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23 mai 2023

Souveraineté

Jean Pigeot

Le G7 réuni ce week-end à Hiroshima a confirmé la montée en puissance de l'Europe de Bruxelles comme entité souveraine. Il ne faut pas se laisser abuser par les titres ronflants de Charles Michel, président du Conseil européen, et d'Ursula von der Leyen, présidente de la Commission de Bruxelles. Il ne s'agit que de hauts fonctionnaires, nommés par les gouvernements des États membres et dépourvus de toute légitimité démocratique. Ils sont pourtant omniprésents.
La dame qui discute d'égale à égal avec Zelensky, lui promet l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et à l'UE, faisant fi de toutes les procédures, parade maintenant en tête des dirigeants de la planète. Macron en est réduit à trottiner derrière le peloton.
En une telle matière, les symboles ont un poids considérable. L'obligation faite aux maires de joindre au drapeau national celui de l'Europe, sur la façade des mairies, pratique déjà acquise, pourtant, est plus qu'anecdotique. Souvenons-nous de l'émotion soulevée par l'installation du drapeau étoilé sous l'Arc de Triomphe, le 2 janvier 2021.
Il s'agissait de célébrer le début de la présidence française de l'Union. Le fait du prince, en fait, et il fallut mettre un terme à cette incongruité au bout de quelques heures. Macron ne renonçant jamais à rien, l'obligation de pavoiser de bleu la façade des mairies est de même essence.
Le président français caresse-t-il l'ambition de devenir un président de l'Union européenne, démocratiquement élu, cette fois, et pour au moins un quinquennat ? Ce serait la fin de toute souveraineté française. Mais le personnage, qui n'aime rien tant que s'exprimer en anglais dans les relations internationales, n'est pas à cela près.


27 avril 2023

Le 27 avril 1969

Jean Pigeot

Voilà cinquante-quatre ans, ce 27 avril 1969, le général de Gaulle quittait le pouvoir, tirant la leçon d'un référendum perdu sur une réforme du Sénat et des régions. C'était comme ça, à l'époque et avec des hommes d'État de cette stature ! On ne gouvernait pas contre le peuple. Même l'homme du 18 juin éprouvait le besoin de se relégitimer périodiquement. Une réforme contestée devait être soumise à l'approbation des électeurs.
Il n'y eut pourtant pas un rejet massif : le "non" ne l'emporta que par 52,4 % contre 47,6 %. Le vendredi soir, avant de partir pour Colombey, où il votait, le président de la République était intervenu à la télévision pour prévenir : «Si je suis désavoué par une majorité d’entre vous, ma tâche actuelle de chef de l’Etat deviendra évidemment impossible et je cesserai aussitôt d’exercer mes fonctions.»
À minuit dix, le rideau tombe sur un ultime communiqué : « Je cesse d'exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd'hui à midi. »
Dès ce moment, la célèbre voix qui, depuis vingt-neuf ans, donnait le "la" de la politique française et suffisait à soulever les foules, ne résonnera plus.
Les foules, précisément. Le terme "bain de foule" avait été créé pour lui.
Si on l'utilise encore, c'est abusivement. L'actuel chef de l'État en est réduit à jouer à cache-cache, sur des itinéraires impromptus, aux escales tenues secrètes jusqu'à la dernière minute et protégées par des centaines de gendarmes.
Comme ici à Dole, dans le Jura, pour une brève escale sur le marché et des discussions en tête à tête d'où il ressort que Macron a toujours raison. Drôle d'anniversaire pour un 27 avril...