Translate

Affichage des articles dont le libellé est Sansal Boualem. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Sansal Boualem. Afficher tous les articles

9 septembre 2025

LA DÉCONFITURE DE RETAILLEAU

Gabriel Nerciat

-9/9/2025- Je l'ai déjà dit, mais au-delà de François Bayrou, Bruno Retailleau à mon sens apparaît aujourd'hui comme le grand vaincu politique de cette chute ministérielle.
Non seulement son bilan en tant que ministre de l'Intérieur est nul (il n'est parvenu ni à arracher au Premier ministre une nouvelle loi sur l'immigration, comme il l'avait promis, ni à freiner le nombre des naturalisations et des visas, encore moins à augmenter substantiellement le nombre d'expulsions des clandestins), mais il a été suffisamment inintelligent ou inhibé politiquement pour demeurer solidaire du bedeau béarnais jusqu'au dernier moment de sa chute sans rien avoir obtenu de lui.
S'il n'est pas reconduit à l'Intérieur par le futur Premier ministre (en espérant que ce dernier ne vienne pas de la gauche), je gage que son destin national pour le moins sera court, et on ne s'en plaindra pas.
Le pire, toutefois, contrairement à ce que prétend la droite C-News, c'est son attitude vis-à-vis de Boualem Sansal.
En effet, en menaçant publiquement Alger de représailles et de sanctions tonitruantes qu'il n'était pas en mesure de rendre effectives, et ce sans avoir requis au préalable l'autorisation de Macron qu'il savait hostile à de telles mesures, il a sans aucun doute contribué à aggraver considérablement le sort de l'écrivain embastillé.
Initier un rapport de force qu'on n'a pas les moyens d'assumer est le signe indubitable de la médiocrité en politique.
Mais ce genre de tartarinades démagogiques et irresponsables est tout à fait dans la pratique de cette droite de notables catholiques hypocrites et faux culs, qui prétend incarner les valeurs morales des honnêtes gens tout en se comportant comme des voleurs de dot ou des gérants d'hôtels borgnes.
Si Boualem Sansal meurt en prison, nul doute qu'on priera pour lui dans les églises de Vendée. Mais il aurait mérité mieux.

28 août 2025

Catherine Moreau

-28/8/2025- Dans la France d'Emmanuel Macron, le Quai d'Orsay se mobilise pour importer en métropole des Gazaouis antisémites pro-Hitler logés par des directeurs d'établissements publics pour certains et employés par nos médias publics pour d'autres, mais se tait pour des intellectuels français, un écrivain, un journaliste retenus en otage en Algérie.
Abîme total.
Sidération vis-à-vis de ce qu'a fait le Président actuel de notre pays.
Enfin, pas vraiment.
Si je me tais sur ce réseau c'est bien parce que je ne suis en rien étonnée.
Dés l'annonce de sa candidature en 2016 pour la Présidentielle de 2017, j'ai dénoncé ses agissements et discours troubles (Alstom, son communautarisme, la culture, l'art français qui n'existent pas, son absence totale de sincérité avec ses "en même temps" permanents...).
En 2016 et 2017, j'avais partagé à plusieurs reprises le discours de Boualem Sansal du 14 décembre 2016 à la Fondation Varenne qui annonçait la trajectoire qu'allait suivre le Président.
Son premier mandat fut pour moi un cauchemar.
Le second est une tragédie.
Etrangement, ironie de l'histoire, en 2017, je m'étais positionnée pour le candidat qui avait mis la réduction de la dette et la lutte contre l'islamisme au centre de son programme.
Macron dés 2016-2017 aggravait la dette, vendait des fleurons industriels, sabordait notre agriculture, notre industrie nucléaire... et choisissait comme "conseiller" Y. Belattar qui manifestait aux côtés de Tariq Ramadan, et nommait à un obscur conseil élyséen sur l'Afrique la vice-présidente de Lallab, association soutenue par le violeur en série Tariq Ramadan.
Champion mon Frère.
En résumé, pour éviter les boules au ventre et des énervements devenus vains et inutiles, j'ai choisi le silence et la mise en parenthèse.
Ceux qui ont soutenu une personnalité double et insincère portent une responsabilité énorme dans ses deux mandats cauchemardesques.
Mais le cauchemar est ce que vivent enfermés dans les geôles de Tebboune Christophe Gleizes et Boualem Sansal (dont il doit se venger...) réduits au silence par son silence et son inaction alors que tous nos 23 (?!) consulats algériens en France auraient dû être réduits voire fermés depuis bien longtemps.
Qu'un Président français ait oser affirmer que la culture française n'existe pas explique son silence sur l'embastillement d'un écrivain et d'un journaliste français. On ne se bat pas pour ce que l'on considère ne pas exister.

14 août 2025

Gabriel Nerciat
14/8/2025

ÉCRIT DEPUIS UN CACHOT

Un écrivain français pourrit dans les geôles d'Alger depuis des mois, et la diplomatie comme l'intelligentsia françaises s'en foutent radicalement.
Il est quand même parvenu à jeter une bouteille à la mer, et elle nous arrive sur les vagues portées par la Toile.
Relayons-la.


''Mes amis,
Si cette lettre vous parvient, c’est que malgré les murs, les verrous et la peur, il existe encore des brèches par lesquelles la vérité peut se faufiler. Je vous écris depuis une cellule où l’air se fait rare, où la lumière n’entre que pour rappeler aux prisonniers qu’ils sont toujours en vie, mais jamais libres.
Je ne suis ni le premier ni le dernier à subir l’arbitraire du régime algérien. Ici, la prison n’est pas un lieu exceptionnel réservé aux criminels, mais un outil banal de gouvernance. La dictature enferme comme on respire : sans effort, sans honte. On enferme les journalistes, les militants, les écrivains… et parfois même ceux qui n’ont rien dit, juste pour servir d’exemple.
Ma faute ? Avoir persisté à croire que les mots pouvaient sauver ce pays de ses propres démons. Avoir écrit que l’Algérie ne se résume pas à un drapeau et un hymne, mais qu’elle est d’abord un peuple qui mérite dignité et justice. Avoir refusé que l’histoire se répète, que la corruption et la violence continuent de tenir le haut du pavé.
Je souffre, oui. Mon corps me trahit, la maladie grignote mes forces, et le régime espère que je partirai en silence. Mais qu’ils se trompent ! Ma voix, même enchaînée, ne leur appartient pas. Si elle peut encore atteindre l’extérieur, c’est pour dire ceci : ne croyez pas à leur façade de respectabilité. Ce pouvoir n’est pas un État, c’est une machine à broyer.
À la France, je m’adresse sans détour. Vous avez été ma deuxième patrie, mon refuge intellectuel. Vous qui vous proclamez patrie des droits de l’homme, souvenez-vous que ces droits ne s’arrêtent pas aux rives de la Méditerranée. Les gouvernements passent, les diplomaties calculent, mais les principes, eux, doivent tenir bon. Ne baissez pas les bras, ne sacrifiez pas vos valeurs sur l’autel des intérêts économiques ou des alliances de circonstance.
Je ne demande pas ma liberté par charité, mais au nom de ce qui fonde toute société humaine : la justice. Si vous cédez aujourd’hui devant un régime qui se croit intouchable, demain, d’autres prisons se rempliront, d’autres voix s’éteindront.
Aux Algériens, mes frères et sœurs, je dis : tenez bon. La peur est une prison plus vaste que celle où je me trouve, et elle est plus difficile à briser. Mais je sais qu’un jour, le mur tombera. Les dictateurs finissent toujours par tomber.
Quant à moi, je continuerai à écrire, même si mes pages restent cachées sous ce matelas de prison. Car l’écriture, c’est la seule liberté qu’ils ne peuvent pas confisquer, et c’est par elle que nous survivrons.''
Boualem Sansal
Prison d’El-Harrach, Alger
Source : Maroc Hebdo

15 juillet 2025

Sylvain Tesson

"Quand une puissance centrale s’en prend aux artistes et aux écrivains, c’est que : premièrement, elle a beaucoup de choses à se reprocher, et deuxièmement, elle n’a même pas la capacité de répondre à la critique verbale par autre chose que le verrou ou le cachot."

9 juillet 2025

Bruno Féraud
9/7/2025

Boualem Sansal effacé au Maghreb des livres

Coup de soleil… sur la honte

Il faut parfois peu de chose pour trahir une vocation. Il suffit d’un silence, d’un oubli soigneusement orchestré, d’une invitation qu’on ne lance pas. Au dernier Maghreb des livres, on n’a pas honoré la littérature algérienne : on l’a surtout bâillonnée. Car comment prétendre célébrer les lettres d’Algérie tout en jetant dans l’ombre l’un de ses plus grands écrivains vivants, Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison par un régime, lui dont le seul crime est d’avoir dénoncé l’arbitraire ?
Boualem Sansal peut compter sur ceux, comme Kamel Bencheikh, qui ne l’abandonneront jamais.

Deux jours de débats, d’ateliers, de signatures. Des dizaines d’auteurs algériens et français présents. Et pas un mot sur l’écrivain embastillé. Pas un hommage, pas une lecture, pas même un murmure. Pire : certains, sans honte, ont repris à leur compte les accusations indignes du pouvoir algérien contre Sansal, comme s’il fallait mériter sa place au banquet des bien-pensants en crachant sur le prisonnier.

Ce silence n’est pas de l’ignorance : c’est une stratégie. Il est l’expression d’une lâcheté devenue doctrine, d’une complaisance politique devenue ligne éditoriale. Il fallait épargner le régime algérien. Il fallait éviter de fâcher Alger. Alors on a effacé Boualem Sansal. On l’a gommé. On a mis un bandeau sur les yeux et un couvercle sur les consciences.

Mais l’indignité ne s’est pas arrêtée là. Pour que le tableau soit complet, encore fallait-il faire taire les voix trop libres, trop courageuses, trop loyales envers le juste. Ainsi, Kamel Bencheikh, poète, écrivain, fervent défenseur de la laïcité, de l’universalisme, et membre fondateur du Comité de soutien international à Boualem Sansal et membre de son bureau exécutif, n’a tout simplement pas été invité. Lui, dont l’actualité littéraire est bien réelle, a été écarté. Évidemment. Son crime ? Être fidèle à Sansal, jusqu’au bout. Refuser la compromission, jusqu’à l’os.

L’exclure, c’était le punir. C’était signifier que dans ce petit théâtre des connivences, il n’y a de place que pour les dociles. Les amis des dictateurs, les soutiens déguisés des bourreaux, les promoteurs de la censure molle.

Mais, en vérité, qui s’honore dans ce silence ? Ni Coup de soleil, ni ses organisateurs, ni ces intellectuels à géométrie variable qui n’ont pas même eu la décence de nommer celui qu’ils prétendent soutenir. Benjamin Stora lui-même, membre affiché du comité de soutien à Sansal, a parcouru le salon sans un mot pour l’écrivain incarcéré. Quand on sait, on juge.

Il faut être clair : on ne défend pas la culture algérienne en escamotant ceux qui l’incarnent dans ce qu’elle a de plus noble et de plus subversif. On ne célèbre pas la littérature algérienne en renonçant à son honneur. L’absence de Sansal dans les discours, dans les cœurs, dans les débats, est une tache indélébile sur cette édition du Maghreb des livres.

Face à cette veulerie, une certitude demeure : Boualem Sansal ne cédera pas. Il n’a jamais courbé l’échine devant les tyrans, il ne le fera pas aujourd’hui. Et il peut compter sur ceux, comme Kamel Bencheikh, qui ne l’abandonneront jamais. Des hommes debout, qui n’écrivent ni pour plaire ni pour séduire, mais pour dire. Malgré l’opprobre et les menaces, malgré les insultes. Tout cela pour réveiller. Pour défendre, contre vents et prisons, l’idée même de liberté.

Tôt ou tard, le silence sera rompu. Tôt ou tard, les noms de ceux qui ont trahi seront associés à l’infamie. Et ceux qui ont résisté, seuls parfois, sans micros ni tapis rouges, auront les visages tournés vers la lumière.

4 juillet 2025

Monique Plaza
4/7/2025

C’est d’autant plus effarant que Boualem est français, écrit en français et qu’il se retrouve sous le coup d’un jugement, d’une accusation et d’une sanction algériennes totalement aberrantes pour avoir simplement exprimé son opinion.
Il est l’otage d’un conflit entre l’Algérie et la France, au péril de sa vie.

27 mars 2025

Kuzmanovic Georges

-27/3/2025- Boualem Sansal condamné à 5 ans de prison – lui qui a 80 ans.
C’est, de facto, une condamnation à mort.
C’est aussi un coup porté à la liberté d’expression.
Une honte absolue !
Le régime algérien se révèle si fragile que les murs du palais de Tebboune tremblent devant une simple plume.
Malgré l’indignation et la tristesse que suscite cette décision, le Comité International pour la Libération de Boualem Sansal poursuivra son combat pour sa libération.
Nous comptons sur la mobilisation de ses soutiens et sur l’intervention de la diplomatie française. La place d’un écrivain n’est pas en prison.
L’amélioration des relations franco-algériennes passera aussi par la libération de Boualem Sansal.
« Si la liberté a un sens, c’est bien le droit de dire aux autres ce qu’ils ne veulent pas entendre. »
Georges Orwell

21 mars 2025

Yann Bizien

- 20/3/2025 - Le parquet du tribunal de Dar El Beida, près d'Alger, a requis dix ans de réclusion à l'encontre de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, accusé d'atteinte à l'intégrité territoriale, â la sûreté de l'Etat et à l'unité nationale de l'Algérie.
C'est la condamnation à mort déguisée et lente d'un écrivain de 75 ans atteint d'un cancer et détenu arbitrairement depuis 124 jours.
La vie d’un innocent soucieux de vérité et de liberté est en jeu.
La sécurité des Français est également en jeu à cause d'Algériens dangereux, présents sur notre sol et sous OQTF.
L’honneur de la France méprisé par un régime autoritaire est aussi en jeu.
Mais Emmanuel Macron se couche et se soumet.
Boualem Sansal croupit dans les geôles du régime algérien pour avoir osé penser autrement.
C'est son seul « crime ». Il est imaginaire.
Exigeons sa libération immédiate auprès d'Emmanuel Macron qui doit mouiller immédiatement sa chemise et dénoncer "en même temps" les accords de 1968 !
Courage, monsieur le président ! Pas de complaisance coupable avec le régime algérien ! Défendez fermement notre compatriote !
La France des droits de l'homme, c'est tout de suite !
Ne laissons pas le silence et l'inaction être complices de cette injustice infamante.