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26 août 2022

Rien de tel qu’une bonne guerre pour mettre en place une vraie sobriété énergétique !

H16

La rentrée approche à pas cadencés (certains diraient même avec des bruits de bottes) et tout l’Exécutif français s’y prépare aussi finement et intelligemment que pour les précédentes phases du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron : oui, bien sûr, quelques petits nuages s’amoncellent à l’horizon mais qui peut douter qu’avec une telle brochette de clowns cadors, la France surmontera les petits obstacles que l’actualité mettra sur son chemin ?


C’est donc l’esprit rafraîchi après deux semaines passées à relire les grands philosophes, à s’imprégner des plus grandes figures de l’Histoire de France, à réfléchir intensément aux tendances profondes de la société française (le karting doit-il être autorisé pour les hommes enceints en prison ?) qu’Emmanuel Macron aborde la prochaine rentrée avec détermination, bien décidé qu’il est à propulser le pays dans un nouveau fossé défi.
Et l’intense réflexion n’aura pas été inutile puisqu’elle permet d’ores et déjà pour l’Exécutif d’espérer une « rentrée sereine » comme l’explique sans rire un article d’une officine de propagande officielle.

Comme d’autres paris avant lui, celui qui consiste à imaginer une rentrée ordonnée est assez couillu et un petit tableau de la situation actuelle suffit pour s’en convaincre : l’inflation n’est pas exactement maîtrisée ; l’été aura permis une démonstration assez inquiétante des capacités d’intervention de nos services publics dans différents domaines d’urgence ; tout indique que l’hiver qui vient ne sera pas exactement placé sous le signe des économies et des prix modérés de l’énergie ; enfin, tant le climat politique intérieur qu’extérieur n’incitent guère à un optimisme débordant : les choses ne se déroulent pas exactement comme prévu.

Heureusement, le chef de l’État et son gouvernement ont une solution : « La rentrée sera très verte ». Autrement dit, tous les efforts des ministres, de l’administration française et de l’ensemble des forces vives du pays vont devoir se tourner vers une écologie totale, pervasive et inclusive. Parce que même si cela n’a jamais été le projet de personne, ni dans les programmes, ni dans les votes, il semble que cela soit devenu aussi indispensable que l’hystérie covidiste disparaissait, et d’autant plus à mesure que des problèmes énergétiques graves apparaissaient dans le pays.

Il faut dire que Macron et son gouvernement ont joué de malchance.


Après avoir distribué de l’argent comme jamais, une inflation galopante est malencontreusement apparue. Pas de bol.

Avec cette inflation et les ruptures massives de chaînes logistiques déclenchées par les intelligentes décisions de confinements partout dans le monde, les prix des énergies fossiles ont explosé à la hausse. Pas de bol.

Pour aider à lutter contre le vilain méchant dioxyde de carbone, la France a choisi, comme l’Allemagne, de se départir de ses centrales nucléaires qui marchaient pourtant fort bien. Pas de bol.

Depuis plusieurs années, l’Union européenne a choisi la dépendance énergétique quasi-complète envers l’étranger, à commencer par la Russie. Malheureusement, le conflit qui a éclaté en Ukraine rend la situation complexe. Pas de bol. Suite à ce conflit, l’Union européenne, France en tête, décide d’interdire les importations d’hydrocarbures russes. Pas de bol.


Comme le pouvoir d’achat des Français s’effondre, le gouvernement choisit de pousser au remplacement des voitures thermiques par des voitures électriques à l’autonomie inférieure et beaucoup plus coûteuses à produire, au moment où l’électricité n’a jamais été aussi chère. Pas de bol.

Pour aider notre secteur aéronautique (l’un des quelques-uns à exporter et rapporter gros), le gouvernement envisage maintenant d’interdire les jets privés au motif qu’ils ne sont pas électriques, polluent, ce qui devrait aboutir à de succulentes pertes d’emplois. Pas de bol.

Bref, on comprend que même doté de son très gros cerveau et d’un gouvernement d’experts affûtés dans les plus âpres combats, le pauvre Emmanuel Macron ne pouvait pas lutter contre cet enchaînement aussi fortuit que complètement imprévisible de circonstances malheureuses. Vraiment, pas de bol !

Mais rassurez-vous : moyennant une campagne de communication efficace, tout ceci passera comme une lettre à la Poste (quand elle n’est pas en grève, que le courrier n’a pas été perdu ou volé et que l’avis de passage n’a pas été oublié).

Tout juste suffira-t-il d’expliquer qu’il n’y aura aucune pénurie ni coupure : on parlera de distribution calibrée, de transition douce et de sobriété énergétique. Grâce à une habile distribution de tickets de rationnements, chèques carburant et autres facilités de caisse, grâce à des idées aussi nombreuses que clairement définies, on va habituer le Français à sa nouvelle misère frugale.

Et surtout, surtout, soyez assurés qu’Emmanuel Macron fera tout pour que vous assumiez sereinement ses erreurs politiques, ses choix débiles et ses idées stupides qu’il enfile depuis plusieurs années. D’ailleurs, il ne s’en est même pas caché : pour les Français, ce sera bel et bien la « fin de l’abondance », ce qui donne une bonne idée du grand vide qui les attend alors que l’essentiel manque déjà. En revanche, ne vous attendez pas à la fin de l’abondance pour nos gouvernants et les petits protégés de la République : ils sauront en effet faire en sorte que leurs dépenses énergétiques, leurs fastes et leur luxe soient carbono-compensés mille fois par vos impôts, vos taxes, vos restrictions, vos vexations diverses.

Ce sera facile, et l’excuse est déjà toute trouvée : on ne devra avoir « aucune faiblesse », on va devoir payer le « prix de la liberté », tsoin tsoin, et s’il faut une bonne guerre, alors qu’il en soit ainsi. Rien de tel qu’une effusion de sang Gaïa-compatible, avec des explosifs carbono-compensés et des armes électriques neutres (et inclusives) pour faire oublier les errements politiques consternants de ces dernières décennies, les choix calamiteux empilés pour des raisons électoralistes et les discours démagogiques dégoulinants d’idioties écologiques.

« Du sublime au ridicule, il n’y a qu’un pas » disait Napoléon. Depuis les 30 glorieuses, la France ne s’est pas contentée d’un pas : elle a fait un véritable marathon et avec Macron, elle passe maintenant au sprint.


Les médias nous baratinent de plus en plus

H16

Juillet et août, mois douillettement placés sous la chaleur de l’été, sont traditionnellement propices aux sujets plus légers dans l’actualité : les petits reportages balnéaires succèdent normalement aux recettes de salades et autres barbecues goûtus pendant que le farniente gagne doucement les salles de rédaction. Manque de chance, cette année n’a pas permis aux journalistes de se reposer réellement et c’est sans doute à cause d’une fatigue évidente que le déchaînement de propagande auxquels ils se livraient jusqu’à présent avec gourmandise devient maintenant parfaitement grossier et évident pour la plupart.

Il est vrai que la situation internationale s’y prête fort bien et que la multiplication des sujets graves n’aide pas au repos des esprits : problèmes énergétiques, hystérie climatique, inflation galopante et après une crise sanitaire qui avait déjà beaucoup contribué à monter les uns contre les autres sur des motifs de plus en plus futiles et artificiels, le conflit russo-ukrainien donne une nouvelle occasion aux propagandistes des deux camps de s’exprimer sans plus la moindre retenue.

Dans une guerre, il est certes attendu que les informations seront, toutes, à prendre avec des pincettes. Il n’en reste pas moins que certains médias font des efforts que d’autres ne tentent même plus, la fin semblant justifier tous les moyens avec désinvolture et en avant Ginette.

C’est le cas par exemple de France2 qui nous aura gratifié, lors de ce qui est présenté comme un reportage depuis la centrale nucléaire de Zaporijjia, d’une magnifique illustration de ce à quoi peut aboutir une propagande décontractée sans aucune remise en question.

Selon la journaliste du service public de propagande étatique, un missile russe n’aurait pas explosé sur le toit de la centrale (jusqu’à présent aux mains des Russes) ; nullement étonnée que les militaires russes tentent ainsi de détruire une centrale dont ils ont le contrôle depuis plusieurs mois au risque de déclencher un incident nucléaire majeur, le reportage présente alors les images … d’une cheminée abimée comme étant les restes d’un missile. Plus c’est gros, plus ça passe. Mais plus ça se voit aussi :


Cet exemple aussi grotesque que ridicule n’a pas semblé beaucoup défriser les médias français qui sont rapidement passés à autre chose (karting en prison, canicule, les sujets ne manquent pas). Ne vous attendez donc pas à d’épais « fact-checking » de la part des suspects habituels (Libération, Le Monde et autres thuriféraires des pouvoirs en place) : circulez, il n’y a rien à voir, rien à commenter, rien à critiquer et surtout aucune prise de recul ne sera nécessaire. De toute façon, le narratif officiel est fixé, il n’est absolument pas question ni de l’amender, ni de le nuancer ou d’apporter de l’information. Ici, le but est d’accompagner les grandiloquences du président Macron dans sa fuite en avant nihiliste et belliqueuse et c’est tout.


Malheureusement, comme mentionné au début de ce billet, le souci de cette attitude est que l’aspect factice et propagandiste de ces messages officiels est maintenant évident et à mesure que les carabistouilles grossières s’accumulent, il devient de plus en plus difficile pour ne pas dire impossible de croire, même un peu, la réalité alternative que nous peignent la presse et le gouvernement : une part croissante du peuple sait maintenant que l’une et l’autre tordent les faits, mentent autant qu’ils le peuvent et ont bel et bien un agenda qui ne peut s’embarrasser de la vérité ou d’une simple prise de précautions élémentaires et dont l’alignement avec les désirs et besoins de ce peuple est si faible qu’on est en droit de se demander s’ils n’en deviennent pas les ennemis objectifs…

La conséquence est aussi tragique qu’évidente : cette propagande de plus en plus visible entraîne un effondrement complet de la confiance qui forme normalement le ciment de toute société fonctionnelle, notamment par un effondrement de la confiance dans les médias. C’est en tout cas ce qui ressort des enquêtes régulières de confiance qui ont lieu, comme par exemple celle de Gallup récemment publiée et qui montre que jamais les médias (télévision ou presse) n’ont reçus aussi peu de crédit ou n’ont inspiré aussi peu confiance depuis les années 70.
Or, indéniablement, l’érosion puis la disparition complète de cette confiance entraîne l’évaporation de toute légitimité dans les règles, lois et contraintes que le gouvernement veut imposer ; la disparition de la confiance se nourrit du constat de ces mensonges grotesques répétés, de l’évidence d’une coterie qui prétend faire un travail de vérification alors qu’il ne s’agit plus que d’un groupe d’entre-soi, de gens qui se vérifient les uns les autres, qui appartiennent tous aux mêmes cercles et aux mêmes « bulles », qui se font confiance les uns les autres, et qui surtout excluent les outsiders ou la moindre pensée dissidente, la moindre nuance, la moindre discussion ou la moindre remise en question.

Petit à petit, le peuple se rend compte de cette supercherie, et se place de plus en plus en dehors de ces bulles auto-alimentées d’un fact-checking en plein autosuçage frénétique. Et de leur position extérieure, un nombre croissant d’individus constate toute l’hypocrisie du théâtre d’ombre que le gouvernement et la presse leur jouent en croyant, dur comme fer, qu’ils y adhèrent encore tous, obligatoirement.

Oh, certes, il est encore loin le moment où la majorité du peuple sera consciente de ces mensonges et, surtout, entendra faire savoir qu’elle en a assez, qu’il est temps de revenir à un discours réaliste et nuancé, et de réaligner pouvoirs politique et médiatique avec les besoins et les envies du peuple ; et certes oui, il pourrait s’écouler encore des mois, des années peut-être avant qu’on parvienne à ce réalignement.

Néanmoins, chaque jour qui passe, chaque nouvelle idiotie, chaque nouvelle grotesquerie entraîne l’extraction spontanée d’individus hors de ces réalités alternatives construites par ces aigrefins, et chaque individu qui vient grossir les rangs de l’ « équipe réalité & nuance » ne fera plus jamais le chemin inverse.


L’abondance est finie !

Radu Portocala

Nous devons sacrifier notre bien-être pour punir la Russie.
L’Ukraine nous est si chère que nous devons avoir froid pour elle, manger moins pour elle.
Le nouveau petit père des peuples, Joe Biden, a dit : « Cut off Russian gas gonna hurt Europe but that’s the price I am willing to pay. » (Couper le gaz russe fera du mal à l’Europe, mais c’est le prix que je veux payer.)
Organisons chaque jour l’heure de haine. Haïssons la Russie.
Passons ensuite à l’heure d’amour. Aimons l’Amérique (et donc l’Ukraine).
Grelotter, c’est moral puisque c’est l’Amérique qui nous le dit. Faisons, donc, notre devoir et grelottons !
Payons plus cher notre pain, puisque cela aidera à terrasser le monstre russe !
L’insouciance est finie !
Remplissons nos poches de cartouches (il y en a pour deux semaines) et tenons-nous prêts. L’Amérique veut faire la guerre à la Russie et à la Chine. Soyons ses soldats, puisqu’on a mis son sang dans nos veines et ses idées dans nos têtes ! Soyons fidèles à ses idéaux ! Cessons de penser à nous !
Et, par-dessus tout, soyons confiants : l’imbécillité est en passe de gagner.

25 août 2022

L’organisation de la fin de l’insouciance

Pierre Duriot

- 25/8/2022 - Macron a beau jeu de clamer « la fin de l’insouciance », il l’a lui-même organisée. Maniant en permanence l’injonction contradictoire, il a envoyé Philippe, le premier ministre, expliquer à la tribune, que le masque ne servait à rien, puis a rendu le masque obligatoire, y compris pour les enfants du cours préparatoire. Puis il a incité à la vaccination, ne l’a pas rendue obligatoire, ça aurait été illégal, mais a privé les non-vaccinés de vie sociale. A fait licencier des personnels soignants et des pompiers, les privant d’avenir et nous privant de ressources humaines. A empêché les malades chroniques non-vaccinés, d’aller se faire soigner. A laissé planer le doute sur les mesures coercitives. A commencé par traiter de « complotistes » ceux qui ont vu arriver le passe-vaccinal, avant de traiter encore de « complotistes », les mêmes qui finalement ont refusé de s’y soumettre. Il a décidé de tout, quasiment tout seul, tout en expliquant benoîtement que pour le reste, c’est l’Europe qu’on est obligé de suivre : l’inflation, les sanctions à l’Ukraine, la guerre inconsidérée contre la Russie… et servi sa formule « c’est pas bibi », à propos du prix du pétrole.
Si bien qu’un jeune ménage ne sait plus tout à fait s’il peut faire un projet d’avenir avec un crédit, si ses enfants seront bien enseignés, si les grands enfants trouveront un travail décent à l’issue de leurs études, si cet hiver, on pourra se chauffer, voire manger. Il complote, avec ses amis de Bruxelles et traite encore de « complotistes » ceux qui le voient arriver avec six mois d’avance et qui sont désormais très nombreux. Le pyromane annonce le feu qu’il a lui même allumé et il a dans sa besace, dit-il, les moyens de l’éteindre, il faut le faire, par solidarité, avec qui, on se le demande. Pour la planète ? alors que nous sommes un pays qui produit moins de un pour cent de la pollution mondiale et que nous pourrions bien couler dans l’Atlantique, que le réchauffement climatique ne bougerait pas d’un iota.
Ses solutions, on les connaît : rationnements, ségrégations, privations, coercitions. Il n’a fait que cela depuis plus de cinq ans, quelles raisons aurions de croire que cela pourrait changer ?


23 août 2022

Du vaccin au changement climatique

Gilles La Carbona

Une question se pose avec acuité et l’opposition devrait être en mesure d’y apporter une réponse claire. Quand cessera enfin la délégation des décisions en matière sanitaire ? Le nouveau conseil scientifique, par sa présidente Brigitte Autran, pense qu’il n’y a pas assez de vaccinés en France. Vaccinés, contre quoi ? Un virus qui a disparu à force de mutation ? L’annonce surprend d’autant que le mois dernier, Delfraissy et Fischer dénonçaient l’instrumentalisation du conseil scientifique, et l’inutilité de la vaccination, la comparant au mieux à un traitement. Les effets secondaires semblent encore parfaitement d’actualité et toujours aussi mal connus et pourtant, la chape de plomb, les réticences et les mensonges perdurent. Des décès par crises cardiaques, cancers foudroyants, seraient en augmentation. Et les articles scientifiques n’en finissent plus de dénoncer la dangerosité de ces vaccins. Mais voilà que la nouvelle égérie de la science médicale, version Macron, en remet une couche. Dans le même temps, un syndicat de soignants indépendant nous apprend que 57% des médecins sont aujourd’hui hostiles à ces injections. Notez bien que ce nouveau conseil scientifique est aussi chargé d’évaluer l’impact du changement climatique sur la santé. Ne serait- ce pas une mission pour attribuer nos maux au changement climatique ?

L’homme serait-il devenu à ce point fragile qu’il ne supporte plus une variation de température, lui qui depuis son arrivé sur Terre a connu périodes de refroidissements et de réchauffements sans pour autant disparaître. Il ne fait pas encore, en Europe, les températures africaines et les Africains survivent non ? La ficelle est bien grosse et il ne saurait être question de subir à présent une nouvelle vague de restriction ou de mesures délirantes. Il est urgent que le parlement reprenne le contrôle et qu’il se débarrasse de ce nouveau conseil, dont on ne voit pas ce qu’il pourrait faire de mieux que l’ancien, dont on sait aujourd’hui tous les travers et les compromissions qui l’ont caractérisé. Combien de ces éminents scientifiques avaient touché de l’argent des labos ? Combien de ce nouveau conseil sont dans le même cas ? Il appartient aux parlementaires de faire la lumière sur les éventuelles collusions et de prendre les mesures pour les écarter du pouvoir. Il est inadmissible qu’un pouvoir se cache derrière une structure non élue, dont les débats sont en plus, classés secret défense. Une démocratie ne peut laisser en place une telle structure. Au pire elle doit non seulement la contrôler mais aussi être à l’origine du choix de ses membres. Les citoyens ont clairement exprimé, en juin, leur besoin de changement, il appartient à l’opposition, détentrice de la majorité, de refuser cette façon de gouverner. Par respect des mandats qui lui ont été confiés, cette opposition doit défaire cette commission, ou a minima, rendre ses discussions publiques.

Gilles La Carbona, secrétaire national du Rassemblement du Peuple Français, chargé du suivi de la vie parlementaire


22 août 2022

Tiens, un imprévu dans le Nouvel Ordre Mondial

H16

Les mois d’été sont parfois chauds et ceux de 2022 furent aussi particulièrement chargés : après quelques semaines de pause, force est de constater que le monde continue de tourner frénétiquement.

Ainsi, pendant que la France continuait sa descente dans les absurdités macronesques habituelles sur le mode « Vite, vite, faisons venir à grand frais des pompiers étrangers au statut vaccinal inconnu pour ne surtout pas réintégrer les pompiers français non vaccinés », pendant que la situation internationale continuait de se dégrader à tous points de vue tant du côté de l’Asie que de l’Ukraine, et pendant que tout ceci se déroulait avec forces gros titres et fines analyses dans les médias grand public, une nouvelle fracassante passait totalement inaperçue.

Ce n’est qu’à la faveur de quelques timides articles d’une presse qui a consciencieusement regardé ailleurs qu’on apprend, furtivement, que certains pays n’entendent pas vraiment se couler dans le moule que l’Occident avait prévu pour eux : suite à une réunion des BRICS, ces pays en développement rapide qui comptent le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, d’intéressantes dispositions monétaires ont été prises dont on pourrait dire qu’elles remettent profondément en cause l’ordre mondial financier actuel sans que, pourtant, personne ne s’en soit réellement ému.

Les accords de Bretton Woods ont clairement dessiné en 1944 le monde de l’Après Seconde Guerre Mondiale en faisant du dollar américain la monnaie de référence pour tous les échanges internationaux, avec la mise en place de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International. Les accords multipartites qui viennent de se nouer entre les BRICS et au-delà modifient donc l’ordre mondial monétaire de façon majeure, dans l’indifférence suspecte d’à-peu-près tout le monde occidental.

On peut s’en étonner puisque ceci signifie de façon assez claire une perte de suprématie pour le dollar américain. Jusqu’à présent en effet, certains échanges commerciaux internationaux étaient réglés en dollars américains : la vente de matières premières, le prix du baril ou de l’or, les règlements interbancaires entre nations différentes étaient très majoritairement réglés en dollars ce qui imposait du reste que des masses considérables de billets verts devaient être conservés dans la plupart des banques centrales des pays de la planète.

Pour ces pays, l’utilisation du dollar n’a pas que des avantages. La monnaie américaine donne à l’Oncle Sam une très grande capacité d’influence dans le monde : qui utilise le dollar doit en respecter les moindres contraintes, notamment celles imposées par la politique étrangère américaine, et qui ne la respecte pas peut se retrouver coupé des échanges internationaux ou voir ses réserves bloquées… Ce fut le cas de nombreuses fois pour différents pays, les tentatives de sortie du « système dollar » se traduisant parfois par des changements brutaux de régime. Quant à l’interdiction d’utiliser le dollar, elle a longtemps signifié un effondrement de l’économie concernée…

Cette position dominante du dollar lui permet aussi de diluer son inflation en la répartissant à échelle planétaire. Pratique : l’impression de billets n’avait jusqu’à présent pas d’impact réel pour l’économie américaine. Le dollar était jusqu’à présent leur monnaie, et les problèmes afférents étaient rejetés sur le reste du monde.


Cependant, les récents développements internationaux montrent que cette hégémonie monétaire n’est plus aussi solide.

Avec l’annonce par les BRICS de la création d’une nouvelle monnaie de réserve, la position américaine va fondamentalement changer : en offrant à tous ceux qui le voudront une monnaie de réserve concurrente (ou supplémentaire) au dollar, les BRICS vont donner l’occasion à des douzaines de pays de s’affranchir du dollar et donc de l’influence américaine directe ou indirecte (c’est le cas de l’Algérie par exemple).

Parallèlement à l’introduction programmée de cette nouvelle monnaie de réserve, l’Inde a déjà annoncé utiliser le Dollar de Hong-Kong, le Yuan ou le Dirham pour payer son charbon à la Russie, ce qui lui permet de contourner assez facilement les sanctions imposées à la Russie de Poutine. Du reste, la Turquie – pourtant membre de l’OTAN – semble mettre en place des mécanismes équivalents pour ses propres besoins.

Voilà qui est ballot !

Normalement, tout était prévu pour un nouvel ordre mondial taillé au cordeau : la pandémie devait générer des piscines olympiques de dettes faramineuses, qui devaient à leur tour largement inciter les gouvernements, en pleine banqueroute, à effacer ces dettes par le truchement d’une nouvelle monnaie mondiale, à la fois numérique et totalement contrôlée par les États. Et dans ce nouvel ordre mondial, c’était très simple : l’Occident mènerait la danse, les humains seraient tous contrôlés par cette monnaie et tout irait bien (pour les élites) sur le principe « Vous ne serez bien sûr plus propriétaire de rien, mais vous serez heureux (ou sinon, tant pis) », comme l’explique calmement un Forum Économique Mondial toujours aussi relax du collectivisme.


Malheureusement, avec ce nouveau développement, ce « Nouvel Ordre Mondial » ne semble pas prendre la direction envisagée par nos fines élites : difficile d’imposer une monnaie unique dans un monde qui n’est pas unipolaire par exemple et alors qu’une partie des nations s’éloigne vigoureusement d’un dollar devenu une arme financière (« weaponized currency »). Difficile de pousser ces monnaies numériques de Banques centrales alors que Bitcoin et les cryptomonnaies indépendantes continuent d’attirer l’attention et d’offrir une alternative de plus en plus crédible aux monnaies fiat qui démontrent chaque jour un peu plus les dangers qu’elles comportent.

Eh oui : difficile de rendre l’utopie collectiviste mondialiste attrayante dans un contexte de plus en plus mouvant, où la concurrence apparaît et ne semble pas vouloir se laisser faire. Difficile de vendre ces CBDC dans un monde qui ne veut pas se plier au diktats de moins en moins cachés d’une petite élite délicieusement éco-consciente qui veut diminuer son empreinte carbone en oubliant de préciser que le carbone, c’est vous… Si un nouvel ordre mondial est en train de se mettre en place, ce n’est décidément pas celui que cette élite avait prévu.

Accessoirement, on ne pourra s’empêcher de noter que ce Nouvel Ordre Mondial imprévu semble se dessiner sans l’Euro. Ce n’est pas un hasard.


Marc Alpozzo

Petite bibliothèque de survie (XXV)

Puisque nous en sommes presque à retourner enfin au travail, la rentrée des classes c’est déjà dans moins de 15 jours, retrouver des chérubins éteints, paresseux, passifs, un système au bord de la faillite à tous les niveaux, des restrictions certainement, et des hausses de prix spectaculaires, munissons-nous d’outils de pensée pour affronter un réel désormais hostile. Je ne crois pas que les gens en général cherchent le bonheur, c’est même, je pense, tout le contraire. Ils lui préfèrent le bien-être. Ce qui est évidemment très différent. Mais, en période de crise, plutôt que de prendre du Prozac, pourquoi ne pas relire le « Manuel » d’Épictète ? Ouvrez aussi les « Pensées pour moi-même » de Marc-Aurèle. Testez Sénèque. Personnellement, je préfère le boiteux Épictète, qui en un paragraphe, voire en une phrase, « Préoccupe-toi de ce qui dépend de toi, et ne te préoccupe pas de ce qui ne dépend pas de toi », nous fait le cadeau d’une méthode pour être heureux en permanence. Et, si vous n’arrivez pas à lire Épictète, alors lisez le philosophe, et non moins ami Emmanuel Jaffelin, et ses « Célébrations du bonheur » (Michel Lafon, 2021), qui est un bonne vulgarisation de la pensée du maître Épictète, ainsi qu’un bon diagnostic des méthodes à utiliser pour affronter notre siècle sordide et décadent. J’ai réalisé cet entretien avec l’auteur, à la veille de la rentrée des classes, en 2021.
Alors, lisez et relisez les stoïciens, et soyez heureux, bon sang de bonsoir !