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17 novembre 2023

ANTIMYTHOLOGIES CRÉPUSCULAIRES : DÉSHUMANISATION

Anne-Sophie Chazaud

Chers amis,
Vous avez souvent entendu, je suppose, cette injonction à «penser contre soi», en général émise de façon mielleuse et condescendante par des philosophes médiatiques dans le but réel d’afficher leur aptitude à exécuter comme aux concours de patinage artistique moult cabrioles rhétoriques de plus ou moins belle facture et, en vérité, de nous amener non pas à penser contre nous-mêmes mais à penser comme eux.
Pourtant, dans la période que nous traversons, rien ne m’est paru plus impérieux, indispensable, que de parvenir, les uns comme les autres, à mettre nos convictions, nos préférences, nos prismes idéologiques, nos engagements, nos goûts et nos dégoûts de côté afin de tenter d’y voir plus clair sur ce qui se joue actuellement et, surtout, sur la nature de nos attitudes et réactions, plutôt que de jouer sans fin au jeu du plus malin, de celui qui sait, du premier qui a commencé, de la poule et de l’œuf, de la barbichette, tout en se balançant mutuellement dans la figure des photos de bébés suppliciés par un camp ou par un autre comme pour mieux légitimer par ces procédés racoleurs et putassiers le bienfondé de nos présupposés idéologiques, non sans sous-entendre, naturellement, que les bébés d’en-face, d’une manière ou d’une autre, valaient moins ou, en tout cas, que leur mort avait moins d’importance voire, qu’elle était vaguement légitime.
J’avais annoncé que, pour aborder cette période de type crépusculaire (plutôt que sépulcrale car, gardons tout de même l’hypothèse d’un lendemain collectif meilleur…) et afin d’affronter mon propre désarroi face à l’immondice des temps, j’avais besoin de prendre du temps et du recul. Ô combien avais-je raison… ! Mais je dois vous faire un aveu : cela est/fut tout sauf facile, tant l’envie et, quasiment le besoin, de réagir étaient/sont violents. Heureusement, pour cela, pour vider son sac de manière intempestive, il existe le caniveau twitterien des émotions (je dis cela sans mépris puisqu’un espace public sans caniveau et sans égouts est voué à se transformer lui-même en cloaque), lequel permet, au fil de l’eau, de déverser du rire et de la colère sans que cela n’ait aucune espèce de valeur autre que cathartique. C’est la raison pour laquelle cela me prend un peu de temps pour vous proposer ces textes même si je commence à en distinguer l’architecture, l’angle, l’aspect. C’est le temps pour faire le détour par autre chose que par mes propres convictions et réactions épidermiques, qui, je l’avoue sans fard, sont fortes et, bien qu’il paraisse que ce soit mal, empreintes d’une très vive émotion. Je ne vous cache pas que j’aurais apprécié que beaucoup d’autres observateurs procèdent de la même façon, nous aurions ainsi gagné en intelligence collective.
A ce sujet d’ailleurs, je dois dire toute mon admiration devant ce miracle de la transsubstantiation de tant de personnes, qui économiste, qui juriste, qui vieille fille oisive des internets, qui gardien de zoo, ont su, tour à tour et en l’espace de quelques années à peine, par enchantement, devenir d’éminents épidémiologistes, de brillants spécialistes de la chose militaire, de réputés slavologues et à présent des diplomates de canapé : moi, contrairement à eux, et au risque de vous décevoir, l’impression que j’ai c’est que je ne sais rien, en tout cas je ne sais rien de ces choses. Je ne sais rien des virus, je ne sais rien des batailles (dont je dois dire que je me fiche un peu, n’ayant pas non plus la passion de construire des Tour Eiffel en allumettes non plus que des petits trains pour occuper mes dimanches), je ne sais rien de comment régler la crise israélo-palestinienne (mais visiblement j’ai beaucoup d’amis qui, eux, savent, quelle chanceuse je suis…). Ce que je m’efforce de comprendre en revanche c’est ce qui se passe pour nous et en nous, autour de nous. Cela oui je peux l’atteindre et probablement lui donner une forme intéressante, je l’espère, pour vous.
Quelques figures structurantes de ce que nous traversons commencent à mes yeux à émerger et les contours se décantent peu à peu. Ce n’est pas d’écrire un texte qui me prend du temps (ceux qui me connaissent savent que je ne peux écrire que d’une traite et sans brouillon - les brouillons m’embrouillent - et j’ignore pourquoi c’est ainsi…), non, c’est bien le temps de la décantation ou du retrait des émotions parasites.
La première de ces figures du temps qui sont, par leur puissance destructrice, des Antimythologies, majeure, et qui d’une certaine manière ordonne autour d’elle toutes les autres, est celle de la DÉSHUMANISATION. Vous me direz que cela n’est pas nouveau, en particulier en temps de guerre. Et pourtant si, la déshumanisation à laquelle nous assistons et qui est ce qui nous brutalise profondément, nous frappe de stupeur, nous méduse, nous rend muets ou au contraire trop bavards dans le vide, revêt actuellement des formes spécifiques qui se surajoutent à celles du passé et nous écrasent au sol en tant qu’humains. Je traiterai donc des différentes formes de la déshumanisation, et je la traiterai elle-même sous différentes formes.
Je publierai ces textes du crépuscule le vendredi en fin de journée à compter de la semaine prochaine sur mon site ainsi qu’ici et sans doute aussi ailleurs.
Je voulais vous tenir au courant du cheminement de ma réflexion et de cette lente maïeutique en attendant.
Je vous souhaite un excellent week-end. A ce sujet d’ailleurs, je me permets une dernière remarque pour aujourd’hui : j’ai pu lire, ici ou là en divers endroits sur les réseaux et sous la plume de personnages surexcités qui ne s’éprouvent existentiellement plus autrement qu’en état de siège permanent (il y a quelques spécimens de cette espèce sur X qui valent, croyez-moi, leur pesant de cacahuètes et l’on se dit que s’ils/elles passaient autant de temps à la salle de sport ou au travail qu’à maugréer, ricaner, étaler constamment une virulence devenue folle et tournant sur elle-même telle une toupie - même si je reconnais bien volontiers que l’époque a de quoi rendre marteau -, notre nation serait largement championne olympique toutes catégories et première puissance industrielle et industrieuse…), donc, disais-je, j’ai pu lire qu’en ces temps troublés, s’adonner aux plaisirs coupables de la vraie vie, parmi lesquels la pratique des arts et lettres, de l’amour, du spectacle de la nature, des sports ou de quelque autre forme de plaisir que ce soit relevait d’une forme d’égoïsme bourgeois.
Je tiens d’emblée à dire que, précisément et en rapport avec ma réflexion sur le contexte généralisé de déshumanisation dans lequel nous évoluons, il n’est rien de plus indispensable, de plus essentiel actuellement que ces pratiques qui sont autant notre oxygène que la marque de notre humanité.
De nos conflits, de nos aigreurs, de nos morts justes et injustes, il ne restera rien, mais de ce que nous laisserons ou aurons transmis comme formes symboliques du beau, de l’éros, de la vie, il restera toute la trace de notre humanité. C’est ce que j’ai pu revoir à Lascaux récemment, qui m’émeut tant, cœur battant de nos origines : de la vie de ces hommes, nos ancêtres, du fracas de leurs tueries tribales, il ne nous reste rien, tout au plus quelques os meurtris, quelques armes, quelques morceaux de pierre, mais de leur projection symbolique il nous reste tout, qui est désormais le miroir de notre propre condition. 17/11/2023

30 octobre 2023

Les Sépulcrales

Anne-Sophie Chazaud

Chers amis,
Depuis maintenant une bonne dizaine d’années que nous nous fréquentons ici, nous avons traversé et vécu ensemble finalement beaucoup de choses. Nous nous sommes aimés, nous nous sommes détestés, nous nous sommes observés, nous avons partagé nos émotions, nous nous sommes indignés d’abondance, nous avons beaucoup ri aussi, nous avons écouté des musiques aimées, regardé des photos comme font les amis, nous avons pleuré nos morts, nous avons regardé nos enfants grandir, nous nous sommes confinés ensemble. Bref, nous avons ici été des contemporains actifs.
Nous avons beaucoup parlé, nous avons mené des combats, souvent ensemble, parfois en opposition les uns avec les autres, nous avons médit, nous avons chéri. Nous avons nourri d’immenses espoirs (je pense notamment à la geste tout à la fois superbe et désespérément vouée à l’échec des Gilets Jaunes que j’ai tant portée dans mon cœur), nous avons beaucoup lutté, nous avons dénoncé les dérives multiples d’un pouvoir tout à la fois haïssable et grotesque. Nous avons partagé également nos craintes, nos appréhensions : je pense ici particulièrement à tous ceux qui ont lutté à leur façon et avec les armes dont ils disposaient dans des environnements le plus souvent hostiles, contre la progression de l’islamisme et qui, en dépit de leurs efforts et de leurs sacrifices, ont vu couler le sang malgré leurs cris d’alarme.
Nous avons vécu mille et une choses. Nous avons échoué (pour le moment) à chasser du pouvoir l’équipage de nuisibles incompétents qui s’en est emparé et qui, sur à peu près toutes les questions dont il feint désormais de s’occuper, n’est jamais rien d’autre qu’un pompier pyromane.
Nous avons écrit des livres, des articles, des publications, nous avons participé à des émissions en veux-tu en voilà. Nous avons tout dit, analysé, critiqué, rabâché, répété, martelé au point de devenir parfois des caricatures de nous-mêmes, et qu’à dénoncer constamment le cirque ambiant ou la caverne de Platon depuis l’intérieur, c’est encore en faire partie.
Comme je l’avais écrit dans un précédent texte : il n’y a pas une seule chose que nous n’ayons abordée ou dite au sujet de l’époque actuelle et de ses problématiques. Si bien que, constatant que toutes ces analyses avaient été faites et étaient impuissantes à changer l’ordre des choses, j’ai fini par penser que continuer de parler encore ne faisait qu’ajouter de la confusion au bruit et alimenter ce que nous dénoncions.
J’ai par conséquent souhaité faire un pas de côté afin que le silence et le recul permettent un peu de réflexion autre que mécanique/réflexe, afin également de me nourrir plus intensément de la vraie vie et de ses bonheurs.
Or, c’est pile le moment qu’a choisi le monde pour partir complètement en vrille.
Je me souviens que dans mes plus jeunes années (je n’ai pas 60 ans mais je n’en ai plus 20 non plus…), j’avais ce sentiment que nous vivions une époque comme sortie de l’Histoire, une sorte d’époque molle où rien ne se passait véritablement d’intéressant (j’y reviendrai) sinon la satisfaction de nos désirs ou la manifestation de nos insatisfactions sur fond d’une crise dont la forme-même paraissait relativement indéfinissable et sans grand intérêt. A présent que j’y repense, je me dis que nous assistions sans le savoir ou en ne le sentant que confusément, à une sorte de retrait de l’océan avant un tsunami. Je me souviens que l’année où j’ai passé le concours d’entrée à Normale Sup, le sujet de dissertation en Littérature fut, énigmatique et intriguant : « Il va advenir quelque chose ». J’avais bien aimé. Eh bien voilà, nous y sommes, il advient quelque chose et, finalement, pas trop tôt, me dis-je, puisque dans le fond tout ce que nous annoncions, pressentions et analysions se met désormais en place comme le feraient des soldats sur un champ de bataille. Alors bien sûr, nous ne portons pas tous le même regard sur ce qui se passe, mais nous partageons ce désormais tragique privilège d’affronter tous ces événements ensemble quand bien même nous y serions d’éventuels adversaires voire ennemis.
Je parle de tragique, mais pourtant quelque chose m’intrigue dans toute notre affaire et sur lequel je reviendrai également plus tard : c’est la façon très particulière dont sont emmêlés désormais les événements les plus graves avec les situations et personnages les plus burlesques. Je ne pensais par exemple pas du tout vivre un jour une époque où des personnes prétendraient que les hommes peuvent être enceintes, feignant des accouchements par l’anus tandis que d’autres (et parfois les mêmes) hurleraient à « gazer les Juifs » (Australie) ou à « violer leurs filles » (Angleterre) et que finalement, tout ceci, toute cette folie deviendrait la norme.
D’ici quelques jours j’entamerai ici et sur mon site un cycle de Chroniques où j’aborderai autant que faire se peut l’ambiance très curieuse dans laquelle nous évoluons mais toujours avec ce pas de côté que j’ai souhaité faire. Je crois que j’appellerai ce cycle Les Sépulcrales… :-)
En attendant je vous souhaite de bonnes vacances de Toussaint.

20 août 2023

Anne-Sophie Chazaud

Bonjour les amis,
Je fais un bref passage ici afin de vous signaler que le compte Twitter de Juan Asensio a été suspendu pour avoir dit tout le bien qu’il pensait de Oumar N., l’abjecte ordure de Cherbourg.
Ce n’est pas grave de ne pas avoir de compte Twitter (X), en revanche c’est l’occasion de souligner deux choses : tout d’abord, les pressions exercées par l’Union européenne et notamment la France afin que la vérité sur l’ensauvagement occidental soit masquée, pressions exercées avec véhémence sur Elon Musk, semblent commencer à porter leurs fruits. À suivre.
Mais c’est surtout l’occasion de souligner combien l’œuvre critique de Juan Asensio est sans aucun doute la plus importante, pour ne pas dire l’unique, de ce quart de siècle et, je l’espère bientôt de ce demi-siècle.
C’est donc une excellente occasion de vous inviter à lire ses articles sur le site ici partagé, dont je considère qu’il constitue une œuvre littéraire et intellectuelle à part entière.
L’homme est dur, cruel parfois, intransigeant, mais il a la radicalité nécessaire pour que la littérature demeure autre chose qu’une causerie de midinettes et d’instagrammeurs ravis de la crèche trompant bourgeoisement leur ennui par des phrases, il rappelle que si la Littérature n’est pas absolument nécessaire, elle n’est rien.
Je sais que les positions de ce digne héritier de Léon Bloy blessent parfois, y compris certains de mes amis ou connaissances que j’apprécie au plan humain, mais son oeuvre est à la fois magistrale, incontournable et, surtout, nécessaire. À mes yeux, c’est tout simplement une mine de diamants.
Elle permet de comprendre que la Littérature, ce n’est pas «que de la littérature».
Vous en souhaitant bonne lecture et bonne fin d’été.

https://www.juanasensio.com/?fbclid=IwAR1kYvJIlg9AoWRhmcKwCqxtwQMkiyakRv-ekkgKr5DWlVTGgt2OL6XuSJQ

25 juillet 2023

Anne-Sophie Chazaud

[Addendum]

Quelques petites observations en complément de mon post d’hier.
Tout d’abord, évidemment, l’ayant écrit rapidement tout en cheminant, je n’y suis pas exhaustive. J’omets par exemple notamment d’évoquer ce qui m‘atterre, parfois m’amuse et aussi me fascine le plus, à savoir la vie « en surface » qui s’est reconstituée après l’assaut, après chaque bataille de la guerre qui nous est menée et à laquelle pour le moment, attentistes, nous ne répondons pas.
Car en fait il faudrait cesser de qualifier ceci d’émeutes. Il s’agit d’une guerre orchestrée sur le mode sécessionniste.
Bref, ce qui me fascine donc c’est qu’ensuite, aussitôt que pour quelques moments le couvercle a été remis sur la guerre pour cause de reprise impérieuse du trafic de drogue, chacun s’est remis à vivre comme si de rien n’était, en surface. Tout le monde (ou presque) reprend son petit train-train, feignant que tout aille bien.
Cela m’évoque un peu les familles dysfonctionnelles où l’on sait très bien qu’il y a un énorme problème qui tôt ou tard va tout faire voler en éclats mais on ne parle de rien, on fait comme si, on vit en surface, de manière rétrécie et superficielle. Un peu aussi à la manière dont une femme qui subit la violence conjugale s’accroche après chaque coup à l’espoir que son agresseur va miraculeusement changer. Mais non : les coups vont reprendre et on le sait. Ils ont d’ailleurs déjà repris puisqu’on ne compte pas le nombre de nouvelles victimes (mortes ou très gravement blessées – je pense par exemple à l’abominable agression d’Anissa à Toulouse, défigurée pour une tenue jugée trop provocante : au passage, on entend peu les gauchistes/néo-féministes, elles ont certainement piscine – en burkini).
Ainsi donc, une sorte de fausse vie superficielle reprend, chacun (médias notamment) fait comme si tout était normal alors qu’on sait très bien qu’il n’en est rien. La poussière est provisoirement remise sous le tapis jusqu’au prochain assaut de cette guerre que pour le moment nous ne menons pas.
Ensuite, je voudrais préciser ici que je ne dialogue plus sur ce réseau avec les gauchistes mono-neuronaux qui n’ont que le concept/anathème d'« extrême-droite » à leur disposition. Non pas parce que je crains l’affrontement des idées – j’ai assez débattu avec eux par le passé même s’il est assez rare que ces personnes soient suffisamment courageuses pour le faire à la loyale, mais passons... –,  mais simplement parce que je ne parviens absolument plus à supporter la bêtise, l’indigence, la stupidité archaïque de leurs arguments. J’ai totalement atteint mon seuil de tolérance à cette bêtise. Donc, ne m’en veuillez pas, j’ai le blocage facile parce que c’est une façon pour moi de dire, comme je le ferais dans la vraie vie : va dire tes conneries ailleurs, je ne t’en empêcherai pas mais moi je ne souhaite pas perdre de temps avec toi.
Enfin, j’ai pu, chemin faisant hier, regarder la dernière vidéo de notre chère Tatiana Jarzabek alias Tatiana Ventôse, qui aborde ces questions par un biais passionnant, venant, elle, de la gauche de la gauche, qui est l’analyse des intérêts de classes en jeu dans toute cette affaire (nous nous retrouvons sur la question du lumpen, à défaut de meilleures qualifications).
Je ne suis pas une grande fan des vidéos, vous le savez, mais Tatiana fait cela à merveille, elle y a développé des compétences de présentation, de clarté, de diction, de qualité de texte (ses interventions sont vivantes mais ce sont des textes rédigés et cela se sent : on n’est pas au café du commerce).
Cela prend un peu de temps à visionner mais si vous n’avez qu’une seule vidéo à regarder cet été, c’est celle-ci : j’apprécie particulièrement la définition précise qu’elle fait des larbins/serviteurs de la caste (petits-bourgeois et lumpen – fournisseurs de sushis, Uber, drogue, nounous) – et les conclusions qu’elle en tire sur la protection dont bénéficie cette classe sociale puisque la bourgeoisie financière (j’apprécie d’ailleurs également qu’elle apporte toujours cette distinction implicite entre la bourgeoisie financière et celle de l’entreprenariat au contact de la production et du peuple réel), cette bourgeoisie financière donc entretient ses larbins comme autrefois l’on s’assurait d’avoir sa domesticité sous la main.
C’est brillant.
Je vous en souhaite bonne écoute et ma foi, à bientôt peut-être...

⇒ https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=Dp50lSe7DZQ&fbclid=IwAR1ZnycN2pwZcyn32EefcXAnvF1fdk6dgsSoc1k2Vup-rVN9tOHnBcGpjwE

24 juillet 2023

Est-ce ainsi que meurent les civilisations ?

Anne-Sophie Chazaud

Chers amis,
Nous sommes nombreux je crois à ne plus savoir comment mettre en récit, mettre en mots, ce que nous vivons au plan collectif. Je le constate d’ailleurs sur ce réseau qui, certes en perte globale d’audience, a toutefois gardé ses abonnés, et lorsque j’observe ce qui s’y publie, je constate une forme d’impossibilité à dire. Alors ça ronronne, ça tourne un peu en boucle, ça radote, chacun dans son couloir, chacun selon son obsession, lançant encore vaguement quelques saillies à la cantonade, dans un désir attardé et jamais assouvi d’infantile et narcissique reconnaissance, mais pour dire quoi et, surtout, pour atteindre quel but ?
Moi, pour le moment, je ne sais pas mettre en mots de manière réellement représentative, le moment que nous traversons. Est-ce ainsi que meurent les civilisations ?, je me demande, par l’inaptitude à produire des récits et des mythes réellement structurants, lesquels produiraient eux-mêmes une « dogmatique » (chère à Pierre Legendre). Les récits à la fois s’essoufflent et se hissent grotesquement au niveau de la folie devenue ordinaire, aussi laide que stupide : une langue devenue folle (matérialisée par le delirium gadget de l’écriture inclusive) cherche à donner l’illusion d’un monde qui n’existe pas, à donner l’illusion qu’il est encore possible de produire quoi que ce soit comme si nous avions encore la capacité de produire quelque nouveau monde que ce soit, dans lequel les hommes accoucheraient et où le wifi provoquerait indubitablement la mort de la planète, simplement parce que sans ces discours de folie, ceux qui en sont les promoteurs savent qu’il n’ont absolument plus rien de sain, de fort, de puissant, chargé de « virtu » à proposer. On promeut un faux monde, un faux réel, une sous-littérature, une fake langue, afin de masquer l’effondrement du monde réel et la totale déshérence matérielle et morale de la partie la plus bruyante du monde occidental.
Je savais (je l’avais souvent dit) que 5 ans supplémentaires de Macron provoqueraient un chaos sans précédent : toutes mes projections sont complètement dépassées par l’ampleur du phénomène. La semaine dernière, l’individu a déclaré qu’il pouvait être fier du travail réalisé ces dernières semaines. Il est fier, il est content.
Je ne sais pas si l’on mesure le niveau psychiatrique particulier qu’il faut avoir atteint non seulement pour proférer cette phrase, mais aussi pour la subir (du côté des citoyens) sans broncher.
Le pays a montré à quel point il était gangrené, comme atomisé par les métastases d’effondrement de la loi, de l’ordre, de la sécurité, de la tranquillité, du bien-être, du simple plaisir de vivre. Les citoyens ont vu que la racaille pouvait à tout moment mettre la nation en péril, ainsi que nous l’analysions depuis plusieurs décennies : seul le rappel à l’ordre des dealers a fait rentrer, pour le moment, les petits S.A du système de mise à mort du peuple français dans le rang. Mais le Monsieur est fier, il est content.
Plus rien ne fonctionne normalement : les hôpitaux sont en déroute, l’économie en déréliction grâce aux mesures très intelligentes prises afin de complaire aux intérêts américains dans leur lutte contre la Russie, au détriment de toute considération pour les intérêts du peuple français – que l’on cherche de toute façon à détruire –, l’on annonce des augmentations faramineuses de tarifs de l’énergie sur fond d’une inflation déjà galopante, la justice ne fonctionne plus : les délinquants sont laissés libres tandis que les policiers qui les combattent sont embastillés (l’occasion hélas pour eux de constater ce que subissent les opposants politiques et sociaux de la macronie – qu’ils ont tant protégée – depuis des années), l’école est en déroute, cible des obsessions débiles du wokisme tandis que les enfants du monde asiatique apprennent, eux, les mathématiques, les sciences (les vraies), les langues, la littérature, l’histoire, nous faisant perdre d’ores et déjà au moins une ou deux générations d’intelligence collective à supposer que nous existions encore d’ici là. Nos grandes métropoles sont devenues des théâtres de l’immondice, souvent mis en scène par la stupidité nuisible d’exécutifs gauchistes qui se contrefichent bien de savoir comment le peuple vit ensuite au milieu des cloaques qu’ils engendrent : la drogue, la délinquance, la saleté, les rats, les espèces parasites, l’insécurité sont partout, tout est rendu sale, moche, du moment que l’on peut circuler entre deux drogués, trois racailles et quatre bacs à compost à vélo électrique muni de batteries fabriquées grâce au travail d’enfants esclaves du lointain : le gauchiste a globalement la conscience tranquille du moment qu’il vélotaf. Les centres-villes sont désertés, on ne compte plus les affiches « à vendre » sur les immeubles y compris des beaux quartiers, tout le monde cherche à fuir, mais fuir où ? Les bobos, on le sait, iront infester de nouveaux endroits qui seront ensuite pourris par leur présence. Les plus chanceux vont pouvoir s’expatrier. Mais les autres, comment vont-ils faire sinon subir une vie dans laquelle ils devront se mouvoir entre la saleté, la dangerosité, le stress constant de se dire que tout peut basculer en quelques secondes, il suffit de croiser les mauvaises personnes et l’on se retrouvera égorgé, blessé, violé, lynché, pour une cigarette, pour un regard, pour une robe sexy.
Mais le Monsieur bizarre est fier du travail accompli.
Que dire également de ceux qui l’ont mis au pouvoir et qui quelques semaines plus tard couinaient dans les rues en tapant sur des casseroles ? Que dire de ceux qui, face à l’effondrement auquel nous assistons, trouvent encore le moyen de dire « oui mais sinon ce serait le chaos et le fascisme » ?
Le chaos est là. Le fascisme est là aussi : on s’appuie sur le lumpen pour détruire le peuple, on embastille les critiques, les voix divergentes, on persécute le bloc populaire, sur fond de corruption matérielle et morale massive.
Et puis surtout, on fait s’habituer le peuple à cette nouvelle vie.
Dans le vide civilisationnel que nous laissons s’installent l’hyperviolence structurelle de l’obscurantisme religieux islamiste, le chaos anthropologique qu’incarne le néolibéralisme, et l’abêtissement délibéré des masses par tous les moyens.
En ce qui me concerne, les choses sont très claires : soit les prochaines échéances électorales permettront de sortir de cet état de déréliction que je n’aurais absolument jamais cru voir de ma vie, soit il faudra définitivement songer à aller vivre ailleurs, comme l’ont d’ailleurs déjà fait beaucoup de nos compatriotes de confession juive.
Voilà pourquoi profiter égoïstement de l’existence en attendant que les gens se réveillent – ou pas –, me semble être la seule chose à faire. Tout a été dit, tout a été montré, nous sommes nombreux à être prêts pour ce combat : au peuple à présent de faire preuve ou non de résilience et de réaction immunitaire face aux agents de sa propre mise à mort.
À mon modeste niveau, j’ai fait le job. C’est la raison pour laquelle je n’ai rien d’autre à dire pour le moment.
Je vous embrasse et vous souhaite bon courage en attendant la suite.

2 juillet 2023

Anne-Sophie Chazaud


Anne-Sophie Chazaud

Chers amis,
Dans la mesure où nous sommes gouvernés par des incapables, à la fois fanfarons et couards, ridicules donneurs de leçons à l’étranger, fourbes et impotents à l’intérieur, forts avec les faibles, faibles avec les forts, la seule chose que nous pourrons retirer de cette énième crise de prurit racaillisant, c’est une alternance de sentiments toxiques, haine, frustration, colère, et notamment colère contre tous ceux qui ont rendu la réélection de ces branquignoles aussi nuisibles que nuls, possible.
La trêve estivale étant pour moi ouverte, je n’ai pas envie de gâcher inutilement mon énergie à commenter (ici ou sur Twitter) inlassablement et quotidiennement les mille une nuances de cette toxicité macronnarde qui nous rapproche chaque jour un peu plus du gouffre, étant entendu qu’il y a toujours pire que le pire et que nous sommes encore loin d’avoir touché le fond, errants que nous sommes quelque part entre Guérilla, l’Art français de la guerre et American Nightmare.
Vous n’aviez qu’à moins jouer aux jeux vidéos, il a dit le Monsieur bizarre…, ça vous apprendra. Pour la peine vous serez censurés, et toc !
Nous avons alerté depuis longtemps, depuis des décennies, nous avons fait les bons diagnostics, nous en avons toujours courageusement payé le prix fort, sans crainte et sans hésitation car nous savions que la vérité comptait davantage que les petites combines et autres arrangements avec le réel.
Un jour donc il est évident que nous pourrons prendre enfin les dispositions que le diagnostic imposait depuis belle lurette, lorsque la chienlit d’en haut aura été mise hors d’état de nuire.
En attendant, nous devons vivre et ne pas perdre de vue le coeur-même, le sel de nos existences.
Bref donc, je vais vous souhaiter un bel été malgré tout, auprès de vos proches et de ceux que vous aimez, protégez-les, apprenez à vous et à les défendre, aimez-les et, ma foi, nous aurons collectivement des jours meilleurs.
Concernant mon site, j’ai eu très peu de temps pour m’en occuper mais je vais tenter, à la faveur de l’été, de lui donner une tournure un peu décalée et légère, en tout cas différente.
Concernant mes contributions dans la presse, manquant également de temps, je les ai faites rares car j’ai le sentiment, une fois encore, que nous avons tout dit et que nous devons être dans le moment de l’action et de la résistance.
Concernant enfin mes travaux plus approfondis, j’œuvre sur un essai pour début 2024 (sur un nouveau sujet dont on reparlera en d’autres circonstances), ainsi que sur un sujet de recherche dont j’aurai l’occasion également de vous reparler au cours des années qui viennent. Voilà pour les nouvelles.
Bel été à vous donc, en dépit du reste.
Notre jour viendra.

8 juin 2023

Anne-Sophie Chazaud

J’aurais TELLEMENT de choses à dire au sujet de l’énième attaque au couteau du jour, qui ne seraient TELLEMENT pas en accord avec les "standards de la communauté" facebookienne/woke/inclusif machin et TELLEMENT d’idées pour mettre fin à ces actes, idées qui le seraient encore moins, qu’à la place je vais poster une photo de bébé chaton. C’est mignon les chatons, Facebook aime bien les chatons. Après, j’ai choisi un chaton européen, alors j’espère que ça passera quand même la censure…


20 mai 2023

Charlie et la chocolaterie

Anne-Sophie Chazaud

Chers amis, quelques mots rapides en passant par ici sur deux affaires insupportables en cours, insupportables dans la manière dont elles sont traitées.
- J’affirme que les macronnards et leurs zélés relais (préfets, magistrats, médias-système etc…) qui depuis quelques jours hurlent à cause d’une caricature grimant Macron en Hitler (chose qui arrive depuis 70 ans à tous les hommes et femmes politiques de France et de Navarre) sont aussi immondes et dangereux que les islamistes qui ont dénié à Charlie le droit de caricaturer le Prophète.
J’ajoute qu’en outre ils sont encore plus dangereux dans la mesure où ils viennent, rétroactivement et de manière structurelle, paradigmatique, légitimer le désir de censure des caricatures qui a motivé lesdits meurtres.
Cette attitude est un crachat de plus, après l’affaire du fonds Marianne, sur la tombe de Samuel Paty qui est mort pour avoir enseigné ce droit.
Alors, on va le répéter encore et encore : la liberté d’expression est indivisible, et le droit à la satire n’est pas négociable.
Le fait de vouloir faire interdire ces caricatures du chef de l’État (dont on suppose par conséquent que pour les macronnards il est encore plus sacré et intouchable que Mahomet pour les islamistes) aurait par ailleurs tendance à démontrer qu’elles disent un petit quelque chose de vrai : de Gaulle fut grimé en Hitler, lui le vrai résistant, et jamais ne le fit censurer.
Vouloir démontrer que l’on n’est pas un dictateur en faisant progressivement tout interdire, interroge.
- Second point : le battage médiatique continuel depuis quelques jours sur l’affaire de la chocolaterie Trogneux est simplement insupportable : si je condamne évidemment et tout à fait fermement la débilité de tels agissements qui doivent, s’ils sont établis (ce qui reste à faire dans le détail), être condamnés, je rappelle que les Français sont, eux, livrés quotidiennement à la violence (y compris celle émanant du pouvoir), aux agressions, aux viols, à la délinquance, sans que les médias macronnards ne s’en émeuvent.
Une octogénaire a par exemple été violée il y a quelques jours, car le viol de personnes âgées est la nouvelle mode dans l’ensauvagement en cours, et je n’en ai pas entendu parler en continu aux informations, alors que ce fait est autrement plus grave, pour tout ce dont il est le symptôme, qu’une baston chocolatée.
Il convient vraiment d’en finir avec le mode propagandiste et hémiplégique de traitement de l’information dans notre pays qui n’est plus que désinformation continuelle, le tout appuyé par des relais du pouvoir qui ont pour mission de disqualifier tout discours divergent ou dissident (je pense par exemple à la mission Bronner supposée lutter contre le complotisme et lequel Bronner, hier, se répandait en obscènes louanges et reptations serviles dignes des plus ridicules courtisans de la Cour).
[NB : si mon compte saute à cause de la publication assumée et revendiquée de cette caricature, je vous invite à me retrouver sur mon site personnel qui est à l’abri de la censure et que je vais alimenter un peu davantage dans les prochaines jours]


15 avril 2023

La lave

Anne-Sophie Chazaud

[...] Interrogée au micro de Nicolas Vidal pour Ligne Droite il y a quelques jours, je disais que bien que le Conseil constitutionnel fût devenu une sorte d‘association de larbins plus ou moins incompétents, je plaçais quelque espoir dans le fait qu’il tenait là l’occasion de se hisser au niveau de l’Histoire et de sauver le pays du chaos dans lequel celui-ci est en train de tomber, chaos dans lequel la décision (de valider la loi contestée) d’aujourd’hui va le précipiter avec encore plus de fracas.
Mais je crois que je sous-estime systématiquement le niveau de bêtise politique des soutiens actuels du pouvoir. Bêtise qui se teinte le plus souvent d’arrogance, d’inculture politique, d’absence de sens politique, d’absence de vista, d’aveuglement, d’entêtement narcissique, de mesquinerie, de corruption au mieux morale et de courte vue.
Incapacité totale à se placer au niveau requis, en hauteur.
Je suis également toujours tentée de dire aux castors qui défilent, et dont la colère actuelle traduit probablement en partie la culpabilité (compréhensible) ressentie du fait d’avoir les mains souillées du vote Macron, de leur dire, donc : vous l’avez voulu, vous l’avez, débrouillez-vous.
Mais l’amour de mon pays et de son peuple est tout de même plus fort et l’idée de le voir ainsi basculer dans pareil chaos m’est insupportable.
Macron disait stupidement l’autre jour son mépris de la foule. C’est pourtant elle qui désormais, soumise à une gouvernance brutale – propre sur la forme et sur le fond à « la démocratie sans le démos » – va se répandre telle une coulée de lave brûlante à travers les rues.
Nous aurons suffisamment prévenu et tout fait pour que cela n’advienne pas. Au point qu’on peut se demander si, par-delà la sécession des élites (pour reprendre la célèbre expression de Christopher Lasch) ne se joue pas aussi désormais quelque obscur et pervers désir de voir le sang couler, de contempler la destruction que l’on aura causée, de voir s’affronter comme dans l’arène des Français que l’on aura montés les uns contre les autres afin de se divertir comme aux jeux du cirque.
J’ai toujours pensé que la solution serait politique. Ce soir, j’ai des doutes et si d’aventure les choses tournaient mal, on aimerait d’emblée que les pompiers pyromanes ferment définitivement leur clapet.
J’ajoute qu’il ne s’agit même plus, à ce niveau, d’être pour ou contre telle ou telle réforme sur le plan technique, mais d’avoir la capacité politique de comprendre le vent de l’Histoire.

5 avril 2023

Anne-Sophie Chazaud

Et donc, Emmanuel Macron, après être allé au préalable se ridiculiser en Afrique, y racontant globalement n’importe quoi au point de se faire rembarrer par les chefs d’État africains croisés sur son chemin, se saoulant en boîte et se frottant encore contre Dieu sait qui, incapable au retour d’apporter la moindre concorde dans son propre pays lequel est à feu et à sang, totalement inapte à en rabattre sur son désir infantile et fantasmatique de toute puissance (illusoire), incapable de concéder la moindre forme de dialogue, s’en va à présent en Chine, pris d’une nouvelle lubie, flanqué/chaperonné par sa duègne, la Dame Leyen – incontournable bien qu’élue par personne – afin de, je cite (et là, accrochez-vous bien au pinceau, j’enlève l’échelle) « tenter d’enrayer le rapprochement entre la Chine et la Russie » (sic !). Enrayer le rapprochement. Genre : dites donc vous deux, attention à ce que vous fricotez dans les coins, je vous ai à l’œil… On imagine bien l’effroi suscité par ces gesticulations alors qu’un gigantesque espace économique se crée autour de la Chine, de la Russie et des BRICS, qui vient d’écarter le dollar de ses transactions au grand dam des wokes neuneus de la Maison Blanche qui n’ont visiblement encore rien compris au film ni à ce qui était en train de se passer.
Pour bien manifester toute l’importance que le présidenticule Macron aux idées saugrenues (aussi sottes que grenues) incarne au regard de la puissance chinoise, celui-ci a été reçu à sa descente d’avion non pas par Xi Jiping, théoriquement son homologue, mais par Qin Gang, le ministre des affaires étrangères.
Après tout, ce n’est que logique lorsqu’on se transforme soi-meme en vice-consul d’une Union européenne elle-même vassalisée.
En tout cas, ça lui en fera des aventures exotiques à raconter, au petit, dans son prochain Pif Gadget.
Et sinon, pour du costaud, je vous invite à lire l’article ci-après justement consacré à la Chine.


31 mars 2023

Anne-Sophie Chazaud

J’ai demandé à mon assistant d’IA (fonctionnant sous ChatGPT4) de me composer un manuscrit musical coréen du XVIIIème siècle de la période Joseon, sur la thématique de l’amour sous les cerisiers en fleurs…
Le résultat est complètement bluffant et c’est pareil pour toutes les requêtes dont je constate l’amélioration quasiment de jour en jour.
Voilà voilà…
Je pense qu’on peut donc confier à nos IA la gestion des choses, disons, l’expédition des affaires courantes, ce sera toujours 1000 fois mieux qu’à des gestionnaires technocrates et macronnards globalement incultes, et s’en aller profiter de l’existence bien tranquillement, tiens, au hasard, sous les cerisiers fleuris dans la brise délicate du printemps…


20 mars 2023

Parce que nous avons grand cœur

Anne-Sophie Chazaud

Bien sûr, il serait tentant de savourer les plaisirs de la joie mauvaise, de la fameuse Schadenfreude.
Voir tous ceux qui ont réélu délibérément Macron le 27 avril 2022 pour, dixit, éviter le fascisme et le chaos, se retrouvant désormais, comme il était à prévoir face d’une part au chaos total et dans tous les domaines, et, de nouveau, à la répression violente d’une partie de la police républicaine transformée en milice politique au service d’une caste malfaisante, soit quelque chose qui ressemble d’assez près au vrai fascisme qu’ils prétendaient éviter…
Il serait tentant de savourer ce spectacle et de dire, comme je l’ai si fortement pensé, et avec violence et dégoût pendant des semaines après la présidentielle : vous l’avez voulu, vous l’avez, débrouillez-vous-en et ne venez pas chialer.
Il serait tentant de s’en laver les mains et de rappeler à ceux qui se piquent enfin de défendre les classes populaires au lieu des lubies sociétales qui les occupent habituellement, qu’ils ont abandonné le peuple, le bloc populaire, le jour où ils ont mis un bulletin « Macron » dans l’urne, devenant les petites mains du bloc élitaire que dans le fond, souvent, petits-bourgeois métropolitains, ils incarnent parfaitement.
Mais nous avons grand cœur, et notre amour de la France et de son peuple, de son peuple qui travaille et qui toujours a été à la pointe de la justice sociale, cet amour donc est supérieur à notre légitime ressentiment envers tous ceux qui, délibérément et en parfaite connaissance de cause, ont trahi ce peuple. Nous n’avons pas le temps pour la rancœur.
Alors, de nouveau, notre cœur bat comme il avait battu aux côtés des premiers Gilets jaunes, aux côtés d’un boxeur intempestif et désespéré, aux côtés de soignants suspendus, aux côtés de jeunes à qui l’on a fait vivre mille morts pour une grippe qui ne touchait que des boomers prompts à les condamner en guise de remerciements à une vie de précarité et de privations, loin des jouissances sans entraves qu’ils se sont accaparées jalousement comme pour l’éternité.
Une nouvelle fois nous allons défendre le peuple, quel qu’il soit, contre les violences et répressions d' une police instrumentalisée.
Une nouvelle fois, et a fortiori parce que nous avons les mains entièrement propres à l’écart de cette abominable souillure, dénoncer les méfaits sans limites de la gouvernance macronnarde, qui n’aura été de bout en bout que destruction, prédation, excès narcissique, perversion azimutée, farces et attrapes, honte et malfaisance.
Une nouvelle fois notre cœur battra aux côtés de tous ceux, quels qu’ils soient, qui, courageusement tenteront par tous les moyens, de reprendre ce qu’une démocratie dépecée et dénaturée, pervertie, leur aura volé, à commencer par la pugnacité et la dignité.
Et si c’est dans la rue, s’il ne reste plus que la rue, eh bien ce sera la rue.
Parce que nous avons grand cœur.


16 mars 2023

L’Occident comme bulle spéculative

Anne-Sophie Chazaud

De plus en plus souvent, lorsque j’observe les Français et, de façon plus générale, les Européens, Occidentaux, j’ai le sentiment de vivre comme dans ces séquences-types qui marquent le début des films-catastrophes, vous savez, lorsque chacun vaque avec insouciance à ses occupations alors qu’un gigantesque ras-de-marée, une éruption volcanique, une météorite ou que sais-je, sont en train d’arriver et s’apprêtent à tout emporter sur leur passage.
Aussi, je veux bien me préoccuper des retraites (je suis tout à fait hostile à cette réforme) ou des poubelles parisiennes et de leurs rats, mais je me demande si, gavés d’informations de pure surface, de pur divertissement au sens quasi pascalien du terme, nos concitoyens ont bien conscience de ce qui est en train de se produire (outre que le viol désormais hebdomadaire de personnes âgées me dérange personnellement davantage pour ce qu’il révèle que quelques poubelles liées à une grève)…
Et j’ai beaucoup de mal, également, à ne pas relier ces différents phénomènes déferlants entre eux.
Une gigantesque crise bancaire, financière est en train de se dérouler, dans le silence quasi-total, pour le moment, des médias mainstream, dans le sillage de la chute de la Silicon Valley Bank, la banque des wokes, la banque des actifs financiers fondés sur rien, sur du vent, sur du néant, sur des fictions, mais attention hein, sur des fictions hyper inclusives.
Et c’est tout l’Occident actuel qui me semble être emporté par cette lame de fond qui n’est rien d’autre que le réel se rappelant au bon souvenir de l’édifice fictif et délirant qui a supplanté ce qui fut autrefois notre puissance.
Sans capacités réelles de production de richesses réelles, sans industries réelles, sans connexion avec le vrai monde, le nôtre a poursuivi malgré les précédentes crises, sa dérive au pays des fous et de la fiction spéculative, dans tous les domaines.
De la même façon, depuis un an, ce sont les mêmes qui envisageaient le plus sérieusement du monde de mettre l’économie russe à genoux et c’est tellement bien réussi qu’on en est à mettre des antivols sur les biftecks dans nos supermarchés, bravo les cadors. La guerre en Ukraine fut abordée, pareillement, comme une fiction, hélas pour ceux qui en sont morts et continueront d’en mourir. Des récits faux, des informations déconnectées du réel, des fake news à la pelle (la fable de l’auto-sabotage de NordStream par les Russes restera évidemment dans les annales de cette sinistre farce), dans l’aveuglement délibéré par rapport, comme je l’ai déjà dit, à ce qu’en pensait l’écrasante majorité du reste du monde (majorité, en termes, là encore, de démographie et de production).
Et, surtout, cette incapacité à comprendre que le reste du monde, c’est-à-dire la plus grande partie du monde, ne souhaite pas s’élaborer sur du vent et des ressources fantasmagoriques et qu’il est en quelque sorte en train de nous dire : vous êtes bien gentils les petits amis avec vos histoires d’extraterrestres, de toilettes non genrées et de morts transformés en compost mais nous on va s’organiser autrement et on va vous laisser vous suicider bien tranquillement parce que vous n’avez vraiment pas l’air d’aller très bien dans votre tête…
Je ne trouve pas cela anodin que le début de cette gigantesque crise financière, énième explosion de la bulle spéculative à laquelle l’Occident semble s’être résumé depuis quelques décennies, intervienne la même semaine que celle de l’énorme événement géopolitique que représentent les déclarations d’alliances conjointes (et ce n’est que le début) liant la Chine (et donc la Russie), l’Iran, l’Arabie Saoudite etc…
La fiction, la spéculation, le déni de réel, ce n’est pas suffisant pour entraîner le monde à sa suite de manière conquérante, sauf lorsqu’on a la force morale et matérielle de proposer aux individus des mythes fondateurs qui viendront donner du sens à leur action. Ce fut, par le passé, comme le rappelle Pierre Legendre, lui aussi mort cette même semaine, tout le rôle de l’édifice romano-canonique en Occident dont on mesure le degré d’effondrement.
Il est bien évident que la fiction générale en forme de farce cul par-dessus tête qui nous est proposée et qui nous fait quotidiennement honte, obsédée qu’elle est de questions sexuelles loufoques dignes de l’asile, de questions raciales hysterisées dont le reste du monde se contrefout, de questions nombrilistes parfaitement grotesques qui, toutes, ont la particularité désormais d’avoir quitté les rives du réel, cette fiction générale donc ne peut pas servir à autre chose qu’à nous enfoncer davantage.
Dans le fond, je ne vois guère qu’une toute petite différence de degré mais non de nature entre un édifice spéculatif financier systémique bâti sur du vent, des individus auxquels on laisse croire que le réel n’existe pas (un homme peut accoucher), et le mensonge permanent, là encore fictif et spéculatif, sur lequel est basé désormais le regard occidental porté sur le monde (et dont le système médiatique est le pathétique et burlesque reflet).
Une chose est certaine, pour l’heure, ça va tanguer et je ne suis pas sûre que tout le monde y soit bien préparé quant à ce que cela va impliquer comme bouleversements dans la durée. Au moins est-on tout à fait certain de ne pas s’ennuyer.
Je m’occuperai, pour ma part, dans la tourmente, de préserver le chant grégorien…


10 mars 2023

COVID ET GUERRE EN UKRAINE : UN EFFET D’AUBAINE POUR LES EUROPÉISTES

Anne-Sophie Chazaud

Bonjour les amis,

Dans la poursuite des réflexions et débats engagés autour de la guerre en Ukraine, j’ai notamment été sensible à l’argument d’un d’entre vous qui me faisait remarquer que l’Union européenne avait en quelque sorte profité (par effet d’aubaine puis par montée aux extrêmes) de la crise ukrainienne pour consolider son agenda de dépossession des souverainetés nationales (tout en n’ayant, au plan géopolitique mondial, absolument pas les moyens de ses ambitions…).
La Commission européenne de von der Leyen qui ne bénéficie d’aucune onction démocratique émanant des peuples européens s’était déjà arrogé des compétences exorbitantes et opaques dans le cadre de la crise covid et cette tendance qui accentue la déconnexion/sécession totale des « élites » (les guillemets s’imposent) technocratiques bruxelloises n’a fait que s’amplifier de manière folle avec la crise ukrainienne.
C’est un point me semble-t-il important dans la description des mécanismes de ce que nous vivons depuis des mois (et que nous subissons depuis des années).
Fabrice Moracchini (qui oeuvre sur ce réseau sous un nom d’emprunt), qui fut chargé de mission auprès de plusieurs ministres de l’Intérieur et de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, actuellement enseignant en géopolitique, économie et management dans diverses écoles de commerce, revient dans ce papier sur la description des mécanismes pervers à l’oeuvre.
Je le remercie chaleureusement pour sa contribution qui sera suivie dans quelques jours par une réflexion à mon avis capitale et passionnante sur la position de la Chine dans toute cette affaire, et je me permets de signaler que ses qualités de plume confèrent à cette matière en apparence aride et rébarbative (comme souvent ce qui touche à l’Europe et aux Relations Internationales) un véritable plaisir de lecture, ce qui est suffisamment rare pour être souligné.
À bientôt pour de nouvelles aventures !

[PS : je signale systématiquement les publications de LaPlace.news ici mais je constate avec plaisir que la consultation directe et le système d’alerte mail fonctionnent désormais vraiment bien, avec un super taux de connexions et je vous en remercie.]

« Je suis un Occidental. Il ne faut pas se raconter qu’on est autre chose que ce qu’on est. »

Anne-Sophie Chazaud

Que vous soyez de gauche, de droite, d’en haut, d’en bas, du milieu, du dessus ou du dessous, que vous soyez Russe, Ukrainien, Anglais (ou supporter britannique), Américain voire même Français, Zombie ou encore Martien, je vous en conjure, prenez un quart d’heure de votre vie pour écouter cet entretien d’Emmanuel Todd réalisé par la Figaro. Cela vous évitera des heures, des semaines, des mois de brouillard, de confusion et de joutes inutiles perdues le nez dans le guidon de la tragique boucherie qui néanmoins toujours semble accompagner le déploiement – chaotique en apparence – de la Raison dans l’Histoire, au sujet des questions qui nous assaillent actuellement et que l’on parvient difficilement parfois à assembler dans une présentation cohérente qui fasse sens.
Vous y entendrez des choses que l’on a pu parfois entendre en bribes ici ou là, que l’on a pu lire, que l’on sait confusément, mais que l’on ne parvenait pas forcément à assembler clairement telles les pièces éparses d’un puzzle.
Surtout, tout ceci est dit avec la hauteur du surplomb dialectique et synthétique, avec l’élégance fulgurante d´un intellect supérieur qui, pour autant, parle une langue que, pour paraphraser Descartes, chacun peut comprendre (« même les femmes » disait le bougre:-)) contrairement à certains spécialistes et chercheurs qui pensent qu’une langue absconse est gage de sérieux.
La compassion pour ce qu’endure le peuple ukrainien est par ailleurs clairement exprimée ce qui le place d’emblée à l’écart de tout dogmatisme hystérique ainsi que je l’appelle de mes vœux.
Les questions mondiales posées par ce conflit en termes de capacités de production industrielle dont l’Occident est complètement vidé, mais aussi et surtout, conformément à l’anthropologie historique dont Emmanuel Todd est spécialiste, en termes de déconstruction des structures familiales occidentales me semblent particulièrement éclairantes et opérationnelles.
J’aime aussi beaucoup le « Je suis occidental. Il ne faut pas se raconter qu’on est autre chose que ce qu’on est. » Cela fait du bien.
Comme quoi, on peut parfaitement s’appeler Emmanuel et faire autre chose pour l’intelligence collective que se tortiller en sueur et bourré dans des discothèques exotiques en oubliant sur un coin de table les codes nucléaires…
(Je ne partage jamais d’entretiens vidéos mais là, vraiment, je fais une exception).
(Ne vous arrêtez pas au titre donné à la séquence par le Figaro, c’est tout pourri et ne reflète pas la richesse lumineuse du propos).



7 mars 2023

Bras d’honneur

Anne-Sophie Chazaud

Après son double bras d’honneur adressé au député LR Olivier Marleix à l’Assemblée nationale, le Garde des Sceaux Dupond-Moretti finit par présenter ses excuses : « Si mon geste a été mal interprété je lui présente mes excuses ».

C’est vrai que cela pouvait porter à confusion. On aurait pu, par étourderie, prendre ça pour un bras d’honneur alors qu’en fait il s’agissait juste d’un bras d’honneur.

Comme quoi, il ne faut pas juger trop vite…

5 mars 2023

Guerre en Ukraine : devoir d'amour, devoir de haine, par Radu Portocala

Anne-Sophie Chazaud

Chers amis, les missiles ont volé de tous côtés la semaine dernière à l’occasion de ma publication consacrée à l’année écoulée de guerre en Ukraine.
J’ai eu de passionnants débats, discussions, échanges avec beaucoup d’entre vous et cela m’a renforcée dans l’idée que nous formons ici (et sur les réseaux sociaux d’une manière générale) une formidable agora que je suis bien heureuse de n’avoir finalement pas quittée.
Au terme de tous ces échanges de points de vue sur la situation dans laquelle nous nous trouvons et quel que soit le point de vue de chacun, j’ai recueilli un certain nombre de contributions et de pistes de réflexion et d’analyses dont j’ai pensé qu’elles pourraient vous intéresser et que je vais donc publier régulièrement sur La Place.news.
(Je rassure tout de suite les inquiets : non il est hors de question que je fasse du sujet international actuel un mono-sujet obsessionnel).
Le point de vue d’une personne qui a fui le Bloc de l’Est à l’époque communiste et qui revit à l’Ouest les diktats et oukases du Camp du Bien désignant la Russie comme Grand Satan et contraignant la pensée de chacun comme aux meilleures heures brejnéviennes, m’a semblé particulièrement intéressant. D’autant plus intéressant que l’on prétend souvent que les personnes ayant subi le joug soviétique et ses persécutions seraient naturellement toutes devenues russophobes dans l’affaire ukrainienne. Nous avons donc ici au moins un point de vue différent qui fera mentir la vulgate…
Radu Portocala, écrivain et journaliste, dont je vous recommande ici vivement la lecture est, comme il le raconte, né « à la pire époque de la Roumanie communiste », « venu au monde entre deux arrestations, celle de mon grand-père, tué en prison, et celle de mon père, c'est pour éviter ma propre arrestation, en 1977, que le gouvernement grec a fait des efforts immenses pour me faire sortir de Roumanie ».
C’est avec beaucoup d’amertume qu’il a vu s’écouler cette année de guerre et d’enrôlement propagandiste au côté imposé d’un atlantisme béat :
« Ce Rideau dont l’Occident a applaudi la chute et que, maintenant, l’Occident a lui-même déployé au nom de ce Bien qu’il veut infliger au monde entier. Le « grand frère » n’est pas mort comme on nous disait il y a trente ans ; il a seulement changé sa position dans l’espace. Le « grand frère » n’est plus à l’Est, il est maintenant à l’Ouest. Et il commande toujours avec la même âpreté. La prosternation de l’Europe devant lui est le seul signe de vie qu’elle puisse encore donner. Et cette prosternation est symétrique de celle dans laquelle le monde de l’Est avait été condamné à s’endormir aux pieds de l’Union soviétique. Pour celui qui s’en est échappé, quelle amertume ! Quelle amertume de tout revivre, même à l’envers ! »
Je vous en souhaite bonne lecture…


Nous sommes dirigés par une catastrophe ambulante

Anne-Sophie Chazaud

Avec lui, même pas besoin des miliciens de Wagner pour saborder nos intérêts et relations en Afrique.
Ridiculisé et désavoué au Maroc, distribuant au passage et comme à son habitude notre argent et nos collections muséales au gré de son inepte fantaisie, s’agitant dans tous les sens en racontant n’importe quoi au Congo, se faisant remettre à sa place partout, humiliant la France et son image comme personne ne l’avait jamais fait.
Allant malgré cela faire la leçon de manière péremptoire aux uns et aux autres, y compris, il faut le voir pour le croire, sur la question de la souveraineté que le Congo n’aurait pas bien su préserver (c’est vrai qu’avec le président McKinsey et l’UE, la France a beaucoup de leçons à donner en la matière…).
Bref, une honte de catégorie internationale et, plus grave dans le contexte actuel, une totale inaptitude diplomatique sur fond de cirque grotesque.
Alors, je maintiens que je prône une voie gaullienne de non-alignement sur quelque puissance étrangère que ce soit dans le conflit OTAN/USA vs Russie/Chine, mais autant dire qu’on n’a pas encore trouvé notre de Gaulle…