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18 novembre 2023

Gastel Etzwane

Ils n’ont pas désobéi pour le port du masque.
Ils n’ont pas désobéi quand l’injection est devenue obligatoire. Ils n’ont pas désobéi quand les familles ne pouvaient plus rendre un dernier hommage à leurs morts. Ils n’ont pas désobéi quand les personnes sans pass ne pouvaient plus accéder aux soins.
Mais ils sont prêts à désobéir si l’aide médicale permettant à des clandestins d’être soignés gratuitement était supprimée.
Le tout, en se drapant du serment d’Hippocrate.
Ces gens n’ont aucune dignité, aucune décence. Ils ont craché sur le personnel médical qui n’a pas voulu se faire injecter, ils ont craché sur les patients qui n’étaient pas injectés, ils ont refusé de faire leur travail, c’est-à-dire soigner avec les moyens dont ils disposaient.
Mais à l’image du gouvernement, tout ce qui vient de l’étranger a droit à leur considération.
La déontologie, oui, mais pas pour les Français.
"La déontologie prescrit le juste soin pour chaque personne qui me consulte. La sagesse dénonce la faute éthique et, en passant, l'erreur épidémiologique", poursuivent-ils. Avant de conclure : "patients d'ici et d'ailleurs, ma porte vous est ouverte. Et le restera".

Catherine Gaillard

Une semaine donc, pile-poil, qu’elle se trimballait avec son trou dans la bouche, bien devant. Aucun dentiste "n’avait trouvé la disponibilité" pour refixer la dent sur pivot. Une assistante d’un cabinet réputé en esthétique dentaire, au téléphone, avait failli lui donner le rendez-vous et quand elle avait mieux compris de quoi il s’agissait exactement, avait rectifié le tir : "pas de rendez-vous disponible avant un mois…"
Les deux ou trois premiers jours, elle avait éprouvé de la honte, mettait sa main devant sa bouche, expliquait ce qui lui arrivait, comme si elle était fautive, comme si ce n’était pas ce système qui permettait que, si elle n’était pas une bonne machine à cash, elle resterait avec son trou dans la bouche, quand bien même ça lui faisait une tête de cloche. Et puis la colère et le dégoût l’avait emporté sur la honte et tout le reste. Elle n’en avait plus rien eu à faire, elle n’expliquait plus, elle ne mettait plus sa main devant sa bouche. Elle était l’image sans mensonge de ce que cette "société moderne et civilisée" faisait des gens qui n’avaient ni carnet d’adresses ni fortune, des gens qui ne sont rien et qui n’auraient qu’à traverser simplement la rue pour s’en sortir. Et ça, il ne fallait plus le cacher.
Segundo Cimbron

Adresse à ceux qui "défendent" les "traditions" religieuses contre des attaques imaginaires :
Personne ne vous interdit, ni ne veut vous interdire, ni même ne songe à vous interdire de faire une crèche chez vous, d'accrocher des croix sur vos murs autant que vous voulez...
Moi, je suis athée. Je n'ai ni crèche ni croix chez moi.
Je ne songe pas à les interdire chez vous, ne me les imposez pas chez moi, ni dans ma mairie, ni dans l'école de mes enfants et petits-enfants, qui doivent rester laïques.
Le respect des valeurs de la république à la française, dont la laïcité est une fondation, c'est pour tout le monde. Pas que pour les musulmans.
Media du peuple

DOSSIER MANIPULATION : PROPAGANDE DE VICTIMISATION

Un homme de confession juive interpelle les Juifs du monde. 

https://twitter.com/i/status/1725579102004883694

17 novembre 2023

[Éducation nationale]

René Chiche

Je n'ai pas critiqué l'action du ministre Gabriel Attal jusqu'à présent, parce qu'elle va dans le bon sens. En revanche, je tombe des nues en découvrant le caractère totalement superficiel et improvisé de la mission dite "exigence des savoirs".
Cette mission "éclair" lancée le 5 octobre, sans que la moindre lettre de mission n'ait encore été publiée à ce jour, doit rendre ses conclusions fin novembre tout en procédant d'ici-là, parait-il, à des auditions des organisations concernées ainsi qu'à une consultation des 860 000 enseignants.
Nul ne peut croire qu'un simple questionnaire conçu à la hâte puisse tenir lieu de consultation de ces derniers, si tant est qu'il y ait lieu de les consulter individuellement, ce dont je ne suis pas du tout convaincu. Et nul ne peut croire non plus que des questions "à choix multiples" fermées puissent servir à autre chose qu'à valider des décisions déjà arrêtées et à éluder une fois de plus les vrais sujets. Certes, le questionnaire est conçu pour être renseigné en moins de cinq minutes, ce qui peut expliquer que les intéressés soient nombreux à le renseigner au point que le ministre se flatte le 8 novembre devant les sénateurs d'avoir déjà obtenu 100 000 réponses.
Mais je prie mesdames et messieurs les sénateurs de bien vouloir prendre cette annonce avec des pincettes : on peut remplir le questionnaire autant de fois que l'on veut et il peut être rempli par n'importe qui, ma voisine aussi bien, puisqu'il n'y a aucune étape d'identification. Ce chiffre de 100 000 réponses est donc totalement invérifiable !
Ce n'est pas sérieux.
Je n'avais aucun a priori sur cette mission au moment où elle a été lancée bien que les délais me paraissaient déjà totalement incompatibles avec son objet : une "mission éclair" pour faire face au mal du siècle ? De qui se moque-t-on ? Le "choc des savoirs" (expression dépourvue de sens autant que d'élégance) risque bien de ne produire qu'un pshitt ou un prout !
La désinstruction est un sujet grave, aux aspects multiples. Le niveau de certains bacheliers est proche de l'illettrisme, les lacunes de tous ordres sont immenses et conduisent à devoir proposer ou imposer de la "remédiation" dès l'entrée dans l'enseignement supérieur ; l'exposition prématurée aux écrans cause par ailleurs des dégâts considérables sur les capacités cognitives de toute une génération pendant que des élus locaux irresponsables continuent d'amputer le budget de réfection des routes pour pouvoir se vanter d'équiper les enfants en tablettes ; les programmes scolaires rédigés par la DGESCO sont devenus des pavés illisibles dignes de figurer dans une comédie de Molière et c'est pourtant aux mêmes que l'on confie le soin de chercher les moyens permettant d'améliorer le niveau scolaire ; les heures de rien continuent à envahir le temps scolaire au détriment des heures d'enseignement disciplinaire.
Les remèdes sont en réalité très simples, mais ce n'est certainement pas aux inventeurs du "référentiel bondissant", des "programmes spiralaires" et des lieux de "bienvivance" qu'il faut confier la tâche de dire comment reconstruire l'école.
Recrutez d'excellents maîtres et fichez-leur la paix, d'abord ! Donnez aux élèves des conditions d'étude dignes dans des lieux qui ressemblent à des écoles et non à des parcs d'activité ou des antichambres de Pôle emploi ! Rendez à chacun sa place dans l'institution et rappelez à l'administration qu'elle est au service des enseignants et non l'inverse ! Videz les programmes de cette grotesque logorrhée sur les "compétences" afin qu'ils se bornent à énoncer clairement les connaissances qui doivent être acquises chaque année ! Interdisez les smartphones et les tablettes en classe !
A-t-on besoin d'une "mission" pour ça ? Non ! Il suffit d'une volonté politique et que le ministre fasse preuve d'un peu d'autorité pour ne pas se laisser dicter sa conduite en ce domaine par son administration ou par des syndicats majoritaires qui s'accommodent de la désinstruction autant qu'ils y prennent part.

ANTIMYTHOLOGIES CRÉPUSCULAIRES : DÉSHUMANISATION

Anne-Sophie Chazaud

Chers amis,
Vous avez souvent entendu, je suppose, cette injonction à «penser contre soi», en général émise de façon mielleuse et condescendante par des philosophes médiatiques dans le but réel d’afficher leur aptitude à exécuter comme aux concours de patinage artistique moult cabrioles rhétoriques de plus ou moins belle facture et, en vérité, de nous amener non pas à penser contre nous-mêmes mais à penser comme eux.
Pourtant, dans la période que nous traversons, rien ne m’est paru plus impérieux, indispensable, que de parvenir, les uns comme les autres, à mettre nos convictions, nos préférences, nos prismes idéologiques, nos engagements, nos goûts et nos dégoûts de côté afin de tenter d’y voir plus clair sur ce qui se joue actuellement et, surtout, sur la nature de nos attitudes et réactions, plutôt que de jouer sans fin au jeu du plus malin, de celui qui sait, du premier qui a commencé, de la poule et de l’œuf, de la barbichette, tout en se balançant mutuellement dans la figure des photos de bébés suppliciés par un camp ou par un autre comme pour mieux légitimer par ces procédés racoleurs et putassiers le bienfondé de nos présupposés idéologiques, non sans sous-entendre, naturellement, que les bébés d’en-face, d’une manière ou d’une autre, valaient moins ou, en tout cas, que leur mort avait moins d’importance voire, qu’elle était vaguement légitime.
J’avais annoncé que, pour aborder cette période de type crépusculaire (plutôt que sépulcrale car, gardons tout de même l’hypothèse d’un lendemain collectif meilleur…) et afin d’affronter mon propre désarroi face à l’immondice des temps, j’avais besoin de prendre du temps et du recul. Ô combien avais-je raison… ! Mais je dois vous faire un aveu : cela est/fut tout sauf facile, tant l’envie et, quasiment le besoin, de réagir étaient/sont violents. Heureusement, pour cela, pour vider son sac de manière intempestive, il existe le caniveau twitterien des émotions (je dis cela sans mépris puisqu’un espace public sans caniveau et sans égouts est voué à se transformer lui-même en cloaque), lequel permet, au fil de l’eau, de déverser du rire et de la colère sans que cela n’ait aucune espèce de valeur autre que cathartique. C’est la raison pour laquelle cela me prend un peu de temps pour vous proposer ces textes même si je commence à en distinguer l’architecture, l’angle, l’aspect. C’est le temps pour faire le détour par autre chose que par mes propres convictions et réactions épidermiques, qui, je l’avoue sans fard, sont fortes et, bien qu’il paraisse que ce soit mal, empreintes d’une très vive émotion. Je ne vous cache pas que j’aurais apprécié que beaucoup d’autres observateurs procèdent de la même façon, nous aurions ainsi gagné en intelligence collective.
A ce sujet d’ailleurs, je dois dire toute mon admiration devant ce miracle de la transsubstantiation de tant de personnes, qui économiste, qui juriste, qui vieille fille oisive des internets, qui gardien de zoo, ont su, tour à tour et en l’espace de quelques années à peine, par enchantement, devenir d’éminents épidémiologistes, de brillants spécialistes de la chose militaire, de réputés slavologues et à présent des diplomates de canapé : moi, contrairement à eux, et au risque de vous décevoir, l’impression que j’ai c’est que je ne sais rien, en tout cas je ne sais rien de ces choses. Je ne sais rien des virus, je ne sais rien des batailles (dont je dois dire que je me fiche un peu, n’ayant pas non plus la passion de construire des Tour Eiffel en allumettes non plus que des petits trains pour occuper mes dimanches), je ne sais rien de comment régler la crise israélo-palestinienne (mais visiblement j’ai beaucoup d’amis qui, eux, savent, quelle chanceuse je suis…). Ce que je m’efforce de comprendre en revanche c’est ce qui se passe pour nous et en nous, autour de nous. Cela oui je peux l’atteindre et probablement lui donner une forme intéressante, je l’espère, pour vous.
Quelques figures structurantes de ce que nous traversons commencent à mes yeux à émerger et les contours se décantent peu à peu. Ce n’est pas d’écrire un texte qui me prend du temps (ceux qui me connaissent savent que je ne peux écrire que d’une traite et sans brouillon - les brouillons m’embrouillent - et j’ignore pourquoi c’est ainsi…), non, c’est bien le temps de la décantation ou du retrait des émotions parasites.
La première de ces figures du temps qui sont, par leur puissance destructrice, des Antimythologies, majeure, et qui d’une certaine manière ordonne autour d’elle toutes les autres, est celle de la DÉSHUMANISATION. Vous me direz que cela n’est pas nouveau, en particulier en temps de guerre. Et pourtant si, la déshumanisation à laquelle nous assistons et qui est ce qui nous brutalise profondément, nous frappe de stupeur, nous méduse, nous rend muets ou au contraire trop bavards dans le vide, revêt actuellement des formes spécifiques qui se surajoutent à celles du passé et nous écrasent au sol en tant qu’humains. Je traiterai donc des différentes formes de la déshumanisation, et je la traiterai elle-même sous différentes formes.
Je publierai ces textes du crépuscule le vendredi en fin de journée à compter de la semaine prochaine sur mon site ainsi qu’ici et sans doute aussi ailleurs.
Je voulais vous tenir au courant du cheminement de ma réflexion et de cette lente maïeutique en attendant.
Je vous souhaite un excellent week-end. A ce sujet d’ailleurs, je me permets une dernière remarque pour aujourd’hui : j’ai pu lire, ici ou là en divers endroits sur les réseaux et sous la plume de personnages surexcités qui ne s’éprouvent existentiellement plus autrement qu’en état de siège permanent (il y a quelques spécimens de cette espèce sur X qui valent, croyez-moi, leur pesant de cacahuètes et l’on se dit que s’ils/elles passaient autant de temps à la salle de sport ou au travail qu’à maugréer, ricaner, étaler constamment une virulence devenue folle et tournant sur elle-même telle une toupie - même si je reconnais bien volontiers que l’époque a de quoi rendre marteau -, notre nation serait largement championne olympique toutes catégories et première puissance industrielle et industrieuse…), donc, disais-je, j’ai pu lire qu’en ces temps troublés, s’adonner aux plaisirs coupables de la vraie vie, parmi lesquels la pratique des arts et lettres, de l’amour, du spectacle de la nature, des sports ou de quelque autre forme de plaisir que ce soit relevait d’une forme d’égoïsme bourgeois.
Je tiens d’emblée à dire que, précisément et en rapport avec ma réflexion sur le contexte généralisé de déshumanisation dans lequel nous évoluons, il n’est rien de plus indispensable, de plus essentiel actuellement que ces pratiques qui sont autant notre oxygène que la marque de notre humanité.
De nos conflits, de nos aigreurs, de nos morts justes et injustes, il ne restera rien, mais de ce que nous laisserons ou aurons transmis comme formes symboliques du beau, de l’éros, de la vie, il restera toute la trace de notre humanité. C’est ce que j’ai pu revoir à Lascaux récemment, qui m’émeut tant, cœur battant de nos origines : de la vie de ces hommes, nos ancêtres, du fracas de leurs tueries tribales, il ne nous reste rien, tout au plus quelques os meurtris, quelques armes, quelques morceaux de pierre, mais de leur projection symbolique il nous reste tout, qui est désormais le miroir de notre propre condition. 17/11/2023

La presse traditionnelle contre l’information “open source”

H16

Il faut le dire simplement : la presse traditionnelle ne fait plus de journalisme, ni d’information. Elle est à peine capable de rapporter les potins.

Et non, ceci n’est pas une exagération.

Chaque jour qui passe apporte une démonstration supplémentaire de l’inutilité de la presse traditionnelle face aux réseaux sociaux et à l’information organique, collectée par les citoyens disposant d’une connexion internet. Et chaque jour apporte aussi la preuve de l’inadéquation croissante du modèle d’affaire de la presse traditionnelle à l’ère de l’information numérique.


La presse d’hier est maintenant en concurrence directe avec l’information “open source”, qui, comme les logiciels libres, bénéficie des mêmes avantages qui lui permettent de complètement écrabouiller la presse d’hier.

Sans surprise, les médias traditionnels – exactement comme les éditeurs de logiciels traditionnels – considèrent la collecte d’informations sous l’angle de la source propriétaire et, de ce point de vue, ne peuvent s’empêcher de rabaisser l’information “open source”. Après tout, eux ont accès à des personnes, des informations et des données qui ne sont pas disponibles pour les non-initiés, la piétaille, ceux qui ne sont rien…

Et puis, tout le monde sait que le vrai journalisme, c’est aller frapper aux portes, téléphoner à droite et à gauche, et surtout, avoir des relations avec des sources établies et des experts en la matière. De façon symétrique, ces sources et ces experts s’appuient sur ces relations avec les médias pour diffuser des informations et des points de vue à la petite cuillère, dans le but de faire passer des messages (un “narratif”, comme on dit en franglais de nos jours).

Ce dernier siècle, ce petit jeu n’a fait que s’institutionnaliser : tout comme les éditeurs de logiciels propriétaires imposaient leurs protocoles, leurs formats, les “sources établies” et les “experts reconnus” ont, par leur truchement avec les médias traditionnels, façonné des récits, les opinions et les politiques. Avant l’avènement des informations “open source”, les histoires se succédaient, les informations étaient fournies par des “sources proches” de ce qui se passait dans le monde, informations qui devenaient le récit établi, officiel.

Pour continuer la comparaison avec les logiciels propriétaires, on notera que la plupart des acteurs du secteur savent désormais que les failles de sécurité sont découvertes et comprises beaucoup plus rapidement en dehors des éditeurs qu’en interne : les capacités nécessaires à collationner les informations permettant d’identifier, de prévenir et de corriger ces problèmes – qu’il s’agisse de logiciels propriétaires ou non – dépassent celles des éditeurs eux-mêmes. De ce point de vue, les logiciels libres ont clairement rivalisé avec les propriétaires et la vieille école qui imposait la discrétion n’a pas pu perdurer.


De la même façon dans le domaine de l’information grand public, un profond changement a pris place ces vingt dernières années.

Non seulement tout le monde, où qu’il se trouve, peut publier pensées, opinions, expériences ou vidéos et photos personnelles et donc tout ce qui contribue à fournir de l’information, mais tout le monde se retrouve aussi dans la position de pouvoir tester la véracité de ces informations. Et les résultats de ces tests seront eux-mêmes sujets à évaluation, et ainsi de suite (les “Notes de Communauté” sur x.com en sont l’exemple vibrant).

Mieux encore : l’information, c’est aussi celle que fournissent les millions de capteurs divers qu’on retrouve partout à présent, de l’imagerie satellitaire aux cartes, en passant par les enregistrements de témoins, les informations et dossiers historiques et une incroyable collection de sources de données, dont beaucoup sont fournies par le gouvernement lui-même. Ces sources fournissent toujours plus d’informations à une vaste communauté qui s’en sert pour recouper sans arrêt témoignages et assertions.

Et au-delà de ces informations, on trouve à présent de véritables experts sur des événements qui ne sont plus liés aux organisations impliquées et qui sont prêts à donner leur avis, qui peuvent le faire directement sans plus passer par les plateaux télés ou radios officiels. Le décalage avec les habitués réguliers de certaines chaînes est alors frappant. En fait, par l’existence même d’un nombre croissant de canaux informationnels, ce n’est plus seulement l’information et l’expertise qui s’en trouvent améliorés, mais aussi les équilibres et la richesse des débats (aussi vigoureux soient-ils).

Enfin, L’information “open source” est caractérisée par une rapidité sans pareille : ses acteurs sont disponibles 24 heures sur 24, dans toutes les langues et dans tous les fuseaux horaires. Et contre ça, aucune salle de rédaction ne peut rivaliser.

Dans ce contexte, l’idée qu’une histoire soit définie exclusivement par une conversation privée, une “source bien placée”, un “expert” et un journaliste est en train de disparaître complètement.


Les événements récents (crise covid, vaccins, guerre en Ukraine, conflit israélo-palestinien) montrent clairement que ce modèle d’information “open sources” bouscule le modèle à sources propriétaires du passé et explique aussi cette impression, lorsqu’on consulte la presse de grand chemin, de ne lire que des opinions : du point de vue de la production, ces opinions sont moins coûteuses à réaliser que les informations fournies par des communautés entières consacrées à des collectes de données précises.

Il y a quelques années, on pouvait encore croire, en faisant preuve d’optimisme un peu naïf, que le journal télévisé de 20 heures présentait une sorte de synthèse minutieuse d’informations vérifiées. En réalité, il ne s’agissait au mieux que d’opinions et d’interprétations d’un petit nombre de personnes disposant d’une expertise très limitée (et parfois carrément usurpée) sur des informations encore plus limitées. Ce n’est qu’à la faveur de la découverte de gros bobards (les “armes de destructions massives” de Powell, pour ne citer que cet exemple) qu’on a commencé à comprendre, très progressivement, la supercherie.

Dans ce contexte, la notion même de “désinformation” prend une coloration très particulière : on comprend que les opinions de personnes lambda n’en sont pas, n’en déplaise à tous les censeurs rabiques qu’on retrouve, tous et de façon coïncidente, dans les médias de source propriétaire. Eh oui : prétendre que les informations de sources ouvertes sont fausses constitue un des rares mécanismes à disposition de la presse traditionnelle pour tenter de conserver son audience.

Malheureusement pour eux, le combat est inégal : trop de communautés vérifient trop d’informations trop vite et de façon trop pertinente pour que la presse traditionnelle puisse espérer faire le poids un jour. Si les médias de grand chemin parviennent à se concentrer sur les potins, peut-être arriveront-ils à tirer leur épingle du jeu, mais ça n’en prend pas le chemin.