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21 juillet 2025

Cette petite odeur de FMI

H16

-21/7/2025- Si les Français se chamaillent souvent et sur à peu près tous les sujets, il en est un qui, actuellement, recueille un large consensus : 80% d’entre eux veulent un gel (voire une baisse) des dépenses de l’État et la proposition de budget Bayrou ne fait pas l’affaire. D’ailleurs, pour 78% des Français, Bayrou lui-même ne fait pas non plus l’affaire.

Malgré ce désaveu complet qui transparaît un peu partout sur les réseaux sociaux, sous les commentaires des articles de presse, sur les plateaux télé et aux micros de ces radios d’État subventionnées, François Bayrou s’entête même dans la voie contraire puisque, lorsqu’on regarde le détail de ses propositions budgétaires, les dépenses gouvernementales vont réussir l’exploit d’augmenter de 29 milliards d’euros.

Même si, à voir le calibre des clowns qui s’agitent à la direction du pays, on s’y attendait, cela fait toujours un petit choc.


Pourtant, il n’y a pas le moindre doute que la situation est connue de nos dirigeants.

Il n’y a pas le moindre doute qu’ils savent que la France affiche le déficit public le plus élevé de la zone euro et que la dépense publique y est hors de contrôle : avec un total de 1650 milliards d’euros en 2024, elle a augmenté de 61 milliards par rapport à 2023, et même hors charge de la dette et mesures exceptionnelles, l’augmentation observée (+2,7% en 2024) est la plus forte depuis 15 ans.

De la même façon, certains doivent se douter qu’avec une dette qui continue de grimper de façon aussi musclée, l’année prochaine ne sera pas simple à boucler alors qu’il faudra en effet en refinancer pour 320 milliards d’euros dans les prochains mois à des taux nettement plus élevés qu’il y a 10 ans. La charge de la dette (d’ailleurs pour moitié détenue par des étrangers qui ne sont pas spoliables comme le contribuable français) a encore augmenté et le coût de son service a plus que doublé depuis 2020.

Dans les banques françaises, l’observation de l’encours des comptes courants, des difficultés des particuliers à boucler leurs fins de mois, l’augmentation du chômage, la remonté des taux d’emprunt des OAT françaises participent tous à nourrir une musique de fond qui ressemble à celle jouée par le FMI.

Et malgré ces éléments plus qu’inquiétants, la brochette d’extrémistes du centre qui prétendent diriger le pays semblent grossièrement incapables de réduire la moindre dépense, présentant un déficit atteignant 5,8% du PIB alors qu’aucune catastrophe, aucune crise majeure ne le justifie.

Très concrètement, cette courte avalanche de chiffres impose un constat d’évidence : dans le pays le plus taxé du monde, il n’y a en réalité aucune marge de manœuvre fiscale, et ce que propose le Premier ministre va se transformer en bayroute évidente, l’effet Laffer jouant au maximum.


Pendant les prochaines semaines, la classe jacassante va se mettre en pilotage automatique. Les médias feront assaut d’inventivité pour ne surtout pas évoquer en détail l’explosion des faillites d’entreprises.

En coulisses, des accords et des bricolages politiques vont se jouer pour savoir s’il faudra ou non voter l’inévitable censure qui sera déposée par l’un ou l’autre parti des deux bords de l’Assemblée : tant le Rassemblement National que la France Insoumise ont annoncé vouloir voter cette censure et seules les petites magouilles – comme la nomination croquignolette de Najat Vallaud-Belkacem à la Cour des Comptes – donneront au Parti Socialiste une raison de s’abstenir.

Si le gouvernement saute, il est assez probable que le gouvernement suivant – que Macron aura bien du mal à former – ne pourra rien proposer de plus musclé. Et si le locataire de l’Élysée décide de dissoudre l’Assemblée, ce sera pour gérer un rapport de force sensiblement équivalent avec une absence de majorité claire ou, pire encore, sans plus aucune majorité même relative, les deux extrêmes bénéficiant en ce moment de l’impéritie consternante du pouvoir actuel.

Dans tous les cas, on peut garantir que tous s’entendront comme des larrons en foire pour détricoter rapidement, de contre-propositions en amendements épicés, les quelques baisses de dépenses péniblement proposées par l’amibe molle qui sert de Premier ministre.

Dès lors, comment imaginer que la situation va, ensuite, s’améliorer ? Il suffit de voir les propositions toutes aussi farfelues que collectivistes de tous les partis en présence pour comprendre que le pillage va continuer et qu’en conséquence de ce dernier, les finances publiques vont passer de mauvaises à catastrophiques, de plus en plus vite.

Que l’étape suivante soit une tutelle du FMI, de la BCE, ou un effondrement économique tel que le chef de l’État en vienne à utiliser l’article 16, finalement, peu importe : trop de Français et trop de responsables politiques restent persuadés que le problème vient non pas de dépenses délirantes mais de ponctions insuffisamment musclées et de vilains « riches » qui échappent au fisc.

Cet entêtement à ne pas comprendre l’économie de base, à refuser de reprendre en main, sérieusement, les dépenses publiques pousse à présent la France dans une spirale délétère dans laquelle les « efforts budgétaires » – qui consistent systématiquement à taper de plus en plus fort sur des Nicolas Qui Paient pourtant de moins en moins nombreux – ne produisent plus d’effets même vaguement positifs mais seulement des effets négatifs en cascade (fuite des travailleurs compétents, fermeture d’entreprises, fuite de capitaux, réduction d’activité, etc.) qui accroissent le problème d’endettement.


Certes, tant que l’État prétend pouvoir lever l’impôt (quitte à user d’une force de plus en plus visible), la confiance des investisseurs permettra de tempérer les taux d’emprunts. Mais on s’approche dangereusement du moment où même confiants, ces investisseurs comprendront que l’animal a été trait jusqu’à la dernière goutte, qu’il n’y a plus rien à en tirer et que la seule façon d’éviter le défaut de paiement consistera à taper dans les comptes courants et dans les instruments d’épargnes les plus tendres et juteux.

Ce n’est pas un hasard si certains médias regardent avec gourmandise l’encours des comptes courants et insistent sur sa moyenne (plus de 7000 euros) au lieu de sa médiane (autour de 1000) : bien manipulée, voilà une statistique qui autorise toutes les ponctions autoritaires. Ce n’est pas plus un hasard lorsqu’un autre article insiste sur la nécessité de consommer au lieu d’épargner afin de relancer l’économie : il faut commencer, dès à présent, à préparer les consciences pour ce qui va, inévitablement, arriver dans les prochains mois, à savoir une ponction autoritaire et violente dans le bas de laine des Français.

Ce n’est pas comme si on n’avait pas été prévenus.


https://h16free.com/2025/07/21/81442-cette-petite-odeur-de-fmi

19 juillet 2025

Gastel Etzwane

-19/7/2025- Dans un entretien accordé à Valeurs Actuelles le 16 juillet 2025, l’économiste Marc Touati formule une critique sévère des pistes budgétaires envisagées par François Bayrou pour 2026, estimant qu’elles sont à la fois inefficaces, inadaptées et contre-productives. Selon lui, l’idée d’un budget fondé sur de simples mesures d’ajustement conjoncturel, comme la désindexation temporaire des prestations (« année blanche »), n’est qu’un expédient sans portée structurelle, incapable de réformer en profondeur des finances publiques en dérive depuis plusieurs décennies. Touati préconise une « thérapie de choc bienveillante » reposant sur une baisse massive des impôts (qui créerait un manque à gagner de 50 milliards d’euros) compensée par la croissance et la suppression de nombreuses niches fiscales, permettant à elle seule de récupérer environ 30 milliards d’euros. Il juge impératif de réduire de 50 milliards d’euros les dépenses de fonctionnement de l’État, qui représentent désormais plus de 32 % des dépenses publiques, et s’élèvent à 539 milliards d’euros par an. Il appelle également à une lutte ferme contre la fraude fiscale (30 à 50 milliards) et sociale (20 à 40 milliards), ainsi qu’à une rationalisation des ODAC, ces organismes publics coûteux et peu transparents. À ses yeux, continuer dans la voie actuelle – consistant à repousser les réformes de fond et à alourdir sans cesse les prélèvements – reviendrait à précipiter le pays dans une impasse financière et sociale. Il souligne que la charge d’intérêts de la dette atteindra 70 milliards d’euros en 2025, et avoisinera les 1000 milliards cumulés d’ici 2030. Dans ce contexte, il rappelle qu’une mesure comme la suppression de deux jours fériés, pourtant envisagée par certains membres du gouvernement, ne rapporterait qu’environ 2 milliards d’euros dans le meilleur des cas, une goutte d’eau comparée au coût des seuls intérêts versés chaque année à nos créanciers. Il ajoute enfin que ni le gouvernement ni les institutions publiques ne fournissent la moindre transparence sur l’identité réelle de ces créanciers étrangers, dont les intérêts sont ainsi priorisés au détriment des sacrifices demandés aux Français.

28 juin 2025

Monique Plaza

-29/6/2025- Incroyable : des citoyens français font des dons au ministère de l’Économie pour rembourser la dette publique.
Depuis 2006, donc sous Chirac, le gouvernement a mis en place un mécanisme permettant aux contribuables de faire des dons volontaires à l’État pour réduire la dette publique, via le programme "Dons pour la réduction de la dette sociale" (initialement lancé sous ce nom) et plus largement pour la dette publique. Ces dons sont déductibles des impôts à hauteur de 66 % (dans la limite de 20 % du revenu imposable).

6 juin 2025

La France au pied du mur

H16

-6/6/2025- Le constat, posé il y a quelques jours, ne peut plus être évité : si la France n’est pas encore en faillite, c’est pour des raisons purement psychologiques, mais concrètement tout le monde sait que le moindre frisson sur les marchés pourrait emporter l’Hexagone dans un ouragan financier qui emporterait la République avec lui.

Ce n’est pas une exagération : comme le constate l’économiste Bertrand Martinot récemment passé sur Cnews, le simple fait de stabiliser la dette – même pas la diminuer, juste la stabiliser – revient à trouver 40 milliards dans les recettes ou baisser d’autant le déficit public.

Si l’on voulait entamer (timidement) une baisse de cette dette, cela reviendrait à couper les dépenses de 100 milliards, ce qui n’est plus « héroïque » comme le qualifiait Martinot, mais véritablement mythique ou légendaire, qualificatifs qu’aucun des clowns pathétiques actuellement en charge du gouvernement ne peut seulement rêver d’atteindre sauf dans le domaines des gaffes, bévues et boulettes.


Cette situation pourrait paraître insoluble si un récent sondage ne donnait quelques espoirs en matière de bonne gestion du pays : on apprend en effet que, selon un sondage CSA pour CNEWS, Europe 1 et le JDD, il y aurait 92% des Français qui voudraient que l’État diminue son train de vie pour lutter contre le déficit budgétaire.


Ah mais que voilà donc une excellente nouvelle ! Muni d’une telle approbation populaire, il semble absolument évident que l’actuel premier ministre – revenant, du reste, à ses déclarations enfiévrées d’il y a plus de 12 ans – pourrait trouver là matière à couper sauvagement dans les dépenses de l’État et s’atteler à ramener les finances publiques loin de la zone rouge dans laquelle elles évoluent actuellement avec obstination !

On imagine déjà (il faut faire un effort, mais ce n’est pas hors de portée) un Bayrou, revigoré par l’assurance d’avoir le peuple derrière lui, se lancer à l’assaut des dépenses publiques, abdominaux et pectoraux gonflés par l’effort, bataillant courageusement à l’Assemblée pour défendre un budget 2026 enfin (et miraculeusement) équilibré.


Vraiment ?

Non. Probablement pas.

D’une part, Bayrou n’a ni la carrure ni le courage (et encore moins la force) de s’attaquer à une telle tâche.

D’autre part, le sondage masque mal le problème essentiel des Français qui sont effectivement, on le suppose aisément, pour une réduction du « train de vie de l’État » mais ne mettent pas du tout ce qu’il faut derrière cette expression : pour eux, en grande majorité, ce train de vie se traduit par les avantages de quelques professions et quelques salaires dodus (celui du fonctionnaire le plus payé de France, par exemple), le coût de l’Élysée (un peu plus de 100 millions d’euros), les salaires des députés, sénateurs et même de tous les élus (qui, rabotés, permettraient au mieux de faire 600 millions d’économies), mais tout cela est loin, très loin, des 100 milliards d’euro qu’on vise en réalité.

En réalité, le « train de vie de l’État » qu’il faudrait réduire de façon drastique, ce sont surtout les sprinklers à pognon dirigés vers les aides, multiples, diverses, à tout le monde.

Depuis les particuliers avec les associations lucratives sans but (23 Md€) jusqu’aux entreprises (très majoritairement publiques) ce qui représente 80 à 200 Md€ selon les modes de calcul, en passant par les tuyauteries d’aides diverses depuis l’Aide Française au Développement (15 Md€ annuels), y compris les chèques-machin, aides-trucs et réductions-bidules qui ne sont qu’un « fléchage » de la consommation, dont les parcours sont devenus si complexes que le gain n’existe plus, l’effet Laffer étant largement installé.

Réduire ce « train de vie », ce serait aussi arrêter le déluge de lois et de contraintes légales qui crée une glue normative si puissante que cela se traduit par une baisse d’attractivité (les étrangers réfléchissent deux fois avant d’investir en France, contrairement aux pipeaux roses joués par la Macronie), de productivité (les entreprises françaises consacrent un temps inadéquat à la paperasserie et la bureaucratie au lieu de produire) et de motivation (les forces vives locales sont encouragées à partir plutôt que développer des entreprises en France, d’où le si faible nombre de « licornes »).

Ce serait arrêter l’insertion du non-régalien un peu partout dans les missions « essentielles » de l’État, comme la Culture, l’Environnement et l’Écologie, la gestion de l’Europe, de la Cohésion des territoires, les Sports et une bonne partie de l’Éducation ou de la Santé, on se retrouve vite avec des dizaines de milliards qui ne seraient plus déversés dans ces gouffres qui ne fournissent même plus le minimum permettant de justifier leur existence actuelle…


Bref, s’il fallait sortir la tronçonneuse, il faudrait couper radicalement des pans entiers de ce que l’État prétend faire – mais ne fait plus du tout, ou fait de plus en plus de travers – pour le recentrer sur ce qu’il doit faire, c’est-à-dire la sécurité intérieure avec une police et une gendarmerie correctement dotées, une profonde refonte de la Justice (pour remettre la notion de victime et de protection de la société au centre des préoccupations des juges), et une diplomatie et une armée dignes de ce nom, aux antipodes des bricolages honteux qu’on observe actuellement.

Autrement dit, sortir la tronçonneuse signifierait qu’un nombre très conséquent de Français serait directement et durablement concerné par les coupes, les pousse-papiers surnuméraires dans les innombrables administrations inutiles, les personnels en trop à toutes les strates du mille-feuille administratif français (depuis les communes jusqu’à l’étage national), tous ceux qui brassent des aides et des subventions pour « occuper le terrain », les dizaines de milliers d’oisifs plus ou moins rémunérés, les millions de Français (ou presque) qui bénéficient des largesses directes et indirectes des tubulures étatiques…

Bref, au total, on peut aisément estimer que 10 à 20 millions de Français seraient directement impactés par ces coupes massives hypothétiques.

Bien évidemment, le coup de fouet majeur sur l’économie productive permettrait sans problème de créer des richesses et des emplois pour une bonne partie de ces masses salariales subitement sans emploi (il suffit de regarder ce qui se passe en Argentine pour confirmer ceci) ; mais il est tout aussi évident qu’un tel changement laisserait sur le carreau un grand nombre de personnes, celles qui sont actuellement complètement, durablement et douillettement engoncées dans les systèmes étatiques et en profitent avec abandon : incapables de s’adapter à ce changement, de sortir de leur zone de confort (celle-ci étant particulièrement protégée), elles seraient les premières et les dernières à s’opposer, bruyamment (et violemment) à ces coupes.

Or, dans ces gens, on trouve – ce n’est pas du tout un hasard – tout ceux qui animent une grande partie de la classe jacassante ou lui fournissent ses bataillons de petites mains et de petits votes, notamment ceux qui adouberaient Bayrou en cas de besoin, celui-là même qu’on voit bien plus équipé d’un petit Opinel que d’une grosse tronçonneuse.

Il est donc absolument garanti qu’en France, cette tronçonneuse ne vrombira pas.

Dans le bruit discret de l’Opinel qui taille un crayon, ce pays est donc foutu.


https://h16free.com/2025/06/06/81059-la-france-au-pied-du-mur

28 mai 2025

L’odeur de faillite est maintenant impossible à masquer

H16

-28/5/2025- Le couple présidentiel – ou ce qui en tient lieu – aura beau échanger des coups en place publique ou se chamailler amicalement, il aura bien du mal à faire oublier la situation plus que préoccupante du pays, notamment sur le pan économique.


Car même si on peut raisonnablement imaginer qu’un grand nombre de Français auraient bien voulu se trouver à la place de Brigitte lorsqu’elle a infligé une petite tarte bien sentie à son épouse, il reste nécessaire de souligner que cette situation économique se dégrade franchement.

En soi, c’est déjà une performance tant la situation était particulièrement mauvaise. Et il n’en faut pas beaucoup pour la détériorer encore plus : à peine Trump évoquait-il une sévère hausse des droits de douane pour les produits européens que la ministraille française montait au créneau pour avertir que cela pourrait aboutir à une situation intenable, montrant la fragilité réelle de l’économie française à ce sujet, qu’une moindre pichenette – essentiellement rhétorique, ces droits n’étant pas encore d’application et très manifestement ouverts à débat – pousse à la dégringolade.

Au passage, cette dégringolade rappelle à tous que la richesse et l’opulence sont des états qui nécessitent un travail constant, sur des décennies, et que le retour à l’état normal – c’est-à-dire la pauvreté et la misère – peut être bien plus rapide.

Par exemple, certains présentent le fait que le PIB par habitant des Italiens rejoint celui des Français comme un gage d’amélioration pour l’Italie : c’est exact, mais ce n’est que la moitié du tableau puisque cela revient à occulter que la France ne parvient plus à progresser ou qu’elle le fait de façon si modeste que, petit à petit, le monde civilisé la dépasse progressivement. Selon cette mesure, alors qu’elle était au 13ème rang en 1980 (devant les États-Unis), la France n’est plus qu’au 25e rang en 2023…

Or, cette chute n’est que la partie visible de la situation économique. Malheureusement, d’autres éléments s’accumulent qui montrent que le pays n’est non seulement plus du tout géré mais qu’il se dirige droit vers une faillite pure, simple et retentissante.


Ces colonnes ont souvent relaté – en pure perte – le risque de plus en plus présent d’une telle faillite et beaucoup n’y voyaient qu’une sorte de mantra un peu mécanique pour grossir les travers de la mauvaise gestion des comptes publics en France. Cependant, le mot même de « faillite » n’est plus réservé à quelques blogs des intertubes interlopes : à présent, même la presse la plus grand public évoque la question, estimant que « le fardeau de la dette française est "presque hors de contrôle" ».

Alors que le constat est évident pour qui veut bien s’en donner la peine, qu’il a été posé ici même (et bien ailleurs) depuis au moins 10 ans, les récents développements forcent la presse économique et quelques politiciens un peu moins communistes que les autres à admettre qu’une cessation de paiement, totale ou partielle, de l’État français ou, plus prosaïquement, un échec du Trésor à faire « rouler la dette » de façon satisfaisante n’est plus une possibilité très improbable et devient même envisageable, notamment après la mise en garde récente du FMI sur les annonces officielles – et particulièrement peu réjouissantes – d’un déficit à 6% du PIB pour l’année courante.

Du reste, cette déroute financière ne se cantonne même pas au budget de l’État puisqu’elle touche aussi les comptes de la Sécurité sociale. La Cour des comptes, entre deux soupirs d’impuissance, juge ainsi dans un rapport paru il y a quelques jours que la trajectoire des comptes sociaux est « hors de contrôle » et estime possible un risque « de plus en plus sérieux de crise de liquidité » à partir de 2027. C’est joliment tourné, mais cela veut réellement dire « faillite ».

Il faut bien comprendre que face à ces deux éléments aux euphémismes qui ne cachent plus du tout que le pays est au bord de l’effondrement, nous avons en place une équipe essentiellement composée des mêmes branquignoles que ceux qui ont géré avec un brio assez phénominable la crise pandémique de 2020, et qui ont enfilé sans sourciller les décisions véritablement idiotes voire suicidaires dans à peu près tous les domaines, depuis l’énergie jusqu’à l’éducation en passant par la santé ou les transports.


Cette même équipe de bras cassés dangereux est, du reste, toujours vaguement cornaquée par cette serpillière humide de Bayrou et consciencieusement rabrouée par le psychopathe actuellement locataire de l’Élysée dont les problèmes maritaux ne cessent de déborder sur la politique française.

Oui, nous avons vraiment les meilleures cartes en main pour surmonter l’obstacle qui, pourtant, est bibliquement simple à résoudre puisqu’il n’y a que deux façons de procéder : ou bien augmenter les prélèvements, ou bien diminuer les dépenses.

Bien évidemment, augmenter les prélèvements dans le pays le plus taxé du monde est une énorme ânerie rapidement contre-productive (par effet Laffer, notamment) mais c’est bien la piste qui sera privilégiée tant il est clair que nos politiciens sont dans l’incapacité assez consternante de faire la moindre économie.

Il suffit de passer en revue les actuelles propositions d’économies (sucrer un chèque débile, réduire une aide idiote, etc.) et mettre les montants ainsi épargnés (quelques centaines de millions d’euros, au mieux) en regard des sommes à trouver (entre 50 et 100 milliards d’euros) pour comprendre qu’on continue de barboter dans un rikiki si micrométrique qu’on peut parler de foutage de gueule.


Et bien sûr, confusément, à tâton, les gouvernants actuels commencent à réaliser que ces bricolages fumeux ne suffiront pas, qu’il va falloir trouver « autre chose », cette voie mystérieuse composée à la fois d’une baisse des impôts pour satisfaire les contribuables, d’une augmentation des dépenses pour satisfaire les citoyens qui veulent toujours plus de services, et d’une diminution simultanée de la dette pour satisfaire le côté magique et licornes colorées.

En attendant que les licornes pointent le bout de leur corne, on prépare les Français à l’ultime tabassage : on va leur demander « un effort ».

Ne vous faites aucune illusion.

Non, il ne s’agira pas de se tenir droit et fort devant la disparition des subventions aux entreprises (entre 80 et 200 milliards d’euros par an, selon le mode de calcul, dont 80% vont aux entreprises publiques – généralement médiocres). Les aides continueront de couler vers les copains et les coquins d’un côté, et couler la France de l’autre.

Non, il ne s’agira pas d’être courageux devant l’arrêt des sprinklers à pognon dans l’Aide Française au Développement à l’étranger (15 milliards d’euros annuels). Les mixeurs électriques distribués dans les écoles africaines sans électricité ont encore de beaux jours devant eux.

Non, il ne s’agira pas d’encaisser la disparition du pipeline d’argent public vers les associations lucratives sans but (23 milliards par an). Les subventions pour les associations d’étude de l’expression de genre dans l’art moyen-âgeux ou d’accompagnement de « mineurs isolés » en milieu rural continueront de se déverser avec frénésie.


Non, définitivement, les parasites qui dirigent actuellement le pays n’iront pas piocher dans ces solutions trop simples.

Ils savent déjà quoi faire, ils sauront comment le présenter comme juste, adapté, mettant « les riches » plus à contribution que « les pauvres ». Ce sera aussi simple qu’inique et douloureux, et l’idée générale transpire des articles actuels qui évoquent, les petits malins, le fameux « patrimoine financier » des Français (6350 milliards d’euros, quel beau gâteau !), cette épargne qui – ça tombe bien, non ? – atteint actuellement des sommets.

La dette explose, mais rassurez-vous, les politiciens vont sauver leurs fesses : ils vont piller votre épargne.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/05/28/81031-lodeur-de-faillite-est-maintenant-impossible-a-masquer

29 mars 2025

Romain Vignest
29/3/2025

Causes efficientes de la dette :

1. L’euro directement, parce que le différentiel de compétitivité qu’il a instauré entre la France et ses principaux concurrents, notamment l’Allemagne, a plombé son commerce extérieur et détruit son industrie.
2. L’euro indirectement, parce que, toute dévaluation étant impossible, c’est par l’augmentation de la dépense publique qu’on a en partie compensé la destruction des emplois consécutive à la politique du franc fort, puis à la sujétion monétaire.
3. Une politique délibérée d’endettement massif et stérile sous des prétextes aussi fallacieux qu’interdits à la contestation (covid, transition énergétique, menace russe) ou sous la forme d’une gestion frauduleuse des finances publiques (obligations indexées sur l’inflation, subventions accordées à des multinationales et capitalisme de connivence, délégation de l’action publique à des cabinets de conseil, des entreprises privées ou des associations, fraude fiscale, bradage du patrimoine public ou d’entreprises nationales…).

Causes finales de la dette :

1. Transférer la richesse nationale à une oligarchie financière (BlackRock, Vanguard, State Street), à qui est ipso facto aliéné le gouvernement du pays (voyez la réforme des retraites).
2. Détruire (au profit de la même oligarchie) le modèle social français au profit de cette oligarchie, auquel on impute le déficit des comptes publics qu’on a provoqué à cette fin (voyez la réforme des retraites.)
3. Justifier la mutualisation des dettes entre pays membre de l’UE par la mise en place de l’euro numérique, de telle façon que les États ne s’endettant plus en euro national mais en monnaie vraiment unique il ne leur soit plus possible de quitter l’UE et d’échapper à la tutelle de la Commission et de la BCE (donc là encore de l’oligarchie financière dont elles sont les relais).

Conclusion :
L’endettement du pays n’est pas seulement un pillage en bande organisée, mais la séquestration du peuple français par ses propres voleurs.

26 mars 2025

DETTE : LA FUITE EN AVANT

Jean-Claude Delhez

-26/3/2025- Mille milliards de mille sabords ! Remplaçons le capitaine Haddock par Ursula von der Leyen et les mille sabords par des euros et le compte est bon, ou presque. L'argent tombe du ciel, ces jours-ci. L'Europe veut dépenser 800 milliards en armement, l'Allemagne 500 milliards, le Royaume-Uni porter son budget de la Défense à 2,7% du PIB et la France ouvrir des livrets d'épargne pour acheter des bombes.
Tout ça leur a pris en quelques jours. Comme une envie de pisser. Pourquoi ? Parce que Trump tente de rétablir les relations des USA avec la Russie telles qu'elles existaient il y a quelques années, sous Clinton et Eltsine. Ce pour quoi on nous explique que l'on ne peut plus faire confiance aux USA et que la Russie fait désormais peser une menace existentielle sur l'Europe. Et pourquoi donc une telle conclusion ? La Russie a-t-elle changé sa stratégie militaire ces dernières semaines, modifié ses forces armées ? Non. Trump a-t-il annoncé que les USA quittaient l'OTAN ? Non. Alors, où est la logique ?
Il faut savoir que l'Europe se réarme déjà depuis plusieurs années, depuis la guerre en Ukraine. Le budget consacré à la Défense par l'ensemble des pays de l'U.E. est aujourd'hui le triple de celui de la Russie. Quels sont les deux pays européens qui n'ont, quoi qu'il arrive, rien à craindre de personne parce qu'ils ont la bombe atomique ? La France et le Royaume-Uni. Quels sont les deux animateurs de l'hystérie actuelle de réarmement ? Macron et Starmer...
Parlons gros sous. D'un coup de baguette magique, Ursula von der Leyen trouve 800 milliards pour la défense européenne. Pourquoi 800 milliards. Pourquoi pas 500 ou 1.000 ? C'est une vieille histoire, qui n'a rien à voir avec l'armée. A l'automne dernier, l'Italien Mario Draghi remettait un rapport que l'Europe lui avait commandé. Un rapport sur l'économie européenne. Selon Draghi, elle était en grand danger, l'économie européenne, sur le point de dévisser. Elle allait se faire distancer définitivement par ses concurrents. À moins que des investissements soient consentis au plus tôt dans la recherche et les nouvelles technologies. Combien fallait-il investir ? 800 milliards. Les voilà, les 800 milliards de von der Leyen. Sauf que le rapport Draghi, lui, on n'en parle plus. L'urgence vitale a disparu. C'est retirer le pactole d'une urgence pour l'attribuer à une autre urgence. En attendant la suivante, qui fera oublier les précédentes. Toujours très logique, très cohérent tout ça.
Cela dit, les 800 milliards, ils n'existent même pas. Il n'y a plus un rond dans les caisses depuis longtemps. C'est de la dette. Il s'agit d'endetter l'Europe pour acheter des armes. Ca va faire de l'emploi, créer de la richesse ? Même pas. L'Europe achète majoritairement ses armes à l'étranger. Et parmi cet étranger, qui retrouve-t-on comme fournissant les deux tiers de l'armement européen ? Le pays de Donald, celui à qui on ne peut plus faire confiance. Caramba, encore raté ! C'est ainsi que Berlin vient de confirmer sa commande de jets F35 aux USA ; des avions qui ne peuvent être employés qu'avec le feu vert de Washington. Donc à ne pas utiliser au Groenland, par exemple... Quant à la poudre à canon, l'Europe se fournit pour partie en... Chine. Et c'est aussi de Chine que viennent les terres rares qui entrent dans la composition du F35 et de quantité d'autres matériels militaires. Tant qu'à s'enfoncer dans l'absurde, politiciens et généraux européens, achetez des Mig et des Sukhoï à Moscou, au moins ça coûtera moins cher...
Donc, ce grand programme de réarmement, c'est encore creuser la dette pour, in fine, placer des commandes qui vont enrichir les marchands de canons américains. Creuser la dette, il y en a un qui adore ça, c'est Macron. Il vient de rendre le pire budget de l'État français (6% de déficit), concluant une augmentation de 1.200 milliards de la dette publique depuis qu'il est en fonction. Et là, il voudrait des emprunts européens, histoire d'endetter aussi les autres pays.
On l'a peu commenté mais, depuis toutes ces annonces de dépenses, les marchés financiers (ceux qui prêtent) ont réagi négativement, en montant les taux auxquels les pays européens empruntent. L'Europe a déjà eu à faire face, dans la douleur, à une crise de la dette publique, celle de la Grèce. Ce qui ne l'empêche pas de continuer à jongler avec les milliards qu'elle n'a pas. Les aides au moment du covid, c'était de la dette ; la relance, c'est de la dette ; l'aide à Kiev, c'est de la dette ; la reconstruction de l'Ukraine ou de la Syrie, c'est de la dette. Les investissements dans l'intelligence artificielle, c'est de la dette. Le pouvoir nous rebat les oreilles avec la menace russe, alors qu'il s'enfonce toujours plus dans la dépendance des marchés financiers au risque d'une catastrophe économique.
Tout ça pour le motif suivant, à la logique imparable, jugez-vous même : Ils veulent s'émanciper des USA en achetant des armes aux USA, pour faire face à une menace russe qui n'existe pas, avec de l'argent qu'ils n'ont pas.

24 mars 2025

Les gros sous de la guerre

H16

- 24/3/2025 - La révélation fut quelque peu soudaine mais elle a fulguré tout le gouvernement français et une partie des élites européennes d’un coup brusque : pour faire des munitions, pour faire des canons et des avions, pour entraîner des hommes et les préparer à la guerre, il semble maintenant indéniable qu’il faille un sacré paquet de pognon.

La stupeur passée, reconnaissons à nos dirigeants une certaine alacrité dans leur réponse, quasi réflexive, à ce qu’il convient alors de faire : de fortes sommes d’argent public doivent donc être mobilisées, rapidement, afin de lancer au plus vite cette production indispensable d’armes, de munitions et de formations pour les armées d’Europe, ♩ avant bien sûr ♪ d’en faire une grande ♫ et belle Armée Européenne ♬. Envoyez la fanfare, il faut que ça vibre !


Dès lors, dans l’appareil de l’Union européenne, puisqu’il faut trouver ces masses monétaires impressionnantes, on s’agite. On ne sait pas trop bien comment on va faire, mais la volonté est là, ou presque. Certains semblent absolument déterminés, d’autres y réfléchissent fermement pendant que d’autres, calmement, regardent les choses se coaguler doucement. En fait de belle unanimité, on voit déjà des fissures et des hésitations.

Bref, les tentatives de bricolages se multiplient et ressemblent de plus en plus à des contorsions grotesques et on nous vend (de façon assez pénible) l’idée que les États membres européens seraient capables de s’entendre sur une nouvelle fournée de prêts pour des montants proprement pharaoniques. Ainsi, on évoque sans broncher un montant total estimé à 650 milliards d’euros (soit plusieurs fois le budget annuel de l’Union, exclusivement orientés vers la défense), tout en autorisant en surcroît 150 milliards d’euros de prêts aux États membres avec une commode autorisation de dépasser la règle des « 3% de PIB de déficits » pendant 4 ans.

En pratique, cette entente ressemble une nouvelle fois à un joli conte médiatique : si, sans surprise, la frétillante France d’Emmanuel Macron est toujours partante pour claquer avec emphase l’argent du contribuable européen sans regarder à deux fois à la dépense en mode YOLO, il en va en revanche très différemment de pays comme les Pays-Bas qui y sont complètement opposés.

En outre, on se doute que l’Allemagne ne sera probablement pas plus favorable : l’idée même d’euro-obligations vient directement heurter les traités et les méthodes allemandes de gestion auxquels les Allemands ont clairement fait savoir qu’ils sont restés très attachés. En outre, les Teutons n’ont pas du tout envie de créer des déficits supplémentaires et ce d’autant plus qu’ils ont saccagé leur outil industriel et commencent à en prendre conscience.


Surtout et de façon si visible que c’en est vexant, l’Allemagne n’a pas du tout envie de « miser européen » car cela reviendrait essentiellement à… miser français (notamment) alors qu’elle a clairement confirmé acheter américain.

Autrement dit, cette histoire continue de n’être qu’un effet d’annonce, de l’agitation médiatique essentiellement propulsée par une von der Leyen qui a besoin d’exister alors que l’Amérique de Trump lui a clairement fait comprendre qu’elle était quantité négligeable, et par un Macron dont la légitimité chez lui est si mince qu’il n’a aucune autre voie politique à sa disposition que de faire le kéké dans des sommets pompeux où l’inutile s’y dispute au grandiloquent.

Ce qui est vrai au niveau européen l’est aussi au niveau français, avec des mécanismes parfaitement transposables.

Pour continuer à jouer aux musclés dans la cour des grands, il faut consacrer pas mal d’argent gratuit des autres et pour y parvenir, le gouvernement français émet donc l’idée d’un super produit de placement croustillant pour rediriger l’épargne des Français vers la défense. Une idée aurait pu être de favoriser l’actionnariat dans les sociétés spécialisées, comme Dassault, Nexter, Safran, Thales, mais cette idée est bien trop pragmatique est pas assez compatible avec Bercy pour être seulement émise.

Dès lors, le clown communiste qui officie actuellement au poste de Ministre de l’Économie tente de mettre sur pied un produit de placement particulièrement flou : pour financer les dépenses militaires françaises, le gouvernement propose un placement sans rendement minimum, sans capital garanti et qui sera bloqué sur cinq ans.

Si un tel montage financier était présenté par une société privée, l’Autorité des Marchés Financiers la requalifierait assez rapidement en arnaque risquée.

Bien sûr, ce sera un produit sans aucune obligation.


Ici, on comprend bien que le produit dont il est question semble surtout d’appeau à pigeon dont le montant collecté pourrait surtout servir à colmater habilement un budget gouvernemental passablement troué et ce, alors que tous les indicateurs économiques du pays sont en train de tourner au rouge. En somme, l’opération n’a qu’un rapport ténu avec les vilainrusses et beaucoup plus avec le méchanvirus pour lequel il fut dépensé quoi qu’il en coûte.

À présent, on n’a plus rien dans les caisses et la capacité d’emprunt et de roulement de la dette française est largement amoindrie pour ne pas dire « a complètement disparu ». Le fait que les agences de notations hésitent à dégrader la note de la dette souveraine française indique, plus qu’une stabilité de l’économie du pays, le risque évident et bien ressenti par ces agences qu’elles déclencheraient une panique en le faisant. Elles avaient été moins prudes il y a quelques années, car il était encore possible, à l’époque, d’encaisser la mauvaise nouvelle. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.


En pratique, elles envoient un signal clair : la France est au maximum de ce qu’elle peut faire avant d’avoir une dette réellement considérée comme non viable.

Ce n’est pas surprenant : le pays est devant une impasse de taille, et plusieurs contraintes s’affrontent violemment.

D’une part, il y a bien sûr le besoin impérieux de relancer l’industrie sur le territoire (et notamment celle de la défense, pas spécifiquement pour la menace russe, très fantasmée et assez irréaliste, mais plus généralement parce qu’on a trop longtemps raboté les budgets et repoussé les décisions et les mises à niveau de la défense française qui ne ressemble plus à rien à présent). D’autre part, on doit trouver des fonds rapidement pour camoufler la situation financière française catastrophique.

Enfin, il reste le choix politique de ne surtout pas toucher au plus gros poste de l’État, i.e. les retraites, seul montant dont un ajustement permettrait de dégager immédiatement des marges de manœuvres suffisantes, et ce d’autant plus qu’aucune économie n’est envisagée dans aucun des ministères, des agences et autres hautotorités pourtant pléthoriques et dispendieuses de l’État : l’électorat de Macron ne le supporterait pas et, avec lui, tout l’appareil politico-médiatique.

Malgré les beaux discours, malgré la crânerie effrontée des membres du gouvernement nous assurant qu’ils maîtrisent et planifient tout, il est évident que ces différentes contraintes ne peuvent coexister toutes en même temps.

Eh oui : la réalité est ce crépi rugueux sur lequel vient immanquablement se frotter avec force les fesses des idiots qui font n’importe quoi. Or, il ne fait guère de doute que celles du gouvernement sont maintenant entrées en contact avec ce crépi depuis plusieurs mois et les agitations de poulets sans têtes que nous observons dans les médias ne masquent absolument pas le problème : la France est au bord du dépôt de bilan.

Les bricolages se multiplient, les gesticulations gouvernementales aussi, mais rien n’y fera : ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/03/24/80530-les-gros-sous-de-la-guerre

24 janvier 2025

Faire de vraies économies ? Mais, vous n’y pensez pas, grand fou !

H16

- 24/1/2025 - Nous sommes dans la troisième semaine de janvier 2025, le budget pour l’année 2025 n’est toujours pas bouclé et tout indique qu’il n’est pas près de l’être : ça coince de tous les côtés.

Il manque des douzaines de milliards, non pour un chimérique équilibre qui n’a plus été envisagé depuis 1974, mais pour simplement limiter le prochain déficit à un pourcentage déjà délirant du PIB (on évoque 5,4%, loin, très loin d’un 3% déjà fort peu glorieux).

Bien évidemment, quelques mesures d’économies (largement symboliques) sont envisagées et lorsqu’on les épluche, on découvre l’ampleur de l’escroquerie.


Ainsi, on évoque une baisse (de 10%) de l’indemnisation des congés maladie pour les fonctionnaires, ce qui permet presque d’économiser un milliard d’euros, mais l’absence de jours de carence pour eux rend l’ensemble de l’opération particulièrement douteux.

Ainsi, on envisage quelques heures d’esclavagisme pardon de travail non payé pour les salariés. Les économies seront d’autant plus risibles que le vol sera caractérisé.

Ainsi, on se demande si l’on ne pourrait pas revenir un peu sur l’aide médicale d’État (AME) et on sait, compte tenu de la volatilité de ce sujet, que ce sera bien vite oublié.

En revanche, il semble qu’on n’oubliera pas la disparition de « MaPrimRénov », énième bricolage étatique pour « compenser » des distorsions de marché en introduisant de nouvelles distorsions. L’économie sera d’autant plus microscopique qu’elle sera avalée par les prochains chèques-bidules, primes-trucs et autres distributions gratuites d’argent gratuit des autres que le gouvernement mettra en place pour compenser le tabassage fiscal permanent qui règne dans le pays.

Enfin, n’oublions pas de mentionner « l’économie » lumineuse qui consiste à augmenter une taxe (ici sur les transports aériens avec la « taxe de solidarité sur les billets d’avion », la TSBA) et dont l’actuel ministricule souhaite qu’elle ne soit pas trop reportée sur le consommateur, les entreprises devant faire des sacrifices. Décidément, la notion d’économie, chez ces incultes, est un concept particulièrement élastique mais se traduit toujours à la fin par une égale répartition de la misère et des pénuries. À vrai dire, on dirait du socialisme.

Mais malgré ces bricolages (et d’autres, qu’on multipliera pour arrondir ce petit angle-ci, enfoncer cette porte ouverte-là) il apparaît évident que le prochain déficit sera bien trop gros pour être gobé sans broncher par les marchés, les prêteurs habituels et les contribuables.

Et il est vrai que marchés, prêteurs et contribuables pourraient trouver la situation de plus en plus délicate : les faillites, en 2024, ont atteint des records qu’on n’avait plus vus depuis 2009 avec plus de 66.000 dépôts de bilan. Dans le sillage de ces faillites, ce sont environ 260 000 emplois qui sont menacés par ces défaillances en 2024, soit une augmentation de 41% par rapport à 2019. Et pour 2025, une nouvelle augmentation des faillites est anticipée, avec une estimation d’environ 68 000 entreprises en difficulté. On ne se rassurera pas en apprenant que cette hausse devrait principalement concerner les très petites structures : cela ne permettra au mieux que de rendre moins visible la catastrophe en cours.

Au passage, on notera que les secteurs impactés incluent la construction, le commerce, et l’hébergement-restauration. Dans l’immobilier, les faillites se multiplient à un rythme soutenu.

Zut, les gros bouillons d’argent frais du contribuable et des entreprises productives françaises pourraient être un peu moins vigoureux que prévus. C’est gênant.


Faudrait-il se résoudre à faire de vraies économies ? À couper, vraiment, dans des gabegies, dans les douzaines d’agences, commissions, hautotorités et comités inutiles ? À réduire pour de bon le train de vie et le nombre d’institutions républicaines de plus en plus inutiles ?

Oh là, mon brave, comme vous y allez ! Avant d’en arriver à ce dernier recours, à cette extrémité droitiste de la gestion de l’État, à ce Javier-Mileïsme de la pensée économique, on peut trouver d’autres recettes.

Par exemple, on peut hem disons taxer les hum bon mettons… disons enfin bon hem les retraités. Hum. Non ?

C’est en tout cas ce que suggère la ministricule en charge du travail, en introduisant l’idée d’une contribution de certains retraités (présentés comme les « pluzaizés » forcément) histoire de participer au financement de la « protection sociale » (qui ne protège rien et est bien plus socialiste que sociale, mais peu importe).

Bien évidemment, cette proposition a déjà déclenché l’ire de la petite tranche d’électorat concerné. Comme elle se réduit déjà naturellement par attrition, on peut légitimement se douter que cela ne va pas renforcer le pouvoir en place, au contraire.

En outre, cette taxation-surprise ne résoudra en rien le problème d’équilibre du système de retraites, tant le système est vermoulu. Il est assez facilement démontrable que les retraites des fonctionnaires ne sont pas correctement abondées et entraînent une grosse partie du déficit structurel, dans lequel s’ajoute un déséquilibre démographique de plus en plus criant.

Ce dernier étant en partie provoqué par une politique fiscale et familiale délirante que personne ne semble vouloir remettre à plat, ces mauvais fondamentaux ne seront pas corrigés, le déficit perdurera et les bricolages sur les pensions des retraités actuels ne feront, au mieux (et ce n’est même pas sûr) que faire gagner un peu de temps.

Bref, nos politiciens sont résolument en plein périplaquisme forcené et ne s’arrêtent pas là : puisqu’il faut trouver de l’argent, notamment pour « investir », voilà que le gouverneur de la Banque de France appelle à « mobiliser l’épargne privée ». Sans les guillements, cela veut dire que les autorités envisagent de spolier les épargnants pour arroser les copains-coquins.

Les trous, déficits, dettes et abysses budgétaires ne sont donc pas près d’être bouchés.


Pourtant…

Pourtant, la solution est là, sous les yeux de tous, politiciens compris : l’absence de budget voté jusqu’à présent entraîne… des économies très palpables. Pour le moment et sans rien faire de spécial, on estime ces économies à 2,5 milliards d’euros. C’est trop petit, bien sûr, mais cela donne une idée de la marge de manoeuvre possible avec un minimum d’efforts.

Poussons donc l’idée plus loin et fermons un maximum de ces services, agences, bâtiments, associations qui ne servent à rien. Mieux encore, les économies vont se multiplier et s’entraîner elles-mêmes, les fermetures de certaines activités entraînant l’arrêt d’autres et les économies afférentes.

Voilà pourquoi cela a marché en Argentine, pourquoi cela marchera aux États-Unis avec le DOGE, et pourquoi cela pourrait marcher en France… Mais cela ne sera surtout pas mis en place, et pourquoi, en conséquence, nous irons joyeusement (ou pas) à la faillite.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/01/24/79901-faire-de-vraies-economies-mais-vous-ny-pensez-pas-grand-fou

2 décembre 2024

Budget 2025 : ça casse ou ça casse

H16

- 2/12/2024 - Les rédactions de la presse française bruissent des rumeurs de censure du gouvernement Barnier, et des hypothèses sur ce qui se passerait une fois le petit Michel renvoyé à ses études après un petit trimestre de labeur. Mais en réalité, censure ou pas, la situation financière de l’État français semble quelque peu bouchée.

On peut en effet échafauder beaucoup d’hypothèses sur ce qui se passerait à la suite de la censure de l’actuel gouvernement : gouvernement purement technique, entêtement de Macron qui relance le même Barnier pour un tour de manège supplémentaire, renouvellement en choisissant une personnalité de gauche – Castets, potiche qui n’y croyait plus elle-même, commence à réapparaître dans les éditoriaux enflammés des torchons propagandistes grand public – bref, les possibilités sont nombreuses de continuer sur les mêmes simagrées encore un moment.


Il n’en reste pas moins que les problèmes qui se posent avec de plus en plus d’acuité le temps passant ne disparaîtront pas avec un changement de tête gouvernemental. De la même façon que la dissolution n’a été lancée que dans le but de distraire l’opinion publique et camoufler un trou budgétaire abyssal, cette éventuelle censure et le remaniement ministériel afférent ne seront qu’une distraction supplémentaire : le trou sera encore là et l’absence de toute volonté de couper drastiquement dans les dépenses de l’État ne changera donc rien aux problèmes budgétaires.

Ces problèmes deviennent épineux.

La dette est de plus en plus coûteuse : au-delà de son montant (plus de 3100 milliards d’euros), la charge de la dette – c’est-à-dire le remboursement des seuls intérêts de cette dette – se montera quoi qu’il advienne à plus de 54 milliards d’euros en 2025, autant de milliards qui non seulement n’iront pas irriguer l’économie française mais seront, comme les années passées, prélevés sur la part la plus productive du pays.

Bien évidemment, ce chiffre ne vaut que si la situation politique française et économique mondiale sont relativement sereines. Si le gouvernement saute, si l’Assemblée nationale achève sa mue en Cirque Pinder et si la partie la plus vocale du peuple français refuse catégoriquement la moindre réforme à coup de grèves et de mouvements sociaux, nos créanciers pourraient exiger un taux d’intérêt plus élevé sur notre dette.


Le chiffre de 54 milliards pourrait donc rapidement grimper.

Et indépendamment de ces derniers aspects, quoi qu’il arrive et quel que soit l’ampleur du déficit budgétaire que nos clowns parlementaires finiront par voter inévitablement (50 ans de tradition ne peuvent s’arrêter maintenant), il faudra de toute façon trouver d’aimables prêteurs pour faire rouler la dette existante à hauteur de plus de 160 milliards d’euros.


En pratique, l’amortissement total de la dette en 2025 est prévu à hauteur de 174,8 milliards d’euros, déjà en hausse de 19,7 milliards d’euros par rapport à 2024. Au passage, rappelons que plus de la moitié (54%) de la dette est détenue par des étrangers, on comprend donc que ces derniers ont donc un levier de plus en plus fort sur les politiques menées en France…

À ces soucis de dette, il faut ajouter la dynamique globale du budget, qui n’est pas folichonne non plus.

Eh oui : l’idée de couper dans les dépenses n’ayant toujours pas pénétré dans les crânes épais des politiciens, les seules ressources qu’ils vont mobiliser le seront au travers des impôts et des taxes.

Or, le pays est déjà au taquet. L’augmentation des impôts décidée par cette quiche de Barnier (ou la tourte fromagère qui le remplacera en cas de motion de censure) n’aura donc pas les effets escomptés.

D’une part, l’activité industrielle ou de services, bref, l’activité productive qui permet justement d’avoir quelques impôts à lever ne pourra que décroître à cause de la conjoncture européenne qui n’est actuellement pas favorable aux grands élans économiques. Ceci va, mécaniquement, entraîner une baisse de la collecte. Ceux qui veulent se faire des gouzigouzis avec quelques chiffres explicites pourront relire un tweet récent, c’est assez clair.

D’autre part, il ne fait pas le moindre doute que les Français choisissent aussi de baisser leurs activités pour des raisons fiscales bien franco-françaises. Ceux qui ont les flancs les plus exposés à la ponction fiscale maintenant délirante dans le pays ont déjà compris qu’augmenter leur activité revient à nourrir exclusivement l’ogre étatique, et le gain personnel devenant faible à nul (voire, dans certains cas, carrément négatif), il ne sert plus à rien de se lancer à corps perdu dans le travail puisque c’est, essentiellement, « pour les autres ». Ceci ne peut, là encore, qu’entraîner une baisse de collecte.


Ces deux effets garantissent un magnifique « effet Laffer » dont les gauchistes persistent à croire qu’il n’existe pas mais dont les conséquences très réelles seront palpables l’année prochaine lorsque les rentrées ne suffiront absolument plus à couvrir les dépenses encore en hausse des administrations françaises.

Là-dessus, comment imaginer qu’on parviendra à atteindre les prévisions de croissance établies par des guignols sur des chiffres de clowns dans une économie piloté par des pitres et des saltimbanques ? Alors qu’elle est actuellement envisagée autour de 1,1%, on pourra s’estimer heureux si l’on dépasse 0,5%.

Enfin, comment écarter les risques géopolitiques à ce tableau déjà peu reluisant ? Entre un hiver plus rude que prévu, qui imposerait plus d’importations énergétiques et les soubresauts européens qui pourrait voir l’Allemagne tenter une sortie de l’Union, comment raisonnablement parier sur une conjoncture favorable pour la France pour l’année qui vient ?

On comprend dès lors qu’un incident gênant puisse arriver aux finances françaises.

Mais quelle qu’en soit la forme précise, et quelle que soit la façon dont la gouvernance mondiale s’entendra pour tenter de rattraper le navire France, on ne peut que constater l’évidence : si la France bénéficiait jusqu’à présent d’un deal un peu particulier lui permettant de financer sa paix sociale en tapant dans le bas de laine allemand en échange de son énergie nucléaire et d’une vente à la découpe de son industrie, la patience germanique arrive maintenant à son terme.

La France n’a plus un rond et, pire que tout, n’a plus ni volonté politique ni classe dirigeante suffisamment outillée intellectuellement pour comprendre le problème et tenter de le résoudre. Barnier peut bien être remplacé, aucun des tristes guignols actuellement disponibles ne changera cet état de fait : tous sont éminemment socialistes, chérissent l’État et son intervention dans toutes les branches de la société française. À ce même titre, que Macron soit destitué ou qu’il rende son tablier ne changera pas non plus la situation : il n’y a personne en France qui tienne le discours radical d’un abandon pur et simple de l’État-providence, de son enterrement rapide et avec lui, des boulets de l’après-guerre qui ont insidieusement mais irrémédiablement pourri toute la société française.

La France n’a plus d’argent, mais elle n’a aucune volonté d’arrêter d’en distribuer.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/12/02/79440-budget-2025-ca-casse-ou-ca-casse

16 octobre 2024

Derrière le budget 2024, le parfum de dictature devient plus fort

H16

H16 signe des chroniques qui sont d’une telle lucidité anti-gouvernementale que leur auteur est haï par l’oligarchie qui, tirant les ficelles de ses pantins, se voit constamment démasquée dans ses turpitudes, d’où le pseudonyme H16, qui cache un haut fonctionnaire très au fait de ce qui se passe dans les officines de l’Élysée et de Bruxelles.

16/10/2024 – Imaginez un problème, n’importe lequel tant qu’il n’est pas insoluble. Imaginez ensuite ce que pourrait être l’antithèse même de sa solution, qui aggraverait le problème initial, en créerait d’autres par dessus, et transformerait l’ensemble en merdier chaotique invraisemblable. Ce faisant, vous venez de réaliser le trajet intellectuel de l’actuel gouvernement français.


L’affirmation est hardie, et il faut écouter et lire avec attention les propositions des ministres du gouvernement Barnier pour s’en convaincre ; mais lorsqu’on le fait, le doute n’est pas permis : ces imbéciles sont en train de réaliser le parcours parfait de tout ce qu’il ne faut pas faire pour saboter toute possibilité de résoudre la crise financière et bientôt économique, sociale et politique que le pays va traverser.

C’est ainsi qu’on découvre par exemple que le prochain budget sera établi afin – je cite sans déformer – d’alourdir le coût du travail de 5 milliards d’euros.

Oui, vous avez bien lu : par la subtile modification des allégements de charges pesant sur le travail, pour éliminer les effets de seuil qui peuvent apparaître notamment sur les bas salaires, le gouvernement entend récupérer 5 milliards d’euros auprès des entreprises.

Rappelons à toutes fins utiles que – comme le fait de ne pas vous extorquer votre montre alors qu’on avait la ferme intention de le faire revient, pour nos politiciens, à vous en faire cadeau – ces allègements de charges sont présentés comme des offrandes aux entreprises et que, dans ce cadre, les réduire permet de recouvrer ce qui aurait été normalement perçu sans.

Rappelons aussi que la France est le pays dont les charges (patronales et salariales) sont parmi les plus élevées du monde, et que les augmenter encore garantit que le pays conservera longtemps sa première place sur le podium, en donnant à absolument tous les autres pays du monde un avantage compétitif évident au moins sur cet aspect.


Malheureusement, la pirouette d’anti-solution ne s’arrête pas là. Outre cette augmentation du coût du travail, le gouvernement entend bien rogner dans le budget des ministères qui ne pourront pas ronchonner trop fort, à commencer donc par le régalien : la justice voit ainsi son budget diminuer de 500 millions d’euros alors que les besoins n’ont jamais été aussi importants.

De la même façon et toujours pour récupérer de l’argent partout où il pourra en trouver, le gouvernement envisage très sérieusement la piste d’une augmentation des taxes sur l’électricité : alors que la production électrique française est l’une des moins chère du monde, les taxes – s’ajoutant à des contraintes de marché parfaitement artificielles – rendent celle-ci prohibitive et forcent un nombre croissant d’entreprises de tous types à mettre la clé sous la porte.

Bien évidemment, ce qui est vrai pour l’électricité l’est aussi pour le gaz puisqu’Agnès, la ministricule en charge de la Transition Écologie Vers La Misère, a clairement exprimé le désir de frapper cette dernière énergie d’une fiscalité plus joviale à base d’augmentation.

Augmenter encore ces taxes est donc d’une finesse sans nom, et ajoute quelques touches de couleur à un tableau d’anti-solution de plus en plus complet.

Ce tableau ne serait pas complet sans y ajouter quelques idées à rebours de l’équité.

C’est chose faite lorsqu’on épluche le projet de loi de financement de la Sécurité sociale dans lequel on découvre qu’il est prévu d’augmenter de 9% les dotations à l’Aide Médicale d’État (AME) – distribuée en priorité aux étrangers sur le sol français – et de diminuer la prise en charge des consultations chez le médecin pour les assurés, de 70% à 60%. Avec l’augmentation du budget de l’Élysée, le foutage de gueule est total.


Pour faire bonne mesure, on rappellera que cette – courte et incomplète – enfilade d’augmentations de fiscalité et de taxations, de diminution de prestations et de mise en coupe réglée des moutontribuables taillables et corvéables à merci est mise en place pour rattraper les finances gouvernementales en dérive totale de plus de 100 milliards d’euros, en surcroît d’un déficit prévu à la base de plus de 140 milliards d’euros, sur des recettes tournant en dessous de 300 milliards.

Autrement dit, ce tabassage fiscal est mené pour rattraper un déficit total de 240 milliards sur 300 milliards de recettes : l’État mené par cette brochette de clowns tristes dépense 540 milliards d’euros, soit 80% de plus que ce qu’il gagne.

Un demi-trillion d’euros annuel pour des services de plus en plus pourris, cela laisse songeur, non ?

Et le pompon est que cette situation était connue depuis plus d’un an (septembre 2023).

Cela signifie que l’équipe de branleurs précédente a perdu plus de douze mois pour essentiellement camoufler la réalité et la faillite complète de la Macronie. On oscille entre de la fraude (électorale en plus de fiscale, puisque la tromperie a continué bien après les législatives de 2024) et la trahison pure et simple.

En fait, à bien y réfléchir, on se demande même s’il ne s’agit pas d’une volonté délibérée, avec ces augmentations iniques et ce camouflage scandaleux, de provoquer une exaspération aussi violente que possible de la population. En effet, l’attitude des politiciens peut s’expliquer par un cynisme sans borne bien calculé : pour eux, il s’agit de tirer sur la bobinette pour voir si la chevillette cherra, et de se gaver tant qu’elle ne choit pas.


Dès lors qu’elle choit (et que le peuple, excédé, sort de ses gonds), la garde prétorienne est lancée pour taper sur les gueux – les Gilets jaunes n’auront été qu’un aperçu, une répétition – ce qui permet d’instaurer un état d’urgence minutieusement préparé. Cet état d’urgence permet de se débarrasser rapidement des encombrantes libertés qui restent au peuple (le peu de liberté d’expression, d’association, de manifestation puis de vote disparaissent alors sous l’applaudissement d’une petite minorité réclamant le retour à l’ordre).

Ce n’est pas absurde d’autant que… tout est déjà prêt : les stocks des forces de l’ordre ont été réapprovisionnés et il faudra bien tester leurs nouveaux engins ; des textes de lois ont été mis en place et pourront servir pour ce genre de dérapage populaire gênant pour le pouvoir ; quant à la surveillance active de la population, elle avance à grand pas avec une opposition à peu près inexistante, tant dans la rue (avec les caméras algorithmiques) que dans la sphère privée (avec la volonté, européenne autant que française, de scruter les échanges dans les conversations privées)

Il faut se rendre à l’évidence : le budget actuellement présenté coche toutes les cases d’un scandale national d’ampleur biblique, et cela ne semble pas être purement fortuit. En réalité, le plan se déroule quasiment comme prévu avec l’assentiment et même l’aide active des crétins gauchistes de tous les bords du spectre politique qui trouvent toujours séduisante l’idée d’aller “taper sur les riches”. Ces derniers devraient être un peu aigris lorsqu’ils se rendront compte que les riches, c’est aussi eux.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2024/10/16/78936-derriere-le-budget-2024-le-parfum-de-dictature-devient-plus-fort