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2 août 2025

Ukraine : Zelensky sur la sortie ?

H16

-1/8/2025- Décidément, sur le front ukrainien, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Non seulement la propagande occidentale ne parvient pas à faire oublier l’avancée des Russes, mais Zelensky semble lui-même de plus en plus empêtré dans des affaires de politique interne qui pourraient bien lui coûter son poste.

Ces derniers jours, le dirigeant ukrainien a en effet décidé de mettre les agences anticorruption ukrainiennes sous la direction du procureur général i.e. de son propre gouvernement, ce qui n’a pas du tout plu à la population qui a multiplié les manifestations contre lui dans la capitale.

La population ukrainienne subit l’usure d’une guerre qui dure depuis trop longtemps. Beaucoup de familles ont perdu des leurs au front, et ceux qui le peuvent cherchent à quitter le pays. S’il était révélé que Zelensky était corrompu et avait profité de la guerre pour son profit personnel, il semble acquis que cela se terminerait fort mal pour lui et son clan : de ce point de vue, le dirigeant ukrainien a beaucoup plus à craindre des Ukrainiens eux-mêmes que des Russes ou de Poutine.


Dans ce cadre, plusieurs articles du Kyiv Independent, un media pro-occidental ukrainien, font part d’un certain désarroi des soldats qui se sentent trahis. Cet organe de presse compare la situation actuelle à celle de l’Euromaïdan en 2013 qui était, au départ, une manifestation contre la corruption émanant du gouvernement pro-russe de l’époque.

De façon révélatrice, l’Union européenne voit se développer cette situation politique intérieure avec un très mauvais œil au point que von der Leyen, l’actuelle présidente de la Commission, a demandé à Zelensky de s’expliquer au sujet de ces changements sur le traitement de la corruption. Le Kyiv Independant considère même désormais que Zelensky est une menace à la démocratie en ces termes :

« Le président Zelensky choisit de saper les institutions démocratiques ukrainiennes pour étendre son pouvoir personnel. »

De fait et ce n’est pas une nouveauté, avant le début de l’invasion russe de 2022, l’administration ukrainienne avait déjà réduit un certain nombre de libertés et avait d’ailleurs été critiquée en Occident pour ces atteintes. Comme rapporté par le Global Investigative Journalism Network, la répression et les attaques contre les journaliste étaient alors fréquentes.

Cette situation n’est pas sans rappeler dans une certaine mesure celle de la Russie où ceux qui tentent d’exposer la corruption des dirigeants finissent par avoir de sérieux problèmes légaux ou « paralégaux » (se traduisant parfois en menaces ou agressions).

On ne saura pas exactement qui, des protestations et manifestations ukrainiennes ou des rodomontades européennes, aura eu raison de Zelensky, mais il a toutefois décidé de revenir sur sa dernière loi.

Malgré ce revirement, Zelensky n’en est pas pour autant sorti d’affaire.


L’Union européenne, actuellement la seule entité qui soutient encore activement le président ukrainien depuis que les Américains ont clairement marqué leur volonté de ne plus couler de fonds dans ce conflit, reste vigilante au point d’être, selon différentes sources, prête à geler les aides qu’elle accorde à l’Ukraine si ces lois devaient rester en vigueur. Il est aussi question de repousser l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.

Du côté américain, c’est le même son de cloche. Et si l’administration Trump ne semblait pas s’entendre au mieux avec l’administration von der Leyen, au moins se sont-elles retrouvées sur la question de la corruption en Ukraine : si cette loi était finalement passée, il est probable qu’elle aurait servi de prétexte aux Occidentaux pour abandonner complètement le dirigeant ukrainien, laisser tomber son gouvernement ou se désengager plus ou moins vite.

Par conséquent, Zelenski va devoir rassurer les Occidentaux s’il tient à son avenir… Avenir pourtant compromis puisque ces agences anticorruption sont en train d’enquêter sur le gouvernement ukrainien et les alliés de Zelensky.

Il semble bien que Zelensky se retrouve dans une impasse, ou, disons, entre le marteau et la faucille l’enclume…

Ou bien ce dernier laisse faire ces agences qui, inévitablement, finiront par attaquer son clan : il ne faut pas se leurrer, l’Ukraine reste un pays très corrompu ou toutes les factions ont des casseroles plus ou moins sordides. Dans ce cas, l’affaiblissement interne et international de Zelensky ne fait pas de doute.

Ou bien ce dernier tente, malgré tout, de bloquer ces agences, et les Occidentaux en profiteront pour le lâcher définitivement, le laissant seul à gérer ses problèmes internes et internationaux.

Il devient légitime de se demander si cette situation n’aboutira pas à un changement de gouvernement (et donc de président), ce qui pourrait d’ailleurs satisfaire les Occidentaux qui bénéficierait alors peut-être de quelqu’un de plus malléable à leur point de vue…

Le risque serait pour eux de récupérer quelqu’un de plus nationaliste : actuellement les sondages montrent une montée de Valerii Zaluzhnyi, un général ukrainien, ancien commandant des forces armées de l’Ukraine, et actuellement ambassadeur de l’Ukraine au Royaume-Uni. Si une élection se tenait actuellement, il gagnerait face à Zelensky.

Une telle situation serait une victoire pour les nationalistes du pays, et rendrait bien difficile une résolution de l’actuel conflit : pour Zaluzhnyi, cette guerre de haute technologie pourrait durer encore 10 ans.

Compte-tenu de l’état général démographique et économique du pays, on pourra raisonnablement en douter mais une chose semble se profiler : le chaos politique qui résulterait d’une telle transition au pouvoir bénéficierait à coup sûr à la Russie, et ce d’autant plus que l’aide américaine promise par Trump (à savoir les défenses anti-missiles Patriot) a été retardée au printemps 2026.

Manifestement, les jours de Zelensky sont comptés.


https://h16free.com/2025/08/01/81524-ukraine-zelensky-sur-la-sortie

28 juillet 2025

Le vrai ennemi de Nicolas

H16

-28/7/2025- À mesure que Nicolas, 30 ans, se fait connaître sur les réseaux sociaux, les médias grand public s’intéressent à ce nouveau « mème » social et relatent, avec tous leurs biais, ce qu’ils voient derrière le personnage fictif subissant un contrat social qu’il n’a pas demandé et qui devient de plus en plus coûteux.


Sans surprise, leur représentation médiatique est souvent caricaturale et c’est donc aussi sans grand étonnement que, lorsque la politicaillerie française s’empare du sujet, elle ne trouve guère mieux à faire qu’à polariser les Français sur les questions pourtant légitimes que ce personnage soulève.

Ainsi, pour les politiciens classés sur la gauche, il est évident que Nicolas est détestable puisque – regardez bien ! – c’est un raciste ou au moins un xénophobe : dans les yeux de cette gauche, le « Karim » archétypal du contrat social que Nicolas subit représente absolument tous les immigrés et leurs descendants. C’est honteux !

Et pour les politiciens classés à droite, il semble assez clair que Nicolas est un ingrat, voire un séditieux saboteur : dans les yeux de cette droite, les « Bernard et Chantal » que Nicolas subit représentent absolument tous les retraités. C’est honteux !


Enfin, pour ceux du centre, ce « Nicolas » représente un danger mortel puisqu’il vide de substance les discours de la majorité présidentielle : interdisant le « en-même temps » et surtout la distribution généreuse de l’argent des autres (puisque les autres, c’est lui, précisément), il coupe l’herbe sous le pied de tout l’extrême-centre qui n’a que ces gesticulations politiques inutiles à proposer pour prétendre résoudre les problèmes français. Ceci explique pourquoi les partis du PS aux LR en passant par le parti présidentiel et le croupion ministériel du Modem ne voient en Nicolas qu’un fasciste qu’il faut faire taire d’une façon ou d’une autre.

Oh, bien sûr, il existe bien un portrait type de ce Karim, de ce Bernard et de cette Chantal, des archétypes de la minorité bruyante, qui ont en commun de vivre du travail de Nicolas tout en le traitant ouvertement de raciste ou d’ingrat.

Derrière le « Karim », on retrouve essentiellement la racaille revancharde et violente, dénuée d’empathie et de tout remords qui émaillent un peu trop les faits divers qui s’accumulent tous les jours dans les journaux locaux. C’est une icône, une caricature certes brossée à gros traits mais néanmoins représentative de cette frange de population rapidement devenue ingérable, jouant constamment de la victimisation, c’est lui qui encombre les tribunaux, les prisons et certains halls d’immeubles et font vivre un véritable enfer aux Nicolas locaux qui ne peuvent compter ni sur les politiciens, ni sur la police, ni sur la justice pour restreindre leurs accès de violence.

Qu’il soit représenté comme provenant de l’immigration (ici, maghrébine) n’est, bien évidemment, qu’un raccourci, mais c’est le même raccourci que celui qu’offrent les statistiques sur la délinquance ou le crime en France, ou celles qui évaluent la contribution économique de l’immigration dans le pays. Ici, l’image mémétique est donc aussi « raciste » que le sont les statistiques, les données chiffrées et la réalité observable.


De façon similaire, derrière les « Bernard & Chantal », on retrouve essentiellement l’idée de cette génération qui a traversé avec aisance la deuxième moitié du XXe siècle et ce d’autant plus facilement que les conditions économiques étaient très favorables au pays : croissance marquée, fiscalité nettement plus faible, démographie avantageuse, tous les éléments étaient réunis pour que ce couple puisse partir en retraite dans d’excellentes conditions.

Brossée à gros traits, la caricature renvoie à cette image du couple de jeunes retraités très souvent en voyages, et ce d’autant plus facilement qu’ils n’ont pas de petits enfants à garder car ils n’ont pas eu d’enfants pour payer leur pension dont le montant tourne tout de même autour de 1500€ net en moyenne par personne et par mois, soit à peu près deux fois ce qu’ils ont cotisé.

De façon statistique, c’est aussi la génération qui, ayant voté Mitterrand au pouvoir en 1981, aura systématiquement favorisé toutes les politiques conduisant à l’accroissement de l’État dans toutes les strates de la société, de la fiscalité attenante, de l’immigration, l’augmentation des congés et la diminution du temps de travail, tout en refusant de façon constante les réformes de fond du système social à commencer par celui des retraites.


Bien évidemment – et c’est tout le jeu malsain des politiciens – se focaliser sur « les immigrés » et sur « les retraités » revient, en essentialisant à la grosse louche des millions de personnes, à écrabouiller les parcours individuels qui sont complexes et contraints par le paysage économique, politique et culturel du pays sur ces 50 dernières années ; c’est oublier (volontairement ?) les millions de retraités qui ont subi un système de cotisations dont ils ne voulaient pas (car comprenant son inévitable faillite), c’est passer au bleu les millions d’immigrants intégrés, travailleurs et respectueux des us, coutumes et cultures du pays.

Autrement dit, les stéréotypes véhiculés par ce Nicolas mémétique ne sont que ça : des caricatures. Mais elle servent un but : imposer enfin dans le débat public deux thèmes jusqu’ici soigneusement évités par la caste jacassante (les médias et les politiciens).

Le premier est celui du système actuel de retraite par répartition, clairement voué à la faillite. Or, tout système alternatif (notamment par capitalisation) est actuellement farouchement combattu par cette caste jacassante.

Le second est celui de l’immigration, dont on peut à présent voir le bilan globalement négatif, avec une intégration difficile, une augmentation de l’insécurité liée à l’aspect multiculturel imposé, et un appauvrissement des Français.

En somme, alors que dans les années 80, le projet était clairement d’importer des migrants pour payer les retraites, le pays se retrouve maintenant confronté à d’impérieux besoins de réforme des retraites pour pouvoir nourrir ces migrants. C’est un échec complet et le « Nicolas », en arrivant dans le débat, impose d’en discuter.

Malheureusement, l’absence de débat (imposé par le socialisme mental présent tant à gauche qu’à droite, et sa capacité à lancer des anathèmes – raciste, égoïste, fasciste, etc.) rend les prises de position puis de becs de plus en plus extrêmes et polarisées.


Ici, le vrai ennemi de Nicolas, c’est bien cette caste jacassante, et plus précisément l’État dont les prébendes et privilèges irriguent cette caste.

En utilisant l’État et la propagande d’État, cette caste a verrouillé tout débat possible sur les retraites, la démographie, l’immigration. En appliquant soigneusement le socialisme, cette caste a une nouvelle fois démontré que cette doctrine n’aboutit qu’à la guerre de tous contre tous. Elle a polarisé les pauvres contre les riches, les ouvriers contre les cadres, les jeunes contre les vieux, les musulmans contre les catholiques puis contre tous les autres, les villes contre les campagnes.

Elle a divisé le pays en usant du communautarisme, en mettant en avant des minorités par opposition à l’ensemble, en faisant tout pour cacher, mépriser et interdire la plus petite des minorités, l’individu.

Avec Nicolas, vient à présent le moment de la facture. Impayable, elle pourrait bien se transformer en fracture.


https://h16free.com/2025/07/28/81498-le-vrai-ennemi-de-nicolas

25 juillet 2025

Comment la France laisse passer le développement des cryptomonnaies

H16

-25/7/2025- Du renoncement au nucléaire (pour rétro-pédaler pesamment ensuite) à l’intelligence artificielle, en passant par le spatial ou le numérique, la France semble avoir résolument choisi le repli, quitte à courageusement attacher ses bouchons aux bouteilles sous les moqueries générales.


Les développements majeurs se sont multipliés sans que la France se montre capable de positionner fermement l’une ou l’autre licorne, ou sans qu’elle s’en aille bien vite hors des frontières. Petit à petit, en dépit (ou à cause, plutôt) des gesticulation de ses dirigeants, l’Hexagone est passé à côté de développements majeurs et s’est ainsi entêté à prendre du retard face aux autres pays occidentaux. À ce titre, l’intelligence artificielle est un exemple particulièrement criant pour lequel la France et le reste de l’Europe se sont rapidement fait laisser dans la poussière par les Américains et les Chinois, alors même que le pays disposait pourtant d’excellents atouts.

Cependant, il apparaît actuellement qu’un autre domaine est en train de lui passer sous le nez avec le détachement dont nos dirigeants sont maintenant coutumiers : le développement du Web3 (ou Web 3.0), cette « prochaine génération » d’internet ou, plus exactement, le développement de nouveaux outils et paradigmes caractérisés par la décentralisation, la technologie blockchain et l’économie basée sur les jetons (tokens). Cette nouvelle façon d’envisager internet vise à transférer le contrôle des grandes plateformes centralisées aux utilisateurs, en leur donnant une plus grande propriété et un meilleur contrôle de leurs données et de leurs actifs numériques.

Mais peut-on s’étonner que la France loupe encore ce nouveau virage ? Pas trop : après tout, cette nouvelle tendance repose sur une décentralisation et une indépendance accrue des acteurs de l’internet, au moment même où l’État français fait des pieds et des mains pour au contraire accroître son contrôle et sa centralisation…

Dans ce nouveau paradigme, le cas des cryptomonnaies – à commencer par Bitcoin – joue un rôle prépondérant et montre par contraste à quel point les politiques françaises sont en décalage complet avec ce qui se passe effectivement dans le monde. Ainsi, un indicateur particulièrement révélateur est le nombre de distributeurs automatiques (ATM) de cryptomonnaies par pays : ces appareils permettent d’acheter ou de vendre facilement ces cryptomonnaies contre de la monnaie classique gouvernementale.


En se basant sur les données du site CoinATMradar qui recense justement ces ATM, la France (comme la Belgique, d’ailleurs) n’en a qu’un.


Dans le même temps, un pays comme la Pologne en propose plus de 300 sur son territoire. À ce petit jeu, la France fait pâle figure, même devant la Russie et l’Ukraine – pourtant en guerre – en ont plus avec 26 et 11 respectivement. Même le Kosovo en compte 15. La comparaison avec d’autres pays européens n’améliore pas le tableau : les Espagnols et les Italiens semblent en avoir un grand nombre (389 et 218), les Allemands affichent un nombre raisonnable (151), même si l’on pourrait arguer que c’est un peu faible pour leur population comparativement à l’Italie ou l’Espagne.

Toutefois, force est de constater que le gros de l’activité est principalement en Amérique du Nord avec les États-Unis et le Canada qui possèdent des milliers de ces machines (plus de 30000 pour les Américains et 3600 pour les Canadiens).

S’il est probablement un peu hardi de se servir de ce nombre d’ATM comme un proxy vaguement fiable de l’activité cryptomonétaire des pays, il n’en reste pas moins que la vigueur outre-Atlantique contraste avec la timidité européenne et le quasi-néant frisant le scandaleux pour un pays comme la France. C’est aussi assez révélateur de la différence de moyens et de poids économique entre les deux continents.

Au passage, on notera qu’en Septembre 2023, on pouvait compter 15 ATM en France comme le rapportait ce site à l’époque : en quelques mois, les ATM spécialisés dans les cryptomonnaies ont donc disparu de l’Hexagone… Très probablement suite à l’inévitable action du Régulateur financier français qui a fait fermer les ATM pas encore enregistrés. La filière était probablement trop dynamique et il était donc temps de la tuer dans l’œuf avant que des emplois et des richesses soient créées.


Comme par hasard, ce sujet de l’enregistrement (et de la paperasserie attenante) est d’ailleurs un point de discorde des différents intervenants liés aux cryptomonnaies au sein de l’Union européenne : certains pays comme Malte délivrent des autorisations très rapidement là où la France a choisi le rythme pépère d’administrations sous Tranxène, garantissant une évaporation efficace des succès futurs.

Eh oui : comme on peut le deviner, la réglementation européenne MiCA (Market in Crypto Asset) impose aux entreprises de cryptomonnaies une autorisation d’exercer en Europe. Selon un récent article de la Tribune, la France accumule le retard pour la délivrance de ces permis, tandis que Malte et Chypre les délivrent facilement. Dès lors, certaines entreprises qui prévoyaient initialement de s’installer à Paris choisissent désormais les îles méditerranéennes, démontrant une nouvelle fois comment une bureaucratie délirante et inefficace fusille des secteurs innovants en France.

À ces lenteurs et une fiscalité confiscatoire sur les plus-values – là encore très favorable par contraste à des pays comme Malte ou la Suisse, s’ajoute une criminalité croissante contre les entrepreneurs et les détenteurs de cryptomonnaies en France, qui semble désormais être le cœur de cette criminalité européenne.

Le site Nomad Capitalist, qui se spécialise dans le conseil de sociétés offshore et dans les paradis fiscaux, considère que le top cinq des pays les plus favorables aux détenteurs de cryptomonnaies est composé de l’Allemagne, la Suisse, le Salvador, le Portugal et Malte.

Et pendant ce temps, les États-Unis ne restent pas les bras croisés : en effet, l’administration Trump adopte actuellement une approche très favorable aux cryptomonnaies avec des lois qui entendent former un cadre légal plus clair autour des cryptomonnaies.

Signalons qu’au-delà d’offrir un climat plus favorable, ces lois établissent un régime particulier pour les stablecoins : ces cryptomonnaies ont une valeur liée à un actif de référence comme le dollar ou l’euro ; le jeton suit exactement le cours de l’actif sous-jacent. Dans le cas du dollar, la loi « GENIUS » impose aux émetteurs de stablecoins de détenir des réserves à parité unitaire (dollar pour dollar), principalement en bons du Trésor américain ou en dette gouvernementale à court terme. Ainsi, en obligeant les réserves à être investies en dette publique, cette loi pourrait générer une demande accrue pour les obligations américaines, renforçant ainsi le statut du dollar comme monnaie de réserve mondiale et réduisant potentiellement les coûts d’emprunt pour le gouvernement américain.

On le comprend aisément : avec plusieurs voisins résolument favorables aux cryptomonnaies, avec une Amérique véritablement conquérante en la matière, si la France ne se réveille pas très rapidement, cette technologie finira rapidement à Zurich, Lisbonne, la Valette, voire à New-York…


https://h16free.com/2025/07/25/81451-comment-la-france-laisse-passer-le-developpement-des-cryptomonnaies

23 juillet 2025

Liberté d’expression : l’étau se resserre encore

H16

-23/7/2025- Enfin, les Français ont été entendus ! Et c’est par la voix de leur inestimable Président, Emmanuel Macron, que la nouvelle a été rendue publique dans une joie et une allégresse visible de toute la classe dirigeante française : la Commission européenne vient de confirmer la possibilité pour les États membres d’interdire les réseaux sociaux sous un certain âge ! Youpi !


Pas de doute, comme le dit l’actuel locataire de l’Élysée, c’est une véritable victoire pour ce qu’il présente être « la protection de nos enfants » (enfin, les nôtres, pas les siens puisqu’il n’en a pas – et ce n’est pas un hasard). Assurant dans la foulée que « la France sera au rendez-vous », Macron semble donc frétiller à l’idée qu’un contrôle strict va être mis en place sur internet (et, par voie de conséquence, sur les réseaux sociaux – ça tombe bien, non ?).

La nouvelle semble d’importance puisqu’avec Macron, c’est toute la médiocratie qui s’est réveillée en pleine frétillance : allumée comme un jukebox de bar-PMU des années 70, Cunégonde Valérie Hayer s’est fendu de l’un de ces tweets inénarrables dans lequel elle se réjouit donc de la prochaine interdiction des réseaux sociaux au moins de 15 ans poussée tant par la France de Macron qu’au niveau européen :


Passons bien vite sur l’aspect technique de cette interdiction dont on attend avec gourmandise la mise en place pratique. Entre l’usage évident, simple et déjà démocratisé d’un VPN qui rendra une bonne partie de ces mesures parfaitement caduques, il apparaît assez clair que n’importe quel gamin accèdera à internet au travers d’appareils qui seront, plus que probablement, enregistrés au nom de ses parents.

Il est dès lors évident que toute contrainte qui se voudrait efficace devra reposer sur les adultes, les parents ou tuteurs des enfants prétendument ciblés ici : ce seront ces adultes qui devront autoriser ou non l’accès, ce seront ces adultes qui seront rendus responsables en cas d’infraction – pensez « amendes » comme pour HADOPI jadis mais en plus complexe et plus futile – et ce seront ces adultes qui, très concrètement, subiront les emmerdements qui vont être mis en place pour faire mine de sauver les enfants des horreurs des intertubes.


L’idée que les problèmes observés – enfants qui accèdent à des ressources pour adultes sur internet, harcèlement en ligne, etc. – pourrait provenir d’un abandon de la responsabilité parentale au profit de l’État ne semble effleurer personne : d’une part, cela irait contre le discours dominant qui fait des enfants la propriété de l’État, du berceau au cercueil, pour en faire de bons citoyens formatés et obéissants. D’autre part, cela reviendrait à rappeler leur responsabilité aux parents, effort supplémentaire rarement compatible avec le besoin d’un électeur-contribuable mou et docile.

La suite est évidente : on va devoir pister les adultes !

On commence d’ailleurs à entrevoir les contours de ce qui va se mettre très concrètement en place : moyennant l’utilisation imposée et pas du tout intrusive d’une identité numérique délivrée par une instance de l’État – qui ne coûtera pas trop cher, rassurez-vous – les individus pourront (ou pas) accéder à certaines ressources sur internet.

Apparemment, un projet pilote incluant la France, l’Espagne, l’Italie, le Danemark et la Grèce va être lancé prochainement avant que son application à l’ensemble de l’Europe ne soit proposée pour fin 2026 et rassurez-vous, aucune fuite de données des tierces parties qui vérifieront les âges ou stockeront ces identités numériques n’aura jamais lieu : tout a été pensé et taillé comme la plupart des autres projets informatiques gérés par les États.

Bien sûr, cette étape ne sera pas la dernière puisqu’avec quelques technologies simples (VPN notamment), l’ensemble de ces barrières sera contourné rapidement. En toute bonne logique, l’Europe, cornaquée par la France, réclamera l’interdiction de ces outils.

La différence avec ce qui se passe en Chine, derrière le Great Firewall, ne sera alors même plus marginale mais ne déclenchera aucune prise de conscience : ceux qui ne veulent pas comprendre ne comprendront pas qu’il s’agit bel et bien de censurer les intertubes et notamment les réseaux sociaux, tant ces derniers permettent d’échapper au matraquage propagandiste des médias traditionnels.


Chaque mois qui passe est l’occasion pour les dirigeants actuels, notamment en France, d’ajouter de nouvelles contraintes à la liberté d’expression, et toutes vont dans le même sens : tout est fait pour enfin faire cesser l’expression d’opinion – notamment politiques – dissidentes.

La caste politique actuellement au pouvoir en Europe a compris qu’étiqueter leurs opposants avec des qualificatifs aussi infâmants que possibles (nazis, fascistes, racistes, extrémistes, complotistes, pro-Poutine et j’en passe) fonctionne de moins en moins bien : petit à petit, les peuples maltraités, insultés par leurs dirigeants, finissent par ne plus porter attention à ces stigmatisations qui ne marchent que par ostracisation notamment dans les médias traditionnels, qui, bien malheureusement pour la caste dirigeante, perdent leur pouvoir au profit d’internet et notamment des réseaux sociaux.

L’attaque de ces réseaux est donc logique, tout comme l’interdiction des partis qui se lèvent contre les narratifs officiels : judiciarisation politique contre Marine Le Pen en France, interdiction pure et simple ou détournée pour l’AfD en Allemagne, ostracisation d’Orban, … les exemples abondent.


L’Union européenne et la France sombrent dans la dictature. Oh, on n’y est pas encore évidemment, mais on s’y coule doucement, petit à petit comme on rentre dans une mer trop froide, un pied après l’autre, lentement, jusqu’aux genoux d’abord, puis plus haut jusqu’enfin au nombril où, à ce moment, on se décide à rentrer tout entier ; le pays n’en est peut-être qu’aux genoux, encore qu’avec la période COVID, il a largement mouillé les cuisses, pour ensuite se dire qu’après tout, il était encore trop tôt et reculer un peu.

Mais avec les dernières décisions et projets de lois de plus en plus consternants dont ces colonnes se faisaient l’écho récemment, avec ces dernières déclarations, avec ces dernières expérimentations, avec la pénalisation de l’enquête sur X – tellement réalisée à charge que la direction de la plateforme s’est fendue d’un communiqué à ce sujet – et cette volonté d’en finir avec des réseaux sociaux ouverts à tous sans le contrôle du Grand Frère État, comment ne pas voir la trajectoire prise ?

On se rassurera en se disant que la France est devenue la dictature la plus démocratique du monde.


https://h16free.com/2025/07/23/81429-liberte-dexpression-letau-se-resserre-encore

22 juillet 2025

Ponction sur l'épargne : tout est déjà prêt

H16
22/7/2025

Le fusil à un coup

Il faut comprendre que si l'État français devait aller ponctionner l'épargne sauvagement, il n'a pas besoin de se tortiller beaucoup ni d'invoquer une situation exceptionnelle ou l'article 16 de la Constitution pour le faire.

Il a déjà tout ce qu'il faut dans le cadre légal actuel.

Pour taxer exceptionnellement les dépôts bancaires (type Chypre), une loi de finances suffit. En ciblant les comptes supérieurs à 10 000 € ou même 100 000 €, l’État peut gratter entre 15 et 25 milliards d’euros selon le taux retenu (5 à 10 %).

Il peut hausser temporairement le PFU (flat tax ou "prélèvement forfaitaire unique") : passer de 30 % à 40 ou 45 %, c’est juste une modification de loi. Cela peut rapporter 3 à 5 milliards d’euros par an, rien qu’en alourdissant la fiscalité sur les dividendes et intérêts.

Avec une taxe sur l’épargne dite “non productive”, visant les livrets bancaires classiques, comptes à terme, assurances-vie hors euro-croissance, on peut extraire 5 à 10 milliards en une seule opération.

Il peut faire une conversion obligatoire en titres publics : au-delà de 100 000 € de dépôts, transformer une partie en OAT (obligations à terme) ou équivalent à taux bas. Même en restant “raisonnable”, cela peut représenter 10 à 15 milliards d’euros.

Il peut aussi plafonner temporairement les retraits ou les virements : c’est légal sous l’article L561-2 du Code monétaire et financier. Cela ne rapporte pas directement d’argent dans les caisses, mais peut bloquer la fuite des capitaux, et permet de préparer le terrain pour les ponctions.

Enfin, il peut tenter une retenue à la source sur les virements vers l’étranger, comme cela avait même été évoqué en 2012. Une retenue “provisoire” de 20 à 30 % peut rapporter 1 à 3 milliards d’euros, voire davantage si les transferts augmentent en période de stress.

Au total, on parle tranquillement de 30 à 60 milliards d’euros mobilisables à court terme, sans toucher aux fonctionnaires, sans réformer les retraites, sans déclencher la panique sur les marchés. Tout est prêt juridiquement.

C'est, bien sûr, un fusil à un coup, et ça donnera un signal clair de l'état réel des finances de l'État français, mais c'est déjà opérationnel.

Il ne manque que la bonne excuse.

21 juillet 2025

Cette petite odeur de FMI

H16

-21/7/2025- Si les Français se chamaillent souvent et sur à peu près tous les sujets, il en est un qui, actuellement, recueille un large consensus : 80% d’entre eux veulent un gel (voire une baisse) des dépenses de l’État et la proposition de budget Bayrou ne fait pas l’affaire. D’ailleurs, pour 78% des Français, Bayrou lui-même ne fait pas non plus l’affaire.

Malgré ce désaveu complet qui transparaît un peu partout sur les réseaux sociaux, sous les commentaires des articles de presse, sur les plateaux télé et aux micros de ces radios d’État subventionnées, François Bayrou s’entête même dans la voie contraire puisque, lorsqu’on regarde le détail de ses propositions budgétaires, les dépenses gouvernementales vont réussir l’exploit d’augmenter de 29 milliards d’euros.

Même si, à voir le calibre des clowns qui s’agitent à la direction du pays, on s’y attendait, cela fait toujours un petit choc.


Pourtant, il n’y a pas le moindre doute que la situation est connue de nos dirigeants.

Il n’y a pas le moindre doute qu’ils savent que la France affiche le déficit public le plus élevé de la zone euro et que la dépense publique y est hors de contrôle : avec un total de 1650 milliards d’euros en 2024, elle a augmenté de 61 milliards par rapport à 2023, et même hors charge de la dette et mesures exceptionnelles, l’augmentation observée (+2,7% en 2024) est la plus forte depuis 15 ans.

De la même façon, certains doivent se douter qu’avec une dette qui continue de grimper de façon aussi musclée, l’année prochaine ne sera pas simple à boucler alors qu’il faudra en effet en refinancer pour 320 milliards d’euros dans les prochains mois à des taux nettement plus élevés qu’il y a 10 ans. La charge de la dette (d’ailleurs pour moitié détenue par des étrangers qui ne sont pas spoliables comme le contribuable français) a encore augmenté et le coût de son service a plus que doublé depuis 2020.

Dans les banques françaises, l’observation de l’encours des comptes courants, des difficultés des particuliers à boucler leurs fins de mois, l’augmentation du chômage, la remonté des taux d’emprunt des OAT françaises participent tous à nourrir une musique de fond qui ressemble à celle jouée par le FMI.

Et malgré ces éléments plus qu’inquiétants, la brochette d’extrémistes du centre qui prétendent diriger le pays semblent grossièrement incapables de réduire la moindre dépense, présentant un déficit atteignant 5,8% du PIB alors qu’aucune catastrophe, aucune crise majeure ne le justifie.

Très concrètement, cette courte avalanche de chiffres impose un constat d’évidence : dans le pays le plus taxé du monde, il n’y a en réalité aucune marge de manœuvre fiscale, et ce que propose le Premier ministre va se transformer en bayroute évidente, l’effet Laffer jouant au maximum.


Pendant les prochaines semaines, la classe jacassante va se mettre en pilotage automatique. Les médias feront assaut d’inventivité pour ne surtout pas évoquer en détail l’explosion des faillites d’entreprises.

En coulisses, des accords et des bricolages politiques vont se jouer pour savoir s’il faudra ou non voter l’inévitable censure qui sera déposée par l’un ou l’autre parti des deux bords de l’Assemblée : tant le Rassemblement National que la France Insoumise ont annoncé vouloir voter cette censure et seules les petites magouilles – comme la nomination croquignolette de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des Comptes – donneront au Parti Socialiste une raison de s’abstenir.

Si le gouvernement saute, il est assez probable que le gouvernement suivant – que Macron aura bien du mal à former – ne pourra rien proposer de plus musclé. Et si le locataire de l’Élysée décide de dissoudre l’Assemblée, ce sera pour gérer un rapport de force sensiblement équivalent avec une absence de majorité claire ou, pire encore, sans plus aucune majorité même relative, les deux extrêmes bénéficiant en ce moment de l’impéritie consternante du pouvoir actuel.

Dans tous les cas, on peut garantir que tous s’entendront comme des larrons en foire pour détricoter rapidement, de contre-propositions en amendements épicés, les quelques baisses de dépenses péniblement proposées par l’amibe molle qui sert de Premier ministre.

Dès lors, comment imaginer que la situation va, ensuite, s’améliorer ? Il suffit de voir les propositions toutes aussi farfelues que collectivistes de tous les partis en présence pour comprendre que le pillage va continuer et qu’en conséquence de ce dernier, les finances publiques vont passer de mauvaises à catastrophiques, de plus en plus vite.

Que l’étape suivante soit une tutelle du FMI, de la BCE, ou un effondrement économique tel que le chef de l’État en vienne à utiliser l’article 16, finalement, peu importe : trop de Français et trop de responsables politiques restent persuadés que le problème vient non pas de dépenses délirantes mais de ponctions insuffisamment musclées et de vilains « riches » qui échappent au fisc.

Cet entêtement à ne pas comprendre l’économie de base, à refuser de reprendre en main, sérieusement, les dépenses publiques pousse à présent la France dans une spirale délétère dans laquelle les « efforts budgétaires » – qui consistent systématiquement à taper de plus en plus fort sur des Nicolas Qui Paient pourtant de moins en moins nombreux – ne produisent plus d’effets même vaguement positifs mais seulement des effets négatifs en cascade (fuite des travailleurs compétents, fermeture d’entreprises, fuite de capitaux, réduction d’activité, etc.) qui accroissent le problème d’endettement.


Certes, tant que l’État prétend pouvoir lever l’impôt (quitte à user d’une force de plus en plus visible), la confiance des investisseurs permettra de tempérer les taux d’emprunts. Mais on s’approche dangereusement du moment où même confiants, ces investisseurs comprendront que l’animal a été trait jusqu’à la dernière goutte, qu’il n’y a plus rien à en tirer et que la seule façon d’éviter le défaut de paiement consistera à taper dans les comptes courants et dans les instruments d’épargnes les plus tendres et juteux.

Ce n’est pas un hasard si certains médias regardent avec gourmandise l’encours des comptes courants et insistent sur sa moyenne (plus de 7000 euros) au lieu de sa médiane (autour de 1000) : bien manipulée, voilà une statistique qui autorise toutes les ponctions autoritaires. Ce n’est pas plus un hasard lorsqu’un autre article insiste sur la nécessité de consommer au lieu d’épargner afin de relancer l’économie : il faut commencer, dès à présent, à préparer les consciences pour ce qui va, inévitablement, arriver dans les prochains mois, à savoir une ponction autoritaire et violente dans le bas de laine des Français.

Ce n’est pas comme si on n’avait pas été prévenus.


https://h16free.com/2025/07/21/81442-cette-petite-odeur-de-fmi

19 juillet 2025

Intelligence artificielle : l’instant Grok

H16
18/7/2025

La dizaine de jours qui vient de s’écouler ne fut pas de tout repos pour Grok, l’intelligence artificielle d’Elon Musk. En effet, ce 8 juillet, elle a connu d’intéressants moments d’égarements…

Tout s’est essentiellement déroulé entre le 7 et le 9 juillet, et pour les utilisateurs du moteur d’intelligence artificielle de Musk, disponible directement ou au travers de la plateforme X, ce fut une expérience qui n’est pas sans rappeler le dérapage tragi-comique de Microsoft avec ses premiers essais de robot conversationnel en ligne en 2016 : Tay, lâchée sur les réseaux sociaux de l’époque, était très rapidement devenue complètement extrémiste et s’était assez vite répandue en messages racistes ou à fortes connotations sexuelles voire sexistes.

Ici, cependant, les choses furent un peu plus subtiles : en quelques heures, les internautes habitués à interagir avec Grok au travers de la plateforme X se sont rendus compte que certains des filtres du moteur semblaient avoir disparu au point de ne plus s’embarrasser du moindre vernis politiquement correct, quitte à carrément verser dans les affirmations antisémites.


Au même moment, pour d’autres utilisateurs, c’est la douche froide : le moteur, loin de leur remonter le moral ou leur indiquer une position aussi neutre que possible, se lâche complètement quitte à les vexer de façon assez… comique :


Cette franchise assez politiquement incorrecte a d’ailleurs été l’occasion pour certains de tester l’intelligence artificielle sur d’autres questions aux ramifications économiques croustillantes, comme par exemple les efforts à réaliser en matière de restrictions budgétaires afin de juguler l’actuelle dette abyssale de l’État français. Les réponses, loin d’être absurdes, méritent qu’on s’y attarde :


Parions cependant que François Bayrou n’accordera aucun crédit aux chafouins algorithmes d’Elon Musk. Pendant ce temps, du côté anglophone, le moteur s’en donnait à cœur-joie et décidait d’explorer avec gourmandise le côté obscur de la force, sans plus prendre de gants :


On comprend qu’avec ce genre de dérives, la fête fut de courte durée et le patron a rapidement fait arrêter le service pour comprendre pourquoi, en si peu de temps, le moteur qui s’était fort bien comporté jusqu’à présent (au moins au plan légal) avait viré de bord à ce point.

La journée du 9 juillet aura permis d’évoquer des pistes dont la plus sérieuse (ici) se résume à un changement intervenu le 7 juillet vers 23:00 (fuseau de la Côte ouest américaine) dans la pré-invite de commande, c’est-à-dire le texte inséré automatiquement en préfixe de toute requête utilisateur et qui va donc imposer certains traitements avant toute réponse du moteur, incluant des filtres et des orientations tant dans le formatage que dans le contenu :


Le 12 juillet, l’explication officielle de xAI, la firme en charge du développement de Grok, viendra du reste confirmer cette piste : ce sont bien des modifications sur le préfixe de requête (détaillé ici) qui ont entraîné le déchaînement du moteur et son exploration d’un politiquement incorrect réellement débridé.

Pour certains, c’est l’introduction de cette erreur dans le préfixe, et le débridage du moteur les heures suivant qui justifieront l’annonce assez inopinée du départ, le 9 juillet, de Linda Yaccarino, la directrice générale de la plateforme X ; d’autres y verront le nécessaire rafraîchissement de la direction de la plateforme alors que celle-ci entame manifestement une nouvelle étape dans son développement dans lequel Grok semble jouer un rôle de plus en plus prépondérant, à tel point que les gaffes comme celle du 7 juillet justifient amplement quelques mesures de rétorsion rapides…

Car le 9 juillet coïncide aussi avec la date de la mise à jour du moteur de Grok 3 vers Grok 4.

Et alors que les utilisateurs, amusés ou courroucés, se remettaient à peine des récents écarts de Grok, la mise à jour proposée par l’équipe de xAI dévoilait de nouvelles capacités du moteur, plaçant ce dernier nettement en tête des actuels moteurs d’intelligence artificielle sur plusieurs critères. En substance, Musk entend mettre à disposition un moteur qu’il explique meilleur que tous les doctorants humains existants, dans tous les domaines… et apparemment avec raison si l’on épluche les tests et les résultats fournis : ainsi, comme le montre le graphique ci-dessous, avec le « Humanity’s Last Exam », un test de référence comprenant 2500 questions de niveau doctoral et plusieurs matières couvertes (la chimie, l’ingénierie, la linguistique, les mathématiques et la physique), Grok 4 devance la concurrence avec un taux de réussite de 38,6 % et plus de 44% pour Grok 4 Heavy (contre moins de 30% pour Gemini 2.5 Pro, la version la plus avancée des moteurs de Google).


Et si la presse, tant américaine qu’européenne, semble essentiellement retenir les frasques de Grok du 7 et 8 juillet, il n’en reste pas moins que cette nouvelle mouture offre un saut qualitatif marqué dans les fonctionnalités disponibles. Comme le dit Musk, s’il est encore clair que Grok 4 manque parfois de sens commun que seule une vie dans le monde réel permet vraiment d’acquérir, les capacités disponibles laissent songeur puisqu’en plus de la version grand public, la version « multi-agents » permet à la fois de créer des études, de faire travailler en tâche de fond différents agents sophistiqués destinés à collecter, analyser et élaborer des réponses à des problèmes complexes et surtout de comparer les réponses reçues pour en tirer des analyses.

À ceci s’ajoute la promesse de Musk de proposer une intelligence artificielle avec moins de biais, ce qui sera probablement mis à rude épreuve alors que, dans le même temps, les autorités françaises viennent de lancer une enquête sur d’éventuelles ingérences du réseau X dans la politique de l’Hexagone : le régime de Macron accuserait ainsi le réseau social d’avoir modifié ses algorithmes d’affichage de contenus pour mettre en avant des thématiques favorables à l’opposition, i.e. l’extrême droite dans le novlangue actuel.

Bref, comme on le voit, la semaine fut décidément bien remplie pour Musk et son moteur, Grok.

Parions cependant qu’avec l’envol manifeste de l’intelligence artificielle dans tous les domaines, ce genre de semaine va très probablement se reproduire très vite, très souvent.


https://h16free.com/2025/07/18/81357-intelligence-artificielle-linstant-grok

16 juillet 2025

Votre logement est juste assez sous-occupé pour un nouvel impôt

H16
16/7/2025

Il y a quelques jours, BFM faisait le choix de relayer, avec insistance, une récente note de l’INSEE sur la place disponible dans les logements français, et concluait avec aplomb qu’« un quart des ménages vivent dans un logement trop grand par rapport à leurs besoins ».


L’article à l’accroche bien étudiée attire rapidement l’œil de l’internaute moyen : des millions de vues – pour un article de BFMTV, c’est assez rare tant cette source d’information est plus souvent brocardée que prise au sérieux – et des milliers de commentaires qui déclenchent assez logiquement l’intérêt des autres rédactions. Rapidement, la nouvelle est reprise un peu partout dans les autres médias (comme ici ou ), trop heureux de participer à leur tour.

En substance, que dit cette note ? Simplement qu’un quart des Français vivent dans des logements « sous occupés », c’est-à-dire dans lesquels il serait possible de loger une ou plusieurs personnes supplémentaires. Ce constat reflète à la fois le vieillissement de la population des propriétaires (les personnes âgées ne vivant généralement pas dans le même logement que leurs enfants) et le décalage entre les départements ruraux – où la sous-occupation est fréquente – et les départements urbains.

Devant ce constat, la plupart des commentaires glanés sur les réseaux et sous les articles de presse reflètent tous un même état d’esprit : sapristi, de quoi diable se mêle l’INSEE à définir ainsi ce qui constitue un logement trop ou pas assez grand ?

Pour certains, comme les économistes rompus aux productions régulières de l’INSEE, cette note n’a pourtant rien d’exceptionnel et ne devrait déclencher aucune vague de protestation : après tout, cela fait partie du rôle des instituts de statistiques de faire ce genre de calculs, et ils sont intéressants pour donner une idée de la situation et aider le pilotage des politiques publiques (ici, dans le logement et l’immobilier).


Cependant, le fait que cette note fut à ce point médiatisée n’est pas neutre. Cependant, outre un effet d’entraînement (plus on en parle et plus la presse en parle, plus la presse en parle et plus ça fait des chocapics), l’insistance de certaines chaînes à relayer la note n’a rien d’anodin.

En creux, cela montre surtout que si les internautes réagissent ainsi, c’est que de nombreux précédents existent. On pourrait revenir sur l’idée du « loyer fictif », déjà traité dans ces colonnes, dont la notion réapparaît régulièrement, ou même l’idée de rendre à peu près impossible la propriété privée d’un terrain, concepts issus de l’un ou l’autre think-tank socialiste et qui (ré)apparaissent avec vivacité lorsqu’il s’agit de trouver de l’argent pour un État de plus en plus impécunieux.

Or, la tendance actuelle – qui n’est définitivement pas à la baisse des dépenses de l’État et qui est donc à l’augmentation des taxations diverses – ne rassure personne, car tout le monde comprend comment cette étude, arrivant ici et maintenant, pourrait bien être utilisée pour, une fois encore, créer un nouvel impôt.

Ceci n’a absolument rien de farfelu, d’autant que, dans le même temps – coïncidence ? – différentes institutions européennes planchent sur la réduction de l’empreinte carbone des logements, ce qui passerait par – c’est pratique – la définition d’un nombre de mètres carrés autorisés par personne.


Il est donc difficile de ne pas voir dans la médiatisation tambour battant de cette étude de l’INSEE autre chose qu’une préparation des esprits à un nouvel impôt ou, à tout le moins, à une sorte de ballon d’essai en ce sens.

Et au-delà de cette question fiscale, cette étude déclenche d’aussi vives réactions car, fondamentalement, tout le monde comprend globalement les raisons qui aboutissent à cet état des lieux : la plupart des logements définis comme « sous-occupés » le sont par des retraités qui ont encore les moyens de vivre dans ces grandes maisons ou ces appartement spacieux. Pour eux, il est même généralement plus avantageux économiquement de continuer à vivre dans ces logements – quitte à payer cher l’entretien et le chauffage – que de payer des droits de mutations exorbitants lors d’un déménagement pour une habitation plus petite.

Au final, ces retraités ne vendent donc pas et le capital que représente ces biens reste donc « gelé » dans un immobilier trop cher pour la génération suivante, ce qui explique au passage la tension croissante sur le marché immobilier.

Cependant, l’actuelle situation économique du pays, et notamment les finances catastrophiques de l’État, pourraient bien résoudre très vite – et d’un coup sec – cette crise immobilière.


D’une part, il est assez probable que nos politiciens tenteront de taxer cette surface sous-occupée, d’une façon ou d’une autre. Rappelons qu’il existe déjà une taxation sur les logements vacants ; son extension logique vers les logements « sous-occupés » n’est qu’une affaire cosmétique pour un État aux abois financièrement. Or, avec cette nouvelle taxation, il y a fort à parier que l’État pourrait provoquer l’effondrement du marché immobilier qui n’attend qu’un signe, un mauvais frémissement pour le faire.

D’autre part, les personnes âgées sont, inévitablement, destinées à mourir (c’est le cycle de la vie, tout ça) ce qui, là encore, signifie assez logiquement une croissance rapide des biens disponibles sur le marché immobilier et une baisse de prix – la fiscalité de l’héritage étant essentiellement construite pour tabasser le nouveau propriétaire qui, dans bien des cas, doit vendre, même à perte, pour payer ses impôts. Mécaniquement, cela signifiera aussi une baisse des droits de mutation ce qui, pour l’État et les collectivités qui s’en gavent, pourrait s’avérer être une surprise amère tant il n’y sont pas préparés.

Ceci va rendre les ventes progressivement plus attractives, ce qui accroîtra le phénomène général. Et comme il y a en France beaucoup plus de logements que de familles à loger, il semble assez clair que lorsque la bulle immobilière éclatera, cela sera rapide et bien marqué.


https://h16free.com/2025/07/16/81374-votre-logement-est-juste-assez-sous-occupe-pour-un-nouvel-impot

14 juillet 2025

Un effort intense vers la faillite

H16

-14/7/2025- Alors que les députés s’apprêtent à prendre de longues vacances peu méritées vu la qualité générale de leurs prestations, aucun budget sérieux ne semble pour le moment se dégager pour l’année 2026. Pour un budget que tout le monde attend, c’est plutôt gênant…


Oh, bien sûr, il y a bien eu quelques interventions gouvernementales dans les médias, mais François Bayrou a tenu à conserver un maximum de discrétion sur les orientations globales du prochain budget. Pour faire passer la pilule (et rassurer les investisseurs étrangers qui permettent de « faire rouler » la dette française), le Premier ministre a tenu à rappeler qu’il faisait sa priorité du redressement des finances publiques, sans toutefois dévoiler la moindre piste solide de solution censée sortir la France « piège mortel de la dette », selon son expression.

Ou presque, puisque jeudi dernier sur LCI, interrogé sur la manière de combler le déficit public il a tout de même expliqué qu’il ne voyait « pas principalement » de solution dans la hausse des impôts.

Voilà qui rassure ! Le tabassage fiscal ne sera pas total, puisque le gouvernement laisse entendre que d’autres pistes sont envisagées… En surcroît de hausses d’impôts, bien évidemment : « Il peut y avoir ici ou là des efforts particuliers, mais je ne crois pas que ce soit par l’impôt qu’on résout des problèmes de cet ordre. »

Ah, ce brave François ! Jamais en retard pour expliciter une évidence ! Combien de temps lui faudra-t-il pour faire l’exact contraire de ce qu’il a dit ? Pour le moment en effet, les rares éléments dont dispose la presse indiquent que le premier ministre voudrait s’orienter vers une baisse des dépenses.

Youpi pourrait-on dire, sauf qu’on évoque ici 40 milliards d’euros de coupes à trouver dans des services de l’État qui n’ont jamais été habitués à la moindre réduction de train de vie ; car si la qualité des services publics effectivement rendus s’effondre assez clairement d’année en année, les budgets des différents ministères, des agences, des commissions et hautotorités diverses et variées de la République n’ont, eux, jamais diminué. La seule façon de présenter « une diminution » de ces budgets consiste à les rapporter au PIB français et à montrer qu’ils augmentent moins vite que ce PIB.


Cela fait des mois, des années qu’on évoque l’idée de stabilisation de la dette (ainsi, il y a un an, on comprenait déjà confusément que des efforts inédits devraient être faits). Cela fait des années que des dépenses (pour des milliards d’euros) auraient dû être réduites voire interrompues et qu’il n’en a rien été. Cela fait des mois que la situation est critique, l’établissement du budget 2025 ayant amplement montré la déroute complète des finances françaises, mais ça se réveille maintenant, à quelques heures de présenter un budget pour lequel Bayrou prétend proposer des choses qui ne se sont jamais faites auparavant.

En réalité, Bayrou va très probablement proposer simplement une « année blanche » pour les budgets, c’est-à-dire une simple reproduction du budget 2025, sans augmentation et sans tenir compte de l’inflation, ce qui permettrait de réaliser quelques économies – estimées entre 10 et 40 milliards d’euros selon les sources – et ramener le déficit public à environ 4,6 % du PIB, sans recourir à une hausse généralisée des impôts.

Sans augmentation, certes, mais sans baisse de dépenses non plus. Eh oui.


Il apparaît évident que la matrice intellectuelle des politicards actuels ne permet pas les coupes drastiques qui sont pourtant absolument nécessaires pour infléchir la trajectoire catastrophique des finances actuelles. Aucune coupe claire, massive pourtant indispensable non pas pour commencer à diminuer le poids de la dette, mais pour simplement arrêter l’hémorragie.

Et lorsqu’on parle en effet « d’économiser 40 milliards », le budget sera cette année encore – comme les 50+ passées – voté en déficit, et un déficit de plusieurs dizaines de milliards, même après ces fausses économies (i.e. un arrêt de la hausse des dépenses au lieu d’une réelle baisse).

Bref, l’analyse même rapide de la situation montre qu’il ne s’agit pas de grappiller quelques milliards ici ou là pour retrouver un budget à peu près équilibré, mais qu’il s’agit plutôt de 100 milliards à couper, plusieurs années de suite, pour compenser les graves dérives de 50 ans de socialisme et d’un macronisme délirant. En fait, on évoque ici ou là un « effort intense ». Effort intense dont une « année blanche » n’est même pas le début.

Or, en face de cet effort intense, qui trouve-t-on ?

De façon aussi réaliste que possible, quels seront ces Français sur lesquels reposeront ces « efforts intenses » ?

Les retraités ? Principal de l’électorat de la masse républicaine molle (les divers parfums de socialistes de gauche, du centre et de droite, depuis le PS officiel jusqu’aux Républicains les plus nombreux), la probabilité que l’effort leur soit demandé est à peu près nulle. En outre, tripoter actuellement le moindre paramètre des pensions et des cotisations revient à déclencher des mobilisations majeures dans tout le pays, ce qui exclut d’emblée ce genre d’ajustements budgétaires.

Peut-on envisager réalistiquement que l’effort portera sur les classes modestes, les bataillons de fonctionnaires des trois fonctions publiques ? Là encore, personne au gouvernement ne doute de la capacité de mobilisation de ceux qui, en substance, bénéficient le plus de la redistribution sociale. Il n’y aura donc que des petits bricolages à la marge dans ces catégories.

Il ne restera donc évidemment que la classe moyenne – autrement dit les Nicolas de tout le pays, ceux qui payent pour tout plein pot et n’ont en retour droit à aucune facilité fiscale et sociale – pour faire « l’effort intense » qui se profile.

Et comme cet effort intense, cette classe moyenne le réalise déjà à son maximum depuis des années et qu’elle n’a maintenant plus aucune marge de manœuvre, il apparaît tout aussi évident qu’il n’aura pas lieu, ou pas suffisamment pour atteindre les objectifs délirants d’une classe politique complètement incapable d’arrêter les sprinklers à pognon public qui arrosent leur électorat.

En bref, l’effort intense sera court, inutile et ne fera qu’accélérer l’ultime issue : la faillite.


9 juillet 2025

L’effondrement

H16

-9/7/2025- Vous aimez la France ? Savourez-la tant que vous pouvez, dans 20 ou 30 ans, y’en aura plus son effondrement est de plus en plus visible.


Il y a 30 ans, si la sécurité dans le pays n’était pas parfaite, elle autorisait tout de même beaucoup de ces fêtes et rassemblements populaires qui semblent maintenant si difficiles à envisager sans de méticuleuses préparations policières, ces dernières ne permettant d’ailleurs même plus d’éviter les « débordements », mot pudique d’usage maintenant habituel pour camoufler des razzias et des émeutes avec morts et blessés.

La victoire aux Championnat du monde de football de 1998 comporta bien quelques exactions en marge des rassemblements populaires, mais la comparaison avec la « folle soirée » de la dernière victoire du PSG en Ligue des Champions laisse pantois tant il apparaît maintenant que cette dernière fut remplie d’événements beaucoup plus graves que ceux que la presse a daigné relater (avec par exemple 21 cambriolages dont au moins un violent).

Ce qui se passe de façon maintenant routinière, quotidienne ou quasiment, pousse inexorablement le pays dans la même catégorie que les plus violents du Tiers-Monde où les mafias et les gangs agissent avec une impunité croissante. Les journalistes, calés sur un mode opératoire mélangeant le déni idéologique et une révérence complète au pouvoir qui ne supporte pas la réalité, finissent par produire de timides reportages sur un mode interrogatif et surpris des nouvelles tendances pourtant observées par tout le monde depuis des années : « sapristi, on observe une vague de cambriolages avec violence qui touche des personnalités, avec un phénomène en recrudescence ces derniers mois, mais diable, pour quelles raisons ? »


Et n’importe quelle liste de faits divers établie sur un mois glissant donne un excellent aperçu de la violence et de l’insécurité qui s’est installée partout en France, pendant que les dirigeants, chef de l’État en tête, persistent à n’y voir que des événements disjoints, aléatoires et sans aucune tendance de fond claire, voire un « brainwashing » pour le locataire de l’Élysée.

Ce qui est observable pour la sécurité l’est pour d’autres domaines : ainsi, si vous pouviez accepter les performances du système éducatif de la France d’il y a 40 ans, celui de 2025 n’offre plus qu’une image de ruines dont les fissures et les gravats ne sont que partiellement camouflés par les millions de gommettes colorées qui permettent d’évaluer les différents diplômes distribués par l’Éducation nationale.


Les performances de l’éducation française n’étaient guère brillantes sur les 20 dernières années (et les tests internationaux comme PISA le prouvent amplement) mais les dernières épreuves du bac et du brevet poussent tout à la caricature. Avec gourmandise, Idiocracy – qui aurait dû rester une fiction – est devenu un véritable manuel pour le ministère de l’Éducation qui n’hésite plus à abaisser chaque année les exigences envers les élèves au point que cette année, le phonétique suffit dans les copies de français du brevet.


Vous aimiez la France des années 90 où l’on pouvait prendre le TGV pour relier les grandes villes françaises en temps record ? Vous avez apprécié l’ouverture du ciel à la concurrence qui a permis un développement sans précédent des aéroports et des lignes intérieures, rendant tout l’Hexagone plus facile à visiter, augmentant vos opportunité d’emploi, de business ou de tourisme ?

Grâce au travail de sape des syndicats et leurs grèves ridicules, quelques décennies plus tard, les lignes, mal entretenues par une SNCF qui s’enfonce dans une dette abyssale et une gestion calamiteuse, ne permettent plus d’assurer que les trains partent et arrivent (encore moins à l’heure).

Il en va de même pour les lignes aériennes où les contrôleurs aériens, ultraprivilégiés, se permettent eux aussi des arrêts de travail pour des motifs obscènes : ces derniers estiment insupportable d’avoir à badger leurs présences sur leur lieu de travail, la décision de les faire badger ayant été prise suite à un incident en 2022 qui aurait pu tourner au drame : trois contrôleurs étaient présents en poste au lieu des six prévus et deux avions avaient failli entrer en collision. Autrement dit, les contrôleurs ne veulent pas qu’on leur impose leurs horaires de travail déjà pas trop violents (155 jours par an contre 220 en moyenne pour n’importe quelle autre profession) et qu’on s’assure qu’ils font bien leur travail.


Vous aimiez la France avec un certain niveau d’exigence et d’excellence ? Elle a déjà disparu.

La France offre maintenant la vision d’un pays sans sécurité, de plus en plus rempli d’analphabètes approximatifs, sans transports ou infrastructures fiables, dans lequel l’excellence est réservée à une toute petite partie de l’élite.

C’est donc sans surprise que le pays perd aussi sa première place de destination touristique en matière de recettes touristiques : loin des 126 milliards d’euros récoltés par l’Espagne, les 71 milliards dépensés par les touristes sur le sol français montrent tout l’écart (au moins 55 milliards, donc) entre ce que le pays pourrait être et ce qu’il est réellement devenu.

Or, la mesure de l’attractivité touristique de ce joyaux que fut la France est particulièrement pertinente pour évaluer la dérive dans laquelle le pays s’enfonce avec obstination et déni : le pays a d’immenses atouts que peu d’autres endroits au monde peuvent prétendre aligner, mais il apparaît que, sur les dernières décennies, absolument tout aura été fait pour saboter chacun d’entre eux, par action et par omission, par le vote et par l’abstention, par lâcheté, facilité et abandon.

En face de ce constat, on ne distingue pour le moment aucun parti, aucune personnalité politique capable de comprendre les enjeux et de proposer quelques pistes crédibles de solution.

Ce pays est foutu.