Translate

Affichage des articles dont le libellé est Nerciat Gabriel. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Nerciat Gabriel. Afficher tous les articles

1 mai 2023

AUCUN MUGUET N'EST TROP CHER POUR KIEV (proverbe otanien)

Gabriel Nerciat

C'est le 1er Mai, dites-donc.
Alors, par tradition et par solidarité atlantiste, on va souhaiter beaucoup de bonheur aux pauvres Ukrainiens, qui préparent, entre deux attentats de drones en Crimée et un assassinat d'écrivain à Moscou, la grande contre-offensive victorieuse du Monde libre et dégenré contre l'hydre impérialiste russe.
Sous forme de branches de muguet en or ou en diamants, l'OTAN propose fort à propos aux oligarques de Kiev des centaines de millions de dollars, des dizaines de milliards même.
Mais ils fanent vite : à peine offerts, ils ont déjà disparu.
C'est bête.
Zelensky a raison de les mettre en serre ; c'est plus prudent. Cet homme, visiblement, connaît bien la botanique.
Et puis, ne jouons pas les vierges effarouchées, surtout. Lucky Luciano aussi, le chef de la branche américaine de Cosa Nostra, s'est montré en 1943-44 un défenseur intransigeant de la démocratie libérale et de ses valeurs. Même la bonne Madame Roosevelt ne s'en formalisait pas.
Dans la vie, on fait avec ce qu'on a sous la main, n'est-il pas vrai, et la fée protectrice de l'Atlantique Nord n'est heureusement pas une fille trop bégueule (ô Hamid Karzaï et tes fleurs de pavot, ô Hashim Thaçi et tes reins d'enfants, où êtes-vous donc passés ?).
L'important, c'est que l'ancien clown pétomane de Kiev, qui a donné une seconde chance aux mauvais garçons perdus de l'ukronazisme, vive encore pleinement une année remplie de plaisirs et de projets fastueux, pour le plus grand bien de l'humanité et de sa petite famille.
Ce n'est pas sa faute quand même si, à cause de l'inflation, le muguet est devenu hors de prix.


27 avril 2023

DU SURRÉALISME EN REGIME TECHNOCRATIQUE AUTORITAIRE

Gabriel Nerciat

C'est marrant, ça : un Premier ministre qui convoque la presse (à l'Élysée, de surcroît, et pas à Matignon) pour lui dire qu'elle n'a rien à lui dire.
Sinon qu'il n'y aura finalement pas, dans les mois qui viennent, la loi sur l'immigration que 82% des Français réclament (et que le Banquier Président lui-même annonçait il y a trois jours), alors qu'on devra bien se carrer dans le train la réforme des retraites dont 70% des Français - et 85% des actifs - ne veulent pas.
Tout compte fait, peut-être que le macronisme a été inventé pour donner une seconde jeunesse à l'esthétique d'André Breton, et démontrer que surréalisme et technocratie peuvent adéquatement fusionner, pour le plus grand déplaisir de tous.
Dans un article qui a fait grand bruit la semaine dernière, Emmanuel Todd comparait les deux systèmes de pouvoir autoritaire propres à Macron et à Poutine, en faisant remarquer que dans le cas du second ce sont les classes populaires et intermédiaires (soit les deux tiers de la nation russe) qui forment le pilier sociologique du régime poutiniste, tandis qu'en France, asservie à l'oligarchie bureaucratique de l'UE et au libre-échange global édicté par les dogmes de l'OMC, ce sont les seules classes moyennes supérieures et surtout les retraités les plus aisés qui constituent la base, de plus en plus restreinte et minoritaire, de l'autoritarisme macronien.
D'où l'impossibilité du président, privé de majorité parlementaire comme de majorité tout court, résolument fermé à toute perspective démocratique de retour aux urnes, de gouverner autrement que par la provocation systématique ou le rapport de force de plus en plus dangereux ou précaire.
Ce qui est sûr en tout cas, c'est que si la France n'a pas encore basculé dans une dictature, elle a cessé d'être depuis 2022, et sans doute déjà 2017, une véritable démocratie (les macroniens peuvent toujours faire semblant d'en rire).
La conférence de presse surréaliste donnée hier par le robot immatriculé du nom d'Elisabeth Borne n'en est que la confirmation... par l'absurde.
Les Français vont-ils endurer patiemment cette absurdité et cette confiscation éhontée de leur souveraineté en se contentant d'agiter des casseroles pendant encore quelques semaines, ou bien la montée au chaos dans l'ensemble du pays est-elle désormais inévitable ?
On va bien voir. J'ai ma petite idée.


26 avril 2023

LIMITES ET INCOMPETENCE DE L'IA

Gabriel Nerciat

Lorsque je demande à Chat GPT l'identité du Masque de Fer, cet abruti me répond qu'il n'en sait rien.
Comme je suis un Sapiens à la fois très intelligent et très érudit, ainsi que l'indique le nom de notre espèce biologique, j'essaie généreusement de le mettre sur la voie, mais le robot reste toujours bouché et m'éconduit à peine poliment.
À croire que ceux qui l'ont programmé ont commencé leur boulot il y a un bon demi-siècle, et en sont restés au film en technicolor avec Jean Marais et la délicieuse Claudine Auger, ou au livre merveilleux, mais totalement erroné, de Marcel Pagnol.
Finalement, il faut que je lui révèle moi-même l'identité de celui dont Voltaire a fait le plus célèbre prisonnier de l'histoire de France, connue de tous les historiens depuis longtemps : l'espion Eustache Dauger.
Vous croyez que cet incapable de robot se serait fendu d'un remerciement, ou même du début d'une esquisse d'un commencement d'excuse ? Rien, nada.
Même pas honte, l'androïde.
Vraiment, je suis ulcéré. Le progrès, qu'ils disent. L'homme surnuméraire, obsolescent, dépassé, évité !
Je t'en foutrais moi, de l'artificialité intelligente, R2D2. Cette machine est tout juste bonne à écrire les discours de Macron ; rien de plus.
M'est avis qu'on devrait enfermer ses programmateurs au fort de Pignerol, car leurs fariboles, je trouve, sont pires qu'un crime de lèse-majesté.


23 avril 2023

RÉFLEXIONS INTEMPESTIVES SUR LES DIX ANS DU MARIAGE GAY

Gabriel Nerciat

Si j'en crois ce que j'entends ou vois depuis ce matin dans tous les médias progressistes assermentés, qui célèbrent les dix ans du mariage gay un peu comme les bonapartistes fêtaient - solitairement - en 2005 les deux-cents ans de la bataille d'Austerlitz, le droit pour les personnes de même sexe de convoler et d'adopter des enfants est désormais considéré par l'élite éclairée de ce pays comme beaucoup plus précieux et décisif que le droit des salariés et des employés d'obtenir à 62 ans une retraite décente garantie par l'Etat après plus de quarante ans de labeur.
Je m'étonne que personne ne fasse le rapprochement entre la grande réforme des retraites de François Mitterrand en 1981 et celle de la loi Taubira sur le mariage des personnes de même sexe en 2013 : la comparaison serait, je crois, beaucoup plus éclairante qu'avec l'abolition de la peine de mort ou la loi Veil, et elle nous apprendrait pas mal de choses sur la rupture désormais consommée entre progressisme et socialisme (à ma connaissance, seul Jean-Claude Michéa jusqu'à aujourd'hui en a parlé un peu sérieusement).
Les clercs en tout cas sont ravis de voir que pratiquement tous les anciens députés et sénateurs UMP-LR qui avaient combattu la loi Taubira en 2013 aujourd'hui font amende honorable, et demandent pardon à genoux de leur ignominie passée.
Même le peu glorieux Eric Zemmour, le héros malheureux de l'union des droites, l'iconoclaste qui n'a peur de rien, nous fait savoir qu'il n'envisagerait pas de revenir sur la loi si par miracle il parvenait un jour aux affaires (parce que, n'est-ce pas, son truc à lui, c'est uniquement le Grand Remplacement, peuchère ; il n'a pas le temps de penser à autre chose).
Visiblement, il ne vient à l'idée de personne de remarquer que c'est parce que nous célébrons comme un tournant historique victorieux et indépassable le démantèlement de ce que le philosophe du droit Pierre Legendre appelait le montage normatif (et sexué) de la Raison que le reste du monde non-occidental (russe, islamique, bouddhiste, chinois, japonais, coréen, hindou) nous voue aux gémonies et nous contemple avec un mélange indiscernable de répulsion, de mépris et de dégoût.
Raison pour laquelle la question du mariage gay est en effet tout sauf anecdotique et va bien plus loin que la reconnaissance accordée par l'Etat à une minorité sexuelle parfois ou longtemps persécutée : elle engage, bien plus que la Déclaration des Droits de l'Homme ou les conceptions libérales du contrat social et de la propriété privée, la validité présente et future de l'universalisme éthique et politico-juridique dont l'Occident depuis trois siècles au moins se fait fort d'être le champion (sans rival depuis la fin de l'URSS).
C'est là où, à mon sens, les progressistes se trompent : leur victoire idéologique, au regard de ce qu'ils considèrent comme les fondements rationnels et civilisationnels du progrès, est peut-être bien en réalité une catastrophique victoire à la Pyrrhus.
C'est parce que nous avons inscrit dans le droit la rupture assumée entre la division sexuelle et l'institution du mariage ou le montage symbolique de la parenté que nous ne pourrons sans doute jamais plus nous revendiquer comme universels.
Le député LR, aujourd'hui voué aux gémonies, qui avait comparé il y a dix ans au Palais-Bourbon le mariage gay à la légalisation de l'inceste, de ce point de vue avait parfaitement touché juste : au regard des mondes culturels non occidentaux, la reconnaissance du mariage homosexuel aura exactement le même effet et comportera les mêmes conséquences qu'en aurait la levée juridique et symbolique sur le tabou suprême du mariage entre membres d'une même parenté (même si, bien sûr, au niveau des moeurs et des pratiques concrètes, homosexualité et inceste n'ont rien à voir entre eux ; qu'on ne me fasse pas dire ce que je ne dis pas et qu'on m'épargne les gros mots en "obe" en usage à L'Obs ou à Libé).
Un Renaud Camus (par exemple) pourrait à la rigueur s'en féliciter, comme sans doute avant lui Oscar Wilde, Colette ou Jean Cocteau ; mais un André Gide, un Cambacérès, un Luchino Visconti, même un Guy Hocquenghem ?
Je sais bien qu'on ne peut pas faire parler les morts, mais la question malgré tout se pose et me semble même on ne peut plus pertinente (je le dis d'autant plus librement que je n'ai pas participé il y a dix ans aux manifestations de la Manif pour tous - contrairement à certains qui s'en repentent aujourd'hui, et vont même peut-être se permettre de venir ici pour me gronder).
D'ores et déjà, la question du mariage gay et de ce qui en découle perturbe la galaxie wokiste et intersectionnelle, parce que islamo-gauchisme et hubris des minorités libertaires (déjà en rivalité entre elles) ne riment pas vraiment bien ensemble.
C'est un peu comme l'histoire du beurre et de l'argent du beurre : au bout d'un moment, il faut choisir l'un ou l'autre - et s'y tenir.
Sinon, on perd les deux en même temps.
Ganymède peut bien devenir un dieu, mais à condition de ne pas prendre la place d'Héra dans l'Olympe : Zeus, divinité volage mais conservateur prudent, était le premier à le savoir.


13 avril 2023

AVEC MACRON, CONTRE TAÏWAN ET CONTRE LES C.NS

Gabriel Nerciat

Cuivres, trompettes, hautbois.
Une fois n'est pas coutume en six ans de macronisme, l'honnêteté oblige aujourd'hui à tirer bas son chapeau en hommage au Banquier Président.
C'est la première fois en effet non seulement qu'il ne nous fait pas honte, mais (il faut bien oser le terme) qu'il nous fait infiniment plaisir.
Oh, certes, je ne me fais aucune illusion : Emmanuel Macron n'est sûrement pas devenu gaulliste sous le coup d'une soudaine illumination nocturne comme Pascal est devenu, ou redevenu, chrétien pendant la nuit de feu de son Mémorial.
Comme tous les hommes d'État liés à certains milieux d'affaires et attachés au maintien de la mondialisation économique, il sait qu'un certain nombre de grandes entreprises multinationales françaises (dont celles dirigées par son ami et mécène Bernard Arnault) ont impérativement besoin, dans les temps difficiles que traverse l'économie européenne depuis deux ans, de demeurer présentes sur le marché chinois, qui est désormais le premier du monde.
Mais il n'empêche : sa sortie sur Taïwan et sa façon cinglante de stigmatiser, sous le nez même de l'effroyable Ursula von der Leyen (qu'il a emmenée en Chine un peu comme un grand bourgeois balzacien ou jamesien exhiberait dans un cercle aristocratique une parente pauvre avide de recueillir son héritage), le panurgisme du "suivisme" des dirigeants européens atlantistes sont absolument remarquables et fort bienvenues, surtout au moment précis où la marine chinoise lance des manoeuvres impressionnantes autour de l'île séparatiste qui a cru malin de décréter un embargo sur ses semi-conducteurs.
Cela est d'autant plus jouissif et inattendu que Macron savait très bien quelles réactions indignées ses déclarations allaient provoquer au sein des milieux institutionnels et médiatiques européistes dont il est proche, et qui d'habitude le soutiennent aveuglément.
Peut-être y a-t-il aussi chez lui une forme d'amour déçu vis-à-vis d'une oligarchie technocratique et pontifiante qui finalement ne l'a jamais vraiment soutenu dans les moments difficiles, alors qu'il est de loin le président français de la Ve République qui aura le plus véhémentement et le plus constamment défendu sa cause contre une opinion publique française plutôt portée vers l'euroscepticisme.
Enfin et surtout, on ne dira jamais assez à quel point il a raison sur le fond.
Car :
1) A partir du moment où Washington, Londres et Canberra ont exclu sans ménagement la France de l'organisation militaire de l'AUKUS censée prolonger le dispositif de l'OTAN dans la zone indo-pacifique, il n'y a aucune raison pour que le président français prenne des gants avec ces prétendus alliés qui n'en sont pas ;
2) Il est parfaitement exact que la France n'a aucun intérêt national qui la pousserait à prendre fait et cause pour l'indépendance de Taïwan, ou à se laisser entraîner dans un catastrophique conflit mondial relatif au maintien de la présence militaire américaine près du détroit de Formose. Ce d'autant plus que le droit international - au nom duquel on prétend contester les prétentions territoriales de Moscou sur l'Ukraine - n'a jamais reconnu ladite indépendance, au moins depuis le voyage de Nixon à Pékin en 1972.
Quel plaisir, en tout cas, de voir la mine consternée et réprobatrice des journalistes assermentés des grandes chaînes d'information continue, depuis deux jours, ainsi que la gueule de bois des puritains allemands, des cuistres libéraux américains et des fanatiques bouffeurs de Russes polonais.
Non, vraiment, merci dix fois au président : même s'il va sans doute comme toujours s'amender dans quelque temps, il nous aura offert le plus délicieux œuf de Pâques, laqué comme un canard chinois, que nous ayons savouré depuis longtemps.

30 mars 2023

LA FRANCOPHILIE COMPATISSANTE DU PRESIDENT RUSSE

Gabriel Nerciat

Le président de toutes les Russies a un peu pitié de nous, et on le comprend : parce que son pays a connu l'égalitarisme tyrannique des Soviets puis l'indécence arrogante des oligarques, il sait mieux que personne ce que valent les promesses d'égalité libérale devant la loi lorsqu'elles sont manipulées par les apparatchiks corrompus du capitalisme global.
Ce que la Russie était il y a plus de vingt ans, c'est ce que nous sommes en train de devenir, et il est à craindre (pour nous) que l'inverse d'ici une ou deux décennies ne soit tout aussi tristement vrai : il suffit de regarder d'ores et déjà ce qui se passe en Syrie ou en Afrique occidentale pour être fixés.
Pourtant, il ne faut pas tout à fait perdre espoir : ce que la Russie a fait depuis l'accession au pouvoir de Vladimir Poutine, nous pourrons peut-être le faire, ou le refaire, un jour nous aussi.
Commençons déjà par cerner le vaniteux et servile locataire de l'Elysée : ce Pougatchev de la haute technocratie européiste n'est plus très loin, je crois, de la cage de fer qui l'attend.


26 mars 2023

MACRON II, L'ORLÉANISME POUR LES NULS

Gabriel Nerciat

Toujours la même pitoyable histoire, la même tactique épuisée de "l'orléanisme pour les nuls" (un livre encore à écrire, avec plusieurs rééditions à la clef).

Précipiter la montée vers le chaos, favoriser l'infiltration des mouvements contestataires ou syndicaux par les petites frappes autochtones et diplômées de l'anarcho-écologisme ou des mouvances Black Blocs européennes (on sait depuis l'insurrection des Gilets jaunes qu'elles constituent la garde prétorienne des casseurs de grève ou de jacquerie aux ordres du régime macronien), jouer sur l'exaspération des citadins indignés et l'atavique besoin d'ordre des notables, puis camper sur un discours martial et verbeux, avec plein de valeurs républicaines servies à la louche comme autant de vermicelles poisseux dans la soupe de Mémé, en imitant les précédents numéros de Nicolas Sarkozy ou de Manuel Valls – canailles presque aussi accomplies, mais quand même un peu plus professionnelles, que Gérald Darmanin lui-même.

Est-ce que cela peut marcher de nouveau ?
Pas sûr.
Pour au moins quatre raisons.

1) On a déjà fait le coup une fois, et c'est comme l'histoire de Guillaume et le loup (au bout d'un moment, les gens ont compris, ça ne marche plus) ;

2) Lors de son premier quinquennat, le Banquier Président avait une majorité absolue à l'Assemblée nationale, qu'Edouard Philippe dirigeait avec une main de fer. Ce n'est plus le cas désormais, d'où le recours en catastrophe au 49.3 qui a indigné les deux tiers de la nation, et l'état d'impuissance politique totale dans lequel Macron et sa robote de Premier ministre se retrouvent désormais ;

3) Macron ne peut pas briguer un troisième mandat dans quatre ans. Dès lors, une partie de ses potentiels héritiers, qui ne vont pas manquer de se déchirer à belles dents, auront tout intérêt à se dissocier de lui s'ils veulent pouvoir postuler victorieusement à sa succession en 2027 (ou avant). Même si le président prend le risque d'une future dissolution de l'Assemblée, ses ministres et ses députés le soutiendront à peu près comme la corde soutient le pendu, et tout le monde le sait ;

4) La montée du chaos et du désordre complaisamment alimentés par le mélenchonisme et l'ultra-gauche anarchisante favorise désormais autant le RN que la minorité présidentielle, ainsi qu'on l'a constaté lors des dernières législatives. La thèse centriste et macronienne du rejet dos à dos des deux "extrêmes" ne fonctionne plus qu'auprès d'une partie de plus en plus réduite de l'électorat conservateur, dans la mesure où LR s'est totalement effondré et que Zemmour n'a pas été en mesure d'incarner une relève.

Donc, la sempiternelle tactique de "Macron ou le chaos" n'est pas du tout certaine de fonctionner.
Seulement, voilà : le Banquier Président n'en a pas d'autre.
On peut donc raisonnablement s'attendre au pire, et ce dès la semaine prochaine.


24 mars 2023

UNE ROYALE CONVERSATION

Gabriel Nerciat

- Allô, Sire ? Vous savez, je suis vraiment désolé, mais je crois qu'en la circonstance il vaut mieux ne prendre aucun risque.

- Mister President ? How do you do ? What a pity ; j'aurais tellement aimé parler de botanique et de chasse à courre avec vous et Madame votre épouse. Mais je vois, ou plutôt j'entends, qu'en dépit des circonstances vous n'avez pas peur.

- Je n'ai jamais peur, Votre Majesté. De rien ni de personne, je vous assure. C'est un sentiment qui m'est presque inconnu. La seule fois de ma vie où j'ai eu peur, devant la préfecture du Puy-en-Velay, j'ai eu tellement honte de moi que j'ai promis, sur la tombe de ma grand-mère, que je ne recommencerai plus.
 
- Vous savez, mon grand-oncle Lord Mountbatten me disait la même chose que vous. Il vous ressemblait un peu, d'ailleurs : n'en faisait qu'à sa tête, menait grand train, mouchait sans ménagement tous ceux qui essayaient de le contredire, même lorsque son obstination provoquait la mort de plusieurs millions d'Hindous et de musulmans indiens – sans qu'il s'en émeuve particulièrement, je dois dire. Mais les républicains d'Irlande du Nord, malgré tout, un jour ont eu sa peau ; cela m'a appris très tôt la vertu de la prudence. Vous ne gagneriez rien à l'imiter, indeed.
 
- Je vous assure, Sire, tout est sous contrôle ici. Vous connaissez les Français : ils gueulent, ils boivent, se croient menaçants, cassent des vitrines, brûlent quelques voitures, se grisent de mots creux, et puis ils finissent par rentrer chez eux quand ils en ont assez. Ils ne sont pas très malins, vous savez. Et puis, moi, je leur demande de m'élire, après tout, pas de m'aimer, et ils le font sans hésiter, bien qu'ils sachent parfaitement tout ce que je pense d'eux. De toute façon, j'ai plein de flics assez c.ns sous mes ordres pour leur servir à nouveau d'exécutoire ; je ne vais pas me gêner.

- Oui, peut-être, mais les officiers du MI6 qui ont discuté avec certains d'entre eux m'ont dit qu'ils n'en auraient vraiment assez que lorsque la machine de votre docteur Guillotin aura été remontée sur la place de la Concorde et que vous l'aurez en grande pompe inaugurée. Ce n'est pas vraiment plaisant comme perspective, n'est-ce pas ? Même Camilla hier soir me disait : "J'ai hâte de voir comment est fait son cou."

- I beg you pardon ?

- Ah mais c'est que vous êtes une star, ici, Mister President. On ne parle que de vous. Pas toujours en termes flatteurs, c'est sûr, mais ce qui compte, c'est la notoriété, n'est-il pas vrai ? Même Claude François aurait été jaloux de vous.

- J'ignore si je dois ou non être flatté, Votre Majesté. D'autant qu'à vrai dire je préfère Alain Chamfort à Claude François, et (mais ça reste entre nous) les drag-queens aux claudettes.
 
- Cela n'a pas grande importance. Même si votre cou n'est pas très flexible, ce serait fâcheux de le voir tomber comme celui du pauvre Charles Stuart, vous l'admettrez. En tout cas, sachez que le château de Claremont, dans le Surrey, que mon aïeule Victoria avait offert au roi Louis-Philippe dans son exil, est toujours à votre disposition. Je pourrai vous le faire visiter après mon couronnement si vous voulez. Ses tapisseries sont un peu défraîchies, mais le jardin au printemps est d'une remarquable beauté.

- Ne prenez pas cette peine, Sire. Même si ces imbéciles de bourgeois orléanistes votent pour moi, ce n'est vraiment pas un destin que j'envie. Ce roi qui ressemblait à une poire et respectait son parlement n'aimait pas faire couler le sang des ouvriers. Il avait tort. En aucun cas je ne voudrais lui ressembler.

21 mars 2023

UN ÉLOGE TEMPÉRÉ DU HAUT MOYEN-ÂGE

Gabriel Nerciat

Certes, le peuple français a beaucoup de défauts (ceux qui doutent qu'il y ait encore un peuple français devraient mieux regarder ce qui se passe depuis deux mois dans le pays, et se demander notamment pourquoi la population majoritairement allogène des banlieues est aussi absente de ce mouvement contre la réforme des retraites qu'elle l'avait été de l'insurrection des Gilets jaunes), et je suis le premier à dire souvent lesquels.
Mais il a quand même une vertu, et qui ne se dément pas : il sait remarquablement, mine de rien, comment circonvenir et neutraliser la plupart des fats et des nuisibles qui se croient autorisés à menacer ses droits ou à déconstruire la souveraineté (et/ou les libertés) que ses aïeux ont conquis.
Moi le premier, je l'ai écrit ici, je pensais que le Banquier Président et ses robots parviendraient sans trop de mal à remporter la partie, dès lors qu'ils avaient obtenu un second mandat grâce à l'épidémie de covid, aux dizaines de milliards jetés par les fenêtres, à la guerre en Ukraine et à l'insondable lâcheté bouffonne et braillarde de la gauche mélenchoniste.
Eh bien, non : à peine un an après sa réélection en trompe-l'oeil, Macron est désormais empêché et ligoté comme un esclave dans une séance sépulcrale de BDSM.
Tous les moyens mis à sa disposition par la Constitution de 1958 pour sortir de la crise qu'il a provoquée lui sont plus ou moins interdits car ils se retourneraient automatiquement contre lui : dissolution de l'Assemblée nationale, changement de gouvernement ou référendum.
Pas de possibilité de gouverner avec les LR, non plus : ces derniers, bien qu'ils se soient tirés une balle dans la tête en empêchant de peu la chute d'Elisabeth Borne, ne peuvent pas faire autrement que de durcir leur feinte opposition s'ils veulent avoir une maigre chance de survie (larvaire) dans leurs provinces morcelées.
Bref : pas de solution concevable, sinon un gouvernement par ordonnances qui, en l'absence de majorité parlementaire, n'aura les moyens d'aucune transformation notable ou profonde du pays.
Comme après la trahison de Jacques Chirac en 1995, le président est désormais condamné à une impuissance totale pour les quatre ans qui viennent. Et c'est avec le peuple français, hostile et de plus en plus sourdement violent à son endroit, qu'il va devoir cohabiter.
Ce fabuleux Mozart de la finance qui devait accomplir la grande révolution sociale-libérale et progressiste de la décennie tant attendue par nos élites et la partie la plus sénile de la bourgeoisie citadine va finir comme un roi fainéant mérovingien, en laissant complaisamment les Vikings et les Sarrasins venir délabrer et coloniser le pays qui l'a rejeté.
Tout ça, pour une réforme des retraites à la noix dictée par Bruxelles, et qui ne rapportera même pas huit milliards au budget de l'Etat. Une misère.
Vous me direz : ce n'est pas grandiose, la fin du Haut Moyen-Age. Mais on y prépare, faute de mieux, l'édification des futurs châteaux forts, et l'on sait qu'à terme les Vikings finiront par devenir des Normands, donc plutôt des gens biens.
De nos jours, il ne faut pas trop en demander non plus, les amis. Nous ne sommes ni Russes ni Chinois ni Indiens, que diable.


18 mars 2023

LA SARKOZIE, UNE PORNOGRAPHIE D'AMATEURS

Gabriel Nerciat

Est-ce que quelqu'un a déjà essayé d'expliquer à cette g.rce au visage encore plus ravalé que celui d'une actrice pornographique polono-ukrainienne qu'en France, depuis la fin de la IVe République, les accords de gouvernement se négocient entre partis politiques avant les élections législatives et pas après ?
Si tant est que le Banquier Président accepte de gouverner avec les LR et que l'ensemble des élus LR acceptent d'intégrer sa majorité parlementaire, il faudrait qu'au terme de cet accord le nouveau contrat de gouvernement fût sanctionné par les Français par l'intermédiaire d'élections législatives anticipées (autrement dit au moyen d'une dissolution de l'Assemblée nationale, ce que justement un Ciotti ou un Marleix veulent à tout prix éviter).
Les p.tains décomplexées qui entourent Nicolas Sarkozy font vraiment peine à voir : le problème n'est pas qu'elles veuillent offrir leur cul au premier maquereau qui passe ; c'est plutôt qu'aucun maquereau bien ou mal établi ne jugerait digne de consentir à leur botter le cul et qu'elles semblent feindre de l'ignorer.
Car la prostitution reste un métier honorable, relié à un certain savoir-faire, au moins autant que celui de faussaire ou de perceur de coffres-forts.
C'est Madame Claude qui aurait dû rentrer au gouvernement ; elle au moins savait quels étaient les codes à respecter et ceux qu'on pouvait laisser violer avec un minimum de prudence.
Mais dans la vie politique des partis bourgeois modernes, on ne fait appel qu'à des intrigantes de bas niveau comme Dati ou des hippopotames nostalgiques de bains de boue oubliés comme Bachelot. C'est d'une médiocrité dont s'épouvanterait même la belle Otéro.

Un « accord de gouvernement » entre LR et Macron : l'idée de Dati pour sortir de la crise politique

Rachida Dati © Alain ROBERT / SIPA

16 mars 2023

UNE BELLE JOURNÉE PARLEMENTAIRE

Gabriel Nerciat

Joie.
Contrairement à ce que l'Élysée avait péremptoirement annoncé hier soir, Elisabeth Borne, dans l'impossibilité de réunir une majorité susceptible de voter à l'Assemblée nationale le texte sur la réforme des retraites négocié avec le Sénat, vient de recourir à l'article 49.3.
Une des crises politiques les plus intéressantes de la Ve République vient donc de commencer cet après-midi.
C'est évidemment un échec majeur pour le premier Ministre, et par voie de conséquence aussi pour le Banquier Président (lequel avait promis le vote rapide de cette loi à la Commission de Bruxelles en échange de l'adoption du plan de relance européen négocié lors de l'épidémie de covid).
Mais c'est surtout une défaite complète, terminale et salutaire pour tous ces caniches piteux du sarkozisme en déroute que sont Eric Ciotti, Bruno Retailleau et Olivier Marleix (sans oublier Laurent Wauquiez, le quatrième larron de la bande, qui se terre sans rien dire dans sa région lyonnaise).
L'énergie qu'ils ont mise depuis des semaines à permettre la victoire politique de Macron est réduite en cendres par la résistance de leurs propres troupes.
L'agonie de la droite chiraquienne, dont le cadavre faisait encore semblant de bouger depuis la défaite de Fillon, est maintenant enfin actée, et l'implosion du parti inéluctable.
Ce second quinquennat, qui ne durera peut-être même pas deux ans, me plaît décidément de plus en plus.


15 mars 2023

FAILLITES AMÉRICAINES

Gabriel Nerciat

Ah ben ça, alors !
Le vieux parrain irlandais, élu grâce à la fraude la plus massive de l'histoire des États-Unis, et qui n'a pas craint de dépenser sur le dos du Trésor et du contribuable américains plus de cent milliards de dollars afin de financer l'effort de guerre de l'entité ukrainienne contre Moscou, n'a pas vu venir la banqueroute de la principale banque d'affaires de la Silicon Valley (et l'on sait, ou l'on devrait savoir, à quel point le bilan comptable lui aussi largement frauduleux des grandes banques commerciales américaines sert à gonfler artificiellement un PIB national au moins aussi faisandé que la poitrine des sœurs Kardashian).
Ce serait trop bête, admettons-le : au moment même où les thuriféraires exaltés du Monde libre (libre de faire faillite, en tout cas) pouvaient enfin nourrir l'espérance d'une juteuse Troisième Guerre Mondiale qui aurait donné raison au soldat Fukuyama avec quelques trente ans de retard, ne voilà-t-il pas que reviennent soudain les spectres de 1929 et de l'explosion des Subprimes.
Peut-être que le pire danger pour le libéralisme, finalement – surtout le libéralisme prédateur, financiarisé, sectaire, dogmatique et passablement schizophrène des quarante dernières années – n'a jamais été le risque d'une quelconque révolution socialiste ou anarchiste mondiale, mais tout simplement le devenir du capitalisme lui-même.
En tout cas, cette hypothèse me semble au moins aussi crédible et vraisemblable que celles de Marx et de Bakounine. Il conviendrait de l'approfondir, même si ça ne fera pas plaisir aux disciples de Milton Friedman et de Raymond Aron.
En attendant, il y a quelques jours, à Pékin, Xi Jinping a réalisé et acté en grande pompe la réconciliation officielle entre l'Arabie saoudite et la République islamique d'Iran, les deux plus grands ennemis du monde musulman et aussi les deux plus gros producteurs d'hydrocarbure du Moyen-Orient.
On comprend que nos médias préfèrent parler de la future et foudroyante contre-offensive otano-kiévienne censée venir couper le front russe en deux (et pourquoi pas pulvériser toute la Russie), ou bien de la fonte des glaciers polaires. Cela n'est pas vraiment pour aujourd'hui ni pour demain, mais ça permet de faire passer le temps.
La chute de l'empire américain, elle, est bien là, et elle est presque aussi drôle à suivre que la comédie de mœurs québécoise de la précédente décennie qui portait le même nom.

10 mars 2023

BRAS D'HONNEUR

Gabriel Nerciat

À vrai dire, je ne comprends pas pourquoi tout le monde récrimine et tempête depuis vingt-quatre heures devant les deux bras d'honneur adressés par Dupond-Moretti au président Olivier Marleix dans l'enceinte du Palais-Bourbon.
Qu'y a-t-il de vraiment nouveau ou de surprenant là-dedans ?
L'ensemble du macronisme, depuis que cet OVNI est entré dans la vie politique française en 2016, n'est rien d'autre qu'un immense et perpétuel bras d'honneur parfaitement assumé, brandi ostensiblement à l'intention de tous ceux qui n'en partagent pas les inclinations, les aspirations et le niveau de vie (soit en gros les trois quarts de la population).
On parle souvent de mépris de classe à propos de Macron et des siens. Mais ce n'est pas seulement cela, surtout chez Dupond-Moretti qui nous répète tous les quatre matins qu'il est fils d'une femme de ménage et d'un immigré italien.
Pour être macronien, surtout quand on vient de la gauche social-démocrate ou girondine (ce qui est souvent le cas), il faut avoir, à un moment ou un autre de sa vie, éprouvé une sorte d'aversion motivée, quoique largement irraisonnée, envers la majorité de vos compatriotes, vis-à-vis desquels un sentiment intime ou viscéral d'étrangeté donne une coloration éminemment morale au mépris que vous manifestez à leur endroit.
Je crois même que c'est là le cœur de la vraie différence entre la droite orléaniste ou giscardienne et la macronie : la première fonde son instinct de classe sur la volonté d'être reconnue et admirée par ceux qu'elle considère comme ses inférieurs ; la seconde au contraire construit un ressentiment de classe inversé (courant chez certains parvenus, car analogue au ressentiment traditionnel éprouvé par les classes populaires envers les classes supérieures) sur le désir d'être haï ou détesté par tous ceux qui n'ont pas été capables d'atteindre le même niveau de réussite sociale, d'isolationnisme moral et/ou d'accomplissement élitaire qu'elle.
Sauf accessoirement s'il s'agit de voyous ou de marginaux, autres rebuts de la nation - car dans ses clients les plus farouches ou atrabilaires, Dupond-Moretti projetait évidemment une part de ses propres passions narcissiques et revanchardes.
Chez le bourgeois libéral-libertaire de tradition janséniste comme chez le truand des bas-fonds, il y a la même griserie de ressentir que ce qui vous a avantageusement élu et distingué des autres repose sur la volonté de ne jamais accepter les moeurs et les règles communes qu'acceptent la plupart des autres (Meursault, le pitoyable et homicide héros du plus mauvais roman d'Albert Camus, aurait pu lui aussi être un élu ou un ministre de Renaissance, et Acquitator se serait fait une joie de le défendre).
Ont-ils vraiment tort d'ailleurs de nous envoyer ainsi des bras d'honneur à chaque occasion ?
Je ne suis pas loin de penser parfois qu'ils ont un peu raison de le faire - puisque la plupart du temps nous nous abstenons en retour d'aller leur mettre un poi.g dans la gue.le.
Ce qui est, au bout du compte, la seule réponse décente à adopter.

5 mars 2023

NATURE VIVE AVEC UN C.NNARD ET UN CHOU-FLEUR

Gabriel Nerciat

Ce matin, discussion animée, à la sortie du marché, autour d'un c.nnard macronien à casquette, qui ameute tout le monde sur le thème : "Les Français sont des fainéants qui ne travaillent pas assez, les jeunes ne foutent rien, Macron est beaucoup trop bon avec ce ramassis de flemmards, ils devraient bosser jusqu'à 70 ans puisqu'on vit plus longtemps, c'est pas difficile à comprendre quand même, qu'est-ce qu'ils croient, les gens, que la vie c'est fait pour s'amuser, ils avaient qu'à réussir leurs études s'ils veulent glander, ces cons, etc ?".
Au bout d'un moment, j'en ai assez, et le chou-fleur que je viens d'acquérir pour une somme astronomique chez le marchand de légumes commence à me démanger le bras droit.
Je vais vers le type et lui demande :
- Et vous, vous travaillez dans quoi ?
Réponse, que j'attendais évidemment :
- Je suis à la retraite depuis trois ans.
Il ajoute tout de suite, pour faire bonne mesure :
- Mais j'ai commencé à bosser à 17 ans, moi. Cela ne me faisait pas peur. J'étais restaurateur dans le quartier Saint-Lambert à Paris, et j'avais aussi une affaire à Conflans-Sainte-Honorine.
Un peu hargneux, il poursuit :
- Et vous, Monsieur, qu'est-ce que vous faites ?
La réponse fuse :
- Moi ? Je travaille comme un c.n, presque tous les jours ouvrables, pour payer votre retraite. Et ce matin, j'envie vraiment les indigents, les flemmards, les p.tains, les maquereaux, les gigolos, les héritiers et les chômeurs qui sont dispensés de le faire.
Injures, éclats de rire, protestations, etc.
Finalement, j'ai quand même ramené mon chou-fleur, intact.


24 février 2023

HAPPY BIRTHDAY ORDURE

Gabriel Nerciat

Pas la peine de faire cette gueule, fripouille.
Tu as l'air encore plus pitoyable et dénudé avec ton treillis de bazar que lorsque tu jouais de la musique avec tes roubignoles – ton seul rôle notable.
Qu'est-ce que tu crois ? Ce n'est pas parce que c'est ton anniversaire aujourd'hui qu'on va t'offrir la Lune ni tes avions à la noix, que tes branquignoles de soldats de toute façon ne savent pas plus piloter que les chars dont tu manquais.
Une seule grande ville de conquise en un an pour presque 200 milliards de dollars venus de l'Ouest et 120 000 morts, ça ne le fait pas au compteur, arsouille.
Maintenant tu nous les brises sérieusement, sache-le. Tu es encore plus nul que le général Petraeus ou le satrape Hamid Karzaï, c'est dire. Et eux au moins, même s'ils coûtaient presque aussi cher que toi, ne réclamaient pas la Troisième Guerre mondiale tous les quatre matins après chacun de leurs fiascos.
Il y a un an, seuls les Russes te détestaient ; maintenant, c'est nous, et tu n'as encore rien vu.
Pour une partie croissante des peuples européens, tu incarnes le visage de la fourberie, de l'escroquerie, du danger mortel et de la scélératesse bavarde.
Au final, tu n'auras fait que mener à la destruction de plus en plus complète de ce que tu appelles faute de mieux ton pays, et tu l'auras fait au nom d'intérêts inavouables qui ne sont même pas ceux des tiens.
On s'est longtemps demandé contre quoi pourrait un jour se définir l'Europe. Eh bien, c'est par le refus de tout ce que tu es, et de ce vers quoi tu désires nous mener. Jamais toi et les tiens ne ferez partie des nôtres ; do you understand, Matamore ?
Ta défaite sera notre victoire, peut-être bien plus que celle de Poutine.
Car la destruction et la dislocation de ton État croupion seront la pierre d'angle de notre souveraineté et de notre sécurité futures.
Maintenant, ferme-la pour de bon et tire-toi. On t'a déjà beaucoup trop vu. Va faire les poches des Polonais ; ils sauront se faire rembourser sur ta gueule le moment venu, crois-moi.


21 février 2023

INNOCUITÉ ROBOTIQUE

Gabriel Nerciat

Grande conversation à la mode, ces derniers temps :
- Cela ne vous fait pas peur, ChatGPT ?
J'avoue que non. Au contraire, ça me rassure plutôt.
Pour avoir testé l'animal une ou deux fois, je me suis rendu compte qu'une machine capable de tout savoir, imiter, miniaturiser et digitaliser n'en fait que mieux ressortir l'unicité non-reproductible de la sensibilité et de l'intelligence humaines.
Si vous en doutez, demandez à la machine comment on doit prier la Vierge Marie pour être efficacement protégé du démon, ou comment on peut faire jouir une femme rien qu'avec sa langue (contrairement à ce qu'on peut croire, les deux registres ne sont pas si éloignés).
Si les deux réponses vous convainquent, alors ma foi je crois que c'est plutôt ChatGPT qui aurait tout lieu d'être effrayé par ce que peut devenir l'humanité.


19 février 2023

NARCOTIQUE ÉPOQUE

Gabriel Nerciat

Éclats de rire.

Le Banquier Président veut une « défaite de la Russie » mais – en même temps – « sans l'écraser » complètement !
Il est trop bon, notre prince. Poutine lui en sera sûrement reconnaissant.
Peut-être même qu'il lui fera enfin l'aumône d'une nouvelle conversation téléphonique, après la prise totale de Bakhmout, par exemple quand il voudra fixer les modalités du prochain concert de Mireille Mathieu à Saint-Pétersbourg.
D'ailleurs, il paraît qu'une adaptation ukrainienne du Déserteur de Boris Vian fait fureur en ce moment dans les provinces russophones ou magyarophones de l'entité ukrainienne : il serait peut-être temps de demander des droits d'auteur, même et surtout si Stéphane Courtois parvient à démontrer que l'auteur de L'Écume des jours était payé par le KGB.
En attendant, maintenant une chose est sûre : le président doit avoir le même fournisseur de poudre de Perlimpinpin que Pierre Palmade.
Il dérape de plus en plus, et après, quand il ira lécher langoureusement les pieds du sanglant bouffon de Kiev, pour solde de tout compte, il dira qu'il ne se souvient de rien.


17 février 2023

L'IMMONDE, ENCORE ET TOUJOURS LÀ

Gabriel Nerciat

Alors ça, ça tombe bien.
 
Parce que la grande surface la plus proche de ma demeure est justement un Auchan, et que je mets un point d'honneur depuis presque un an à ne jamais mettre les pieds ailleurs (surtout pas au Carrefour où j'avais jadis mes préférences, dont le gérant a cru bon de déployer un grand drapeau jaune et bleu au-dessus des caisses peu de temps après l'entrée de l'armée russe en Ukraine), bien que ce soit un peu le bordel dans ses rayons, il faut bien le dire, et que pas mal de produits pourtant basiques n'y soient pas toujours présents.
En plus, la famille Mulliez passe pour être aussi vénale et dure en affaires qu'attachée au catholicisme le plus intransigeant, et j'aime bien ça : de loin, ça ressemble à un genre de capitalisme de type balzacien, druoncien (néologisme à l'instant inventé par votre serviteur en hommage à son défunt père, qui lui offrit un bel exemplaire de la saga des Grandes Familles peu de temps avant de rejoindre les morts), le seul que je puisse vraiment souffrir en dépit de tous ses défauts.
Outre que ces sal.pards d'Ukrainiens désormais ne se refusent plus rien et nous traitent quasiment comme si la France était devenue une vague colonie américaine qui n'enverrait pas suffisamment de mercenaires combattre dans le Donbass aux côtés des soudards polonais et anglo-saxons appointés par l'OTAN, on notera au passage le rôle toujours plus infect et délétère du grand "quotidien de référence", qui après avoir tout fait pour saper les relations entre la France et le Maroc au profit du FLN algérien, s'évertue désormais à relayer les campagnes de diffamation de Kiev pour nuire aux intérêts économiques français les plus évidents de façon de plus en plus éhontée.
Derrière, bien sûr, il y a Xavier Niel et l'affreux Matthieu Pigasse, jamais en retard pour commettre une vilenie au service de leurs complots et brigandages les moins avouables.
Vraiment, j'ai honte aujourd'hui d'avoir acheté Le Monde aussi souvent quand j'étais plus jeune : par snobisme, sans doute, et aussi pour faire comme mes camarades de khâgne ou de fac qui se croyaient très malins en se baladant sur le boulevard Saint-Michel avec le journal de Hubert Beuve-Méry sous le bras.
Même une femme que j'ai jadis aimée et dont le père était actionnaire du journal, j'ai fini par exiger qu'elles s'abstienne de l'ouvrir devant moi ; cela me semblait déplacé et incongru.
Elle ne comprenait pas pourquoi.
Mais je lui ai expliqué : "Si tu veux me tromper avec Jean-Marie Colombani ou Laurent Greilsamer pour plaire à ton père, tu serais assez aimable de ne pas le faire devant moi".
Elle ne comprenait toujours pas. Nous nous sommes séparés quelque temps après, mais pas seulement à cause de ça.


12 février 2023

UN CLOWN SANS FRONTIÈRES, OU L'EMBARQUEMENT VERS LE PIRE

Gabriel Nerciat

Cela fait maintenant presque quarante-huit heures que Madame Rima Abdul-Malak, ministre de la Culture du gouvernement Borne, a menacé sur France Inter, au micro de Léa Salamé, de couper le sifflet à C-News et C8 dans trois ans si les animateurs, journalistes et chroniqueurs des chaînes du groupe de Vincent Bolloré n'acceptaient pas de revenir à une ligne éditoriale plus conformiste et surtout plus conforme à l'idéologie libérale, multiculturaliste, progressiste et islamophile chère aux élites macroniennes, Deuxième Gauche et/ou européistes de notre beau pays.
Hier (ce qui prouve que je suis resté un garçon plutôt naïf), je pensais encore que les déclarations inédites et stupéfiantes de cette grande bourgeoise franco-libanaise maronite jadis proche de Anne Hidalgo, jamais élue nulle part en France ou ailleurs (comme il se doit en Macronie), quasi inconnue du grand public et dont le seul fait d'arme vaguement répertorié est d'avoir contribué au lancement de l'ONG "Clowns sans frontières" (sic), allaient provoquer, au moins dans ce qu'on appelait jadis la droite de l'échiquier politique mais aussi dans les milieux de la gauche républicaine et modérée (type Marianne, version Jean-François Kahn ou version Natacha Polony), des tempêtes d'indignation et des pétitions vengeresses exigeant la démission immédiate de la nouvelle Madame Fouquier-Tinville.
Or, rien, ou quasiment rien.
À ma connaissance, personne à droite n'a moufté, de même qu'au RN, du moins au moment où j'écris.
Eric Ciotti et les copains d'Eric Zemmour, apparemment trop occupés à soutenir la réforme des retraites d'Emmanuel Macron – de même que Causeur, le magazine républicain paléo-conservateur soi-disant adepte de la liberté de pensée – pour l'instant se taisent : pas un seul tweet, pas un seul article, à moins qu'ils n'aient échappé à ma vigilance.
Seul Mathieu Bock-Côté a publié une tribune ce matin dans Le Figaro, mais étant lui-même chroniqueur sur C-News, il est à la fois juge et partie, comme on dit en droit.
À gauche, évidemment, c'est encore pire : non seulement il n'y a rien, mais on devine que la gauche Charlie-Hebdo, celle de Caroline Fourest ou de Henri Pena-Ruiz, pour ne rien dire des autres, secrètement applaudit au coup d'éclat de Madame Abdul-Malak.
Bref, si les déclarations du ministre constituaient un "ballon d'essai", on peut dire que l'essai est réussi.
Seuls les idiots, dont je fais souvent partie, doivent s'étonner de la facilité avec laquelle l'extrême-centre macronien, ou plus exactement le libéralisme autoritaire et progressiste en formation depuis l'époque mitterrandienne de SOS Racisme et du traité de Maastricht, parvient à circonvenir patiemment l'ensemble des forces idéologiques ou sociologiques qui s'opposent à son emprise sur le corps d'une nation qu'il déteste, et où ses représentants en titre deviennent de plus en plus ridiculement minoritaires.
Il y a belle lurette, en réalité, que le fanatisme de Saint-Just et le messianisme botté de Brissot et de la Gironde se sont réconciliés dans les profondeurs académiques de l'Enfer.
Ajoutons-leur la complicité des médias assermentés, des juges et des fonds d'investissement, et le peu de libertés civiques ou patrimoniales qui subsistait encore auront disparu en quelques années.
"En Union soviétique, nous avons un parti unique parce que la réalité est unique", disait le maréchal Staline, entre autres choses inventeur de l'Ukraine et de l'antifascisme institutionnel.
On ne dira jamais assez à quel point ce grand homme, plus énergique que Gengis Khan (son idole) et plus visionnaire que Pierre le Grand ou Frédéric II, est l'inspirateur essentiel, incontournable, invaincu de notre modernité post-marxiste.
Mais lui, au moins, comme il l'a fait assez vite comprendre à Boris Pasternak, s'abstenait de jouer au clown.

ANNE HIDALGO, UNE ARME DE DESTRUCTION MASSIVE

Gabriel Nerciat

Les pauvres Ukrainiens, quand même.
Les bombardements, les missiles, les canons, l'artillerie, les ruptures de courant, les films de BHL, les sirènes nocturnes, les visites fréquentes d'Ursula von der Leyen, etc., tout cela est sûrement très éprouvant à vivre, surtout depuis un an.
Mais Anne Hidalgo, non, là, ce n'est pas possible. Il y a une limite à tout, même aux meilleures capacités d'adaptation.
Pour les Russes, en revanche, qui sont en train de percer victorieusement le front du Donbass à Bakhmout, c'est une aubaine.
Une seule visite du maire de Paris à Kiev, et tout le moral des troupes ukrainiennes s'effondre, comme une digue qui cède d'un coup après des mois d'effort.
D'ailleurs, peut-être est-ce un complot russe, après tout ? Il faut demander à Nicolas Tenzer ou à Marie Mendras.
D'autant qu'il y a fort à parier que l'ex-candidate du PS est partie là-bas accompagnée par des milliers de rats, en vue de les offrir au président-pétomane de l'entité ukrainienne, cet autre joueur de flûte stipendié par l'OTAN afin de pousser un pays entier à se noyer sans retour dans les eaux de la défaite, de la corruption et du néant.