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Affichage des articles dont le libellé est Sansal Boualem. Afficher tous les articles
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15 juillet 2025

Sylvain Tesson

"Quand une puissance centrale s’en prend aux artistes et aux écrivains, c’est que : premièrement, elle a beaucoup de choses à se reprocher, et deuxièmement, elle n’a même pas la capacité de répondre à la critique verbale par autre chose que le verrou ou le cachot."

9 juillet 2025

Bruno Féraud
9/7/2025

Boualem Sansal effacé au Maghreb des livres

Coup de soleil… sur la honte

Il faut parfois peu de chose pour trahir une vocation. Il suffit d’un silence, d’un oubli soigneusement orchestré, d’une invitation qu’on ne lance pas. Au dernier Maghreb des livres, on n’a pas honoré la littérature algérienne : on l’a surtout bâillonnée. Car comment prétendre célébrer les lettres d’Algérie tout en jetant dans l’ombre l’un de ses plus grands écrivains vivants, Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison par un régime, lui dont le seul crime est d’avoir dénoncé l’arbitraire ?
Boualem Sansal peut compter sur ceux, comme Kamel Bencheikh, qui ne l’abandonneront jamais.

Deux jours de débats, d’ateliers, de signatures. Des dizaines d’auteurs algériens et français présents. Et pas un mot sur l’écrivain embastillé. Pas un hommage, pas une lecture, pas même un murmure. Pire : certains, sans honte, ont repris à leur compte les accusations indignes du pouvoir algérien contre Sansal, comme s’il fallait mériter sa place au banquet des bien-pensants en crachant sur le prisonnier.

Ce silence n’est pas de l’ignorance : c’est une stratégie. Il est l’expression d’une lâcheté devenue doctrine, d’une complaisance politique devenue ligne éditoriale. Il fallait épargner le régime algérien. Il fallait éviter de fâcher Alger. Alors on a effacé Boualem Sansal. On l’a gommé. On a mis un bandeau sur les yeux et un couvercle sur les consciences.

Mais l’indignité ne s’est pas arrêtée là. Pour que le tableau soit complet, encore fallait-il faire taire les voix trop libres, trop courageuses, trop loyales envers le juste. Ainsi, Kamel Bencheikh, poète, écrivain, fervent défenseur de la laïcité, de l’universalisme, et membre fondateur du Comité de soutien international à Boualem Sansal et membre de son bureau exécutif, n’a tout simplement pas été invité. Lui, dont l’actualité littéraire est bien réelle, a été écarté. Évidemment. Son crime ? Être fidèle à Sansal, jusqu’au bout. Refuser la compromission, jusqu’à l’os.

L’exclure, c’était le punir. C’était signifier que dans ce petit théâtre des connivences, il n’y a de place que pour les dociles. Les amis des dictateurs, les soutiens déguisés des bourreaux, les promoteurs de la censure molle.

Mais, en vérité, qui s’honore dans ce silence ? Ni Coup de soleil, ni ses organisateurs, ni ces intellectuels à géométrie variable qui n’ont pas même eu la décence de nommer celui qu’ils prétendent soutenir. Benjamin Stora lui-même, membre affiché du comité de soutien à Sansal, a parcouru le salon sans un mot pour l’écrivain incarcéré. Quand on sait, on juge.

Il faut être clair : on ne défend pas la culture algérienne en escamotant ceux qui l’incarnent dans ce qu’elle a de plus noble et de plus subversif. On ne célèbre pas la littérature algérienne en renonçant à son honneur. L’absence de Sansal dans les discours, dans les cœurs, dans les débats, est une tache indélébile sur cette édition du Maghreb des livres.

Face à cette veulerie, une certitude demeure : Boualem Sansal ne cédera pas. Il n’a jamais courbé l’échine devant les tyrans, il ne le fera pas aujourd’hui. Et il peut compter sur ceux, comme Kamel Bencheikh, qui ne l’abandonneront jamais. Des hommes debout, qui n’écrivent ni pour plaire ni pour séduire, mais pour dire. Malgré l’opprobre et les menaces, malgré les insultes. Tout cela pour réveiller. Pour défendre, contre vents et prisons, l’idée même de liberté.

Tôt ou tard, le silence sera rompu. Tôt ou tard, les noms de ceux qui ont trahi seront associés à l’infamie. Et ceux qui ont résisté, seuls parfois, sans micros ni tapis rouges, auront les visages tournés vers la lumière.

4 juillet 2025

Monique Plaza
4/7/2025

C’est d’autant plus effarant que Boualem est français, écrit en français et qu’il se retrouve sous le coup d’un jugement, d’une accusation et d’une sanction algériennes totalement aberrantes pour avoir simplement exprimé son opinion.
Il est l’otage d’un conflit entre l’Algérie et la France, au péril de sa vie.

27 mars 2025

Kuzmanovic Georges

-27/3/2025- Boualem Sansal condamné à 5 ans de prison – lui qui a 80 ans.
C’est, de facto, une condamnation à mort.
C’est aussi un coup porté à la liberté d’expression.
Une honte absolue !
Le régime algérien se révèle si fragile que les murs du palais de Tebboune tremblent devant une simple plume.
Malgré l’indignation et la tristesse que suscite cette décision, le Comité International pour la Libération de Boualem Sansal poursuivra son combat pour sa libération.
Nous comptons sur la mobilisation de ses soutiens et sur l’intervention de la diplomatie française. La place d’un écrivain n’est pas en prison.
L’amélioration des relations franco-algériennes passera aussi par la libération de Boualem Sansal.
« Si la liberté a un sens, c’est bien le droit de dire aux autres ce qu’ils ne veulent pas entendre. »
Georges Orwell

21 mars 2025

Yann Bizien

- 20/3/2025 - Le parquet du tribunal de Dar El Beida, près d'Alger, a requis dix ans de réclusion à l'encontre de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé d'atteinte à l'intégrité territoriale, â la sûreté de l'Etat et à l'unité nationale de l'Algérie.
C'est la condamnation à mort déguisée et lente d'un écrivain de 75 ans atteint d'un cancer et détenu arbitrairement depuis 124 jours.
La vie d’un innocent soucieux de vérité et de liberté est en jeu.
La sécurité des Français est également en jeu à cause d'Algériens dangereux, présents sur notre sol et sous OQTF.
L’honneur de la France méprisé par un régime autoritaire est aussi en jeu.
Mais Emmanuel Macron se couche et se soumet.
Boualem Sansal croupit dans les geôles du régime algérien pour avoir osé penser autrement.
C'est son seul « crime ». Il est imaginaire.
Exigeons sa libération immédiate auprès d'Emmanuel Macron qui doit mouiller immédiatement sa chemise et dénoncer "en même temps" les accords de 1968 !
Courage, monsieur le président ! Pas de complaisance coupable avec le régime algérien ! Défendez fermement notre compatriote !
La France des droits de l'homme, c'est tout de suite !
Ne laissons pas le silence et l'inaction être complices de cette injustice infamante.