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6 décembre 2024

Kuzmanovic Georges

- 6/12/024 - Dans cette interview exclusive, nous abordons trois sujets brûlants :
Le chaos politique en France :
- Motion de censure
- État catastrophique des finances publiques
- Les taux d’emprunt qui explosent
- Que faut-il faire pour sortir de la crise ?
La guerre BRICS / USA :
- L'objectif de Trump de faire un dollar great again en opposition aux BRICS
- BRICS-Clear : vers un nouvel ordre monétaire mondial ?
Le rouble face au dollar et à l'euro :
- Pourquoi le rouble a-t-il chuté ? Réussite (enfin) des sanctions et effondrement de la Russie ou illusions occidentales ?
- L’Europe survivra-t-elle à la crise politique française et en particulier l'Euro ?
Et bien sûr, Jacques Sapir nous parle de son nouveau livre : “La fin de l’ordre occidental ?”
Jacques Sapir partage son analyse précise et percutante pour comprendre les défis majeurs de notre époque.

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Pierre Duriot

Fraude sociale

- 6/12/2024 - Au RPF, comme mesure d’économie drastique, nous proposons de réserver les aides sociales aux natifs, c’est-à-dire, aux citoyens français : soit des milliards d’économie. Ce n’est pas une mesure d’extrême droite, c’est ce que font quasiment tous les pays du monde, en dehors de quelques pays européens qui s’infligent cette punition au nom d’un humanisme dont leurs propres citoyens sont en général les premières victimes. Non seulement les aides indues, mais également la fraude sociale, soit plusieurs dizaines de milliards d’Euros chaque année. L’informatique permet aujourd’hui de retrouver des trimestres cotisés dans les années 80, les propriétaires successifs de n’importe quelle voiture, mais toujours pas un étranger qui touche le RSA dans plusieurs départements, des allocations pour des enfants fictifs ou les propriétaires des cartes Vitale en surnombre… étonnant non ? La réalité est que cette fraude n’est pas combattue avec assez de rigueur parce que cela contribue à acheter une paix sociale qu’en réalité nous n’avons pas.

2 décembre 2024

Budget 2025 : ça casse ou ça casse

H16

- 2/12/2024 - Les rédactions de la presse française bruissent des rumeurs de censure du gouvernement Barnier, et des hypothèses sur ce qui se passerait une fois le petit Michel renvoyé à ses études après un petit trimestre de labeur. Mais en réalité, censure ou pas, la situation financière de l’État français semble quelque peu bouchée.

On peut en effet échafauder beaucoup d’hypothèses sur ce qui se passerait à la suite de la censure de l’actuel gouvernement : gouvernement purement technique, entêtement de Macron qui relance le même Barnier pour un tour de manège supplémentaire, renouvellement en choisissant une personnalité de gauche – Castets, potiche qui n’y croyait plus elle-même, commence à réapparaître dans les éditoriaux enflammés des torchons propagandistes grand public – bref, les possibilités sont nombreuses de continuer sur les mêmes simagrées encore un moment.


Il n’en reste pas moins que les problèmes qui se posent avec de plus en plus d’acuité le temps passant ne disparaîtront pas avec un changement de tête gouvernemental. De la même façon que la dissolution n’a été lancée que dans le but de distraire l’opinion publique et camoufler un trou budgétaire abyssal, cette éventuelle censure et le remaniement ministériel afférent ne seront qu’une distraction supplémentaire : le trou sera encore là et l’absence de toute volonté de couper drastiquement dans les dépenses de l’État ne changera donc rien aux problèmes budgétaires.

Ces problèmes deviennent épineux.

La dette est de plus en plus coûteuse : au-delà de son montant (plus de 3100 milliards d’euros), la charge de la dette – c’est-à-dire le remboursement des seuls intérêts de cette dette – se montera quoi qu’il advienne à plus de 54 milliards d’euros en 2025, autant de milliards qui non seulement n’iront pas irriguer l’économie française mais seront, comme les années passées, prélevés sur la part la plus productive du pays.

Bien évidemment, ce chiffre ne vaut que si la situation politique française et économique mondiale sont relativement sereines. Si le gouvernement saute, si l’Assemblée nationale achève sa mue en Cirque Pinder et si la partie la plus vocale du peuple français refuse catégoriquement la moindre réforme à coup de grèves et de mouvements sociaux, nos créanciers pourraient exiger un taux d’intérêt plus élevé sur notre dette.


Le chiffre de 54 milliards pourrait donc rapidement grimper.

Et indépendamment de ces derniers aspects, quoi qu’il arrive et quel que soit l’ampleur du déficit budgétaire que nos clowns parlementaires finiront par voter inévitablement (50 ans de tradition ne peuvent s’arrêter maintenant), il faudra de toute façon trouver d’aimables prêteurs pour faire rouler la dette existante à hauteur de plus de 160 milliards d’euros.


En pratique, l’amortissement total de la dette en 2025 est prévu à hauteur de 174,8 milliards d’euros, déjà en hausse de 19,7 milliards d’euros par rapport à 2024. Au passage, rappelons que plus de la moitié (54%) de la dette est détenue par des étrangers, on comprend donc que ces derniers ont donc un levier de plus en plus fort sur les politiques menées en France…

À ces soucis de dette, il faut ajouter la dynamique globale du budget, qui n’est pas folichonne non plus.

Eh oui : l’idée de couper dans les dépenses n’ayant toujours pas pénétré dans les crânes épais des politiciens, les seules ressources qu’ils vont mobiliser le seront au travers des impôts et des taxes.

Or, le pays est déjà au taquet. L’augmentation des impôts décidée par cette quiche de Barnier (ou la tourte fromagère qui le remplacera en cas de motion de censure) n’aura donc pas les effets escomptés.

D’une part, l’activité industrielle ou de services, bref, l’activité productive qui permet justement d’avoir quelques impôts à lever ne pourra que décroître à cause de la conjoncture européenne qui n’est actuellement pas favorable aux grands élans économiques. Ceci va, mécaniquement, entraîner une baisse de la collecte. Ceux qui veulent se faire des gouzigouzis avec quelques chiffres explicites pourront relire un tweet récent, c’est assez clair.

D’autre part, il ne fait pas le moindre doute que les Français choisissent aussi de baisser leurs activités pour des raisons fiscales bien franco-françaises. Ceux qui ont les flancs les plus exposés à la ponction fiscale maintenant délirante dans le pays ont déjà compris qu’augmenter leur activité revient à nourrir exclusivement l’ogre étatique, et le gain personnel devenant faible à nul (voire, dans certains cas, carrément négatif), il ne sert plus à rien de se lancer à corps perdu dans le travail puisque c’est, essentiellement, « pour les autres ». Ceci ne peut, là encore, qu’entraîner une baisse de collecte.


Ces deux effets garantissent un magnifique « effet Laffer » dont les gauchistes persistent à croire qu’il n’existe pas mais dont les conséquences très réelles seront palpables l’année prochaine lorsque les rentrées ne suffiront absolument plus à couvrir les dépenses encore en hausse des administrations françaises.

Là-dessus, comment imaginer qu’on parviendra à atteindre les prévisions de croissance établies par des guignols sur des chiffres de clowns dans une économie piloté par des pitres et des saltimbanques ? Alors qu’elle est actuellement envisagée autour de 1,1%, on pourra s’estimer heureux si l’on dépasse 0,5%.

Enfin, comment écarter les risques géopolitiques à ce tableau déjà peu reluisant ? Entre un hiver plus rude que prévu, qui imposerait plus d’importations énergétiques et les soubresauts européens qui pourrait voir l’Allemagne tenter une sortie de l’Union, comment raisonnablement parier sur une conjoncture favorable pour la France pour l’année qui vient ?

On comprend dès lors qu’un incident gênant puisse arriver aux finances françaises.

Mais quelle qu’en soit la forme précise, et quelle que soit la façon dont la gouvernance mondiale s’entendra pour tenter de rattraper le navire France, on ne peut que constater l’évidence : si la France bénéficiait jusqu’à présent d’un deal un peu particulier lui permettant de financer sa paix sociale en tapant dans le bas de laine allemand en échange de son énergie nucléaire et d’une vente à la découpe de son industrie, la patience germanique arrive maintenant à son terme.

La France n’a plus un rond et, pire que tout, n’a plus ni volonté politique ni classe dirigeante suffisamment outillée intellectuellement pour comprendre le problème et tenter de le résoudre. Barnier peut bien être remplacé, aucun des tristes guignols actuellement disponibles ne changera cet état de fait : tous sont éminemment socialistes, chérissent l’État et son intervention dans toutes les branches de la société française. À ce même titre, que Macron soit destitué ou qu’il rende son tablier ne changera pas non plus la situation : il n’y a personne en France qui tienne le discours radical d’un abandon pur et simple de l’État-providence, de son enterrement rapide et avec lui, des boulets de l’après-guerre qui ont insidieusement mais irrémédiablement pourri toute la société française.

La France n’a plus d’argent, mais elle n’a aucune volonté d’arrêter d’en distribuer.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/12/02/79440-budget-2025-ca-casse-ou-ca-casse

28 novembre 2024

Et maintenant, facturons les factures !

H16

- 27/11/2024 - Ah, la facturation électronique ! Le projet est connu, il est acté depuis un moment et comme c’est un projet informatique mené par l’État, il subit déjà d’importantes déconvenues. Tout se déroule donc comme prévu, c’est-à-dire mal et même, de plus en plus mal.

Un précédent billet paru en 2023 avait déjà évoqué la question et notait que les retards s’accumulant, la mise en application officielle de ce projet qui avait débuté fin 2022 et qui devait avoir lieu en juillet dernier avait dû être repoussée précipitamment. Pour le moment, le projet doit entrer en force le premier septembre 2026, si tout se passe bien pas trop mal.

Comme d’habitude avec les usines à pets chauds de l’État, l’idée de base est aussi intrusive que simple : imposer à toutes les entreprises, petites et grandes, de saisir l’intégralité de leurs factures (reçues et émises) sur une plateforme informatique officielle, un de ces hippopogiciels administratifs mal foutus qui empilent bugs de comportement et interfaces ridicules pour le plus grand désarroi des assujettis. Le but est toujours le même : fliquer aussi précisément que possible l’ensemble des transactions menées par les entreprises, les fraudes à la facturation constituant une perte notoire de taxation pour l’État.

Pour vendre cette nouvelle intrusion de l’administration dans la sphère privée, l’État assurait (promis, juré, craché) que l’opération serait aussi simple qu’économique et permettrait même des gain évidents de productivité. Cependant, à mesure que l’implémentation concrète de cette abomination informatique ne progressait guère, les pouvoirs publics ont été contraints de revoir leur calendrier de mise en place pour tenir compte des impondérables habituels.


Spécifications mal fichues, cas limites pléthoriques et pas prévus, complexité intraitable des lois dont il faudrait tenir compte dans l’hippopogiciel, gabegies dans les prestataires de services attachés à son développement et incompétence de la hiérarchie administrative en charge du désastre, tous les ingrédients étaient clairement réunis pour une réussite équivalente à Louvois, les cartes grises ou d’autres (ces colonnes font régulièrement mention des ratages épiques de l’informatique d’État, la liste est maintenant trop longue pour revenir dessus).


C’est donc avec une surprise toute relative qu’on apprend à présent que les développements de cette plateforme publique vont « pivoter » vers l’usage de plateformes privées pour obtenir le même résultat. Eh oui, afin de tenir les délais d’entrée en vigueur – et déjà reportés – et en présentant bien sûr la manœuvre comme une « simplification », l’administration a donc décidé sans la moindre concertation d’abandonner l’idée d’une plateforme gratuite « clé en main » pour tout simplement imposer (puisque la dématérialisation est obligatoire) de passer par des plateformes privées.

Bien évidemment, ces plateformes privées supporteront les coûts induits par ces traitements, coûts qui seront… reportés sur les clients, à savoir les entreprises recevant et émettant des factures (globalement, cela veut donc dire toutes les entreprises).

La situation est donc la suivante : l’État impose une facturation électronique sous des prétextes fallacieux en vantant une simplification du procédé, se plante, ne parvient pas à fournir la plateforme gratuite et publique promise, rejette donc la tâche sur des entreprises privées qui se retrouvent en position de fournisseurs d’un service public obligatoire.

Si l’opération semble être un très bon plan pour les plateformes privées (rien de tel que facturer un service devenu obligatoire, et ce ne sont pas – par exemple – les centres de contrôle technique automobile qui diront le contraire), cela ressemble malgré tout à un nouveau boulet à la patte des entreprises françaises, voire européennes puisque l’idée générale de facturation électronique provient du niveau européen.

Magie des réglementations délirantes qui caractérisent maintenant l’administration française et la superstructure européenne : la création de ces nouveaux intermédiaires obligatoires entre l’administration (fiscale ici) et les entreprises revient à facturer les facturations. Est-il utile de préciser que ce coût sera de toute façon répercuté sur le client final d’une façon ou d’une autre ? Certains auront beau jeu de prétendre que l’opération de numérisation intégrale permet des gains suffisants pour couvrir ces frais supplémentaires, mais l’expérience passée des interactions administratives obligatoires avec les entreprises n’autorise qu’un optimisme extrêmement modéré.

De plus, l’opération qui se voulait, outre gratuite, destinée à simplifier les traitements déclaratifs auprès des autorités fiscales, va ajouter un nouveau niveau de complexité pour toutes les entreprises françaises (et européennes) au moment où le reste du monde commence à comprendre que la suradministration galopante constitue un énorme boulet improductif.

Autrement dit, pendant que les États-Unis, l’Amérique du Sud font le ménage dans leurs administrations délirantes et que l’Asie décide de conquérir commercialement le monde, la France et l’Europe se mettent en ordre de bataille pour transformer les torrents de paperasseries bureaucratiques encombrantes en déluges de procédures informatiques complexes. Bien joué.

Les énarques, décideurs et politiciens, ne comprenant toujours rien à rien de l’économie réelle, croient sincèrement que passer sous format électronique de lourdes procédures administratives plus ou moins inutiles tenues jusqu’à présent sous format papier constitue un changement radical et une simplification administrative.

Pire : se bananant avec le brio qu’on leur connaît, ils se retrouvent à déléguer cette transformation à des cabinets extrêmement coûteux (et pas meilleurs qu’eux), puis à des entreprises privées dont les coûts viendront s’ajouter aux taxations particulièrement handicapantes des entreprises françaises.

Et à la fin, non seulement, on n’a rien simplifié, mais les coûts de fonctionnement et la bureaucratie imposée aux entreprises ont encore augmenté.


https://h16free.com/2024/11/27/79395-et-maintenant-facturons-les-factures

25 novembre 2024

Budget 2025 : on taxe, on ponctionne, on se détend.

H16

- 25/11/2024 - Le mois de Novembre s’écoule gentiment pendant que les discussions sur tous les aspects budgétaires continuent dans des envolées lyriques et de fines remarques de nos excellents députés. Les deux chambres sont en ébullition, et on sent chacun de nos fiers représentants arc-boutés pour sauvegarder le moindre de nos intérêts, tendus dans le but de rendre chaque jour l’État plus efficace, tout en limitant tant que possible la ponction fiscale. Mais si.

Les objectifs sont clairs, les jalons fixés et les trois points suivants sont maintenant acquis : 1 – les retraites sont devenues sacrées, 2 – les impôts peuvent encore augmenter (« Vas-y, Michel, ça passe large ! ») et enfin 3 – la résilience française est telle qu’envisager la moindre coupe dans les dépenses est vu comme une plaisanterie de mauvais goût.

1. On ne touche pas aux retraités.

La Macronie a bien compris que l’intégralité de sa légitimité (de plus en plus évanescente) est tirée d’un nombre pourtant décroissant de retraités encore favorable au statuquo. C’est donc sans surprise que la journée d’esclavage de solidarité a été votée par le Sénat avec d’autant plus de décontraction que les députés et les sénateurs ne sont pas concernés par cette solidarité qui ne s’appliquera pas – Ooouf – à leur indemnité.


On peut se demander ce qui pourrait se passer si, d’aventure, des masses de Français facétieux refusaient de travailler juste ce jour là, voire de poser une journée de RTT ou de vacances, sans même évoquer ceux qui pourraient tomber malencontreusement malade ou ceux qui auraient l’idée intéressante de faire grève. Dans ces cas, quelle richesse pourra-t-on retirer de cette journée ?

En attendant et parallèlement, après d’âpres négociations entre Barnier (Macron en version vieux) et Wauquiez (qui a du mal à représenter autre chose que lui-même, et encore), on a définitivement enterré l’idée d’économie qui aurait consisté à ne pas toucher aux retraites du tout, c’est-à-dire à ne pas les indexer sur l’inflation et permettre ainsi un transfert de richesse un peu moins violent entre la population active et la population retraitée. Au contraire, il a été décidé d’une petite revalorisations par ci, d’une indexation par là, et petit-à-petit, l’effort porté sur les populations actives continue de gonfler en toute désinvolture.

2. On augmente les impôts tous azimuts.

Bon, inutile de lister ici toutes les mesures qui seront mises en place dans les prochains mois pour tabasser avec soin le contribuable à chaque coin de rue, la presse s’en charge au fil des jours. Notons cependant l’ironie mordante du mécanisme de bonus/malus CO2 et au poids sur les véhicules : son renforcement assez violent ayant été rejeté par les députés pour les voitures neuves, ces derniers proposent à présent de l’appliquer l’année prochaine rétroactivement sur les véhicules d’occasion.

Oui oui, sur l’occasion, et oui oui, rétroactivement. Vous avez bien lu.

Celui qui voudra s’infliger une migraine pourra lire l’article 9 de cette nouvelle cathédrale à mazout de législation tordue pour prendre toute la mesure de la psychopathologie qui s’est emparée du législateur lorsqu’il s’est lancé dans la recherche de nouvelles taxes juteuses. Il faut bien comprendre qu’on n’en est encore qu’aux premières étapes d’une loi de finance mal boutiquée dont on se doute déjà qu’elle terminera avec des intromissions douloureuses.


Et alors qu’avec des malus atteignant des sommets, il deviendra rentable pour certains modèles de l’acheter à l’étranger pour rouler en France sans jamais le faire réimmatriculer, la prune étant alors bien moins coûteuse, tout indique que posséder un véhicule, chose déjà périlleuse ces dernières années, va passer dans le camp du luxe pur et simple dans l’Hexagone.

Les provinciaux campagnards devront faire avec les mobylettes, les cars et les TER (quand ils roulent encore) et les autres pourront toujours se rabattre sur les transports en commun citadins, donnant à la France un petit air d’Allemagne de l’Est de 1970 que l’Allemagne elle-même, actuellement en plein effondrement grâce à de vigoureuses politiques écologiques, nous enviera bientôt.

Au passage, on devra d’ailleurs se poser la question de la rentabilité de ces taxes puisqu’à mesure qu’elles augmentent, les ventes dégringolent, ruinant pour l’État tout espoir de collecter suffisamment de taxes, ce qui promet au passage d’intéressants développement pour certaines villes qui envisagent d’interdire les SUV, ces véhicules qui ne seront plus achetés que par les trafiquants de drogue, seuls encore capables dans le pays de se payer ce genre de véhicules.

3. On ne fait surtout aucune coupe !

Quant à l’idée budgétaire véritablement extra-terrestre qui consisterait à couper dans les dépenses accessoires, inutiles ou simplement trop coûteuses, elle ne sera abordée par personne.

Ainsi, la maire de Nantes Johanna Rolland a courageusement refusé le moindre effort budgétaire au niveau des communes, jugeant que c’était à l’État de montrer l’exemple. Or, s’il est vrai que ce dernier a largement dépassé toutes les bornes ces 20 dernières années, la maire de Nantes depuis 2014 n’est pas exactement exempte de défauts en matière de gestion, avec une dette qui augmente assez sensiblement ces 5 dernières années dans une ville à l’insalubrité et l’insécurité galopantes…


D’autres villes ont choisi d’afficher un bon vieux « syndrome du Washington Monument » que j’exposais récemment dans un précédent billet : par exemple, Lille lance une belle campagne d’affichage pour expliquer que les coupes budgétaires sont impossibles essentiellement parce que cela reviendrait à ne plus nourrir les enfants à la cantine, oubliant sans doute de préciser que l’écrasante majorité de son budget ne passe pas dans ces cantines mais dans ses nombreux pousse-papiers et autres tamponneurs de cerfas de l’administration municipale dont le poids, d’années en années, augmente gentiment, ou dans ces programmes bigarrés destinés à des populations spécifiques mais ultraminoritaires (depuis les cyclopathes jusqu’aux migrants en passant par les artistes en mal de destructuration d’intemporel).

Il va de soi que ces arguments en carton actuellement utilisés par les communes pour protéger leurs budgets et ne surtout faire aucune coupe seront tout autant utilisés par les départements, les régions et l’État lui-même pour expliquer pourquoi aucune dépense ne sera réduite voire stoppée.

Non, vraiment, la fête n’est pas finie et de toute façon, les petits-fours ont été commandés et devront bien être consommés, hein, ma brave dame, sinon ce serait gâcher de la bonne nourriture.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/11/25/79376-budget-2025-on-taxe-on-ponctionne-on-se-detend

20 novembre 2024

Régis de Castelnau

Rubrique : bleus

-20/11/2024 - Ça alors !
La Banque Mondiale, le FMI et la CIA sont d’accord. Pour ces organismes occidentaux, la Russie est devenue la quatrième puissance économique du monde.
Mais alors Nono le neuneu nous aurait menti ? Non non, Nono le neuneu ne ment pas, il est simplement stupide.
En revanche si Macron est un psychopathe, il n’est pas stupide. Et lorsqu’il y a quelques mois on lui avait posé la question du succès économique russe, il avait ricané en disant : « vous y croyez, vous, aux chiffres russes ? » Alors qu’est-ce qu’il va dire maintenant que ce sont ses patrons américains qui donnent les chiffres ?
La chose la plus marrante est que, selon les chiffres actualisés du FMI, l'économie russe est maintenant de 15 % plus importante que l'économie allemande, alors que ce n'était que récemment que la Russie avait officiellement dépassé l'Allemagne.
Verdict sans appel : l'Allemagne et l'UE sont en chute libre absolue, tandis que la Russie connaît un boom économique sans précédent.
Ah oui mais non ça ne va pas durer. Macron va envoyer des troupes sur le terrain, autoriser Zelinsky à utiliser les 10 (oui, oui, 10 sur les 40 promis) missiles SCALP et vous allez voir comment que les moujiks, on va pas les foutre cul par-dessus tête.
Comme disait le camarade Lacan, le réel c’est quand on se cogne. Ben dis donc, les dirigeants occidentaux, ils doivent être couverts de bleus.

15 novembre 2024

France Afuera : plus de liberté, moins de cerfa !

H16

15/11/2024 – Magie du succès, depuis que Musk les enchaîne (avec SpaceX, Starlink, la fréquentation en hausse constante de X.com et dernièrement, son habile soutien à Trump), tout le monde – ou presque – se réclame volontiers de ses idées ou de sa paternité… Notamment en ce qui concerne la mise en place du DOGE.


Le DOGE ? Diable, s’agirait-il de cette cryptomonnaie au logo rigolo à base de Shiba, qui génère régulièrement des vagues de mèmes colorés sur les intertubes ? En fait, non, il s’agit du « Department Of Government Efficiency » qui entend « démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les régulations excessives, couper dans les dépenses inutiles, et restructurer les agences fédérales », comme l’a déclaré le futur président Trump dans un récent communiqué.

C’était assez couru d’avance qu’un ministère américain, nouvellement créé, destiné à sabrer dans les dépenses inutiles et faire force coupes claires dans les administrations surnuméraires allait faire parler de lui, et d’autant plus si sa tête se retrouve occupée par Elon Musk, le plus fantasque des milliardaires actuels.

De façon tout aussi prévisible, cette initiative d’optimisation musclée du gouvernement américain attire à lui toute une nuée d’individus qui veulent profiter de la lumière ainsi portée sur cette nouvelle tendance au dégraissage public, lancée avec un certain succès et un enthousiasme indubitable par Javier Milei à son accession à la présidence argentine en décembre dernier.

En France, cela se traduit par exemple avec une intervention sucrée de Valérie Pécresse qui vient frétiller sur X en laissant croire que cette idée de coupes franches dans les dépenses l’aurait un jour taraudée, durant les 30 années qu’elle a occupé des postes politiques divers et variés (et surtout lors de sa dernière campagne présidentielle où les coupes ne furent probablement pas suffisante pour lui permettre d’équilibrer son budget)…


Gageons que l’exemple de Musk lui permettra d’obtenir plus de succès qu’elle n’en a eu pour le moment et que le courage du patron de SpaceX et Tesla lui donnera un élan décisif à la continuation des économies substantielles pour la Région Île-de-France dont elle a la charge et dont – reconnaissons-le – elle a effectivement réduit les dépenses, l’État lui coupant les finances avec un bel entrain qu’on aimerait voir reproduit un peu partout ailleurs.

Dans le même temps et pour ne surtout pas laisser Pécresse seule sur le terrain de la coupe budgétaire, signalons Guillaume Kasbarian, actuel ministre de la Fonction publique, de la Simplification et de la Transformation de l’action publique. À l’écouter, Guillaume est un peu notre mini-DOGE à nous, les Français : il veut, lui aussi, réduire drastiquement la dépense étatique et a déjà lancé quelques vagues pistes sur les nombreux plateaux médiatiques qu’il fréquente actuellement avec assiduité.

Au passage, il apparaît maintenant clair que comme Milei en Argentine ou Bukele au Salvador, Musk au « DOGE » va devenir une énorme épine dans le fondement de toute la troupe de clowns parasites qui s’occupent actuellement de dépenser sans compter, tant aux deux Chambres républicaines que dans les ministères et les administrations attachées.

En effet, Milei, Bukele et bientôt Musk prouvent, jour après jour, que les recettes de bon sens fonctionnent : Bukele montre que mettre effectivement les criminels en prison réduit la criminalité beaucoup plus que les bons sentiments, Milei montre que couper franchement dans les dépenses permet de retrouver un gouvernement efficace, et on espère que Musk démontrera bientôt que centrer l’action de l’État sur le régalien permet de résoudre les problèmes d’abus de pouvoir, de corruption, de diminution des libertés, de tensions dans la société.

Assez prévisiblement, leurs réussites seront diminuées, cachées ou carrément falsifiées par les médias de grand chemin : il ne faudrait pas que des solutions efficaces voient le jour, tant elles pourraient servir de contre-exemple à la nullité crasse, voire aux sabotages pervers et aux propositions débiles de nos propres gouvernants.

Nonobstant, et puisque Guillaume Kasbarian fait bruyamment frétiller son imposante moustache sur différents médias afin de bien faire comprendre que, promis juré, il allait faire des économies dans les ministères et les administrations obèses, pourquoi ne pas le prendre enfin au mot et proposer quelques mesures rapides, simples, et qui permettront de faire de solides économies ?


Ceux qui suivent ces colonnes ont probablement déjà de nombreuses idées d’autant que de précédents billets en offrent pour qui veut les lire. Depuis les associations lucratives sans but jusqu’aux aides aspergés avec force sur un étranger pas toujours reconnaissant (mais gourmand), en passant par le financement d’études en géographie de genre, j’en passe et de meilleures, force est de constater qu’on ne manquera pas d’idées pour couper dans le gras public.

Mais tant qu’on y est, on pourra s’attarder sur un très récent exemple avec ce qui entoure l’idée – finalement pas très lumineuse – du « pass culture », dont tout indique à présent qu’elle finit par coûter une fortune en pitreries périphériques et mérite donc largement de se faire supprimer, purement et simplement, pour n’être remplacée par rien du tout, aussi vite que possible.

Il y a quelques semaines, un tweet assez discret de DestinationCiné nous apprenait ainsi que ce « Pass culture » coûte 267 millions d’euros aux contribuables, dont plus de 30 millions partent dans les frais de fonctionnement de la société privée (mais pas de fonds, apparemment) qui emploie 166 personnes et crèche près des Champs-Élysées.

Des questions se bousculent immédiatement : pourquoi s’installer dans la ville la plus chère de France ? Pourquoi dans l’un de ses quartiers les plus coûteux ? Comment peut-on justifier l’emploi de 166 personnes pour quelque chose qui pourrait être intégralement géré par une application sur téléphone mobile et n’employer qu’une demi-douzaine de personnes ?

Depuis, rassurez-vous, l’Informé a mené une enquête dans laquelle on découvre que… c’est exactement comme on s’y attendait : une gabegie de la plus belle espèce, dont le budget augmente (maintenant 282 millions, sachons vivre), mais les résultats tangibles en matière d’accès des jeunes à la culture sont inexistants puisque surtout pas évalués.


Il est facile à comprendre que cet exemple n’en est qu’un parmi des trouzaines d’autres : les bidules créés ex nihilo pour caser les petits copains, les fromages républicains et les Comités Théodules sont trop nombreux pour les lister ici ; à ceux-ci s’ajoutent les toujours plus vastes dépenses des administrations installées depuis des lustres et qui entendent faire valoir leur ancienneté pour continuer à grossir paisiblement.

En cent ans, on a donc multiplié le nombre de fonctionnaires de l’État par plus de 7 (on pourra relire le précédent billet à ce sujet) sans pour autant profiter d’une amélioration des services ou des temps de traitements mesurables, au contraire.

Pas de doute : il est grand temps de faire un grand nettoyage dans les écuries d’Augias que sont devenues les administrations françaises et leurs nodules métastasiques multiples.

L’odeur de la faillite et les remugles d’un FMI qui se rapproche devraient avoir déjà mobilisé l’intégralité des actuels ministres et des législateurs à cette tâche indispensable. Manque de pot, à part le pauvre Kasbarian qui frétille de plateaux en plateaux, on ne voit pour le moment que taxes et impôts qui poudroient en volutes de plus en plus épaisses, et dépenses qui verdoient comme jamais dans le budget 2025.

Décidément, personne ne semble avoir compris.

« France Afuera », ce n’est vraiment pas pour tout suite et dès lors, ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/11/15/79262-france-afuera-plus-de-liberte-moins-de-cerfa

11 novembre 2024

Nos dirigeants se foutent ouvertement de nous, à la télé, en direct et en différé

H16

11/11/2024 – La République prendrait-elle conscience que son avenir (sinon politique, au moins financier) est en jeu ? En tout cas, c’est ce qu’on peut charitablement croire en apprenant la convocation récente des ex-ministres Attal et Le Maire par une commission du Sénat afin de comprendre comment un trou de plus de 100 milliards d’euros a pu apparaître dans les comptes publics.

Cependant et comme on pouvait raisonnablement s’y attendre, cette convocation a tourné rapidement en un petit spectacle politico-politicien dans lequel les uns et les autres se sont contentés de se renvoyer la responsabilité : après une fine analyse des politiciens, des experts de plateau et des journalistes appelés à commenter la consternante déconfiture publique française, il apparaît que le dérapage public observé est un événement sans aucun responsable, qui tient plus de la catastrophe naturelle, comme un glissement de terrain financier, plutôt qu’une série de décisions débiles prises par des incompétents sous coke persuadés de leur génie imputrescible.

Il faut absolument prendre quelques secondes pour regarder la vidéo ci-dessous et comprendre ce qui se passe actuellement dans les institutions républicaines pour prendre la mesure de la désinvolture absolue de nos dirigeants.


Bien sûr, on pourrait aisément épiloguer (comme le font les commentateurs en dessous du tweet original) pour savoir qui, de Attal ou de Husson, décroche la timbale de la nullité, celle de l’impertinence ou du manque de tenue dans ces salves de questions et d’attaques plus ou moins subtiles.

Cependant, c’est surtout l’aspect théâtral qui ressort de toute cette pitoyable opération.

Ni d’un côté, ni de l’autre de la table ne semble émerger l’idée qu’il y a non seulement un problème de finance grave mais que ce sont bien les deux côtés, tous les deux en politique depuis plusieurs années, qui sont responsables de l’effondrement financier de la République auquel on assiste actuellement et que c’est l’intégralité de l’appareil politique français, absolument incapable de tenir le moindre budget depuis 50 ans, qui a mené le pays dans le talus.

Au lieu de travailler à répondre aux questions essentielles à la marche du pays, à savoir essayer de comprendre pourquoi les recettes fiscales se sont effondrées, pourquoi les taxes ne rentrent pas assez, pourquoi les dépenses filent sans frein, les deux politicards se sautent à la gorge l’un de l’autre.

L’arrogance insupportable du gamin d’un côté contre les manœuvres politiciennes du sexagénaire de l’autre ne parviennent pas à faire oublier que ces personnages, et avec eux, toute la clique qui parasite le pays depuis plusieurs décennies, ont choisi de creuser les dépenses, de faire exploser la dette et de tabasser le pays de taxes et d’impôts comme jamais dans son Histoire et comme aucun autre pays dans le monde.

Car c’est bien Attal, ses prédécesseurs et son actuel successeur, ce sont bien Husson et ses collègues du Sénat, c’est clairement les députés actuels comme ceux des quinze ou seize législatures précédentes qui ont enfoncé le pays dans sa situation actuelle. Ce sont ces pignoufs qui entendent, sans le moindre doute, taxer un peu plus le pays le plus taxé du monde : ils espèrent ainsi redistribuer un peu plus dans le pays le plus redistributeur du monde et, pompon de l’affaire, entendent sans vergogne ajouter de la dette à un des pays les plus endettés du monde au prétexte que – tenez-vous bien – ce pays a aussi l’administration fiscale la plus efficace du monde pour aller chercher le pognon gratuit des autres là où il est !


Au bilan, l’État français n’a jamais autant écrabouillé son peuple sous le fardeau de son obèse impotence ; tout le monde s’en rend compte, tout le monde le sait, mais ces branle-musards entendent à la fois relancer le bastringue pour une année supplémentaire, et surtout se dédouaner complètement de toute responsabilité dans le constat d’échec des politiques menées jusqu’à présent.

En fait, alors que l’odeur de faillite est si forte qu’on la sent jusque dans cette vidéo et qu’on la voit grossir derrière les yeux pochés d’Attal, les chamailleries qu’elle nous offre illustrent la faillite complète de nos institutions, très manifestement aussi incapables de désigner les responsables – alors qu’ils sont pourtant évidents pour le peuple – qu’incapables de corriger les erreurs commises. En fait, le dialogue de sourd entre les deux politiciens démontre même à l’envi qu’ils sont persuadés (ou font semblant de l’être, ce qui est probablement pire) qu’aucune erreur n’a réellement été commise, ce qui tendrait à montrer que les institutions sont, ontologiquement, destinées à foutre tout le pays au talus dans la décontraction et l’absence totale de toute remise en question des dirigeants.

Tout ce que cette vidéo montre, c’est que ce ne sont pas des hommes qui cherchent à redresser une situation catastrophique, mais des domestiques qui se battent pour partir avec l’argenterie. Ce que ces pathétiques débats et ces chamailleries d’égo démontrent, c’est que la France n’est perçue que comme une grosse tirelire par les individus qui se sont hissés à sa tête, généralement par tromperie et par manigances.

Tout le jeu de l’immense bureaucratie mise en place, des administrations tentaculaires, des taxes de plus en plus illisibles est de faire croire à cette majorité de Français qui ne paient pas d’impôts directs qu’ils sont encore gagnants de ce système qui leur est pourtant largement défavorable à tous points de vue. Et quand aux autres Français qui, eux, ont compris la situation, ceux-là n’ont pas leur mot à dire, ni dans les médias, ni dans l’hémicycle. Ils ont été soigneusement tenus à l’écart.

Ils payent, pour tout, tout le temps, mais ne sont pas représentés. Or, mécaniquement et alors que les dépenses de l’État obèse persistent à grossir, leurs rangs grandissent chaque jour. Cela ne peut pas bien se terminer.

Le Titanic a heurté l’iceberg depuis un moment, les cales se remplissent d’eau. Cette vidéo ne montre pas l’équipage, tentant le tout pour le tout pour sauver le maximum de passagers, mais montre les couards de service qui se battent pour les canots de sauvetage en poussant tout le monde sur leur passage.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/11/11/79216-nos-dirigeants-se-foutent-ouvertement-de-nous-a-la-tele-en-direct-et-en-differe

9 novembre 2024

H16

Un article de Henry Bonner

Au mieux, les politiciens ne créent pas de valeur. Au pire, ils en détruisent.


9/11/2024 – Les élections prennent fin aux États-Unis. Les journaux offrent des théories sur l’impact du résultat autour du monde. Par exemple, la rédaction du journal Le Monde affiche le point de vue suivant :

“C’est la fin d’un cycle américain, celui d’une superpuissance ouverte et engagée dans le monde, désireuse de s’ériger en modèle démocratique − la fameuse « cité qui brille sur la colline » vantée par le président Ronald Reagan.”

Le nouveau président crée, pour eux, un risque de repli dans les programmes en cours – comme la lutte contre les émissions de carbone, par exemple. La rédaction du journal prend parti avec transparence, contre le changement de direction :

“La victoire de Donald Trump au terme d’une campagne d’une virulence populiste, misogyne et raciste sans précédent est aussi de mauvais augure pour les femmes, pour les immigrants et pour la démocratie en général.”

Le site Reporterre annonce même en toute modération “le retour du fascisme et du backlash écologique” ! Bref, les médias annoncent un changement du cours de l’Histoire. Les présidentielles créent l’occasion pour des ventes, des clics, et de la publicité. Selon l’estimation du Myles Report, les dépenses autour des présidentielles américaines de 2024 – sur des plateformes comme Facebook et Google, sur les chaînes de télé, ou dans les journaux – atteignent 18 milliards de dollars !

Le graphique ci-dessous, du Financial Times, montre la hausse de la fréquentation de chaînes d’actualité, Fox News, CNN, et MSNBC, qui grimpe dans les années des présidentielles, en 2012, en 2016, et en 2020.


Les dépenses en publicités sont en partie financées par les contributions de particuliers et viennent aussi de la part d’entreprises en quête de la faveur des dirigeants une fois élus. En effet, les entreprises courent des risques de la part des gouvernements. Elles veulent des protections contre les ennuis et poursuites.

Perquisitions et taxes dans la tech

En illustration de ces risques politiques pour les entreprises, les autorités font une perquisition contre les bureaux de Netflix, la plateforme de streaming de films et séries, à Paris. FranceInfo relaie ainsi :

“Les enquêteurs ont débarqué au siège de Netflix France dans le 9e arrondissement de Paris, ce 5 novembre. La plateforme de diffusion de films et de séries en ligne fait actuellement l’objet d’une enquête pour soupçons de fraude fiscale et de travail dissimulé, d’après une source judiciaire qui confirme en partie l’information du magazine Marianne.”

Les autorités lancent de plus en plus de poursuites contre les géants de la technologie. Au niveau de l’Union européenne, elles appliquent à Apple une taxe de 13 milliards d’euros en Irlande, malgré l’opposition du gouvernement irlandais. Elles annoncent aussi des amendes contre Apple en raison de la régulation de produits digitaux.

The Verge mentionne :

“Après avoir reçu une plainte de la part de Spotify, la commission de l’UE a jugé, en mars, qu’Apple avait restreint la capacité des créateurs d’applications à promouvoir des produits en-dehors de l’App Store [la plateforme d’applications d’Apple] – une pratique illégale du point de vue du Digital Markets Act de l’UE.
“Nous ne savons toujours pas à combien va s’élever l’amende de l’UE contre Apple, mais les règles impliquent qu’une amende peut atteindre jusqu’à 10 % des ventes mondiales, et jusqu’à 20 % pour des infractions répétées. L’amende initiale pourrait ainsi s’élever, pour Apple, à 38 milliards $.”

Les politiciens créent des barrières aux entreprises, et des coûts pour les producteurs.

Pour rappel, en l’absence de subventions, la totalité des financements des entreprises vient des clients ou d’investisseurs. Ainsi, les surcoûts sur les entreprises provoqués par les politiciens créent des pertes pour les investisseurs, et des hausses de prix pour les consommateurs.

Les politiciens créent des mesures au nom de la protection des particuliers mais ont en réalité comme objectif un maintien de leur contrôle. En attestent les discussions suite à la faillite d’Atos, dont le gouvernement prépare la nationalisation. Le Figaro explique :

“La Commission des Finances de l’Assemblée nationale a approuvé vendredi un amendement du groupe LFI-NFP au projet de budget 2025 visant à nationaliser le géant français de l’informatique Atos, en difficultés depuis plusieurs mois.”

Au cœur de la création de valeur

La création de richesse requiert des essais et des erreurs. Les entreprises font des tentatives et rencontrent des succès ou des échecs.

Mon thème du mois concerne les facteurs de la réussite des entreprises, via la création de produits de valeur pour des clients. Les entrepreneurs et créateurs de produits génèrent une hausse de la richesse. Les politiciens, à l’inverse, créent des coûts et des restrictions sur ces producteurs.

D’un côté, ils créent une hausse de l’offre de valeur à disposition des consommateurs. De l’autre, ils créent des barrières à l’augmentation de l’offre.

Un exemple provient des constructeurs de voitures. Ci-dessous, vous voyez les prix des voitures électriques sur le marché de l’occasion, depuis janvier 2023. Vous voyez l’effet d’un manque de demande suite aux hausses de production en raison des quotas depuis 2020.


Clubic donne des détails suivants :

“[Si] la tendance est mauvaise [pour les ventes de voitures de tout type], c’est encore pire pour les véhicules électriques, dont les ventes ont elles chuté de 18% durant le dernier mois écoulé. Résultat, la part des véhicules électriques dans le nombre de véhicules vendus, qui était de 17% en octobre 2023, passe à 15% pour le mois d’octobre 2024.”

Les quotas de production dans l’électrique mettent en difficulté les constructeurs de voitures. Ils mènent à des excès de voitures électriques sur le marché.

Normalement, au lieu de surcoûts, les créateurs de valeur cherchent des baisses de coûts – et ainsi des baisses de prix pour le consommateur. Au lieu du blocage de la production, ils cherchent à créer une hausse de l’offre de produits en demande. À la place de la production en raison d’idéologie – la crainte des émissions de carbone – ils répondent à la volonté des clients.

Or, sans production de valeur pour des clients, les entreprises courent un risque de faillite, à l’instar d’Atos ou de la startup Ynsect, producteur de farines à base d’insectes en cours de liquidation, comme on l’a vu dans un précédent billet.

Le thème de gains en Bourse via la création de valeur – avec des exemples à l’appui – occupe mes écrits sur mon blog pour les prochaines semaines ; suivez-moi gratuitement pour des idées d’investissement à contre-courant.

Je vous enverrai gratuitement une poignée de nos idées de placements pour vous protéger, voire profiter des déboires de la devise, et la dégradation de l’économie par les politiciens.

8 novembre 2024

Et maintenant, l’effondrement français

H16

8/11/2024 – Contre toute attente et contre les tombereaux de conseils avisés de France Inter ou de Libération, les Américains ont une nouvelle fois élu Donald Trump. Cela a immédiatement plongé la quasi-intégralité de la journalisticaillerie française dans un désarroi profond, empêchant nos fiers soldats de l’information juste et vérifiée de reporter quelques éléments sur la situation de l’Hexagone, passés à peu près inaperçus dans cette période troublée du basculement de la grande démocratie américaine dans le gouffre sombre de la dictature hitlérienne la plus sauvage (au minimum).


Il semble en effet que, pendant que nos députés travaillaient d’arrache-pied à redresser le prochain budget en ciselant finement toute une arborescence luxurieuse de nouvelles taxes et de nouvelles ponctions, deux grosses entreprises françaises aient décidé d’alléger une partie de leur masse salariale, avec cette discrétion que seuls les événements internationaux expliquent un peu.

Il y a bien sûr Auchan qui annonce un plan social devant toucher plus de 2300 postes et conduire à la fermeture de plusieurs supermarchés sur le territoire français, et à la vente pure et simple de 230 de ses magasins installés en Russie (prends ça, Poutine !). Apparemment, la grande distribution et le mode de vente de ce type de supermarchés ne fonctionnent plus aussi bien qu’avant…

Il y a aussi Michelin qui annonce devoir se séparer de plus de 1200 postes en France, en attribuant sa déconfiture locale à une forte concurrence chinoise et à des pertes de compétitivité que le fabricant de pneus attribue – quel toupet ! – à une sur-réglementation européenne et française.

Manifestement, l’effondrement de 20% des ventes de pneus sur les poids lourds et de 6% sur les véhicules légers n’aide pas beaucoup. Cependant, il est probable que la délicatesse du traitement fiscal et social français joue aussi un rôle. On note par exemple que l’entreprise de fabrication de pneus se retrouve en 2023 avec 166% d’impôts à payer (le rapport complet de Michelin est lisible ici), ce qui donne une bonne idée de la délicatesse en question.


Bien évidemment, devant ces plans sociaux conséquents qui n’étaient pas prévus et qui entraînent une mauvaise ambiance dans un hémicycle pourtant entièrement consacré à produire un budget de combat, le premier ministre – il s’agirait de Michel Barnier, apparemment – a exprimé son mécontentement : « Scrogneugneu, ce n’est pas normal de faire du plan social alors que vous avez reçu de l’argent public, scrogneugneu » se serait-il (en substance) exclamé, oubliant au passage que l’argent public distribué provenait des entreprises préalablement ponctionnées.

Il est cependant probable que les petits borborygmes de Barnier ne s’éteindront pas tout de suite : si Michelin et Auchan forment deux grandes enseignes françaises et sont d’autant plus visibles, ce qui se passe en coulisses n’en reste pas moins préoccupant. En effet, le nombre de faillites d’entreprises continue de grimper gentiment au point de parvenir à un de ces records dont la Macronie semble presque friande : en un an, 66 000 entreprises ont fait faillite avec notamment une augmentation de 20% constatée au mois de septembre.

Devant ces faillites et ces plans sociaux, la réponse du gouvernement est à la hauteur de ce qu’on pouvait espérer en République du Bisounoursland : si les entreprises calanchent sous le poids de la bureaucratie, des taxes et d’un système social pachydermique, c’est qu’il n’y a pas assez de bureaucratie, de taxes et que le système social n’est probablement pas assez pachydermique, pardi !

Dès lors, la course à l’échalotte des taxes peut continuer de plus en plus vite.


La liste est longue des idées folles apparues ces dernières semaines dans la tête de nos députés, tous plus interventionnistes, collectivistes et socialistes les uns que les autres. Taxes sur les billets d’avion, sur le vapotage, sur les produits sucrés, avec les inévitables mouvements de panique des professions concernées, réflexions avancées sur de nouvelles taxes pour les casinos en ligne, mise en application consciencieuse et rapide de la collecte de la TVA sur les plateformes numériques, et même une tentative de punir par la surtaxe ceux qui ont le toupet de gagner de l’argent en pariant sur la victoire de Trump aux élections, décidément, la folie taxophile bat son plein.

Pourtant, les chiffres sont têtus et de petits signes (économiques, sociaux, politiques) s’accumulent qui montrent tous que, vraiment, taxer tous azimuts n’est pas une bonne solution, surtout pour le pays le plus taxé du monde. Peut-être y a-t-il d’autres solutions comme – au hasard – un peu de rigueur budgétaire en coupant les dépenses inutiles (lire : débiles ou de corruption) répétées à l’envi dans tout l’appareil bureaucratique français ? Non ?

Au passage, on pourra consulter le joli graphique ci-dessous, issu d’Eurostat, sur l’évolution du revenu moyen net par habitant depuis 2008 dans l’Union européenne et constater l’intéressante position de la France, juste un peu au-dessus de trois pays (Chypre, Irlande et Grèce) qui ont eu, les années passées, à subir des « ajustements budgétaires » (lire : une branlée économique magistrale) suite à leur surendettement.


En somme, les premiers éléments clairs de l’effondrement français sont maintenant visibles. Selon toute vraisemblance, le chômage devrait exploser à la hausse dans les prochains mois et avec lui, les dépenses sociales pendant qu’au contraire, les rentrées fiscales vont dégringoler. Devant ces éléments, la direction prise par nos clowns gouvernementaux ne change pas d’un millimètre et personne ne veut remettre en question les arbitrages de plus en plus stupides que le budget laisse entrevoir.

Mieux encore : dès qu’un lièvre est levé, chacun rejette courageusement la faute sur les autres comme le fait actuellement Bruno Le Maire dont le culot n’a jamais été aussi dilaté.

Pas de doute : cette République de lampistes et de poltrons est foutue.


https://h16free.com/2024/11/08/79182-et-maintenant-leffondrement-francais

31 octobre 2024

Épargnants : danger sur vos économies !

28/10/2024 – Avec Charles Gave, président de l’Institut des Libertés, économiste, auteur du livre "Cessez de vous faire avoir" éd. Pierre de Taillac

Cliquer sur l'image (vidéo de 44mn 31s) ↴

30 octobre 2024

La France s’effondre : peut-on encore arrêter le massacre ?

Marc Touati

29/10/2024 – Que ce soit d’un point vue économique, politique, sociale et sociétal, la France est malheureusement en train de s’effondrer devant nos yeux et quasiment personne ne réagit… Tous les événements récents vont dans ce sens : les cafouillages à répétition sur le budget 2025, les sommets d’impopularité de M. Macron, le concours Lépine d’augmentation des impôts à l’Assemblée Nationale, la flambée des déficits publics et de la dette, qui sont d’ailleurs devenus incontrôlables, l’effondrement des indicateurs avancés de l’activité, les perspectives d’augmentation du chômage… Une véritable horreur économique et politique ! Dans ce triste contexte, de nombreuses questions se posent : peut-on encore arrêter ce massacre économique ? Quelle sera l’ampleur de la récession pour la fin 2024 ? Quels seront les secteurs les plus impactés ? Comment vont évoluer l’emploi et le chômage au cours des prochains mois ? Quel sera le niveau du déficit public au cours des prochains trimestres ? La France va-t-elle rester le mauvais élève de l’Europe en matière de déficit public, de dette et de croissance ? Question de la semaine : L’euro va-t-il continuer de se déprécier face au dollar ? Quelle est la bonne nouvelle de la semaine ? Réponses à toutes ces questions et à bien d’autres dans cette vidéo, graphiques et tableaux explicites, pédagogiques et réalisés sans trucage à l’appui…

Cliquer sur l'image (vidéo de 29mn 4s) ↴

21 octobre 2024

Anna Rocca

Points forts du discours du Président russe Vladimir Poutine au Forum d'affaires des BRICS, le 18 octobre 2024 :

- Le PIB combiné des pays des BRICS dépasse nettement celui des pays du G7 et continue de croître de manière soutenue
- Le taux de croissance moyen du PIB des pays des BRICS d'ici à la fin de 2024 devrait atteindre 4 %, ce qui est supérieur au taux de croissance du PIB mondial
- Les entreprises des BRICS coopèrent avec succès et mettent en œuvre des projets communs
- Les BRICS jouent un rôle de premier plan dans l'économie mondiale, et ce rôle va encore augmenter
- La croissance économique des pays BRICS dépendra de moins en moins des facteurs extérieurs
- La nouvelle banque de développement des BRICS est une alternative aux mécanismes de développement occidentaux
- La Russie coopère étroitement avec les pays des BRICS dans les domaines de l'innovation et de l'économie numérique
- Au moins 30 pays ont déjà manifesté leur volonté de rejoindre les BRICS d'une manière ou d'une autre
- L'interaction entre la Russie et la Chine est l'un des facteurs clés de la stabilité stratégique dans le monde. Il n’y a pas de supérieur et de subordonné dans les relations entre les deux pays
- Ce sont les pays occidentaux qui ont provoqué la crise ukrainienne, et la guerre a été déclenchée en 2014
- Les États-Unis devraient réfléchir au fait que les sanctions contre la Russie ont un impact négatif sur le dollar
- La Russie a été contrainte d'abandonner le dollar, et elle effectue désormais 95 % de ses transactions commerciales avec ses partenaires en monnaies nationales
- Le déploiement d'armes américaines en Asie menace la Russie et la Chine
- La Russie ne cherche pas à redessiner le monde, l'émergence de nouveaux centres de pouvoir est un processus naturel.

18 octobre 2024

Comment en est-on arrivé là ?

H16

18/10/2024 – Sans grande surprise, l’agence de notation Fitch a dernièrement lancé un avertissement à la France devant l’ampleur de la dérive budgétaire constatée dernièrement, ce qui revient à une petite tape sur les doigts.

Pour l’agence, il suffit d’une perspective négative pour faire passer son message. Les plus naïfs se réjouiront que les emprunts du Trésor public n’augmenteront (peut-être) pas leurs taux, pourtant déjà musclés et qui coûtent de plus en plus cher. Les réalistes savent que Fitch suit les directives très politiques que les États imposent à ces agences : il s’agit de ne pas effaroucher les marchés alors que les finances françaises sont dans une situation catastrophique.


Ce déficit – aussi abyssal que caché jusqu’à récemment – donne quelques noisettes à Pierre Moscovici, le président de la Cour des comptes, pour dynamiter facilement le bilan économique de la Macronie, et confirmer l’impression de beaucoup de Français qu’on court, obstinément, vers une catastrophe majeure tant les solutions mises actuellement en avant par les clowns au pouvoir sont parfaitement contraires à ce qu’il faudrait faire d’évidence.

En effet, pour eux, il semble nécessaire d’augmenter encore les ponctions, taxes et impôts qui pèsent sur les Français afin d’équilibrer les comptes (c’est-à-dire de continuer à avoir un déficit monstrueux, juste moins énorme).

Pourtant, si l’on regarde l’ensemble des ponctions qui grèvent un salaire moyen d’un salarié moyen, on comprend assez vite le problème : pour Chloé, la proverbiale “salariée française moyenne”, il s’avère que plus de 60% de ce que l’entreprise débourse pour l’embaucher disparaît dans le tonneau des Danaïdes public.

Concrètement, cela veut dire que Chloé (ou le proverbial Nicolas, pas de sexisme) devra attendre très longtemps avant de pouvoir s’acheter un bien immobilier, qu’elle devra faire très attention avant d’avoir des enfants, voire y renoncer complètement, car avec ce genre de ponction, il est essentiellement très difficile d’épargner. Ce sont aussi des dépenses d’agrément qui n’ont pas lieu et dont le reste de l’économie ne pourra pas bénéficier (tourisme, restauration, artisanat local) et des frais qui seront minimisés alors qu’ils sont pourtant absolument nécessaires (santé, notamment).

Et malgré ces ponctions records, l’État affiche plus de 3200 milliards d’euros de dette, et un déficit défiant toute planification budgétaire.

Alors, heureux ?


Mais saperlipopette, comment en est-on arrivé là ?

Il n’y a bien sûr pas qu’une seule raison, et un simple billet ne pourrait les détailler toutes.

Mais tout de même, la situation actuelle n’est pas arrivée brutalement, dans la surprise et l’étonnement général. Ces dettes colossales, ce déficit monstrueux, ces ponctions de folie et ces services publics de plus en plus médiocres sont essentiellement la résultante de choix politiques multi-générationnels, répétés avec une belle obstination.

On peut tortiller les faits dans tous les sens, il n’en reste pas moins que les principaux responsables de ces dérives, au-delà des évidents coupables actuels (qui devront un jour rendre gorge pour ce pillage, cette incompétence, ce cynisme et cette désinvolture), ne sont nuls autres que Chloé, Nicolas et leurs parents.

Eh oui, ils ont assez constamment voté pour les socialistes de droite et de gauche qui se succèdent au pouvoir depuis 50 ans. Et si, il y a un demi-siècle, on pouvait assez clairement voir les différences dans la façon de gérer le pays, à force de voter pour ceux qui promettaient de distribuer les richesses des uns dans la poche des autres, petit à petit, ces différences se sont estompées et ne sont plus restées que les petites distinctions d’affectation des pillages opérés.

Alors oui, bien sûr, aux dernières élections, Chloé, comme Nicolas, n’avaient guère le choix qu’entre des socialistes de droite ou des socialistes de gauche, les uns promettant de taper plus sur les autres et inversement de l’autre côté du spectre politique.


De fil en aiguille, Chloé, Nicolas et leurs parents ont, par leurs votes répétés, éliminé du paysage politique ceux qui préconisaient d’arrêter les gabegies, les distributions d’argent gratuit des autres, ceux qui rappelaient qu’une dette doit se rembourser.

Bien sûr, ils ont été convaincus par les médias qui, eux aussi, ont choisi la surenchère : ils ont favorisé les cigales, ils ont moqué les fourmis pendant des décennies et ont colporté les âneries agréables des premières en avilissant les dures réalités qu’osaient proférer les secondes. À force, les fourmis n’ont plus été écoutées et les cigales avaient le champ libre.

Bien sûr, ils ont été éduqués par des enseignants, des éduqués, des intellectuels et des experts qui, eux aussi, ont adoré la même surenchère, et ont, eux aussi, chanté les louages des cigales et ridiculisé les avertissements des fourmis.

Mais à la fin, Chloé et Nicolas ont voté pour le consensus. Tout le monde sait que les fourmis libérales sont des connes et des mangeuses de chatons qu’on doit mépriser. Les cigales collectivistes promettent de chanter tout l’été, et de faire durer l’été bien au-delà d’une saison. C’est même dans leur programme politique, pardi. Donc ça doit être top, non ?

Après des années de propagande et de consensus, Chloé et Nicolas, bien dans le rang, sont persuadés que ce sont les “salauds de riches” qui ont pourri le pays. Ils sont persuadés que c’est à eux qu’il va falloir s’adresser pour redresser les finances du pays. Ils ont tout bien approuvé le pass vaccinal, comme on le leur a demandé, par exemple. Ils applaudissent les messages “contre les riches”, et ils descendent dans la rue dès qu’on touche aux avantages des uns ou des autres. Ils croient dur comme fer que les services publics sont “gratuits” voire que le monde entier nous envie notre sécurité sociale !

Formant 90% de la population française, Chloé, Nicolas et leurs parents sont absolument persuadés que le problème est l’ultralibéralisme, les grandes entreprises privées, le capital apatride et l’évasion fiscale. Sur les 10% qui ne pensent pas comme Chloé, Nicolas ou leurs parents, combien comprennent que le responsable de ces dettes, de ce déficit, et de la misère qui est en train de s’abattre sur le pays est l’État, ses administrations tentaculaires, son désir inextinguible de vouloir s’immiscer partout, de s’occuper de tout, tout le temps, de limiter toutes les libertés, de tout contrôler et diriger ? Combien ? 2% peut-être ?

Dès lors, il n’y a pas de doute : ce pays est foutu. Il faudra boire le vin jusqu’à la lie. Il faudra la faillite. Les Français ne comprendront pas tant qu’ils ne seront pas touchés directement, chacun d’entre eux.

Ce ne sont pas les 2% de libéraux qui feront basculer le pays.


https://h16free.com/2024/10/18/78939-comment-en-est-on-arrive-la-2