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10 juin 2025

Quand le bâtiment ne va pas, on en remet une couche

H16
9/6/2025

Surprise : le gouvernement entend faire – enfin ! – des économies ! La surprise est de taille mais rassurez-vous : lorsqu’on épluche la méthode employée, on comprend l’ampleur de la fumisterie.

Tout commence avec le constat de fraudes plus ou moins massives dans l’usage de MaPrimRénov’, cette magnifique usine à gaz bureaucratique mise en place par le gouvernement pour notamment permettre aux particuliers d’améliorer l’isolation de leur logement et, prétendument, d’économiser sur leur facture énergétique.

Des fraudes dans ce truc ?! La surprise est modérée.


Après étude, il s’avère que plus d’un dossier sur dix déposé pour bénéficier des aides gouvernementales à la rénovation de son logement est frauduleux : ainsi, en 2024, l’agence en charge de cette prime a découvert 44 000 dossiers frauduleux, avec des usurpations d’identités ou des devis outrageusement gonflés, pour un montant total de fraudes de l’ordre de 230 millions d’euros.

Devant ce montant de fraude et, plus sûrement, devant le montant total de l’aide accordée tous les ans (MaPrimeRénov’ coûte 3,6 milliards d’euros aux finances publiques en 2025), il n’a donc pas fallu longtemps aux fines lames de l’actuel gouvernement pour décider qu’il serait bon de la suspendre : mercredi dernier, Lombard, l’actuel factotum en charge des ruines économiques françaises, a ainsi confirmé la suspension du dispositif, expliquant qu’il y avait à la fois « un encombrement en ce moment et un excès des fraudes » tout en rassurant bien sûr les Français que cette suspension (et cette économie sur les finances exsangues du pays) était parfaitement temporaire, car « une fois que cela sera réglé, la gabegie le processus pourra continuer » probablement d’ici à la fin de l’année.


Décidément, dans ce pays, quand il ne s’agit pas de faire quelque chose d’utile et de pratique, tout est réglé comme du papier à musique et c’est donc sans surprise que cette suspension a immédiatement déclenché (entre autres) la grogne de la Fédération Française du Bâtiment : quoi, faire des économies, ne plus ponctionner le contribuable pour distribuer son argent afin d’arroser des particuliers spécifiques ?! Vous n’y pensez pas, « c’est totalement insupportable et incompréhensible » comme l’a exprimé avec virulence Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment.

Et si l’on peut comprendre un des aspects de son courroux (le fait que le dispositif d’aide, mis en place il y a cinq ans, change de formule tous les six mois, illustrant parfaitement l’insécurité juridique permanente dans laquelle évolue le Français moyen), on reste tout de même interdit devant cette levée de boucliers destinée à empêcher la moindre remise à plat d’un système qui provoque pourtant 12% de fraudes.

On ne s’étonnera pas, en revanche, de voir que les grognements du Salleron ont été assortis de menaces même pas voilées d’actions physiques à base de gros camions qui bloqueraient la capitale si, d’aventure, le robinet à pognon des autres n’était pas durablement rouvert.

Bien sûr, l’absence de surprise continue encore un peu puisque, devant cette grogne et les menaces accompagnantes, le ministricule de l’Économie s’est tout de même fendu d’une remarque destinée aux grogneurs : « Il ne s’agit pas de faire une économie en cachette comme ça, en bloquant le système » permettant d’assurer tout le monde que cette suspension est bien temporaire, foulala, ne vous énervez pas, rangez vos gros camions, du calme.


Avec ces menaces et ces grognements, l’illustration est parfaite de la corruption des esprits qu’entraîne immanquablement l’intervention de l’État dans un marché au départ libre : de réglementations en lois, de distorsions de marché en obligations et contraintes de plus en plus lourdes et asymétriques, petit à petit le marché immobilier est devenu un marais puant de magouilles, de chausse-trappes et de mauvaises décisions, dont la fluidité se réduit tant que ce marché ressemble à présent à une mélasse très épaisse.

Pire : on fait même tout pour inciter les gens à tenter d’accéder à la propriété avec une décontraction quasiment criminelle et ce même lorsque le parcours devient de plus en plus risqué, l’endettement de plus en plus élevé et la probabilité de perdre du temps et de l’argent (beaucoup) devient de plus en plus forte.

Au passage, faut-il rappeler que la démographie française est en effet défavorable à l’immobilier sur le moyen terme, le nombre de biens sur le marché devant mécaniquement augmenter à mesure que la génération la plus nombreuse (celle des boomers) arrive en fin de vie ?

Cet intéressant (et très peu surprenant) ballet entre ceux qui ponctionnent et distribuent d’un côté, ceux qui touchent les subventions et qui en vivent de l’autre, et l’absolue disparition de toute mention du contribuable (celui qui paie tout ce monde pendant ce temps) se déroule dans une chorégraphie bien connue, alors qu’il serait en réalité beaucoup plus simple de supprimer le DPE, premier facteur d’aggravation de l’ensemble du secteur immobilier, et raison pour laquelle les travaux de rénovations sont devenus subitement si importants dans le parc immobilier français.

Mais halte là, petit inconscient ! Il est hors de question d’admettre s’être trompé, il est hors de question d’admettre que les opposants au DPE avaient raison !


Certes, ils avaient pourtant amplement prévu que cette nouvelle réglementation ne pourrait qu’entraîner une hausse stratosphérique des retraits de biens à la location et à la vente, sans générer de croissance en face, ce qui se traduirait par un accroissement des tensions sur le marché de l’immobilier, un renchérissement des biens (tant à la vente qu’à la location) et favoriserait l’émergence de faux DPE, de petits arrangements et de grosses magouilles à la performance gonflée.

Mais peu importe : tout se déroule exactement comme prévu, c’est-à-dire fort mal et le gouvernement, mené par des ânes bâtés à l’ego insurmontable, refusera simplement de reconnaître l’énorme erreur que furent ses décisions dans le domaine depuis des années, à commencer par le DPE jusqu’aux primes de rénovations et autres dispositifs complexes pour compenser les contraintes débiles que ce DPE crée de toute pièce.

Comme l’expliquait un précédent billet, on continuera donc sur la même lancée : personne ne veut voir les problèmes tant l’application d’une solution signifie remettre en cause une niche, une subvention, un avantage, une tubulure législative ou fiscale chromée reliant l’une des poches de Nicolas de la classe moyenne qui paye à tous les autres qui en profitent.

Tout le monde sait que le pays est en faillite, mais personne n’est prêt à faire l’effort d’une remise à plat des systèmes délirants de la bureaucratie française maintenant poussée dans sa folie la plus totale.

Ce pays est foutu.


https://h16free.com/2025/06/09/81137-quand-le-batiment-ne-va-pas-on-en-remet-une-couche

3 avril 2025

Laurence Muller-Bronn

-2/4/2025- Le sénat corrige les contraintes excessives liées à la rénovation énergétique des logements.
Et ce d'autant plus que le mode de calcul du DPE n'est toujours pas fiable.
Il faut le reconnaître : le DPE avec ses algorithmes déconnectés de la réalité, ses calculs erronés et ses résultats contradictoires conduisant au couperet final, celui de la fameuse lettre qui permettra, ou pas, d'accéder au marché, est une réglementation qui n'est pas adaptée. Tout particulièrement pour les maisons alsaciennes à pan de bois.
En Allemagne la réglementation est moins stricte.
L'obsession des normes et de la conformité à des objectifs purement théoriques finissent par créer des ségrégations, et déstabilisent les fondements de notre société. #DPE #ZFE
Texte adopté, qui part à l'Assemblée.
Mon intervention dans la discussion générale du texte :

Cliquer sur l'image ↴

17 mars 2025

La France s’appauvrit de plus en plus vite

H16

- 17/3/2025 - En France, les plateaux télés sont toujours aussi rutilants, les invités semblent toujours aussi frais et pimpants mais ceux qui regardent au-delà du Périphérique parisien, et même dans un nombre croissant de quartiers de la capitale ne sont plus dupes : les Français s’appauvrissent visiblement, la France sombre petit à petit dans le tiers-monde.


Ici, on pourrait évoquer rapidement l’augmentation persistante du chômage, suffisamment discrète pour éviter toute évocation sur ces fameux plateaux télé mais qui corrobore, assez logiquement, l’augmentation notoire des faillites d’entreprise dans l’Hexagone, elle aussi très peu discutée.

Devant ce simple constat, certains se rassureront (un peu trop vite) en notant qu’à part pour les classes les plus modestes, les salaires ne stagnent pas forcément et sont même globalement en hausse… Oubliant un peu vite que, dans le même temps, les charges qui pèsent sur les Français ne cessent de croître avec une vigueur assez remarquable.

En effet, cette hausse peut être attribuée à deux grandes causes : la première, c’est la gourmandise de l’État et ses nouvelles ponctions dont l’avalanche continue de plus belle alors que la France est pourtant le pays le plus taxé au monde.

La seconde, plus inquiétante encore, est résumable par les effets de bord maintenant sensibles et nombreux des dernières mesures les plus larges imposées à l’ensemble de la population, depuis les DPE jusqu’aux ZFE en passant par toutes les autres politiques idiotes (ZAN, transition écologique, normes et interdictions à gogo) qui finissent, toutes, par gonfler les coûts des biens et des services consommés.


Très concrètement, on observe par exemple une hausse globale des coûts de loyer (d’environ 3.3%). Si l’inflation des années passées pouvait expliquer les hausses constatées en 2022 et 2023, les hausses récentes sont en réalité dues d’un côté au DPE, cette énorme arnaque qui renchérit artificiellement les mises sur le marché, et de l’autre côté, à un inquiétant effondrement des mises en chantier, rendant mécaniquement l’existant plus cher par manque d’offre. L’accroissement des normes et contraintes dans ce domaine, les coûts de l’emploi en France suffisent d’ailleurs à expliquer l’essentiel des faillites d’entreprises de construction ainsi que les arrêts de chantiers.

Quant aux ZFE, elles ont instantanément transformé des millions de Français en parias interdits de centre-ville ou de déplacement.

La « magie » de ce texte législatif parfaitement idiot est stupéfiante : pour rappel, ces ZFE ont été établies sur un mensonge, celui d’une pollution dangereuse des voitures qui tuerait des milliers de Français par an, et il est parfaitement avéré qu’elles n’ont absolument aucun impact sur la qualité de l’air.

En revanche, il est plus compliqué d’occulter l’effet réel et très concret de ces ZFE : en stigmatisant les véhicules anciens par une carbophobie rabique, on appauvrit encore les pauvres en pleine crise économique comme l’explique très bien Alexandre Jardin dans une récente intervention sur BFM TV.


En outre, les effets de bord de ces ZFE ne se contentent pas d’une exclusion des plus modestes : certains véhicules d’occasion récents (vieux de 3 à 5 ans) sont devenus très recherchés puisqu’ils permettent de circuler dans ces zones d’exclusion. De façon logique, ceci en fait monter les prix, et ce d’autant plus que leur production a été largement réduite pendant les périodes de confinement en 2020 et 2021. À la fin, les plus modestes n’ont même pas la possibilité de changer de véhicules puisque même ces voitures d’occasion deviennent rapidement inabordables.

Enfin, dans les signaux faibles, notons l’augmentation inquiétante des impayés pour les factures de gaz et d’électricité (+24% en 2024 par rapport à 2023).

Là encore, les choix parfaitement débiles des gouvernements passés et présents en matière d’énergie ont un coût direct énorme, qui se traduit explicitement par des Français qui ne peuvent pas se chauffer ou simplement vivre dignement. Ainsi, maintenir la France dans le marché de l’électricité européen revient à faire payer une électricité beaucoup plus chère que ce qu’elle est produite, dans un pays qui est l’un des plus décarboné du monde, essentiellement au profit des autres membres de l’Union.


De plus, les choix calamiteux de pousser aux énergies dites vertes ajoutent encore des coûts pharamineux (et consciencieusement cachés par la classe politique) à ces dispositions déjà idiotes, dont on rappellera qu’en réalité, les Français n’ont pas voté pour : toute la force des Verts et autres Gaïatollah aura été d’infuser leurs idées cancéreuses dans tous les autres partis et, malgré leur insignifiance politique, ils sont parvenus à imposer leur agenda à toute une classe politique parfaitement inepte tant en matière d’économique que d’écologie ou de simple bon sens.

Enfin, ce constat s’ajoute aux décisions parfaitement stupides sur le plan géopolitique, enchaînées avec fébrilité ces cinq dernières années, qui ont encore accru les tensions sur les marchés énergétiques, tensions qui se traduisent toutes directement par un renchérissement des énergies, des produits qui les utilisent et, à la fin, par un appauvrissement des Français.

Pas de doute : DPE, ZFE, marché inique de l’électricité européen, diplomatie de Gribouille et géopolitique d’hydrocéphales, tout démontre que les décisions gouvernementales des 10 dernières années sont le fait au mieux de parfaits imbéciles, ou au pire de traîtres les plus abjects. Et chaque semaine qui passe fait pencher la balance vers la traîtrise.

Ce pays est foutu.

PS : il existe une pétition sur le site en ligne de l’Assemblée nationale pour l’abrogation des ZFE à ce lien-ci. Même s’il faut passer par cette merde consternante de FranceConnect, ceux qui le peuvent sont encouragés à le faire.


https://h16free.com/2025/03/17/80469-la-france-sappauvrit-de-plus-en-plus-vite