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17 octobre 2025

Georges Renard-Kuzmanovic / Fréquence Populaire
16/10/2025

Bardella contre Le Pen : la rupture est en marche


Ça tangue au Rassemblement national

Marine Le Pen joue le peuple contre les élites, Jordan Bardella veut rallier la droite classique. Deux lignes, deux France. Le RN est à la croisée des chemins, et l’un des deux devra tomber.

Derrière l’image policée d’un parti discipliné, en ordre de marche vers 2027, se joue une guerre de lignes aussi silencieuse que décisive. Jordan Bardella, dauphin officiel, est-il en train de rejouer à droite le scénario Philippot, version inversée ? Fera-t-il partie de la longue liste des numéros 2 d'un parti dont la lignée Le Pen ne supporte pas l'ombre ?
Ou, au contraire, s’apprête-t-il à faire à Marine Le Pen le sort qu’elle-même avait réservé à la ligne de son père, en ramenant le RN à ses origines du Front national : de droite, atlantiste et thatchérien sur le plan économique ? Tout indique que le duel, inévitable, a déjà commencé.

Marine Le Pen, depuis plus de quinze ans, a su imposer une ligne populiste, « ni gauche ni droite », en rupture avec les partis dits de gouvernement. En appelant à une « union nationale », elle s’inscrit dans la tradition politique française des grands mouvements populaires et populistes : celle du peuple contre les élites. Cette stratégie lui a permis de rassembler bien au-delà du socle d’extrême droite, dont elle a débarrassé le parti de quasiment tous les éléments compromettants, d’agréger les ouvriers, les employés, les ruraux, les classes moyennes déclassées, tous ceux qui ne se reconnaissent plus dans les clivages partisans, et même une part notable de l'ancien électorat populaire de gauche. C’est cette alchimie, mêlant discours souverainiste, fibre sociale et critique du système, et bien sûr discours anti-immigration, qui a fait du RN le premier parti de France et le premier parti ouvrier de France.

Bardella, lui, semble vouloir rompre avec cette posture transversale. Sa ligne est celle de « l’union des droites », projet assumé d’une recomposition autour d’un axe conservateur et libéral, à la manière d’une Meloni italienne en version masculine. En clair, il veut ramener le RN dans le giron de la droite classique mais identitaire assumée, avec l’ambition d’en devenir le centre de gravité. Pour cela, il multiplie les signaux de respectabilité : atlantisme affiché, soutien implicite à l’OTAN, discours européiste « réformateur », proximité avec la droite trumpiste américaine, et adhésion aux dogmes néolibéraux sur le plan économique. Dans cette configuration, l’État protecteur devient un État arbitre, le social une variable d’ajustement, et la souveraineté économique une illusion que l’on troque contre le confort d’un alignement occidental. L'identité, le conservatisme et l'immigration – quoique sur ce dernier aspect cela se discute – le distingue de la droite plus classique.

Ces deux lignes sont absolument incompatibles.
D’un côté, Marine Le Pen incarne le bloc populaire, le parti du peuple contre le système. De l’autre, Bardella veut bâtir un bloc bourgeois, celui de la droite rassemblée, qui cherche à reconquérir l’électorat des Républicains et à rassurer les élites économiques, comme les élites atlantistes. L’une parle à la France des ronds-points, l’autre à celle des plateaux télé. L’une cherche à défendre, l’autre à gouverner selon les codes du système. Il ne peut y avoir qu’un vainqueur. Et l’histoire du mouvement lepéniste enseigne que, lorsque deux lignes s’affrontent, la défaite de l’une signe toujours la mutation irréversible de l’autre ou... son élimination.

Mais la donne personnelle s’ajoute au conflit idéologique. Marine Le Pen est fragilisée par sa situation judiciaire. Le Conseil d’État vient de rejeter son recours contre son inéligibilité immédiate. La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale a été condamnée à quatre ans de prison, dont deux ans ferme aménagés sous bracelet électronique, ainsi qu’à une amende de 100 000 euros et à une inéligibilité immédiate de cinq ans, dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés du parti. Formellement, Marine Le Pen ne peut se présenter, ni à la députation en cas de dissolution, ni à la présidentielle de 2027.
Le champ est libre pour Bardella, qui n’a ni passé, ni attache, ni dette politique — mais aussi, ni expérience du réel, ni ancrage dans la vie concrète des Français. Il est jeune, habile, stratège sournois, mais il n’a jamais travaillé, ni même eu d'enfants. Ce qui peut sembler un atout médiatique devient un handicap politique majeur : il ignore la profondeur du vote populaire qui porte encore le RN.

Car si Jordan Bardella cède à la tentation de « l’union des droites », il condamnera son parti à une lente érosion. Le RN, devenu force d’appoint de la droite classique, perdra sa base ouvrière et populaire. Les électeurs qui votent RN pour dénoncer un système injuste et protecteur des puissants se détourneront d’un parti qui leur parlerait désormais de compétitivité, de réduction des dépenses publiques et d’équilibre budgétaire, c'est-à-dire de casse des services publics dont ils sont les premiers bénéficiaires.

On a déjà vu ce scénario se dérouler, mais à gauche.
En 2017, Jean-Luc Mélenchon avait percé sur une ligne populiste et patriotique, rassemblant le peuple contre l’oligarchie, au-delà des étiquettes partisanes. Il critiquait l’Union européenne (c'était le temps du « Plan B : cette Europe on la change ou on la quitte », défendait la souveraineté nationale, la planification économique, et se méfiait du wokisme naissant, et même critiquait une immigration hors de contrôle tout autant que le clivage gauche / droite, adoptant plutôt celui du peuple contre les élites, les « 99% contre les 1% ».
Puis, grisé par son succès, il a cru pouvoir devenir hégémonique à gauche en prônant l’union des gauches. Ce choix stratégique a tout dilué : abandon du nucléaire, dérive sociétale, acceptation des dogmes communautaristes et écologistes radicaux, effacement de la critique de l’Union européenne – reprenant l'insipide et inefficace mantra du PS « changer l'Europe de l'intérieur » (ligne qu'adopte d'ailleurs Bardella dans sa version de droite). Résultat : la NUPES, puis le NFP, ont eu un succès électoral relatif, mais la gauche s’est vidée de sa substance populaire, oubliant au passage la laïcité, le concept de Nation, et même l'idée de la production de richesse industrielle ou celle de la nationalisation.
Le Parti socialiste, pourtant moribond, s’est refait une santé, se sent avoir de l'importance, de peser. La France insoumise, elle, s’est marginalisée petit à petit, jusqu'à être trahie par un PS qui a léché ses blessures et qui est immédiatement revenu à ses vieux démons : par « sens des responsabilités » sauver la macronie et accepter la logique d'un budget qui sera l'une des pires régressions sociales à l'encontre des classes moyennes et populaires.

Bardella s’apprête à reproduire, en image inversée, le même processus. En croyant dominer la droite traditionnelle, il ne fera que la ressusciter. En cherchant à fusionner les droites, il réintroduira dans le jeu politique les vieux réflexes de la droite de gouvernement, celle qui a bradé la souveraineté française à Bruxelles et accompagné la désindustrialisation du pays et qui maîtrise bien mieux que lui les ficelles d'un système qu'elle a contribué à mettre en place avec le PS pendant des décennies. Le RN perdra alors son identité de mouvement antisystème pour devenir une simple variante conservatrice de l’ordre établi.

Une victoire à court terme, une défaite à long terme.
C’est la grande ruse de l’histoire : les mouvements populaires qui émergent pour rompre avec le système finissent souvent par s’y fondre dès qu’ils approchent le pouvoir. Un certain Roberto Michels a sûrement écrit à ce sujet l'un des meilleurs livres : Les partis politiques. Essai sur les tendances oligarchiques des démocraties. Ceux qui y voient un tremplin personnel triomphent dans l’instant, mais leurs succès sont stériles. Ceux qui cherchent à maintenir la cohérence idéologique perdent la bataille, mais conservent la légitimité historique. Bardella pourrait bien être l’homme d’une victoire institutionnelle, mais Marine Le Pen restera, quoi qu’on pense d’elle, l’incarnation d'un certain peuple contre l’ordre dominant.

La « loi d’airain de l’oligarchie », formulée par Robert Michels au début du XXᵉ siècle, affirme que toute organisation, même démocratique, tend inévitablement à devenir oligarchique. Selon lui, la complexité des structures, la nécessité d’efficacité et la compétence technique conduisent à la concentration du pouvoir entre les mains d’une élite dirigeante.
Autrement dit, les dirigeants finissent toujours par dominer les dirigés, transformant les partis ou syndicats, même de gauche et surtout de gauche, en organisations gouvernées par quelques-uns, malgré leurs idéaux démocratiques d’origine.
Par ailleurs, en se rapprochant du pouvoir, en affrontant leurs opposants politiques, mais dans les mêmes espaces sociaux, dans les mêmes espaces de vie (parlements, plateaux télés, quartiers du pouvoirs, restaurants...), le politique tend à devenir ce qu'il critiquait, à s'institutionnaliser, et in fine, à faire sien le système qu'il critiquait hier.

Le drame du Rassemblement national, c’est qu’il est devenu le seul parti à incarner, même imparfaitement, la fracture entre le peuple et le système. S’il renonce à cette fonction, s’il choisit la respectabilité au détriment de la radicalité sociale, il disparaîtra à moyen terme. Il redeviendra ce qu’était le vieux Front national avant 2011 : un parti de droite protestataire, utile au système, mais incapable de le renverser.

Marine Le Pen a compris, par instinct, que la force du RN ne réside pas dans les alliances, mais dans le peuple. Jordan Bardella, lui, croit que le pouvoir se conquiert en rassurant les élites. Peut-être gagnera-t-il la bataille interne, peut-être héritera-t-il du parti, mais il le videra de sa force ? Le Rassemblement national se transformera alors en coquille brillante, bien mise, prête à gouverner, sûrement très mal et surtout sans changer grand-chose, et surtout sans le peuple qui faisait sa raison d’être.

Et l’histoire retiendra peut-être que Marine Le Pen, malgré toutes ses limites, aura compris que l’on ne gagne pas en France pour changer les choses en tournant le dos à ceux qui souffrent, travaillent et espèrent encore. Car dans ce pays, chaque fois qu’un mouvement populaire s’embourgeoise, le peuple, lui, se retire.

L’union des droites, comme l’union des gauches, est un mirage. Chaque fois qu’un mouvement s’y risque, il sacrifie ce qui faisait sa singularité. En 2017, Mélenchon avait parlé au peuple français. En 2027, Bardella risque de ne parler qu’à la droite parisienne. Et la France populaire, celle qui ne croit plus à rien, celle qui vote par colère ou par désespoir, retournera à l’abstention – ou cherchera ailleurs un nouveau véhicule politique.

Et c'est peut-être la bonne nouvelle de cette situation... ouvrant le chemin à une authentique force populaire, soucieuse de l'intérêt du peuple, de la restauration de la puissance de l'État comme de l'autorité, tout en préservant le socle des valeurs républicaines et la concorde sociale par les solidarités nationales qui sont chères aux Français. Ces déchirements politiques permettront peut-être l'émergence d'un nouvel espoir politique.

22 août 2025

Anna Rocca
22/8/2025

Comment voulez-vous
• qu’un jeune de 29 ans,
•  qui a échoué dans ses études,
• qui n’a aucune expérience professionnelle,
• qui n’a aucune culture,
• qui n’a aucune connaissance approfondie des enjeux géostratégiques,
• qui ne connaît pas l’Histoire,
• qui ne connaît rien à l’économie,
• qui n’a aucune notion de politique industrielle,
comment voulez-vous que Bardella puisse changer quelque chose, sinon en pire ?
Par quel miracle, faire des selfies, partager ses journées entre des salles de sport et des coachs en communication, lui donnerait la faculté de sortir la France du marasme ?
Regardez la différence entre Bardella et François Asselineau, vous comprendrez qui est le seul qui peut vraiment sauver la France.
Depuis 18 ans, Asselineau produit des analyses sans cesse validées par la réalité.
Il y a 18 ans, il disait que notre appartenance à l’UE et à l’OTAN nous menait tout droit à la guerre, voyez le résultat aujourd’hui.
Pourquoi Bardella est hyper médiatisé et pourquoi Asselineau est censuré ?
Parce qu’avec le premier, rien ne changerait, les oligarques pourraient continuer à se gaver, les Français à s’appauvrir et la France à mourir.
Alors qu’avec le second, l’espoir renaîtrait d’une France libre et d’un peuple français fier de ce qu’il est.


25 mars 2025

SUR LES MÉFAITS DU COMMUNAUTARISME JUIF

Gabriel Nerciat

-25/3/2025- Passons sur la énième bévue de Jordan Bardella qui, déjà humilié publiquement par Steve Bannon après sa fuite pathétique des États-Unis, ne trouve maintenant rien de mieux à faire que d'aller quémander une reconnaissance aussi inutile qu'encombrante à un ministre de Netanyahou, au moment même où Israël et son gouvernement suscitent des torrents de réprobation dans le monde entier (jusque dans une partie de la diaspora ashkénaze américaine).
Le plus sidérant, à mon sens, dans cette affaire, reste les réactions, inchangées mais quasiment insultantes, des institutions juives françaises officielles : CRIF, Consistoire israélite, LICRA, BHL (c'est comme une parodie institutionnelle à lui tout seul), etc.
Que faut-il comprendre ?
Quand un parti dit plutôt du mal d'Israël ou se montre soit indélicat envers la mémoire de l'Holocauste soit suspicieux à l'encontre de la diaspora, il est antisémite.
Quand il dit plutôt du bien d'Israël, adopte le point de vue de Péguy et communie dans le souvenir endeuillé de l'Holocauste, il est antisémite aussi.
Alors, en fait, ça consiste en quoi, exactement, quand on n'est ni juif ni centriste, de ne pas être antisémite, du moins aux yeux des institutions israélites de France ?
Il faudrait qu'elles le disent une bonne fois pour toutes, ou qu'elles se taisent.
Gageons que même si Bardella se convertissait au judaïsme, allait publiquement profaner la tombe d'Edouard Drumont au Père-Lachaise ou consultait régulièrement un rabbin hassidique, comme le fait le président libertarien de l'Argentine, il continuerait à être considéré comme un ennemi atavique par Haïm Korsia, Yonathan Arfi ou le bien nommé Mario Stasi.
À l'heure où des rabbins se font agresser devant leurs enfants dans les rues des villes françaises et où les synagogues doivent être souvent protégées par des militaires, on aimerait ne pas avoir à soulever ce genre de questions.
Mais enfin, le fait est là.
En condamnant pour antisémitisme larvé ou substantiel un parti qui regroupe potentiellement dans les urnes plus de 40% du corps électoral de la nation (et donc, a priori, un certain nombre de Juifs français aussi), les institutions juives de France – dont une partie au moins des dirigeants n'a pas hésité à appeler à voter pour des candidats mélenchonistes au second tour des dernières élections législatives – ne s'illustrent pas, c'est le moins qu'on puisse dire, par leur capacité à défendre judicieusement les intérêts des Français juifs qu'ils sont censés (à tort ou à raison) représenter.
Les communautarismes juif et musulman ne sont évidemment pas de même nature : le premier, fort d'une présence millénaire sur le territoire national, accepte depuis toujours les principes et les lois de la République ; pas le second.
Mais cette différence une fois notée, il faut bien admettre que certaines manifestations communautaires émanant du judaïsme des clercs et des notables (j'use de cette expression faute de mieux) contribuent bien plus à mettre de l'huile sur un feu déjà grandissant que l'inverse.
J'ai souvent été de ceux qui reprochaient aux musulmans détenteurs de la nationalité française de ne pas se désolidariser publiquement des attentats et des crimes commis au nom de l'islam.
Aujourd'hui, même si les griefs ne portent pas sur les mêmes motifs, je serais enclin à avoir la même réaction à l'égard de l'attitude des grandes huiles israélites du pays et au silence de leurs ouailles.
Je suis sûr, d'ailleurs, que plus d'un Juif est tenté de se rebeller – à l'image des Klarsfeld père et fils ou de Gilles-William Goldnadel, personnage contestable mais relativement sincère qui intervient régulièrement sur C-News.
Sauf que pour l'instant, force est de constater qu'ils ne constituent que des voix assez isolées. Et c'est, ma foi, dans le contexte sinistre des heures présentes, vraiment dommage.

12 mars 2025

L’Italie, notre meilleure alliée ?

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


Transformer l’UE en une association d’États souverains unis par des coopérations commerciales, techniques ou diplomatiques, au gré des intérêts de chacun, ou la quitter. C’est en substance le nouveau discours de Nicolas Dupont-Aignan, qui voit avec juste raison, dans l’UE actuelle, une simple machine totalitaire destinée à broyer les États et les libertés. L’évolution du président de Debout la France est notable sur ce sujet, il a hélas, perdu en visibilité depuis la fin de son mandat de député. Il ajoute, sur les ondes de la radio Tocsin, qu’il ne faut pas compter sur la classe politique actuellement représentée, inféodée au système et prête à vendre la France. Constat accablant que nous avons fait depuis longtemps au RPF, et qu’il souligne lui-même en rajoutant qu'il y a toujours eu sur notre sol des collaborateurs zélés, prêts à trahir notre pays. Ce changement de discours, que nous saluons comme il se doit, est-il un premier pas vers une alliance plus large réunissant tous les vrais souverainistes et ennemis des mondialistes et macronistes ? Nous l’appelons de nos vœux, nous l’avons d’ailleurs déjà fait récemment dans une lettre ouverte.

Le camp le plus proche et sans doute le plus disposé à un tel rapprochement, est celui représenté par Philippot. À quand les premières assises souverainistes regroupant les différents courants en vue de constituer un programme commun de reconquête du pouvoir ? Dans son analyse il y a cependant à notre sens, un bémol. Nous sommes bien entendu favorables à la création d’une coopération européenne entre États souverains, mais dire qu’il faut commencer par cette étape avant de songer au Frexit n’est peut-être pas la bonne solution. NDA fait remarquer que si l’on quitte l’UE, cette dernière ne disparaît pas, elle continue à exister à côté. La bonne question est : Si la France part, l’UE y survivrait-elle ? Second contributeur financier, unique puissance nucléaire de l’Union, est-il envisageable que l’Allemagne soutienne seule le financement de cette machine infernale ? Non… Est-il pensable que l’effort pour subvenir à cette perte puisse être supporté par un autre pays, comme l’Italie ? Non plus. Il est même presque certain qu’elle nous emboîterait le pas, pour peu qu’en coulisse nous nous rapprochions de nos amis italiens afin de construire un axe Paris-Rome.

Penser que nous pourrions faire tomber cette UE pour la remplacer est aussi utopique que de croire que cette organisation mafieuse est réformable de l’intérieur. Il faudrait avoir un moyen de pression pour y parvenir, et que nous sachions, ce sont les amis d’Ursula qui l’ont, sauf à refuser de payer notre part du gâteau et encore. Il y a ceux qui espèrent se faire virer, comme on l’entend à propos de la Hongrie. Ce qui est peut-être faisable avec un pays périphérique qui reçoit sans donner, n’est pas franchement concevable avec le second contributeur, pilier de l’Union telle que constituée aujourd’hui. La procédure prendrait trop de temps, et nous n’en avons plus ! C’est donc, à notre sens, deux actions qu’il faut mener simultanément. Non pas menacer du Frexit, les menaces ne sont que des pauses, mais s’y engager en consolidant nos liens auprès d’autres États qui semblent attendre une initiative de cette ampleur de la part d’une des nations principales pour quitter ce radeau pourri. L’Italie est sans doute la meilleure alliée, elle se dessine comme un partenaire fiable et de plus en plus important. Mais cette résolution demande de chercher dans la foulée des soutiens intérieurs solides, capables de fédérer un maximum de forces pour contrebalancer le discours des européistes convaincus, qui auront l’appui de la presse aux ordres. Dernièrement, une députée européenne a mis très violemment en accusation Ursula von der Leyen, signe que les frémissements sont là.

Ils feront passer les « Frexiteurs » pour des irresponsables, se raccrochant à l’idée que seuls nous ne sommes rien, que l’idée est forcément mauvaise, rappelant les discours sur les coupes sombres des budgets qui n’avaient pas d’avenir… puis surgit un Milei et on se rend compte que ça marche ! Il n’est pas interdit de débaucher des personnalités dont on se demande ce qu’elles font dans certains partis. Thierry Mariani par exemple. Sa vision de la situation de la Russie est bien plus solide et réaliste que les élucubrations de son trop jeune patron, Bardella, qui, à chaque fois qu’il prend la parole sur ce sujet, démontre sa totale incompétence et sa légèreté intellectuelle, se croyant obligé de s’aligner sur le discours surréaliste de Macron, dans un élan clientéliste qui ne trompe plus personne. Au fur et à mesure que le temps passe, le RN est de plus en plus compatible avec la macronie. Sans envergure, Bardella s’enfonce par sa méconnaissance du dossier et sa soumission au système qu’il prétend combattre. « La Russie est une menace multidimensionnelle », lance-t-il doctement… Triste sire… Il répète sans comprendre ce qu’il a entendu ailleurs, pensant que c’est là, la posture idéale pour faire montre de sérieux. La mine grave, il joue lui aussi sur la peur et se montre aussi mauvais que celui qu’il imite, son mentor, Macron.

Monsieur Mariani doit être bien embarrassé lorsqu’il débat du sujet avec lui, où chaque mot prononcé doit lui revenir comme l’écho désolant des mornes solitudes. Il y a mieux à faire, monsieur Mariani, que de rester dans ce parti, et vous semblez désormais plus proche d’un Dupont Aignan, d’un Philippot, que d’un inconsistant Bardella. Quel intérêt à rester dans les rangs de ce parti dont on ne distingue plus la différence d’avec les autres ? D’autres suivraient à n’en pas douter, tous ceux qui au RN n’ont plus la parole, tous ceux qui ne comprennent pas cette stratégie d’alignement systématique sur les positions des va-t-en-guerre mondialistes. Le chemin est encore long avant de parvenir à cette alliance souveraine qui représentera une force suffisamment puissante pour être entendue. Mais une course contre la montre est aujourd’hui engagée, et il faut mettre toutes les chances de notre côté. Au RPF nous soutiendrons toutes les initiatives qui visent cet objectif, comme nous le ferons pour tous ceux qui placeront l’union des patriotes avant les ambitions personnelles. Il faut envisager des assises du souverainisme…

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22 février 2025

LA FAUTE DE BARDELLA

Gabriel Nerciat

- 22/2/2025 - Au début, Jordan Bardella me semblait un garçon plutôt doué et sympathique.
Originaire d'un milieu populaire, ayant grandi dans la banlieue rouge de Seine-Saint-Denis en phase de colonisation allogène et islamique accélérée, d'une éloquence plutôt habile, assez brillant dans sa faculté à utiliser les médias de masse et relativement indifférent aux diktats de la bienpensance progressiste (il n'hésitait pas à reprendre souvent le concept discutable mais emblématique de Renaud Camus), je trouvais qu'il n'avait pas volé sa rapide promotion au sein des cadres dirigeants du RN.
J'ai commencé à déchanter, il y a un peu plus de deux ans, quand je l'ai vu faire applaudir debout l'apprenti-dictateur Zelensky au Parlement-croupion de Strasbourg, tout en tenant sur l'Ukraine des propos totalement incohérents ou insensés (d'ailleurs vite recadrés par Marine Le Pen) ou jouer discrètement copain-copain avec les pires propagandistes du Likoud en France.
Jusqu'aux dernières élections législatives, malgré tout, mon impression demeurait encore plutôt favorable : hormis quelques maladresses, il avait réussi à totaliser de très bons scores, notamment aux élections européennes, sans rien céder à ses adversaires sarkozistes ou chiraquiens.
Mais là, c'est la faute de trop.
Non seulement il a été ridicule, mais en plus Steve Bannon l'a recadré publiquement, devant des millions de personnes, pour une bonne décennie.
De deux choses l'une : soit il estimait qu'il n'avait rien à faire dans ce congrès d'ultra-conservateurs américains plutôt libertariens sur le plan économique et traditionalistes dans leur approche du fait religieux, et dans ce cas il n'avait aucune raison de se rendre à Washington (même pour concurrencer l'intrigante et ambitieuse maîtresse d'Eric Zemmour) ; soit il désirait vraiment en être et dans ce cas il fallait assumer de franchir le Rubicon jusqu'au bout sans jouer les vierges effarouchées à la première polémique bidon.
Surtout quand on incrimine, de façon maintenant bien balisée dans la presse assermentée des deux rives de l'Atlantique, de prétendus saluts nazis qui n'en sont pas.
Comme Bannon l'a très bien dit, Bardella s'est montré à la fois lâche, peureux, discourtois, inconsistant et incapable de s'imposer un jour comme un leader souverainiste digne de ce nom (il ne peut même pas reporter la faute sur sa patronne, qui est en vacances dans l'océan indien et n'était pas en mesure de lui dicter quelque consigne que ce soit).
De plus, il donne pour rien un point aux pires de ses ennemis qui sont aussi ceux de Trump (la joie mauvaise de Maurice Szafran, le laquais en titre de BHL, qui lui accordait hier sur BFM-TV un brevet d'antifascisme homologué) et surtout, ce qui est plus grave, semble ne toujours pas comprendre que ce genre de mesquines capitulations symboliques ne lui apportera aucun surcroît de considération ou de légitimité auprès du système médiatique ou des milieux progressistes en général, comme l'a démontré le pseudo "Front républicain" du deuxième tour des législatives l'ayant empêché d'accéder à Matignon.
Le pire serait qu'il revienne à Paris tout fier de lui, en expliquant qu'il a agi comme Jean Moulin refusant de serrer la main à Doriot.
Le plus prudent à mon sens serait qu'il rase les murs et se fasse oublier quelque temps.
Même s'il est encore jeune et aura le temps de s'endurcir ou de s'amender, le voile est tombé, en montrant à tous qu'il ne sera pas le nouveau champion du national-populisme français avant très longtemps.
Ma foi, tant pis pour lui. Il y a des pièges dans lesquels il faut savoir ne pas tomber.

28 janvier 2025

Gastel Etzwane

- 28/1/2025 - J’ai lu que Jordan Bardella a déclaré être inspiré par la démarche de Donald Trump aux États-Unis. C’est une sorte de revirement, puisque jusqu’à la victoire de l’Américain, le Rassemblement national s’était montré réservé à son égard.
Quoi qu’il en soit, dans cet article, Bardella évoque comme point de comparaison possible la politique d’immigration de Donald Trump. Il oublie cependant à quel point la démarche de Trump est éloignée de la sienne.
D’abord Donald Trump n’a jamais pratiqué la dédiabolisation, bien au contraire, il a toujours affirmé ses positions de la façon la plus radicale et directe possible.
Il n’a jamais cherché à s’attirer la sympathie des médias dominants, mais les a soit ignorés, soit frontalement attaqués. Alors que j’ai encore en tête l’attitude de serpillière de Bardella lorsqu’il est allé chez Léa Salamé. Entre autres.
Donald Trump ne recherche jamais le politiquement correct, il affirme ses positions, conformément à ce qu’il a promis aux électeurs.
Donald Trump a bâti sa campagne sur la souveraineté restaurée des États-Unis et il a immédiatement pris des décisions en ce sens. Faut-il rappeler la position du rassemblement national, qui ne veut plus quitter aucune institution européenne, ou otanienne et donc qui ne veut pas véritablement d’un pays souverain.
Mais surtout, ce qui constitue peut-être l’obstacle le plus dirimant à une victoire de Jordan Bardella, c’est qu’il est coincé, gentillet, et que je l’imagine mal danser en public. Et pourtant, voilà le secret de la victoire de Donald Trump, du président argentin et d’Elon Musk.

7 décembre 2024

Faire tomber Barnier et tous les autres…

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


- 6/12/2024 - C’est pas moi, c’est pas ma faute, d’ailleurs j’étais même pas là… Voilà en résumé l’allocution de notre cher Président. Du Macron dans toute son immaturité et son déni de la réalité. Sa faculté à s’exonérer de toute responsabilité est devenue sa signature, sa marque de fabrique. Il n’est jamais responsable de rien, fait toujours retomber la faute sur les autres, alors qu’il n’écoute personne et qu’il décide de tout, tout seul. Et c’est cet homme qui selon Bardella devrait rester en place, puisqu’il s’est précipité pour annoncer qu’il n’exigeait pas sa démission. Incompréhensible. Le RN fait tomber son gouvernement et dans la foulée devrait suivre l’avis de 60% des Français qui souhaitent sa démission. Au lieu de cela, Bardella lui fait une presque déclaration d’amour. On se demande s’il ne regrette pas le mauvais tour qu’il vient de lui jouer en censurant Barnier. Macron s’est montré une fois de plus agressif et méprisant, inversant systématiquement les accusations, calomniant même les oppositions puisqu’il s’est permis d’affirmer que ce vote revenait à un acte anti-républicain. On croit rêver, il considère la possibilité offerte par notre constitution de virer un Premier ministre comme non républicaine.

Il faudrait, selon son délire, se prosterner face à sa prétendue grandeur et c’est cet homme que Bardella n’entend pas pousser vers la sortie ? Ne pas demander son départ est au vu de sa prestation d’hier soir une faute politique, quand on voit avec quelles audace et arrogance il a rejeté la responsabilité de l’échec de Barnier et donc la sienne sur cette opposition devenue subitement anti-républicaine, alors qu’il a lui-même organisé les désistements en juin pour grappiller quelques sièges avec ce NFP honni aujourd’hui. Rappelons accessoirement que ce NFP qui se croit majoritaire ne l’est pas. Le système électoral alambiqué a fait que le premier parti, en nombre de suffrages, le RN, se retrouve troisième en nombre de sièges.

Il y a de quoi se poser de sérieuses questions sur la stratégie et la volonté du RN de vouloir conquérir le pouvoir. Avoir eu l’aplomb de renverser Barnier et immédiatement après se vautrer aux pieds de Macron en l’assurant qu’il est légitime qu’il reste président est une erreur, à moins que ses propos n’aient dépassé sa pensée. Dans ce cas un peu plus de rigueur dans ses déclarations serait bienvenue, pour éviter de semer le trouble dans l’esprit des électeurs. L’idée était-elle vraiment celle-ci ? On se souvient qu’après les élections européennes, il avait demandé la dissolution, il aurait dû, dans un contexte similaire, en faire autant avec la démission de Macron. Il s’est fourvoyé. Pour une fois Mélenchon a raison d’affirmer que ce sont les événements qui le forceront à partir. Bardella en se rangeant dans le camp des soumis, s’est de facto déconsidéré et placé en retrait. La pugnacité du leader d’extrême gauche fait défaut à droite et au RN en particulier, on a l’impression que Bardella est venu s’excuser d’avoir déplu au prince-président en faisant tomber son poulain. Ce n’est ni le discours, ni la posture que l’on attend d’un parti qui prétend présider aux destinées de notre pays. Comment rattraper une telle bévue, une nouvelle a-t-on envie de dire, tant ce genre de sortie est devenu une habitude au RN. L’attitude que le RN réservera au nouveau gouvernement et au budget qui sera présenté devra remettre les pendules à l’heure, mais un peu plus de cohérence au sein de ce parti, notamment dans la communication est toujours d’actualité et visiblement le problème n’est pas réglé. Tout le crédit qu’ils avaient capitalisé en censurant Barnier s’est écroulé avec cette simple déclaration.

L’immaturité du Président et son discours pervers ont rejailli sur certains membres de l’opposition, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’en tenant de tels propos Bardella s’est positionné à contre-courant de l’opinion publique. Le mieux serait que des consignes claires soient formulées au sein du mouvement pour éviter, autant que faire se peut, de telles sorties. Tous devraient avoir compris que ce président est incapable du moindre compromis. Il promet de lâcher du lest pour s’assurer des collaborations et quand c’est fait, il ne tient pas ses promesses. Les LR se sont faits rouler dans la farine à tous les coups et les socialistes aussi et à chaque fois, ils replongent, pensant que cette fois-ci, le président tiendra ses promesses. Que leur faut-il pour qu’ils comprennent ?

Oui Macron doit partir, oui Mélenchon a raison d’insister et de vouloir précipiter les événements pour le faire tomber, cette évidence n’a donc pas frappé l’esprit des ténors du RN, c’est dramatique. Un pas en avant et deux en arrière, il va vraiment falloir qu’une ligne claire soit définie chez eux et qu’ils s’y tiennent. Ça devient lassant, jouer les girouettes n’est plus de saison. Lorsque le problème est identifié, ne pas le nommer c’est ne pas désirer le régler. Macron doit démissionner et le RN doit y travailler comme tous ceux qui prétendent le combattre. Il va falloir faire tomber les hommes de paille de Macron, les uns derrière les autres, jusqu’à ce que plus personne n’y aille, jusqu’à ce que Macron n’ait plus personne à nommer, jusqu’à ce que le roi soit nu et qu’il n’ait d’autres solutions que partir. Ou alors, comme nous le préconisons au RPF, qu’une procédure de destitution soit menée à son terme. Ce président est la goupille qui bloque désormais toute possibilité d’avancer, il doit sauter. [...]

28 novembre 2024

Jordan Bardella recadre Ursula von der Leyen

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10 novembre 2024

Gastel Etzwane

10/11/2024 – On s’était bien rendu compte qu’il n’était pas d’extrême droite, d’ailleurs je ne pense pas qu’il soit de droite, je me demande d’ailleurs si c’est vraiment un homme politique. En tout cas, ce n’est pas un opposant au pouvoir ni un opposant au capitalisme, ni un opposant au libéralisme, ni un opposant à l’Union européenne, ni un opposant à l’OTAN. Je me demande qui c’est finalement et à quoi il peut bien servir.

18 juillet 2024

Gilles Casanova

Un bon point !

Ce n’est pas tous les jours qu’un homme politique européen vote pour arrêter la tuerie qui ensanglante chaque jour l’Ukraine et la Russie, pour le plus grand bonheur des marchands d’armes.

19 février 2024

Une incompétence géostratégique vertigineuse

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


18/2/2024 - La compétence et la crédibilité d’un personnage politique se jaugent aussi à ce qu’il est capable de dire sur les situations internationales. Il faut bien le reconnaître, la France en ce domaine est dotée d’une brochette d’incompétents et d’incultes qui donne le vertige.

Nous avons d’abord eu Séjourné, à l’Assemblée Nationale, déclarant que la Russie allait très mal, que les élites fuyaient et que les investissements s’écroulaient, « alors que c’étaient nos économies européennes qui étaient beaucoup plus puissantes ». Ne riez pas, la macronie rêve à voix haute et croit ses propres mensonges. Chez elle la réalité est un brouillard où tout se mélange. Dans son élan, il oublie simplement les faits. Ce n’est pas étonnant, il donne toujours l’impression de se réveiller et de chercher quelque chose avant de prendre la parole. La France accuse un déficit extérieur de 100 milliards, une croissance de moins de 1%, contre presque 4% pour la Russie. L’Allemagne est aussi en récession, avec son industrie qui plonge, disparaît, ou se délocalise. Séjourné devrait plutôt évoquer notre déclin. Ce besoin atavique de mentir à tout prix est stupide et surtout ridicule. Si dans l’hémicycle quelqu’un croit à ces balivernes, c’est bien plus grave que tout. Asséner des invraisemblances pour faire mentir la réalité est d’un niveau désastreux. C’est un peu comme quand il a affirmé quelques jours plus tôt que la Russie perdait sur le terrain, citant les mots d’Ursula von der Leyen, lors du forum de Davos. Répéter inlassablement les mêmes stupidités n’en fait pas des réalités et surtout ne grandit pas ce piètre élève, tout juste bachelier, passé dans l’adoration des maîtres, jusqu’au ridicule.

On est pris de vertige, dans d’autres circonstances on aurait honte pour lui, mais il est le représentant des ennemis de la France, nous ne l’épargnerons pas. Si la Russie perd alors il n’y a plus de problèmes pour l’issu du conflit, tout va bien monsieur le ministre. Mais une armée qui perd est censée reculer non ? Elle ne recule pas, elle avance. La macronie ne peut s’empêcher de raconter n’importe quoi, toujours et encore, comme si la vérité était impossible à avouer. Il y a aussi, sans doute, une forme d’exaspération qui frappe la macronie, à ne pas voir la réalité coller à son propos. Et ce besoin d’être au centre des regards et admirée. Alors elle gesticule, elle brasse du vent, parle, parle, parle, tout en se regardant le nombril, puis se congratule, s’applaudit. Mais à l’international le show ne remplit pas la salle, tout le monde se moque de cette macronie et de ce qu’elle peut dire. Plus personne ne nous écoute, surtout, la Russie n’a que faire de ce que nous pensons d’elle.

Séjourné n’est hélas pas le seul à étaler son incompétence sur le sujet. La récente saillie de Bardella vaut largement la triste comparaison. Décidément, une formation sur la géopolitique et la diplomatie est nécessaire pour redonner de la crédibilité à toute cette jeune classe, qui se voit bien plus brillante qu’elle n’est et qui doit surtout s’instruire, si elle veut incarner une alternative crédible. Interrogé sur les buts de guerre supposés inavoués de Poutine, le jeune homme tient un propos lunaire. Il y a une réalité qu’il méconnaît lui aussi, c’en est désolant. Il déclare douter des intentions de Poutine de ne pas vouloir envahir les autres pays Baltes, et se glorifie même d’avoir été le meilleur élève de la classe politicienne française en ayant condamné en premier l’agression de la Russie, subodorant que l’Ukraine ne soit qu’une étape dans cette conquête de l’Ouest… pathétique. Par son effectif et son positionnement, l’opération russe était bien, à l’origine une opération spéciale et pas une armée de conquête massive. Il faudra qu’il reprenne le cours de l’histoire et se plonge dans les déclarations de Hollande et Merkel, sur les accords bidons de Minsk, ainsi que sur les 14000 civils tués par le régime de Kief, au seul motif qu’ils étaient russophones. Visiblement il n’a étudié le dossier qu’à partir de 2022 et il lui manque donc pas mal d’éléments. Mais il ne s’arrête pas là. Il évoque le préalable retrait des troupes russes, chose que même l’oncle Sam n’envisage plus et parle d’une volonté de mettre en place une grande conférence de la paix, dont la France serait à l’initiative. Il devrait reprendre quelques manuels d’histoire pour comprendre comment se passent ces réunions. Soit elles sont à l’initiative du vainqueur qui fait signer la paix, à ses conditions, au perdant. Soit c’est un pays neutre qui se charge de réunir les belligérants et de jouer les médiateurs. Un pays neutre monsieur Bardella, c’est un pays qui ne se mêle pas du conflit, c’est-à-dire qui ne sanctionne personne et qui ne fournit pas d’armes. La France comme tous les pays européens est totalement disqualifiée pour jouer ce rôle. Il y a fort à parier que Poutine ne voudra à la table des négociations aucun des ces cobelligérants qui s’ignorent. Il avait même relégué Macron, lors de sa dernière visite, au bout d’une table de dix mètres de long, ce qui avait fait rire la planète informatique et les chancelleries du monde entier.

Le niveau de nos élites est d’une faiblesse à faire peur. Ces questions sont trop importantes et portent des conséquences suffisamment graves pour n’être confiées qu’à des spécialistes. Avant de se chercher une stature d’homme d’État, Bardella doit prendre la peine de s’informer auprès de gens compétents, il doit bien y en avoir au RN, non ? Que la macronie raconte n’importe quoi, soit, on est habitué, mais si même les oppositions, qui sont notre espoir, se laissent entraîner dans semblable médiocrité, on peut avoir des doutes sur le reste. La France doit travailler au changement de paradigme, sortir de la doctrine de la victoire de l’Ukraine comme seule alternative, sortir de la co-belligérance et travailler, au niveau européen à sortir d’un système de sanctions économiques dont le seul effet à été de ruiner nos finances et nos industries. Bardella ne doit pas s’enferrer avec la macronie dans l’impasse mais proposer une autre façon de s’en sortir, il n’en prend hélas pas le chemin.