H16
22/4/2024 - Décidément, ce n’est pas simple à comprendre, la Macronie ! Plus on étudie ce qui se dit, ce qui se prépare, ce qui se promet et ce qui se discute, plus on observe en face ce qui se passe réellement, et moins les paroles se rapprochent des actes. Que c’est compliqué !
Ainsi, alors que la France traverse quelques petites difficultés budgétaires et la découverte inopinée et désagréable de quelques trous dans les finances publiques et ce malgré les bons soins de l’inénarrable renflement Bruno, il semblait jusqu’à présent assez clair que la rente ne devait surtout pas être mise à contribution des efforts qui devront pourtant être consentis par toutezétousse.
Du reste, c’est assez logique : l’électorat macroniste étant un composé presque chimiquement pur de classe moyenne et de retraités dont le rapport à la rente est quasi charnel, il semblait électoralement suicidaire d’aller tripoter cette rente pour lui faire renflouer les deniers publics mis à mal lors des demi-douzaines de crises que Macron et ses clowns nous auront infligées.
C’est donc contre toutes attentes que cette rente est mise sur le tapis des discussions budgétaires :
Gabriel Attal a récemment annoncé des propositions sur une taxation des rentes d’ici juin. Rien n’est acté pour le moment, et des bruits de couloir insistent sur la colère que cette déclaration ministérielle aurait déclenchée à l’Élysée. Néanmoins, on ne peut pas dire que l’action gouvernementale soit d’une parfaite limpidité.
D’ailleurs et toujours dans la même catégorie, il semblait encore relativement clair, au début du mois de mars, que ces petits soucis budgétaires n’entraîneraient
jamais une nouvelle hausse d’impôts : il est vrai que dans le pays le plus imposé du monde, la performance aurait été probablement mal accueillie et relativement compliquée à mettre en place sans déclencher quelques irritations des contribuables.
Mais patatras, à mesure que les semaines s’écoulent, on découvre avec une surprise finalement modérée que la question d’un petit réajustement des impôts (à la hausse, bien sûr) revient gentiment sur le tapis par nul autre que le président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici qui estime que
cette question fiscale n’est pas taboue.
Dans ce contexte, on ne peut qu’ajouter les récentes déclarations d’Emmanuel Macron, en marge du Conseil européen extraordinaire qui a eu lieu ces 17 et 18 avril : venu pour discuter de la compétitivité européenne et de l’avenir du marché intérieur et en profiter pour aider Valérie Hayer, sa tête de liste aux prochaines élections européennes, dont les scores catastrophiques laissent présager d’un moment assez peu Kodak le soir du 9 juin prochain, l’actuel locataire de l’Élysée
a ainsi déclaré que – je cite –
“pour financer la transition verte et numérique, nos capacités de défense et assurer notre sécurité économique, nous devons mobiliser et libérer notre épargne en Europe”.
Déclaration qui fut rapidement suivie de
celle de Valérie Hayer dans laquelle la pauvrette tente de nous faire croire qu’il serait économiquement avantageux de rediriger notre épargne vers des industries écologiques lourdement poussées par des subventions massives, et ce alors même que le marché éolien se casse la figure, que les ventes de véhicules électriques s’effondrent et que le marché énergétique montre d’énormes distorsions qui appauvrissent les Français comme jamais auparavant.
En somme, le président et sa pimprenelle nous expliquent que les impôts démentiels déjà ponctionnés sur les Français ne suffisent plus à assurer le train de vie débridé de l’État et qu’il va falloir maintenant piocher dans leur épargne pour s’assurer que leurs lubies écotransitionnelles Gaïa-compatibles pourront être financées et qu’en leur confiant ainsi leurs économies personnelles, ils pourront obtenir un meilleur rendement que ce que propose déjà le marché.
Miam, quelle aubaine !
Cependant, pour un gouvernement et un président qui ont réalisé la contre-performance historique d’enfoncer le pays dans plus de 800 milliards d’euros de dettes supplémentaires en seulement 7 ans, tout en plantant un nombre considérable d’entreprises du pays et en dégradant comme jamais la qualité des services publics, on comprendra si les Français sont moyennement confiants dans les performances annoncées.
Rassurez-vous cependant : à voir la tournure des choses, il semble assez clair qu’on ne leur demandera pas leur avis : un petit matin et pour éviter la cessation de paiement pure et simple, l’État et ses administrations organiseront une solide ponction des comptes, des livrets et des assurances-vie. Cette certitude est d’autant plus grande que c’est la même équipe qui gère nos finances actuellement qui gère la diplomatie avec le reste de l’Europe et notamment sur le théâtre ukrainien, c’est la même équipe qui a géré la crise pandémique et c’est aussi la même équipe qui répondait fièrement à l’appel lorsque le pays fut bousculé par quelques Gilets jaunes. Nul doute, donc, que le meilleur reste à venir.
Dès lors, pour les Français lucides qui, malgré les signaux de plus en plus confus en provenance du président et de son gouvernement, tentent de s’organiser pour les semaines et les mois qui viennent, il convient de renouveler les conseils de prudence concernant leur épargne. Il n’est probablement pas trop tard, lorsque c’est possible, de se retirer prestement des supports d’épargne très accessibles à l’État que sont les assurances-vie (qu’il pourra ponctionner sans difficultés, tant les lois actuelles lui sont favorables) ainsi que les différents livrets populaires dont il lui suffira de redéfinir la désignation d’un coup de baguette législative magique.
En revanche, il lui sera plus difficile d’aller tripoter les actions achetées directement par les particuliers (l’atteinte à la propriété privée étant plus évidente, les suites légales pouvant aboutir à des imbroglios juridiques complexes dans lesquels l’État ne s’aventurera qu’au dernier moment, et encore). En choisissant des actions d’entreprises mondiales bien gérées, dans lesquelles les États (notamment français) n’ont pas mis les doigts et qui assurent une production ou un service indispensables, on limite grandement son risque.
Biens sûr, l’achat d’or et d’argent métalliques est une excellente idée d’autant que les cours n’ont probablement pas fini de monter (en réalité, c’est plutôt les monnaies fiat qui s’écroulent face à ces réserves de valeur). Enfin, pour les plus audacieux, l’achat de cryptomonnaies permet là encore d’éviter le plus gros des ponctions à venir ; on trouvera dans ces colonnes de
précédents articles qui évoquent la méthode pour s’en procurer.
Et puis, finalement, ce n’est pas si compliqué la Macronie : il suffit de comprendre l’inverse de ce qui est dit et tout se déroule alors comme prévu.
C’est à dire très mal.
https://h16free.com/2024/04/22/77382-youpi-macron-veut-faire-le-mozart-de-la-finance-avec-votre-epargne