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7 mai 2023

La liberté, une valeur en perte de vitesse

Denis Collin

Les discussions auxquelles je participe sur FB, notamment à partir des sanctions prises contre deux professeurs de philosophie, révèlent à quel point est fragile l'idée de liberté. On trouve mille et une bonnes raisons pour sacrifier la liberté des professeurs, comme hier on trouvait mille et une bonnes raisons pour justifier les assassins de Charlie ou ceux de Samuel Paty.
La liberté est une valeur en perte de vitesse. Pris entre les administrations et les censeurs privés des divers groupes communautaires, on n'a plus le droit de parler, ou du moins ce droit se rétrécit dangereusement.
Voici encore un extrait ** La longueur de la chaîne ** (2011)
Résumons : la critique est interdite, de l’esclavagisme, de l’antiesclavagisme, du colonialisme et de l’anticolonialisme, du judaïsme, de l’islam, du christianisme, d’Israël, des États-Unis et des États arabes… Silence dans les rangs. Vous avez cependant le droit de dire tout le mal que vous voulez de Cuba, de l’Iran, de la Corée du Nord, et par un vieux réflexe vous pouvez même vous en prendre à la Russie ! Sans doute ces derniers pays méritent-ils d’être sévèrement jugés, mais on ne sache pas que les droits humains soient plus maltraités à Cuba qu’en Arabie Saoudite, que les droits des femmes soient mieux respectés dans les Émirats arabes qu’en Iran ou que la Corée du Nord soit vraiment plus dangereuse pour la paix que le Pakistan.
On pourrait ainsi multiplier les exemples, en nous tenant à la France : il n’est pas besoin d’aller aux États-Unis pour voir comment la pensée unique, le conformisme de masse, le puritanisme le plus ridicule et le plus tatillon exercent leurs ravages dans une démocratie transformée en jouet des groupes de pression et des oligarchies en tout genre. De la part de la droite française, cette hostilité à la liberté d’expression n’est pas vraiment surprenante. Seuls les jeunes gens peuvent ne pas savoir quel pesant conformisme faisait régner le gaullisme, à l’époque où l’adaptation, par Jacques Rivette, de La Religieuse de Diderot tombait sous les coups de la censure, à l’époque où François Maspero – en raison des ouvrages politiques qu’il publiait – et Jean-Jacques Pauvert – pour ses œuvres érotiques – croulaient sous les procès. Le « parti de l’ordre » est dans son rôle.
Plus inquiétant et plus étonnant semble le ralliement d’une partie de la gauche à la répression tous azimuts. Mais quand on y regarde de plus près, ce n’est pas si étonnant. Si la droite défend la propriété bien plus que la liberté, la gauche a été plus souvent qu’à son tour élitaire et autoritaire. Il n’est guère d’organisations aussi peu démocratiques que les syndicats et partis de gauche, mis à part les partis de droite ! Le succès français du « centralisme démocratique », ce produit d’exportation russe semblait peu compatible avec le tempérament qu’on dit volontiers frondeur et un peu anarchiste des Français. Pourtant, pendant plusieurs décennies, le Parti Communiste a réussi à imposer une formidable discipline des consciences à des centaines de milliers de citoyens, majeurs, indépendants, qui se sont essayés à la servitude volontaire. Il n’en va guère mieux avec le parti socialiste – sous ses divers avatars – qui, sans la force et l’efficacité du PCF, a une solide tradition de parti bureaucratique avec des mœurs semi-féodales.
Au fond, cette gauche française qui a renoncé depuis longtemps à secouer le joug du capital et de l’État et n’a rien d’autre à proposer que mettre des fleurs sur les chaînes de l’oppression et de la domination, est fondamentalement portée à mépriser la liberté. Tant que la droite et la gauche s’opposaient frontalement (selon la logique de la guerre froide), il restait à la liberté un espace dans ce conflit lui-même. Mais avec la fin des espoirs, des illusions ou des mystifications du « socialisme à la française », une fin qu’on peut faire remonter à l’automne 1981, pour ne pas dire au 21 mai de la même année, jour de la prise de fonction du président Mitterrand, l’exténuation du conflit droite-gauche conduit progressivement la vie publique au conformisme, au triomphe complet de la langue de bois. C’est ainsi qu’il est devenu impossible de distinguer par le style et le vocabulaire les textes des congrès des partis de droite de ceux des partis de gauche.

6 mai 2023

mélimélo

⬦ Imaginez que 10 millions de personnes descendent dans la rue pour protester et que tout se passe bien, qu’il n’y ait pas le moindre heurt, pas de black blocs, pas de casse, rien… que se passerait-il avec Macron ?
Rien.
Pierre Duriot

⬦ Au train où vont les choses en France, enseigner la philosophie et l'esprit critique sera bientôt interdit.
Je me prépare donc à prendre le maquis.
Message à la fois humoristique et sérieux, hélas !
René Chiche

⬦ Le monde n'est que rapport de force à tous les niveaux entre dominants et dominés. Tout le reste est accessoire.
Michel Rosenzweig

⬦ Ça fait un an que Macron a été réélu.
Le bilan est vite fait et sans nuances : totalement négatif, quel que soit l'angle de vision ou le thème abordé.
Même le barrage (pourtant très relatif) à l'extrême droite s'est transformé en tapis rouge.
Segundo Cimbron

⬦ Picasso n'a pas été monstrueux qu'avec ses femmes, il l'a été aussi avec ses enfants, ses petits-enfants, ses amis. C'était une personnalité à l'ego ibère-trophié.
Catherine Gaillard

⬦ Je n'avais jamais autant pris conscience du danger de la démagogie.
La démagogie, c'est la manipulation.
Le démagogue, c'est celui qui use de bonnes paroles et de belles promesses mais qui cache les intentions malhonnêtes qu'il y a derrière.
Malheureusement, beaucoup de gens tombent dans le panneau.
Véronique Faucheux

⬦ Ils ont inventé les attestations de sortie à se donner à soi-même, verbalisé ceux qui restaient assis tout seul à la plage, fermé les rayons chaussettes et petites culottes.
Ils inventent les interdictions de manifester, de distribuer des tracts, de casseroles et de petits cartons colorés.
Quand il s'agit d'être ridicule, leur imagination est sans borne.
C'est que leur trouille de l'expression populaire tourne à la panique.
Segundo Cimbron

⬦ Je me marre... les sorties du président, c’est le seul cirque où les clowns sont plus nombreux que les spectateurs.
Pierre Duriot

⬦ Le journalisme de connivence est le pire ennemi du journalisme. En un mot, c'est le fait de couvrir la doxa, laquelle n'est autre que le récit des puissants et de taxer de complotistes ceux qui informent le peuple, c'est-à-dire ceux qui font vraiment du journalisme.
Alexis Haupt

⬦ « Aujourd'hui il est très populaire, Édouard Philippe. » (Élodie Huchard, journaliste politique)
C'est quand même dingue, toutes ces choses qu'on ne savait pas, dont on n'avait aucune idée. Heureusement qu'on a de vrais "journalistes politiques" pour nous rappeler aux réalités du pays.
Catherine Gaillard

⬦ Un journaliste qui n'a pas été taxé de complotiste au moins une fois au cours de ces 2 dernières années doit se remettre en question de toute urgence.
Alexis Haupt

⬦ Je me demande comment qualifier un pays qui rejette le référendum depuis 2005, qui surveille, contrôle, diabolise, matraque, gaze, bâillonne, censure et criminalise ses oppositions et qui contourne tous les contre-pouvoirs. Je me demande ce qu'est un pouvoir en rupture qui n'entend plus et n'écoute plus le peuple qu'il gouverne. Si c'est la définition d'une démocratie, alors je n'y comprends plus rien.
Yann Bizien

⬦ Sur le service public de l'information, se référer à la révolution française est désormais assimilé à un appel à la violence...
Prochaine étape ? Remplacer le 14 juillet par le 9 thermidor comme Fête Nationale et la Marseillaise par "Maréchal nous voilà" ?
Segundo Cimbron

⬦ Quand je pense à ce que renvoie le nazisme pour moi, il y a :
- une inversion totale des valeurs
- le mensonge et la propagande
- la déshumanisation
- la perte de sens
- un cauchemar éveillé qui nous plonge dans l'horreur absolue.
Est-ce le monde dont nous voulons pour demain ?
Pourtant, c'est ce monde qui est en train de se construire, là devant nous.
Il va falloir se battre de plus en plus pour retrouver des valeurs justes, du sens et de l'humanité.
Véronique Faucheux

⬦ Leçon de totalitarisme pour les Nuls
Le totalitarisme, c'est mieux de le combattre quand on en voit les prémices et non une fois qu'il est bien ancré.
Alexis Haupt

⬦ Ce n'est pas avec ceux qui ont détruit l'école qu'on pourra la reconstruire.
Ce n'est pas avec ceux qui ont abîmé le contrat social qu'on pourra le réparer.
Ce n'est pas avec ceux qui rusent et qui mentent en permanence qu'on pourra avancer.
Un bon coup de balai d'abord.
Désolé d'être aussi franc.
René Chiche

5 mai 2023

Compostons !

H16

Le 11 février 2020, alors que le monde d’avant était sur le point de passer au monde d’Absurdistan d’après, une loi contre le gaspillage était votée (ENFIN !) permettant la mise en place d’un certain nombre de mesures obligatoires qui – chic alors – rentrent bientôt en application.

Ce fut une petite loi bien goupillée, passée complètement inaperçue, mais dont les conséquences seront sans nul doute importantes et qui mettront du baume dans le cœur des Français en ces périodes d’agitations sociales : il est maintenant question de mettre en place une vraie stratégie de lutte contre le gaspillage qui passe forcément par la mise en place de solution de compostage à domicile. Oui, vous avez bien lu : au premier janvier de l’année prochaine, les Français vont devoir composter, composter, composter comme si leur avenir en dépendait.


Vous vivez en appartement, ou votre maison ne dispose ni de balcon, ni de jardin ? Peu importe, le combat sera le même : vous allez joyeusement participer, d’une façon ou d’une autre, à ce compostage compulsif et entasser quelque part vos pelures de bananes religieusement, pour sauver Gaïa et votre portefeuille (des amendes qui pleuvront sur les récalcitrants). Car tout le monde le sait : le tri des déchets biodégradables permet de lutter contre le gaspillage alimentaire et produit un engrais biologique pour vos plantations, pardi !

Vous n’avez pas de plantation ? Ce n’est pas la question. On vous dit de composter, vous compostez sans barguigner car si ce n’est pas bon pour vos plantations inexistantes, c’est excellent pour l’environnement, l’économie, la lutte contre le gaspillage et la syntonisation du peuple avec la Nature.

Cette lutte contre le gaspillage n’est pas nouvelle. En pratique, cela fait même plus de dix ans que nos gouvernants se sont persuadés que la France se vautrait dans le gâchis le plus pernicieux. Poussée par ceux-là, l’ADEME a établi à 30 kilogrammes la quantité d’aliments jetés par Français et par an.

Quelle masse ! Une horreur. Quasiment un tsunami de gâchis ! 30 kilos par an, mes petits amis, ça fait une sacrée quantité qui, ramenée à la journée, représente … 82g.

Notons au passage que, de brumeux calculs en statistiques foireuses, les articles consacrés à la question font quant à eux état d’un solde subitement gonflé à 83 kg (soit 227 grammes par jour).

82 ou 227 grammes, on voit tout de suite l’ampleur de la catastrophe : enfer, damnation et tupperware mal fermé ! Entre les miettes tombées au sol et les épluchures un peu trop épaisses, sans compter le lait oublié dans la porte du frigo et le camembert un peu trop fait, les Français sont victimes de la société de surconsommation que même l’inflation galopante des prix ne semble pas entamer : non content d’éplucher leurs patates, ces riches Français bedonnants le font hardiment en laissant trop de nourrissant tubercule sur leurs pelures !

On voit à quel point une loi s’imposait.

Et puis il fallait agir : non seulement, les autres sujets sociétaux, politiques, économiques ou sécuritaires ont été brillamment traités et résolus (qui peut le nier ?) mais de surcroît, absolument tout le monde se plaint maintenant du volume insupportable de nos déchets alimentaires !

Oui, tout le monde. Les petits, les grands, les journalistes, les philosophes, les experts de plateau télé, les politiciens, les charcutiers, les facteurs et les retraités de Palavas-les-Flots. L’opinion est claire et n’en peut plus de ces montagnes perdues par le méchant gaspillage de ces adultes et de ces enfants qui ne mangent pas tout leurs légumes. C’est bien simple : les sondages sont formels, puisque 98,3% des individus sont contre le cancer, la pollution et le gaspillage alimentaire.

Il était donc absolument nécessaire de culpabiliser un peu les Français qui vivent trop souvent dans l’insouciance que l’opulence de notre pays leur permet un peu trop facilement. C’est dit : il va maintenant falloir manger *tous* vos légumes qu’on vous dit. Et si vous refusez, ne venez pas vous plaindre qu’on passe rapidement à la farine d’insectes pour tout remplacer, non mais.


Bref, on l’a compris : ça gaspillait à tout va, la loi s’applique, et à présent, l’obligation de composter va mettre de l’ordre dans tout ça.

On respire un peu mieux d’avoir évité le cataclysme éco-climatique, mais il reste quelques questions pratiques : comment tout cela va-t-il se passer ?

Ne vous inquiétez pas, tout a été prévu : ce sera à la fois simple et totalement pratique.

Où que vous soyez, vous devrez vous procurer un composteur ou, mieux encore, un lombricomposteur dans lequel s’égailleront de charmants vers de terre, dans lequel vous entasserez vos épluchures diverses pendant plusieurs mois selon les conditions de température et d’hygrométrie.

Les grandes périodes de chaleur (probable puisque le climat se réchauffe, vous assure-t-on), les périodes de froid intense (probable aussi puisque le climat se dérègle, vous assure-t-on aussi), les périodes pluvieuses, les périodes sèches se succèderont et votre compost va simplement vivre sa petite vie, à condition d’effectuer quelques opérations simplissimes (je cite l’article) comme bien mélanger les déchets en faisant des couches, en aérant le compost régulièrement, en contrôlant son humidité, en faisant une rotation avec de multiples bacs de compost, …

Vraiment, comment ne pas se réjouir à l’avance de ces nouvelles tâches ménagères qui n’attireront ni les mouches, moustiques et autres insectes rigolos, ni les rongeurs et les renards pour les composts des jardins ou des balcons ? Et comment ne pas exulter d’avance lorsqu’à la faveur de températures torrides, le compost parfumera le foyer ?


On imagine déjà tout le bonheur que seront les petits composts des uns et des autres en campagne et dans les petites villes tranquilles. Quant aux composts collectifs de grands ensembles dans les cités émotives, on peut gager qu’ils seront un nouveau point de passage de la citoyenneté renouvelée de ces quartiers créatifs ! La réussite est garantie !

L’aspect obligatoire de ces composts, avec des amendes à la clé (ni trop salées, ni trop sucrées, rassurez-vous) garantit que tout le monde fera un petit effort pour la nature. Il tarde déjà à l’observateur moyen de voir comment seront contrôlés ces composts, notamment dans ces cités riantes, tout comme on espère enfin la mise en place de vraies Patrouilles de Gaïa, avec tasers (exclusivement chargés à l’électricité verte) et gaz lacrymo (bio garanti sans bisphénol).

Les esprits chagrins se demanderont (in peto) pourquoi on leur impose la mise en place de quelque chose qui avait été progressivement banni des villes pour éviter la prolifération de la vermine et de certaines maladies. Les pragmatiques conserveront le silence en observant calmement que si ces composts sont si géniaux, ils ne devraient avoir aucun mal à s’imposer naturellement à tous et qu’a contrario, s’ils ont quelques défauts rédhibitoires, les imposer n’est probablement pas une bonne solution…

Le silence règnera donc devant ce qui apparaît une fois de plus comme une perte de liberté, notamment celle de ne pas avoir de détritus pourrissant pendant des mois dans son foyer. Moyennant quoi, les diktats verdolâtres continueront de s’étendre inexorablement.



4 mai 2023

[Covid]

Réintégration des personnels suspendus : une première victoire. Reste à obtenir le versement des indemnités.


Nicolas Dupont-Aignan

3 mai 2023

Vincent Verschoore

Moment difficile pour les covido-fascistes et leurs relais médiatiques, politiques, médicaux et institutionnels : la réintégration des non vaccinés covid (car vaccinés pour tout le reste) est un peu le clou final dans le cercueil de leur crédibilité.
Tant de corruption, tant de propagande, tant de mensonges et de mauvaise foi, pour en arriver là !
« Ainsi, [le Dr Mathias Wargon], devenu dans les médias l'un des fers de lance de la promotion du vaccin face aux doutes des récalcitrants », comme l’écrit Le Figaro, confie à RMC : « On a porté la campagne de vaccination, on s'est pris des seaux de matière fécale – pour être poli – sur la tête, sans grand soutien du gouvernement, [...] et d'un seul coup, on nous dit même pas merci et, finalement, on va les réintégrer, [...] on lâche, quoi. »
« On est profondément écœurés, et c'est un sentiment collectif ! » ajoute, de son côté, le Dr Jérôme Marty.
Pour ces propagandistes de Big Pharma, les notions de bénéfice-risque, de choix personnel, de taux astronomique d'effets indésirables (pour une vaccination en population générale face à une maladie non létale pour la majorité des gens) n'existent pas.
Pire, ils sont la cause d'une grande perte de confiance de la population envers l'institution dite de santé. Au fur et à mesure que sortent les différents aspects du scandale, les gens de bonne foi se rendent compte de l'ampleur de la manipulation.
C'est eux qui devraient être suspendus, à un rail de chemin de fer, et recouverts de goudron et de plumes.

Réforme des retraites, le chaos et le désastre

Maxime Tandonnet


Il faut le dire et le répéter. La réforme des retraites, en particulier les 64 ans qui provoquent la colère, est inutile et injuste. L’âge moyen d’entrée sur le marché du travail en France est de 22, 5 ans (INSEE). Le nombre d’annuité nécessaire pour toucher une retraite à taux plein est de 43. Dès lors l’âge moyen théorique de la retraite n’est pas 62 ans, mais plutôt 65,5 ans.

Les 64 ans ont en vérité pour objectif de faire travailler, au-delà de 43 annuités, les personnes, en minorité, entrées sur le marché du travail avant 21 ans, ayant fait peu d’études, notamment les travailleurs manuels. Dans la plus grandes opacité, plusieurs aménagements en faveur des carrières longues permettent à certaines classes d’âge d’éviter ce couperet, mais il reste des poches d’injustice non réglées grâce auxquelles le pouvoir peut se targuer de quelques économies, évidement infinitésimales au regard des 560 milliards de dettes accumulées par le pouvoir macroniste en deux ans (Cour des Comptes).

Alors pourquoi cette réforme ? Fondamentalement emblématique, elle symbolise la poigne jupitérienne et la mise en œuvre de la volonté présidentielle de « transformer la France ». Elle exprime la détermination du pouvoir macronien à faire plier une Nation qui refuse les 64 ans en raison de leur caractère injuste, visant les « sans-dents », les « Gaulois réfractaires », « ceux qui ne sont rien et ne peuvent même pas se payer un costume », les « fainéants » et les « illettrés ». Elle incarne la morgue et le mépris de la sphère dirigeante actuelle envers les gens, le peuple. Nous sommes dans une violente épreuve de force emblématique, une logique de guerre civile entre d’une part ceux « d’en haut » qui prétendent faire le bien du pays contre lui-même, c’est-à-dire l’équipe au pouvoir retranchée derrière les murs de ses palais dorés et les cordons des forces de l’ordre, et d’autre part la population de ce pays dans son immense majorité souvent en souffrance sociale, qui soutient la contestation à cette réforme.

Ce qui s’est passé le 1er mai est une honte absolue. Le pays a sombré une nouvelle fois dans la violence, le sang et les flammes. Plus de 100 policiers ont été blessés, dont un grièvement brûlé. Ces chiffres, qui s’accumulent depuis quatre mois, montrent la profondeur du chaos dans lequel la France a durablement sombré. l’image que donne la France à l’étranger est celle d’un pays dévasté. Évidemment les auteurs de ces abominations contre les forces de l’ordre sont des criminels. Mais ceux qui ont provoqué par autocratie, aveuglement et exubérance vaniteuse les circonstances de cette tragédie, sont eux aussi impardonnables.

Rarement, la politique française n’avait sombré dans un tel niveau de déchéance depuis 1945. Le pouvoir macroniste est évidemment le principal responsable de ce fiasco et de ce chaos. La gauche mélenchoniste n’a jamais fait que souffler sur les braises de la violence. La droite lepéniste – modèle de discrétion – se frotte ostensiblement les mains en espérant tirer les marrons du feu de cette calamité en 2027… Mais c’est loin 2027. La droite classique a choisi le camp macroniste de cette réforme absurde et injuste, contre le pays, manquant une occasion historique de se poser en protectrice du peuple.

Il reste une poignée de responsables politiques, dont Charles de Courson et d’autres, en dehors d’une logique partisane, qui ont montré le cap de la sagesse, de l’apaisement, du sens de l’État et de la vision historique. Evidemment sans être écoutée tant le climat est à l’aveuglement, au délire vaniteux, à la courtisanerie. Dans les périodes de trouble profond, le redressement part toujours d’une infime poignée de visionnaires. S’il reste une lueur d’espoir pour l’avenir de la France, certes faiblarde, elle est à chercher de ce côté-là.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2023/05/02/reforme-des-retraites-le-chaos-et-le-desastre/

« Cela devient presque normal de passer deux jours au trou pour avoir manifesté »

Eric Vial

Arrestations durant les manifestations contre la réforme des retraites : 80 % des dossiers classés sans suite par le procureur, et les 20 % restant « ressortent libre en comparution immédiate ».
La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) vient de publier un rapport alertant sur les conditions de détentions des personnes placées en garde à vue en France dans le cadre de la contestation contre la réforme des retraites. La CGLPL s’inquiète de voir que des principes fondamentaux du droit français et européen ne sont pas respectés.
Elle constate dans l’immense majorité des cas des « arrestations arbitraires », des « interpellations violentes », des « procès-verbaux incomplets voire défectueux ». Pire la contrôleuse relate des incarcérations dans « des cellules indignes » et « des fouilles en sous-vêtements »…
Dans ce rapport de 30 pages, les officiers de police judiciaire interrogés par la contrôleuse reconnaissent ne pas connaître les raisons des interpellations des manifestants mais se disent « solidaires » de leurs confrères. Certains policiers expliquent « qu’ils avaient l’ordre d’interpeller des personnes présentes dans une zone », sans plus.
Dans Libération, la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté raconte : « Pour la large majorité des personnes que nous avons vues, il n’y avait aucune preuve (…) Ce sont des sortes d’arrestations préventives, arbitraires ». Elle considère que si la Police « arrête les gens le samedi, elle est «tranquille» jusqu’au lundi ». Elle ajoute : « nous avons échangé avec des gardés à vue qui se plaignaient d’avoir été malmenés pendant leur interpellation. Je veux bien entendre que des policiers soient fatigués, qu’ils n’en peuvent plus de se faire insulter pendant des heures. Mais c’est contre-productif de brutaliser les gens, sans compter le fait que c’est illégal ».
La CGLPL constatant que le Droit des personnes n’est pas respecté a donné quinze jours au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin pour répondre et mettre fin aux « dérives » caractérisées et liberticides.