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1 septembre 2025

Radu Portocala

-1/9/2025- Dans un moment qu’il a cru être celui de l’élévation suprême de la conscience politique – et qui était exactement le contraire – Giscard d’Estaing a formulé il y a plus de trente ans ce commandement : Combattre le Front National doit être la principale mission de l’homme politique français (citation de mémoire).
Ce combat permanent a été le désastre, la castration de la politique française.
En premier lieu, parce qu’il a donné à la gauche le rôle de phare de la moralité dans les affaires publiques, de guide, de juge et, surtout, de censeur. Sa toute-puissance en la matière n’a jamais été mise en question.
Ensuite, parce qu’il a définitivement subordonné à la gauche la droite timorée d’être de droite. Les hommes de droite, je l’ai écrit il y a très longtemps, tiennent un discours de gauche. Par peur de l’étiquette infamante. Vivant dans cette stupide confusion, la droite a perdu sa liberté et, finalement, son intelligence.
Enfin, parce que, par peur des foudres de la gauche, il a condamné les politiciens à l’inaction ou à l’action inepte. La droite n’ose pas prendre des mesures de droite. La stagnation lui semble préférable. Tout comme la perte de son identité et de ses idées.
Un pays dont les partis politiques se donnent pour premier objectif l’élimination d’un autre parti politique est un pays qui patauge lamentablement dans la boue de l’imbécillité et qui, de ce fait, n’ira nulle part. Le commandement idiot de Giscard - qui, d’ailleurs, ne faisait que mettre en paroles une obsession devenue déjà générale - a condamné la politique française à la pratique permanente de la futilité.