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21 juin 2025

Le gouvernement israélien d’extrême droite panique et choisit l’escalade

Kuzmanovic Georges

-20/6/2025- Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a exigé "l’évacuation massive de la population de Téhéran".
15 millions de personnes. Une demande totalement irréaliste et irresponsable.
Katz a également annoncé une intensification des frappes contre des cibles iraniennes, visant désormais "les symboles et la structure du pouvoir du régime iranien".
L’opération israélienne prend, selon lui, une tournure stratégique, allant "au-delà du simple cadre des représailles".
Représailles de quoi, au juste ?
C’est Israël qui a attaqué unilatéralement l’Iran – une attaque illégale, survenue en plein processus de négociation sur le nucléaire.
Rappel : cette attaque visait les installations nucléaires iraniennes.
Alors que viennent faire ici les civils de Téhéran ou les "symboles du pouvoir" ? Y aurait-il de l’uranium dans les ministères ou les habitations ?
Et comment imagine-t-on un "changement de régime" si toute la population est censée fuir la capitale ? Un régime sans population ?
La réalité, c’est que l’opération israélienne contre les installations nucléaires a échoué. Et que face à cet échec, le gouvernement Netanyahu/Katz choisit l’escalade, avec des menaces explicites contre des infrastructures civiles et gouvernementales.
Qui est Israël Katz ?
Katz est l’un des faucons les plus radicaux du gouvernement israélien. Il défend une vision annexionniste de la Cisjordanie :
- il soutient la poursuite de la colonisation,
- veut étendre la souveraineté israélienne à toute la région,
- et prône la rupture totale avec l’Autorité palestinienne.
Il rejette catégoriquement toute solution à deux États, déclarant que "la création d’un État palestinien est inacceptable" au nom des "droits historiques d’Israël sur cette terre".
En mai 2025, il a sèchement répondu à l’appel du président français Emmanuel Macron en faveur d’une reconnaissance d’un État palestinien :
"Ils reconnaîtront un État palestinien sur le papier – et nous construirons l’État juif-israélien sur le terrain. Le papier finira dans la poubelle de l’Histoire, et l’État d’Israël prospérera."
Un diplomate exemplaire, sans doute…
Cette fuite en avant idéologique et militaire pourrait bien conduire à la destruction d’Israël lui-même – une perspective que Katz semble juger impensable.
Mais c’est précisément ce soutien inconditionnel des États-Unis à la politique israélienne qui nourrit ce type de postures délirantes, et avec elles, des escalades d’une dangerosité extrême pour l’ensemble de la région – et du monde.

Dessin de Kak

20 juin 2025

Vincent Verschoore


-18/6/2025- En 2003 la bande à Bush tentait de faire croire au monde que l'Irak possédait des armes de destruction massive, ce qui justifiait leur intervention militaire. Moins cons qu'aujourd'hui (et de loin), Français et Allemands sentirent le piège et déclinèrent. Et de fait, la vérité a éclaté depuis, et tout n'était que mensonges.
Aujourd'hui Netanyahou, soutenu par les Américains et tous leurs vassaux, tente le même coup : l'Iran construirait un immense arsenal d'armes de destruction massive, justifiant ainsi l'attaque israélienne, le régime judéo-fasciste se drapant en plus dans un rôle de "protecteur du monde" alors qu'en même temps il continue le massacre à Gaza et le nettoyage ethnique de la Cisjordanie.
Que l'Iran veuille se doter d'une dissuasion nucléaire, c'est possible et ça peut même se comprendre. Que le régime veuille développer un secteur nucléaire civil, c'est clair et ça peut aussi se comprendre. Il y avait, surtout, des négociations en cours sur ce sujet avec les US, et les ayatollahs ont beaucoup de défauts mais ils ne sont pas eux-mêmes suicidaires. Néanmoins, se sachant visé, Ali Khamenei vient de passer le commandement stratégique aux Gardiens de la Révolution, ce qui n'est pas une bonne nouvelle...
Nous assistons donc à nouveau à un vaste mensonge visant à justifier une attaque massive contre un pays gênant, espérant sans doute aboutir à l'implosion politique et un changement de régime.
Le chancelier allemand va-t-en guerre en rajoute une couche :
"C'est le sale boulot qu'Israël fait pour nous tous. Nous sommes également touchés par ce régime", a déclaré Merz dans une interview accordée à la chaîne allemande ZDF et diffusée hier. "Le régime iranien a apporté la mort et la destruction dans le monde", a-t-il ajouté.
Les cons, ça ose tout. Certes les Gardiens de la Révolution iraniens sont une milice fanatique, mais en termes de morts et de destructions ils sont quand même très loin derrière les US et Israël.
Le plus extraordinaire reste la capacité d'Israël à contrôler les US, d'une part par un vaste programme de corruption institutionnelle via l'AIPAC, d'autre part par la forte présence de sionistes radicaux dans les sphères de pouvoir. Le beau-fils de Trump, Jared Kushner, est lui-même un ami proche de Netanyahou. Et tous ces gens partagent avec les islamistes le fantasme millénariste d'une nécessaire fin du monde avant le retour du Sauveur, quel qu'il soit...

19 juin 2025

TRUMP OU FALSTAFF QUI DANSE EN FACE DE L'ABÎME

Gabriel Nerciat
19/6/2025

Au-dessus de l'abîme, les choses s'accélèrent et pas favorablement.
Tout le monde est à la fois éberlué et consterné par l'attitude erratique, brutale et hésitante de Trump, mais elle est suffisamment symptomatique dans son irrationalité et son incohérence pour que la gravité de l'heure (qui semble échapper pourtant à pas mal de fanatiques et d'imbéciles) ne puisse plus faire débat.
Si l'on regarde les choses froidement, il n'y a absolument aucune raison qui puisse justifier une entrée en guerre des Etats-Unis contre l'Iran.
Non seulement, comme l'a dit un député républicain du Kentucky (Thomas Massie), "Israël n'a pas besoin de l'argent des contribuables américains pour sa défense s'il en a assez pour lancer des guerres offensives", mais de surcroît l'intervention directe de l'armée américaine dans le conflit constituerait une trahison flagrante des électeurs MAGA par le président qu'ils ont élu sur la promesse qu'il n'engagerait plus aucune guerre américaine au Moyen-Orient.
Tucker Carlson l'a dit sans ménagement au président (qui l'a évidemment mal pris) : une telle trahison, aussi irrationnelle qu'aventureuse, lui aliènerait durablement une écrasante majorité de sa base électorale, le priverait de toute chance de victoire aux élections de mi-term et mènerait très vite à une implosion de son gouvernement, déjà fragilisé par la non moins délirante rupture avec Musk.
À cela s'ajoute le fait que la directrice des renseignements américains (évidemment présentée par les néo-cons comme un agent de Moscou) a démenti catégoriquement que Téhéran soit à quelques mois de l'obtention de la bombe nucléaire, rendant ainsi manifeste la volonté de Netanyahou de rouler Trump, depuis le début de cette affaire et des négociations d'Oman, dans la farine sanglante et douteuse avec laquelle on ne peut plus faire de pain à Gaza.
Je le redis ici encore une fois, même si ça déplaît aux ânes et aux ataviques bouffeurs de turbans : rigoureusement rien ne peut justifier ou excuser l'attaque insensée et criminelle d'Israël contre l'Iran.
Ni la bombe nucléaire, ni la légitimité d'un énième "regime change" catastrophique, ni les roquettes du Hezbollah, ni les habituelles salades hypocrites ou indigestes sur la liberté des femmes iraniennes et/ou le droit des homosexuels persans de se marier (on aimerait en rire).
Le bombardement d'un hôpital sur Tel-Aviv de ce matin démontre encore s'il en était besoin le fiasco complet de l'opération décidée par le ruffian likoudiste, l'inefficacité du Dôme de Fer de même que la résilience, comme on dit maintenant, manifeste de la capacité d'agression balistique iranienne, que la propagande toujours aussi massive prétendait neutralisée.
Dès lors, c'est un peu tard maintenant pour appeler Papa Trump à l'aide, comme disait l'autre jour le colonel MacGregor.
Espérons que Poutine, Erdogan et son ami le prince Mohammed Ben Salmane, pour ne rien dire des représentants du dirigeant chinois, ont su trouver les mots pour lui faire comprendre dans quel gouffre il risque de glisser (et nous avec lui).
Car je ne crois pas deux minutes que la Russie et la Chine resteraient sans réagir si l'Amérique entamait une guerre totale ayant pour but, non seulement d'assassiner Khamenei et les principaux dirigeants religieux ou militaires de l'Iran, mais de renverser le régime islamique (ce qui ne se fera pas seulement par des bombardements aériens et ne provoquera que la prolifération du chaos initié en 1991).
Dans la bande pestilentielle des néo-cons, Bibi, l'assassin d'Yitzhak Rabin, a toujours fait figure de cancre mal dégrossi et quelque peu emprunté, à la traîne derrière Bush, Wolfowitz, Hillary Clinton ou Tony Blair.
Mais on sait que la revanche des cancres est la meilleure carte du Diable quand il n'en a plus d'autres à jouer. Le pire vient toujours sous une apparence grotesque ou inoffensive.

17 juin 2025

LA QUESTION ATOMIQUE

Jean-Claude Delhez

-17/6/2025- Le conflit actuel entre Israël et l'Iran a été provoqué par le gouvernement Netanyahou selon le motif officiel suivant : le programme nucléaire iranien était sur le point de doter le pays de l'arme atomique et de menacer ainsi son ennemi israélien.
Qu'en est-il de cette question nucléaire ? Le programme iranien, on en parle depuis de nombreuses années et Netanyahou n'a cessé de le qualifier de menace imminente. Bien malin qui pourrait dire exactement à quel stade il en était parvenu ces derniers temps. Surtout, la question de ce programme s'inscrit dans deux autres thématiques qui ne sont guère évoquées : la dissuasion et la prolifération.
Une dizaine de pays possèdent aujourd'hui la bombe atomique. Si l'on excepte Hiroshima et Nagasaki, elle n'a jamais été employée depuis trois quarts de siècle qu'elle existe. C'est d'ailleurs le principe même de cette arme : la dissuasion. C'est une arme défensive. Elle sert à dire à un ennemi : si vous tentez de me détruire, je peux vous atomiser en retour ; donc, évitez de vous en prendre à moi.
Parmi les acteurs de la dissuasion, il y a Israël. Israël possède la bombe depuis la fin des années 1960 (époque où Tel Aviv et Téhéran étaient les meilleurs amis du monde...). Dès lors, Israël peut atomiser l'Iran, ou tout autre pays à sa portée. Mieux, Israël dispose du nec plus ultra en matière nucléaire : le sous-marin lanceur d'engins. En effet, l'idéal, c'est de cacher sa bombe quelque part sous les mers. De la sorte, si le pays était rasé par une attaque surprise, les sous-marins pourraient toujours lancer leurs missiles contre l'adversaire, qui serait rasé en retour. Ces sous-marins israéliens (fournis par l'Allemagne) bénéficient d'une base sur la côte indienne. Pourquoi ? Pour aller patrouiller le long des côtes iraniennes et, de là, menacer n'importe quel province de l'Iran. Evidemment, les Iraniens le savent. C'est une des raisons pour lesquelles ils cherchent à leur tour à disposer de la bombe.
C'est ici qu'intervient une autre question, celle de la prolifération. Depuis 1970 existe un traité de non prolifération des armes nucléaires, promu par l'ONU. Il fige la situation telle qu'elle existait à l'époque en limitant la bombe aux cinq membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU (USA, URSS, Chine, Royaume-Uni, France). Presque tous les pays de la planète ont signé ce traité, dont l'Iran. Parmi les rares qui ne l'ont pas signé, l'Inde et le Pakistan, qui se sont ensuite dotés de la bombe. La Corée du Nord, qui a la bombe depuis peu, s'en est retirée. Quant à Israël, non seulement le pays n'a pas signé le traité, mais il ne reconnaît même pas posséder la bombe.
Donc, la situation présente est la suivante. L'Iran, signataire du traité de non prolifération, est soupçonné de vouloir se doter de la bombe en violant ledit traité. Israël a déjà la bombe mais n'est pas signataire du traité de non prolifération. Tout le monde ment. L'Iran ment en faisant passer son programme pour une activité civile et en dissimulant son stade d'évolution. Israël ment en prétendant que l'Iran le menace alors que c'est la bombe israélienne qui menace l'Iran. De plus, Netanyahou n'a évidemment aucun droit d'attaquer l'Iran, ce qui est une violation du droit international, une de plus. Un pays qui refuse d'adhérer au traité de non prolifération est évidemment mal placé pour en accuser ou bombarder un autre sous prétexte qu'il pourrait avoir un jour la bombe. Notez en passant que les milieux politico-médiatiques occidentaux, qui aiment à moraliser sur le respect du droit et de la souveraineté des États, oublient tous leurs principes quand ça les arrange.
Ajoutons à ces différentes considérations que ce conflit Israël-Iran, auquel on aimerait nous faire adhérer, dans un camp ou dans l'autre, est une lutte entre deux pouvoirs composés d'extrémistes religieux, qui ont par ailleurs du sang sur les mains depuis longtemps, et pas un peu, et qui ne sont pas de grands amis de la démocratie, ni l'un ni l'autre.


Florian Brunner

-16/6/2025- En affirmant que tuer l’ayatollah Khamenei « mettrait fin au conflit », Benyamin Netanyahou ressuscite les fondements mêmes de la politique étrangère de George W. Bush : croyance dans le changement de régime par la force, diabolisation totale de l’ennemi, logique de guerre préemptive légitimée au nom de la civilisation.
Comme hier pour Saddam Hussein, Netanyahou postule que la disparition d’un homme suffirait à ramener la paix. Mais l’Histoire a tranché : ni l’Irak, ni la Libye, ni l’Afghanistan n’ont connu la stabilité promise. Ce que la guerre renverse, elle ne sait pas le reconstruire.
Assimiler Khamenei à Hitler, promettre la paix par l’assassinat, présenter l’Iran comme une menace existentielle pour New York : ce discours n’est pas une stratégie. C’est une mise en scène. Un messianisme armé qui confond la sécurité et la vengeance.
Face à cela, le rôle des États-Unis est déterminant. Soit Washington cède, comme en 2003. Soit il rappelle que la puissance ne se mesure pas à la capacité de frapper, mais à celle de contenir. La guerre n’est pas un ordre. Elle est toujours un chaos.

15 juin 2025

UN FIASCO ISRAÉLIEN ET NÉO-CONSERVATEUR

Gabriel Nerciat

-15/6/2025- Remarquable et très pertinente analyse, trois jours à peine après le début de la guerre israélo-iranienne, par le colonel Douglas MacGregor, ancien officier supérieur affecté à la direction du Pentagone, et l'un des plus éminents représentants isolationnistes du courant MAGA aux États-Unis, du gigantesque fiasco qu'est déjà en train de devenir l'agression israélienne fomentée par Benjamin Netanyahou et ses séides néo-conservateurs contre l'Iran.

On aimerait qu'un militaire français à la retraite de cette trempe soit capable de proférer ces mots en langue française et sur un plateau de télévision d'une chaîne d'information française, en lieu et place de tous les pitoyables clowns galonnés que nous devons subir depuis trois ans.


Douglas MacGregor :

« Au cours des dernières 72 heures, Israël a lancé une frappe préventive contre l'Iran alors que les négociations entre Washington et Téhéran étaient toujours en cours.
L'Iran a été pris au dépourvu. Mais il s'est remis plus vite de son coup de Pearl Harbor qu'Israël ne l'avait prévu.
Moins de 18 heures après l'attaque surprise d'Israël, l'Iran a riposté en tirant des centaines de missiles balistiques, dont des missiles hypersoniques, sur le centre de Tel-Aviv et à travers Israël.
Pendant ce temps, le Dôme de Fer israélien a échoué. Les services de renseignement israéliens ont échoué. Netanyahou supplie désormais Washington d'intervenir avec la puissance militaire américaine pour sauver Israël d'une défaite certaine ; une défaite que Netanyahou a préparée avec les encouragements de Washington.
Au même moment, la Russie, la Chine, le Pakistan et la majeure partie du monde musulman se rallient à la défense de l'Iran.
Les fournitures, l'équipement et l'assistance technique affluent en Iran.
Il est temps de faire un bilan :
Washington a dépensé 12 000 milliards de dollars au Moyen-Orient depuis 2003. Résultat ? 7 000 morts américains. 50 000 blessés, des frontières ouvertes et 100 000 Américains meurent chaque année d'une intoxication au fentanyl.
Aujourd'hui, les États-Unis affichent une dette de 37 000 milliards de dollars, un montant qui n'inclut pas la soi-disant « dette des agences ». 77 millions d'Américains ont voté pour le président Trump parce qu'il avait promis de mettre fin aux conflits internationaux et d'arrêter la marche vers la Troisième Guerre mondiale.
Le mandat de Trump reste inchangé : sécuriser les frontières, les ports et les eaux côtières des États-Unis. Expulser les immigrants illégaux, écraser les criminels qui rabâchent et assassinent des Américains. Rétablir l'État de droit. Mais pas une goutte de sang américain de plus pour les guerres étrangères.
Une frappe israélienne sur l'île de Kharg – où transitent 90 % des exportations pétrolières iraniennes – ou sur les terminaux de Bandar Abbas, et l'Iran ferme le détroit d'Ormuz. Cela représente 20 % de l'approvisionnement mondial en pétrole.
Cela signifie des chaînes d'approvisionnement perturbées et une inflation galopante. Le prix de l'essence atteint 7 dollars le gallon du jour au lendemain. Toutes les familles ouvrières sont anéanties. Les camionneurs ne peuvent plus livrer de nourriture. L'économie s'effondre. Pourquoi ? Alors Israël, qui a déclenché cette guerre insensée, peut entraîner les Américains dans un conflit régional plus vaste, potentiellement nucléaire ?
Nous avons 40 000 soldats aux Émirats arabes unis, au Qatar et dans le golfe Persique. Ce sont des cibles faciles. Les drones iraniens Shahed-136 coûtent 20 000 dollars chacun. Les missiles Patriot américains coûtent 4 millions de dollars par intercepteur.
Faites le calcul. Nous allons épuiser notre stock de missiles et faire faillite, tandis que les Américains rentreront chez eux dans des cartons.

Le Moyen-Orient est au bord du gouffre. Voici ce que Washington doit faire pour désamorcer le conflit :

1. Demander une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU. Demander un cessez-le-feu immédiat, indiquant clairement que Washington s'oppose à la destruction de l'Iran, d'Israël et de tout autre État du Moyen-Orient.

2. Exiger qu'Israël cesse de tuer des Palestiniens à Gaza et retire ses forces de Gaza et de Cisjordanie.

3. Suspendre toute aide militaire à Israël jusqu'à ce qu'Israël accepte de retirer ses troupes de Gaza et de permettre à l'aide humanitaire d'atteindre la population de Gaza.

4. Proposer l'engagement des forces armées des pays non alignés pour assurer la sécurité de Gaza et de la Cisjordanie.

5. Proposer que les États-Unis, la Russie, la Chine, l'Inde et le Brésil convoquent une conférence de paix pour arbitrer le conflit entre Israël, l'Iran et les voisins d'Israël.

J'ai mené des soldats américains sous le feu ennemi. J'ai vu beaucoup de cercueils drapés de drapeaux. Je ne veux plus en voir. Les bellicistes de Washington ont eu 22 ans. Ils ont échoué. Ils ont menti.
Ils ont profité pendant que l'Amérique saignait. Le temps est écoulé.

L'Amérique d'abord signifie l'Amérique d'abord. Pas Israël d'abord. Pas l'Ukraine d'abord. Pas l'OTAN d'abord. L'Amérique d'abord. »

12 juin 2025

Régis de Castelnau
12/6/2025

Rubrique : folie

La presse française n’en parle pas (surprise, surprise !) mais la presse américaine s’inquiète. Israël semble décidé à attaquer l’Iran, et à le bombarder. Pour l’instant Israël essaie de convaincre les Américains d’être de la fête, et en tout cas ceux-ci ont commencé à prendre des mesures, pour exfiltrer leurs ressortissants non militairement essentiels de la zone.
Déclencher cette guerre avec l’Iran serait simplement de la folie. En tout cas une démarche suicidaire de la part d’Israël qui semble décidé à emprunter cette voie autodestructrice. D’abord, l’Iran est une noix très difficile à casser avec des capacités de riposte très importantes. Ensuite ni la Chine, ni la Russie ne l’accepteront, et le risque d’escalade avec généralisation du conflit est réel.
Force est de constater que le gouvernement israélien et son chef sont enfermés dans une fuite en avant mortifère pour Israël lui-même.
Si cela se déclenche, ce sera intéressant d’assister en France aux réactions de ceux qui prennent désormais des pincettes dans leur soutien auparavant inconditionnel à Israël en rappelant sans cesse leur (soi-disant) opposition au criminel Netanyahu.
Malgré cela, on est pourtant sûr de les voir rentrer au bercail et trouver ensuite toutes les justifications au déclenchement d’une nouvelle guerre qu’ils présenteront alors comme une « croisade » justifiée contre les mollahs.
On parie ?

19 décembre 2024

SYRIE, ISRAËL, UKRAINE... Confidences d'un ancien ambassadeur suisse, Jean-Daniel Ruch

Ze Rhubarbe Blog

L'ancien ambassadeur suisse Jean-Daniel Ruth, dans un éclairant entretien sur Antithèse. Ayant œuvré en Serbie, en Israël et en Turquie il a une expérience directe de la réalité politique derrière le show médiatique, et c'est loin d'être propre.
Il était notamment en Turquie lors de l'établissement de l'accord de cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie, en mars 2022, et il confirme que le sabotage de cet accord est bien le fait des Américains et des Britanniques, qui ont désormais quelques centaines de milliers de morts ukrainiens sur la conscience, en échange d'une perte de territoire et d'un désastre pour l'Ukraine bien pire que ne l'était la situation à ce moment là.
Cependant, pour ces gens-là et leurs vassaux euro-atlantistes, peu importe tant que ça rapporte.

Jean-Daniel Ruch a été en poste en Serbie (2012-2016), en Israël (2016-2021) puis en Turquie jusqu'en 2023. Dès 2008, il a conduit la politique suisse au Proche-Orient, à un moment où la Confédération helvétique était fortement impliquée dans la recherche d'une solution à deux États pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Il a aussi été membre de la délégation suisse de l'OSCE en Europe de l'Est puis en poste à Belgrade avant de rejoindre comme conseiller politique la procureure Carla Del Ponte au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.
Il est l'auteur de "Crimes et tremblements, d'une guerre froide à l'autre au service de la paix et de la justice", paru chez Favre en mai 2024.
 
Liste des sources mentionnées: https://www.antithese.info/resume?vid...

Sommaire:
00:00 Intro
02:39 Présentation
04:15 Poussé à la démission
11:35 Les enjeux en Syrie
23:22 Le Hamas
25:40 En Palestine, la solution à deux États
31:35 Messianisme, nationalisme et militarisme en Israël
35:38 Gaza et nettoyage ethnique
41:36 Cisjordanie et colonisation
48:51 L'Iran
52:45 Les États-Unis au Proche-Orient
58:17 Port de Tartous et intérêts russes
1:00:35 La CPI et la justice internationale
1:10:38 Géorgie, Slovaquie et Roumanie
1:18:01 Les révolutions de couleurs
1:20:25 Ukraine: l'échec des négociations d'Istanbul
1:28:50 La Suisse et l'OTAN
1:43:28 Carte blanche - La neutralité suisse
 
Cet entretien a été enregistré le 9 décembre 2024.

Cliquer sur l'image ↴

3 octobre 2024

Régis de Castelnau

Rubrique : théâtre aux armées

2/10/2024 - L’Iran a donc finalement répondu aux multiples provocations d’Israël. Bombardement de l’ambassade iranienne de Damas, assassinat du chef du Hamas à Téhéran, assassinat de Nasrallah à Beyrouth, invasion du Liban, refus d’un cessez-le-feu malgré les engagements des pays occidentaux auprès du nouveau président iranien.
La « riposte » de Téhéran a constitué une séance de « théâtre » assez impressionnante.
Tout d’abord l’Iran semble effectivement disposer de missiles hypersoniques. Ensuite, toutes les vidéos dont on a disposé, démontraient que le fameux « dôme de fer » était quand même salement perméable. Enfin toujours on a appris que les Iraniens avaient prévenu les pays occidentaux de cette attaque, y compris, paraît-il, que seraient visées des cibles exclusivement stratégiques. Ce qui a permis de faire décoller les F35 pour les mettre à l’abri.
Deux éléments semblent démontrer que ni les États-Unis, ni l’Iran ne veulent aller à l’affrontement direct. Les trous dans la raquette du dôme de fer ont peut-être deux causes. Tout d’abord que ce système est inefficace face aux hypersoniques. Ensuite les Occidentaux, et en particulier les États-Unis, sont excédés par l’aventurisme fanatique de Netanyahou et de sa bande. L’efficacité de la défense antiaérienne israélienne est totalement tributaire de l’intervention des Occidentaux (y compris la France), il n’est pas sûr qu’ils aient été très rigoureux cette fois-ci…
On va rappeler à propos des « adultes dans la pièce » que le Premier ministre russe est arrivé hier à Téhéran où il a été reçu par le président iranien, et que Choïgou, l’ancien ministre de la Défense, est également en Iran depuis plusieurs jours. Dans la presse officielle, les Chinois ont froncé les sourcils et Xi a rappelé ce matin que « la coordination stratégique est la caractéristique la plus essentielle des relations sino-russes… »
Pas sûr malheureusement que ça calme les gangsters qui dirigent l’État d’Israël, et ceux qui chez nous les soutiennent.