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14 novembre 2025

Gastel Etzwane

-14/11/2025- Selon le dernier observatoire Ifop–Arts et Métiers, une très large majorité d’ingénieurs, 84 %, ont perdu confiance dans la capacité de la France à se réindustrialiser. Cette défiance repose sur plusieurs constats : stagnation du poids de l’industrie dans l’économie, incohérence des politiques publiques, absence de stratégie lisible, et décalage croissant entre les décisions politiques et les besoins du terrain. Malgré quelques secteurs perçus comme porteurs (aéronautique, énergie, numérique), l’ensemble du paysage industriel demeure marqué par un affaiblissement structurel et une perte d’attractivité, y compris pour les talents formés en France.
On ne peut malheureusement pas s’en étonner. Rien, aujourd’hui, ne laisse entrevoir le moindre signal réellement encourageant pour l’industrie ou pour l’économie française. Quant aux ingénieurs que la France parvient encore à former, et qui, pour beaucoup, restent d’un excellent niveau, ils n’ont objectivement plus de raison solide de bâtir leur avenir ici. On imagine très bien qu’ils trouveront ailleurs des postes stimulants, mieux rémunérés, et portés par des stratégies industrielles cohérentes. Chez nous, ce serait faire semblant d’y croire.

11 novembre 2025

Sarah Knafo

Notre continent, qui a inventé la sidérurgie moderne, ne représente plus que 8% de la production mondiale d'acier. La Chine en produit 55%.
Face à la Commission européenne, je propose d'en finir avec une politique qui a ruiné notre compétitivité et nous a rendu dépendants.

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25 avril 2025

UNE NOUVELLE CRISE DANS LA SIDÉRURGIE

Jean-Claude Delhez

-25/4/2025- Depuis l'affaire du covid, depuis celle de l'Ukraine, depuis l'élection de Trump, le politicien nous explique que l'Europe est trop dépendante de l'étranger et qu'il est indispensable, existentiel, urgent, de réindustrialiser. Dans les faits, ce qui se passe est exactement l'inverse.
Prenons l'exemple de l'industrie lourde par excellence, la sidérurgie, celle qui fournit à la société le principal métal dont elle a besoin, l'acier. Arcelor-Mittal vient d'annoncer la suppression de plus de 600 emplois en France. S'ajoutant à une précédente annonce, la mesure porte sur un total de 800 licenciements. Les sites touchés sont Dunkerque, Mardyck, Desvers, Denain, Reims, Mouzon, Florange, Basse-Indre et Montataire. Quelques semaines plus tôt, c'est une autre société indienne, Tata Steel, qui annonçait également la suppression de 800 emplois, cette fois au sein de l'usine intégrée d'Ijmuiden, aux Pays-Bas. En Allemagne, le premier groupe sidérurgique, ThyssenKrupp, devait transformer ses hauts-fourneaux de Duisburg pour les alimenter à l'hydrogène plutôt qu'au charbon. Le projet vient d'être suspendu. Cette décision intervient après une autre, quelques mois plus tôt, selon laquelle le groupe va supprimer rien moins que la moitié de tous ses emplois au cours des prochains mois et prochaines années. Soit 11.000 licenciements d'ici 2030. Au Royaume-Uni, Tata Steel avait fermé les hauts-fourneaux de Port Talbot, au Pays de Galles, l'an dernier. Dès lors, il ne restait plus, dans le pays, que ceux de Scunthorpe, propriété de British Steel (qui appartient au Chinois Jingye). Ils devaient s'arrêter définitivement il y a quelques jours. C'est une fermeture chargée de symbole. En effet, ce sont les Britanniques qui ont inventé le haut-fourneau au coke (en 1709) mais aussi l'aciérie, le laminoir et toute la sidérurgie moderne. Finalement, le gouvernement de Londres a choisi d'intervenir en commandant des matières premières pour maintenir les hauts-fourneaux à feu, et les emplois induits. Sans préjuger de la suite.
La crise sidérurgique n'est qu'un exemple parmi d'autres. On peut citer les coûteux errements en matière de politique énergétique ; ou l'absence de coordination dans l'industrie de la défense ; ou encore la vente à des actionnaires étrangers d'entreprises de haute technologie. En Europe, il n'y a pas de politique industrielle.