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19 décembre 2024

SYRIE, ISRAËL, UKRAINE... Confidences d'un ancien ambassadeur suisse, Jean-Daniel Ruch

Vincent Verschoore

L'ancien ambassadeur suisse Jean-Daniel Ruth, dans un éclairant entretien sur Antithèse. Ayant œuvré en Serbie, en Israël et en Turquie il a une expérience directe de la réalité politique derrière le show médiatique, et c'est loin d'être propre.
Il était notamment en Turquie lors de l'établissement de l'accord de cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie, en mars 2022, et il confirme que le sabotage de cet accord est bien le fait des Américains et des Britanniques, qui ont désormais quelques centaines de milliers de morts ukrainiens sur la conscience, en échange d'une perte de territoire et d'un désastre pour l'Ukraine bien pire que ne l'était la situation à ce moment là.
Cependant, pour ces gens-là et leurs vassaux euro-atlantistes, peu importe tant que ça rapporte.

Jean-Daniel Ruch a été en poste en Serbie (2012-2016), en Israël (2016-2021) puis en Turquie jusqu'en 2023. Dès 2008, il a conduit la politique suisse au Proche-Orient, à un moment où la Confédération helvétique était fortement impliquée dans la recherche d'une solution à deux États pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Il a aussi été membre de la délégation suisse de l'OSCE en Europe de l'Est puis en poste à Belgrade avant de rejoindre comme conseiller politique la procureure Carla Del Ponte au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.
Il est l'auteur de "Crimes et tremblements, d'une guerre froide à l'autre au service de la paix et de la justice", paru chez Favre en mai 2024.
 
Liste des sources mentionnées: https://www.antithese.info/resume?vid...

Sommaire:
00:00 Intro
02:39 Présentation
04:15 Poussé à la démission
11:35 Les enjeux en Syrie
23:22 Le Hamas
25:40 En Palestine, la solution à deux États
31:35 Messianisme, nationalisme et militarisme en Israël
35:38 Gaza et nettoyage ethnique
41:36 Cisjordanie et colonisation
48:51 L'Iran
52:45 Les États-Unis au Proche-Orient
58:17 Port de Tartous et intérêts russes
1:00:35 La CPI et la justice internationale
1:10:38 Géorgie, Slovaquie et Roumanie
1:18:01 Les révolutions de couleurs
1:20:25 Ukraine: l'échec des négociations d'Istanbul
1:28:50 La Suisse et l'OTAN
1:43:28 Carte blanche - La neutralité suisse
 
Cet entretien a été enregistré le 9 décembre 2024.

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11 décembre 2024

Kuzmanovic Georges

Dépeçage de la Syrie : Qui tire vraiment les ficelles ?

- 8/12/2024 - La chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie constitue un moment clé de l’histoire contemporaine, où s’entremêlent enjeux géopolitiques, religieux et stratégiques. Nous explorerons le rôle des grandes puissances comme les États-Unis, la Russie, et les acteurs régionaux tels que l’Iran, Israël, la Turquie, le Liban et le Hezbollah, ainsi que les dynamiques complexes autour des Kurdes. Ce panorama complet vise à démêler les alliances, les rivalités, et les motivations économiques, politiques et idéologiques qui ont façonné ce conflit, pour mieux comprendre ses implications à long terme sur le Moyen-Orient et le monde.

Carlos Latuff

8 décembre 2024

LE DJIHAD À NOËL

Gabriel Nerciat

- 8/12/2024 - Que voilà un joli cadeau de Noël à nous, envoyé conjointement par Israël et la Turquie, avec la bénédiction de Macron et de l'UE : la chute de la maison Assad, dernier régime baassiste du Proche-Orient arabe, et la conquête en dix jours de la Syrie par l'un des plus anciens chefs de guerre salafistes vétéran de Al Qaïda et de l'EI : le dénommé Abou Mohammed al-Joulani – dont on nous explique désormais sur les médias assermentés qu'il serait devenu depuis peu rien moins qu'un "islamiste modéré" (cela veut dire qu'il va sans doute attendre quelques mois avant de commencer le massacre en grand des Alaouites et des chrétiens du pays, même si certains prétendent que des assassinats sont déjà en cours à Lattaquié, le berceau de la famille du Raïs).
Il est trop tôt pour commenter sérieusement cet événement aussi catastrophique que considérable, autant par sa fulgurance que par l'absence quasi complète de combats sur le terrain.
Mais deux choses fondamentales sont déjà à noter :
D'abord, la vérité crue sur les alliances et la stratégie d'Israël, ainsi que sur les rodomontades verbales d'Erdogan qui menaçait Netanyahou des pires représailles après la riposte sanglante aux attentats du 7 octobre.
En réalité, tout cela n'est que de la comédie : le vieux partenariat judéo-turc, initié dès l'époque de l'hérésie sabbatéenne sous l'empire ottoman (lire les ouvrages savants de Gershom Scholem, pour ceux que la question intéresse), tient toujours ; et ce pour le plus grand profit des pires factions djihadistes du Levant.
Tant pis pour les éternels droitards hypocrites ou décérébrés, qui continuent à voir dans l'État sioniste l'un des plus sûrs remparts du monde "judéo-chrétien" (la bonne blague). Leur sottise, pourtant incommensurable, ne sera jamais aussi colossale que l'ampleur de leur aveuglement volontaire.
Ensuite, la complaisance complice (une fois de plus) de la plupart des dirigeants et des clercs européens vis-à-vis des insurrections salafistes ou fréristes qui pullulent depuis quinze ans au cœur du monde arabe, comme déjà en 2010 en Egypte et en Libye.
Il ne manque guère que Michel Foucault pour célébrer comme en 1979 l'héroïsme martial du "saint homme" de Deraa, mais gageons que nombre de disciples d'Emmanuel Mounier, de Louis Althusser ou de Claude Lefort sauront le remplacer avantageusement.
La chose certes n'est donc pas nouvelle, mais elle n'en est pas moins écœurante et se paiera beaucoup plus cher que par le passé.
Ne serait-ce que parce que la confrérie des Frères comme l'idéologie de l'EI sont désormais bien présentes en Europe (il suffisait de voir cet après-midi les images venues de Berlin ou de consulter quelques sites islamo-gauchistes de bonne facture pour être fixé), alors même que ce triomphe foudroyant offert aux protégés djihadistes d'Erdogan ne pourra qu'inquiéter à terme aussi bien les ayatollahs de Téhéran que l'impétueux souverain wahhabite de Riyad, autrefois ennemis mais qui ne tarderont pas à réagir de concert.
Le reste, à suivre.

Vanessa Beeley, journaliste, a réussi à s'échapper de Damas...

- 8/12/2024 - Nous avons réussi à quitter la Syrie pour l'instant. Le chaos règne, le pillage, la voyoucratie et le vol. Les États-Unis et Israël approuvent cette situation, car c'est ce en quoi ils croient. Le passage de la frontière s'est déroulé dans un chaos de coups de feu, de luttes intestines et de pillages dans tous les magasins et marchés. Des terroristes à moto, des bandits armés et des criminels. Une expérience incroyablement triste. La maison a été encerclée par des "rebelles" ivres de "victoire" dès 5 heures du matin, des tirs de célébration constants et vers 10 heures, ils ont essayé d'enfoncer la porte extérieure pour piller le contenu de la maison. Tôt dans la matinée, Israël détruisait la défense aérienne de la Syrie avec des bombes de type "bunker buster". Toute la maison a tremblé. La feuille de route de la CIA est toujours la même. La Résistance est brisée et je doute qu'elle puisse renaître, mais les mercenaires extrémistes à la solde d'Israël vous diront qu'ils "soutiennent la Palestine". Allez-y, vous êtes à la frontière.