Kuzmanovic Georges
-19/7/2025- Toutes ces belles âmes qui prêchent à longueur d’antenne l’inclusion obligatoire, les salles de shoot "citoyennes", la tolérance pour les zones de deal, les rodéos en bas des tours, et les frontières ouvertes à tous vents. Les rois du hashtag #NoBorders, les VRP du vivre-ensemble... pour les autres.
Dans le quartier huppé de Vavin dans le 6ème arrondissement, des stars, des banquiers, des politiciens, des gens de bien, s'insurgent contre l'installation d'une supérette – vous n'y pensez pas, ça fait du bruit, il y a des odeurs, ca attire les pouilleux (et les pouilleuses), les pauvres, les SDF...
Évidemment, quand le mètre carré flirte avec les 20 000€, on estime avoir gagné le droit de ne surtout pas vivre ce qu’on impose aux autres.
Quand il s’agit de son petit quartier propret à 20 000€ le mètre carré, là, soudain, c’est : "pas chez moi", "pas dans ma rue", "pas mes enfants".
Là aussi, ils font les castors.
Ils veulent la mixité sociale ? Très bien, mais surtout pas dans leur copropriété.
Ils veulent de l’accueil ? Oui, mais à condition que ce soit dans le 93, chez les Ch'tis, pas dans le 7e ou le 6ème.
Et pendant ce temps, ils planquent leurs gosses dans des écoles hors contrat et défiscalisent leur générosité dans les paradis fiscaux – sans oublier, comme en ce moment, d'en rajouter une louche sur la nécessité de travailler plus et de se serrer la ceinture (pour les autres).
Ce n’est plus du cynisme, c’est une ligne politique. Le capital économique, le capital social, le capital culturel, ça sert à élever des murs, des frontières dont les autres ne disposent pas – accessoirement ça permet de cracher sur la Nation car, dans leur cas, on n'a plus besoin de sa protection.
Une classe qui fabrique le chaos pour en tirer profit, mais qui érige des murs (et des digicodes) dès que le désordre menace leur confort.
C’est pathétique, mais drôle et révélateur.
On se croirait dans une parodie de "1984" par les Monty Python : "Tous égaux, mais pas moi."