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28 novembre 2022

Ukraine, l'objet d'une partition

Yann Bizien

Les dirigeants des exécutifs européens peuvent-ils prendre conscience que leur aide financière et militaire à l'Ukraine, pour soutenir son effort de guerre, pourrait se retourner à terme contre leurs intérêts ?
1. La Russie dispose aussi de solides preuves sur des crimes de guerre imputables au régime ukrainien.
2. Le flux d'argent occidental qui irrigue l'économie ukrainienne est sous surveillance mais le niveau de corruption est tel dans le pays que les risques d'abus et les dérives restent élevés.
3. Les ressources financières consommées par les pays occidentaux pour soutenir cet effort de guerre impactent leurs politiques intérieures. En France, nos hôpitaux et nos armées, notamment, ont plus que jamais besoin de ces ressources.
4. La crédibilité du président ukrainien est mise en cause par son mensonge sur l'origine du missile tombé sur le territoire polonais.
 5. Ce même président a clairement revendiqué sa volonté d'entraîner les pays membres de l'OTAN dans cette guerre, plutôt que d'imaginer les conditions d'une paix nécessaire.
Ces cinq biais affectent le climat de confiance autour du président Zelensky.
Depuis la victoire des Républicains à la Chambre des représentants, et les opérations ciblées de la Russie sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes, les États-Unis semblent moins disposés à soutenir sans conditions et indéfiniment cet effort de guerre.
De même, nous ne connaîtrons jamais le contenu de l'échange d'hier entre Emmanuel Macron et le président Zelinsky. Il y a une forte probabilité d'une chute de la confiance entre les deux présidents.
Dans cette dialectique des volontés, deux choses sont désormais sûres :
1. Le soutien occidental à l'Ukraine ne peut pas être entaché par le comportement et les décisions d'un régime ayant perdu beaucoup de crédibilité dans la conduite de cette guerre.
2. Les Américains ont atteint leur objectif stratégique sur notre continent et considèrent que l'Ukraine doit être l'objet d'une partition.

Yann Bizien

Les soignants non vaccinés n'ont pas seulement été suspendus. Ils ont été ostracisés, évincés et humiliés.
Est-ce bien comme cela qu'il faut concevoir notre cohésion et notre solidarité ?
Emmanuel Macron doit-il continuer à s'appuyer sur la position défavorable d'un comité scientifique, quand la plupart des pays au monde a décidé la réintégration de leurs soignants ?
La politique peut-elle encore se situer au dessus de tout ?
Cet entêtement de l'exécutif, vis-à-vis des soignants non vaccinés, est-il dénué de charges idéologiques ?
Il est possible d'en douter.
Nos Hôpitaux sont à la peine, et manquent cruellement de moyens. Il est plus que temps de réintégrer tous les soignants.

27 novembre 2022

Dominique Handelsman

Chez les macroniens, le sujet de la réintégration des soignants non injectés est « complotiste ».
Le Président Macron a, dans une très récente interview de 2 minutes qui employait au moins 6 fois les mots « science », « scientifique », dit que c'est l'avis des scientifiques qui sera déterminant, tout en relayant l'élément de langage qui dit quelque chose comme « vous n'aimeriez pas qu'une personne de votre famille soit soignée par un non vacciné ».

Bien évidemment, comme depuis peu, la science (dont la vocation était, avant le Nouveau Monde, de produire des énoncés stables dans le temps et dans l'espace) change comme une girouette, il n'est pas impossible qu'elle autorise la réintégration des soignants non injectés un jour (comme la science de la plupart des autres pays), auquel cas, évidemment, cette réintégration perdra, scientifiquement, pour les macroniens, du jour au lendemain, sa qualité de « complotiste ».


La peur est partout

Yann Bizien

Le pouvoir s'étonne, s'inquiète et redoute comme jamais la colère sociale. Il guette "les signaux faibles" et les "secousses du peuple" parce qu'il n'a plus aucune prise sur l'action et sur les passions. Il cherche par tous les moyens à réduire les incertitudes sur l'avenir.
Il utilise beaucoup le verbe et les formules pour agir sur les consciences. Et il occupe les plateaux pour gérer les angoisses.
La peur est partout. Mais rien n'y fait. Les illusions des Français les plus naïfs sont déjà perdues. Ceux qui croyaient dans plus de sécurité et de prospérité désespèrent. Nous redoutons l'avenir de nos enfants. Et l'enthousiasme politique de 2017 s'est effondré.
Les riches deviennent plus riches. Mais le peuple reste à la peine parce qu'il paie toujours trop d'impôts, les salaires restent bas et les prix s'affolent. Son pouvoir d'achat est en berne. Le pays accumule un déficit et un endettement records. L'immigration incontrôlée nous prend à la gorge et nous coûte un pognon de dingue. Et la guerre nous enveloppe de son brouillard.
Le peuple a peur pour sa sécurité. Notre pays ensauvagé, faute d'autorité, de fermeté et de courage, est devenu le plus dangereux en Europe.
C'est évident, le peuple a peur. Le pouvoir, paralysé, aussi. Il consomme notre argent pour tenter de préserver la paix "quoi qu'il en coûte". Mais il ne contrôle plus les oppositions qui catalysent les colères. Et il redoute les grondements de rue, comme la radicalité et la puissance des foules.
L'exécutif y est pour quelque chose dans tout ça. C'est lui qui a atrophié et tiers-mondialisé notre pays. C'est lui qui ne parvient pas à protéger le peuple et à lui garantir sa sécurité. C'est lui qui n'arrive pas à le hisser vers le haut pour l'aider à mieux vivre.
Notre tout jeune président est déjà en panne de vision et en fin de vie politique. Il n'a plus de majorité absolue "pour satisfaire ses caprices et faire ce qu'il veut". Il trouve partout de la résistance dans les oppositions. Et il est désormais contraint d'utiliser des armes constitutionnelles pour faire avancer aux forceps ses textes à l'Assemblée. [...]


Rebattons les cartes !

René Chiche

Jusqu'où et jusqu'à quand notre patience sera-t-elle abusée ? Les salles des professeurs et les réseaux sociaux sont remplis par nos lamentations, nos colères, nos frustrations, et pourtant rien ne change. Le niveau de nos élèves est toujours plus faible, notre hiérarchie toujours plus caponne, l'illusion de l' "innovation pédagogique" et de la "réussite" pour tous toujours plus prégnante, notre souffrance morale (et parfois physique) à son paroxysme. Cela n'est pas étonnant : notre quotidien professionnel ressemble à un monde renversé orwellien où l'on nous demande de faire ce que nous savons être profondément néfaste pour nous et pour les jeunes gens dont nous avons la charge.
Malgré l'urgence, vous êtes nombreux à voir dans les élections professionnelles à venir une énième mascarade qui reconduira les mêmes organisations syndicales moroses et impuissantes, lesquelles passent leur temps à réclamer "des moyens" sans plus savoir pourquoi elles les réclament, sans plus savoir quelles fins elles assignent à l'école. Des moyens, oui, mais pas pour faire n'importe quoi : pas pour une "innovation" à marche forcée, pas pour du "numérique éducatif" dont on connaît les effets délétères, pas pour des "projets" aux intitulés pompeux et sans le moindre fondement, pas pour des "sensibilisations" à ceci et à cela, pas pour des "concertations" et des "comités de pilotage", pas pour des "parcours citoyen/avenir...", pas pour des "évaluations d'établissements", pas pour du pipeau et des gadgets ! Les mesures pour rebâtir l'école et redonner leur sens à nos métiers sont pourtant si simples, si évidentes et connues de tous ceux qui sont sur le terrain, aux antipodes des lubies idéologiques portées par des organisations hors sol.
Mais il existe désormais une alternative ; elle porte le nom d'Action & Démocratie, jeune syndicat combatif, authentiquement apolitique, attaché à la transmission des savoirs et au maintien des repères, animé par une très haute idée de l'école et enfin défenseur farouche des personnels qui la font vivre. Nous ne nous sommes pas laissés gagner par une routine syndicaliste : c'est la clef de notre efficacité et de notre succès. C'est par un tel syndicat que vous devriez être représenté si vous croyez encore au changement et que vous souhaitez transformer votre colère en action. Si vous vous dites que voter ne sert à rien, c'est que vous n'avez pas essayé Action & Démocratie !
Entre le 1er et le 8 décembre, vous avez la possibilité d'agir pour inverser la tendance, rompre avec la morosité et retrouver l'espoir. Ne déplorez pas dans votre coin les effets dont Action & Démocratie CFE-CGC combat les causes : votez simplement A&D !

https://actionetdemocratie.com/rebattons-les-cartes/?fbclid=IwAR3c_90c1pXnDQXxiDa6N5nSxos6ojWvH7WGZXUak5dKkAsCesIxo6zQq5s

Yann Thibaud

Ce qui est séduisant avec la droite, c'est sa critique et sa remise en cause de toutes les folies actuelles de la gauche.
Mais elle demeure la droite, avec ses idées surannées et obsolètes, son goût pour la chasse, la corrida, le costume-cravate, l'armée, la religion et tutti quanti.
Reste le centre, qui cumule aujourd'hui les erreurs et écueils de la gauche et de la droite, qui se présente comme un modèle de modération et d'équilibre, mais qui, comme on l'a vu ces dernières années, fait montre, en réalité, d'un autoritarisme et d'un totalitarisme tout à fait effrayants, de sorte que c'est aux prétendus extrêmes, que l'on trouvera enfin un peu de bon sens et de défense et protection des libertés élémentaires et fondamentales.
Tout cela n'a plus aucun sens !
Il est grand temps de repenser et refonder notre monde, c'est-à-dire notre culture et notre civilisation, mot honni et pourtant essentiel, car il signe l'ambition de la société humaine, son aspiration à la beauté, à la sagesse et à la grandeur, qui ne peuvent se concevoir sans spiritualité ; et c'est justement à cause du déficit de spiritualité, de sens et de transcendance, que nous sombrons aujourd'hui dans la décadence, la déliquescence, la médiocrité et la corruption généralisée de nos institutions et de notre fausse et indigne élite. [...]

Le thermomètre chinois

Pierre Duriot

Les Chinois sont à bout et se révoltent. Ils ne veulent plus de la politique zéro-covid qui pousse les autorités à confiner tout le monde au moindre cas. Il est vrai que ces populations sont soumises à rude épreuve depuis le début de l’épidémie, avec des mesures encore plus coercitives qu’en France, lesquelles ont déjà occasionné une augmentation de la mortalité, non à cause du virus ou du vaccin, mais de l’arrêt de traitements dont les personnes étaient dépendantes. En Chine, il y avait en plus des problèmes pour s’approvisionner en nourriture et la police tapait fort quand on était pris hors de chez soi.

Les confinements mais pas seulement. Les Chinois protestent aussi contre la numérisation de leurs vies et ils ont commencé à détruire les cabines automatiques de tests anti-covid et un certain nombre d’ustensiles fonctionnant avec des codes barres attribués aux personnes et censés régenter la vie quotidienne. Même si on sent bien que les États, tous autant qu’ils sont d’ailleurs, tentent de nous emmener de concert vers ce genre d’existence sous une chape d’informatique, les Chinois sont en train de nous montrer qu’il y aurait une dose maximale admissible, supportable par l’humain et qu’en Chine, elle est en train d’être atteinte.

En Europe aussi, en France notamment, il existe une forme de ras-le-bol, avec peut-être, ce qu’on peut considérer comme des prémices, la destruction régulière de radars routiers, en Bretagne par exemple, ou dans des périphéries urbaines, ceci parce que c’est un aspect du flicage de nos vies contre lequel il semble plus facile de lutter, que contre l’informatisation de nos dossiers médicaux, par exemple. Le suivi de l’évolution des manifestations chinoises peut avoir valeur de jauge sur ce qu’il va être possible, pour un gouvernement de tendance totalitaire, y compris le nôtre, de mettre en place, ou pas, avant que ne naissent des mouvements massifs de contestation. Ils sont plus ou moins anticipés puisque Macron a fait très largement renforcer les armements des forces de l’ordre à destination, non pas d’une guerre contre un ennemi extérieur, mais bien contre des manifestations populaires de grande ampleur et on sait, au vu de l’expérience des Gilets Jaunes, qu’il peut pousser très loin dans les consignes données pour la répression. Lui aussi, doit regarder de près ce qui se passe en Chine.
Le préfet Lallemand, de triste réputation, dernièrement, donnait sa vision des répressions à venir et nous faisait un peu froid dans le dos. À ce titre, on ne sait pas si Macron pourrait se permettre ce que les Chinois se permettent, mais personne n’est sans doute prêt à parier qu’il ne le ferait pas. Reste à savoir si les forces de l’ordre accepteraient de tirer sur la foule, si l’ordre leur en était donné et si le chef de l’État, qui nous a habitué aux outrances, donnait cet ordre. L’impression générale est néanmoins, celle d’une tension entre les peuples des pays développés et leurs gouvernants, en Chine, en Iran, mais aussi dans quasiment toute l’Europe.