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19 novembre 2023

Gastel Etzwane

Il y a 5 ans, les Gilets jaunes descendaient en nombre dans les rues pour se soulever contre la politique d'Emmanuel Macron. Au plus fort de la révolte, l'exfiltration du Président de la République par hélicoptère est même envisagée, en cas d'attaque du Palais de l'Elysée. Une information du Canard enchaîné jamais démentie depuis sa parution.
Fin 2018, les blindés de la gendarmerie gardaient Paris, une 1ère depuis la guerre d'Algérie. La situation pré-insurrectionnelle tétanise le pouvoir. Récemment, les journalistes Laurent Valdiguié et Étienne Girard ont révélé dans un livre une information restée confidentielle : les époux Macron avaient envisagé de se chercher un appartement dans la capitale, de peur de ne pas pouvoir terminer le mandat. (Le Parrain, éd. Seuil)
Après des mois de révolte, la répression policière étouffe le mouvement. Sur les plateaux TV, c'est la "matraque médiatique". Les contestataires sont devenus la cible des éditorialistes. L'un d'eux appelant même à tirer sur les manifestants.
Pendant cette révolte sociale, au moins 2.000 personnes ont été écoutées et/ou géolocalisées par le renseignement. Jamais une surveillance aussi massive n’avait été déployée en France. Un contrôle inédit qui se poursuit, selon le journaliste Vincent Nouzille qui évoque aussi la multiplication des entraves au droit de manifester avec notamment la quasi généralisation des gardes à vue préventives.
23 personnes ont été éborgnées entre 2018 et 2019. Selon les informations rassemblées par l'AFP, aucun policier ou gendarme n'a été condamné en 5 ans. "La police a blessé en quelques mois autant de manifestants qu’en 20 ans", résume le journaliste David Dufresne sur Franceinfo.
L’ONU a demandé à la France d’enquêter sur "l’usage excessif de la force". Le Conseil de l’Europe a demandé à la France de "suspendre l’usage du LBD". Il n'en sera rien ! Pour tirer au LBD, un policier devait respecter une distance minimum de 10 mètres. Selon les informations collectées par Mediapart, aujourd'hui le ministère de l'Intérieur a réduit la distance de tir à 3 mètres. Une décision dangereuse que même la gendarmerie nationale déconseille de suivre...
5 ans après, le pouvoir d'achat a baissé, la pauvreté s'est étendue dans le pays, les inégalités se sont accentuées, la surveillance s'est généralisée et les prix des carburants ont augmenté de 40 centimes de plus par litre.
Si la colère couve toujours, elle ne déborde plus dans la rue. Jusqu'à quand?

5 septembre 2023

L’homme du mensonge et des échecs

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


Voilà que l’on voudrait nous refaire le coup de l’homme providentiel, en la personne d’Édouard Philippe. Macron l’imagine comme son légitime successeur, se croyant en Chine, où les présidents sont cooptés par le parti. Voilà le modèle politique du prince, rien de républicain et encore moins de démocratique. Édouard Philippe c’est en réalité la fausse bonne solution pour sortir la France du marasme dans lequel elle est… et dont le poulain est largement responsable. Son bilan comme premier ministre est calamiteux et il doit compter, sans doute, sur une mémoire à court terme des électeurs. Comme toujours, ceux qui ont échoué quand ils étaient aux commandes, se présentent, après une période de purgatoire forcé ou voulu, comme habités de la vertu et des talents qu’ils ont été incapables de mettre en œuvre quand ils le pouvaient.

En quoi l’homme qui a failli une première fois à rassembler les Français autour de son projet de l’époque, pourrait miraculeusement détenir les clés de la réussite à présent ? C’est pourtant ce que les médias de grands chemins s’ingénient peu à peu à fabriquer. La méthode est connue, imposer l’homme du système, choisi par les oligarques comme l’unique solution, et faire en sorte que le peuple, après un matraquage soigneux, ne voit effectivement plus que lui, les autres passant au second plan, ou mieux, se trouvant impliqués à la dernière minute dans de sordides affaires, comme ce fut le cas pour Fillon. Il y a bien un genre de système supérieur qui décide de qui peut se présenter, de qui a des chances d’être élu, de qui sera le challenger idéal du second tour, mais il faut que le vainqueur soit celui qui a été prévu. Des fois, ça rate, comme quand on nous a présenté Balladur, ou Strauss-Khan, qui étaient déjà élus par la presse et vendus aux Français comme futurs présidents.

Ne nous leurrons pas, il n’est pas le sphinx que l’on tente de nous dépeindre, ni l’homme de la situation, d’ailleurs Macron ne s’y trompe pas lui-même, qui le considère surtout comme la continuité de son « œuvre », son homme de paille… En gros, le parfait porte-flingue pour en finir avec ce qui reste de la France. On ne veut justement pas et très majoritairement, d’une continuité macroniste, on veut un changement radical. Nous avons besoin d’une personne capable de s’affranchir des injonctions des cabinets-conseils, qui aime la France et fasse passer l’intérêt des Français avant ceux d’amis étrangers, tous rencontrés et fréquentés dans le groupe international de Bilderberg, dont Philippe est répertorié en 2016, comme l’un des membres. Cela fait 40 ans que les mêmes arguments sont mis en avant pour installer au pouvoir des valets serviles, soumis soit à l’Europe, soit aux US, quand ce n’est pas aux deux en même temps. Nous avons besoin de justice, d’honnêteté et d’une prise de conscience que c’est au peuple qu’il faut demander de trancher sur des questions essentielles. Philippe n’est rien de tout cela, puisqu’il a été incapable, par faiblesse ou complicité, de s’opposer aux injonctions de Macron. Certains pourraient comparer la situation avec ce qui exista en Russie, entre Poutine et Medvedev. La comparaison s’arrête là. Macron se prenant pour un génie, est rejeté partout dans le monde, considéré comme un inconséquent prétentieux, incontrôlable, et obséquieux. Philippe sans charisme, atone, a menti à la tribune de l’Assemblée sur les masques. Il est l’homme du 80km/h, dont tout le monde revient. L’homme d’un Notre-Dame-des-Landes, où les gendarmes ont baissé la culotte devant des activistes professionnels. L’homme de la supercherie sur le volume des malades Covid dans le système hospitalier : 2 à 5 %. Il faut se souvenir qu’il avait été choisi, comme presque inconnu, sans doute pour sa seule capacité à ne pas faire d’ombre au président et à lui obéir en toutes circonstances.

Il serait donc temps que les oppositions s’occupent de rappeler quel a été son rôle dans la déchéance et le déclassement de notre pays, tout en veillant à ce que le prince ne parvienne pas à réaliser son nouveau crime constitutionnel. Mais là encore, la lenteur et la mollesse de leurs interventions ne nous rassurent pas sur leurs capacités à défendre leurs idées et les intérêts de notre pays. A les voir s’effacer aussi facilement devant ce qui arrive, nous ne pouvons qu’être inquiets sur leurs réelles envies de prendre le pouvoir et de changer les choses. Nous feront-ils mentir, c’est le vœu que nous formulons puisque nous sommes les seuls ou presque, à nous dresser contre cette fausse bonne solution.

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com

1 janvier 2023

Coup d'œil rétrospectif

Denis Collin

Le marxisme est dorénavant mort, comme est mort le « vieux mouvement ouvrier ». Pour la France, il y a deux dates importantes : 1995 et 2018. 1995, c’est le vaste mouvement contre la réforme des régimes de retraites proposée par Alain Juppé. Pendant plusieurs semaines, à l’appel de la CGT et de Force ouvrière, des manifestations de plus en plus importantes sillonnent les rues de France. Les trains sont à l’arrêt. Une partie des médias soutient le mouvement (Canal + dans son « journal des Nuls ») et finalement le gouvernement cède et retire sa réforme. Ce sera la dernière fois. Plus aucune manifestation populaire pour préserver les « acquis sociaux » n’obtiendra gain de cause. 2018 voit l’apparition d’un mouvement totalement nouveau, celui des « Gilets jaunes », un mouvement à peu près totalement indépendant des organisations syndicales et politiques traditionnelles qui regardent ces « GJ » avec un air pour le moins soupçonneux ! Des travailleurs dépendants et indépendants, occupant ensemble des ronds-points, des petits patrons, des retraités, des infirmières « libérales » et des aides à domicile, des Noirs et des Blancs au coude à coude car ils sont tous en jaune et que personne ne s’occupe de ce qui occupe tant la gauche et l’extrême-gauche « décoloniale ». Toute la bonne gauche bien-pensante retrouve les accents des artistes et penseurs « libéraux », voire « socialistes » face à la Commune de Paris : comme les dirigeants « ouvriers », ils sont tous effrayés par ce retour imprévu de la « canaille ». Les Gilets jaunes, avant d’être contraints de reculer face à une répression d’une violence inédite, isolés, divisés par les provocateurs, ont fait trembler le pouvoir – l’évacuation par hélicoptère du président de la République, avait même été prévue. Une telle panique dans les sommets de l’État remontait à 1968.
Ce mouvement des Gilets jaunes ne rentre dans aucun schéma du marxisme. Ni drapeaux rouges, ni Internationale. On défile « pour l’honneur des travailleurs », on se méfie comme de la peste de toute représentation – ce qui sera aussi la faiblesse du mouvement. Pas une classe, mais un rassemblement de « gens ordinaires » qui ne se définissent par aucun des catégories abstraites qu’ont imposées les politiciens socialistes et communistes pendant des décennies.