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4 mai 2025

Dessin de Chappatte

FARAGE ET LE NOUVEL ÂGE DE L'OCCIDENT

Gabriel Nerciat

-4/5/2025- Magnifique victoire, aux élections locales et partielles du Royaume-Uni, du parti national-populiste de Nigel Farage, l'artisan du Brexit, Reform UK, au détriment des deux grandes formations parlementaires de la Chambre des communes.
Les documentaires de propagande bidon sur l'échec du Brexit et l'amertume teintée de regrets masochistes des anciens électeurs brexiteurs, qui se sont multipliés sur les chaînes d'État françaises ou allemandes depuis deux ou trois ans, trouvent enfin ici, comme toujours, leur démenti cinglant.
Ce que les électeurs du Brexit regrettent, ce n'est évidemment pas d'avoir quitté l'UE, mais d'avoir été trahis par des leaders post-Brexit frivoles, hypocrites ou inconsistants (y compris, hélas, le fantasque et brillant BoJo, devenu depuis le fossoyeur de l'Ukraine) qui n'ont pas su se montrer à la hauteur du défi historique qu'ils avaient engagé en 2016.
Farage en recueille aujourd'hui les dividendes électoraux ; gloire à lui !
Même si quelque chose me dit que le MI5 aux ordres de Keir Starmer ne va pas tarder à découvrir des liens occultes et tentaculaires entre l'entourage haut gradé de Vladimir Poutine, le cousin par alliance au deuxième degré du vice-président J.D Vance, le chambellan catholique-anglican d'Elon Musk, tel milliardaire libertarien texan ou crypto-nazi et le vainqueur émérite du vieux parti décadent de Sir Winston Churchill – avec lequel il a rompu il y a vingt ans.
Il faut ce qu'il faut, n'est-ce pas : lui, on ne peut plus lui reprocher d'avoir volé l'argent du Parlement-croupion de Strasbourg, puisque grâce à ses succès personnels il n'y siège plus.
Accuser ses ennemis de complot, quand on se prétend soi-même un combattant solitaire de toutes les hystéries complotistes : c'est la dernière planche de bois précaire, ma foi, qui peut encore maintenir sur la mer démontée un radeau de fortune.

Yann Bizien

-4/5/2025- Il faut écouter cette interview de Sarah Knafo sur France inter / France info ce matin. Elle y révèle habilement les leviers de la grande arnaque, de l'hypocrisie et de la lâcheté du système politico-médiatique et progressiste. C'est un système anti France, anti chrétien, qui donne toujours la priorité et l'avantage aux étrangers, au détriment des Français, dépossédés.
C'est une interview de référence pour les Français patriotes, conservateurs et souverainistes, une masterclass absolue d'éloquence, une performance politique exemplaire et un chef d'œuvre de combativité intellectuelle.
Sarah Knafo y est éblouissante d'intelligence, de culture, de talent, de bon sens et de pugnacité. Forte de ses convictions, de son pragmatisme et de son réalisme, elle met en grande difficulté ses interlocutrices de plateau, toujours prêtes à la censurer, qui doivent toutes voter à gauche et à l'extrême gauche.
Quand on écoute cette jeune femme, on entend autre chose que les éléments de langage convenus des cadres du Rassemblement national.
Je suis un électeur exigeant, juste, qui sait reconnaître la valeur de l'effort, les mérites, l'excellence et les résultats. Je reconnais à Sarah Knafo tout son mérite et tout son talent, comme pour Marion Maréchal.
Ce sont deux jeunes femmes indomptables, courageuses et besogneuses qui doivent tourner la page d'un passé amer pour se concentrer sur la nécessité d'entrer dès que possible dans un vrai gouvernement de droite. Elles doivent confirmer ce talent politique et faire leurs preuves au sein du pouvoir exécutif, face aux terribles réalités qui ravagent ce pays.
Chaque chose en son temps. Ce qui compte le plus aujourd'hui, c'est la France, au bord de la débâcle, pas les ambitions personnelles, ni la dispersion de nos talents.

Cliquer sur l'image (vidéo de 55 min) ↴
Marc Amblard
4/5/2025

3 mai 2025

UNE PLAIDOIRIE PARISIENNE EN 2025

Gabriel Nerciat
3/5/2025

Si j'étais l'avocat du braqueur de Kim Kardashian, je terminerais ma plaidoirie ainsi :
"Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Jurés, mon client s'est rendu coupable d'une agression pour le moins déplacée, mais vous conviendrez qu'il a presque le même âge que Gérard Depardieu et qu'à aucun moment il n'a envisagé de violer la victime, ni même de toucher ou d'effleurer de la main et des lèvres sa poitrine artificielle pourtant célèbre dans le monde entier.
Tout le monde ne peut pas être Arsène Lupin, Mesdames et Messieurs les Jurés, et les contraintes stressantes de la vie moderne empêchent malheureusement les cambrioleurs les mieux éduqués ou les moins polyglottes de laisser leur carte de visite et de s'acquitter du baise-main après avoir dérobé les bijoux des dames du grand monde ou ceux des demi-mondaines.
Je me permets donc de requérir votre indulgence : à l'âge qui est le sien, il serait particulièrement cruel d'envoyer mon client en prison pendant plusieurs années, comme la loi vous y incite.
Non seulement il ne sera pas en mesure de récidiver, même pour tenter de dérober le collier en plaqué-or de Sara Forestier ou le manteau en fourrure synthétique d'Anna Mouglalis, mais il est devenu désormais beaucoup trop maigre pour pouvoir un jour être incarné à l'écran par l'interprète de Danton et de Martin Guerre - qui, lui, je vous le rappelle, est toujours en liberté.
Vous voyez bien que vous ne courez absolument aucun risque à vous montrer cléments."
Sûr que j'obtiendrais la relaxe. Comment ça, non ?

Jean Mizrahi

-3/5/2025- Je ne connais pas la famille d’Aboubakar Cissé. Mais je devine sans trop de risque qu’elle ne maîtrise ni les arcanes du droit, ni les labyrinthes de la politique française. Et voilà qu’on la prend par la main, qu’on l’encadre, qu’on la briefe. Direction : la grande machine à fabriquer de l’indignation, le barnum du militantisme victimaire. Elle va devenir une cause. Une photo, un slogan, une marche blanche sponsorisée par LFI, quelques cris dans un mégaphone, et surtout, surtout : un hashtag.

Il ne s’agit pas ici de vérité, encore moins de justice. Il s’agit de stratégie. De récupération. On souffle à l’oreille des proches qu’il y a peut-être quelque chose à gagner : un peu de lumière, un peu d’argent, une forme de reconnaissance médiatique déguisée en combat moral. On leur promet qu’ils peuvent devenir les nouveaux Traoré. Peu importe que le profil d’Aboubakar semble à mille lieues du parcours d’Adama. Peu importe qu’il n’y ait, jusqu’à preuve du contraire, aucune motivation idéologique derrière sa mort. La réalité n’est plus qu’un décor. Ce qui compte, c’est le récit. Et le récit est déjà prêt.

Dans les coulisses, c’est toujours le même attelage : les islamo-gauchistes, les trotskystes recyclés en agitateurs postcoloniaux, les professionnels de la colère télégénique. Cette alliance improbable de barbus identitaires et de post-adolescents en keffieh. Ils n’ont ni honte, ni mesure. Juste une obsession : faire plier la République, accuser l’État, repeindre chaque fait divers en drame raciste structuré. Peu importe les faits, la nuance, ou la décence. Le mort devient matière première, la douleur devient carburant, la famille devient pancarte.

Ce complexe gauchisto-islamiste me révulse. Pas seulement parce qu’il ment, mais parce qu’il salit. Il salit les morts, il salit les luttes légitimes, il salit les principes qu’il prétend défendre. Il transforme chaque malheur en opportunité. C’est une politique du cadavre utile.

Et Aboubakar Cissé ? Il va disparaître, comme les autres, une fois le bruit retombé. Il sera digéré par la machine, puis remplacé. Un nom de plus dans la grande fresque de l’instrumentalisation. Tragique. Cynique. Répugnant.
Christian Dubuis Santini

L’une des plus importantes victoires du féminisme bourgeois, c’est que désormais dans les gouvernements, la fonction publique, les entreprises… il y a des femmes aussi connes et même encore plus connes que les hommes qu’elles ont remplacés.

Radu Portocala

-3/5/2025- En une seule heure, j’ai eu le désagrément de subir deux prises de parole de l’infect Claude Malhuret.
Dans la première, il fait campagne contre Trump. Il nous explique comment, depuis la prise de pouvoir de celui-ci, l’Amérique est arrivée au bord du gouffre, et se réjouit de constater qu’un mouvement de résistance est en train de naître.
Dans la deuxième, il fait campagne contre Poutine. Il sait comme nul autre l’état lamentable dans lequel se trouve la Russie, il a toutes les données de son involution économique, il connaît parfaitement les projets les plus secrets de Poutine.
Il n’a que des certitudes, quel que soit le sujet, et il les récite avec cet air docte que prennent les nullités agressives en exposant / imposant leurs idées. Progressiste en diable, il regrette sans doute de ne pas voir Hillary Clinton à la Maison Blanche et Macron au Kremlin.
Sa médiocre biographie et ses contorsions politiques n’incitent pas à l’admiration. Ses discours vous hérissent le poil et vous font penser que, si vous étiez dans la même pièce que lui, vous auriez envie de le mettre à la porte avec quelques mots rudes bien sentis. Il est l’exemple parfait de l’individu définitivement inutile.
Dessin d'Ignace

L'AVENIR INCERTAIN DU PEUPLE UKRAINIEN

Jean-Claude Delhez

3/5/2025- À l'exception de l'accord minier qui vient d'être signé entre Trump et Zelensky, l'Occident s'intéresse peu au sort de la population ukrainienne sur le long terme. Ça n'est pas vendeur comme sujet, moins que la guerre du moment. Voyons cela.
Quand l'URSS a disparu, l'Ukraine était la 2e puissance économique de l'Union soviétique. La population atteignait les 50 millions d'habitants. Comme toutes les anciennes républiques soviétiques, elle a alors été frappée par le déclin économique. Un déclin qui s'est accompagné, en Ukraine, d'un départ massif de populations. Des millions d'habitants, les jeunes en âge de travailler, ont migré vers l'ouest. Beaucoup se sont installés en Pologne, où ils ont remplacé les ouvriers polonais partis trouver un meilleur salaire en Angleterre. Avec l'invasion russe de 2022, nouvel exode massif de population : des millions de femmes, d'enfants, de jeunes hommes quittent l'Ukraine pour l'Union européenne et la Russie. En sorte qu'aujourd'hui, la peuplement du pays s'est effondré, et surtout, la pyramide des âges s'est inversée : l'Ukraine est une nation de personnes mûres et âgées. C'est pour cela que Kiev, contrairement à l'habitude, mobilise des soldats de 40 ans et non des jeunes de 20 ans. Plus les années vont passer, plus l'Ukraine va voir sa population en âge de travailler diminuer et, face à elle, des millions de retraités et de victimes de guerre (handicapés, traumatisés). Ce qui est périlleux pour le financement des retraites et des soins de santé.
À cela s'ajoute un pays en ruines. Tout le front de guerre, sur 1000 km de long, est rasé par les bombardements. C'est Verdun, la zone rouge. Il est aussi durablement pollué par les obus, les mines et les substances chimiques diffusées dans l'environnement par les munitions modernes. À l'intérieur du pays, de nombreuses infrastructures ont été détruites. Le réseau de production et de transport de l'électricité a particulièrement souffert. Pour y palier, l'Europe a raccordé l'Ukraine au réseau européen et lui livre de l'électricité. Du matériel européen est aussi envoyé régulièrement vers l'Ukraine pour tenter de réparer le réseau électrique. Par ailleurs la plus grosse centrale nucléaire du pays (et d'Europe) est aux mains des Russes depuis 3 ans (ainsi que les mines de charbon du Donbass). Le barrage hydro-électrique de Kakhovka, sur le Dniepr, a sauté. Le coût de reconstruction de tout cela est considérable et il est probable que beaucoup de plaies ne seront jamais cautérisées.
L'État ukrainien est en quasi faillite. Une guerre, c'est toujours une crise économique. Il faut financer le coût des opérations militaires, des armements, la solde des combattants ; l'économie est désorganisée par la mobilisation des travailleurs, les destructions, la coupure des relations économiques, etc. En sorte que l'Ukraine ne survit que grâce à l'aide occidentale. L'aide européenne, en particulier, consiste en grande partie en matériel civil et en financement pour garantir le fonctionnement des services publics ukrainiens et en payer les fonctionnaires. Cette aide européenne, c'est de la dette. Il n'y pas un centime de côté dans le moindre pays européen. Ils sont tous déjà lourdement endettés. Et l'argent qui part alimenter l'Ukraine, ce sont des dettes supplémentaires. On peut se demander si, la paix revenue, il restera encore beaucoup de généreux donateurs prêts à aligner les milliards pompés sur la dette pour reconstruire les cités sinistrées du lointain orient de l'Europe.
Sauf à s'engager dans une dérive autoritaire, le jour où la guerre prendra fin, parce que ça finira bien un jour, le pouvoir ukrainien sera obligé de rendre la parole à la population, en levant les restrictions à la liberté de presse et au pluralisme politique. Et en organisant des élections. Or, l'Ukraine va alors se retrouver dans la situation qu'avait connue l'Italie (ou la Hongrie et l'Allemagne) après 1918 : un pays qui sort d'une guerre de tranchées de 3 ans, dans laquelle il a consenti de lourds sacrifices, pour des résultats décevants, et avec une société civile grossie par les centaines de milliers d'hommes qui ont subi l'expérience brutale du front. Ce sont ces circonstances historiques qui ont conduit au pouvoir Benito Mussolini et un nouveau type de régime politique appelé à connaître un franc succès.