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31 mai 2025


Pascal Cinus

-29/5/2025- Il faut écouter le niveau de saloperie de cet ancien député macroniste, Jean-Louis Touraine, qui explique l’objectif de la loi euthanasie :
Les mineurs, les malades mentaux, « ça viendra par la suite ».
« On ne l'obtiendra pas tout de suite dans la première loi », expliquait le médecin Jean-Louis Touraine, regrettant la « frilosité » du pays sur la question.
La stratégie est donc d’en mettre le plus possible dans le premier texte, celui qui vient d’être voté à l’Assemblée, puis, une fois que la grenouille est dans la casserole, monter le feu petit à petit.
« Une fois qu'on aura mis le pied dans la porte, il faudra revenir tous les ans. »
« Après, on pourra étendre les choses en disant c'est quand même pas normal qu'il y ait des malades, des Français parce qu'ils ont telle forme de maladie qui ont droit, et puis les autres qui n'ont pas droit. Donc il faudra introduire cette égalité. »
Rappel historique :
Préparée par une intense campagne de propagande en faveur de la stérilisation et de l'« euthanasie », la campagne d'extermination par assassinat des adultes handicapés physiques et mentaux – Aktion T4 – menée par le régime nazi de 1939 à août 1941, a fait de 70 000 à 80 000 victimes.
Dans son ordre écrit du 1er septembre 1939, Adolf Hitler emploie le terme de Gnadentod, que l'on peut traduire par « mort miséricordieuse ».
Parce que c’est notre projet.

28 mai 2025

Olivier Becht
Député de la 5e circonscription du Haut-Rhin

-27/5/2025- J’ai voté la Loi sur les soins palliatifs et celle sur l’aide à mourir. J’explique pourquoi :
 
Dès que l’on évoque la mort, la question est toujours sensible. Elle touche à un mystère qui nous dépasse et convoque aussitôt nos peurs, nos croyances, nos espoirs.
 
Disons le d’entrée : ces deux Lois ne s’opposent pas, elles se complètent pour garantir à tous le droit de mourir dans la dignité.
 
La première loi sur les soins palliatifs est assez consensuelle. Elle a été adoptée à l’unanimité. Il s’agit de rendre le droit aux soins palliatifs opposable. La vraie question est en réalité celle du manque de moyens. Je me suis déplacé récemment au centre hospitalier de Mulhouse pour rencontrer les personnels de santé au sein du service de soins palliatifs et j’ai pu constater le travail extraordinaire qu’ils menaient avec cependant des places limitées. Beaucoup de départements n’ont d’ailleurs même pas de services de ce type en France. Il faut donc renforcer les moyens comme je m’y suis engagé auprès du Docteur Claire Fourcade, présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, que j’ai reçue dans mon bureau à l’Assemblée nationale.
 
La seconde loi sur l’aide à mourir était plus compliquée, même adoptée à la majorité absolue de l’Assemblée, car elle ouvrait des droits nouveaux en France qui étaient jusque là interdits et qui obligeaient les personnes concernées à solliciter une aide à mourir dans un autre pays.
 
Il concerne les personnes qui ne souhaiteraient pas mourir lentement par déshydratation comme c’est le cas souvent lors de la sédation profonde ou qui seraient résistants aux traitements censés soulager la douleur dans le cadre des soins palliatifs. Dans ces cas, pour éviter une « agonie », la personne concernée serait aidée à partir rapidement dans la dignité par la mise à disposition d’un produit qu’elle s’administrerait elle-même. C’est l’aide à mourir.
 
Sur ce sujet très sensible j’aimerais être très précis car beaucoup de choses ont été dites ou écrites et qui sont assez loin de la vérité.
 
Que dit le projet de texte de loi sur lequel nous sommes tombés d’accord ce mardi ?
 
- L’aide à mourir consiste à autoriser et à accompagner une personne qui en a exprimé la demande à recourir à une substance létale qui doit être « auto-administrée ». C’est donc la personne concernée qui accomplit elle-même le geste en appuyant sur un bouton et pas du tout un personnel de santé. Le seul recours au personnel de santé concerne les personnes qui seraient en incapacité physique de le faire elles-mêmes (du fait d’une paralysie par exemple) mais qui sont conscientes et en exprime de manière claire la demande et demanderaient alors à un médecin d’appuyer sur le bouton pour son compte.
 
- les conditions pour pouvoir y accéder sont très strictes :
• être âgé d’au moins 18 ans
• être de nationalité française ou résider de manière stable et régulière en France
• être atteint d’une affection grave et incurable qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale
• présenter une souffrance physique ou une souffrance psychologique constante liée à cette affection qui est soit réfractaire aux traitements, soit insupportable lorsque la personne ne reçoit pas ou a choisi d’arrêter de recevoir des traitements
• être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée.
 
Ces conditions sont cumulatives. Il faut qu’elles soient donc toutes remplies.
 
Deux précisions sont apportées par la Loi :
- La notion de « phase avancée » d’une maladie est caractérisée par l’entrée dans un processus irréversible marqué par l’aggravation de l’état de santé de la personne malade qui affecte sa qualité de vie.
- De même, une souffrance psychologique ne peut pas seule permettre l’accès de l’aide à mourir.
 
Le malade devra faire une demande express et par écrit à un médecin qui lui donnera les informations sur son état et son évolution. La décision d’accéder à la demande est prise de manière collégiale par des médecins compte tenu des critères ci-dessus et de l’état du patient.
 
En cas d’accord des médecins, la personne concernée devra encore confirmer sa demande avec un délai de réflexion de 2 jours supplémentaires. La personne pourra à tout instant stopper le processus et les professionnels de santé s’assureront qu’aucune pression ne soit exercée sur la personne concernée par l’aide à mourir par un membre de la famille, un proche ou toute autre personne.
 
Ces critères très stricts étaient importants pour moi afin de placer des garde-fous. Sans eux je n’aurais pas voté la loi.
 
Pour être clair, grâce à ces critères :
 
- Il est faux de dire que l’on ouvre le droit généralisé au suicide car cela ne concerne que les personnes en toute fin de vie. Quelqu’un qui a juste envie de mourir ou qui dispose encore d’une vraie espérance de vie, même malade, ne peut disposer de l’aide à mourir.
 
- Il est faux de dire que l’on va euthanasier les gens comme les animaux car ce n’est pas le soignant qui décide et administre la substance létale, c’est le patient qui décide et s’administre lui-même la substance. Le soignant vérifie que les conditions sont remplies.
 
- Il est faux de dire que l’on peut laisser des directives anticipées qui nous condamneraient alors même que nous pourrions changer d’avis après car justement il n’y a pas de directives anticipées. Seul le patient décide en fin de vie et personne à sa place.
 
Bien entendu sur la base de ces critères très stricts certains diront que c’est déjà trop alors que d’autres diront que ce n’est pas assez.
 
Le rôle du député lorsqu’il fait la Loi est de trouver un équilibre dans une société donnée et à un moment donné de l’Histoire.
 
Il n’y a jamais sur ce type de sujet de « bon » choix ou de choix « juste ». Il y a ce que l’on pense devoir voter en son âme et conscience.
 
J’ai donc pris une décision :
- après avoir lu les nombreux livres, notes, lettres, mails reçus de la part de mes concitoyens ;
- après avoir reçu des dizaines de personnes, autorités religieuses, présidents d’associations de santé, soignants à mon bureau à Rixheim et à Paris ;
- après m’être rendu sur le terrain auprès des soignants et des malades dans les hôpitaux.
 
J’ai pris cette décision car je m’y étais engagé lors des élections législatives en 2017, 2022 et 2024 et que je mets un point d’honneur à respecter mes engagements.
 
J’ai pris cette décision en mesurant bien le fondement des valeurs à la fois chrétiennes et humanistes dans lesquelles j’ai été élevé.
 
J’ai aussi pris cette décision sur le fondement de mon expérience personnelle car on est toujours le produit de son histoire.
 
Ma grand-mère paternelle s’est éteinte d’un cancer généralisé lorsque j’avais 16 ans. Malgré les traitements des médecins et les produits palliatifs, elle a souffert le martyre car son cœur a résisté à la douleur et aux drogues administrées pour la calmer. Les dernières semaines furent terribles. Allant la voir presque quotidiennement, durant ses moments de conscience, elle m’appelait et me suppliait de mettre fin à ses jours. J’en étais incapable comme j’étais incapable de voir cette femme que j’aimais profondément souffrir autant. Sa voix reste gravée dans ma mémoire comme si cela était hier. Ce que l’on aurait accordé par pitié à un chat ou un chien, on le refusait à un être humain. Ce que la société ne lui a pas accordé, les deux lois que j’ai votées aujourd’hui l’accorderont à ses descendants.
 
Ces deux lois ne sont pas parfaites, j’en suis conscient.
 
Elles seront désormais examinées par le Sénat puis à nouveau par l’Assemblée. Elles seront encore certainement modifiées et complétées peut-être avec d’autres garde-fous avant d’être votées définitivement, je l’espère, afin que chacun dans notre société puisse mourir dans la dignité.

7 mai 2025

Alexis Bourla
Psychiatre

-5/5/2025- Je ne sais pas si on devient tous un peu parano ou si nos députés ont vraiment décidé de désosser un à un tous les remparts éthiques... mais à la lecture du texte voté à l’Assemblée sur la fin de vie, j’ai été saisi d'un sérieux doute.
J'ai un avis réservé sur l'euthanasie dans un pays ou les soins palliatifs sont sous-développés. J'ai un avis très tranché sur l'euthanasie pour raison psychiatrique (qui est une aberration éthique, logique, morale et médicale). J'ai également un avis très clair sur les remparts "minimaux" nécessaires.
Mais la lecture des posts de Claire Fourcade (et hier par Geneviève Henault) semble montrer que les 4 piliers éthiques et moraux censés rendre cette loi à peu près compatible avec un minimum de sens commun ont été littéralement dégagés du texte.

AS1015 : Vérifier que le discernement du patient n’est pas altéré.
Rejeté.
Concrètement cela veut dire qu'on pourrait accéder à l'euthanasie sans que soit garanti qu’on est en pleine possession de ses capacités, qu'on est capable de prendre une décision ?

AS1110 : S’assurer que le demandeur n’est soumis à aucune pression financière, sociale ou familiale.
Rejeté.
Donc on accepte l’idée qu’un vieil homme seul, pauvre, ou dépendant puisse être “incité”, même indirectement, à choisir la mort plutôt que d’être un poids ?

AS97 : Créer un délit d’incitation à demander une aide à mourir (pression, manœuvre, influence indue).
Rejeté.
Pas de garde-fou juridique contre la manipulation ?

AS14 : Affirmer qu’aucun soignant, quel qu’il soit, n’est tenu de participer à une euthanasie ou un suicide assisté.
Rejeté.
Donc pas de clause de conscience finalement ?

Ce ne sont pas des détails techniques...
On récapitule : un patient dont le discernement n'aura pas été évalué, qui aura pu subir des pressions externes, pourra se faire euthanasier par un soignant qui n'a pas envie de le faire mais sera tenu de le faire, et les gens qui auront mis la pression (au patient et au soignant) n'auront rien à craindre même si on démontre qu'ils ont mis la pression ?
Mon espoir c'est que tous ces points sont déjà “traités ailleurs dans le texte” (mais où ?) et qu'on s'excite pour rien.
L'autre hypothèse c'est qu'ils ne veulent pas de ces remparts. Et dans ce cas, ce n’est pas une loi sur la fin de vie, c’est une déconstruction éthique méthodique.
Vous imaginez ce que ça veut dire, dans un contexte de dépression, de troubles cognitifs, de perte d’élan vital, d’anosognosie ? Vous imaginez le nombre de patients qui diront “je veux mourir”, alors que tout leur cerveau crie en réalité “je suis malade, aidez-moi” ? J'ai aussi vu passer un amendement (adopté lui...) créant un délit d'entrave qui dit que quelqu'un qui essaye d'empêcher une euthanasie peut être poursuivi.
Bon courage aux psychiatres dont c'est le boulot principal.
Les Pays-Bas et la Belgique sont en train de revenir sur certaines dérives.
Nous, on les légalise.
La mort devient une option thérapeutique parmi d'autres.

29 mai 2024

Tiephaine Soter

Le parti Renaissance a donc réussi à faire voter un amendement pour modifier les conditions d'accès aux "soins" pour les détenus et les résidents d'établissements psychiatriques, dans le cadre de la loi sur la "fin de vie digne" en cours de débats à l'Assemblée. Il ne s'agit pas de "soins", ici, mais bel et bien de l'euthanasie.
On parle clairement d'aller injecter une substance mortelle à des détenus et des malades mentaux, pour "soulager leurs souffrances". Dans le cadre des malades mentaux, qu'ils soient atteints de façon permanente ou transitoire (dépression...), il faut savoir que légalement, leur consentement ne peut être considéré comme valable à lui seul, pour des raisons évidentes : quand on n'est pas soi-même, on ne peut consentir.
L'amendement que le parti au pouvoir a fait voter avec succès permet de contourner ce consentement de l'individu, en le confiant à des personnes tierces : membres de la famille, proches, médecins. On pourra tuer en toute légalité des personnes à l'état mental altéré. C'est, à tous les égards, exactement ce qu'a commis le régime hitlérien avec l'Aktion T4 : l'euthanasie des malades et handicapés mentaux.
Dans un sens, cela revient à valider la peine de mort pour les "déséquilibrés" du couteau. Mais globalement, on sait très bien que ça va surtout servir à exterminer les personnes atteintes d'un trouble pour faire des économies sur les caisses maladie.
Renaissance est le parti de la mort.

16 décembre 2023

MON SUICIDE, MA DIGNITÉ, MON DROIT (ne manque que la musique de Loulou Gasté)

Gabriel Nerciat

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Sur l'euthanasie, je crois que je viens d'avoir une bonne idée.
Je suis en effet partisan de sa légalisation, mais pour une durée n'excédant pas vingt-quatre heures.
La mise à mort, douce et médicalisée, des patients, malades ou non, jeunes ou vieux, lassés de persévérer dans leur être commencerait juste après minuit et s'achèverait au cœur de la nuit suivante.
Pour ce qui est de Line Renaud, on ferait comme dans le film de Bertrand Tavernier avec Romy Schneider : un caméraman déguisé en infirmier filmerait son départ tant attendu sur fond sonore de ses plus grands succès.
Ce serait émouvant, non : on serait enfin sûrs avant d'aller se coucher que plus jamais l'exaspérante étoile des neiges qui ne voulait pas fondre ou la cabane canadienne avec son écureuil plus vieux que Mathusalem ne viendraient désormais nous importuner.
Quant à la pauvre Françoise Hardy, je n'ai vraiment rien contre elle, au contraire, et je veux bien croire que les maux qu'elle endure n'ont vraiment rien de très plaisant, mais il n'en demeure pas moins qu'il y a une certaine indécence – pour ne pas dire une indécence certaine – à voir des stars d'un âge canonique exiger par voie de presse que le suicide devienne un droit subjectif inaliénable garanti par la loi et les services diligents des disciples d'Esculape qui n'ont pas été formés pour ça.
Pourquoi ? Parce que Line ou Françoise le valent bien ? Parce que c'est censé faire pleurer dans les chaumières, entre le Téléthon, les victimes supposées de Gérard Depardieu et la guerre en Ukraine ?
Ce ne serait pas quand même un peu de la récupération, comme on dit sur BFM-TV ou sur la télévision d'État concernant d'autres sujets (sur C-News aussi, d'ailleurs, si l'on en croit Pascal Praud et William Goldnadel) ?
Parce qu'il faut absolument céder à tous leurs derniers caprices, comme si endurer l'épreuve ultime de l'agonie, c'était vraiment trop demander pour ces dames qui ont vécu pendant des décennies au coeur fastueux de la Société du Spectacle, et qui n'ont visiblement pas le cran nécessaire pour tirer elles-même le rideau le moment venu ? Moi c'est l'œuvre en Pléiade de Montherlant que j'offrirais à Line Renaud, plutôt qu'une seringue de poison...
Le bourgeois progressiste moderne veut maîtriser et ordonner sa propre mort, même pas comme Caton d'Utique qui demandait à son esclave préféré de lui planter une épée dans le ventre après la victoire de César, mais tout simplement aux frais du contribuable, après avoir entamé le lugubre refrain des droits individuels indéfiniment extensibles jusqu'à l'infini (dans le domaine privé ou biologique comme dans le domaine fiscal ou législatif).
Il y a des gens, vraiment, qui ne gagnent rien à vivre trop longtemps.
Sur cela au moins, nous sommes bien d'accord.