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20 novembre 2025

Gastel Etzwane
19/11/2025

D’un côté, l’Ukraine.
Encore une affaire de corruption, et ce n’est même plus une surprise. On a arrêté de compter depuis longtemps. Avant 2022, personne ne voulait voir : c’était déjà le paradis de l’argent sale, des oligarques et des valises de billets. Depuis, c’est pire : les scandales pleuvent, toujours plus gros, toujours plus proches du sommet. Le bras droit de Zelensky, les ministres, les généraux… tout le monde se sert. Des dizaines de milliards partis d’Europe et des États-Unis, volatilisés dans les poches de types en costard-cravate ou en treillis qui n’ont de patriotique que le drapeau sur la photo. On ne parle même plus de l’idéologie nauséabonde qui va avec, on a passé ce stade.
Les Français, eux, ils en ont assez. Assez de payer pour ça. Assez d’entendre parler de ce pays tous les jours comme si c’était notre guerre. On a la dette, les taxes, les factures qui explosent, et zéro projet, zéro vision ici. Alors non, merci.
De l’autre côté, on a le spectacle pathétique du chef d’état-major des armées, Fabien Mandon, un homme qui doit ses étoiles à l’onction macronienne et qui, rien qu’à le regarder, donne l’impression qu’un courant d’air le mettrait à terre. Ce sourire figé, cette absence totale de charisme, cette voix qui ne porte rien… Et c’est lui qui vient nous expliquer qu’il faut « accepter de perdre nos enfants » pour aller faire la guerre à la Russie ? Sérieusement ?
La Russie ne nous a jamais attaqués. Jamais menacés. De Gaulle voulait au contraire tendre la main à Moscou, parce que c’est notre voisin continental, le plus grand pays d’Europe, une puissance avec laquelle on peut parler. Et aujourd’hui on devrait envoyer nos fils mourir pour quoi ? Pour défendre un régime corrompu à Kiev ? Pour faire plaisir à des technocrates bruxellois et à un président français en fin de course ?
Non. Ça suffit.
Rendez les étoiles, mon général. Regardez-vous dans une glace. Et laissez les Français tranquilles.
On veut la paix. On veut vivre. On ne veut plus payer ni mourir pour vos guerres par procuration.
C’est fini.


14 novembre 2025

Gastel Etzwane

-14/11/2025- Ce qui frappe d’abord, c’est que cette hausse de la contribution française à l’UE n’est même plus un véritable choix politique : l’Assemblée nationale ne fait qu’entériner des montants qui lui sont pratiquement imposés par les règles européennes. La France n’a qu’une marge infime ; l’essentiel relève de mécanismes automatiques. En clair : nous payons, et nous n’avons quasiment plus la main.
Et les chiffres parlent d’eux-mêmes.
La France va verser près de 29 milliards d’euros en 2026. Il y a quelques années encore, en 2017, on était autour de 18 milliards. Si la trajectoire se poursuit, on dépassera les 30 milliards avant 2027. Autrement dit : une augmentation de plus de 70 % en dix ans. Qui peut raisonnablement appeler cela un effort « maîtrisé » ?
En retour, la France reçoit environ 16 à 17 milliards d’euros par an sous forme de fonds européens : aides agricoles, projets régionaux, recherche, cohésion, etc. C’est loin de compenser ce qu’elle verse. Et ces fonds sont souvent conditionnés, cofinancés, soumis à des programmes rigides. Ce ne sont pas des “cadeaux”, encore moins un remboursement.
On nous explique traditionnellement que l’avantage de l’UE compense cette différence grâce au « marché unique », au « poids diplomatique européen » ou à « la cohésion territoriale ».
Mais soyons sérieux :
- le marché unique a surtout mis la France en concurrence frontale, sans protection, au détriment de secteurs entiers, en particulier l’agriculture ;
- le poids diplomatique européen est devenu quasiment nul : l’UE n’influence plus aucune grande décision internationale ;
- la cohésion, enfin, est un slogan technocratique : tout le monde voit bien que l’Allemagne tire l’essentiel des avantages structurels.
la France verse toujours davantage, reçoit proportionnellement de moins en moins, et les prétendus bénéfices censés équilibrer tout cela sont faibles, contestables ou largement illusoires.
C’est ce déséquilibre, désormais structurel, qui finit par devenir difficile à justifier aux yeux d’un pays à qui l’on demande en permanence de “faire des efforts”.

Gastel Etzwane

-14/11/2025- Selon le dernier observatoire Ifop–Arts et Métiers, une très large majorité d’ingénieurs, 84 %, ont perdu confiance dans la capacité de la France à se réindustrialiser. Cette défiance repose sur plusieurs constats : stagnation du poids de l’industrie dans l’économie, incohérence des politiques publiques, absence de stratégie lisible, et décalage croissant entre les décisions politiques et les besoins du terrain. Malgré quelques secteurs perçus comme porteurs (aéronautique, énergie, numérique), l’ensemble du paysage industriel demeure marqué par un affaiblissement structurel et une perte d’attractivité, y compris pour les talents formés en France.
On ne peut malheureusement pas s’en étonner. Rien, aujourd’hui, ne laisse entrevoir le moindre signal réellement encourageant pour l’industrie ou pour l’économie française. Quant aux ingénieurs que la France parvient encore à former, et qui, pour beaucoup, restent d’un excellent niveau, ils n’ont objectivement plus de raison solide de bâtir leur avenir ici. On imagine très bien qu’ils trouveront ailleurs des postes stimulants, mieux rémunérés, et portés par des stratégies industrielles cohérentes. Chez nous, ce serait faire semblant d’y croire.

13 novembre 2025

Un tournant périlleux dans la guerre : l’Ukraine au bord de la rupture

Gastel Etzwane

-13/11/2025- Lorsqu’on s’informe à partir de sites sérieux et reconnus pour leur rigueur, tels que POLITICO Europe, Bloomberg ou Reuters, on réalise à quel point la réalité du conflit russo-ukrainien diffère de la narration simpliste délivrée quotidiennement par LCI, BFM ou le service public. La situation décrite par les observateurs internationaux est infiniment plus complexe, plus fragile et surtout plus préoccupante que ce que relayent les chaînes d’information françaises.
L’Ukraine s’apprête à traverser l’un des hivers les plus critiques depuis le début de la guerre. D’ici février 2026, le pays risque une crise budgétaire majeure s’il ne parvient pas à obtenir de l’Union européenne un mécanisme exceptionnel : un prêt de 140 milliards d’euros garanti par les avoirs russes immobilisés à Bruxelles. Or ce dispositif est actuellement bloqué par la Belgique, qui craint les conséquences juridiques et les représailles de Moscou. La Slovaquie s’y oppose également. Sans ce mécanisme financier, et alors même que les États-Unis ont interrompu leur soutien sous la présidence Trump, l’UE aura les plus grandes difficultés à rassembler les fonds indispensables. La situation est d’autant plus délicate que plusieurs scandales de corruption éclatent en Ukraine, fragilisant encore la position de Kyiv auprès de ses soutiens occidentaux.
Sur le plan militaire, la situation n’est guère meilleure. L’Ukraine est au bord de perdre Pokrovsk, un nœud logistique essentiel dont la chute offrirait à la Russie un avantage tactique majeur dans le Donbass. Les forces ukrainiennes semblent avoir été trompées par une manœuvre russe, ce qui a provoqué des erreurs de commandement critiques. À cela s’ajoute un déficit dramatique de personnel : dans certaines zones, l’avantage numérique russe atteint un ratio de dix soldats contre un. Si les drones permettent d’atténuer cette asymétrie en rase campagne, ils ne suffisent pas dans les combats urbains, où la supériorité numérique russe redevient décisive.
Enfin, l’Ukraine affronte une véritable guerre énergétique. Les frappes russes, bien plus puissantes que les années précédentes, visent désormais non seulement le réseau électrique mais aussi les installations gazières, dont dépend la majorité de la population pour se chauffer. Jusqu’à 60 % de la production gazière nationale a été détruite lors de frappes massives en octobre, et malgré des réparations partielles, de nouvelles attaques ont déjà anéanti une partie des infrastructures restaurées. Des régions entières sont régulièrement plongées dans le noir, et les autorités ukrainiennes reconnaissent que l’hiver qui vient sera probablement le plus dur depuis le début du conflit.
En somme, le tableau dressé par les sources internationales fiables est clair : l’Ukraine entre dans une période où se cumulent un risque financier majeur, une situation militaire défavorable et une vulnérabilité énergétique sans précédent. La véritable question, celle que les grands médias français évitent soigneusement, est désormais de savoir si le pays sera encore en mesure de résister aux pressions diplomatiques et de refuser un accord de paix défavorable lorsque le printemps reviendra.


12 novembre 2025

Paris, la capitale piégée par son propre modèle

Gastel Etzwane

-12/11/2025- Le diagnostic économique de Paris n’est plus à établir : la capitale s’étiole. Près de 11 % des commerces sont désormais vacants, 1 447 établissements en redressement ou liquidation, et le taux d’emploi s’est figé pour la première fois depuis des décennies. Les chiffres traduisent une réalité brûlante : la capitale française n’est plus protégée.
Mais les causes de cette dépression ne tiennent pas seulement à la conjoncture. Elles sont structurelles. Le télétravail a vidé les bureaux, les « circuits alternatifs » ont capté la clientèle urbaine, et le tourisme, encore présent, dépense moins (659 euros en 2024 contre 854 euros en 2014). Pourtant, le véritable tournant remonte à la période du Covid.
Les aides massives accordées par l’État et la municipalité, présentées comme un bouclier, se sont révélées être un piège à retardement. En maintenant artificiellement en vie des commerces déjà fragiles, elles ont retardé les faillites au lieu de les prévenir. L’autorisation temporaire d’occuper l’espace public, les exonérations et les subventions d’urgence ont créé l’illusion d’une résilience. Mais, une fois retirées, les charges, les loyers, les impôts et la concurrence numérique ont repris leurs droits, avec une brutalité d’autant plus grande que beaucoup d’établissements s’étaient endettés pour « tenir ».
Au fond, Paris paye le prix d’un modèle économique devenu intenable : hyper-centralisation, explosion du coût du foncier, dépendance au tourisme international, et fiscalité asphyxiante. Les commerces indépendants, piliers du tissu urbain, se dissolvent dans un paysage dominé par les franchises, les dark kitchen et le e-commerce.
Ainsi, derrière les vitrines fermées du boulevard Saint-Michel, c’est moins la crise d’un secteur que celle d’un système qu’on aperçoit : celui d’une capitale qui, à force de subventions, de normes et de dépendance, a fini par perdre sa respiration naturelle.

10 novembre 2025

Gastel Etzwane
9/11/2025

L’inquiétante naissance du “Ministère européen de la Vérité”

Il est possible d’établir un parallèle littéraire, glaçant et extrêmement éclairant.
Dans 1984, l’architecture totalitaire repose sur deux piliers indissociables :
1/ le Ministère de la Vérité, qui ne produit pas la vérité mais la fabrique, la réécrit, la retraduit, et finit par abolir le réel lui-même.
2/ la désignation permanente d’un ennemi extérieur, dont l’identité peut changer du jour au lendemain, sans que la population ait le droit de s’interroger, puisque l’oubli organisé et la réécriture permanente ont supprimé la continuité de mémoire.
Le mécanisme de domination est là : on tient la population par la peur, et par la destruction de la stabilité de l’information.
Dans l’annonce de la Commission européenne, il y a évidemment une différence de forme politique (nous ne sommes pas dans un régime totalitaire littéral), mais la logique structurelle est analogue :
- on désigne de manière centralisée un ennemi informationnel unique (aujourd’hui : la Russie comme menace principale, la Chine comme menace secondaire potentielle)
- on institue un centre unique qui a vocation à définir ce qui est acceptable ou non comme information, au nom de la “résilience démocratique”
- et on retire progressivement à la société civile, au pluralisme, au débat, le droit de produire eux-mêmes les clefs de distinction entre le vrai, le faux, le doute légitime, l’interprétation, la contestation politique.
C’est exactement le terrain sur lequel 1984 nous met en garde.
Lorsque le pouvoir politique se saisit de la définition même de ce que serait “la vérité correcte”, et qu’il érige un organisme central chargé de filtrer, classifier, sélectionner, neutraliser les discours “déviants” ou “dangereux”, on entre dans une mécanique où ce n’est plus uniquement l’information qui est protégée : c’est la norme elle-même de ce qu’il est permis de penser qui se trouve encadrée.
Et dans le roman d’Orwell, l’ennemi peut changer en une nuit.
Eurasia devient l’allié du jour, Eastasia devient l’ennemi absolu, et la population modifie son indignation instantanément, parce que la mémoire vient d’être réécrite dans les archives.
Ce parallèle n’est pas exagéré sur le plan philosophique.
Il dit cela : dès que l’on institutionnalise un organisme chargé de dire ce qui est une “bonne” information, et que le système politique se réserve le pouvoir de désigner l’ennemi extérieur du moment, on ouvre la porte aux dérives mêmes que la littérature dystopique du XXe siècle avait décrites avec une précision visionnaire.
Et c’est cela qui est en jeu dans cette annonce européenne.
Dans un continent qui a perdu son industrie, son poids géopolitique, son énergie, sa richesse réelle, il ne reste plus à l’Union européenne que la fabrication d’un récit, et l’ambition de l’imposer à ses propres peuples comme unique horizon acceptable de pensée.

9 novembre 2025

Gastel Etzwane

-9/11/2025- Au lendemain du discours prononcé par J.D. Vance à Munich, lors de la Conférence sur la Sécurité, en février 2025, la presse française et européenne a titré comme s’il s’agissait d’une déclaration de guerre vis-à-vis de l’Europe : « L’Amérique lance l’affront frontal contre l’Europe » (Le Monde), ou encore « Ultimatum américain au Vieux Continent » (Die Zeit).
Or, lorsqu’on lit réellement ce discours, il n’y a aucune menace : il s’agit d’une défense rigoureuse de la démocratie, du suffrage, de la liberté d’expression, et d’une dénonciation du recul de ces principes à l’intérieur même de l’Union européenne.
C’est précisément cela qui a dérangé ceux qui gouvernent aujourd’hui en Europe. Voici le texte.
« L’Europe affirme défendre la démocratie contre des menaces extérieures, mais la menace la plus inquiétante, aujourd’hui, ne vient ni de la Chine, ni de la Russie : elle vient de l’intérieur même des sociétés européennes. On parle partout de « protection de la démocratie », mais dans le même temps, on envisage d’annuler des élections, on poursuit des adversaires politiques, on criminalise des opinions, on impose des interdictions générales, on érige des « cordons sanitaires » pour empêcher certains courants d’exister. Une démocratie qui se dit forte, mais qui a peur de son propre électeur, révèle sa fébrilité : elle montre qu’elle n’a plus la maîtrise morale d’elle-même. La liberté d’expression recule, et les pouvoirs établis se retranchent derrière les mots « désinformation » et « mésinformation » pour neutraliser la dissidence. Il n’y a pas de place pour ces murs invisibles dans une démocratie adulte.
Mais le nœud central du problème européen est aujourd’hui la migration de masse. Rien n’est plus urgent, rien n’est plus grave pour la stabilité sociale européenne. Les violences qui accompagnent les désordres migratoires ne sont pas un accident : elles sont la conséquence de choix politiques qui ont ouvert les digues et permis des flux que les peuples n’ont jamais approuvés et qu’ils n’ont jamais votés. Les dirigeants européens savent parfaitement que cette stratégie conduit à la fragilisation profonde de leur propre cohésion nationale, mais ils préfèrent persévérer, tout en interdisant le débat réel.
Une démocratie authentique ne se démontre pas par de grands discours, mais par la capacité à affronter le réel, à assumer les coûts de ses choix, et à faire confiance à son citoyen. Si l’Europe veut être respectée, elle doit cesser de craindre le suffrage, cesser de censurer, et cesser de s’enfermer dans des interdictions idéologiques pour esquiver ce qui lui fait peur : le peuple lui-même. »

8 novembre 2025

Gastel Etzwane

-8/11/2025- La Hongrie obtient de Donald Trump une exemption aux sanctions américaines visant les achats d’énergie russe. Sur le plan économique, c’est un avantage majeur : Budapest peut continuer d’importer pétrole et gaz russes à coût stable, sans devoir basculer vers du LNG plus cher et plus volatil. Pour l’économie hongroise, fortement dépendante de ces flux, cela représente une protection directe contre une crise énergétique interne.
Sur le plan politique, c’est également une victoire très importante pour Viktor Orbán. Il démontre à son opinion publique qu’il est capable de préserver les intérêts nationaux en dehors du cadre bruxellois, et même en le contournant. Il prouve surtout qu’il peut obtenir un arrangement bilatéral avec les États-Unis contre la ligne européenne officiellement affichée. C’est dans ce contexte que Trump a également salué publiquement la position très dure d’Orbán sur l’immigration, appelant même les dirigeants européens à “respecter davantage” le Premier ministre hongrois, rappelant qu’il “a eu raison sur l’immigration”, assis à ses côtés à la Maison-Blanche. Ce soutien verbal, explicite, vient renforcer l’impact politique de l’accord et donner à Orbán une validation symbolique extrêmement forte sur un axe central de sa politique intérieure.
Cet épisode montre d’ailleurs de manière très claire que Donald Trump fait exactement ce qu’il veut vis-à-vis de l’Union européenne, sans égards pour la “position commune” ni pour les dogmes de la Commission. Et il choisit de façon assumée de soutenir Orbán et ses intérêts plutôt que la doctrine communautaire.
Ce type de résultat concret et frontal, ce n’est évidemment pas en France que cela risque d’arriver.


6 novembre 2025

Gastel Etzwane

- 6/11/2025 - Ce qui frappe ici, c’est cette capacité très belge à pousser l’absurde jusqu’à la perfection administrative.
Interdire les drones non autorisés… c’est interdire ce qui est déjà interdit.
C’est l’interdiction de l’interdiction.
Une sorte d’interdit exponentiel.
On ne modifie rien au réel, mais on le réaffirme avec une emphase majestueuse, comme si l’empilement réglementaire suffisait à produire de l’efficacité.
Il y a dans cette démarche quelque chose de presque poétique dans l’absurdité : on pense résoudre un problème en proclamant qu’il est encore plus interdit qu’avant.
Mais interdire au carré ne rend pas la chose moins pratiquée ; cela ne transforme pas un pilote de drone clandestin en citoyen obéissant par miracle linguistique.
La Belgique, parfois, nous devance.
Là où la France excelle souvent dans le règlement stérile, nos voisins savent transcender la vacuité en la portant au rang d’innovation politique.
C’est un beau cas d’école : le symbole l’emporte sur l’effet.
Et l’absurdité devient produit politique revendiqué.
Jean-Luc Crucke est membre du gouvernement fédéral belge, et cette annonce concernant l’interdiction des drones non autorisés sur zones sensibles a été rendue publique début novembre 2025.

5 novembre 2025

Gastel Etzwane

- 4/11/2025 - L’une des plus anciennes entreprises de France, les Aciéries de Bonpertuis en Isère, fondées au XVe siècle, vient d’être liquidée car elle ne pouvait plus faire face à l’explosion du coût de l’énergie. Ce n’est pas une faillite symbolique ou anecdotique : c’est le symptôme d’un mécanisme désormais systémique et national.
Depuis quinze ans, la France a perdu son avantage compétitif historique : l’électricité française nucléaire, qui était l’une des moins chères d’Europe, a été alignée artificiellement sur les prix européens par les règles de l’Union européenne, imposées notamment sous pression allemande. Ce mécanisme dit de marché « intégré » a amputé brutalement la souveraineté énergétique française et a créé une situation paradoxale : la France, qui disposait en propre d’un parc nucléaire abondant, stable et performant, paie désormais son électricité comme si elle était dépendante du gaz.
Puis est venu le second choc, brutal : les sanctions contre la Russie ont fait flamber les prix mondiaux du gaz, du pétrole et de l’énergie en général ; et ce choc s’est retourné contre les économies européennes beaucoup plus violemment que prévu. Pour des industries très énergivores comme l’acier, ce double effet cumulatif a été fatal.
Ce qui arrive à cette entreprise séculaire n’est pas un accident isolé : c’est la conséquence directe d’un choix politique européen qui a détruit un avantage stratégique français, puis d’un choix géopolitique qui a aggravé le coût réel de l’énergie. Ce qui frappe une aciérie de 600 ans aujourd’hui frappera mécaniquement d’autres secteurs demain.

4 novembre 2025

Gastel Etzwane

- 4/11/2025 - Voici une nouvelle démonstration, éclatante et implacable, de la nature réelle de l’Union européenne : elle ne protège pas les nations, elle les expose, elle les fragilise, elle les appauvrit, et elle sanctionne même ceux qui osent tenter de défendre leurs intérêts vitaux. Rien n’est plus clair que ce qui vient de se produire avec la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie : trois États européens qui prennent une décision politique élémentaire, rationnelle, légitime, protéger leurs agriculteurs, et Bruxelles réagit non pas en dialoguant, non pas en comprenant, mais en menaçant de sanctions.
Ces trois pays s’opposent à l’invasion de produits agricoles ukrainiens à bas prix, lesquels déstabilisent leurs marchés intérieurs déjà sous tension, ruinent les producteurs locaux, et détruisent la souveraineté alimentaire, qui est le fondement même d’une puissance réelle. C’est exactement ce que doit faire un État digne de ce nom : protéger son agriculture avant tout, protéger ceux qui nourrissent le peuple, protéger ses producteurs avant d’enrichir des acteurs extérieurs.
Et que fait l’Union européenne ? Elle exige l’ouverture totale, elle impose le risque, et elle veut punir ceux qui résistent. Cette logique est parfaitement cohérente avec sa trajectoire historique récente : l’Union européenne n’a jamais été construite pour renforcer les nations, mais pour les dissoudre dans un marché unique où la norme, la libre circulation et le dogme idéologique priment sur la réalité nationale et sur la souveraineté économique.
Ces trois pays, eux, prouvent qu’il existe encore en Europe des gouvernants capables d’agir en hommes d’État, capables de dire non, capables de défendre leur peuple. Ils n’ont pas accepté la soumission automatique. Ils n’ont pas accepté de sacrifier leurs agriculteurs.
Et si la France était encore souveraine, si elle était encore dirigée par des responsables politiques conscients du réel et non par des exécutants d’appareils supranationaux, elle ferait exactement la même chose. Car un pays qui ne protège pas son agriculture commence par perdre sa souveraineté alimentaire, puis sa souveraineté économique, puis sa souveraineté politique. Et il finit par disparaître.


Gastel Etzwane
4/11/2025

The Economist – édition du 1er au 7 novembre 2025.
Il faut commencer par rappeler une scène parfaitement documentée : deux néo-conservateurs américains, John McCain (désormais décédé) et Lindsey Graham, s’étaient rendus en Ukraine avant même le déclenchement du conflit, pour y encourager les responsables militaires ukrainiens à “tenir bon” et à entrer dans l’affrontement avec la Russie. Cette image est un symbole : l’initiative, le tempo, l’allumage, tout cela ne venait pas d’Europe. Cela venait de Washington.
Et aujourd’hui, The Economist titre froidement : « Europe’s Opportunity ». Avec un casque recouvert de billets. C’est au moins honnête : l’occasion de faire de l’argent sur une guerre qui tuera des jeunes, des deux côtés. Voilà le véritable cœur du projet : transformer l’Europe en comptable, en investisseur spéculatif, en participant financier d’un conflit qui ne profitera, au bout du compte, qu’aux États-Unis.
On peut trouver cette iconographie répugnante. Mais elle a le mérite de dire la vérité nue : on reconnaît que la guerre est un business. L’économie avant la paix. Le profit avant la vie. Ce cynisme assumé est infiniment plus inquiétant que le discours officiel. C’est le réel.
Et en France et dans d’autres pays européens, on veut nous faire croire que le conflit est inévitable. Le plus grand mensonge du moment.

31 octobre 2025

Gastel Etzwane

-30/10/2025- Le refus du Japon de se plier à la demande américaine d’interdire les importations d’énergie russe illustre un tournant discret mais décisif des rapports de force internationaux. Tokyo, allié historique de Washington, a opposé une justification rationnelle : le gaz russe de Sakhaline représente environ 9 % de ses approvisionnements en GNL, et le couper brutalement reviendrait à fragiliser sa sécurité énergétique. Mais au-delà de cet argument économique, ce refus traduit une forme d’émancipation diplomatique : le Japon ne veut plus sacrifier ses intérêts nationaux sur l’autel de la stratégie américaine en Ukraine, surtout lorsque cette guerre n’engage pas directement sa sécurité.
Derrière la prudence japonaise se dessine une réalité plus large : la majorité des pays non occidentaux, et même certains alliés des États-Unis, ne veulent plus obéir à des injonctions qu’ils jugent étrangères à leurs priorités. L’Inde, la Turquie, la plupart des pays du Golfe et de nombreux États d’Asie ou d’Afrique continuent d’acheter pétrole et gaz russes, invoquant à la fois le pragmatisme économique et la souveraineté politique. Pour eux, la guerre en Ukraine reste une affaire régionale, et les sanctions américaines apparaissent moins comme une défense du droit international que comme un outil de domination commerciale, destiné à promouvoir le gaz américain et à maintenir le dollar comme instrument de contrainte mondiale.
Ainsi, ce qui se joue à travers l’énergie dépasse la question des flux et des prix : c’est la légitimité même de l’ordre américain qui vacille. Les États-Unis découvrent que leur pouvoir de coercition a des limites, que les nations désormais reliées par les BRICS ou d’autres partenariats n’entendent plus se soumettre à une discipline unipolaire. Quant à l’Europe, elle n’entre presque plus dans cette équation : spectatrice d’un monde qui se recompose sans elle, marginalisée par sa dépendance énergétique et son alignement politique, elle semble avoir perdu toute capacité de décision.

Gastel Etzwane

-30/10/2025- L’article de la Berliner Zeitung consacré à l’affaire dite du Pfizergate met en lumière un symptôme profond du fonctionnement de l’Union européenne : l’impunité croissante de ses plus hauts responsables, combinée à des mécanismes de dissuasion quasi silencieux envers ceux qui tentent de demander des comptes.
Frédéric Baldan, lobbyiste belge accrédité à Bruxelles, a déposé en 2023 une plainte pénale contre Ursula von der Leyen, l’accusant d’abus de fonction, de destruction de documents publics et de corruption dans le cadre de la négociation directe, par SMS, du contrat colossal passé entre la Commission européenne et Pfizer pendant la crise du Covid-19. Peu après ce dépôt de plainte, ses comptes bancaires personnels et professionnels ont été fermés sans explication, y compris celui de son jeune enfant. L’article s’interroge sur la coïncidence troublante entre son action judiciaire et ces mesures bancaires, qui ressemblent à une forme de sanction déguisée, voire à une intimidation administrative destinée à décourager toute velléité d’enquête indépendante.
Le silence des institutions européennes, le mutisme des banques concernées et l’absence de réaction politique traduisent un climat d’omerta : lorsqu’un citoyen ou un professionnel ose mettre en cause un haut responsable, le système répond non par la transparence mais par la marginalisation. Le Pfizergate, dans sa dimension symbolique, ne concerne donc plus seulement un contrat opaque ou des SMS manquants : il illustre la déconnexion totale entre pouvoir européen et responsabilité démocratique, où les plus hauts dirigeants semblent protégés par une couche d’immunité politique, médiatique et financière. En filigrane, l’affaire Baldan apparaît comme un avertissement adressé à tous ceux qui oseraient contester l’autorité de cette élite administrative : l’Europe institutionnelle dévoile son véritable visage, celui d’un pouvoir autoritaire.


Gastel Etzwane

L’accord franco-algérien de 1968 : un héritage d’une autre ère, devenu instrument d’asymétrie

-31/10/2025- Lorsque la France et l’Algérie signent, le 27 décembre 1968, l’accord relatif à la circulation, à l’emploi et au séjour des ressortissants algériens, le contexte est tout autre.
Six ans après l’indépendance, les deux pays cherchent à apaiser une relation encore brûlante. L’Algérie, alors jeune État, a besoin de devises et de stabilité ; la France, en pleine expansion industrielle, manque cruellement de main-d’œuvre.
L’accord vient sceller un compromis : les Algériens pourront venir travailler et vivre en France selon des conditions assouplies ; en échange, l’Algérie maintiendra des liens économiques et humains privilégiés avec son ancien partenaire colonial.
Ce texte, signé à une époque de croissance et de foi dans le progrès, entérine un régime d’exception : les ressortissants algériens obtiennent un statut dérogatoire au droit commun des étrangers, plus favorable que celui accordé à toute autre nationalité hors Union européenne.
Le « certificat de résidence » algérien, la facilité du regroupement familial, ou la quasi-automatisation de certains titres de séjour, s’inscrivaient dans une logique d’ouverture.
Mais cette logique date d’un temps où la France produisait encore, où les usines embauchaient et où l’État pouvait se permettre la générosité diplomatique.

De la coopération au déséquilibre

Un demi-siècle plus tard, le contexte s’est inversé.
La France s’est désindustrialisée, son chômage structurel s’est enraciné, ses finances publiques s’épuisent.
Dans ce paysage social et économique dégradé, le maintien d’un privilège migratoire hérité de 1968 apparaît à contre-courant de toute rationalité politique et économique.
Mais au-delà de l’économie, c’est le déséquilibre diplomatique qui frappe.
L’Algérie, loin de considérer cet accord comme un pilier d’amitié, s’en sert souvent comme levier politique.
Les autorités algériennes refusent régulièrement de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour de leurs ressortissants en situation irrégulière, tandis que la France continue d’appliquer scrupuleusement les avantages prévus pour les Algériens présents sur son sol.
Ce manque de réciprocité confère à l’accord un caractère asymétrique : ce qui fut conçu comme un pont entre deux nations s’est mué en rapport de dépendance unilatérale.

Un pouvoir algérien distant et offensif

À cela s’ajoute un facteur plus politique : la posture de plus en plus hostile et méprisante du pouvoir algérien à l’égard de la France.
Le régime algérien, qui instrumentalise régulièrement la mémoire coloniale à des fins intérieures, s’est affirmé comme un acteur défiant, multipliant les provocations symboliques et les gestes de défi diplomatique.
Il tire avantage d’une faiblesse chronique du pouvoir français, souvent tétanisé dès qu’il s’agit de l’Algérie, par crainte d’être accusé de néo-colonialisme ou d’ingérence.
Cette vulnérabilité diplomatique donne au pouvoir algérien un ascendant politique : il sait qu’il peut maintenir une posture de fermeté, voire d’arrogance, sans risquer de rétorsion réelle.
L’accord de 1968 devient alors l’un des symboles de cette relation déséquilibrée, où la France, paralysée par sa propre culpabilité historique, conserve un régime de faveur que l’Algérie n’honore plus.

Pourquoi il est temps d’y mettre fin

Aujourd’hui, l’accord de 1968 est à la fois un anachronisme juridique et un aveu d’impuissance.
Il perpétue une hiérarchie artificielle entre les étrangers, entretient une complexité administrative inutile et, surtout, prolonge une dépendance diplomatique dont la France sort affaiblie.
Le dénoncer ne reviendrait pas à humilier l’Algérie, mais à rétablir une forme d’égalité et de clarté.
Dans un contexte où la France doit redresser son économie, restaurer son autorité et affirmer sa souveraineté, il n’y a plus de place pour des privilèges unilatéraux hérités d’un autre siècle.
La relation franco-algérienne mérite d’être repensée sur des bases saines : respect mutuel, réciprocité, et alignement sur le droit commun.
En somme, cet accord n’est plus un signe d’amitié, mais le vestige d’une dépendance mal digérée.
Il fut utile à une époque, il est devenu une gêne.
Et tant que la France n’aura pas le courage d’y mettre fin, elle continuera d’entretenir l’illusion d’un partenariat équilibré avec un pouvoir algérien qui, dans les faits, profite depuis longtemps de sa complaisance et de son inertie.


30 octobre 2025

Gastel Etzwane

-30/10/2025- On feint de s’étonner, mais enfin… comment peut-on encore être surpris ? Depuis huit ans, tout dans la politique d’Emmanuel Macron concourt à la même fin : détruire méthodiquement ce qui faisait la force et l’autonomie de la France.
Notre agriculture, naguère enviée, est à genoux. Nous étions non seulement autosuffisants, mais exportateurs ; nous voilà dépendants pour nourrir notre propre population.
Cet accord Mercosur n’est pas une volte-face, c’est la suite logique d’un programme : sacrifier les producteurs français sur l’autel du libre-échange, livrer nos campagnes à la concurrence déloyale, et continuer de répéter des mots creux sur la « transition écologique ».
Le résultat est simple : des fermes qui ferment, des paysans qui se pendent, et un pouvoir qui signe des accords en souriant.
Non, rien d’étonnant : Macron continue, avec constance, à démanteler la souveraineté alimentaire française. Les agriculteurs peuvent toujours mourir en silence, c’est, semble-t-il, la seule chose qui ne dérange pas Bruxelles.

28 octobre 2025

Gastel Etzwane

-28/10/2025- Lorsqu’un dirigeant à tendance autocratique, c’est-à-dire un chef qui décide seul, sans contre-pouvoir réel, et qui n’a jamais compris ce qu’impliquait la démocratie, tient ce genre de propos, il faut lire entre les lignes.
Derrière les formules convenues, le message est clair : Internet, espace de liberté et d’expression démocratique, représente une menace directe pour ceux qui détiennent le pouvoir.
Dès lors, le scénario se répète : organiser un “grand débat” de façade, comme après la crise des Gilets jaunes, pour donner l’illusion du dialogue ; puis mobiliser les relais médiatiques et les grands propriétaires de presse afin d’imposer l’idée qu’Internet serait devenu un danger public. Objectif final : préparer l’opinion à accepter un encadrement plus strict de la parole en ligne, au nom de la “responsabilité” et de la “sécurité démocratique”.
C’est un classique de la communication politique : la censure s’avance rarement sous son vrai nom, mais toujours sous celui de la vertu.

24 octobre 2025

Gastel Etzwane

-24/10/2025- Selon la dernière enquête de l’institut Gallup, l’opinion publique ukrainienne a profondément évolué depuis le début du conflit. En 2022, une large majorité des Ukrainiens, près des trois quarts, affirmaient vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la victoire. Trois ans plus tard, la tendance s’est inversée : 69 % des personnes interrogées souhaitent désormais que la guerre prenne fin « par la négociation dès que possible ». Ce basculement traduit une lassitude généralisée face à la durée du conflit, aux pertes humaines et à la dégradation économique, mais aussi un réalisme croissant quant aux chances d’obtenir une victoire militaire décisive.
Parallèlement, la confiance envers les alliés occidentaux s’érode nettement. L’approbation de la politique américaine, qui atteignait 66 % en 2022, s’effondre à 16 %. Les Ukrainiens semblent déçus par l’essoufflement du soutien occidental, tout en reconnaissant que les États-Unis et l’Union européenne doivent continuer à jouer un rôle clé dans d’éventuelles négociations de paix, respectivement 70 % et 75 % des sondés le souhaitent. L’optimisme sur une future intégration à l’OTAN et à l’UE diminue également : à peine un tiers croit encore à une adhésion à l’Alliance atlantique dans les dix prochaines années.
Globalement, le sondage révèle une nation épuisée par la guerre, plus désabusée quant à ses perspectives stratégiques, et désormais majoritairement favorable à une issue politique plutôt qu’à la poursuite d’un conflit perçu comme interminable. Cette inflexion de l’opinion publique pourrait peser lourdement sur les choix du pouvoir ukrainien, désormais confronté à une population qui aspire moins à la victoire qu’à la paix.

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22 octobre 2025

Gastel Etzwane

Le chat de Schrödinger… version russe

-15/10/2025- Il y a désormais, dans les salles de rédaction occidentales, un chat invisible mais bien vivant : le chat de Schrödinger. Ou plutôt, son cousin russe.
Un être étrange, à la fois moribond et invincible, croulant sous les sanctions et capable d’engloutir l’Europe entière avant le petit-déjeuner.
Depuis 2022, les médias nous rejouent la même comédie quantique. Un jour, la Russie est à bout de souffle : son armée recolle des chars avec des pièces de machine à laver, ses soldats tombent par millions, son économie gît à terre. Le lendemain, les mêmes experts, le même ton grave, nous expliquent que cette armée fantomatique rôde aux frontières de l’OTAN, infiltre nos réseaux, manipule nos élections, déclenche les punaises de lit à Paris et s’amuse à envoyer des drones sur les aéroports européens.
Hier, elle ne tenait plus debout. Aujourd’hui, elle menace la planète.
Un miracle de physique quantique : la Russie existe et n’existe pas, elle gagne et elle perd, elle s’effondre et elle envahit.
Et lorsqu’on voit surgir un article annonçant que des soldats « en uniforme banalisé » ont été aperçus « près d’un pays de l’OTAN », on comprend que la fiction dépasse la physique.
Personne ne sait qui ils sont, personne n’en a la preuve, mais peu importe : le récit est prêt. Le chat bouge encore, alors il faut le montrer, vivant ou mort, ça n’a plus d’importance.
Le public, lui, oscille entre la peur et la lassitude. On lui explique que Poutine va tomber, que la Russie s’effondre, mais qu’il faut tout de même acheter pour des milliards d’armes américaines et bâtir une armée européenne pour contrer ce pays exsangue.
On appelle cela la cohérence stratégique. Moi, j’y vois surtout une expérience de laboratoire à grande échelle, menée sur le cerveau collectif : tant qu’on maintient la peur, tout le monde obéit.
Le chat de Schrödinger, lui, au moins, n’avait pas demandé à servir d’alibi budgétaire.
En France, cette mécanique a trouvé son utilité : pendant qu’on tremble devant les soldats invisibles à la frontière, on oublie les vrais champs de ruines, les hôpitaux, l’école, la justice, l’économie. Et c’est peut-être cela, au fond, la plus belle réussite de la propagande moderne : faire croire qu’on nous protège du chaos, alors qu’on nous y habitue.

Gastel Etzwane
22/10/2025

« J’ai vécu dans votre futur, et ça n’a pas marché. »
Vladimir Boukovski

Ancien dissident soviétique, enfermé dans les asiles politiques de l’URSS pour avoir défendu la liberté d’expression, Boukovski adressait cette phrase à l’Occident qu’il voyait dériver vers une nouvelle forme de totalitarisme.
Il savait reconnaître les signes avant-coureurs :
1. le conformisme idéologique, imposé par la pression médiatique et sociale ;
2. la surveillance morale, qui transforme l’opinion dominante en tribunal permanent ;
3. la peur de la dissidence, qui pousse les citoyens à se taire pour ne pas être exclus ;
4. la bureaucratie envahissante, qui prétend protéger mais finit par contrôler.
On peut dire aujourd’hui que son avertissement a pris corps.
L’Union européenne, avec en première ligne la France, l’Allemagne et même le Royaume-Uni malgré son retrait, s’est faite le fer de lance de cet autoritarisme doux et de cette négation rampante de la démocratie.
Oui : nous y sommes.