de croissance supérieur à celui de nombreux pays européens. « Les sanctions se sont retournées contre l’UE, » ajoute-t-il, pointant du doigt une Europe affaiblie par ses propres mesures.

L’Ukraine, principale victime de cette guerre d’usure, voit ses rangs se clairsemer. Carresse rapporte une augmentation des désertions au sein de l’armée ukrainienne et des difficultés croissantes à mobiliser la population.

L’opération russe dans la région de Koursk, qualifiée de « victorieuse » par le colonel, a marqué un tournant : « L’Ukraine a dû capituler presque totalement dans cette zone, abandonnant ses positions. Elle comptait sur Koursk pour renforcer sa position dans les négociations, mais cet espoir s’est effondré. »

L’expert salue l’intérêt accru de l’administration Trump pour une résolution du conflit, un sentiment partagé selon lui par les peuples américain et européen.

Toutefois, il estime que la Russie n’a pas d’urgence à négocier. « Moscou atteindra ses objectifs avant de s’asseoir à la table des discussions, » prédit-il. Les négociations, impliquant territoires, sécurité et économie, devront inclure les États-Unis et l’Europe.

Sur la sécurité, Carresse précise : « La Russie exige une nouvelle architecture en Europe. » Quant à Volodymyr Zelensky, il redoute les pourparlers : « La paix avec la Russie menace son avenir politique et sa sécurité physique, en raison de l’influence persistante des néo-nazis en Ukraine, » affirme le colonel.

Si le conflit perdure, Carresse envisage une avancée russe significative. « La Russie pourrait prendre Kharkiv et Odessa, cette dernière étant cruciale pour ses ambitions stratégiques, » déclare-t-il.

Il ajoute que les Européens, affectés économiquement, auraient intérêt à renouer une coopération énergétique avec Moscou, mais leurs dirigeants n’agissent pas encore en ce sens.

Sur le plan militaire, Carresse juge improbable une intervention massive de l’UE. « Il n’y a pas de position unifiée au sein de l’Union, » explique-t-il. « Des pays comme la Slovaquie, la Hongrie ou l’Italie s’opposent à l’envoi de troupes. »

Il ironise sur l’idée de déployer quelques milliers de soldats sur une ligne de front de 2000 kilomètres : « Cela prêterait à sourire. » Il rappelle que la Russie considérerait toute force européenne comme hostile, un risque que peu de nations sont prêtes à prendre.

Une défaite occidentale en Ukraine aurait des répercussions majeures, selon Carresse. « L’UE, qui n’est pas un acteur géopolitique, mais économique, se retrouverait à un tournant, » analyse-t-il. « Elle devra choisir entre fédéralisme et confédération, dans un moment de grande fragilité. »

Il critique les initiatives de leaders comme Emmanuel Macron, estimant qu’elles mènent à l’échec face à des divergences internes croissantes.

En conclusion, Carresse prédit une issue douloureuse pour Kiev et ses alliés. « L’Ukraine et l’Occident sortiront perdants de ce conflit, » affirme-t-il. « Les Européens veulent une fédération, mais les contradictions entre États persistent. Ce qui émergera sera une confédération redessinée, marquée par les conséquences de cette guerre pendant des années. »


1 avril 2025

Radu Portocala

-30/3/2025- À la politique internationale inepte de Biden s’est substitué ces deux derniers mois la politique internationale abracadabrante de Trump. C’est un changement, certes, mais il n’est pas aisé d’y voir un gain. Ni pour lui, ni pour l’Amérique, ni pour les autres. Il pratique ce qu’on pourrait appeler une diplomatie du caprice, une alternance permanente entre menaces et assurances, un fatras dont les enthousiastes assurent qu’il est calculé. Tout cela, pour l’instant, sans aucun bénéfice pour qui que ce soit.
Pour ce qui est de l’Ukraine, nous nous souvenons, bien entendu, de la fermeté de son plan : la paix en 24 heures. Cela fait 1656 heures (au moment où ces lignes sont écrites) qu’il exerce le pouvoir et la paix est loin, très loin d’être acquise.
Piètre psychologue, il ne s’est pas rendu compte que ses sorties agressives lors de la discussion avec Zelensky n’allaient pas nécessairement anéantir son interlocuteur, mais qu’elles risquaient, au contraire, de la braquer contre la prétention américaine d’imposer ses règles. On verra dans les semaines qui viennent si, à ce moment, Trump a perdu ou non la partie. Parce que, pour l’instant, Zelensky a fait savoir qu’il n’accepte plus la médiation de Washington et qu’il préférait celle Paris et de Londres. Que l’apparemment gagnant Trump soit mis hors jeu par le certainement perdant Zelensky est une chose assez cocasse.
Non content de ce contre-exploit, Trump a décidé d’agresser aussi et de menacer Poutine. Et de s’en vanter, en plus, comme d’un bon exploit.
Pousser Zelensky dans les bras de Macron et de Starmer est la pire gaffe à laquelle on pouvait s’attendre de la part de Trump. Qui plus est, après avoir repris les fournitures à l’Ukraine de matériel militaire.
Trump a voulu jouer le rôle de conquistador. Il serait dommageable pour tout le monde que, par erreur, il jouait celui du matamore.

28 mars 2025

FAUTEURS DE GUERRE, MAIS À CRÉDIT

Gabriel Nerciat

-28/3/2025- Plus les sommets européens, OTAN-1 ou franco-britanniques se succèdent, et plus il apparaît de plus en plus évident qu'ils n'ont qu'un seul but : non pas tellement aider l'Ukraine à poursuivre son effort de guerre (c'est parfaitement hors de nos moyens, étant donné l'état économique présent de la France, du Royaume-Uni, de l'Italie et même de l'Allemagne, ainsi que des moyens militaires et satellitaires nuls ou dérisoires dont nous disposons), mais avant tout torpiller les négociations de paix entreprises par Donald Trump depuis son arrivée à la Maison Blanche.
Car il est évident pour tout le monde que la Russie n'acceptera aucune forme de trêve, a fortiori d'accord d'armistice avec Kiev, si l'une ou l'autre s'annoncent comme des préalables à une future occupation de l'Ukraine centrale par des troupes militaires de l'OTAN (il ne faut jamais se lasser de répéter que l'impérialisme aujourd'hui est à Bruxelles, siège de l'UE et de l'OTAN, bien plus qu'à Moscou, qui dans le Donbass ne fait rien d'autre que récupérer son bien, comme la France à Strasbourg et à Metz en 1919).
Cette seule perspective, que Macron et Starmer promettent sans avoir d'ailleurs les capacités de la mettre en oeuvre, suffit à rendre impossible l'élaboration de tout futur traité de paix ainsi que toute nouvelle architecture de sécurité en Europe (ce que Poutine n'a cessé de proposer aux Européens depuis les accords de Minsk, et même depuis le conflit géorgien de 2008).
Contrairement à ce qu'on entend dire partout, Donald Trump, quels que soient par ailleurs ses défauts ou sa précipitation, est beaucoup plus réaliste et même beaucoup plus conscient des besoins réels de l'Europe que l'essentiel des chefs de gouvernement européens.
Lesquels, furieux d'être mis devant leurs responsabilités par le suzerain agacé d'outre-Atlantique, continuent à fantasmer une improbable invasion russe de la Pologne et de l'Allemagne pour justifier une politique aussi irrationnelle que risquée (voire, chez Macron, purement cynique : il veut créer une défense militaire européenne intégrée en lieu et place de l'OTAN, en offrant contre rien la protection de la dissuasion nucléaire française à Berlin, Varsovie ou Vilnius en remplacement du parapluie américain).
Plus malin que ne le croient les demi-habiles européistes, Trump sait très bien que cette guerre, provoquée par les administrations néo-conservatrices de Washington, Varsovie et l'insupportable protectorat kiévien, nuit aux intérêts de l'Occident bien plus qu'elle ne les sert. Il sait aussi, sûrement, qui a armé le bras du tueur qui a tenté de le liquider pendant qu'il jouait au golf en Floride avant l'élection présidentielle américaine.
Dès lors, comme il l'a toujours dit, il voudrait aujourd'hui mettre fin au conflit, alors que pour les partisans européistes de l'atlantisme agonisant ce dernier est devenu comme une ultime rente de survie.
Je ne crois pas qu'un Macron ou un Merz (Starmer, lui, a l'air assez passablement arrogant et abruti) soient suffisamment idiots pour s'illusionner sur les chances d'une future victoire de Kiev sur Moscou.
Mais ils ont besoin que l'Ukraine se vide, pendant encore un an ou deux, de ses hommes et de son sang pour maintenir en vie le projet délirant et utopique qui les meut.
Ce ne sont même pas des profiteurs de guerre, car ils n'en tireront rien.
C'est bien pire que cela : ils sont devenus des fauteurs de guerre à crédit, des usuriers de la mise à mort de l'Ukraine.
Et les peuples européens le seront aussi, s'ils approuvent et encouragent les projets meurtriers qu'ils mettent en scène depuis deux mois sous les lampions.

22 mars 2025

Yann Bizien

- 22/3/2025 - Je viens de publier rapidement ce commentaire sur la page Facebook du chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard, qui doit pouvoir "entendre directement la voix du peuple" :
Mon général,
Nous ne sommes ni dans le contexte de 1938, ni dans celui de 1939. Les dirigeants européens font une erreur politique et stratégique majeure dans cette guerre par "procuration" à l'est de notre continent dont la cause originelle reste l'expansion ostentatoire et incessante de l'OTAN vers les frontières russes.
Poutine nous avait tous prévenus qu'il pouvait réagir si l'OTAN allait trop loin dans son processus d'élargissement. Il n'a pas surpris ceux qui le suivaient attentivement depuis le sommet de l'OTAN à Budapest.
En planifiant aujourd'hui le "réarmement" de l'Ukraine et le déploiement de troupes otano-européennes à la porte de la Russie, vous allez recréer les conditions identiques de la guerre déclenchée en février 2022, les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets.
Il y a dans la pensée actuelle de nos dirigeants une panique, une obsession, une absurdité, qui inquiètent beaucoup.
Il faut bien sûr réarmer la France sans nous soumettre aux conditions du "Livre blanc" rédigé par des technocrates et validé dans l'urgence par des Commissaires non élus et sans légitimité démocratique, que nous ne verrons jamais près de chez nous.
Mais ne vous laissez pas entraîner dans la logique dangereuse de Zelensky qui n'attend qu'une chose : nous entraîner physiquement dans ce conflit pour que la Russie fasse tomber le premier soldat européen.
Prenez par ailleurs bien conscience que la France d'aujourd'hui n'est plus celle de notre grand-père en 1914, ni celle de nos parents en 1940.
Celle de jadis, paysanne, patriote, pouvait se mobiliser entièrement pour la guerre et pour la Patrie.
Celle d'aujourd'hui est surendettée, en faillite, déclassée, ensauvagée, décivilisée, envahie (par 600 000 à 900 000 clandestins), divisée, fracturée, enfoncée dans la corruption liée aux trafics, dans son délitement et son pourrissement, en voie d'islamisation et menacée gravement tous les jours de l'intérieur.
Il y a donc un immense travail intérieur de remise en ordre qui n'est toujours pas engagé faute, principalement, de courage et à cause de trop nombreux remparts idéologiques.
Le plus important, mon général, et le plus urgent, c'est la France, en perdition, pas l'Ukraine. D'ailleurs, la plus grande arnaque de la propagande occidentale, depuis février 2022, c'est de se prétendre patriote au titre du soutien à l'Ukraine. C'est une arnaque grotesque ! Notre patriotisme doit aller tout entier à la France submergée, oubliée, négligée et abandonnée par les européistes, les multiculturalistes, les immigrationnistes et les mondialistes aujourd'hui dans une fuite en avant coupable vers l'Europe fédérale, donc le sabotage de notre souveraineté nationale !
Tout ceci va bien trop loin.

12 mars 2025

Régis de Castelnau

Rubrique : shame on you

« Camarade Sergueï Viktorovitch Lavrov, nous avons un appel du secrétaire d’État américain Marco Rubio.
– Je vais le prendre, passez-le-moi.
– Bonjour Monsieur le ministre, je vous appelle après la négociation que nous avons menée à Djeddah avec la délégation ukrainienne. Nous nous sommes mis d’accord avec eux pour faire à la Russie la proposition suivante : vous acceptez un cessez-le-feu, une trêve quoi, sur l’ensemble de la ligne de front pour un mois. Nous reprenons toutes les livraisons militaires à l’Ukraine et rétablissons leur accès aux systèmes électroniques satellitaires, d’ISR et de ciblage de leurs frappes. Et dans un mois, on commence les vraies négociations sur un traité de paix.
– Si je comprends bien, cher Monsieur Rubio, alors que nous sommes en train d’écraser l’armée ukrainienne, vous nous proposez de lui donner un répit pour qu’elle puisse souffler, se rééquiper, se réorganiser et être, avec votre soutien, à nouveau d’attaque dans un mois. Vous ne prenez aucun engagement aujourd’hui sur le contenu des négociations et en particulier sur les propositions régulièrement rappelées par Vladimir Poutine. Donc cette proposition de trêve n’engage ni les États-Unis, ni l’Ukraine sur la suite du conflit. Vous connaissez Monsieur le secrétaire d’État, mon souhait de toujours respecter les usages en gardant aux rapports diplomatiques la courtoisie nécessaire. Mais là, je vais me permettre une familiarité en vous demandant si vous n’êtes pas en train de vous foutre de ma gueule ?
–  Ah oui mais non, pas du tout ! C’est bien une proposition de paix que nous formulons. Il ne s’agit pas dans notre esprit de permettre à l’Ukraine de récupérer pour éventuellement reprendre les hostilités. J’ai l’impression que vous n’avez pas confiance. En tout cas, désormais dans le processus de paix que nous avons initié, « la balle est dans votre camp ».
– « La balle est dans votre camp », pour une offre de cessez-le-feu c’est amusant. Permettez-moi cependant de vous rappeler que dans notre arsenal nous avons autre chose que des balles. Malheureusement je regrette, mais votre proposition n’en est pas une. Tout d’abord le fait que tous les excités bellicistes européens qui nous déclarent la guerre à longueur de communiqué, d’émissions et des colonnes, la reprennent mot pour mot, vous en conviendrez, n’est pas très bon signe. Ensuite, vous parlez de confiance. Bizarrement, Monsieur le secrétaire d’État, nous ne vous en faisons aucune. (...).

UKRAINE, LE PIÈGE AUTOUR DU NŒUD GORDIEN

Gabriel Nerciat

- 12/3/2025 - Toujours amusant, de voir les euro-atlantistes en panique morale, comme ils disent, reprendre espoir au moindre souffle de vent qui semble aller dans leur sens.
L'issue apparemment positive des négociations ouvertes à Djeddah hier entre Marco Rubio, Mike Walz et les émissaires de Zelensky, qui a permis le rétablissement de l'aide satellitaire de Washington à Kiev en échange de l'acceptation d'un éventuel cessez-le-feu d'un mois, semble leur redonner du baume au cœur, à ces pleureuses.
Pourtant, on se demande bien pourquoi car sur le fond, rien n'a vraiment changé : Trump reste inflexible sur les trois points qu'il veut imposer à Kiev depuis le début de son retour à la Maison Blanche ; à savoir l'absence de toute garantie de sécurité militaire de la part de Washington dans le cas d'un accord d'armistice, le refus catégorique de voir l'Ukraine entrer dans l'OTAN, et l'accord sur les minerais.
Il est difficile d'anticiper quelle sera la réponse de Poutine, qui va sans doute essayer de gagner du temps ou faire une contre-proposition alternative.
Mais l'idée de la trêve, ou du cessez-le-feu, contrairement à ce que j'entends partout depuis hier soir, ne lui est pas forcément nuisible, à condition bien sûr qu'elle n'intervienne pas avant la fin de la bataille de Koursk (nouvelle victoire russe émérite après Marioupol, Melitopol, Enerhodar, Izioum, Marinka, Azovstal, Bakhmout et tant d'autres, mais qui cette fois restera dans les annales de l'histoire militaire comme la plus grande et la plus criminelle connerie stratégique de tous les temps).
Car si les armes se taisent pendant un mois ou plus, Trump sera en mesure d'imposer à Zelensky de nouvelles élections présidentielles (qu'il refuse d'organiser depuis un an en faisant interner ses opposants), dans un contexte de déroute absolue.
Ce qui sera à la fois l'occasion de vérifier si la propagande intensive propagée sur les médias assermentés de l'Occident depuis trois ans repose sur quelque chose de solide ou non, et surtout si la majorité des Ukrainiens toujours présents en Ukraine est vraiment aussi unanime que toutes les p.tains hystériques de l'extrême-centre européiste à souhaiter la poursuite de la guerre totale jusqu'au dernier de leurs hommes valides.
Car il est bien un point, à mon avis, sur lequel Poutine et Trump se sont mis d'accord : tant que Zelensky sera au pouvoir à Kiev, aucune perspective de paix ne sera possible.
Les crimes de guerre caractérisés qu'il a perpétrés avant-hier soir à Moscou (sans doute dans l'intention de faire avorter les futures négociations avec le Kremlin) de même que le maintien de ses positions les plus maximalistes à Djeddah et ses réticences à soutenir véritablement la trêve négociée, le démontrent une fois de plus.
Ce Richard III mâtiné de Triboulet, que la propagande atlantiste a transformé en Churchill de café-concert, reste le principal nœud gordien qui empêche tout règlement crédible.
Or, le nœud gordien, on sait depuis Plutarque qu'il faut le trancher.
Celui qui a le courage de le faire peut seul revendiquer l'héritage impérial d'Alexandre.
Aussi l'offre de Trump est-elle peut-être un piège, et il est probable que le dictateur sanglant de Kiev, échaudé depuis sa correction humiliante dans le bureau ovale, l'a compris dès qu'elle lui a été proposée.

5 mars 2025

UN MARDI GRAS À PERPÉTUITÉ

Gabriel Nerciat

- 5/3/2025 - Toujours aussi faux, prétentieux et sournois, notre Président.
La prochaine fois, il devrait faire carrément ses allocutions foireuses en anglais puisque, visiblement, c'est à Donald Trump qu'il voulait s'adresser et pas aux Français dont il se moque éperdument (mais il est vrai que ce n'est pas une nouveauté).
Trump veut faire la paix ? Lui veut continuer la guerre (avec l'argent des contribuables de l'UE et le sang des Ukrainiens).
Trump aimerait se réconcilier avec Poutine ? Lui nous annonce une guerre de Cent Ans contre la Russie, nouvelle URSS qui s'apprête à gober la Pologne et l'Allemagne sauf si l'on crée une armée européenne.
Trump veut se débarrasser de Zelensky ou le tenir en muselière ? Lui n'envisage pas un avenir européen sans la promotion du pétomane sanglant en costume de Ninja.
Trump ne veut pas vraiment d'une présence militaire française et britannique en Ukraine, car il sait que ce serait aux yeux de Moscou un motif pour refuser toute négociation de paix ? Macron, lui, nous l'annonce déjà triomphalement, alors même qu'aucun traité n'est encore signé et que Trump n'entend pas lui demander son avis pour élaborer le contenu de l'accord ou négocier quoi que ce soit.
Trump ne veut pas garantir quelque forme de sécurité collective que ce soit vis-à-vis de Kiev ? Macron croit encore qu'il va réussir à le faire changer d'avis en partageant un chewing-gum.
Trump veut défendre la liberté d'expression et la souveraineté des peuples historiques ? Macron applaudit au coup d'État que l'UE a laissé perpétrer en Roumanie et à la censure institutionnalisée des réseaux sociaux et des chaînes de télévision privées.
Etc, etc.
Les Français peuvent-ils encore se laisser convaincre par ce type qui a tout échoué, menti sur l'état des comptes publics du pays, que l'Algérie humilie ostensiblement tous les jours sans qu'il fasse mine de s'en émouvoir outre mesure et qui, faute de mieux, compte désormais sur la diabolisation de la Russie ou de Poutine pour rester encore deux ans à l'Elysée ?
À la limite, ce n'est même plus une question pertinente à poser.
Demain, à Bruxelles, Giorgia Meloni, Viktor Orban, Robert Fico et même son ami Donald Tusk vont l'envoyer dans les cordes, en lui faisant comprendre, comme l'a déjà fait en partie Keir Starmer à Londres, que la dissuasion nucléaire française ne les intéresse pas et qu'il est hors de question d'envoyer des troupes en Ukraine.
Mais pendant 24 heures, il se sera fait plaisir, et aura sûrement ravi tous les imbéciles de droite ou de gauche qui se donnent des frissons depuis deux semaines en se disant que nous sommes en 1938, à la veille des accords de Munich et de l'invasion de la Tchécoslovaquie par les armées d'Hitler.
Après tout, à un jour près, on était encore dans mardi gras. Le carnaval est de rigueur à l'Elysée, tous les jours que Dieu fait depuis 2017.
Comment lui a-t-il dit, Trump, dans le Bureau ovale ?
"Ce gars est un petit malin".
Pas si malin que ça, en fait.
Ses tours commencent à lasser. Il est vraiment temps qu'il parte.

4 mars 2025

Marc Amblard

UNE GUERRE SUR DEUX FRONTS

Gabriel Nerciat

- 4/3/2025 - Raphaël Glucksmann dit BHL le Jeune, nouveau Byron de ce début de millénaire, a demandé aux courageux bourgeois bohèmes qui ont voté pour lui aux dernières élections européennes de constituer séance tenante des Brigades internationales du VIIe arrondissement de Paris pour aller combattre dans le Donbass aux côtés des Ukrainiens abandonnés par l'ignoble et illibérale Amérique de Trump.
Lors du meeting qu'il a organisé devant l'esplanade des Invalides, face à deux cents personnes, les membres de son fan club lui ont répondu qu'ils étaient d'accord mais n'accepteraient de monter au front qu'avec des chars à batterie électrique.
Mais pas des chars Tesla, ont-ils précisé avec véhémence.
Il faut combattre jusqu'au bout le nouvel Hitler slave, mais aussi le réchauffement climatique. Pas l'un sans l'autre, ont-ils conclu avant de regagner leurs foyers ; l'un avec l'autre.
Taciturne, Raphaël est rentré chez lui à pied. Son ami Christophe Dechavanne n'était pas en mesure de le ramener en voiture.

3 mars 2025

POURQUOI LES DIRIGEANTS EUROPÉENS S’OPPOSENT MAJORITAIREMENT À LA PAIX EN UKRAINE ?

Marc Amblard

- 3/3/2025 - Nous sommes nombreux à nous interroger sur les raisons qui poussent l’Union européenne à rejeter les négociations russo-ukrainiennes et partant, à éviter les solutions d'apaisement, à commencer par celles proposées Outre-Atlantique.
Pour faire court et simple, on peut exposer trois raisons majeures.
Raison 1 – Le bouc émissaire
Les politiciens imputeront toujours leurs échecs à une autre entité ou à une autre personne. L’UE va s’effondrer, et ils le savent. La guerre servira de diversion pour qu’ils puissent blâmer la Russie.
Raison 2 – La conservation du pouvoir
L’expérience montre qu’en période de conflit, les dirigeants en place ont plus de chance d’être réélus. D’une part, parce que la présence d’un ennemi désigné tend à mobiliser les électeurs autour d’une figure d’autorité et d’autre part, ils sont moins enclins au changement considérant que cela pourrait amplifier les difficultés. Selon le degré de gravité, on peut même imaginer un état d’urgence qui permettrait de reporter les élections.
Raison 3 – L’attrait du billet vert
L’industrie de l’armement, principalement américaine, a besoin de guerres pour maintenir son chiffre d’affaires et les cours de bourses. À titre d’exemple, le chiffre d’affaires de la plus grande compagnie, Lockheed Martin (US) s’élevait à plus de 61 Milliards en 2023. À l’instar du lobby pharmaceutique, des budgets très importants sont alloués aux responsables politiques pour promouvoir les décisions bellicistes. Ce commerce de l’influence peut prendre différentes formes : missions d’audit lucratives, pantouflage (post mandat), conférences hautement rémunérées, avances sur droits d’auteur (ouvrages à publier…), souscription d'actions à terme… Sans compter qu'une guerre est une excellente façon de blanchir de l'argent sale.
Il existe bien sûr d’autres raisons dont certaines peuvent être légitimes. Cependant, ces trois-là sont suffisamment connues et répandues pour ne pas les ignorer. La porosité entre le monde politique et le monde des affaires n’a malheureusement cessé de s’accroître ces dernières années.

2 mars 2025

Bruno Guigue

- 2/3/2025 - Refuser d'admettre que Moscou défend la population russe du Donbass consiste à enfouir sa tête dans le sable. Loin d'être une agression, l'intervention en Ukraine relève de la "responsabilité de protéger" reconnue par l'ONU. Elle était donc non seulement inévitable, mais légitime en droit international. Au demeurant, c'est avoir une piètre opinion du peuple russe que d'imaginer qu'il aurait pu laisser massacrer ses compatriotes. En provoquant le conflit dès 2014, la folie criminelle des fans de Bandera, relayée par les Docteur Folamour de l'OTAN, a scellé par avance le sort du régime de Kiev. Dindon de la farce, Zelensky récolte ce qu'il a semé. Quant à Washington, ses apprentis-sorciers ont soutenu la clique bandériste comme la corde soutient le pendu. Mais c'est Biden qui a fait le nœud coulant. Trump, lui, se contente maintenant d'enlever le tabouret.

1 mars 2025

Idriss J. Aberkane

Donc c'est la fin de la guerre en Ukraine...

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Gérard Boyadjian

Les masques tombent... Et l'Europe s'effondre.

- 1/3/2025 - L'UE et la FRANCE sont aujourd'hui au pied du mur. Indépendamment de l'incident historique sans précédent, nous nous retrouvons dans une position de perdants absolus. La vulgarité de Trump ou les états d'âme de Zelensky ne sont PAS le sujet de fond (juste la forme).
Pour nous il s'agit de comprendre que nous ne pouvons plus continuer dans cette impasse qui nous amène à la ruine.
Ne pas l'entendre, le comprendre ou le voir relève du suicide collectif. Tout nous a démontré depuis 3 ans que la classe politique, "les experts", les généraux de plateaux télé, les éminents économistes se sont (et nous ont) "trompés".
Attachons-nous à lire le réel de la situation et non à l'idée (et l'idéal) qu'on s'en fait.
Il n'y a qu'un seul enjeu, qu'une seule véritable question qui s'impose à nous français : "Quels sont nos intérêts ? Reconsidérer notre positionnement désastreux ou continuer sur la voie choisie et empruntée depuis 3 ans ?"

vidéo de 7min 8s ↴

26 février 2025

Ze Rhubarbe Blog

- 26/2/2025 - Trump et Zelensky entérinent donc un contrat de vassalité sous les applaudissements peu nourris, il faut le dire, des euro-atlantistes qui craignent un véritable arrêt du conflit car, oui, il reste encore des Ukrainiens.
Cette signature était présentée comme un préalable à toute forme de garantie sécuritaire pour l'Ukraine, et stipule dans sa mouture finale que les ressources (notamment minières) seront gérées par une co-entreprise détenue par les US et l'Ukraine, qui aura en charge la reconstruction de l'Ukraine, et les bénéfices de toutes ces activités serviront à financer ladite sécurité (en achetant, j'imagine, du matériel militaire américain).
Ce qui s'appelle se payer sur la bête, et surtout sur le dos des Ukrainiens, mais ça on le sait depuis le début : war is business.
Reste la question de la valorisation de tout ceci, et notamment des fameuses terres rares qui semblent faire fantasmer Trump.
À en croire cet article de Bloomberg, c'est en effet un fantasme car la valorisation réelle des terres extractibles, à l'échelle mondiale, est de l'ordre de 15 milliards de dollars par an. Si l'Ukraine devait miraculeusement arriver à produire 20% de ce total, ça ne ferait que 3 milliards par an, très loin des 500 milliards prétendument visés.
Peu importe, finalement. Le grand capital US va contrôler la reconstruction et les ressources de l'Ukraine, en parallèle avec des garanties de sécurité qui restent à négocier (quid de l'Otan, quid des Européens ?), ce qui sera sans doute fait lors de la prochaine étape, la négociation de fond à venir entre Trump et Poutine.


25 février 2025

Conférence de presse Macron - Trump : Rien.

Kuzmanovic Georges

- 25/2/2025 - Avec ce voyage à Washington, Emmanuel Macron démontre une nouvelle fois son incompétence dans le domaine des relations internationales et place la France dans une position humiliante.
À Paris, Emmanuel Macron communique – si l’on peut qualifier de communication ses pitreries sur les réseaux sociaux – et proclame urbi et orbi : « Je vais dire à Donald Trump : tu ne peux pas être faible face au président Poutine. Ce n’est pas toi, ce n’est pas ta marque de fabrique. »
Comme l’écrit Stéphane Rozès : « La capacité du président Macron à dire à Washington l’inverse de ce qu’il affirmait auparavant en France et en Europe est impressionnante. On passe de “On ne négocie pas avec Poutine” à “On négocie avec Poutine à ses conditions”. »
C’est pathétique et surtout révélateur de l’incapacité d’Emmanuel Macron, comme de la plupart des leaders européens actuels, à tenir un raisonnement réaliste en géopolitique. Ils s’enferment dans un raisonnement néocon « idéaliste », désormais obsolète.
Évidemment, Emmanuel Macron n’a obtenu aucune garantie américaine de soutien à un éventuel déploiement de troupes européennes en Ukraine. À Riyad, la Russie a clairement exprimé que cela serait inacceptable. Trump, quant à lui, a surtout répondu à des questions de politique intérieure.
Pire encore, le même jour que sa visite à Washington, dans la matinée, quelques heures avant la conférence de presse, les États-Unis ont imposé un texte au Conseil de sécurité de l’ONU, voté avec la Russie et la Chine, stipulant qu’il fallait trouver un chemin vers la paix en Ukraine, sans toutefois tenir la Russie responsable du conflit ou exiger qu’elle restitue les territoires annexés – car telle est la réalité géopolitique du moment.
Plus humiliant encore, tous les amendements proposés par les quatre membres de l’UE siégeant au Conseil de sécurité (France, Slovénie, Grèce, Danemark) ainsi que par le Royaume-Uni ont été rejetés. La résolution a été adoptée par 10 voix pour, et surtout aucune contre. Alors que les Européens avaient bataillé pour obtenir des résolutions favorables à l’Ukraine et condamnant la Russie à l’Assemblée générale de l’ONU, ils se sont simplement couchés au Conseil de sécurité ! La France, comme le Royaume-Uni, aurait pu utiliser son droit de veto, mais ils n’ont rien fait, s’abstenant lâchement. En réalité, ils se sont alignés sur Trump.
La conférence de presse entre Trump et Macron n’était dès lors qu’une farce ridicule, un passage obligé et un peu gênant.
D’un côté, une hystérie communicationnelle ; de l’autre, une vassalité sans limite. Quand il s’agit de jouer les matamores, de jurer sur tous les dieux qu’on combattra la Russie (jusqu’au dernier Ukrainien), il y a foule. Mais quand il faut aligner les actes sur les déclarations, il n’y a plus personne. C’est un rare cas de tartufferie qui rabaisse la France, car tous les pays en sont témoins : la parole de la France, du Royaume-Uni et de l’Union européenne ne représente rien ! Et c’est cela, la réalité brutale de la géopolitique mondiale, comme l’a d’ailleurs déclaré avec mépris Vladimir Poutine dans sa dernière interview.
Face à cette réalité, les globalistes, les européistes et les néocons s’égosillent et sculptent de l’air chaud.
On n’a jamais vu autant de tribunes et d’émissions sur la prochaine invasion de l’Europe par la Russie – oubliant que la Russie est aussi en Europe et que, dans le même temps, ils se moquent de son armée, réduite à démonter les puces électroniques des machines à laver, à manquer de munitions ou à s’en remettre aux chameaux et aux ânes.
Ils appellent à un sursaut, à une armée européenne, certains finissant par s’inquiéter eux-mêmes à force de prononcer des inepties. Demain, ce sera la « souveraineté européenne », le « rebond européen », « l’armée européenne » et, pour les plus lucides et machiavéliques, la fédéralisation accélérée de l’Union européenne, sans même consulter ses peuples.
C’est une grande et ridicule agitation. Pourtant, il ne reste plus aux néoconservateurs, aux va-t-en-guerre et aux amis des ultranationalistes ukrainiens qu’à se rallier piteusement au suzerain américain.
Tant de morts et de destructions en Ukraine pour un résultat aussi pitoyable devraient réduire l’hubris des dirigeants européens à néant – mais il n’en est rien, ils continuent à faire les paons.
Donald Trump a donné une leçon à Emmanuel Macron, et il en donnera une autre à Keir Starmer, le Premier ministre britannique : les décisions et actions entreprises par l’administration Trump, notamment le rétablissement des relations diplomatiques avec la Russie, sont dues à l’échec du projet mégalomaniaque des néocons de saborder la Russie en menant une guerre par procuration en Ukraine.
Les néoconservateurs, qui façonnent le monde depuis 1991, sont les seuls responsables, ainsi que leurs vassaux occidentaux.
Trump est brutalement réaliste et doit faire face à deux réalités : la défaite de l’Ukraine et de l’OTAN sur le champ de bataille, et le renforcement de l’alliance russo-chinoise, qui constitue le cauchemar géopolitique américain, tel que formulé par Henry Kissinger, au point de menacer l’hégémonie du dollar dans l’économie mondiale.
La réalité de la victoire russe dans la guerre en Ukraine implique que le vainqueur dicte ses conditions : l’Ukraine sera dépecée (peut-être même au profit de la Pologne, de la Hongrie, de la Moldavie et de la Roumanie), et ce qu’il en restera sera un État fantoche failli, maintenu à bout de bras, comme l’est le Kosovo par l’UE.
Les États-Unis n’ont aucun levier ; ils s’adaptent donc à la réalité multipolaire du monde. Les Européens, eux, s’agitent, et Trump les fera payer.
Les récents événements nous donnent une leçon, amère mais nécessaire : en géopolitique, il faut être réaliste et indépendant. Il faut faire table rase des quarante dernières années et de l’approche idéologique des relations internationales qui l’accompagne.
Nous, Français, ne devons plus nous laisser entraîner dans des aventures internationales catastrophiques, embobinés par des idéologues qui nous ont servi à grand renfort de moraline, de « valeurs », de « droits de l’homme », de « bien » et de bons sentiments, les objectifs des néoconservateurs : l’hégémonie américaine sur le monde.
Le monde a changé. Il est multipolaire. La France doit retrouver son indépendance totale, en commencer par s’extraire des filets de l’Union européenne, de l’OTAN, des volontés de Washington et se préoccuper, d’abord, de ses intérêts. Bref, il faut retrouver une géopolitique gaullienne.