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30 novembre 2023

Tiephaine Soter

Depuis quelques jours, je vois passer énormément de messages parlant de la razzia de Crépol. Colère, révolte, dégoût, les mots peinent à exprimer les sentiments que l'on ressent.
Des manifs sans aucun lendemain ont eu lieu. Elles ont permis aux services de police de ficher S quelques jeunes qui se sont laissés embringuer dans une de ces innombrables bandes de nullards qui ne savent que gueuler dans les rues et allumer des fumigènes pour publier sur les réseaux sociaux.
Des affiches ont été collées. Des vidéos larmoyantes avec du piano triste ont été partagées. Il ne manque plus que les oursons en peluche et les petites bougies sous la pluie.
Que la famille et les proches soit touchés et expriment leur douleur, c'est légitime, je n'ai rien à dire. Que vous, parfaits inconnus, partagiez ce deuil parce que ça vous a touchés, okay, très bien, là-dessus, rien à dire non plus.
Mais les éternelles polémiques et déclarations à l'emporte-pièce "faut les foutre dehors", "islam hors d'Europe", "on est chez nous !"... Quand est-ce que vous allez comprendre ?
Vous n'êtes plus en France depuis vingt ans. Vous êtes en Europe. Vous êtes même en Eurafrique, de ce projet si cher à Coudhenove-Kalergi dans les années 1920, où les populations africaines sont mêlées de force aux Européens. Le système vous hait. Les allogènes vous haïssent. Les immigrés vous haïssent. Et leurs enfants, qui grandissent ici, se voient apprendre à vous haïr à l'école, dès le plus jeune âge.
Ils ne partiront pas "chez eux", parce qu'ils sont chez eux. C'est vous qui n'avez plus de "chez vous". Vous n'avez plus aucun droit. Vous êtes étouffés par les taxes. Vous êtes étouffés par la législation. Vos possessions vous seront prises, peu à peu, jusqu'à ce que vous n'ayez plus rien, pas même vos enfants. Vous êtes les "natives" d'Europe, et le gouvernement colonial européen veut vous faire subir le même sort que celui des "natives" d'Amérique du Nord.
Vous êtes les parasites de ce système, qu'il désire éliminer.
Et il le fait.
Alors oui, vos petits messages revanchards, les petits défilés idiots, vos réactions face aux provocations grossières qui vous sont crachées à la gueule dans les médias, ça ne sert absolument à rien, et même, ça "les" fait marrer.
Qu'est-ce que vous avez fait, ces derniers jours, pour vous prémunir contre la violence du quotidien ?
Qu'avez vous appris ?
Qu'avez vous acquis ?
Qu'avez-vous planifié ?
Je ne parle pas de ces conneries pour scouts citadins qu'on rassemble sous le fatras du "survivalisme".
Avez vous passé le PSC1, ou vous êtes vous renseignés pour le passer ? Savez vous comment traiter une plaie ouverte ? Savez-vous comment stopper un saignement artériel ? Avez-vous un stock de premier secours fourni en gaze et en compresses ?
Là, ça, c'est la base. Si vous n'avez pas fait en sorte de ne serait-ce que pouvoir secourir l'une des 170 victimes quotidiennes d'agression au couteau, vous n'avez aucune légitimité à réclamer quoi que ce soit, et certainement pas au nom des autres.
Si vous ne comprenez pas que vous devez vous préparer, parce que vous êtes seuls, et que vous êtes l'ennemi de cet Etat qui veut vous démolir et vous tuer, eh bien... Vous périrez, et ce ne sont pas vos gesticulations ridicules et infantiles qui changeront quoi que ce soit. Ça fait 25 ans que les Français pleurnichent, manifestent et votent comme des agneaux avant Pâques sans que ça ne change rien.
Il s'agirait de changer de disque.

29 novembre 2023

Un vent de folie souffle sur ce pays

Maxime Tandonnet


29/11/2023 - Un vent de folie ou de bêtise devrais-je dire ? Mais la folie en un certain sens n’était-elle pas une forme de bêtise portée à son paroxysme ? Déconnexion du réel, affaiblissement du bon sens, divagation de l’esprit. La responsabilité des petites fripouilles, en nombre infime, qui paradent déguisées en miliciens dans les quartiers est immense. Ils servent de prétexte, ils ont permis aux médias et aux politiques bienpensants de réaliser une incroyable mystification : ce qui était à la base une profonde émotion nationale à la suite du massacre d’un adolescent de seize ans à Crépol par une bande de tueurs des cités armés de couteaux, est devenu, par un tour de passe-passe dont l’idéologie française est coutumière, une affaire politico-médiatique de « ratonnades » et de menace fasciste sinon nazi… Cette version est largement reprise par une partie de la presse, des médias, et dans la classe politique. Et circule partout la vidéo d’un journaliste connu, autorité morale prétendue, accusant quasiment Thomas d’avoir provoqué des « jeunes » venus simplement s’amuser. La victime devient le coupable et les coupables présentés les victimes. C’est le monde à l’envers. Qu’une telle imposture soit possible a deux explications : d’une part l’abêtissement global lié au déclin scolaire qui facilite toutes sortes de manipulations en affaiblissant l’esprit critique ; d’autre part, l’absence d’une autorité morale, de personnages au-dessus de la mêlée dont la pensée et la parole puissent servir de référence au pays : cela rejoint la question de la médiocrité.

La bonne aubaine du pourrissement

H16

29/11/2023 - Tristesse en République du Bisou Démocratique : des trous dans le vivrensemble sont brutalement apparus.

La presse avait pourtant tout fait, ces dernières décennies, pour que les événements comme ceux survenus récemment à Crépol soient correctement assimilés à de simples faits divers sans aucune dimension politique. Las, plus personne ne semble croire aux contes narrés avec force persuasion par les médias de grand chemin comme autant de pommades sur les plaies purulentes que la République, indigne, laisse se multiplier.

En même temps, en Irlande, le même vivrensemble est parti en fumée avec les bus pour clandestins que la foule, excédée par l’insécurité locale galopante, a pris pour cible dans un mouvement spontané assez peu inclusif.

De façon intéressante, ce regain de tensions et ces agitations provoquent plusieurs types de réaction.


Au sein de la bruyante extrême-gauche, largement relayée par des médias avides de bien retranscrire précisément toutes ses éructations, l’opinion est claire : ces soubresauts violents sont le résultat direct d’une montée du fascisme d’extrême-droite qu’il faut réprimer aussi sévèrement que possible. Et la liberté d’expression de cette frange brune doit être largement remise en question, car tout le monde sait que cette liberté d’expression ne peut s’entendre que dans un cadre démocratique strictement défini (sous-entendu “par l’extrême-gauche”).

Sans surprise, ce désir du pénal et cette volonté de museler l’opinion inconfortable ont tendance d’une part à réduire la crédibilité de cette gauche et d’autre part à augmenter l’envie d’en découdre d’une portion croissante de la population qui n’aime pas trop être caractérisée à tort d’extrême-droite par une bande de plus en plus minoritaire de crasseux d’extrême-gauche à la morale de plus en plus souple et au deux poids, deux mesures, si visible que même leurs têtes d’affiches bégayent péniblement en plateau des explications de plus en plus confuses sur leurs positions intenables.

De l’autre côté, à l’extrême-droite, les conséquences observés trouvent à peu près toutes leurs causes dans l’immigration au point d’oublier des pans entiers de problèmes et de dynamiques sociales installées depuis des lustres dans le pays. Pour cette droite, s’occuper de ce problème est non seulement prioritaire, mais permettrait de résoudre (magiquement ?) tous les autres problèmes ou presque.

Au milieu, les peuplades molles de l’extrême-centre jouent du fifrelin sur l’air du “en même temps” et tentent de composer avec ces deux extrêmes, les positions intermédiaires étant de toute façon gommées à l’ère du tout émotionnel médiatique qui a amplement remplacé l’analyse froide et posée des phénomènes que nous vivons. Cet extrême-centre, fabricant industriel d’hommes-soja, faibles et soumis à toutes les modes de pensées les plus invertébrées, est bien incapable de trancher entre les deux positions.

On pourrait croire que ce n’est pas plus mal, ces deux extrêmes représentant des non-solutions. En réalité, c’est encore pire puisque refusant le choix entre la soumission gluante de la gauche ou le combat sans stratégie ni tactique de la droite, on ne voit que des lapins ultra-centristes effrayés et immobiles, hypnotisés par la lumière puissante des gros phares du futur évident qu’ils vont se prendre en pleine poire.


En revanche, peu nombreux sont ceux qui notent que tout ceci semble se cristalliser vers une “solution” dont objectivement personne ne veut, à l’exception d’une très petite minorité de privilégiés actuellement au pouvoir.

En fait, que la solution qui se précise doucement soit voulue (c’est-à-dire qu’elle soit un but final, sciemment architecturé et obtenu avec différentes étapes clairement planifiées) ou non (par opportunisme politique qui, sans réellement planifier, reconnaît ce qui fait sa survie et ce qu’il est nécessaire de mettre en place pour garantir sa continuité et l’obéissance des troupes), l’actuelle situation contribue directement à la mise en place de l’ensemble des paramètres économiques, sociétaux et politiques pour l’avènement d’une véritable dictature.

Oui, le chaos qui se met en place, inexorablement, le pourrissement à venir d’une guerre civile larvée est une véritable aubaine pour une petite partie très sélectionnée de ceux qui nous dirigent actuellement.

De façon aussi ironique que triste, ceux qui crient sans arrêt au fascisme pour un oui ou pour un non vont s’en prendre une grosse goulée, à base de société de surveillance massive, répressive et intrusive comme jamais, et seront assez probablement les premiers à applaudir des deux mains, leur conformisme et leur grégarisme (largement démontré pendant la période covid) suffisant amplement à éteindre tout problème psychologique dans une dissonance cognitive hermétique comme un sous-marin soviétique.

Et non, ce n’est pas une exagération : il n’y a jamais de hasard en politique.

Il n’est qu’à voir la petite musique qui se met en place, discrètement mais sûrement, pour comprendre l’air qu’on va nous jouer dans les prochains mois : si vous voulez un retour à l’ordre (que tout le monde réclamera alors), la seule solution sera l’application pour tous d’une surveillance de masse, par exemple avec l’identité numérique que l’Europe s’emploie à pousser de tous les côtés.


L’apparition récente de lois de plus en plus contraignantes en matière d’ordre civil (sur le non-respect de futurs couvre-feux, par exemple) là encore ne doivent rien au hasard, tout comme le hasard n’a rien à faire dans l’accroissement massif des sanctions en cas de pensées interdites.

En réalité, la montée de ces tensions de plus en plus vives, la cristallisation des opinions en camps clairement séparés et irréconciliables (que ce soit sur ces questions migratoires ou sur d’autres sujets, depuis le conflit au Proche-Orient en passant par la guerre russo-ukrainienne, les vaccins ou d’autres encore) ne vise qu’un but : que les individus soient isolés, qu’ils ne puissent plus réellement faire corps, qu’ils ne puissent plus trouver de terrain commun pour résoudre les problèmes qu’on leur jette à la figure, voire qu’on leur crée à desseins.

Cet isolement permet de limiter la taille des rébellions, et de les écraser dès leurs prémices, dès l’apparition d’un noyau.

Car sinon, le peuple pourrait se souvenir qu’il est bien plus nombreux et plus puissant que les politiciens. Le peuple est dans leurs couloirs à leur tenir des portes, dans leurs salons à leur servir le café, dans leurs cuisines à préparer leurs repas, dans leurs voitures à les conduire, dans leurs écoles à enseigner ou garder leurs enfants.

Pour les politiciens, le pourrissement qu’on observe est une aubaine.

Pour le moment.

28 novembre 2023

LES QUESTIONS DONT FB NE PEUT ACCEPTER LA REPONSE

Gabriel Nerciat

Comme attendu, le Banquier Président ne consent pas à organiser un référendum sur l'immigration (qui eût été, obligatoirement, un troisième référendum - le second, de 2005, ayant été bafoué par Sarkozy et le PS - sur la légitimité du droit européen), alors même que plus de 7 français sur 10, selon toutes les enquêtes d'opinion, en réclament instamment la convocation.
Personne bien sûr n'en est surpris, mais est-ce pour autant une raison de n'exprimer aucune forme de colère devant cet énième affront ?
Surtout après le gage officiel que le même président de la République vient de donner à l'antijudaïsme islamiste à l'occasion de la marche de dimanche dernier (c'est un détail, mais il faudrait quand même arrêter de parler d'antisémitisme comme au siècle dernier, les Arabes étant eux-mêmes des Sémites - ce que tous les Juifs ne sont pas toujours).
Depuis 2005 au moins, en réalité depuis 1992 sinon même 1987 (date de ratification de l'Acte Unique), la France est devenue une sorte de régime hybride, mélange d'oligarchie technocratique de plus en plus autoritaire et d'anarchie endémique sur fond de colonisation allogène extensive et violente.
Les réactions les plus insupportables à mon sens sont encore celles de Ciotti et des vieux crabes LR, qui affectent de braver l'Elysée tout en refusant de déposer au Palais-Bourbon la motion de censure qui seule pourrait renverser le gouvernement d'Elisabeth Borne, ou celles des inévitables boudeurs conspirationnistes ou sceptiques qui, à chaque crachat de l'exécutif sur nos gueules enfarinées, ne savent que répondre lascivement avant même de s'essuyer : "Mais à quoi ça sert, un référendum, puisqu'il ne sera pas respecté et que les gens ne comprennent pas la question qu'on leur pose ?".
Vous me direz bien évidemment que tout cela n'a rien de très nouveau, mais néanmoins pourquoi continuer à faire semblant ?
Pourquoi rester poli ou civilisé quand un gandin de l'extrême centre vous fait la morale sur ce que doit être la démocratie, et la raison pour laquelle il vous juge indigne d'elle ?
Jusqu'à quand s'abstenir de leur faire comprendre que quitte à renoncer aux libertés réelles et à tout ce qu'implique l'exercice de la souveraineté du peuple, le moment inévitablement viendra où la majorité des Français préfèreront une vraie dictature qui s'assume (et assume surtout de "faire le boulot" exigé par les deux tiers de la Nation) plutôt qu'une démocratie d'apparat qui n'abuse même plus ceux qui affectent de croire encore en elle ?
Que Macron aime jouer avec le feu, c'est une chose, mais pourquoi ne pas enfin s'autoriser à lui faire comprendre ce que provoquerait un véritable incendie, maintenant que son stock d'allumettes commence à dangereusement se réduire ?
Je m'arrête là : la nuit tombe, et le reste ne peut être vraiment exprimable que sur X (ex-Twitter).

27 novembre 2023

Le ventre de la bête immonde est fécond de bruits de bottes

H16

27/11/2023 - Voilà, pas de doute, tous les experts, les analystes et les chroniqueurs officiels sont d’accord : on assiste actuellement à une véritable marée brune dans le monde !

Tenez, pas plus tard que la semaine dernière, les Pays-Bas sombraient à leur tour avec les élections parlementaires qui mettaient en tête le parti de Geert Wilders, l’actuel dirigeant du PVV, le “Partij voor de Vrijheid” c’est-à-dire le “Parti pour la liberté”, dont le nom seul entraîne des frissons de dégoûts chez la plupart des commentateurs. La vague n’est pas mince : les représentants de Wilders font plus que doubler la mise par rapport aux législatives de mars 2021 en passant de 17 à 37 élus, plaçant le PPV en premier dans le pays.

Expliquant clairement être pour une plus grande liberté des individus, une diminution aussi forte que possible sur leur vie de l’emprise de l’État et notamment des institutions européennes, se positionnant sans vergogne avec des éléments nationalistes, conservateurs et libéraux, rejetant l’immigration, bref, cochant absolument toutes les cases de la toutophobie rabique haineuse allant même jusqu’à déclamer des idées aussi radicales que “la Hollande aux Hollandais”, ce parti n’a pas traîné à être copieusement classé d’extrême droite (pour rappel à nos plus jeunes lecteurs, c’est le camp des méchants, des bêtes et des sales).


L’europhobie assumée de Wilders et son parti font redouter aux frétillants mondialistes que leurs petits plans ne soient momentanément freinées par cette arrivée soudaine de ces trublions. D’ailleurs, pour la presse de gauche, ce n’est pas d’abord l’expression du peuple et de son envie d’une politique différente, que nenni. C’est avant tout un avertissement : ici, le peuple a mal voté, il a rué dans les brancards de la bienséance, il a tempêté, nul doute que ce n’est pas vraiment ce qu’il voulait dire ou faire mais simplement qu’il s’agit d’envoyer un message, n’est-ce pas.

On se demande bien pourquoi… Peut-être est-ce en rapport avec la façon dont la crise pandémique fut gérée par Mark Rutte, la serpillière ministérielle totalement vendue aux buts socialistes de la clique mondialiste jusqu’à présent. Peut-être certains Néerlandais n’ont pas trop goûté le plomb qu’ont fait tirer les autorités sur des individus pourtant dans leur droit pendant cette funeste période ?

Peut-être que les opérations crapulo-mièvres du même Rutte pour exproprier des milliers de fermiers locaux sur des prétextes de plus en plus fumeux n’ont pas aidé, et peut-être les Néerlandais étaient-ils un peu trop attachés à leur culture (et leur agriculture) locale ? En tout cas, le remplaçant de Rutte, un certain Dilan Yeşilgöz, s’est fait déboîter comme une catin de Prisunic lors de ces élections, perdant une dizaine de sièges dans la foulée.

Peut-être surtout l’évaporation rapide du pouvoir d’achat des classes populaires et moyennes, la montée progressive de l’insécurité et les distributions de pouvoir d’achat à une immigration clandestine de plus en plus encombrante n’ont (bizarrement ?) pas amélioré l’opinion du peuple vis-à-vis du pouvoir en place ? Allez savoir…

Mais force est de constater que cette poussée populiste aux Pays-Bas intervient quelques jours après l’élection de Javier Milei en Argentine.

Partisan lui aussi de la liberté individuelle, d’une place restreinte de l’État, d’une refonte massive des administrations argentines et surtout décidé à lutter contre une inflation galopante dans le pays qui a lessivé les Argentins et réduit leur pouvoir d’achat à néant, Javier Milei a, inévitablement et lui aussi coché toutes les cases de la toutophobie rabique haineuse allant même jusqu’à déclamer des idées aussi radicales que “Vive la liberté”.

Sans surprise toujours, les médias ont, là aussi, brodé dans la fine dentelle de leurs puissantes analyses à base d’extrême-droite, d’ultra, giga ou turbo-libéralisme, présentant celui qui a clairement reçu le suffrage du peuple comme une véritable menace tant il semble acquis qu’il est aussi méchant que misogyne et qu’il fera tout, exactement comme Donald Trump, pour instaurer une dictature autoritaire, c’est absolument évident.

Du reste, en parlant de Donald Trump, la même presse et les mêmes analystes, les mains encore moites des constats précédents, ne peuvent s’empêcher de noter, la voix tremblante d’émotion péniblement contenue, que les sondages se multiplient aux États-Unis montrant tous que le 45ème président américain l’emporte dans tous les cas de figure si des élections devaient avoir lieu maintenant.

Las : malgré les procès bidons, les affaires fantaisistes et les allégations mensongères, l’actuel candidat continue de grimper dans les sondages.

Il faut dire que, là-bas comme en Europe ou en Argentine, le portefeuille joue beaucoup et la baisse drastique du pouvoir d’achat des Américains qui ont supporté le bide total des “bidenomics” n’arrange pas les affaires des Démocrates dont le niveau de panique et de corruption morale et politique atteint des niveaux rarement observés jusqu’à présent.

Bref, c’est véritablement la panique pour toute la classe jacassante occidentale bien-pensante et les éco-conscientisés collectivistes qui tentent de se raccrocher à toutes les branches dans leur chute pour essayer de comprendre ce qui se passe. Serait-ce une affaire de coiffure ?


En réalité, on constate surtout que la tendance, timide jusqu’à présent, commence à prendre de l’ampleur et surtout, touche maintenant des tranches de populations de plus en plus jeunes.

En fait, il apparait que la rhétorique débile de gauche qui consiste essentiellement à dire “nous sommes les gentils, à droite ce sont les méchants”, a fini par lasser.

Alors que le monde occidental baigne dans la gentillesse obligatoire et millimétriquement mesurée à coups de lois et d’injonctions gouvernementales (éventuellement saupoudrées de quelques coups de matraques agrées norme européenne), à tel point qu’on en accueille à présent tout ce que le reste du monde rejette, les peuples concernés commencent à réclamer un peu moins de moraline en barils bon marché et un peu plus de cette méchanceté qui permet de faire comprendre que trop c’est trop : trop de taxes, trop de distribution gratuite du pognon des autres à des gens qui n’ont aucune aspiration, aucun comportement et ne font aucun effort pour participer à la société dans laquelle ils se sont pourtant eux-mêmes placés, trop de décalage entre les ponctions et les résultats visibles, trop de baisse du pouvoir d’achat, trop d’insécurité, trop de chômage alors que la classe jacassante avait promis le contraire…

Dans les médias, cette tendance de la population, et notamment chez les plus jeunes, à vouloir s’opposer au discours dominant est non seulement niée mais elle est bien sûr activement cachée. Lorsqu’elle ne l’est pas, elle est dénoncée bruyamment sur le mode “♩ la bête immonde est de retour tagada ♪ et on entend déjà ♫ le bruit de ses petites bottes qui trottent sur le parquet ciré de la démocratie, tsoin tsoin ♬ “…

Mais justement, et les années passées nous l’ont amplement montré, lorsque la presse, les journalistes et toute la racaille politicienne habituelle commencent à monter au créneau, les yeux exorbités et la lippe tremblante, pour nous expliquer à quel point tout ceci n’est que rumeur et faussetés, désinformations et vilénies fomentées par quelques puissances étrangères, ou que tout ceci est une “vague brune” et le début d’une ère abominable à base de veuves, d’orphelins et de mort du petit cheval, bref, lorsque ces clowns font assaut de tressaillements pour expliquer à quel point c’est horrible et faux, alors vous pouvez en déduire que c’est assez probablement vrai.

La classe jacassante commence à trembler. Ne boudons pas notre plaisir.


Dystopie délirante

Dominique Ziegler

22/11/2023 - Depuis plus d’un mois, le monde semble avoir basculé dans une dystopie délirante. La puissance militaire israélienne extermine, au vu et au su de tous, la population civile de Gaza, et l’opinion publique mondiale se voit intimer de ne pas croire ce qu’elle voit (« ceci n’est pas un massacre ») ni de réagir en conséquence sous peine d’anathème. Nous sommes sommés de rester spectateurs impuissants d’une tragédie morbide. La trêve temporaire annoncée et la libération d’otages peuvent réjouir, il demeure un sentiment de dégoût profond devant les événements récents.

Face au meurtre de plus de 13 000 innocents, aux images d’enfants agonisants qui circulent sur les réseaux sociaux, aux appels désespérés des ONG, de l’ONU, face aux manifestations massives partout dans le monde, ni l’Union européenne ni les Etats-Unis n’ont envisagé la moindre action contraignante (ni même symbolique) envers Israël pour mettre fin à ce massacre, qui dépasse en nombre celui de Srebrenica.

Au contraire, après les effroyables attaques meurtrières perpétrées par le Hamas le 7 octobre, les gouvernements occidentaux ont délivré un véritable permis de tuer au gouvernement raciste d’Israël – au programme pourtant connu de tous – en lui concédant un « droit de se défendre ». Dans le même mouvement, les colons et l’armée assassinent plus intensément que jamais les civils en Cisjordanie.

La « plus grande démocratie du monde » n’a pas hésité à déployer deux porte-avions en soutien à Israël dès le début des opérations. La présidente de la Commission européenne a fait le voyage à Tel-Aviv pour apporter son soutien au gouvernement d’extrême droite, suivie par le président français. Le chancelier allemand, au plus fort de la boucherie, a réaffirmé son soutien indéfectible au gouvernement israélien. La Suisse, dépositaire des Conventions de Genève, a refusé d’appeler à un cessez-le-feu immédiat et continue sa coopération militaire avec Israël, dont le résultat trouve son application concrète dans l’hécatombe de ces dernières semaines. La sidération est immense. Aucun scénariste de politique-fiction n’aurait osé cauchemarder un tel monde.

La dystopie ne serait pas complète sans mensonge médiatique. Dans les médias dominants occidentaux – en particulier français –, on a d’ores et déjà explosé les scénarios les plus fous de Black Mirror et relégué 1984 au rang d’aimable pochade. Des présentateurs et pseudo-journalistes déchaînés légitiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre les bombardements massifs ; des intervieweurs servent la soupe aux porte-parole ou laudateurs de l’armée israélienne et invectivent les invités qui auraient le malheur de défendre un point de vue favorable aux Palestiniens.

En Allemagne et en Suisse allemande, le débat est totalement verrouillé, et le chantage à l’antisémitisme fonctionne comme un rouleau compresseur envers toute voix discordante. On serait bien avisé de citer dans ce contexte les travaux de l’historien israélien Ilan Pappé, qui démontrent que « le sionisme est une forme de colonialisme », que « sionisme et judaïsme ne sont pas des notions équivalentes » et qu'à la racine de ce conflit, « l’exode des Palestiniens en 1948 fut causé par les exactions israéliennes ».

Derrière l’écran de fumée, il faut se rendre à l’évidence : pour nos gouvernants et médias dominants, une vie arabe ne vaut pas grand-chose ; les enfants morts de Palestine ne suscitent pas la moindre empathie, considérés au mieux comme des dommages collatéraux (quand ce ne sont pas « des animaux », comme l’assure un ministre israélien).

Mais malgré la propagande matraquée ad nauseam, le mensonge se lézarde à mesure que s’accumulent les cadavres. L’Occident politique, empêtré dans son double discours et le non-respect flagrant de ses valeurs « démocratiques » affichées, se révèle dans toute sa crudité comme l’entité coloniale qu’il n’a jamais cessé d’être ; le masque de la « démocratie à l’occidentale », finalement assez récent, camoufle mal l’ADN suprémaciste de nos élites qui, il n’y a pas si longtemps, régnaient encore sur l’Afrique, l’Asie, les Amériques et le monde arabe. Si les méthodes de domination ont muté, les fondamentaux demeurent. Le soutien aux violences répétées de l’indéfectible allié israélien à l’égard des Palestiniens s’inscrit dans cette longue et honteuse histoire, tel un anachronisme sanglant, reliquat des guerres coloniales des XIXe et XXe siècles.

Les subterfuges médiatiques, les recours à des concepts vaseux tels que « démocratie contre barbarie », « droit à se défendre » ou les analyses fumeuses quant à « la complexité du problème » et aux « efforts à faire des deux côté s» alimentent cette machine infernale. Rappelons que, pour ses zélateurs, le sionisme est un projet encore inachevé. Aussi fou que cela puisse paraître, le pire est peut-être à venir. Sans la pression populaire sur nos gouvernements pour que cesse définitivement le soutien aveugle à l’Etat colonial israélien et que s’applique une bonne fois pour toutes le droit international, rien ne changera jamais. Nous seuls, société civile, sommes la solution. De spectatrices et spectateurs, nous devons, de manière déterminée, devenir actrices et acteurs.

26 novembre 2023

La prochaine mauvaise surprise d’Israël viendra de Cisjordanie !

Juan Cuesta Barros

21/11/2023 - Dans ce texte Gideon Levy se préoccupe de l’explosion à venir en Cisjordanie, en se demandant combien de temps encore les Palestiniens peuvent-ils supporter les exactions de l’occupant.
La prochaine surprise ne sera pas une surprise. Elle sera peut-être moins meurtrière que la précédente, le 7 octobre, mais son prix sera élevé. Lorsqu’elle nous tombera dessus, nous laissant abasourdis par la brutalité de l’ennemi, personne ne pourra prétendre qu’il ne savait pas qu’elle allait arriver.
L’armée ne pourra pas le faire, parce qu’elle a constamment lancé des avertissements, mais n’a pas bougé le petit doigt pour l’empêcher. La responsabilité des forces de défense israéliennes sera donc tout aussi grande que lors du massacre dans le sud, et tout aussi importante que celle des colons et des politiciens qui les empêchent prétendument d’agir.
La prochaine cocotte-minute qui va nous exploser à la figure est en train de bouillir en Cisjordanie. L’FDI (Force de Défense d’Israël) le sait ; ses commandants ne cessent de nous mettre en garde à ce sujet. Il s’agit d’avertissements hypocrites et moralisateurs destinés à couvrir les arrières de l’armée. Ces avertissements sont éhontés, car les FDI, avec leurs propres mains et leurs propres soldats, attisent le feu tout autant que les colons.
Prétendre que nous pourrions nous retrouver à nous battre sur un autre front uniquement à cause des colons est un manque de sincérité et de duplicité. Si les FDI l’avaient voulu, elles auraient pu agir immédiatement pour apaiser les tensions. Si elle l’avait voulu, elle aurait agi contre les colons, comme une armée normale est tenue de le faire à l’égard des milices locales et des groupes armés.
Les colons font partie des ennemis d’Israël en Cisjordanie, et l’armée israélienne ne fait rien pour les arrêter. Ses soldats participent activement aux pogroms, abusant honteusement des résidents – les photographiant et les humiliant, les tuant et les arrêtant, détruisant les mémoriaux, comme celui de Yasser Arafat à Tulkarm, et arrachant des milliers de personnes à leur lit. Tout cela jette de l’huile sur le feu et fait monter la tension.
Des soldats revanchards, envieux de leurs compatriotes de Gaza, se déchaînent dans les territoires occupés, le doigt léger et enthousiaste sur la gâchette. Près de 200 Palestiniens y ont été tués depuis le début de la guerre, et personne ne les arrête. Aucun commandant régional, commandant de division ou commandant sur le terrain n’arrête le déchaînement. Il est difficile de croire qu’ils sont également paralysés par la peur des colons. Après tout, ils sont considérés comme courageux.
Les colons sont en extase. L’odeur du sang et de la destruction qui monte de Gaza les incite à se déchaîner comme jamais auparavant. Plus besoin de contes de fées sur les loups solitaires ou les mauvaises graines. L’entreprise de colonisation, avec son cortège de fonctionnaires politiques et de financements, ne se bat pas contre les pogroms qui en émanent. La guerre est leur jour de paie, leur grande chance. Sous le couvert de la guerre et de la brutalité du Hamas, ils ont saisi l’occasion de chasser autant de Palestiniens que possible de leurs villages – en particulier les plus pauvres et les plus petits – avant la grande expulsion qui aura lieu après la prochaine guerre, ou celle qui suivra.
Cette semaine, j’ai visité le no man’s land dans le sud des collines d’Hébron. Les choses n’ont jamais ressemblé à cela auparavant. Chaque colon est désormais membre d’une “équipe de sécurité”. Chaque “équipe de sécurité” est une milice armée et sauvage qui a le droit de maltraiter les éleveurs de bétail et les agriculteurs et de les expulser.
Seize villages de Cisjordanie ont déjà été abandonnés et l’expulsion se poursuit à plein régime. Pour l’essentiel, Tsahal n’existe pas. Israël, qui ne s’est jamais intéressé à ce qui se passe en Cisjordanie, n’en entendra certainement plus parler. Les médias internationaux s’y intéressent de près et comprennent où cela mène.
Derrière tout cela se cache la même arrogance israélienne qui a permis la surprise du 7 octobre. La vie des Palestiniens est considérée comme un déchet. S’occuper de leur sort et de l’occupation est perçu comme une nuisance obsessionnelle. L’idée dominante est que si nous l’ignorons, les étoiles s’aligneront d’une manière ou d’une autre.
Ce qui se passe en Cisjordanie reflète un état de fait incroyable. Même après le 7 octobre, Israël n’a rien appris. Si le désastre actuel dans le sud nous est tombé dessus après des années de siège, de déni et d’indifférence, le prochain tombera parce qu’après son prédécesseur, Israël n’a pas pris au sérieux les avertissements, les menaces et la gravité de la situation.
La Cisjordanie crie de douleur et personne en Israël n’entend son appel à l’aide. Les colons se déchaînent et personne en Israël n’essaie de les arrêter. Jusqu’où les Palestiniens peuvent-ils aller ? Israël devra payer la facture quoi qu’il arrive. Ce sera froid ou chaud, mais très sanglant dans tous les cas.


NB : Gideon Levy, né le 2 juin 1953 à Tel-Aviv, est un journaliste et écrivain israélien, membre de la direction du quotidien Haaretz. Lien vers sa biographie : https://fr.wikipedia.org/wiki/Gideon_Levy