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2 octobre 2025

Radu Portocala
2/10/2025

« Il est très important d’avoir un message clair. Les drones, qui violeraient nos territoires, représentent un risque important. Ils peuvent être détruits, point final. »
C’est ce que dit Jupiter qui, depuis des mois, opère sa transformation en Mars.
Ces drones qui agitent les génies de quelques capitales occidentales viennent, nous disent-ils, nécessairement de Russie. Aucun n’a été abattu, aucun donc n’a été observé de près, mais la certitude est absolue : c’est la Russie qui les envoie. Pourquoi ? Les génies ne s’embarrassent pas de telles questions oiseuses. Par quel miracle peuvent-ils voler si loin ? Aussi arriérée soit-elle, la Russie est capable de prouesses que les génies ne se fatiguent pas à expliquer. Et ces drones qui ont volé plus qu’ils ne peuvent voler, où vont-ils après avoir troublé notre quiétude ? Ils volent mille autres kilomètres pour revenir à leur base supposée ?
« Nous sommes dans une confrontation avec la Russie » assure post-Jupiter. C’est-à-dire : nous pensons que la Russie envoie des drones dans notre ciel, nous ne savons pas pourquoi, nous les laissons voler et ça nous permet de pérorer. Ça ne s’appelle pas vraiment une confrontation. Agitation stérile décrirait mieux les choses.
Cette histoire de drones n’est pas sans rappeler la profanation du cimetière juif de Carpentras. Pendant longtemps, des accusations très précises ont été formulées contre le seul coupable que politiciens et journalistes pouvaient se permettre de désigner – celui qui arrangeait leurs affaires. Aujourd’hui, ce coupable universel, ce coupable absolu est la Russie. Il faudrait se demander jusqu’à quel point ces stupidités font rire au Kremlin.

29 septembre 2025

Radu Portocala

-29/9/2025- Les élections en Moldavie ont été gagnées par qui devait les gagner. Ce n’est pas en vain que le contribuable français a payé le voyage électoral d’Emmanuel Macron dans ce pays qui intéresse tellement les démocrates et les pacifistes occidentaux.
On nous dit que cette victoire des euro-enthousiastes est une défaite de la Russie. Cette Russie qui est à ce point impuissante et que nous craignons tant. À qui nous voulons faire la guerre pour l’empêcher de nous faire la guerre. La petite Moldavie l’a mise en échec. Sous la lumière de Bruxelles, Maia Sandu triomphe, alors que Vladimir Poutine, dans sa sinistre tanière, lèche les plaies qui viennent de s’ouvrir dans son orgueil.
Réjouissons-nous ! La vaillante Moldavie, poussée par sa foi en la bureaucratie européenne, a vaincu l’ogre.

28 septembre 2025

Radu Portocala
28/9/2025

La présidente de la Moldavie, créature du couple Soros-Schwab et filleule de von der Leyen, a déclaré que la Russie a dépensé « des centaines de millions d’euros » pour manipuler l’élection législative qui se déroule aujourd’hui dans son pseudo-pays issu de l’imagination de Staline.
Il faudrait se décider : soit la Russie est en faillite comme nous disent les personnes ineptes de la famille à laquelle appartient cette Maia Sandu, soit elle est en mesure, comme nous disent les mêmes personnes ineptes, de jeter par les fenêtres des sommes monstrueuses pour influencer la vie politique dans nombre de pays, pour manipuler la presse « d’extrême droite » dans d’autres, pour déstabiliser des continents entiers, pour faire « la guerre hybride » à la moitié du monde, etc.
Quand les imbéciles font semblant de nous informer, on finit par ne plus rien comprendre. Ce qui, en fin de compte, n’est pas plus mal.

22 septembre 2025

Radu Portocala

-22/9/2025- On s’émeut et on critique la décision d’un grand nombre de maires d’arborer le drapeau palestinien sur leurs mairies. La loi s’y oppose, en effet, mais ce n’est pas cela qui provoque les critiques. L’initiative est de gauche et elle contrarie la droite - ce qui est assez inhabituel puisque la droite s’empresse très souvent à cautionner les idées de gauche.
Le débat, cependant, peut étonner si on pense au nombre de mairies et autres bâtiments officiels qui, ignorant la loi et dans une prodigieuse concorde, ont arboré pendant des mois le drapeau ukrainien, souvent même au-dessus de celui de la France. Et que dire de la cheffesse de Bruxelles qui, avec ses larbines, a eu l’idée grotesque, digne d’un carnaval d’école primaire, de se costumer en bleu et jaune. Personne ne s’est indigné alors. Bien au contraire.
Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit d’une transgression de la loi en même temps que d’une manifestation politique puérile. La réalité géopolitique est telle qu’elle est et arborer des drapeaux sur des mairies n’y changera rien. Cela montre, en revanche l’importance qu’ont prise les gesticulations stériles et le caractère incantateur de la politique actuelle, de plus en plus proche d’une forme assez stupide d’occultisme.

15 septembre 2025

Radu Portocala

Combien ça coûte ?
Qu'est-ce que ça rapporte ?
Pourrait-on vivre sans ?


10 septembre 2025

Radu Portocala

-10/9/2025- Emmanuel Macron a des ambitions dangereuses. Pas pour lui, heureusement, mais pour tout ce qui l’entoure. L’une d’entre elles, qui occupe sans doute ses rêveries vespérales, est de faire la guerre à la Russie, d’aboutir là où Napoléon et Hitler ont échoué. Noble et grand projet, disent les enthousiastes qui ne s’embarrassent pas du fardeau de la pensée ; terribles désastres en perspective, répondent les lucides rabat-joie.
Bien entendu, comme tout grand démolisseur, il cherche à se faire accompagner dans son entreprise. Il a, donc, trouvé dans le britannique Starmer et l’allemand Merz ses futurs compagnons d’armes.
Pour l’instant, il lui faut gagner l’opinion d’outre-Manche. Alors, il fait ce qu’il sait faire : il frotte le dos du roi, il fait des clins d’œil complices à la princesse de Galles et il promet de prêter aux Anglais la tapisserie de Bayeux. Il transforme ainsi un grotesque exercice de diplomatie personnelle en danger pour un trésor national.
Les restaurateurs et les conservateurs sont unanimes à lui dire que toutes les manipulations qu’implique ce voyage peuvent provoquer des dégâts irrécupérables à la tapisserie. Il n’en tient pas compte. Sa volonté, ses caprices passent avant l’avis de ceux qui savent. C’est ainsi qu’agissent les dictateurs. Et c’est ainsi qu’ils produisent les pires désastres.
La tapisserie de Bayeux aura bientôt mille ans. La toile sur laquelle elle a été tissée est d’une extrême finesse, donc d’une extrême fragilité. Si Macron impose sa volonté – et il y a peu de chances, comme dans n’importe quelle dictature, que son projet soit abandonné – il faudra l’enlever de sa vitrine, l’enrouler, la transporter à Londres, la dérouler, l’exposer dans une vitrine, puis, à la fin de l’exposition, l’enlever de cette vitrine, l’enrouler de nouveau, la ramener en France, la dérouler une fois de plus et, enfin, la remettre dans sa vitrine. À quel point faut-il être indécent pour prétendre que toutes ces opérations n’auront aucun effet, ne produiront aucun dégât ?
Mais la volonté de Macron met à mal le bon sens, l’annule, s’en moque. La volonté de Macron est supérieure à la raison. L’homme qui a tout raté à droit à cette reconnaissance.

3 septembre 2025

Radu Portocala

-3/9/2025- Nous sommes – la chose est entendue – dans la post-histoire que nous analysons avec les moyens de la post-vérité. Le diable seul sait que veulent dire ces idioties, mais elles ont cours dans de plus en plus de cerveaux de plus en plus vides.
Un double exemple a été donné ces derniers mois par deux éminentes personnalités.
D’abord, le vice-président des États-Unis, J. D. Vance. Au mois de mai il a écrit : « The West tore down the Berlin Wall together. » (« L’Ouest a démoli le Mur de Berlin ensemble. ») Il suffit de regarder les images d’archive de ces jours de 1989 pour constater que le Mur de Berlin est tombé d’Est vers l’Ouest. Il a été démoli par des Allemands de l’Est sous le regard impavide des troupes Est-allemandes qui n’ont pas bronché. Pourquoi ? Trahissaient-ils, ces soldats ? Non. Ils avaient reçu l’ordre de laisser faire. Et cet ordre avait été donné avec l’aval de Moscou, tout comme c’est avec l’aval de Moscou que, quelques semaines plus tôt, la Hongrie avait soudainement ouvert la frontière avec l’Autriche. Ensemble ou non, que cela plaise ou non aux chefs américains, ce n’est pas l’Ouest qui a démoli le Mur de Berlin. L’Ouest s’est contenté de tenir des discours et de rechercher avidement la « coexistence pacifique », chère à tous les présidents américains.
Vint ensuite Friedrich Merz, la premier-ministre allemand qui, assis en face de Donald Trump lui a dit : « Vous avez libéré notre pays du nazisme. » On peut avoir toute l’antipathie possible contre l’Union soviétique avec sa politique horrible, les images restent des images. Et dans celles où le monde entier a vu un soldat qui plante un drapeau sur le toit du Reichstag, le soldat n’est pas américain, mais soviétique, et le drapeau n’est pas américain, mais soviétique. C’est l’entrée des troupes de l’Armée rouge dans Berlin qui a poussé Hitler au suicide, donc qui a mis fin au nazisme, pas celle des troupes américaines. On n’a pas besoin d’avoir des sympathies communistes ou stalinistes pour enregistrer ce que ces images montrent. À cela, bien entendu, Trump acquiesce l’air enchanté.
Sommes-nous en train de passer de la post-histoire à la contre-histoire ? Pourquoi pas ? La chose est aussi stupide qu’a été la décision prise en 2022 par quelques patrons de restaurants français de débaptiser la salade russe et de l’offrir à leurs clients comme salade ukrainienne. Et les clients ont été enchantés de la voir dans leur assiette. C’est probablement le sens de la contre-histoire : faire gober n’importe quoi, sous n’importe quel nom à une masse contente d’avoir l’assiette pleine.

1 septembre 2025

Radu Portocala

-1/9/2025- Dans un moment qu’il a cru être celui de l’élévation suprême de la conscience politique – et qui était exactement le contraire – Giscard d’Estaing a formulé il y a plus de trente ans ce commandement : Combattre le Front National doit être la principale mission de l’homme politique français (citation de mémoire).
Ce combat permanent a été le désastre, la castration de la politique française.
En premier lieu, parce qu’il a donné à la gauche le rôle de phare de la moralité dans les affaires publiques, de guide, de juge et, surtout, de censeur. Sa toute-puissance en la matière n’a jamais été mise en question.
Ensuite, parce qu’il a définitivement subordonné à la gauche la droite timorée d’être de droite. Les hommes de droite, je l’ai écrit il y a très longtemps, tiennent un discours de gauche. Par peur de l’étiquette infamante. Vivant dans cette stupide confusion, la droite a perdu sa liberté et, finalement, son intelligence.
Enfin, parce que, par peur des foudres de la gauche, il a condamné les politiciens à l’inaction ou à l’action inepte. La droite n’ose pas prendre des mesures de droite. La stagnation lui semble préférable. Tout comme la perte de son identité et de ses idées.
Un pays dont les partis politiques se donnent pour premier objectif l’élimination d’un autre parti politique est un pays qui patauge lamentablement dans la boue de l’imbécillité et qui, de ce fait, n’ira nulle part. Le commandement idiot de Giscard - qui, d’ailleurs, ne faisait que mettre en paroles une obsession devenue déjà générale - a condamné la politique française à la pratique permanente de la futilité.

11 juillet 2025

LETTRE OUVERTE À NICOLAE CEAUSESCU

Radu Portocala
11/7/2025

Très estimé Camarade Président,
Cette lettre arrive bien un peu tard, mais je précise à ma décharge que je pense à l’écrire depuis quelques années. Depuis, pour être plus précis, que l’Occident où je vis est entré dans une phase de démocratisation aiguë.
Je vous écris pour vous prier de pardonner mes attitudes d’autrefois. Je me suis permis de vous critiquer, de faire de nombreuses émissions de radio contre votre politique, d’écrire dans des journaux et des livres que vos choix étaient désastreux. J’avais tort et c’est vous qui aviez raison. C’est bien pour cela que ceux qui vous comprenaient vous avaient nommé Le Danube de la Pensée, alors qu’ils m’appelaient chien galeux.
Ce que je vois autour de moi ces dernières années me montre que vous aviez une très limpide vision de l’avenir. Je constate avec joie que l’Occident s’est réveillé : il a enfin compris votre sagesse et il a commencé à appliquer votre politique. Il a du retard, certes, mais il montre de la bonne volonté et se dépêche pour rattraper le temps perdu.
Ô, très estimé Camarade Président, pourquoi n’êtes-vous pas là pour vous réchauffer le cœur à la vue de ce spectacle ? Vos ennemis d’hier, ceux qui dédaignaient votre œuvre grandiose, devenus vos disciples, vos suiveurs.
Je croyais, quand je vivais dans le paradis rouge, que vous me persécutiez. Non ! J’avais tort ! Vous me prépariez pour la vie que j’allais avoir ici, dans cet autre paradis, celui de la démocratie radicale et impitoyable. Oui, vous me prépariez, et maintenant je suis prêt à accueillir avec enthousiasme cette renaissance. Le « maintenant » qui vient est l’« autrefois » que je croyais perdu. Je ne suis pas dépaysé. Vos pensées m’entourent de nouveau.
Veillez sur nous ! Vive le passé radieux ! Que sa lumière nous guide !


Radu Portocala est un journaliste et un écrivain d’origine roumaine. Persécuté par la Securitate, il a d’abord trouvé refuge en Grèce, avant de s’installer en France en 1982 ; il y connaîtra Cioran, et les exilés roumains de Paris. Il a notamment écrit sur Ceausescu, et a participé aux livres collectifs de Stéphane Courtois.
Contrairement à nous qui faisons les malins et jouons les durs sur les réseaux sociaux, il a connu la dictature, une dictature à l'ancienne, non celle qui ferme un compte Facebook, mais celle qui emprisonne ses opposants pour délit d'opinion.
Il a récemment exercé son regard critique sur la situation française, et en a tiré un volume réjouissant contre le macronisme, au titre étrange en forme d'oxymore : “Le Vague tonitruant” (éd. Kryos). Il est aussi l’auteur d’un recueil de poèmes : “Voie sombrée” (éd. Dédale).
“Voie sombrée” se présente sous la forme d’une poésie très visuelle, presque narrative, où l’on suivrait la tentative d’évasion d’un homme, passant d’une cellule souterraine à une autre, dans un univers qui prolongerait le monde de Beckett et celui de Kafka.
On voit qu’il n’y a pas deux Radu Portocala, le journaliste et le poète, mais un seul, animé du même esprit contestataire, un abbé Faria, creusant pour nous aider à sortir de la cellule idéologique.
Bruno Lafourcade

1 juillet 2025

Radu Portocala

-1/7/2025- Les étés que j’ai connus en Roumanie étaient chauds, très chauds. Tous. Et les jours chauds comme celui d’aujourd’hui se succédaient sans provoquer des crises d’hystérie. Les vieux disaient même que « les étés ne sont plus ce qu’ils étaient autrefois ».
Les chaussures s’enfonçaient dans l’asphalte ramolli (il y a cette image dans Les aventures de Tintin - l’Étoile mystérieuse), mais personne ne parlait de la fin du monde.
Les garçons allaient à l’école vêtus de l’uniforme obligatoire : chemise boutonnée jusqu’au cou, cravate, veste et pantalon en tissu assez épais. Et quand nous demandions aux professeurs la permission de tomber les vestes, ils répondaient qu’eux-mêmes ne le faisaient pas et rejetaient nos demandes. Macron déambulant en bras de chemise, manches retroussées, n’avait pas encore été inventé.
Il y avait des semaines entières où les jours comme celui d’aujourd’hui se succédaient - et nous ne voulions pas vraiment que cela s’arrête. C’était l’été, rien d’autre.
Puis un jour je suis parti en Grèce. Et c’est là que j’ai compris les vrais sens des mots « été chaud ». Et là non plus personne ne parlait encore d’apocalypse climatique. C’était l’été, et c’était comme ça.

1 juin 2025

Radu Portocala

-30/5/2025- Exaspéré par les stupidités et les hystéries de la campagne de 2017, j’écrivais ceci quelques semaines après les élections : « Il est permis d’imaginer (et même d’espérer) que Monsieur Macron ira très loin : il finira haï de tous. »
Je ne me suis par trompé, mais je n’avais pas imaginé que sa prévisible débâcle allait être aussi celle de la France, que ses postures grotesques, ses attitudes grotesques, ses propos grotesques s’imposeront comme ceux de la France, qu’il allait transformer la France en objet de mépris et de moquerie. Ni, d’ailleurs, que la France pouvait supporter si longtemps cette humiliation sans précédent, ou qu’elle accepte, par le caprice d’un seul homme, ce pitoyable suicide.

18 mai 2025

Radu Portocala

-18/5/2025- Pavel Durov, le fondateur de Telegram, a publié sur son compte : « Un gouvernement de l’Europe de l’Ouest a contacté Telegram nous demandant de réduire au silence les voix conservatoires de Roumanie avant les élections présidentielle d’aujourd’hui. » Il n’a pas donné le nom du pays d’où venait cette demande, mais a ajouté dans son message un emoticon avec une baguette de pain. Durov finit son message en disant que Telegram a rejeté cette demande.

-12/5/2025- La déclaration de cette personne (datant d'il y a deux jours) devrait suffire à la Cour constitutionnelle de Roumanie pour annuler l'élection en cours.
En décembre dernier, la même Cour avait invoqué, pour annuler le premier tour de l'élection présidentielle, une ingérence russe qui n'a jamais été prouvée.
Cette fois, il s'agit d'une ingérence qui n'a même pas besoin d'être prouvée, puisqu'elle s'affiche fièrement, se revendique, étale son programme.
Mais je m'égare sans doute : maintenant, ce n'est rien d'autre qu'une manifestation démocratique. Une matérialisation de cette belle démocratie européenne. Elle est en marche. Elle écrase tout. C'est beau et c'est bien !

5 mai 2025

ÉLECTION EN ROUMANIE

Radu Portocala

-5/5/2025- Le premier tour de l’élection présidentielle en Roumanie a donné des résultats plus tranchés qu’attendu.
Ainsi, le candidat dit d’extrême droite (je ne sais pas pourquoi), George Simion, a obtenu 40,96% des voix. Il est l’alter ego raisonnable du désormais fameux Călin Georgescu – c’est-à-dire qu’il ne proclame pas des absurdités chaque fois qu’il prend la parole.
À la deuxième place, l’actuel maire de Bucarest, Nicuşor Dan, avec 20,99% des voix. Il est mathématicien, a fait son doctorat à Paris, et a gagné des mandats de maire de Bucarest, fonction dans laquelle il n’a pas brillé par l’efficacité.
Évidemment, le pouvoir en place peut se lancer de nouveau dans la stupide procédure d’annulation du vote, d’autant plus que, depuis quelques jours, une partie de la presse roumaine parle avec insistance de manipulation informatique russe. À ce sujet, un article de Mediapart (!) alimente les imaginations. L’autre possibilité serait l’organisation d’un « barrage républicain » selon le modèle français. Mais on peut douter de son succès connaissant les animosités qui agitent le monde politique roumain, et le peu de sympathie que les partis témoignent à l’indépendant Nicuşor Dan. Lui-même, d’ailleurs, a reconnu ce matin que sa mission est très difficile.
Si George Simion gagne aussi le deuxième tour, le 18 mai, il aura à tenir deux engagements qui s’excluent l’un l’autre.
Le premier est l’organisation très rapide d’une nouvelle élection présidentielle qui permettrait à Călin Georgescu de se présenter et de gagner. Cependant, c’est une chose pratiquement irréalisable. D’abord parce que le président n’organisa pas à son gré des élections, et ensuite parce que Georgescu est inculpé de plusieurs infractions, sa situation juridique n’étant pas claire.
Le deuxième est la nomination de Călin Georgescu au poste de premier ministre. Le président ne peut pas démettre le premier ministre en fonction, or il y en a un, et pour nommer un premier ministre, il lui faut une majorité parlementaire que Simion n’a pas.
Situation compliquée, donc. Due en grande partie au fait que la Constitution roumaine accorde peu de pouvoirs au président et une marge de manœuvre assez limitée. On verra pour la suite…

3 mai 2025

Radu Portocala

-3/5/2025- En une seule heure, j’ai eu le désagrément de subir deux prises de parole de l’infect Claude Malhuret.
Dans la première, il fait campagne contre Trump. Il nous explique comment, depuis la prise de pouvoir de celui-ci, l’Amérique est arrivée au bord du gouffre, et se réjouit de constater qu’un mouvement de résistance est en train de naître.
Dans la deuxième, il fait campagne contre Poutine. Il sait comme nul autre l’état lamentable dans lequel se trouve la Russie, il a toutes les données de son involution économique, il connaît parfaitement les projets les plus secrets de Poutine.
Il n’a que des certitudes, quel que soit le sujet, et il les récite avec cet air docte que prennent les nullités agressives en exposant / imposant leurs idées. Progressiste en diable, il regrette sans doute de ne pas voir Hillary Clinton à la Maison Blanche et Macron au Kremlin.
Sa médiocre biographie et ses contorsions politiques n’incitent pas à l’admiration. Ses discours vous hérissent le poil et vous font penser que, si vous étiez dans la même pièce que lui, vous auriez envie de le mettre à la porte avec quelques mots rudes bien sentis. Il est l’exemple parfait de l’individu définitivement inutile.

1 avril 2025

Radu Portocala

-30/3/2025- À la politique internationale inepte de Biden s’est substitué ces deux derniers mois la politique internationale abracadabrante de Trump. C’est un changement, certes, mais il n’est pas aisé d’y voir un gain. Ni pour lui, ni pour l’Amérique, ni pour les autres. Il pratique ce qu’on pourrait appeler une diplomatie du caprice, une alternance permanente entre menaces et assurances, un fatras dont les enthousiastes assurent qu’il est calculé. Tout cela, pour l’instant, sans aucun bénéfice pour qui que ce soit.
Pour ce qui est de l’Ukraine, nous nous souvenons, bien entendu, de la fermeté de son plan : la paix en 24 heures. Cela fait 1656 heures (au moment où ces lignes sont écrites) qu’il exerce le pouvoir et la paix est loin, très loin d’être acquise.
Piètre psychologue, il ne s’est pas rendu compte que ses sorties agressives lors de la discussion avec Zelensky n’allaient pas nécessairement anéantir son interlocuteur, mais qu’elles risquaient, au contraire, de la braquer contre la prétention américaine d’imposer ses règles. On verra dans les semaines qui viennent si, à ce moment, Trump a perdu ou non la partie. Parce que, pour l’instant, Zelensky a fait savoir qu’il n’accepte plus la médiation de Washington et qu’il préférait celle Paris et de Londres. Que l’apparemment gagnant Trump soit mis hors jeu par le certainement perdant Zelensky est une chose assez cocasse.
Non content de ce contre-exploit, Trump a décidé d’agresser aussi et de menacer Poutine. Et de s’en vanter, en plus, comme d’un bon exploit.
Pousser Zelensky dans les bras de Macron et de Starmer est la pire gaffe à laquelle on pouvait s’attendre de la part de Trump. Qui plus est, après avoir repris les fournitures à l’Ukraine de matériel militaire.
Trump a voulu jouer le rôle de conquistador. Il serait dommageable pour tout le monde que, par erreur, il jouait celui du matamore.

27 mars 2025

Radu Portocala

-27/3/2025- Macron a enfin réussi à avoir son club, le « Coalition of the Willing ». Certes, il n’en est que le gérant, le beau rôle, celui de guide spirituel, de stratège, de chef moral a été réservé au bien-aimé homme kaki. Notre bon président peut maintenant, à sa guise, organiser des sauteries, déblatérer à loisir, flatter son ego, tripoter ses invités. Dommage seulement que, pour être plus explicite, il n’a pas appelé ça « Club des politiciens ratés grands amateurs de guerre ».
Ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est le double but de cette effervescence : remettre Poutine à sa place et saboter les initiatives de Trump. On peut comprendre que Poutine se fiche de la frénésie de ces personnes, puisqu’il les considère comme quantité négligeable. Il est, en revanche, assez étonnant que Trump n’ait aucune réaction face à cette rébellion dont la première conséquence est de donner à l’homme kaki une furieuse envie de tourner le dos à l’Amérique et de poursuivre la guerre.
Trump peut donc continuer à discuter avec Poutine et à vouloir la paix. Macron est d’un autre avis. Il veut, lui, détruire la Russie ou, au moins, la mettre dans une espèce de longue léthargie. À cet effet, il donne libre cours à sa réunionnite. Il parle, comme toujours, pour ne rien dire. Il brasse de l’air. Il montre sa triste inutilité et la grande torpeur dans laquelle est tombée la France. Il est, en réalité, comme un maître d’hôtel qui ne se sent pas bien si la maison dans laquelle il sert ne vit pas dans une permanente agitation.

21 mars 2025

Radu Portocala

- 21/3/2025 - Dans leur grande sagesse, nos bureaucrates-en-chef veulent nous armer. Ils sont persuadés que notre devoir est de ratatiner la Russie avant qu’elle ait le temps de nous administrer une correction sévère.
S’armer, on l’imagine bien, veut dire fabriquer des chars, des blindés, des camions et autres engins qui roulent. À ce propos, il serait normal qu’une pétition internationale recueille des millions de signatures rappelant que notre Union européenne nous enjoint à tous un grand degré de décence écologique. Afin de se plier aux exigences de la transition vers le zéro carbone – exigences qui, déjà, empêchent nombre de personnes d’accéder en voiture dans les centres de certaines villes –, afin, donc, de préparer une armée et une guerre éco-responsables, cette pétition doit demander, exiger même, que tous les engins militaires qui seront produits à l’avenir soient dotés exclusivement de moteurs électriques.
Nous partirions ainsi avec une longueur (morale) d’avance sur les Russes. Faire la guerre ne signifie pas oublier l’environnement. La guerre sans fuel, oui, nous pouvons !

18 mars 2025

Radu Portocala

- 18/3/2025 - La France est dirigée par un personnage qui a commencé par être incompétent et finit en étant dangereux.

10 mars 2025

Radu Portocala

- 5/3/2025 - Quand on veut se donner de l’importance, ça peut coûter très cher. Et ce n’est pas seulement Macron qui est dans ce cas, mais la plupart de ses pairs européens.
Je note que du temps de l’Union soviétique, personne n’a tenu un tel discours à la fois alarmiste et agressif. Quelqu’un ne sachant rien de ce qu’il se passe pourrait imaginer, en l’écoutant, que les chars russes sont à 10 kilomètres de Paris.
Et puis, quand on a Merkel et Hollande qui disent publiquement et clairement que les accords de Minsk n’ont pas été conclus pour être respectés, mais pour que l’Ukraine ait le temps de s’armer en vue d’une attaque contre la Russie, comment peut-on dire que c’est la Russie qui les a violés ? Comment veut-il, en racontant de talles énormités, qu’il ait une quelconque crédibilité internationale ?

28 février 2025

Radu Portocala

- 28/2/2025 - Je suis sidéré par l’obstination avec laquelle certains de mes lecteurs français se rallient à la cause de Călin Georgescu, alors qu’ils ne savent rien de lui, qu’ils ne parlent ni ne lisent le roumain, qu’ils ne connaissent rien à l’histoire récente de la Roumanie ni à l’actualité roumaine.
Je suis également sidéré par le fait que les mêmes lecteurs pensent être mieux informés que moi, sans tenir compte des 35 ans que j’ai passés, en tant que journaliste, à suivre et à commenter les réalités politiques roumaines.
Certains parlent du programme de Călin Georgescu. C’est bien la preuve que le sujet leur est étranger. Car il n’a aucun programme digne de ce nom. Ils ont entendu à un moment donné qu’il voulait quitter l’Union européenne et le tiennent pour un héros. Mais ne savent pas (et certains semblent ne pas vouloir l’apprendre) qu’il a abandonné cette idée. Maintenant, il veut seulement faire la loi à Bruxelles, ce qui est une pure tartufferie.
Les mêmes lecteurs m’assurent que sa longue carrière dans des institutions internationales est une garantie de qualités politiques. Ils ont l’air de ne pas me croire lorsque je leur dis qu’il a été pendant seulement deux ans « rapporteur spécial sur les incidences sur les droits de l’homme de la gestion et de l’élimination écologiquement rationnelles des produits et déchets dangereux » (copié sur le site de l’ONU). Est-ce une « fonction importante » ou plutôt une sinécure pour bureaucrates ?
Des lecteurs m’assurent aussi qu’il a une grande expérience politique. Pourtant, il n’a jamais fait de politique et n’a eu aucune fonction politique. Il est resté tout le temps à des niveaux médiocres de bureaucratie. C’est tout.
Ce n’est pas parce qu’on a été inculpé qu’on est quelqu’un d’éminemment bien. J’hésite depuis quelques semaines sur la manière de définir ce personnage. Je pense finalement que le mot imposteur est celui convient le mieux.