Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


D’où vient cette peur panique qu’ont certains partis et notamment les LR, à l’idée de dire que l’UE n’est plus l’espace sécuritaire et de prospérité promis et qu’il convient de s’en éloigner au plus vite ? Retailleau, sur deux sujets importants a dressé un tableau incomplet, se contentant des effets sans aborder les causes. L’immigration et la politique énergétique sont les deux thèmes choisis. Pour autant s’ils répondent effectivement aux préoccupations des Français, il serait opportun d’en dénoncer les origines. Nous l’avons déjà écrit, et nous le répétons, si nous ne sommes pas maîtres de nos souverainetés c’est parce qu’elles ont été transférées à l’Union européenne et qu’on ne saurait déroger à ses directives. Toute tentative d’émancipation est alors soumise aux foudres de la super impératrice Ursula, ce qui bloque toutes les initiatives, si cruciales soient-elles pour nos intérêts. Mais d’où vient cette réticence à dénoncer l’UE comme un machin bureaucratique autoritaire ? Car refuser de le dire n’en efface pas les effets et les Français ne s’y trompent plus.
Pourtant les partis dédaignent de suivre le courant populaire qui rejette de plus en plus massivement le diktat de cette UE-là. Il faut remonter à l’élection de 2017 pour comprendre la frilosité des états-majors des partis à parler de Frexit ou à quitter l’Euro. En effet, souvenez vous, à cette époque le RN et Mélenchon sont favorables à ces deux options. La défaite de Marine Le Pen est attribuée, entre autres, au fait, selon les sondeurs et observateurs, que les Français ont peur de quitter l’Europe. Les deux thèmes sont immédiatement enlevés des deux programmes. Il faut rassurer et s’aligner avec l’opinion pro UE de l’époque, sur la base d’un argument simple, la France serait perdue toute seule. De cette date il a été communément admis que les Français voulaient majoritairement rester dans l’UE, et qu’il n’y avait pas lieu de revenir là-dessus. Cette posture consistait à déclarer l’immuabilité d’une situation sans tenir compte des évolutions. Peut-on prétendre que nous sommes toujours dans cette stabilité des choix ? Non, c’était il y a huit ans et depuis les choses ont bien changé, l’UE a montré une arrogance vis-à-vis des nations qui n’a fait que s’amplifier en faisant monter la colère. Des détournements d’argent en passant par le mépris affiché par princesse Ursula qui refuse obstinément de se plier aux décisions de justice la concernant, la situation n’est plus la même. Mais surtout, cette Europe a fait perdre beaucoup d’argent aux contribuables français, s’est traduite par une inflation de normes, une énergie plus chère, l’arrivée de millions de migrants souvent inamicaux, le mot est faible et surtout, la guerre…
Pour autant les LR, tout comme les autres partis susceptibles d’ouvrir les yeux sur la réalité, n’osent toujours pas évoquer le problème. Ce serait selon eux un risque de perdre des électeurs. L’argument est presque risible quand on fait le décompte des voix des LR, 4% aux dernières présidentielles, un peu moins de 12% aux législatives, peuvent-ils craindre une hémorragie supplémentaire ? Nous ne le pensons pas, au contraire, ce serait faire preuve d’honnêteté que de rattacher les constats aux sources des problèmes de l’immigration ou de la politique énergétique. Les LR ne pourront pas éternellement signaler, révéler, sans jamais pointer du doigt les obstacles à la mise en place d’une politique française indépendante et souveraine. Monsieur Retailleau, la vérité passe aussi par l’obligation de prendre en compte ce que les médias et vos amis tentent de dissimuler de plus en plus difficilement, à savoir que l’opinion des Français concernant l’UE a changé et qu’il serait temps de se poser la question, faut-il envisager le FREXIT pour changer de cap et sortir la France de l’ornière dans laquelle elle est ? Et accessoirement, retrouver des couleurs dans les urnes ?