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12 juin 2025

Joachim Le Floch-Imad / Le Figaro
10/6/2025

"« Depuis quatre mois, j’attends des réponses et je ne vois rien venir. Je m’occupe de la sépulture de mon fils et de notre famille. (…) Je patiente. Et je saurai qui s’est moqué de nous », écrivait, il y a deux semaines, la mère d’Élias, 14 ans, tué à coups de machette en plein Paris à la sortie de son entraînement de football. Nonobstant les événements des derniers jours, l’Élysée trouvait bon, en retour, de reprendre à son compte l’expression « faits divers ». Deux mots destinés à faire diversion. Deux mots incapables, pourtant, d’effacer la réalité des maux dont souffre une nation qui s’enorgueillissait jadis d’avoir, à travers la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, érigé la sûreté en « droit naturel et imprescriptible ».
Ce mardi matin, au moment où la mère d’Élias dénonçait courageusement à la télévision l’impuissance consentie du politique en matière sécuritaire, la France était le théâtre d’une énième tragédie. À l’entrée d’un collège à Nogent, en Haute-Marne, un élève de troisième poignardait à mort Mélanie, une assistante d’éducation et mère de famille de 31 ans. Une coïncidence qui raconte, une fois de plus, l’hyperviolence de certains mineurs et la noirceur profonde de « la crise de l’école », selon l’euphémisme consacré. Toutes les statistiques officielles montrent ainsi que les digues qui protégeaient l’école de la République de la barbarie ont cédé les unes après les autres, au détriment des plus vulnérables.
Une note de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) du ministère, publiée en mai, alertait sur la hausse de 114 % en trois ans du nombre d’incidents graves à l’école publique (+ 56 % dans le second degré). Un rapport sénatorial dénombre quant à lui 100.000 professeurs menacés ou agressés chaque année. Et l’on sait, grâce aux données publiées dans le cadre de l’enquête Pisa, que la part des élèves français qui disent avoir vu un couteau ou une arme à feu en circulation dans leur établissement représente le double de celle des États-Unis et le triple de celle du Mexique. Des chiffres alarmants, étroitement liés à la crise des vocations dans l’Éducation nationale (- 30 % d’inscriptions au Capes en 20 ans) et à l’explosion du taux de démission des professeurs (+ 567 % en dix ans).
Cette violence, face à laquelle les personnels éducatifs sont en première ligne, plonge bien sûr en partie ses racines dans les discours ministériels et les politiques publiques des dernières décennies. Dans la lignée des théories de « l’Éducation nouvelle », l’école s’est transformée en contre-société libertaire, l’élève a été mis « au centre » et la parole du maître a été reléguée au niveau de celle de l’influenceur. Comme si l’éducation n’avait pas pour buts premiers, via la transmission des savoirs, de civiliser la jeunesse, de lui apprendre la maîtrise de soi, de combattre l’abêtissement qui, en déstructurant l’esprit, fait le lit de la haine, du clanisme et de la jubilation à détruire, dont l’actualité nous apporte jour après jour des illustrations nouvelles. Aussi macabre que soit le symbole, on ne peut s’empêcher de relever que l’assistante d’éducation assassinée ce mardi l’a été devant un collège portant le nom de Françoise Dolto, figure de la religion des droits de l’enfant, de la déconstruction de l’autorité et de la méfiance à l’endroit des limites.
Répondre à la décivilisation à l’œuvre, un impératif qui n’est ni de gauche, ni du centre, ni de droite, implique néanmoins d’agir au-delà des seules politiques éducatives, l’école n’étant plus un sanctuaire mais un réceptacle, une caisse de résonance de la violence, des passions tristes et des forces centrifuges de la société. Les chiffres rappelés ci-dessus sont en effet indissociables des données plus larges du ministère de l’Intérieur : 1000 agressions par jour ; une multiplication par cinq des coups et blessures volontaires depuis 1996 ; des homicides et tentatives d’homicide au plus haut (+ 78 % en sept ans).
C’est à la lumière de ces problèmes vertigineux qu’il faut comprendre les maux auxquels notre école est en proie. Bien que l’institution soit un rempart face à la sauvagerie, elle ne peut à elle seule répondre à la déshumanisation du corps social : dégradation de la santé mentale des plus jeunes, inégalités socio-économiques, repli sur les cultures d’origine liés aux bouleversements démographiques, nihilisme, entrisme islamiste. Cela vaut d’autant plus aujourd’hui, alors que notre système éducatif voit se succéder à un rythme éclair des ministres dont le goût de la communication, les propositions de façade et l’appétence gestionnaire ne parviennent pas à dissimuler l’impuissance face aux vrais défis.
Si des mesures s’imposent pour protéger les personnels et rétablir l’ordre dans les établissements les plus difficiles, la lame de fond à combattre est d’une intensité telle qu’elle rend indispensable, au-delà des effets d’annonce et autres palliatifs, une politique globale définie et mise en œuvre conjointement par l’Élysée, Matignon, les principaux ministres et la technostructure. Le fait que l’assassinat de Mélanie ait eu lieu à l’occasion d’une fouille inopinée de sacs témoigne d’ailleurs bien de l’insuffisance des seules politiques sécuritaires de circonstance. La vidéosurveillance, les portiques de sécurité et autres règlements sur les armes blanches peuvent bien sûr faire l’objet de débats. Attention néanmoins à ne pas concevoir ces derniers comme un cautère sur une jambe de bois, comme des moyens bien commodes de tenter de traiter les conséquences tout en s’aveuglant sur leurs causes : la faillite de l’autorité de l’État, la faiblesse de la réponse pénale, le sentiment de toute-puissance qu’engendre l’impunité systémique, le manque de centres éducatifs fermés, l’immigration hors de contrôle, la démission des parents, la culture de l’immédiateté et du narcissisme, la fracturation de la France.
L’heure n’est pas à sécuriser l’enfer, mais à reconstruire une société malade puisque privée de pilote, de cap et d’espérance. L’histoire montre que la France sait rebâtir sur les ruines et se sortir des situations les plus critiques. Encore faut-il que ceux qui ont la charge de son destin aient le courage de servir réellement l’intérêt général, d’engager des décisions de rupture, de mettre en œuvre le nécessaire virage à 180 degrés. En prenons-nous le chemin ? À entendre la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, expliquer, au lendemain du rapport sur le frérisme, de la mort d’Élias et des violences en marge du match du PSG, qu’« on ne doit ni légiférer à chaud, ni dans l’émotion », il semblerait que le doute soit permis. Comme si le jour sans fin qu’ont le sentiment de vivre des dizaines de millions de Français devait, inexorablement, se prolonger."

11 juin 2025

Des couteaux partout ? Aucune solution !

H16

-11/6/2025- Hier, le meurtre insensé d’une mère de famille de 31 ans, surveillante de collège par un des élèves de l’établissement déclenche, sans surprise, une véritable tempête de branquignolage chez les politiciens actuellement en exercice.

Alors que la sidération s’empare du corps enseignant, le Premier ministre n’hésite pas à prendre la parole et montrer la plus grande fermeté : pour lui, pas de doute, cet événement dramatique est l’occasion indispensable d’enchaîner les clowneries.


Il n’y a pas d’autres mots : alors que l’émotion est à son comble, Bayrou n’a rien trouvé de plus pertinent à proposer que le déploiement (au moins à titre de test) de portiques détecteurs de métaux à l’entrée des établissements et, jugeant la mesure pas suffisamment grotesque, aura ajouté dans la foulée l’interdiction de la vente des armes blanches (tous les couteaux, en somme) aux mineurs.

À 6000 euros par portique, sur les 60.000 établissements français (et en ne comptant qu’un portique par lieu), la facture de ces âneries s’établit déjà autour de 360 millions d’euros qu’il faudrait sans l’ombre d’un doute doubler compte-tenu du marché public qu’il faudrait passer. Pour rien, tant ces dispositifs ont amplement prouvé ne rien changer à la situation.

Quant à l’interdiction de vente des couteaux, même les politiciens les moins malins comprennent que ceci n’a qu’une portée symbolique, sans rapport avec la réalité (où les couteaux et armes par destinations sont foison) et sans effet : les sociétés occidentales actuelles qui ont tenté ce genre de cascade juridique ridicule ont largement démontré l’inefficacité cuisante de la mesure.

Pas de doute, il faut être régulièrement plongé dans un bain débilogène très agressif pour arriver à sortir ce genre d’inepties alors qu’on est Premier ministre. D’ailleurs, le contraste avec d’autres propositions – toutes aussi inutiles et décalées, mais décidément moins débiles – est d’autant plus fort : sans la moindre surprise, certains représentants de fédérations de parents d’élèves réclament… plus de moyens, les portiques ne semblant pas gagner leur suffrages.

Enfin, avec un soupçon de finesse en plus, l’occasion dramatique est prestement récupérée par le psychopathe en location à l’Élysée : pour Macron, il faut absolument en profiter pour interdire les réseaux sociaux aux mineurs. Eh oui : un élève de troisième poignarde une surveillante pendant une fouille de sacs par les gendarmes, il faut donc scanner sa carte d’identité pour se connecter aux réseaux.

Logique implacable.

Bien évidemment, ceci n’est rien d’autre que l’extension inexorable du contrôle de l’expression publique, l’effondrement démocratique du pays n’étant plus à démontrer. L’emballage ici consiste non pas à « éviter les trafics » (drogues ou armes) mais à « protéger les enfants ». L’éventualité de devoir présenter une carte d’identité ou un moyen d’identification fort pour se connecter à Facebook ou X était déjà en discussion la semaine dernière, le cynisme décomplexé du chef de l’État fait le reste.


En somme, alors que la presse de cour n’a jamais été aussi subventionnée, on veut à présent imposer l’identification pour accéder à internet et aux plateformes sociales, installer des portes dérobées dans des applications de messagerie pour scruter tous les messages chiffrés, déployer une surveillance généralisée par caméra avec reconnaissance faciale, multiplier l’usage de drones de surveillance, et établir des listes (les gauchistes et les fascistes adoOorent les listes !) de personnalités à censurer sur les réseaux (comme le démontre d’ailleurs les récentes auditions ridicules de tiktokeurs en Commission parlementaire, comme s’il n’y avait pas d’autres matières plus pressantes pour l’État actuellement).

Chaque coup de couteau médiatique n’est plus seulement porté sur des victimes aléatoires, mais aussi sur le contrat social français et l’idée démocratique qui n’est plus qu’un lambeau déchiré de ces coups de boutoirs législatifs.

Et au-delà de ces propositions complètement hors-sol qui démontrent la duplicité consternante de notre caste politique, on devra noter qu’une fois encore, la question des parents n’est jamais posée : ce mineur paraît être apparu spontanément pour faire ses exactions ; les parents semblent être hors du tableau, hors d’atteinte et de responsabilité. Personne n’en parle.

Pourtant, l’éducation de base que tout parent doit à ses enfants inclut notamment une réflexion sur la violence, et une nécessité de contrôler ses pulsions. Sur ce point, ces parents ont failli, gravement. On sait peu de choses sur l’élève meurtrier et on peut tout imaginer, mais l’imaginer comme une racaille déjà bien connue de l’établissement, sinon des services de police, n’est plus une hypothèse si hardie. L’enquête et les inévitables fuites de l’instruction permettront de brosser un portrait plus détaillé de l’individu et, peut-être, de sa famille.

Néanmoins, ce cas n’empêche aucunement une réflexion sur le reste de la société tant les coups de couteau plus ou moins mortels sont devenus, en l’espace de quelques années, une composante majeure de l’actualité hebdomadaire du pays : l’ensauvagement de la société est constaté partout et il suffit de se rappeler de quelques graphiques de Marc Vanguard pour bien comprendre ce qui se trame dans le pays. Ceux qui ont des yeux et deux sous de jugeote savent qu’une frange de la population devient complètement ingérable.



Pourquoi ? Parce que la réponse politique a été très en-deça de ce qu’il aurait fallu, et ce depuis plusieurs décennies. Ne rencontrant aucune résistance en face d’elle, cette population ingérable continue d’étendre ses prérogatives, par la violence.

Il s’agit ici d’un problème de laxisme institutionnel (déjà évoqué ici) qui a été sciemment choisi à la fois par déni de réalités qui dépassent les conceptions du monde par la caste jacassante actuelle, et à la fois par commodité et nécessité pour ne pas déclencher une véritable insurrection générale (toute fermeté devant se traduire à un moment ou un autre par des blessés et des morts du côté des ingérables lors de leur reprise en main).

Le pouvoir est d’autant plus faible maintenant qu’il l’a été dans le passé et a laissé la situation dégénérer, la déconnexion des élites du reste du peuple permettant cette dégénérescence à moindre frais pour elles.

L’agitation qu’on observe aujourd’hui est d’ailleurs la même que celle qui avait suivi la décapitation de Samuel Paty : on veut montrer que la République ne va pas se laisser faire, scrogneugneu, mais c’est du théâtre.


Tout ceci reste bien évidemment du flan, pour exactement les mêmes raisons qu’alors : l’Education Nationale a amplement prouvé qu’elle choisira toujours le « pas de vague » plutôt que la moindre action un peu couillue – du reste, avec un premier ministre comme Bayrou mouillé jusqu’au cou dans son propre « pas de vague » à Betharram, on se doute déjà que ce ne sont pas les bons acteurs pour jouer la moindre pièce « du muscle en République ».

Du côté des forces de police, elles se lassent rapidement de choper des multirécidivistes (OQTF ou non) qui sont relâchés. L’absence de sanctions effectives et mesurables les rend de plus en plus dangereux et pire, cette absence de sanction sert d’exemple à tous les « wannabe racailles » qui calquent leurs comportements sur ces exemples. Le dernier cas en date rentre probablement assez bien dans ce cadre.

Du côté des journalistes, ils ont fait et referont sans nul doute le travail d’agitation médiatique pendant la période qui vient, permettant à tout le monde d’entendre les psaumes républicains et les slogans de fermeté fraîchement démoulés par les politiciens – « promis juré plus jamais ça, on va voir ce qu’on va voir ! » – pour ensuite prestement enterrer l’enquête, le jugement et la condamnation (probablement ridicule) du coupable – le nombre de coups de couteau mortels en France par jour rendant maintenant ce camouflage de plus en plus facile, d’autant que procès et condamnation auront lieu dans un lointain futur, la justice française étant, en plus de laxiste, particulièrement lente et détachée des événements…

Pourtant, les solutions sont largement connues : mettre fin au laxisme et à la culture de l’excuse, fini le « pas de vague », incarcérer ceux qui doivent l’être de façon durable, protéger vraiment les victimes et la société et si cela doit être au détriment des fadaises sur le vivrensemble, qu’il en soit ainsi.

Beaucoup plus risquées politiquement, ces solutions nécessitent certes un peu de moyens (construire des prisons, par exemple) mais dépendent surtout d’un état d’esprit qui n’habite ni la classe politique, ni le judiciaire, ni la classe journalistique.

Il n’y aura donc aucune solution effectivement appliquée. Le théâtre va continuer.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/06/11/81179-des-couteaux-partout-aucune-solution

18 mai 2025

Natalia Routkevitch


Devenir, en relativement peu de temps, la risée du monde entier est, à sa manière, une véritable performance.
Dilapider non seulement les actifs nationaux en contribuant activement à la vente du pays à la découpe, mais aussi le capital symbolique – qui n’était pas négligeable – restera dans l’histoire comme le parachèvement d’une dégringolade spectaculaire.
On plaisantait encore en 2017, ou pendant la période des Gilets jaunes, sur l’état d’apesanteur du Mozart de la finance, celui qui traverse la rue pour se payer un costard, tout en dissertant doctement sur « les gens qui ne sont rien ».
Mais l’affaire semble aujourd’hui bien plus grave.
Dans "La Pensée perverse au pouvoir", un véritable réquisitoire à l’encontre du chef de l’État – qui, hélas, éclaire bien des choses que nous observons, incrédules et atterrés –, le sociologue Marc Joly écrivait :
« Incarnation de l’administration néolibérale et symptomatique de la crise de la démocratie, Macron démontre, jour après jour, “son incompétence fondamentale en matière d’évaluation de lui-même et d’appréciation des situations”.
Il est incapable de prendre la mesure de la contradiction entre sa soif individuelle de pouvoir souverain et la faible disposition sociale à accepter une autorité qui ne fasse pas la preuve de sa contribution au service de l’intérêt commun. Incapable de considérer un autre point de vue que le sien, “inaccessible à la moindre remise en question autre que posturale”. »

Le narcissisme – trait toléré, voire attendu chez un homme politique – devient une pathologie dangereuse lorsqu’on évacue complètement le devoir de représentation, lorsqu’on se dissocie du peuple que l’on prétend incarner, au profit d’un pur exercice de « personal branding ».
Quant à la fameuse « ambivalence stratégique », elle n’est en réalité qu’un mode de fonctionnement visant à « embrouiller pour nuire ». Le logiciel de Macron consiste à semer la confusion tout en affirmant vouloir clarifier la situation. Dire tout et son contraire : une matrice du pervers.
« Il a été un voleur de clarté », écrit Joly. « Avec lui, on est sur un registre qui n’est pas l’ambiguïté, mais la paradoxalité. Faute de pouvoir élaborer le conflit, il l’expulse. Il enferme donc autrui – en fait, il prend en otage tout un pays – dans des dilemmes insolubles. C’est cela la paradoxalité : la production de pièges de la pensée, le nouage de propositions parfaitement inconciliables, ce qui rend fou. Si on ne comprend pas ce mécanisme, on ne comprend pas le malaise que produit massivement Macron, le rejet j’allais dire physique, viscéral, qu’il inspire. »
L’incapacité à saisir le réel, à s’auto-évaluer, à se voir à travers le regard des autres, ainsi qu'à rester en cohérence avec l’imaginaire national porte en elle des conséquences extrêmement graves.
Enfin, il est vertigineux de constater la dégringolade de ce cher vieux pays. C’est douloureux pour tous ceux qui l’aiment, malgré ce qu’il devient progressivement, et qui portent dans leur cœur les images d’autres époques, bien plus glorieuses.
Mais tout cela… n’était-ce pas prévisible depuis bien longtemps ?

« Les races pétrifiées dans le dogme ou démoralisées par le lucre sont impropres à la conduite de la civilisation. La génuflexion devant l’idole ou devant l’écu atrophie le muscle qui marche et la volonté qui va. L’absorption hiératique ou marchande amoindrit le rayonnement d’un peuple, abaisse son horizon, en abaissant son niveau, et lui retire cette intelligence à la fois humaine et divine du but universel, qui fait les nations missionnaires. Babylone n’a pas d’idéal ; Carthage n’a pas d’idéal. Athènes et Rome ont et gardent, même à travers toute l’épaisseur nocturne des siècles, des auréoles de civilisation.
La matière existe, la minute existe, les intérêts existent, le ventre existe ; mais il ne faut pas que le ventre soit la seule sagesse. La vie momentanée a son droit, nous l’admettons, mais la vie permanente a le sien. Hélas ! être monté, cela n’empêche pas de tomber. On voit ceci dans l’histoire plus souvent qu’on ne voudrait. Une nation est illustre ; elle goûte à l’idéal, puis elle mord dans la fange, et elle trouve cela bon ; et si on lui demande d’où vient qu’elle abandonne Socrate pour Falstaff, elle répond : "C’est que j’aime les hommes d’État" ».
Victor Hugo, Les Misérables. T. V

12 mai 2025

Un dernier quintile de plus en plus dangereux

H16

-12/5/2025- C’est bien connu : sécuriser les champs Élysées, c’est vraiment compliqué. Une foule qui s’y rendrait de façon totalement inopinée deviendrait vite absolument ingérable, à moins de porter un gilet jaune auquel cas, la sécurisation des lieux ne serait finalement qu’une pure question de logistique et de nombre de balles disponibles dans les flashballs.

Or, le 7 mai dernier, un match de foot totalement improvisé a permis au Paris Saint-Germain de se qualifier – assez inopinément – pour la finale de la Ligue des Champions. Cette grande surprise a, semble-t-il, quelque peu pris les forces de l’ordre parisiennes au dépourvu. Diantre, des gens qui font du foot et qui gagnent, qui fêtent, voilà qui rend le travail plus complexe ! Fichtre, voilà que des groupes de frétillants amateurs de foot se sont déversés dans les rues du 8e arrondissement de la capitale pour y fêter dignement la victoire !


Ici, par « dignement », on veut bien entendu signifier que des hordes de racailles sans rapport avec l’événement ont utilisé ce prétexte pour venir casser, piller, brûler et détruire dans la bonne ambiance générale qui sied à ce genre de razzias une partie de la capitale française, sous les yeux médusés de pas mal de Français, de touristes et des autorités qui semblent encore une fois étonnamment absentes.

Le bilan continue d’être dressé, pas trop près des micros et des caméras : ainsi, pressé par une foule de plus en plus agressive, un chauffeur VTC a tenté de s’extraire de ce qui s’apparente, sur les vidéos assez largement disponibles de l’incident, à un véritable déferlement de violence sur son véhicule. Cette extraction s’est terminée avec plusieurs blessés. De son côté, le chauffeur estime devoir porter plainte – le fait que sa voiture ait été minutieusement détruite et qu’il soit encore en vie tenant d’un miracle.

Ainsi, on a pu noter quelques intéressants exercices balistiques de ces groupes festifs dont on se demande vraiment si leur but n’était pas de déclencher des incendies dans les appartements ainsi visés.


Et bien sûr, des magasins ont été pillés – eh oui, apparemment, fêter le foot permet aussi ce genre de petits débordements – et 47 personnes ont même été interpellées qui seront, rassurez-vous, promptement relâchées par une justice jamais en mal d’une excellente excuse, d’un vice de procédure ou d’une application créative de la loi pour éviter de gonfler nos prisons de ces histrions un peu remuants.

Comme on pouvait s’y attendre, la réaction des autorités – ministre de l’intérieur en tête – est bien sûr tout à fait à la hauteur : les uns et les autres s’écrient que c’est scandaleux, qu’on a même eu à faire à des fous furieux, et on va voir ce qu’on va voir, on va en parler facilement quelques jours et on passera bien vite à autre chose.

Pour une fois, Retailleau n’aura pas besoin de déclarer qu’il se rend sur place sans attendre, puisqu’il y est déjà (ou quasiment) : youpi, joli gain de temps et une facture carbone allégée pour le ministre de l’intérieur ! La suite logique est attendue avec impatience : la distribution de flyers, la mise en place d’un numéro vert et d’une cellule de soutien psychologique s’imposent pour ces événements même si, reconnaissons-le, on pouvait s’attendre à ce genre de débordements.


Eh oui : tout indique – mais si, cherchez un peu dans les archives ! – que ce n’est pas la première fois que ceci arrive. D’ailleurs, compte-tenu des (nombreux) précédents, que se passera-t-il si le PSG emporte la finale ?

Probablement la même chose.

Car oui, même si tout est prévisible, aucun moyen n’est réellement mis en face pour commencer à traiter ce qui devient un problème de plus en plus grave.

Normalement, dans une société fonctionnelle, celle que connaissait par exemple la France il y a encore 40 ans, tout est mis en œuvre pour « gérer le dernier quintile », c’est-à-dire les 20% des individus qui, d’une honnêteté douteuse, se trouvent assez régulièrement dans des histoires louches, dans des violences, dans des affaires criminelles ou délictueuses.

Et une société fonctionnelle met en place les codes de loi, les forces de l’ordre pour gérer ce dernier quintile. C’est pour celui-ci que sont établis les contrats, les garanties, l’immense cohorte de paperasserie qui entoure d’un cocon protecteur une masse croissante d’interaction sociale de notre vie de tous les jours. C’est pour se couvrir de ce quintile agité que les banques, les assurances mettent en place leurs procédures, les scores de crédit. C’est pour cette partie de la population qu’une société établit des principes (éducatifs, sociétaux) comme l’ostracisation par exemple afin de garantir une certaine cohérence d’ensemble.

C’est parce que ce quintile malhonnête et parfois dangereux fait régulièrement parler de lui que les contrôles administratifs et policiers existent, que certains aspects architecturaux des villes sont mis en place (lumière la nuit, mobilier urbain spécifique, largeur des avenues, etc), que nos portes ont des verrous, nos voitures des alarmes et nos comptes bancaires des « facteurs à double authentification »…

Le problème est que la société française est de moins en moins fonctionnelle.

D’une part, le dernier quintile est de plus en plus dangereux et les quatre autres quintiles sont de moins en moins bien protégés. D’autre part, il apparaît – comme le démontrent les récents événements de Paris – que non seulement, le dernier quintile est dangereux, mais qu’à celui-ci – qui restait gérable par les méthodes habituelles de police, de justice et de contrôle social – s’est progressivement puis rapidement ajouté un autre quintile qui n’est pas seulement dangereux, mais qui est devenu puissamment ingérables par choix politique, électoral même, par idéologie, par lâcheté, par mièvrerie et qui est même ouvertement et systématiquement hostile aux autres quintiles.

À la fin, on se retrouve avec non plus un quintile problématique, mais deux, avec lesquels les 60% de population restante doivent composer de façon de plus en plus complexe.


Or ceci n’est pas neutre, cela a même un coût exorbitant.

C’est une des raisons de l’endettement croissant du pays : tous ces contrôles, toutes ces précautions coûtent « un pognon de dingue ». C’est aussi la raison de la perte de la société de confiance dont les plus de 40 ans peuvent sans problème se souvenir, cette société qui comprenait qu’elle pouvait avoir en son sein des éléments problématiques, mais qui, sachant les gérer, ne rendait pas la vie inextricable pour tous les autres.

Ce coût sur les individus, cela se traduit par une myriade de contraintes : le temps de trajet supplémentaire pour aller travailler, car on habite un quartier plutôt qu’un autre, c’est dû à ce quintile ingérable. Le fait de choisir (ou d’essayer) cette école, ce collège et ce lycée plutôt qu’un autre pour ses enfants, c’est pour éviter de côtoyer ce quintile ingérable de trop près. Le fait de ne pas aller à certains endroits, à certains moments (par exemple, se balader dans le 8e à Paris le soir d’un match de foot majeur), c’est aussi pour éviter la confrontation avec ce quintile ingérable.

En transformant une partie de la population en quintile ingérable, une partie de la société (la classe jacassante, essentiellement) a décidé d’abandonner la confiance en estimant que la société de défiance et de surveillance lui était peut-être profitable, soit parce qu’elle permet de faire perdurer le mensonge que la République peut tout gérer (ou faire semblant de gérer), soit parce qu’elle autorise un contrôle toujours plus grand sur les quintiles les plus dociles, soit – vraisemblablement – par un mélange de ces deux raisons.

Ce que les débordements consternants de Paris, le 7 mai dernier, ont encore une fois démontré, c’est que cette société de surveillance, basée sur une utopie d’un vivrensemble chimérique, n’aboutit qu’à la pire des contraintes, celle d’imposer aux quintiles qui veulent créer une société le quintile qui la rejette de plus en plus violemment.

Et l’aspect purement idéologique de cette contrainte ne laisse pas présager de l’application d’une solution à court terme.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/05/12/80869-un-dernier-quintile-de-plus-en-plus-dangereux

7 mai 2025

Grâce aux efforts de tous, le chaos s’installe gentiment

H16

-7/5/2025- Au moins la France peut-elle s’enorgueillir d’avoir, outre des paysages magnifiques, une situation sociale très… fluide, qui évolue de plus en plus vite. Ce qui est un événement hallucinant un mois donné devient un fait divers cocasse le mois suivant et passe dans la routine le mois d’après.

Tenez, prenez par exemple cette amusante histoire du déplacement forcé d’une école primaire à cause de trafics de drogue un peu trop frétillants autour d’elle : il y a un mois de cela, début avril, les parents d’élèves votaient courageusement pour que l’établissement de Saint-Ouen déménage loin de sa localisation actuelle, cette dernière étant devenue – fortuitement il semblerait, à lire les médias et les autorités – un point majeur de deal de drogue.

Au début du mois d’avril, certains citoyens – un peu vifs et pas encore affranchis des us et coutumes français – pouvaient s’étonner que les autorités locales choisissent cette solution en lieu et place d’un nettoyage musclé de la racaille environnante. Mais avec l’expérience et le temps qui passe, le mois suivant, ces mêmes citoyens trouveront certainement cette réorganisation scolaire relativement normale.

Il suffit en effet de parcourir la presse locale ou régionale pour découvrir ces petites pépites qui forment la substantifique moelle du Vivrensemble dont nos fines élites nous rebattent les oreilles à longueur de journées.


Et si l’on se souvient récemment des festivités contre les prisons françaises dont tout indique à présent qu’il s’agissait essentiellement d’une opération de marketing musclée de la part des gangs marseillais de trafic de drogue, on découvre que les festivités s’étendent jusqu’à Montpellier où des narcotrafiquants ont mis un contrat sur la tête du maire et président socialiste de la métropole, Michaël Delafosse. Apparemment, le fait que notre homme ait décidé de muscler les contrôles dans les stupéfiantes boutiques de ces braves commerçants joue quelque peu dans ce rebondissement montpellierain : les trafiquants du Sud sont taquins et n’aiment pas trop que les autorités leur soufflent sur la nuque, que voulez-vous.

Du reste, ce qui est vrai à Montpellier et à Saint-Ouen semble tout aussi à Bagnols-sur-Cèze ou des lycéens et leur professeur de sport ont été calmement menacés de mort pendant leur cours de sport par des vendeurs de drogue installés pas trop loin : les enquiquinants élèves faisaient trop de bruit à proximité de leur point de deal. Réfugiés dans les vestiaires, ils ont été obligés d’y attendre les forces de l’ordre afin de pouvoir sortir et rejoindre leur lycée.

Bref, la France de nos villes et de nos campagnes apprend petit à petit à vivre en harmonie avec les gangs de racailles, les trafiquants de drogue, les go-fasts, les mariages aussi ethniques que colorés et musicalement ambiancés, et les animations pyrotechniques de plus en plus inventives, comme dernièrement, à Vigneux-Sur-Seine, où une aire de jeux pour enfants construite pour un montant de 90 000 euros a été inaugurée par un petit incendie multiculturel, fraternel et cohésif.

Cette nouvelle ambiance, dont les prémisses remontent bien évidemment à plusieurs décennies, semble maintenant se répandre et s’affirmer un peu partout en France. Jadis cantonnée aux riants quartiers sensibles et émotifs, l’ambiance gagne du terrain dans nos petites villes, nos campagnes, nos villages mêmes.


On pourrait y voir un miracle de l’intégration (même si le sens de cette intégration n’est probablement pas celui imaginé par les tenants de ce concept à son introduction, dans les années 70 et 80), et on pourrait aussi déceler une réussite directe et indirecte de nos magnifiques médias, publics et privés, dont la présentation des informations, toujours délicieusement tronquée et partiale, aura largement contribué à cet effet.

Ainsi, en prenant assez systématiquement la défense des racailles – notamment par une euphémisation olympique des faits ou des oublis répétés et souvent cruciaux de contextes aggravants – ces médias ont directement permis à ce climat général de se répandre.

De la même façon, on retrouve ce désir de baratiner l’individu chez la plupart des politiciens qui font assaut d’inventivité pour camoufler une réalité de plus en plus corrosive. L’extrême gauche est bien sûr en tête dans la course au camouflage (comme ici par exemple), mais tout le spectre politique est atteint du même mal qui nourrit directement et indirectement le refus de l’autorité, de l’usage raisonné et compétent de la force et malheureusement, la disparition complète de toute droite articulée, cortiquée et vertébrée laisse le champ libre aux atermoiements contre les forces de l’ordre.

Enfin, le tableau ne serait pas complet sans rappeler le travail exemplaire et permanent de la magistrature : même si elle n’est pas entièrement acquise au chaos, la minorité (?) qui s’en délecte suffit amplement à garantir qu’il finira par s’installer partout d’autant plus facilement que le laxisme est maintenant devenu une véritable institution. Les exemples abondent et le dernier en date – dans lequel un patron de salon de coiffure d’Aubervilliers, qui vendait de tout y compris des armes de guerre en toute décontraction et illégalité, et n’a été condamné qu’à de la prison avec sursis – ferait presque rire si l’on oublie que ces armes sont maintenant couramment utilisées un peu partout en France pour ambiancer les soirées et les transactions mafieuses.


Bref, il apparaît de plus en plus clairement que les forces de l’ordre sont complètement dépassées en France, que ça ne semble inquiéter personne en haut lieu, que les médias s’en foutent, que les politiciens en font leur beurre et que les magistrats s’en accommodent. Or, s’il est évident que la police et la gendarmerie sont d’abord des instruments de pouvoir de l’État (ceci expliquant la répression sanglante des Gilets Jaunes par exemple), ce dernier doit, en contrepartie de ce pouvoir, garantir que ces forces seront aussi utilisées pour garantir l’ordre auprès des civils.

Ces derniers acceptent le joug étatique tant que, au moins en moyenne, c’est le cas. Cependant, dès que ce n’est plus le cas, l’ordre disparaît effectivement et les civils doivent alors s’organiser, ce qui commence à arriver de façon de plus en plus fréquente, sans même parler des « opportunités business » qui éclosent (comme ici et, à l’opposé du spectre, comme là) dans ce genre de situation délétère.

Au bilan, grâce aux efforts de tous, experts de plateaux et journalistes, politiciens, magistrats et état d’esprit déconnecté de la bourgeoisie dirigeante, le chaos s’installe gentiment dans le pays. Bien sûr, tant que ce dernier n’atteint pas les beaux quartiers, l’élite croit comprendre et agir comme il le faut, au moins pour ses propres intérêts.

Cependant, inévitablement et comme à chaque fois dans l’Histoire, lorsque le chaos les atteindra, il sera trop tard pour eux comme pour tout le monde.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/05/07/80833-grace-aux-efforts-de-tous-le-chaos-sinstalle-gentiment

28 avril 2025

La France Dacialand

H16

-28/4/2025- Magie des médias trop occupés à commenter la politique américaine et la mort du pape, la récente étude de l’INSEE portant sur la pauvreté en France n’a eu qu’une modeste couverture : pour la presse, cette pauvreté qui touche trois Français sur vingt n’est qu’un simple élément de décor qui ne sort que lors des campagnes électorales.

Pourtant, si cette presse subventionnée et décidément de plus en plus déconnectée du peuple prenait la peine de parcourir les réseaux sociaux, elle découvrirait une tendance claire : non seulement, le nombre de Français pauvre est important, mais il grandit… Et au contraire de l’économie, cette croissance est même de plus en plus vigoureuse.


Les choses avaient cependant bien commencé : la France, au sortir des Trente Glorieuses, affichait une belle croissance, de faibles déficits et un produit intérieur brut par habitant très décent, comparable à celui de la Suisse ou des États-Unis, qui lui permet d’envisager avec optimisme l’avenir et le passage au XXIe siècle. Dans l’euphorie du moment, les choix générationnels d’une politique très accommodante (pour ne pas dire carrément laxiste) avec l’avènement de Mitterrand et de sa clique vont cependant quelque peu modifier la trajectoire hexagonale.

Cinquante années plus tard, le constat est quelque peu troublant : tout s’est déroulé comme prévu, c’est-à-dire de plus en plus mal et c’est ainsi qu’on découvre que pour des raisons financières, un Français sur deux restreint ses achats de produits d’hygiène.


Le constat est même encore plus douloureux lorsqu’on prend la peine de comparer ce PIB avec les pays de l’Est. Ces derniers, choisissant résolument de s’éloigner du socialisme pour remettre le capitalisme, la propriété privée et la liberté d’entreprendre au cœur de leur politique, développent rapidement leur économie. La France, qui rogne chaque mois un peu plus sur ces mêmes principes, enregistre une progression de moins en moins vigoureuse ; concrètement, la République tchèque dispose du même PIB par habitant que la France des années 2000, sans l’avalanche de problèmes hexagonaux…


Le tableau semble clair et (faute de savon ?) ne sent pas bon : les Français s’appauvrissent et le pays, jadis synonyme de luxe et de richesse, se transforme petit à petit en vaste foire où tout se brade, se négocie, où la classe moyenne passe lentement mais inexorablement des Renault et des Peugeot aux Dacia avant de ne même plus pouvoir acheter cette marque pourtant d’abord destinée aux petits budgets.


Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Action, la chaîne de magasins hard-discount la plus agressive actuellement sur le marché, remporte les faveurs d’un nombre croissant de Français, devant Leroy-Merlin ou Decathlon : chaque économie est bonne à prendre, chaque passage en caisse devient une occasion d’optimiser ses dépenses…

Ce n’est pas plus un hasard si la consommation des produits bio continue de marquer franchement le pas (12% de baisse en 4 ans) : ces produits, plus chers que ceux issus de la production traditionnelle, peinent chaque jour un peu plus à trouver leur public à mesure que les fonds viennent à manquer.

Ce n’est pas d’avantage un hasard si le site LeBonCoin remporte un tel succès dans le pays, et talonne voire dépasse parfois les sites marchands comme Amazon : au-delà de l’aspect pratique que représente un site réellement efficace pour la recherche d’emploi (en comparaison de France Trouvaille ou Paul Anchoy), les ventes de matériel d’occasion représentent malgré tout une petite rentrée de liquidités pour certains Français modestes qui trouvent là une façon pratique d’arrondir leurs fins de mois, et pour d’autres qui y voient une bonne façon d’éviter de payer du matériel neuf là où de l’occasion suffit. En France, le luxe n’est plus de disposer du superflu, mais simplement de matériel neuf.

Et cette préoccupation des coûts les plus bas, des économies et des arrangements financièrement optimisés se retrouvent aussi dans la recherche permanente des astuces pour l’immobilier « low-cost », pour les régions où l’on peut se loger à prix plus faible régulièrement vantées dans les articles sur la question, et, bien évidemment, sur cette nouvelle tendance de la colocation : présentée comme « à la mode », ou comme une solution pratique contre la hausse des loyers, voire comme une idée géniale pour lutter contre le réchauffement climatique, la pollution ou les autres lubies écologiques du moment, cette tendance répond avant tout aux contraintes financières de plus en plus fortes qui pèsent sur les Français, notamment en début de carrière. L’enrobage médiatique à coup de tendance, de bonne idée et de syntonisation avec Gaïa, masque mal la réalité, plus crue, de l’appauvrissement évident des classes moyennes et notamment des plus jeunes entrant dans la vie active.


Cette pauvreté croissante est en outre visible comme le nez au milieu du visage via des chiffres officiels comme celui du nombre d’allocataires du RSA. Autour de 400.000 lors de sa création en 1988 par Rocard, ce minimum social dépasse le million de bénéficiaire en 1996 pour être à présent distribué à 1,8 millions d’individus pour un coût frisant les 10 milliards d’euros, financés par les départements qui, au passage, doivent réduire leurs dépenses dans d’autres domaines de services publics, la pauvreté infusant alors directement le reste de la société, par capillarité.

Non, vraiment, les signes sont très nombreux mais la presse se contente de les relever, les uns après les autres, sans jamais joindre les points, pourtant numérotés et faciles à relier pour obtenir un joli dessin clair : il ne faudrait pas qu’on en vienne à la conclusion inévitable mais surtout fort abrasive que la succession de gouvernements socialistes et de branquignoles incompétents au pouvoir n’a pas réussi à réduire la pauvreté.

Au contraire, elle a même augmenté, transformant petit à petit ce qui était encore un pays de cocagne en une nouvelle tête de pont du Tiers-monde.


https://h16free.com/2025/04/28/80681-la-france-dacialand

18 avril 2025

Chassez le socialisme, il revient au galop

Jean Mizrahi

-18/4/2025- Le gouvernement songe sérieusement à instaurer un remboursement différencié des médicaments selon les revenus. Autrement dit : deux citoyens, deux tarifs. Pourquoi pas aussi un ticket de métro à géométrie variable pendant qu'on y est ? Oui, ce système existe dans certains pays. Mais, petit détail : ces pays n'ont pas empilé, comme nous, soixante-dix ans de couches sociales, de niches, de seuils, de dispositifs imbriqués, créant une cathédrale administrative plus complexe que la mécanique quantique. En France, chaque nouvelle idée "solidaire" devient une usine à gaz, dont la fiche de poste principale est de punir les classes moyennes et dévaloriser les efforts de ceux qui travaillent.
Encore une fois, ce sont les plus obstinément étatistes de notre paysage politique qui ressortent leur boîte à idées... ou devrais-je dire leur boîte de Pandore. Une énième mesure bricolée pour ajouter un étage au millefeuille social, sans jamais regarder la facture ni l’efficacité. On surcharge un édifice déjà bancal, puis on pleure quand il s'effondre.
Je défends l’idée (que je développe dans La Force et la Liberté : force-liberte.fr) une aide unique, lisible, équitable, versée automatiquement, sans avoir besoin d'un doctorat en fiscalité pour y accéder. Il est grand temps de purger notre système social de sa complexité délirante, dont le coût de gestion seul est un scandale budgétaire permanent. Un système simple est plus juste. Et un système juste n’a pas besoin de mille décrets pour fonctionner.
Soyons clairs : je ne suis pas socialiste, mais je crois à une redistribution ciblée, décente, intelligente. Une redistribution entre ceux qui travaillent, et pour ceux qui traversent des épreuves réelles : le handicap, la maladie, la vieillesse. Pas pour entretenir l’oisiveté en milieu tempéré.
Cela fait plusieurs décennies qu’on construit une machine sociale qui décourage l’effort et subventionne l’inertie. Et à chaque "réforme", on ne réforme rien, on rajoute un formulaire, une administration, un acronyme, et mille complications. L’effet ? Un système ingérable, injuste, et hors de prix. Et bien sûr, à la clé : encore des bataillons de fonctionnaires recrutés pour gérer la complexité. L'État stratège devient l'État organisateur de piles de dossiers.
Il faut sortir de cette logique absurde. Ce qu’il faut, c’est un droit à un revenu complémentaire, proportionné au nombre de personnes dans un foyer, simple, stable, intelligible. Ce serait non seulement un outil de justice sociale, mais aussi un levier majeur pour refonder une politique familiale digne de ce nom. Parce qu’un autre sujet brûle : l’effondrement de la natalité. Ce n’est plus un enjeu, c’est une alerte rouge qui clignote sur tous les tableaux de bord démographiques. Dans quelques décennies, nous payerons ce désintérêt collectif très cher.
Un homme politique digne de ce nom doit penser à vingt ans, pas à vingt jours, vingt semaines ou même vingt mois. Refuser de traiter sérieusement le défi démographique ou l’état de notre instruction publique (autre naufrage en cours), c’est refuser de regarder plus loin que le bout de son quinquennat.
Soyons lucides : notre modèle légal et social est en train d’exploser. Il coûte trop cher, et il repose exclusivement sur deux piliers qui s’effondrent : ceux qui travaillent… et une dette dont le remboursement devient une équation difficile. Mais chut : il ne faut pas en parler. Distribuer l’argent qu’on n’a pas, c’est tellement plus simple que d’expliquer qu’il va falloir changer.
À force de jouer avec les allumettes budgétaires, nous nous approchons d’une faillite dont tout le monde sent l’odeur, mais que personne n’ose nommer. Et les Français, stoïques et confiants, regardent leurs élus jouer les chefs d’orchestre pendant que le Titanic s’enfonce. Musique douce, discours anesthésiants, et eau glacée à l’horizon.
Il est grand temps de claquer la porte de la salle de bal, de monter sur le pont, et de prendre les commandes. Sinon, nous n’aurons plus ni bateau, ni orchestre, ni avenir.

19 février 2025

Yann Bizien

- 19/2/2025 - [Extraits] La nomination de complaisance de Richard Ferrand au Conseil Constitutionnel est donc validée par les commissions des Lois du Sénat et de l’Assemblée nationale grâce à l’abstention des députés du Rassemblement national.
Un militant politique de la gauche et du centre est nommé président du Conseil constitutionnel grâce aux laquais, aux valets et aux collaborateurs d’Emmanuel Macron dans une République des copains en état de putréfaction avancée.

Le Rassemblement national se « dévoile » aujourd'hui à la face de tous les Français. Obsédée par le souci de plaire au système qui l’a longtemps combattu, ainsi que par la volonté de se libérer de ses contraintes judiciaires, et d’un risque d’inéligibilité, Marine le Pen vient, au contraire, d’hypothéquer gravement ses chances de victoires à la présidentielle de 2027 après trois échecs consécutifs.
La Rassemblement national ne peut plus donner à personne des leçons de courage, de fermeté et de rupture. Il vient de trahir ses militants et ses électeurs. Ce Parti politique est désormais enclavé dans le camp de la dictature technocratique, de l’immobilisme et de la défiance.

Richard Ferrand va donc rejoindre Véronique Malbec au Conseil Constitutionnel, c’est-à-dire celle qui a classé sans suite l’affaire des Mutuelles de Bretagne où il était mis en cause.

Le délitement de la France s’intensifie, s’accélère et s’étend petit à petit dans toute la République avec des conséquences très lourdes pour le destin de la France, pour notre quotidien et pour notre avenir. Et ce délitement s’accompagne de l’écœurement des électeurs, de la submersion migratoire, de l'ensauvagement et du surendettement du pays.
JD Vance avait donc raison à Munich. Notre classe politique ne nous écoute plus, ne nous comprend plus, décide contre notre volonté et contre les intérêts de la nation. Elle ne fait qu'assurer la survie de tout un système qui neutralise toute possibilité de changement.

12 février 2025

Gilles Casanova

- 11/2/2025 - Il avait promis une République exemplaire, il est temps qu’il laisse la place…

7 février 2025

La Taxe Lapin, illustration de l’effondrement du système de soins français

H16

- 7/2/2025 - Chaque année, 27 millions de consultations ne sont pas honorées par les patients qui posent un lapin à leur docteur. C’est scandaleux, c’est intolérable, et c’est pourquoi le gouvernement agit !


Tout le pays l’attendait depuis un moment et enfin, le gouvernement s’est emparé du sujet : la « Taxe Lapin » fait son apparition dans un prochain projet de loi visant à sanctionner financièrement les patients indélicats qui ne se pointent pas à leur rendez-vous médical.

Et déjà, des débats enfiévrés saisissent l’Assemblée puis les rédactions des médias de grand chemin : vite, vite, pour ou contre, le Français, le politicien, l’expert de plateau et le journaliste doivent prendre position et expliquer pourquoi cette (nouvelle) taxe permettra de résoudre (ou non) le douloureux problème des consultations non honorées.

Cela s’agite mais en réalité, cette « Taxe Lapin » est une très belle illustration de la raison pour laquelle le système de soins français s’effondre complètement.

    Un constat individuel, quotidien

Et le constat de cet effondrement (qui rejoint celui de la justice et de l’entreprenariat) est visible de façon quotidienne : chaque semaine, la presse fait part de l’une ou l’autre nouvelle consternante sur ce qui se passe par exemple dans les hôpitaux et CHU français.

Ainsi, à Nantes, le CHU enregistre régulièrement des décès dans des zones d’attente qui scandalisent les soignants. Le cas de Nantes n’est pas isolé, loin s’en faut : de mois en mois, on trouve d’autres centres touchés par le même problème, avec l’un ou l’autre patient décédant dans un couloir après des heures (et parfois plusieurs jours) de souffrance sans prise en charge.

Ainsi, récemment, l’hôpital de Langres en Haute-Marne était obligé d’improviser une « chambre » dans un de ses garages. Si cela n’est pas encore complètement le tiers-monde, on se rapproche de celui des Républiques soviétiques dans les années 80.


Et au-delà de la presse, on trouve assez facilement sur les réseaux sociaux des témoignages directs de patients ou de proches qui constatent le niveau parfois plus qu’inquiétant voire scandaleux des services rendus (ou de leur simple absence, dans le pire des cas), depuis les personnes âgées oubliées pendant plus de 10 heures dans les couloirs d’urgences, jusqu’aux témoignages directs ou ceux de médecins et d’infirmières qui arrivent tous à la conclusion d’une perte complète de compétences, de moyens puis de la plus élémentaire dignité dans certains cas.

Tout ceci, au-delà de poser un évident et immédiat problème grave de santé (certains patients décédant de ces conditions déplorables), pose aussi un problème de plus long terme sur le plan financier.

Bien sûr, on pourrait ici évoquer le scandale de la dette de la Sécurité sociale, actuellement estimée à environ 157,8 milliards d’euros à la fin de l’année 2024. Certains noteront ici à raison qu’avec des millions de cartes vitales surnuméraires, l’équilibre financier pose d’autant plus de problèmes.

C’est exact mais le mal est plus profond et finit par ronger le mécanisme même d’assurance maladie : il apparaît de plus en plus clairement que ceux qui payent n’en ont plus pour leur argent, et, pire, n’ont surtout plus rien du tout en échange de cotisations toujours plus lourdes. Ils payent et ne reçoivent juste plus de soins, comme l’illustre ce témoignage récent.


Cet effondrement n’est pas qu’une question de perception : bien sûr, des millions de personnes sont encore prises en charge, des millions de malades et de blessés sont encore régulièrement guéris dans le pays, et heureusement. Cependant, le ratio de problèmes rencontrés dans la distribution des soins ne cesse de croître, la qualité moyenne de ces soins baisse, le temps moyen pour les obtenir augmente de façon alarmante (certains spécialistes demandent plusieurs mois de délais ce qui peut s’avérer fatal pour le patient)… pour un coût global toujours en hausse, tant pour la société que pour le particulier.

    Un constat statistique

Cela se traduit d’ailleurs dans les chiffres : si, au début du XXIe siècle, la France caracolait facilement en tête pour la qualité de son système de soins, ses résultats actuels le placent au mieux dans le ventre mou de l’Europe, loin du sommet.

En matière d’imagerie par exemple, la France est assez clairement à la traîne ce qui, pour un pays qui dépense quasiment le plus par rapport à son produit intérieur brut, laisse plutôt songeur.



Cela se traduit par exemple par des délais d’attente élevés pour de l’imagerie médicale : 30 jours en moyenne pour une IRM (20 en Île-de-France, mais 70 en Pays-de-la-Loire) et lorsqu’on épluche les raisons de ces longueurs et de ce sous-équipement, on retrouve toujours les mêmes racines : une bureaucratie délirante qui échappe maintenant à tout contrôle.

Paperasserie infinie pour les autorisations et les normes, coups de tampons rageurs et cerfas à gogo pour chaque acte, collectivisation de tout ce qui peut l’être, multiplication de procédures pour justifier l’existence de certains postes et certaines administrations, tout est fait pour engluer la machine dans l’époxy bureaucratique.


    Des raisons bien connues

En 20 ans, le système français de soins s’est complètement effondré.

Du côté financement, on observe un effet ciseau tragique : d’un côté, la population vieillit et s’appauvrit ce qui augmente mécaniquement les besoins de soins. De l’autre, l’immigration récente composée essentiellement de populations à faible capacité d’intégration et de valorisation sur le marché du travail local, et dont une partie vient aussi pour les soins. Le nombre global de cotisants diminue, celui des bénéficiaire explose à la hausse et comme la couverture est collective, les finances sont incapables de faire face.

Du côté de la productivité, elle a été consciencieusement rongée par l’effet règlementaire avec une bureaucratie galopante qui s’est largement accrue à la création des ARS (2009), des limitations diverses (environnementales, normatives, financières, politiques) à l’installation des machines, des praticiens, des établissements, et enfin par la captation du marché bureaucratisé à mort et lourdement paperassier par les seuls groupes suffisamment gros, capables d’investir et d’avoir le temps pour éplucher ces normes. Ceci aboutit à une concentration capitalistique typique du capitalisme de connivence : il est plus rentable d’acheter le législateur que de s’adapter à la loi, et ces derniers ont donc tout intérêt à créer des barrières légales et normatives délirantes pour empêcher la concurrence de survivre.

    Et la Taxe Lapin, alors ?

Quant à la Taxe Lapin évoquée au début de cet article, elle n’est que l’illustration du mal profond qui ronge un système collectiviste : toute la responsabilité des patients a été soigneusement retirée. Ils n’ont qu’un rapport lointain avec ceux qui payent pour les soins. Comme il n’y a plus de lien entre ce qu’on paye et ce qu’on reçoit, la Taxe Lapin n’aura qu’un effet marginal.

Du côté des soignants, ils ne sont plus responsables des budgets, des dérives, de la gestion même de leurs horaires ou de leur productivité. L’administration s’en charge et le fait fort mal. Comme elle n’est jamais sanctionnée, cela continuera donc ainsi.

Tous les systèmes collectivistes (et le système de soins français en est un, typique) favorisent toujours le phénomène du passager clandestin, l’irresponsabilité des acteurs et se terminent tous, systématiquement, par une seule issue : la faillite.


https://h16free.com/2025/02/07/80067-la-taxe-lapin-illustration-de-leffondrement-du-systeme-de-soins-francais

6 février 2025

Qu'on en finisse

Anne-Sophie Chazaud

- 6/2/2025 - Il m'est devenu totalement impossible de m'intéresser dans le détail à la politique française. Pour la première fois depuis que j'ai l'âge de m'y intéresser (passion que j'avais développée très précocement), je ne sais même pas qui gouverne ce pays, j'ignore les noms des ministres et je ne me souviens que ponctuellement et accidentellement, tous les 15 jours environ, du nom du Premier ministre.
J'ai éprouvé entre les deux tours des dernières élections législatives un sentiment de faille très profonde, une cassure, un peu comme en amour vous savez, j'ai compris de façon quasiment physique combien la situation de ce pays, qui demeure ma patrie – tant il est vrai que l'on n'en a qu'une dans la mesure où c'est étymologiquement la terre de nos pères – était totalement pourrie à des niveaux de profondeur que n'avais pas soupçonnés, et Dieu sait pourtant que je n'étais pas particulièrement optimiste.
Lorsque j'ai vu des gens se prétendant de gauche et défendant supposément les classes populaires voter pour ceux-là mêmes contre lesquels ils avaient manifesté pendant des mois, lorsque j'ai vu la droite la plus répugnante et larvesque du monde voter aux côtés de repris de justice, d'anciens dealers et autres semi-débiles encombrant désormais l'aile gauche de l'Assemblée, j'ai vraiment visualisé le degré de corruption au sens matériel, de putréfaction auquel ce pays était parvenu. C'est ce que j'appelle désormais le devenir-compost de la France, et un peu plus généralement de l'Europe.
Depuis ces élections, j'ai éprouvé sans même le décider une sorte de sentiment de sécession : j'ai fait sécession d'avec, non pas ma patrie, mais d'avec ce peuple de mougeons qui finit par tout à fait me répugner et dont je me dis désormais à chaque fois qu'il lui arrive les mille et une conséquences néfastes et prévisibles que son attitude grégaire ne manque pas d'occasionner, qu'il n'a décidément que ce qu'il mérite.
À présent, le monde est entré dans une nouvelle phase absolument passionnante, les contours de la géopolitique se redessinent, de vrais chefs dirigent de vrais pays, de vraies dynamiques sont enclenchées, exaltantes et révolutionnaires, aux États-Unis, en Chine, en Inde, en Russie, dans les Brics, partout les choses deviennent passionnantes.
L'Intelligence artificielle définit le cadre technologique de notre future projection épistémique et anthropologique, tandis que la relance de la conquête spatiale redéfinit notre projection dans l'univers.
Bref, le monde vit probablement l'une de ses périodes les plus passionnantes, et pendant ce temps, je ne sais pas si vous vous rendez bien compte, la France, dirigée par une espèce de couple interlope et des ministres que personne ne connaît, se retrouve à fouiner dans vos poubelles sous peine de verbalisation et à vous indiquer combien de fois vous aurez désormais le droit de laver vos slips (tout ceci avec votre argent et donc avec votre consentement), tandis que la gauche municipale a engagé la chasse aux pauvres dans ses nouvelles ZFE, les Zones Fascistes Effectives.
Au regard de la passionnante révolution mondiale qui s'opère, il me semble que la France sera le dernier bastion-refuge de tout ce contre quoi les peuples du monde entier désormais se révoltent, et les poubelles et slips sales fournissent me semble-t-il une excellente métaphore de l'endroit-même d'où désormais parle ce pays.
Les discours maniaques et obsessionnels sur le développement durable (que personne n'était obligé d'aborder par le biais anti-science et décroissantiste) au nom duquel l'on établit la ségrégation d'avec les pauvres et l'on fouille dans vos slips, constitue le dernier bastion, le refuge ultime du totalitarisme dit "progressiste" (les guillemets s'imposent tant il s'agit en réalité de s'arc-bouter sur une vision paléolithique et archaïque de l'humain et encore, l'homme du paléolithique avait-il probablement bien plus d'audace...), dont les jours sont toutefois comptés et dont nous contemplons l'effondrement dans le monde entier avec délice.
Je m'interroge pour ma part sur la maladie mentale collective dont souffrent les Français pour supporter un tel abaissement, moral, matériel (la saleté partout), intellectuel, informatif/médiatique, une telle régression. Songez que ce peuple tolère un ministre de l'Économie déclarant sans être chassé sur le champ que les entreprises nationales devront accepter je cite d'être "moins rentables"..., tandis qu'une opposition constituée de vers de terre collabos accepte un énième budget de racket fiscal délirant. Le processus de pourrissement est partout, l'agonie est interminable.
J'ignore jusqu'à quand les Français vont continuer de courber aussi ridiculement l'échine mais j'espère que durant tout ce temps, la grotte où se déroule leur hibernation est bien confortable, dotée d'internet (ça aussi, il faut en profiter car ils le régimenteront également).
Vraiment, comme disait Louis-Ferdinand Céline, qu'on en finisse.

27 janvier 2025

La France se met (quasiment) en ordre de bataille pour reconquérir le monde

H16

- 27/1/2025 - La première semaine de Trump au pouvoir n’a laissé aucun doute sur la rapidité avec laquelle le nouveau patron de la Maison-Blanche voulait agir : ordres exécutifs à gogo, déclarations tranchantes, mise en route immédiate de certains de ses programmes, à commencer par les reconduites à la frontières des illégaux dangereux… Bref, le bulldozer Trump est en marche.

Pendant ce temps, la France prend toute la mesure du défi que représente la façon dont l’Amérique de Trump est en train de pivoter vers une ferme reprise en main de son développement industriel et technologique, bien au-delà de ce qu’on a vu jusqu’à présent (intelligence artificielle, fusées réutilisables, réseau satellitaire, etc.) : les États-Unis entendent redevenir indépendants énergétiquement (« drill, baby drill » n’est pas autre chose) et imposer leur domination économique aussi rapidement que possible avant que le concurrent chinois n’emporte définitivement la course.

Les élites européennes ne semblent pas vraiment remises de ce qui a constitué (croyez-le ou non) une surprise pour elles, à savoir la réélection d’un candidat que toutes, complètement auto-intoxiquées par leur propre propagande, donnaient perdant devant Kamala Harris. Prises de court, elles n’ont eu qu’à peine deux mois pour se remettre de leur émotion initiale et peinent encore à comprendre que les « douces années Biden » viennent de brutalement s’achever.


Devant ce constat, tant bien que mal, la France doit mobiliser ses talents, et rapidement si possible.

Rassurez-vous, tant l’Élysée, conseillé par McKinsey et leurs vaillantes troupes, que Matignon, cornaqué par la pointure Bayrou, ou que le Palais Bourbon avec ce que la République compte de députés les plus affûtés, tous ont compris les enjeux, les risques et les opportunités que ce changement drastique à la tête de l’État américain offrait à l’Hexagone.

C’est bien sûr pour cela que notre frétillant président, Emmanuel Macron, n’a pas hésité à mettre la main à la pâte et le smartphone au péage. Relayant (sans les vérifier) les propos confus d’un influenceur qu’on découvrira un peu plus tard comme tendrement intéressé par l’islamisme le plus radical, le président français s’est donc fait fort de garantir que la France allait rapidement autoriser le paiement par ce truchement aux péages autoroutiers.

Enfin, il était temps !

Ne nous attardons pas sur le fait que ce que l’influenceur racontait pourrait fort bien avoir été intégralement inventé, c’est sans importance dans notre contexte : la France prend des décisions, pivote vers de nouvelles opportunités et le Chef de l’État n’est pas le dernier artisan de ce changement drastique d’orientation.


L’intelligence artificielle se développe de plus en plus vite ?

La France, berceau de la vitesse, de technologies de pointes et d’une vie culturelle frémissante, ne sera pas en reste : ainsi, des utilisations de plus en plus créatives de cette technologie apparaissent et les Français se montrent friands d’applications originales, comme par exemple la production industrielle de commentaires élogieux pour un navet cinématographique :


Et quand l’intelligence artificielle n’est pas utilisée en France pour remplir les commentaires de revues de film, elle est sérieusement envisagée pour… aider à combler le déficit de financement des retraites : on découvre ainsi, avec la joie qui s’empare des vrais patriotes voyant leur pays se relever fièrement devant les défis d’un monde nouveau à bâtir, que de solides chefs d’entreprises proposent enfin (ENFIN !) des idées d’avant-garde pour financer les retraites en taxant ces technologies qui viennent prendre le pain de la bouche de nos ouvriers. Pour Michel-Édouard Leclerc, pas de doute, il faut taxer le digital, la robotique et l’intelligence artificielle :

« Le travail est concurrencé par la robotique, concurrencé par le digital, par les produits importés à bas coût. (…) Il faut faire payer la robotique, le digital, l’intelligence artificielle. (…) Il y a de l’argent pour financer les prestations sociales »

Taxer les robots, taxer les chatbots, taxer les agents d’intelligence artificielle, même combat ! Les retraites des Français seront sauvées, car tout le monde sait que lorsqu’on taxe le lait, la vache vient déposer son chèque au Trésor Public le plus proche à chaque fin de mois.


Eh oui, une nouvelle taxe, une nouvelle façon de ponctionner sur un nouveau domaine spécifique, c’est original et ça nous change des solutions proposées habituellement, vous ne trouvez pas ?

D’ailleurs, à propos de taxe et de nouvelles technologies, comment oublier le succès retentissant du service « Gérer mes biens immobiliers », lancé par Bercy en 2023 pour recueillir des informations sur les occupants effectifs des locaux d’habitation ? L’outil judicieusement conçu et destiné à mieux calibrer les taxes qui vont s’abattre en fine pluie rafraîchissante sur les contribuables a déjà permis de réaliser de solides dérapages budgétaires puisqu’on estime à plus d’1,3 milliards d’euros la facture du véritable fiasco de son installation à Bercy : coût qui a quadruplé, des remboursements à gogo dont une bonne partie coincée dans les tubulures multiples des administrations locales et nationales, mauvais calculs et disparition d’un million d’assujettis, voilà qui donne une nouvelle illustration de l’excellence des développements informatiques menés par l’État.

On attend avec gourmandise les résultats foudroyants de Lucie, la nouvelle intelligence artificielle que le monde de l’éducation français nous réserve. Disponible depuis quelques jours, elle offre déjà d’intéressants débats et des réalisations hardies :


Comme on peut le lire ci-dessus, l’avenir de nos enfants est entre de bonnes mains numériques. L’Amérique n’a qu’à bien se tenir !


On le comprend : la France a compris ce qui se passait dans le monde, et comment les changements, outre-Atlantique, allaient très vraisemblablement durablement modifier la donne pour notre avenir gépolitique, économique et social. Les forces vives de la Nation sont au taquet, et aucune opportunité ne sera laissée au hasard. Nos députés sont évidemment aux premières loges et font déjà les efforts qui s’imposent pour, eux aussi, aider le pays dans les bouleversements qui l’attendent : ils ont ainsi récemment approuvé une proposition de loi véritablement audacieuse pour lutter contre les pannes d’ascenseur.

Les Américains sont possiblement au début d’un nouveau cycle politique. Les Français, eux, sont plus probablement à la fin. L’État américain veut donc des résultats, alors que l’État français, lui, ne désire plus que du contrôle.

Ce pays est donc joyeusement foutu.


https://h16free.com/2025/01/27/79923-la-france-se-met-quasiment-en-ordre-de-bataille-pour-reconquerir-le-monde