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28 août 2025

Sarah Knafo
28/8/2025

Madame la Ministre,
Merci pour ce charabia sentimental. Maintenant, je vais vous répondre point par point.
1) Commençons par ce qui fera rire tous nos concitoyens : « la politique de la ville lutte contre l’insécurité, la déscolarisation, la saleté et le trafic de drogue. »
Alors, là, chapeau ! Vous venez imprudemment de dresser la liste de tous les domaines dans lesquels vous avez lamentablement échoué. Vous êtes ce cambrioleur qui laisse sa carte de visite sur les lieux de son crime. Depuis 1981, le trafic a explosé, la saleté a explosé, l’insécurité a explosé, la déscolarisation et l’analphabétisation ont explosé. Pourtant, les crédits de votre politique de la Ville ont, eux aussi, explosé. 117 milliards d’euros depuis 2010.
Un exemple : depuis 2014, 150 millions d’euros ont été injectés dans la réhabilitation du quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, un quartier de 2 300 personnes à peine (soit 65 000 euros par habitant !). Pour comparer, c’est la même somme qui fut promise par Gabriel Attal à la totalité des agriculteurs après leur légitime révolte. Et finalement ? Le quartier de la Monnaie est celui dont furent issus les assassins de Thomas…
2) Votre budget, parlons-en. Vous évoquez à dessein un chiffre de « 609 millions de crédits » à peine. Je dois vous avouer que je suis très étonnée : vous semblez n'avoir jamais lu le document de politique transversale (annexe loi de finances 2025) qui liste tous les crédits fléchés vers « les quartiers urbains défavorisés ». Vous êtes pourtant Ministre de la Ville… Ce document vous aurait appris que nous payons non seulement 549 millions pour le P147, mais encore 550 millions pour les infrastructures de transport, 573 millions pour l'accès et le retour à l'emploi, etc. etc. Le tout listé sur trois pages entières de crédits payés par notre argent, nous conduisant bien à 7,871 milliards d'euros par an pour la politique de la Ville. Donc soit vous ne lisez pas vos propres documents budgétaires, soit vous mentez à nos concitoyens. Dans tous les cas, grâce à vous, Juliette Méadel, ils découvrent qu’en sélectionnant une seule ligne comptable floue, les politiciens essaient toujours de leur mentir sur l’emploi véritable de leur argent. La vérité, c’est que la politique de la ville nous a coûté a minima 117 milliards d’euros de 2010 à 2023 d'après l’IFRAP, que ces crédits sont en augmentation constante, d’après la Cour des comptes, avec des résultats critiqués par l’ensemble de la classe politique.
Permettez-moi aussi de signaler un petit problème de logique dans votre raisonnement : si la politique de la ville coûtait vraiment 609 millions, et qu’en la supprimant, 6 millions de citoyens seraient « condamnés », cela signifierait qu’aujourd’hui, ils sont « sauvés » par 101,5 € chacun par an ? Soit la défaillance en mathématiques d’une ministre est alarmante, soit sa mauvaise foi est scandaleuse.
3) Les habitants de ces quartiers ne sont aucunement abandonnés, ils sont chouchoutés, choyés par l’Etat. Ils bénéficient d’avantages fiscaux, d’aides à l’embauche, de priorités diverses et variées, de contrats aidés, d’accès facilités aux prêts et aux financements publics, de subventions en tous genres, de programmes de formation spécifiques, d’un taux de logement social record, de milliards investis dans la rénovation urbaine, d’un meilleur accès à l’école et à la santé que les départements ruraux, d’installations culturelles flambant neuves, qui finissent parfois détruites en quelques mois, et j’en passe.
4) Pour ma part, je ne propose pas d’abandonner ces quartiers, je viens moi-même de Seine-Saint-Denis, je propose simplement de les traiter comme le reste de la France : nous avons une politique scolaire nationale, une politique de santé nationale, une politique de sécurité nationale. Pas d’exception, pas de privilèges. On replace la banlieue dans le droit commun. La République est censée être universelle : mêmes droits, mêmes devoirs, mêmes politiques pour tous. La politique de la ville crée l’inverse : un régime d’exception, une discrimination positive assumée, et des habitants qui n’ont aucun devoir, mais tous les droits. Cela ne peut pas fonctionner.
5) Madame la Ministre, si nous avons dépensé des milliards en pure perte et que la situation de ces quartiers ne cesse de se dégrader, c’est qu’il faut changer de logiciel. Même si vous êtes socialiste, vous devez comprendre que dépenser toujours plus ne sera jamais un gage de succès. Il faut donc opter pour une nouvelle politique, s’attaquant aux causes (l'immigration), davantage qu'aux effets. Qui a fait de nos quartiers populaires des zones de non-droit ? Votre socialisme. Qui a plongé le pays dans un marasme dont il désespère de sortir un jour ? Votre socialisme. C’est-à-dire vous, madame la ministre. Vous êtes personnellement comptable de toutes les erreurs, les fautes, les mensonges, commis par votre formation depuis quarante ans.
Vous m’accusez d’ignorance, de dogmatisme, de stigmatisation. Votre logorrhée n'a aucune prise : le réel est le réel, les faits sont les faits, et le peuple constate, et il note les noms de ceux qui l’ont trompé. Vous étiez inconnue au bataillon. Vous vous rêvez désormais célèbre.
Voilà les réflexions que vous auriez si vous pensiez vraiment à l’avenir de ces quartiers. Il semble, au contraire, que tout ce qui sort de votre bouche n’a qu’un but : protéger votre poste que vous allez perdre quand même dans dix jours.