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Affichage des articles dont le libellé est Trump Donald. Afficher tous les articles
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29 avril 2025

Yann Bizien

-29/4/2025- Voilà déjà 100 jours que Donald Trump est au pouvoir avec ses troupes de choc et son plan d’actions après être passé sur le banc des accusés, avoir miraculeusement évité un tir potentiellement mortel et gagné brillamment le scrutin présidentiel.
Certes, il suscite de la stupeur et inspire du rejet parce qu’il renverse toutes les tables en soufflant le chaud et le froid. Mais il s’attache à tenir avant tout ses promesses de campagne pour transformer l’Amérique dans le but de la rendre plus forte dans le monde et face à la Chine.
Il a accru son autorité dans le pays et au Congrès. Il a rendu les démocrates, minoritaires, impuissants. Il vient de signer 139 décrets présidentiels pour encadrer et orienter son action politique.
Il est devenu le gardien du conservatisme, de la démocratie, de la liberté d’expression, du politiquement incorrect, de la pensée plurielle et de la paix dans le monde.
Il a dynamité l’ordre établi et son pari est plutôt réussi.
Il a déclaré la guerre au fléau progressiste. Il a stoppé toutes les initiatives wokistes et donné un grand coup d’arrêt à toutes les expérimentations sociétales décadentes. Il a fait exploser tous les repères des dirigeants progressistes, majoritaires en Europe.
Il a stoppé l’immigration incontrôlée. Il a mis un coup d’arrêt aux dépenses idéologiques, au gouvernement des juges et aux bellicistes en ayant le courage de tourner le dos à ses alliés traditionnels y compris aux autocrates non élus de Bruxelles qui retirent petit à petit mais sûrement leurs souverainetés aux États membres de l’UE.
Il propose à tous les chefs d’entreprises de produire aux États-Unis et de bénéficier des impôts les plus bas au monde.
Trump a brisé l’ère des certitudes en contestant un ordre mondial dominant depuis 80 ans. En exprimant des revendications territoriales, et en renversant des alliances, il nous rappelle que l’histoire se structure avant tout sur des surprises stratégiques, sur des ambitions et dans le rapport de forces. Il a renvoyé tous les naïfs, les idéologues et les aveugles aux douloureuses réalités du monde en rétablissant une relation russo-américaine au détriment de l’Ukraine et des dirigeants européens, sauf pour l’Italie et la Hongrie.
Trump ébranle également l’OTAN qui, en s’étendant sans cesse, aveuglément, et sans limites vers l’est, jusqu’aux frontières de la Russie, nous a apporté la guerre plutôt que la paix et la stabilité. Il fragilise aussi l’ONU, le bras financier du progressisme dans le monde.
Le président américain, bien conscient d’un danger existentiel, ne lâche pas Israël. Il s’attache à limiter la puissance de l’Iran et à empêcher son accession au rang de puissance nucléaire. Dans le même ordre d'idée, il s'impose en grand défenseur du monde chrétien avec ses deux déplacements à Paris, sur la cérémonie de réouverture de Notre-Dame, puis à Rome, pour les obsèques du Pape.
Il a révélé l’hypocrisie des médias américains, discrédités pour avoir masqué durant quatre ans l’état réel de santé et l’impotence de Joe Biden.
Trump bouscule donc l’ordre mondial à l’extérieur et l’État de droit à l’intérieur, qu'il sait tous deux dominés par des normes progressistes. Il démontre que la politique peut tout faire en faisant chuter le nombre de franchissements illégaux de clandestins aux frontières. Il a réduit les dépenses de l’État fédéral d’environ 1500 milliards d’€uros, ce que nos dirigeants ne savent pas faire. Il a brutalisé un État fédéral « bouffi » et couteux qu’il souhaite plus agile et plus moderne. Il s’attaque à la Justice quand elle décide de suspendre les expulsions de clandestins illégaux. Il a neutralisé tous ceux qui cherchaient à empêcher ses réformes intérieures. Et il a purgé le FBI de tous ses agents aux ordres des idéologues démocrates.
Bref, Trump applique des méthodes quasi militaires pour libérer son champ d’action au profit de sa politique intérieure. Il a voulu s’appuyer avant tout sur la loyauté absolue de son équipe. Il a d'ailleurs récompensé et imposé pour cela les personnalités les plus fidèles durant sa campagne. Elles lui doivent tout, et il le sait. Elles ont aujourd'hui pour mission de lui fournir l’autorité exécutive et le contrôle présidentiel qu’il avait eu du mal à imposer durant son premier mandat.
Alors le monde bien-pensant va déjà juger son bilan sur seulement 100 jours. Il va nous dire que la cote de popularité de Trump s’effrite. Certes, il n’a pas encore gagné la paix à l’est de notre continent. Mais il est confronté à tous ceux qui ne veulent pas vraiment de cette paix et qui œuvrent plutôt pour la continuité de cette guerre meurtrière, coûteuse et ingagnable, avec, au premier rang, Emmanuel Macron, Keir Starmer, Olaf Scholz, Friedrich Merz et Ursula von der Leyen.
Trump est partout craint et redouté, à l'intérieur, comme à l'extérieur. Il se donne les moyens d’une efficacité protectionniste et d’une capacité d’action politique sans modération dont peu de chefs d’États peuvent jouir aujourd’hui. Il impose partout sa version pour défendre avant tout l’intérêt américain. [...]
Mais Trump n’en a pas terminé avec le « marécage et le fléau progressiste ». Il ne faut jamais sous-estimer les capacités de rebondissements de la gauche et du centre mou aux États-Unis et en Europe.
Le président américain a des convictions et de l’aplomb. Il va toutefois devoir traiter l’affaiblissement de Pete Hegseth à la défense. En multipliant les fautes de confidentialité dans la conduite des opérations, le Secrétaire chargé de la défense se retrouve isolé, à la tête d’un ministère essentiel pour la défense et pour la politique étrangère de l’Amérique.

20 avril 2025

Yann Bizien
19/4/2025

Donald Trump n'est pas le rival de la France. Il est l'ennemi de ceux qui nous gouvernent et qui nous font du tort.

C'est l'adversaire politique des mondialistes, des technocrates non élus, des progressistes, des multiculturalistes, des islamistes, des bellicistes, des wokistes et des transgenristes.
Il est l'ennemi des idéologues verts, des sans frontièristes et des immigrationnistes de gauche, mais aussi des immobilistes et des déconnectés du centre, de ceux qui sabotent les nations, qui détruisent l'industrie, qui bradent nos valeurs, qui méprisent la famille, qui enterrent nos traditions, qui se moquent de notre sécurité physique, qui se soucient peu de notre identité judéo-chrétienne, comme de notre destin et qui poussent toujours plus à la guerre.
Donald Trump n'est pas un extrémiste. Bien au contraire. Il s'attache à défaire ceux de l'extrême gauche et de l'extrême centre qui se croient propriétaires exclusifs du camp du bien, de la raison et de la sagesse quand ils n'incarnent pourtant rien de tout ça.
Le président américain s'attaque au "gouvernement des juges", à ceux qui dépensent l'argent des contribuables sans compter et à des fins idéologiques, à la cancel culture, à ceux qui manipulent l'opinion, qui complotent derrière les rideaux des Palais du pouvoir et qui fabriquent des gouvernements hybrides peu représentatifs des suffrages exprimés dans les urnes.
Il est l'adversaire de ceux qui étendent leurs tentacules idéologiques de gauche dans les grandes Ecoles, les Facultés, les Universités, dans les médias, sur les réseaux sociaux, et qui font tout pour sanctionner la liberté d'expression quand les idées émises sont à droite.
Il ne reconnait que les Etats nations souverains et les chefs d'Etats légitimes.
Il est le rival des irresponsables qui remplacent leurs peuples.
Donald Trump n'est pas l'adversaire des peuples européens. Il est l'opposant principal des dirigeants progressistes européens qui ne partagent pas ses convictions d'homme de droite et qui nous font du tort.
Une preuve ? Il n'est pas l'adversaire politique de Viktor Orban en Hongrie, ni de Giorgia Meloni en Italie.

12 avril 2025

Florian Philippot

-10/4/2025- À l’instant sur BFM TV, l’ex-commissaire européen à la censure, Thierry Breton, est horrifié parce que des dirigeants nationaux, comme Meloni, Merz ou Orban, vont aller négocier sur le commerce pour leur pays, directement avec Trump.
Et il ajoute tout penaud : « Seule la Commission européenne peut le faire… mais cette administration américaine n’a toujours pas reconnu la Commission européenne. »
Eh oui, Trump ne reconnaît que les nations, les souverainetés nationales et tue le vieux monde supranational !
Il avait clairement posé les choses le 24 septembre 2019 devant l’AG de l’ONU : « L’avenir n’appartient pas aux mondialistes, l’avenir appartient aux patriotes ! »
L’UE doit crever pour notre bien, vive les nations et la France libre !

10 avril 2025

TRUMP ET LA PART MAUDITE

Gabriel Nerciat

-10/4/2025- Joie hystérique, à peine amortie par un vague réflexe de méfiance, chez la plupart des commentateurs assermentés en apprenant la suspension pour trois mois par Trump de ses surtaxes protectionnistes à l'intention de tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis hormis la Chine, qu'ils interprètent (à tort) comme un début de capitulation.
Quand on les écoute, même d'une seule oreille comme moi, une chose apparaît en évidence : à leurs yeux, l'économie n'est faite que de consommateurs et d'actionnaires-boursicoteurs.
Tout le reste - c'est-à-dire le monde immense de la production et du travail, qu'il soit indépendant ou salarié ; l'univers de l'entreprise, de la ferme, de l'usine ou de la boutique - tout simplement n'existe pas.
Ou alors, c'est un peu comme Dieu chez les sceptiques et les épicuriens : on suppose ou on admet qu'il existe, mais on vit et on agit comme s'il n'était pas là.
D'ailleurs, un imbécile, apologiste standard du libre-échange global, disait ce matin à la radio : "Trump se prend pour Dieu, alors que personne de sérieux n'est assez bigot ou stupide pour croire en lui. Il faut qu'il cède devant la raison."
Or, il me semble que c'est le contraire.
Trump est la ruse de la raison, au sens hégélien, par l'entremise de laquelle la part ignorée, presque maudite désormais, de l'échange économique est en train de se venger de la violence et du déni dont elle est l'objet depuis trois ou quatre décennies.
Les revirements, tactiques ou brouillons, du président américain ne suffiront pas à masquer longtemps une réalité : dans le monde de demain, le droit et les idées de l'OMC, comme celles de l'ONU, quoi que fassent les clercs du libéralisme, ne s'imposeront plus.
Les jeux "gagnants-gagnants" n'existent pas, et n'ont jamais existé. Surtout dans un monde qui se veut concurrentiel et adepte du changement pour tout.
Trump ne se prend pas pour Dieu, mais parce qu'il a fait plusieurs fois fortune et faillite dans sa vie, il sait peut-être mieux que lui que les grandes firmes transnationales sont aussi mortelles que leurs actionnaires, et que si les consommateurs un jour ne peuvent plus consommer, eh bien ma foi ils vont devoir d'abord travailler.
Dur, bien sûr. Mais comme ce fut déjà le cas pour Adam lorsqu'il dût quitter le jardin d'Eden, pathétiquement voué à la mort et au désir de sa femme.
Cela les fera maigrir, et le soir venu ils pourront contempler le vol des balles perdues près du golf de Mar-a-Lago.
C'est comme ça, mes pauvres amis : il ne fallait pas consommer la pomme, juste pour accélérer la fin de l'Histoire et coter celle-ci en bourse.
Elle aussi se venge le moment venu, quand on croit être autorisé à en toucher les dividendes.

Eber Haddad

-9/4/2025- Beaucoup de Français annulent leurs vacances aux États-Unis à cause de Trump. Merci infiniment, grâce à vous les billets ont baissé de 30%, et on vous supplie de continuer ce boycott jusqu’à la fin de son mandat. Bon, ça n’arrange pas Air France qui fait le plus gros de ses bénéfices sur les lignes américaines et y ouvre sans arrêt de nouvelles escales, mais ça on s’en tape.

Nos chers compatriotes qui n’hésitent pas à aller dans les pays les moins respectueux des « Droits de l’Homme » aux quatre coins de la planète, sans le moindre état d’âme, ont peur de Trump ! Les Gaulois sont marrants, ils craignaient que le ciel ne leur tombe sur la tête et maintenant ils redoutent que Trump ne les dévore.

Ils vont aller passer leurs sacro-saintes vacances dans des démocratures comme le Mexique où le gouvernement a été accaparé par les cartels de drogues, 500 000 morts, des civils pour la plupart, qu’on a retrouvés dans des charniers, ou à Cuba, dictature communiste qui a instauré la misère depuis 1957 !

Si vous voulez d’autres idées de vacances qui vous permettront d’éviter les États-Unis de Trump, n’hésitez pas à me consulter. Quelques exemples : il y a le Venezuela, paradis socialiste miséreux où règne une des pires criminalités au monde et où le dictateur Maduro a décrété hier, le 8 avril 2025, l’état d’urgence économique. Pas loin, juste à la frontière, la Colombie où le président Gustavo Petro, ancien chef du mouvement de guérilla M-19, responsable de la mort de 260 000 civils, a aussi provoqué la fuite de 6 à 7 millions de ses compatriotes expropriés de leurs fermettes ou de leurs masures, mais on y produit la meilleure poudre de perlimpinpin au monde, très appréciée en France et dans certains milieux, paraît-il. Le Brésil dont le président est Lula, escroc, corrompu, repris de justice, élu à sa sortie de prison où il n’a accompli qu’une petite partie de sa peine, 18 mois sur les 12 ans qu’il devait purger parce que certains juges sont très « bienveillants ». J’oubliais de préciser que Lula est un grand ami de Macron que celui-ci n’arrête pas de le bécoter. Il y a aussi le Myanmar, dictature fascisante très répressive, le Qatar dictature absolue, très riche où a eu lieu la Coupe du Monde après la mort de 10 000 ouvriers sur les chantiers et qu’on avait fait habiter de leur vivant dans des taudis sordides tout en oubliant de payer un bon nombre d’entre eux, sans compter certains pays d’Afrique, d’Asie, etc… Vous pouvez aussi choisir le Canada et sa stricte censure des réseaux sociaux et où d’autres surprises vous attendent et, il ne faut pas l’oublier, un petit pays comme la Chine communiste !

Je vous conseillerai gratuitement et avec plaisir si vous me promettez de ne pas venir aux États-Unis au minimum pendant 4 ans, durée du mandat de Trump.

Mais je comprends qu’après le lavage de cerveaux très sélectifs des médias et des merveilleux politiciens, des Français ne veulent plus venir aux États-Unis. Leur rectitude morale, leur sens de la justice, leur formidable connaissance de la géopolitique et leur incurable TDS (Trump Derangement Syndrome) les en empêchent. C’est compréhensible.

Les quelques Français que nous sommes aux États-Unis acceptent de se sacrifier et d’être dévorés par Trump. Peut-être aura-t-on droit à une « Place des Martyrs de Trump » à Paris, inaugurée par Anne Hidalgo et certains d’entre nous pourraient même être transférés au Panthéon… mais de grâce ne venez pas dans l’enfer trumpien ! Votre absence nous arrange.

Et en attendant le retour des vacances, où vous aurez le plaisir de constater que le premier ministre « vintage » est toujours à sa place et que Macron, bronzé au teint idéal, aura bien profité de son jet-ski à Brégançon.

Si des élections ont lieu d’ici là, continuez à bien VEAUTER, c’est un sport que les Français pratiquent très bien !

9 avril 2025

Marc Amblard
9/4/2025

IL Y A 30 ANS, DONALD TRUMP S'EXPRIMAIT SUR LE SUJET DU PROTECTIONNISME INDUSTRIEL

Intéressant. En 1995, Donald Trump, dénonçait déjà les méfaits du mondialisme sauvage qui s'est traduit par d'énormes vagues de délocalisation, de chômage et de friches industrielles en déshérence (voir la Rust belt dans la région des Grands Lacs aux USA...).
Il défendait par conséquent, la nécessité de protéger les industries américaines pour des raisons économiques et sociales mais également pour des raisons de souveraineté et d'indépendance.
Faut-il y voir la remise en cause de la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo qu'on enseigne dans nos universités depuis des décennies ?
La question mérite d'être posée. Tout comme celle de savoir si une nation est encore libre lorsqu'elle est devenue incapable de subvenir aux besoins de ses populations à force d'avoir abandonné une grande partie de ses activités de base...
Quoi qu'il en soit, on peut adresser beaucoup de reproches au président américain mais certainement pas celui d'être imprévisible. La preuve.
N.B. Vidéo sous-titrée en français.

7 avril 2025

Droits de douane : la manœuvre Trump

H16

-7/4/2025- Panique et gesticulations, en Occident et sur les marchés : l’administration Trump vient de frapper un grand coup avec l’imposition de droits de douanes salés !

Et même s’il est bien trop tôt pour déterminer si ces droits de douane seront un avantage ou un inconvénient pour les États-Unis dans les prochaines années, cela n’a cependant pas empêché toute une cohorte d’éminents experts de plateau télé, de commentateurs affûtés des médias de grand chemin et des réseaux sociaux d’expliquer que Trump commet une erreur ou qu’il fait n’importe quoi, que c’est un clown qui ne comprend rien à rien, etc. On dirait que les dix dernières années passées n’ont laissé aucune trace dans leurs esprits.


Il est piquant de constater que ces mêmes experts et commentateurs sont ceux qui ont montré une belle constance à prévoir l’exact contraire de ce qui s’est passé jusqu’à présent, sur tous les sujets et en particulier sur Trump lui-même. Apparemment, pour être invité sur les plateaux, il ne sert à rien d’avoir raison (même un peu). Il faut exclusivement être d’accord avec la pensée officielle, peu importe qu’on se soit trompé avec acharnement depuis des lustres.

Plus piquants encore sont les commentaires des économistes et politiciens, notamment européen et en particulier français, qui osent des explications et des prédictions alors que la situation européenne en général et française en particulier est absolument catastrophique et que ce sont ces mêmes abrutis qui en sont responsables…


Maintenant, il est économiquement clair que les droits de douanes (on peut dire aussi tarifs en français, puisqu’après tout, « tariffs » est l’anglicisation de ce terme dans ce contexte) sont un outil économique puissant qui permet de modifier la façon dont l’impôt est perçu, puisqu’il se situe plus du côté des consommateurs que des producteurs (qu’ils soient entrepreneurs ou salariés). On peut très bien discuter de la pertinence d’en user, mais c’est un débat qu’on n’entend pas dans les médias actuellement, exclusivement polarisés sur l’incompétence ou la folie de Trump, et la méchanceté de ces vilains « tarifs ».

Et quelle méchanceté !

Concrètement, les premières victimes de ces changements devraient être les grandes entreprises de l’économie numérique (GAFAM) – et par voie de conséquence, la Californie et sa Silicon Valley – ainsi que les pays qui exportent vers les États-Unis comme… l’Allemagne. Décidément, ça se présente de moins en moins bien pour les Teutons. A contrario, on peut raisonnablement imaginer que ces droits de douanes devraient être favorables aux petites et moyennes sociétés industrielles américaines installées aux États-Unis. Pour les industriels étrangers déjà installés sur place (comme les français Air Liquide ou Schneider par exemple), ils n’auront pas à souffrir de ces changements puisqu’ils produisent sur place.

À ce titre, les gesticulations de Macron (qui réclame que les industriels français cessent leurs investissements aux États-Unis) sont déjà prises avec l’effarement et le mépris qu’il se doit par les principaux concernés qui, eux, comprennent ce qui se passe au contraire du locataire de l’Élysée, de plus en plus à côté de ses pompes.


D’autre part, le premier objectif visible et évident de cet outil, à savoir obtenir une position forte de négociation sur le plan géopolitique, semble déjà largement acquis : tous les pays touchés s’agitent pour trouver une parade, riposter ou négocier. Trump a plus obtenu d’attention et de mobilisation économique de tous ses partenaires ou compétiteurs économiques en deux jours que Biden en quatre ans.

Ainsi, on peut s’attendre à de nombreuses négociations dans les prochains mois : les États-Unis vont pouvoir obtenir des concessions commerciales, industrielles, politiques ou même de sécurité en jouant sur ces droits. L’Europe actuelle, qui se présente faible et désunie, va donc encore une fois s’aplatir complètement devant Washington ; à la différence de Biden cependant, elle le fera en se roulant par terre de colère. Le résultat sera le même, et pourrait même imposer une fin bien plus rapide au conflit russo-ukrainien, par ricochet économique.

Mais ici, le point important est plutôt du côté de l’Asie : ces « tarifs » vont possiblement forcer la Chine à revoir l’appréciation de sa propre monnaie. L’avenir dira dans quelle proportion, mais cela devrait provoquer des changements bilatéraux profonds entre ces deux puissances.

En outre, ces tarifs, en provoquant une turbulence sur les marchés internationaux et donc des risques, entraînent un recentrage des capitaux vers les obligations (« risk off ») et notamment américaines. Or, ceci est primordial pour l’administration Trump : ce faisant, les taux d’intérêts sur les obligations à 10 et 30 ans américaines baissent, le coût de la dette américaine diminue en conséquence, ce qui redonne quelques marges de manœuvres au budget américain qui en a bien besoin.


En effet, 9200 milliards de dollars doivent être refinancés en 2025. Sur les obligations à 10 ans, chaque baisse de 1 point de base (0.01%) des taux permet d’économiser environ 1 milliard de dollars par an ; des taux qui baissent de 0.37% comme dernièrement, cela signifie 37 milliards d’économie par an. On peut vraisemblablement parier que la baisse continuera, améliorant encore cet aspect.


Au passage, cette politique en partie défavorable à la bourse n’impacte pas tous les Américains de la même façon : on rappellera que les 10% les plus riches détiennent environ 89% des actions. En somme, ceci tend à privilégier plutôt les travailleurs et les classes modestes que les retraités et les riches, au contraire de ce qui se pratique en Europe… Trump aurait-il vu quelque chose que nos élites font mine de ne pas voir ?

Les efforts de DOGE – qui nettoie les dépenses indues et les fraudes manifestes – s’ajoutent à cette réduction des coûts gouvernementaux (dont, au passage, on n’entend absolument pas parler de la part du gouvernement français, alors qu’il ne peut s’empêcher pourtant de donner des leçons de gestion à la terre entière).

Bien évidemment, ces droits de douanes se traduiront mécaniquement par un renchérissement de certains produits pour les consommateurs américains (pour ceux qui ne comprennent pas pourquoi, on proposera de relire Bastiat, par exemple), et ceci devrait durer au moins le temps que les industries américaines s’adaptent ; c’est probablement en tenant compte de ce contexte que circulent des rumeurs insistantes sur une suppression de l’impôt sur le revenu pour les contribuables gagnant moins de 150.000 dollars à l’année – cette suppression serait compensée par ces droits de douane ou à peu près, selon différentes estimations.

À ceci s’ajoute la baisse des prix du pétrole de 13% depuis début avril et de 25% depuis janvier. Là encore, ceci devrait ménager des marges de manœuvres pour l’administration américaine, ainsi que diminuer les coûts énergétiques (et, logiquement, tous les coûts induits dans les produits de consommation courante) pour les consommateurs mondiaux, américains compris.


Bien évidemment, la question n’est pas de savoir si, dans l’absolu, les droits de douane sont une bonne ou une mauvaise chose : toutes choses égales par ailleurs, ils signifient systématiquement un renchérissement des biens importés et une perte de pouvoir d’achat pour le consommateur sur les produits concernés. Cependant, toutes les choses ne sont pas égales par ailleurs : les effets de bords (diplomatiques, industriels, politiques) de ces « tarifs » ne sont absolument pas négligeables.

Trump fait ici un pari, qu’il pourrait aussi bien perdre que gagner. C’est certainement un pari audacieux, avec de gros risques mais aussi des gains potentiels importants. Cependant, ce n’est pas non plus le premier pari qu’il fait, et notre bonhomme a déjà surpris de nombreuses personnes de nombreuses fois.

Que beaucoup de politiciens continuent à ne voir en Trump qu’un saltimbanque imprévisible est finalement très inquiétant pour les peuples qui se sont placés sous leur responsabilité : dans les frictions géopolitiques et économiques mondiales qui s’annoncent, les erreurs d’analyse et de posture politiciennes seront très coûteuses, et ces politiciens semblent fort mal outillés pour les affronter.

Décidément, l’Europe semble bien mal placée.


https://h16free.com/2025/04/07/80650-droits-de-douane-la-manoeuvre-trump

4 avril 2025

Charles Gaves
3/4/2025

Trump : Nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis

Cliquer sur l'image (vidéo de 20mn 44s) ↴

1 avril 2025

Radu Portocala

-30/3/2025- À la politique internationale inepte de Biden s’est substitué ces deux derniers mois la politique internationale abracadabrante de Trump. C’est un changement, certes, mais il n’est pas aisé d’y voir un gain. Ni pour lui, ni pour l’Amérique, ni pour les autres. Il pratique ce qu’on pourrait appeler une diplomatie du caprice, une alternance permanente entre menaces et assurances, un fatras dont les enthousiastes assurent qu’il est calculé. Tout cela, pour l’instant, sans aucun bénéfice pour qui que ce soit.
Pour ce qui est de l’Ukraine, nous nous souvenons, bien entendu, de la fermeté de son plan : la paix en 24 heures. Cela fait 1656 heures (au moment où ces lignes sont écrites) qu’il exerce le pouvoir et la paix est loin, très loin d’être acquise.
Piètre psychologue, il ne s’est pas rendu compte que ses sorties agressives lors de la discussion avec Zelensky n’allaient pas nécessairement anéantir son interlocuteur, mais qu’elles risquaient, au contraire, de la braquer contre la prétention américaine d’imposer ses règles. On verra dans les semaines qui viennent si, à ce moment, Trump a perdu ou non la partie. Parce que, pour l’instant, Zelensky a fait savoir qu’il n’accepte plus la médiation de Washington et qu’il préférait celle Paris et de Londres. Que l’apparemment gagnant Trump soit mis hors jeu par le certainement perdant Zelensky est une chose assez cocasse.
Non content de ce contre-exploit, Trump a décidé d’agresser aussi et de menacer Poutine. Et de s’en vanter, en plus, comme d’un bon exploit.
Pousser Zelensky dans les bras de Macron et de Starmer est la pire gaffe à laquelle on pouvait s’attendre de la part de Trump. Qui plus est, après avoir repris les fournitures à l’Ukraine de matériel militaire.
Trump a voulu jouer le rôle de conquistador. Il serait dommageable pour tout le monde que, par erreur, il jouait celui du matamore.

1 mars 2025

Romain Vignest

Il n'est pas indifférent...

- 1/3/2025 - (...) Non, il n’est pas indifférent que l’argent de l’USAID ne finance plus les médias, ONG et projets de l’oligarchie davosienne, et accessoirement les Talibans ; il n’est pas indifférent que cessent les injections homicides et que le cartel des empoisonneurs soit démantelé ; il n’est pas indifférent que soient arrêtés les projets de monnaie numérique, interdits les laissez-passer et les confinements, sanitaires ou climatiques, compromis le Race to zero, l’Agenda 2030, le Traité sur les pandémies et autres joyeusetés du totalitarisme stato-capitaliste en marche ; il n’est pas indifférent qu’on ne meure plus en Ukraine et qu’on cesse de vendre des enfants à la frontière mexicaine ; il n’est pas indifférent que la censure des réseaux et la surveillance des communications soient levées ; il n’est même pas indifférent à la mémoire des morts que la vérité soit dite et les criminels jugés. Il était au contraire nécessaire et vital, quoi que soit demain, qu’aujourd’hui cela se fît ; et si Donald Trump n’avait pas été élu, cela ne se ferait pas. (...)

22 février 2025

DONALD TRUMP EST-IL FASCISTE ?

Marc Amblard

- 22/2/2025 - La question mérite d’être posée tant il est fréquent que la gauche américaine et les médias européens associent ce qualificatif au président récemment élu.
Tentons d’y répondre rapidement en reprenant les quatre piliers fondateurs du fascisme (dont on rappelle qu’il fut le régime autoritaire instauré par Mussolini en Italie de 1922 à 1945).

1. Le poids croissant de la bureaucratie et de la planification d’État

Nous connaissons la citation du dictateur italien : "Tout pour l'État, tout avec l'État et tout par l'État". Mussolini, mais également Staline, Hitler, Mao, Castro… étaient les plus ardents défenseurs de la centralisation des pouvoirs autour de leur personne.
Donald Trump emprunte précisément la direction opposée en combattant les excès d’un état fédéral omnipotent. Pour preuve, le DOGE (département de l’efficacité gouvernementale) créé à son initiative est en train de révéler des pans entiers de dépenses publiques engagées à l’encontre des intérêts du peuple américain. C’est donc bien vers un allègement de l’État que nous nous dirigeons actuellement.

2. Une règlementation qui envahit la sphère privée de l’individu

Autre caractéristique toute aussi importante du fascisme, c’est cette volonté quasi pathologique de vouloir réglementer la vie quotidienne des individus selon l’adage « faire le bien du peuple, fut-ce contre son gré ». Ce point a été admirablement décrit par George Orwell dans son ouvrage référence « 1984 ».
Encore une fois, Donald Trump ne semble pas désireux d’accroitre l’emprise du gouvernement sur les citoyens. C’est même le contraire puisqu’il a promis de réduire le poids de la réglementation et de l’influence de l’État sur nos comportements. La meilleure illustration est probablement sa récente décision de dissoudre le « Ministère de l’éducation » qu’il considère comme un outil de formatage des cerveaux. Idem pour le « tout électrique » que Trump a balayé d’un revers de la main considérant que chacun doit être libre de conduire le véhicule de son choix. Ou encore la vaccination qui ne doit pas être imposée mais relever d’une décision personnelle.

3. Des médias aux ordres

L’actuel président a été la première victime de cette presse et ces chaînes de TV qui ont renoncé à leur fonction de contre-pouvoir pour devenir des relais propagandistes et les chiens de garde du gouvernement.
Cherche-t-il à reproduire à son avantage cette situation ? L’ouverture à la Maison blanche de la chambre de presse aux médias alternatifs s’inscrit plutôt dans une volonté d’inciter à plus de diversité dans les systèmes d’information. Plus largement, sa volonté de préserver à tout prix la liberté d’expression, fortement appuyée par la voix du vice-président lors du congrès de Munich renforce l’idée de sauvegarder la pluralité des opinions. Il est encore un peu tôt pour être catégorique sur ce point. L’avenir nous éclairera davantage.

4. La volonté des autorités d’étendre leur emprise au-delà des frontières de la nation

Les audits menés au sein de l’USAID, cette agence initialement dédiée à l’aide internationale a révélé que le gouvernement américain détournait les taxes pour arroser la terre entière de dollars américains. Deux objectifs majeurs : diffuser partout dans le monde les courants de pensée portés par le pouvoir et s’assurer que les gouvernements des nations étrangères étaient compatibles avec les valeurs défendues par l’Oncle Sam.
L’actuel président compte bien mettre un terme à ces pratiques qu’il considère comme des délits d’ingérence. Pour lui, c’est « America first ». Les États-Unis ne doivent plus être la police du monde. Tout doit être mis en œuvre pour protéger les intérêts du peuple américain et uniquement ceux du peuple américain. Le retrait de l’OMS, des accords de Paris et qui sait, peut-être de l’Otan, illustre parfaitement la nouvelle politique de la Maison blanche.
Assez objectivement et à l’aune de ces quatre points, force est de reconnaître que le programme engagé par l’actuel occupant et son équipe s’inscrit à l’exact opposé de ce qui caractérise le fascisme dont l’histoire nous a hélas livré quelques tristes applications.
On peut faire de nombreux reproches à Donald Trump, mais pas celui d’être fasciste. Une telle qualification relève d’un contre-sens fâcheux et d’une méconnaissance totale de l’idéologie autoritaire.

20 février 2025

LE GRAND DÉPLACEMENT

Nicolas Maxime

- 18/2/2025 - Sous nos yeux se prépare l'un des plus grands plans de déplacement forcé d'une population depuis la Seconde Guerre mondiale : l'expulsion progressive et systématique des Palestiniens vers les pays arabes. Il s'agit du plan Trump soutenu par Netanyahu. Ce projet, qui vise à redessiner la carte du Proche-Orient au détriment du peuple palestinien, s’inscrit dans une continuité idéologique illustrant la brutalité d’une politique néoconservatrice qui, sous couvert de "paix", légitime l’annexion, la dépossession et la fragmentation du territoire palestinien.
Dire que certains ont cru naïvement que Trump représentait une alternative pacifiste dans ce conflit... Loin de rompre avec l'impérialisme interventionniste de ses prédécesseurs, il en a été le prolongement exacerbé, offrant à Israël un boulevard pour intensifier sa politique de colonisation et d’apartheid. Trump a même poussé le cynisme à son paroxysme en envisageant de transformer Gaza en une "Riviera" où l’enclave ravagée par la guerre deviendrait un projet touristique lucratif, livré aux spéculateurs immobiliers et aux grands groupes hôteliers.
L’Histoire jugera sévèrement cette complicité active dans le démantèlement des droits d’un peuple et dans l’établissement d’un ordre fondé sur le nettoyage ethnique et l'expulsion.

7 février 2025

Nicolas Maxime

- 5/2/2025 - Sur les réseaux sociaux, je vois quelques followers qui acclament Trump parce qu'il serait en train de rompre avec le néolibéralisme en augmentant les droits de douane. Pourtant, le protectionnisme commercial n'entre pas en contradiction avec les principes du libéralisme économique.
Les économistes libéraux comme Friedrich List au XIXe siècle ou Maurice Allais au XXe siècle ont défendu le protectionnisme, notamment en période de crise ou pour soutenir l’essor industriel d’un pays. Leur logique repose sur l’idée que des barrières douanières temporaires peuvent permettre de préserver l’appareil productif national face à une concurrence extérieure déloyale ou asymétrique. Ce raisonnement s’oppose au libre-échangisme dogmatique, mais il ne remet pas en cause les principes fondamentaux du capitalisme de marché.
Le protectionnisme de Trump suit cette logique. Loin d’être un rejet du néolibéralisme, il en est plutôt une adaptation pragmatique. À aucun moment, il ne remet en cause la liberté des flux de capitaux, qui restent un pilier central du modèle néolibéral. Il ne cherche pas à protéger le marché intérieur par une régulation plus stricte, ni à encadrer les multinationales américaines. Il ne prône ni nationalisation ni intervention directe de l’État dans l’économie, si ce n’est pour favoriser les intérêts des grandes entreprises privées. Son approche vise avant tout à maximiser la compétitivité américaine dans un cadre globalisé, en usant des droits de douane comme levier de négociation et de pression sur ses partenaires commerciaux.
En ce sens, Trump ne s’oppose pas au néolibéralisme ; il en radicalise certains aspects. Son protectionnisme est un moyen de renforcer la domination des États-Unis dans l’économie mondiale, et non un projet de rupture avec le capitalisme financiarisé et globalisé.

27 janvier 2025

USA - EXPULSIONS EN COURS : DONALD TRUMP N’A JAMAIS ÉTÉ L’ENNEMI DES MIGRANTS

Marc Amblard

- 27/1/2025 - En 2017, j’en étais un et son administration m’a ouvert grand les bras en m’offrant dès le 1er jour une belle carte verte ainsi qu’aux membres de ma famille. 5 ans plus tard, elle nous accordait la nationalité américaine. Merci.
Trump est simplement opposé à ceux qui entrent aux États-Unis sans y être autorisés, donc en violant la loi.
La nuance est facile à comprendre, non ?
Si un étranger pénètre chez vous durant la nuit en forçant la porte, allez-vous lui proposer la chambre d’ami ou bien ferez-vous le nécessaire pour l’expulser ? Dans ce dernier, cas doit-on vous considérer comme d’extrême droite ?

26 janvier 2025

MONROE ET MCKINLEY, LE RETOUR

Gabriel Nerciat

- 25/1/2025 - Assez étrange, de lire dans la presse française les commentaires divers et variés sur la victoire de Trump et sa cérémonie d'investiture.
À croire que tout le monde, même certains de ses partisans, font des efforts considérables pour ne pas entendre ce qu'il dit et ne pas voir ce qu'il fait (ou, à tout le moins, ce qu'il envisage de faire).
La première chose qui devrait marquer, et sidérer tout le monde, est qu'il ne parle absolument pas à ses alliés, sinon pour les menacer sans vraiment juger utile de prendre des gants (Danemark-Groenland, Canada-Trudeau, Allemagne-déficit commercial, etc.).
Mais pas un mot sur l'Ukraine ou sur Taïwan, les deux vassaux les plus cruciaux et les plus exposés du moment, dont on a appris le lendemain des cérémonies du Capitole que leurs dotations annuelles respectives étaient suspendues pour trois mois.
Sur Israël, c'est presque pire : il ne parle que des otages qu'il veut voir libérer (aux conditions du Hamas, j'en ai déjà parlé et n'y reviens pas), tout en précisant de façon tonitruante que ses otages à lui, ceux qui le préoccupent vraiment, ce sont les anciens insurgés du Capitole – qu'il a graciés. Même Jean-Marie Le Pen n'aurait peut-être pas osé la comparaison ; et d'ailleurs on sentait, le soir de la cérémonie, que certains invités réguliers de C-News et de BFM-TV avaient un peu de mal à déglutir.
Quant à ses ennemis, ou ceux qui sont supposés l'être, de Poutine aux ayatollahs iraniens en passant par Xi et Kim, ils sont à peine mentionnés, mais, quand c'est le cas, de façon plutôt courtoise.
Ainsi Trump nous a-t-il appris officiellement (mais négligemment), entre deux signatures dans le bureau ovale, que la Corée du Nord de son ami Kim était bel et bien devenue une puissance nucléaire.
Ah fichtre ! Le bon Bruno Tertrais et son compère François Heisbourg ont dû aller prendre un bain très chaud ce soir-là, dont vraisemblablement ils ne sont toujours pas sortis.
L'Europe, elle, n'est même pas citée, non plus que la Turquie, le Japon ou les monarchies wahhabites du Golfe (la gueule du gendre en disgrâce Jared Kushner était aussi rigolote à voir que les gloussements de dinde et les dents blanches monumentales de son affligeante épouse).
Bref, le message selon moi est assez clair, et conforme finalement à ce que Trump a toujours dit : les États-Unis à ses yeux ne doivent défendre que leurs seuls intérêts nationaux qui sont d'abord panaméricains et régionaux (c'est le grand retour de la doctrine Monroe, qu'avaient répudiée Teddy Roosevelt puis son cousin Franklin après l'assassinat de William McKinley, le président américain protectionniste et hispanophobe dont j'avais lu quelque part en 2017 qu'il était le préféré de Trump), ne pas se préoccuper des systèmes d'alliance nuisibles ou ruineux hérités du XXe siècle qui pourraient les parasiter ou les contredire, et surtout ne pas chercher à se poser comme les garants institutionnels d'une quelconque idéologie à prétention messianique ou universaliste qui, loin de garantir la paix, ne fait qu'attiser et additionner les guerres punitives et les défaites honteuses (c'est ce que signifie le terme "isolationnisme", que beaucoup de Français ont du mal à comprendre car ils le confondent avec une sorte de neutralité provinciale à la suisse, sans savoir qu'il s'oppose, dans l'histoire de l'Amérique, à l'impérialisme idéaliste et/ou cynique d'un Wilson ou d'un Bush fils).
Or, en Europe, on fait comme si tout cela n'existait pas.
Notre bedeau béarnais et notre Banquier Président en pré-retraite amusent la galerie en faisant la leçon à Elon Musk et en appelant comme toujours à "plus d'Europe" pour sauver les derniers meubles en ruine de la démocratie globale et du système onusien multilatéral cher à Grand-Papa.
Mais l'Europe, comme les autres esclaves volontaires de l'Oncle Sam, ne comprend pas qu'elle n'a désormais plus le choix qu'entre se prendre enfin en main en élaborant sa propre doctrine Monroe (ce que l'UE supranationale et libre-échangiste fera tout pour empêcher) ou bien se vendre par appartements, faute de mieux, au parti communiste chinois devenu le premier client de l'Allemagne (ce que les lavettes dépitées et hystériques de l'euro-atlantisme néo-con accusent sans rire la Russie de faire).
Trump n'est qu'un pitre mégalomane, disent ses détracteurs.
Peut-être, du moins l'avenir le dira ; mais c'est chez nous que, cette fois, pour de bon, la comédie est en train de tourner court.

25 janvier 2025

Régis de Castelnau

Rubrique : défaite

Défaite américaine en Ukraine : comment sauver la face ?

Sur son réseau social personnel, Donald Trump a adressé un message direct à la Russie. Pour habiller ses soi-disant propositions de paix, en négligeant semble-t-il d’utiliser les voies diplomatiques à l’ancienne. Résultat : un gros flop.

« Je ne cherche pas à faire du mal à la Russie. J’aime le peuple russe et j’ai toujours eu de très bonnes relations avec le président Poutine – et ce malgré le canular de la gauche radicale « Russie, Russie, Russie ». Nous ne devons jamais oublier que la Russie nous a aidés à gagner la Seconde Guerre mondiale perdant près de 60 millions de vies au passage… »

Ah bon ? C’est bizarre, tous les gens sérieux savent que ce sont les Soviétiques qui ont écrasé l’Allemagne. Et même ont poussé le Japon à la capitulation avec leur offensive en Mandchourie. 60 millions de morts ? D’où est-ce qu’il sort ce chiffre ? Tous les historiens savent bien que le terrible bilan se monte à 25 millions. Déjà qu’il revendique le chiffre rocambolesque d’un million de Russes tués en Ukraine, l’homme orange démontre qu’il est fâché avec l’arithmétique.

« Tout cela étant dit, je vais rendre un grand SERVICE à la Russie, dont l’économie est en déclin, et au président Poutine. Réglez le problème maintenant et ARRÊTEZ cette guerre ridicule ! ELLE NE FERA QU’EMPIRER. Si nous ne parvenons pas à un « accord », et bientôt, je n’aurai d’autre choix que d’imposer des niveaux élevés de taxes, de tarifs et de sanctions sur tout ce qui sera vendu par la Russie aux États-Unis et à divers autres pays participants. »

Ah bon ? S’il y a une économie qui est en déclin, c’est bien l’économie américaine qui vient de descendre en dessous des 15% de la production mondiale après avoir été il n’y a pas si longtemps à 40%. L’économie russe ne va pas si mal d’après la Banque mondiale et le FMI, et quant aux sanctions, elles ont déjà toutes été prises et ont plutôt profité à la Russie. Qui ne vend plus grand-chose aux États-Unis et encore moins à ses alliés du G7. Il a pris Bruno Lemaire comme conseiller le Donald ?

« Mettons fin à cette guerre, qui n’aurait jamais commencé si j’avais été président ! Nous pouvons le faire de manière facile ou de manière difficile – et la manière facile est toujours la meilleure. Il est temps de « CONCLURE UN ACCORD ». PLUS AUCUNE VIE NE DOIT ÊTRE PERDUE !!! ».

Ah bon ? Parce que cette guerre, elle n’a pas commencé le 24 février 2022 mais bien en janvier 2014 avec le coup d’État organisé par les USA en Ukraine. Et s’est poursuivie avec la mainmise américaine sur l’État ukrainien pour mener une guerre civile contre les populations du Donbass et poursuivre l’intégration matérielle de l’armée à l’OTAN. Et ce, pendant toute la durée du premier mandat de Trump qui n’a strictement rien fait pour y mettre fin. Et plutôt au contraire puisqu’il se vante d’avoir été le pire sanctionneur de la Russie à cette période.

Alors comme les Russes ont répondu poliment à ses soi-disant propositions, qu’il fallait être sérieux, voilà Trump qui reprend ses rodomontades. Et annonce qu’il va récupérer les avoirs russes gelés pour financer de nouvelles armes à livrer à l’Ukraine. Idée qui plonge les imbéciles qui squattent les plateaux chez LCI, BFM et autres FranceInfo dans le ravissement, mais terrorise les financiers occidentaux réalistes qui savent très bien quel serait l’effet boomerang.

Eh bien dites donc, les pauvres Ukrainiens ne sont pas sortis des ronces. 25/1/2025

23 janvier 2025

Kuzmanovic Georges

Davos 2025 : Trump déclare la guerre économique au monde

Cliquer sur l'image (vidéo de 11min 58s) ↴

Le Forum économique de Davos, qui se tient du 20 au 24 janvier 2025, attire des hommes d’affaires influents, en particulier des patrons de multinationales. Une intervention était particulièrement attendue, celle de Donald Trump.

L'attaque de Donald Trump contre l'économie mondiale

Depuis Washington, en visio, Trump a livré une charge sans précédent contre les autres économies, déclarant littéralement une guerre commerciale. Sa position est claire : "America First", et il l’applique sans réserve. Il a invité les entrepreneurs du monde entier à s’installer aux États-Unis, leur offrant des impôts parmi les plus bas, en échange de la production locale. En revanche, ceux qui choisissent de ne pas fabriquer en Amérique se verront imposer des droits de douane élevés.

Trump cible particulièrement l’Union européenne, la qualifiant de "plutôt inamicale" envers les États-Unis. Il a aussi critiqué l'administration Biden, l’accusant de lui transmettre un pays en plein chaos économique, marqué par une criminalité galopante, une immigration incontrôlée et une inflation catastrophique.

Propositions de Trump

Lors de son discours, Trump a fait plusieurs annonces :
Il veut transformer les États-Unis en la première nation mondiale en matière de cryptomonnaies et d’intelligence artificielle. Il a promis une réduction massive des impôts, en particulier pour la classe ouvrière et la classe moyenne. Il a proposé une "urgence énergétique nationale" et a critiqué vivement le "Green New Deal". Trump a exprimé son souhait de relancer l’industrie américaine, notamment en matière d’hydrocarbures.

Hostilité envers l'Union Européenne

Trump a clairement exprimé son hostilité envers l’Union européenne, la considérant comme injuste et inamicale. Ses actions sont pourtant déjà bien visibles : les États-Unis vendent du GNL trois fois plus cher que le gaz russe, sabordent l’économie européenne, aspirent son industrie (BMW, Volkswagen, BASF), et forcent l’achat de matériel de guerre américain. Même la destruction de NordStream semble ne pas être suffisante pour Washington, qui réclame davantage de tributs de ses vassaux européens.

Mark Rutte et l’OTAN

Mark Rutte, Secrétaire Général de l’OTAN, a déclaré que l’Europe devrait financer les armes américaines destinées à l’Ukraine et prendre plus en charge les dépenses liées à ce conflit. Cette situation met en lumière la subordination de l’Europe aux États-Unis et pose la question : les Européens continueront-ils à être atlantistes et à soutenir une Europe fédérale dirigée par un agent américain, Ursula von der Leyen ?

Intervention d'Ursula von der Leyen à Davos

À Davos, Ursula von der Leyen a tenté de se faire entendre en menaçant la Chine et les États-Unis. Cependant, son discours est largement ignoré par Trump et Xi Jinping. L’Union européenne, avec des prix de l’énergie plus élevés que ceux de la Chine ou des États-Unis, se dirige vers une désindustrialisation accélérée en raison de son abandon des ressources énergétiques russes. De plus, Bruxelles reste inféodée à Washington et ne dispose pas des moyens institutionnels ou économiques pour s’opposer efficacement aux États-Unis.

L’OPEP et le prix du pétrole

Trump a également fait une demande surprenante aux pays de l’OPEP, en particulier l’Arabie Saoudite, de réduire le prix du pétrole. Selon lui, cette réduction pourrait contribuer à arrêter la guerre en Ukraine. Toutefois, Trump semble oublier que les États-Unis et l’UE ont déjà exigé cette même réduction, mais l’OPEP+ (y compris la Russie et la Chine) avait augmenté les coupes de production, ce qui a conduit à une hausse des prix du pétrole.

Une situation explosive qui échappe à toute lecture simpliste, entre conflits géopolitiques et économiques.