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11 novembre 2023

Gastel Etzwane

Les prises de positions d’Emmanuel Macron sur le conflit israélo-palestinien:
Lundi, soutien « inconditionnel » à Israël.
Mardi, il propose que la France participe à une coalition internationale pour détruire le Hamas.
Mercredi, il ne fait pas voter une proposition à l’ONU de cessez-le-feu humanitaire.
Jeudi, il fait voter une proposition à l’ONU de cessez-le-feu humanitaire… et exporte des armes vers Israël.
Vendredi, il envoie un porte-hélicoptères pour prendre en charge les blessés de Gaza… capacité 4 personnes.
Samedi, il explique qu’Israël doit tout arrêter et s’émeut des morts civils, lui qui voulait le mardi participer à une coalition internationale et apportait un soutien « inconditionnel ».
Dimanche, il ne participera pas à la marche contre l’antisémitisme.
Aucune colonne vertébrale, et par conséquent, aucune crédibilité à l’international. Il n’y a pas lieu de s’en réjouir. La France, pas plus que les autres pays d’Europe occidentale ne comptent pour les deux tiers du monde: nous sommes tous vus comme des supplétifs américains, de sorte que tout le monde préfère s’adresser directement au maître.

31 octobre 2023

L’IVG et le troisième mandat ?

Pierre Duriot


31/10/2023 - On se demande bien ce que cherche Macron avec l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Rien ne met en péril cette possibilité offerte aux femmes d’avorter. Ce n’est pas comme aux États-Unis où, dans certains états, des médecins intégristes refusent de pratiquer cette opération. Aucun extrémiste religieux ne remet en cause cette pratique, elle n’est pas en danger et rien ne justifie que l’on dérange les deux chambres pour cet artifice.

Justement, va-t-on déranger députés et sénateurs pour cette simple question ? Macron n’a pas d’enfant et ces questions sociétales ont toujours été le cadet de ses soucis. On pourrait penser que devant ses échecs à répétition, dans tous les domaines, aussi bien au national qu’à l’international, il se lance dans cette inscription pour au moins réussir un truc dans ce quinquennat calamiteux. Là ce n’est pas difficile, tout le monde est pour, l’argumentation est toujours la même, mais cette fois-ci, elle marche : « tous ceux qui sont contre sont des vieux réacs ». Comme s’il n’y avait pas de dossier plus urgent.

Mais le personnage est bien plus tortueux que ça et on peut aussi largement penser qu’il ne va pas déranger les deux chambres juste pour inscrire l’IVG dans la Constitution. Au dernier moment, il risque d’y ajouter quelques bassesses dont il a le secret, histoire de tout faire voter comme un seul homme, par ce qui est censé être une opposition, mais qui a toujours voté de manière à permettre à Macron de ne faire que ce qu’il veut. RN, LFI, LR et consorts, sont corsetés par la peur d’être traités, au choix, de fachos, de racistes, de réactionnaires et donc, ils votent pour et comme le président, histoire d’apparaître comme des « gens bien » et pour ne pas être jetés en pâture à la presse subventionnée, chargée des basses œuvres de lynchages médiatiques sur commande.

Et donc, il ferait passer, avec l’IVG, en douce, la possibilité de se présenter à un troisième, voire à un quatrième mandat, étant donné son âge avec cet argument inoxydable : « moi ou les extrêmes », censé faire peur à tout le monde. Or l’extrême, c’est bien lui. On sait le personnage suffisamment tordu pour réaliser ce genre de coup de force et les oppositions suffisamment naïves et accrochées à leurs privilèges, pour expliquer aux électeurs qu’elles n’avaient « pas le choix ». Méfiance donc sur ce qui se trame autour de cette modification de Constitution, bien trop inutile pour être honnête.

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com

25 octobre 2023

UNE DÉSOLATION FRANÇAISE

Gabriel Nerciat

Quand notre Banquier Président va au Kremlin, devant Vladimir Poutine, il se dit pour le respect des accords de Minsk (dont il ne s'est au demeurant jamais préoccupé depuis son entrée à l'Elysée).
Lorsque le lendemain il se rend à Kiev, chez l'escroc Zelensky, il est contre - puisqu'il omet tout simplement d'en parler.
Quand il est à Paris, avant de prendre l'avion pour le Levant, il défend l'idée d'une trêve humanitaire à Gaza afin de préserver la vie des civils écrasés par les bombes.
Lorsque le lendemain matin il débarque à Tel-Aviv, les civils de Gaza ne l'intéressent plus - mais il évoque devant un Netanyahou, aussi ravi que narquois, la géniale et pitoyable idée d'une coalition internationale contre le Hamas incluant des pays arabes, à l'image de celle qui fut constituée par Washington, Moscou, Riyad, Le Caire et Paris contre l'EI.
Après-demain, sans doute, il sera au pied des babouches de l'émir de Doha, mécène et protecteur du Hamas, et la grande coalition anti-terroriste (dont bien sûr ni Israël ni les Seoud ni l'Egypte ni la Jordanie ni la Turquie ne veulent entendre parler) aura déjà déserté son esprit versatile quoique infatué, au profit d'un discours convenu sur l'amitié entre les civilisations et les droits inaliénables des Arabes palestiniens.
Ensuite, détour à Ramallah, où il a fait semblant de croire à la création d'un futur Etat palestinien, devant un Mahmmoud Abbas indifférent et pétri dans la naphtaline.
Ce soir, il est au Caire avec le maréchal Al-Sissi : pourvu qu'il n'exige pas de coalition militarisée menée par la France pour aider les armées de Pharaon à exterminer les Hyksôs ou ramener Moïse et les siens à l'ombre des pyramides.
Résultat : la France est méprisée en Russie, détestée en Ukraine, conspuée en Turquie, raillée en Israël et haïe dans l'essentiel du monde arabe (et tout particulièrement en Cisjordanie).
Le problème n'est pas tant qu'Emmanuel Macron soit un président inconsistant et incapable, qui dit toujours à son interlocuteur du moment exactement ce qu'il est censé vouloir entendre, sans s'inquiéter outre mesure des conséquences de ses revirements ou de ce qu'il a dit la veille.
Non ; le plus grave, c'est ce que cela ne nous indigne même plus.
Ce banquier-technocrate sorti de nulle part, que des bourgeois aussi lâches que lui ont élu au nom de sa compétence auto-proclamée, est dans sa nullité insignifiante et son conformisme brouillon exactement à l'image de ce que les élites libérales et occidentales sont devenues.
Si au moins il restait à Paris, au lieu d'entreprendre des voyages inutiles et illisibles, peut-être que le monde et nous-mêmes consentirions enfin à faire avec lui la seule chose dont il soit vraiment digne : l'oublier.

29 septembre 2023

Alexis Haupt

L'État va mettre en place des cours d'empathie dans les écoles.
Il faut y inscrire cet homme de toute urgence.


22 septembre 2023

La folle spirale dépensière du Président Macron

Marc Baudriller / Boulevard Voltaire


20/9/2023 - Il faut se rappeler la teneur des deux débats de second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. L’actuel président de la République se campait lui-même en expert responsable et féru d’économie face à l’incompétence et la démagogie faites femme. La chanson gobée par les élites autoproclamées risque d'être plus difficile à interpréter, lors des campagnes européenne et présidentielle.

Dans un éditorial sans concession sur RTL, le journaliste François Lenglet parle de « racket », de « brigandage », de « rançonnage », et s'inquiète : « Le président dépense sans compter », dit-il. De fait, comme Gargantua et son père Grandgousier, les héros voraces de Rabelais, l’État piloté par Emmanuel Macron n’est jamais rassasié. Dernier coup de Jarnac, la captation de la trésorerie des caisses de retraite Agirc-Arrco, citée par Lenglet. Le quotidien Le Monde, dans un article paru le 18 septembre, écrit : « L’exécutif envisage une contribution de l’Agirc-Arrco, la caisse de retraite des cadres, qui pourrait se situer, à terme, dans une fourchette comprise entre 1 milliard et 3 milliards d’euros par an. » Ou comment l’un des États les plus mal gérés de l'OCDE vient sanctionner la bonne gestion d’une entreprise privée et ponctionner ses adhérents. Notre ami Éric Letty reviendra prochainement sur ce coup fumant.

Piège mortel

L’État mettra encore la main sur une partie des bénéfices des sociétés d’autoroute, imitant en cela l’Europe et ses taxes sur les superprofits des entreprises. Lenglet ne cite pas tous les coups de râteau étatiques. Or, pendant ce temps, la hausse des taxes foncières, les projets de taxes sur les maisons secondaires ajoutées aux folies normatives des écologistes sont en train de bloquer le marché immobilier en France. Qui est une ressource importante, via les droits de mutation, notamment pour les départements et les communes. Sur la table du festin étatique, les taxes sur les billets d’avion et les taxes sur les carburants qui fournissent à l’État des ressources croissantes. Car voilà, les dépenses voulues par le Président s'accumulent.


L’État a trouvé le moyen de subventionner les petites stations-essences qui ne peuvent baisser leurs prix : un système qui a fait ses preuves dans l’agriculture. Plus de rentabilité mais des subventions qui… s’évanouissent au premier coup de froid. Un piège mortel. On aurait tort d’oublier le coût pour l'État qu’engendrera le pass rail à 50 euros par mois voulu par le ministre des Transports Clément Beaune, après le coûteux pass Culture, épinglé par la Cour des comptes, l’aide d’État à l’achat de véhicules électriques (fabriqués loin de France pour l’essentiel, un comble !), l’aide au changement de chaudière ou à la rénovation énergétique. Les assureurs des collectivités publiques, éreintés par les émeutes en banlieues, appellent à l’aide... l’État, cet État qui a investi des milliards dans les mêmes banlieues de Marseille ou d'ailleurs via la politique de la ville. Sans jamais resserrer le robinet migratoire qui alimente le désastre. Au menu, aussi, le coût de la dette française, augmentée comme personne par Macron, qui a eu l’astuce géniale de choisir des taux d’intérêts variables. Selon Le Monde, « la charge de la dette devrait frôler les 52 milliards d’euros en 2023, en hausse de plus de 12 milliards sur un an, selon le projet de loi de finances 2023, en faisant le deuxième poste de dépenses après l’Éducation nationale ». Bingo !

Un trou de 37,8 milliards d’euros

Moins de recettes et plus de dépenses, le résultat de la gestion Macron est donné très officiellement, ce 1er septembre, par le ministère des Comptes publics, difficile à contester : « Le solde général d’exécution au 31 juillet 2023 s’établit à -169 milliards d’euros, contre -131,2 milliards à fin juillet 2022. » Soit un trou qui se creuse encore de 37,8 milliards d’euros ! L'équivalent du budget de la Défense nationale. « Attention aux illusions d’optique ! », précise à propos de ce bilan la fondation iFRAP, dédiée à la recherche sur les politiques publiques et pilotée par Agnès Verdier-Molinié : « Contrairement à l’image que renvoie la publication de juillet de la situation mensuelle du budget de l’État, ce n’est pas principalement à cause d’un effritement des recettes publiques que le déficit public se creuse, mais à cause d’un excès de dépenses publiques. » Et ce n'est pas l'Union européenne qui sauvera nos finances ! Selon Le Canard enchaîné, « la France va devoir rembourser trois milliards d’euros par an à l'Europe pour une aide qu'elle n'a pas encore totalement touchée. La faute en incombe à Paris, qui a été incapable de fournir à temps ses prévisions budgétaires. »

Ainsi, dans le pays le plus imposé de l’OCDE, le déficit public devient alarmant, la croissance ralentit, des zones entières de France se muent en déserts industriels et médicaux et la dette atteint des niveaux jamais atteints : plus de 3.000 milliards d'euros, soit 112 % du PIB. C’est pourtant à ce pays que Macron, en joueur de casino aveugle et sourd, impose plus d’immigration que jamais, enregistrant les taux d'exécution des OQTF (obligation de quitter le territoire français) les plus bas de notre histoire. Une immigration dont le coût est estimé, par l'expert Jean-Paul Gourevitch, à 53,9 milliards d'euros par an. Heureusement que la France est présidée par un génial gestionnaire ! Qui ferait pire ?

https://www.bvoltaire.fr/la-folle-spirale-depensiere-du-president-macron/?fbclid=IwAR2iZlnyE33_pzzoRN6EtMkLRzfqICgUI86HewbbO3iO23FvxRIImUd-2cM

15 septembre 2023

Les siffleurs au goulag ?

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire

On s’étonne toujours de voir la macronie vent debout dès que son champion est hué, sifflé, bref lorsque le peuple manifeste bruyamment son aversion pour le personnage. La critique n’est acceptable que si elle vient d’eux, dans l’autre sens elle devient un crime. Ce refus de la réalité témoigne à lui seul de la nature absolutiste de ce parti et de ses représentants. Le seul projet de Macron s’est d’inventer une vérité qui une fois émise ne peut souffrir aucune contestation. Sa pensée se fait dogmatique et à ce titre qui s’y oppose fait œuvre de blasphème. Macron n’aime pas le vrai et refuse de s’y soumettre, quitte à s’enfermer dans le déni. Où se trouvent les composants de démocratie et de république dans une telle attitude ?

Les macronistes usent pourtant de ces éléments de langage pour s’évertuer à nous convaincre que leur modèle social et leur pratique du pouvoir n’est pas autocratique, ni despotique. Bien entendu ils ne peuvent admettre la critique, s’y opposent fermement, tout en persistant dans l’autoritarisme. L’imaginaire collectif est encore encombré de l’idée qu’une dictature est faite d’uniformes et de défilés militaires. Sauf qu’aujourd’hui elle s’est transformée, grâce à l’informatique et aux médias de masse. Tout comme la délinquance des cols blancs, la dictature a pris le visage d’une démocratie, en y empruntant ses bases. L’hypocrisie de la non-reconnaissance de ce qu’est devenu notre régime va avec le développement du mensonge permanent comme mode de gouvernance. On ment sur les chiffres du chômage, sur ceux des hospitalisations, sur l’immigration, sur les viols quotidiens, sur l’état de notre économie, sur la popularité du président, etc. On ment parce que le réel contredit le récit décrété et déclaré comme vrai. Il effraie, et quand il n’est plus possible de l’écarter comme l’autre soir au Stade de France, on le fustige, on veut l’interdire.

Remarquez, c’est bien ce qu’il avait fait au mois de mai, en vidant les Champs-Élysées pour défiler dans une avenue déserte en saluant des arbres. Est-ce là le comportement d’un démocrate ? Est-ce l’attitude normale dans une « saine démocratie » ? Quel autre pays peut se targuer d’user de ce stratagème pour éviter de rencontrer une foule hostile, si ce n’est une dictature ? Ils s’offusquent que l’on puisse à ce point manifester son mécontentement opposant le côté sacré de la fonction, tout en ignorant qu’elle n’est rien sans la pratique de celui qui l’occupe. En rester à ce postulat de respect de la fonction, obligerait alors à respecter tous les dictateurs de l’histoire de la planète. Aurait-on dû respecter la fonction d’Hitler ou de Staline ? Comme aimait à le souligner Marc Aurèle : une pensée qui ne peut se vérifier dans l’excès est déficiente. L’homme n’est pas intouchable, et sa fonction ne l’autorise pas à s’absoudre d’une évidente morale et éthique, ce que ne semble pas avoir admis Macron. Comte-Sponville disait que la morale se devait d’être lucide pour soi-même et respectueuse envers les autres. Toutes nuances absentent chez Macron et se affidés.

Fallait-il vider le stade pour permettre au prince de s’afficher dans les meilleures conditions ? Il récolte ce qu’il a semé, et se troubler devant cette évidence est faire preuve d’obscurantisme. Trouver blasphématoire le mécontentement populaire exprimé, c’est confondre politique et religion. L’une accepte la contradiction et la critique, l’autre ne souffre que croyance aveugle et adoration sans faille. La souveraineté n’est que l’exercice de la volonté générale, et si cette dernière est de manifester son mécontentement devant les caméras du monde, n’en déplaise aux détracteurs, c’est encore de la souveraineté qui s’exprime.

Encore une fois, la macronie ne cherche pas des arguments pour faire taire les sifflets. Elle reste dans l’illusion qu’elle est le bien. Il faut donc faire taire, puisqu’une démonstration sérieuse et étayée est impossible. Il faut dénigrer, rabaisser, puisque convaincre est hors de portée. Rendre muet le peuple est possible, c’est bien à cela que le pouvoir sert, non ?! Il serait fascinant médicalement parlant d’étudier les profils de ces intervenants, voulant à tout prix que Macron soit aimé, ou à tout prendre, qu’il soit impossible de manifester publiquement son désaccord avec celui qui contourne à chaque grande occasion le parlement.

Pas ou peu de réactions chez nos journalistes, ou chefs de partis. Pourquoi ? La terreur serait-elle devenue la règle, forçant les observateurs à se taire, effrayés à l’idée de subir une répression féroce, ou d’être désignés comme de dangereux séditieux ? Mais non, tout cela n’est pas suffisamment grave pour parler de dictature. Vous voyez bien, le président n’a pas fait déporter séance tenante l’ensemble des siffleurs du stade vers le goulag le plus proche, comme quoi, la situation n’est pas si désespérée que cela. Pour mémoire, de Gaulle a rendu son tablier face à une très courte majorité de mécontents. 14/9/2023

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com

4 septembre 2023

Bruno Le Mammouth écrase les prix

H16

Snif, snif, mais quelle est cette étrange odeur ?

Pas de doute : voilà qu’une délicieuse fragrance vient d’envahir la France ! Alors que tout le monde avait les yeux rivés sur les thermomètres et les cartes cramoisies caricaturales d’officines météos propagandistes, de fortes volutes chargées d’une essence de collectivisme subtil avec une pointe de dictature zimbabwéenne se sont répandues dans le pays qui en respire maintenant de grosses bouffées odorantes.

C’est ainsi qu’on apprend, quelque peu surpris non par l’annonce mais plutôt par le culot déployé, qu’Emmanuel Macron regrette presque amèrement que les quinquennats soient actuellement limités à deux : déclarant que cette limitation est une connerie funeste, notre adulé président espère sans doute qu’en vocalisant ainsi de façon claire ses regrets, la liesse populaire qui l’entoure saura propulser un élan nouveau dans les deux chambres parlementaires qui, d’ici 2027, pourraient alors s’ouvrir à cette si délicieuse possibilité et travailler à une révision constitutionnelle permettant à notre politicien prodige d’enfiler un troisième mandat sous les bravos de la foule subjuguée.


Outre l’envie manifestement dévorante de vouloir comptabiliser finalement plus d’années au pouvoir qu’un Mitterrand actuellement détenteur du record de la Cinquième République, notre freluquet tente donc de conserver le pouvoir indépendamment de toute réalité constitutionnelle et, plus important encore, de toute réalité citoyenne, son assise réelle pouvant objectivement être remise en question. Qu’à cela ne tienne : des ballons d’essais ont déjà été lancés et peu importe leur côté grotesque, on prépare l’opinion à avaler cette nouvelle couleuvre qui ne dépareillerait pas un régime africain, sud-américain ou soviétique d’antan.

Et puisqu’il est question de ces réussites collectivistes menées par des Hommes Providentiels à Poigne auxquels Macron semble vouloir s’identifier de plus en plus, difficile de passer à côté des dernières déclarations de l’ineffable Bruno Le Maire dont les dilatations intellectuelles ne finissent plus d’emplir l’actualité française.

Il faut dire qu’avec cette rentrée, particulièrement chargée en misères et pénibleries, le terrain était propice et la sciure déjà étalée sous le chapiteau pour que les pitreries de nos clowns à roulettes du gouvernement s’enchaînent avec frénésie : avec une inflation officiellement autour de 4.5% (et 13% en ressenti) et qui ne permet plus de placer la France parmi les pays épargnés par le phénomène dans la zone euro, il était temps pour eux de montrer de quel bois éco-conscient recyclé ils se chauffent sans particules fines.


C’est donc tout logiquement que le Bruneau de Bercy a décidé d’écraser des milliers de prix : après avoir, comme tout petit caporal d’une dictature digne de ce nom, convoqué sommairement des industriels et des dirigeants de la grande distribution pour leur rappeler qui est le patron en France, il a décrété un solide blocage des prix sur 5 000 produits “qui ne bougeront pas ou baisseront”, selon les mots du ministricule.

Selon le gouvernement, l’objectif est d’obtenir une baisse des tarifs dès le mois de janvier 2024.

Ce relatif éloignement temporel est fort commode : d’ici là, il est possible que l’inflation – qui porte pour le moment essentiellement sur l’alimentaire – sera plus fortement ressentie sur l’énergie, ce qui permettra de désigner d’autres responsables (les méchants pétroliers et le vilain Poutine, très certainement). Et comme en quatre mois, il se passera forcément beaucoup de choses, plus personne ne se souviendra alors des gesticulations de Bruno à la fin du mois d’août.

En outre, on peut raisonnablement se demander quel instrument pratique notre ministricule va bien pouvoir utiliser pour contraindre effectivement les vendeurs et bloquer les prix : on sent un effet d’annonce, de la pure communication, du verbal au petits bras, mais on peine à voir comment, concrètement, Bruno pourrait s’y prendre sans se retrouver dans un imbroglio juridique ou, plus simplement, sans montrer sa totale impuissance.

Bref, c’est un pari risqué et ce d’autant plus qu’un blocage des prix n’a jamais abouti qu’à une chose : l’apparition spontanée, systématique et prévisible de pénuries sur les denrées concernées.

Ceci n’est pas une figure de style et de nombreux exemples, passés et récents, illustrent fort bien ce qui, inévitablement, va se passer dans les prochains mois en France.

Ainsi, on pourra exhiber l’exemple du Zimbabwe qui a cru malin de juguler une hyperinflation particulièrement musclée en plafonnant les prix et qui s’est retrouvé très vite avec des rayons vides dans ses supermarchés. Cette situation est tout à fait similaire avec ce qui se passe régulièrement dans les pays d’Amérique du Sud, Venezuela ou Argentine en tête, dont les dirigeants ont les mêmes pulsions démocratiques que Macron et la même finesse d’analyse économique que le Bruneau et aboutissent tous à la même litanie de pénuries, d’abaissement drastique de qualité des biens et services rendus, publics ou non, dès lors que ces blocages sont mis en place.


Les récents événements au Sri-Lanka ont en partie été provoqués par un blocage des prix du riz, suite à des décisions aussi écologiques que débiles sur les pesticides, du reste (et non, la concomitance des idées idiotes en écologie et en économie ne doit rien au hasard).

Est-il utile de s’étendre sur un autre blocage de prix, celui des loyers typiquement, qui aboutit – là encore de façon systématique – à un accroissement du nombre des sans-logis et une baisse de l’entretien et de la qualité des logements mis sur le marché ? L’actuelle situation parisienne, dont certains loyers sont bloqués administrativement, illustre parfaitement le problème.


Enfin, un exemple récent de blocage des prix sur… le gel hydroalcoolique, qui avait presqu’instantanément provoqué sa disparition de toutes les pharmacies de France, aurait dû laisser des traces malgré les mémoires de piaf de nos dirigeants. Eh non, Bruno, le gel hydro-alcoolique de 2020, il fallait t’en servir comme une leçon économique et non l’avaler goulûment !

Bref, il n’y a pas beaucoup à parier que cette lumineuse expérimentation supplémentaire d’un blocage des prix se terminera de façon rocailleuse pour le Français : ou bien les rayons vont étrangement s’éclaircir et un marché noir se développer et le consommateur va devoir s’adapter à ces pénuries ou ces nouveaux modes de consommation sous le manteau, ou bien, à l’autre bout du spectre, de nombreux fabricants ou producteurs vont subitement fermer leurs portes.

Plus de blocages, plus de pénuries, plus de chômage ? Décidément, les mois qui viennent s’annoncent pétillants ! Décidément, la France était au bord du gouffre et Macron l’a mise En Marche.


https://h16free.com/2023/09/04/75143-bruno-le-mammouth-ecrase-les-prix

1 septembre 2023

La Macronie, ou le foutage de gueule permanent

Vincent Verschoore

À l'heure où la sécurité énergétique française est attaquée par ses "amis" américains et allemands qui veulent la fin de son parc nucléaire, à l'heure où la récession économique frappe à la porte et où un nombre conséquent de familles "déconsomment" massivement, c'est-à-dire ne mangent plus correctement, ne sortent plus, et auront froid cet hiver du fait de la participation française à la démence euro-atlantiste, à l'heure où certains industriels utilisent l'inflation galopante pour cacher des hausses de prix qui, en plus d'une fiscalité punitive, obèrent les comptes de ces mêmes ménages, à l'heure où le taux de faillite des PME/TPE atteint des records, à l'heure où la santé publique part en vrille sous les coups de l'ineptie technocratique et des effets du covidisme (plus personne ne veut travailler là-dedans), le psychopathe en chef fait la seule chose qu'il sache faire : gagner du temps en maniant le "et en même temps" et la rhétorique de l'absurde, genre "la limite à deux quinquennats est une funeste connerie" ou prétendre sauver une éducation nationale au stade terminal en interdisant l'abaya.
Du temps qui permet à sa politique de destruction et de vassalisation au profit de ses amis du grand capital de faire son œuvre, et pour laquelle il sera ensuite grassement récompensé au sein de prestigieux conseils d'administration chez, au hasard, McKinsey, Pfizer, Amazon et quelques joyaux du complexe militaro-industriel. À moins qu'il ne brigue la présidence de l'UE, là où comme sa pote Ursula aujourd'hui, il pourra baigner tranquillement dans la corruption permanente d'un EuroSoviet décomplexé.
Macron n'est évidemment pas seul. Des gens similaires occupent des postes similaires dans la majorité des pays occidentaux, et il a le support de "la caste" dont il est issu, nom donné à la clique des hauts fonctionnaires qui utilisent leur mainmise sur l'État pour garantir leurs propres privilèges en instaurant une démocratie de pacotille.
Mais, au fond, que veulent ces gens ? Ils instaurent le chaos puis en appellent à "l'ordre", ils encensent la guerre (contre le Covid, contre les Russes) justifiant les privations (qu'ils ne connaissent évidement pas eux-mêmes). Ils semblent rêver d'un monde où chacun (hors eux-mêmes et ceux dont ils ont besoin, bien sûr) serait pisté, QRcodé, décérébré, affamé, matraqué, refroidi voire non-né au nom d'une gestion agricole des populations, là où les confinements et les "médications" non consenties vont de soi, et où n'importe quel crétin chef de sévices sauce Castex ou Véran peut décider si le café se prend assis, debout, ou pas de café. [...]
Maxime Tandonnet

Une analyse de l’invitation des chefs de partis politiques par le président de la République (pour Atlantico, avec M. Michel Maffesoli)

• Alors qu’Emmanuel Macron organise un dîner travail avec les principales figures de la majorité ce mardi et alors qu’il s’apprête à recevoir ce 30 août toutes les forces politiques du Parlement à un après-midi de discussions pour bâtir des accords « utiles pour la France », dont certains pourraient être soumis à référendum, le chef de l’État est mobilisé dans le cadre de son « initiative politique d’ampleur ». Même si les compromis transpartisans peuvent être utiles, ils ne peuvent se substituer à une orientation globale tranchée. Or, Emmanuel Macron n’asphyxie-t-il pas la démocratie et le débat public à travers cette stratégie ? Le chef de l’État ne confond-il pas les valeurs, les mesures techniques et le cynisme tactique ?

En soi, il n’y a rien d’extraordinaire à ce que le chef de l’État réunisse les leaders des partis politiques. Il est dans son rôle traditionnel de président de la République. Le problème tient au contexte dans lequel cette initiative intervient. Le président passe sa vie et son mandat à vouloir occuper le terrain médiatique par des initiatives de communication. Depuis six ans, il semble engagé dans une course perpétuelles aux formules qui lui permettent de se maintenir au-devant de la scène : les slogans « transformation de la France » et sortie de « l’ancien monde », les « conventions citoyennes » avec tirage au sort (sur la fin de vie, ou l’écologie), le « grand débat » après la crise des Gilets Jaunes, « le jour d’après » à l’issue du premier confinement, puis « la fin de l’abondance » à la rentrée 2022, le « conseil pour la refondation », les « cent jours » destinés à l’apaisement après le mouvement social sur les retraites et désormais « l’initiative d’ampleur » en vue d’un « préférendum » (sic). Tout cela débouche sur une succession de fiascos. Cette mise en scène perpétuelle ressemble à une fuite en avant pour étouffer la réflexion sur le bilan de son action ou l’absence de cap, de projet.

Que faut-il penser de la mécanique intellectuelle à l’œuvre chez Emmanuel Macron à travers ces projets ? La volonté du chef de l’État à dépasser les clivages ne s’apparente-t-il pas à un nouveau gadget et cela ne fragilise-t-il pas la démocratie ?

Parler de « mécanique intellectuelle » ne me semble pas approprié. C’est sans doute plutôt au niveau de sa psychologie qu’il convient de se situer. A la suite de son élection surprise en 2017, l’actuel chef de l’État s’est présenté en « président Jupiter » c’est-à-dire le dieu des dieux de l’Olympe et en héros national, affirmant que son parcours répondait au « goût des Français pour le romanesque ». Puis, il n’a jamais cessé d’essuyer les revers, les déceptions, l’impopularité. La sensation de prestige se transformait en humiliation. A la suite de sa réélection de 2022, produit des circonstances que furent le covid 19, la guerre d’Ukraine, l’absence d’adversaire crédible, et une nouvelle fois la présence de Mme le Pen au second tour, le résultat des élections législatives, lui refusant une majorité absolue, a représenté un désaveu populaire cinglant. De coup de com’ en coup de com’, le chef de l’État se trouve engagé dans une course sans fin pour exister, être reconnu, tenter de reconquérir l’estime du pays dans son ensemble. Il apparaît et parle quasiment tous les jours. On s’est beaucoup moqué de « l’hyper présidence » de Nicolas Sarkozy. Or nous sommes désormais dans l’hyper présidence au centuple mais cela n’intéresse plus personne à force de banalisation. Un engrenage infernal est enclenché : plus le président se met en scène, plus il banalise sa présence et moins il intéresse l’opinion. Et dès lors, il lui faut toujours plus paraître pour se donner en spectacle et forcer l’attention… L’enjeu est à ses yeux de tenir le terrain pendant un an jusqu’aux JO où il compte renouer avec le triomphe. Tout cela n’a évidemment plus aucun rapport avec la démocratie au sens du pouvoir du peuple. Nous sommes dans une pièce de théâtre absolument déconnectée de la réalité de la France profonde et de ses difficultés.

En quoi Emmanuel Macron cherche-t-il à rendre les oppositions impuissantes en niant le clivage et les corps intermédiaires, alors que c’est ce qui est au fondement de la démocratie ? Les gadgets déployés par Emmanuel Macron ne démontrent-ils pas sa propension à rejeter le clivage et son utilité démocratique alors qu’il permet la canalisation de la violence de la société par la politique ?

Nous sommes dans le paradoxe de la personnalisation du pouvoir à outrance. Emmanuel Macron se présente, depuis 2017, en président Jupiter, unique incarnation de l’autorité politique en France. Mais le mythe du chef tout puissant est une sorte de compensation à l’impuissance du pouvoir. Plus le pouvoir politique se montre dans l’incapacité intrinsèque de répondre aux difficultés ou aux malheurs de la France (déclin scolaire, industriel, énergétique, pauvreté, violence, inflation, crise de l’hôpital et du logement, perte de la maîtrise des frontières, etc), plus il est tenté de cultiver l’image du père protecteur, sauveur providentiel et la grandiloquence. Cette conception du pouvoir est profondément manipulatrice et mensongère car dans la société moderne, les ressorts de l’autorité sont infiniment complexes et le destin d’une nation, aujourd’hui, ne tient pas dans les mains d’un seul individu. En tout cas cette vision autocratique aboutit à vouloir affaiblir ou soumettre toute autre source rivale de pouvoir : le gouvernement, exclusivement composé de ministres courtisans, le Parlement dont la souveraineté est anéantie à l’image d’une réforme des retraites immensément impopulaire et adoptée sans vote de l’Assemblée nationale, les collectivités territoriales, méticuleusement asphyxiées, la haute administration, asservie et saccagée par la suppression de ses métiers (préfets, ambassadeurs, etc). Une opération de communication comme la convocation des chefs de partis, ou encore l’annonce d’un « préférendum » vécu comme un gadget inutile, auront du mal à couvrir cette destruction pierre par pierre de la démocratie vivante qui s’accompagne d’un effondrement de la confiance populaire.

Ces tentatives d’Emmanuel Macron de reprendre la main sur le plan politique ne servent-t-elles pas à masquer les dissensions au sein de la macronie, sur l’immigration notamment ?

Sans doute, mais ce n’est qu’un aspect du sujet. La situation présente est profondément absurde. Nous avons un président élu qui est censé incarner à lui seul le pouvoir politique. Il est en place pour encore quatre ans et, du fait des institutions, intouchable et protégé de toute mise en jeu de sa responsabilité personnelle. Privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale, il se trouve plus que jamais réduit à l’impuissance. On ne dira jamais assez à quel point la supposée réforme des retraites, adoptée aux forceps et au prix d’une profonde déchirure de la France, est creuse et inconsistante. Mais la situation politique semble irrémédiablement bloquée. Un homme d’État de caractère et visionnaire tenterait quelque chose pour sortir de l’impasse : une dissolution ou un référendum sérieux mettant en jeu la poursuite de son mandat sur un modèle gaullien. Nul n’imagine l’actuel chef de l’État, dont la grandiloquence se présente comme le masque de la prudence le concernant et de l’indécision, prendre un tel risque. Au-delà de sa personne et à travers elle, c’est tout un système, un régime fondé sur la vision mensongère du « chef tout-puissant » pour compenser la faillite du pouvoir politique à régler les problèmes des Français, qui montre aujourd’hui son extrême toxicité. 31/8/2023

https://maximetandonnet.wordpress.com/2023/08/31/une-analyse-de-linvitation-des-chefs-de-partis-politiques-par-le-president-de-la-republique-pour-atlantico-avec-m-michel-maffesoli/

31 août 2023

Le boniment présidentiel ne marche plus

Gilles La Carbona


Macron n’en finit pas de chercher une reconnaissance, ou une porte de sortie. Il tente par tous les moyens de se réinventer mais en utilisant toujours la même méthode : la palabre. Dans sa quête permanente de grandeur et de gratitude éternelle, l’homme se perd, s’enlise, et obtient le contraire de ce qu’il souhaite.

Il y a d’abord eu son grand débat. On a découvert Macron truqueur, imitant Castro dans des monologues au verbiage prétentieux et creux, durant des heures. Les résultats de cette grande consultation avec son égo ont fait un flop. Puis il a réitéré avec son CNR, reprenant le célèbre acronyme gaullien et remplaçant le R de Résistance par Refondation, pour tenter de rallier l’ensemble de la classe politique à son « projet », dont on cherche encore les lignes directrices pour le bien de la France : nouvel échec cuisant.

Mais il insiste, il n’a que cela en tête, se montrer, faire parler de lui, il veut qu’on l’aime autant qu’il s’aime lui-même, tout en insultant et méprisant ceux qui le critiquent, ou qui s’opposent vraiment. Ainsi il relance une « initiative politique d’ampleur ». L’immodeste personnage ne recule devant aucune boursouflure sémantique pour attirer le chaland. À l’origine il ne désirait pas inviter le RN ni la NUPE, c’est du moins ce qui se murmurait dans les couloirs du pouvoir : info ou intox allez donc savoir. Finalement c’est la LIOT qui n’est pas conviée. Le grand démocrate souffrirait-il d’une rancœur tenace contre ceux qui ont failli faire tomber son gouvernement ? Comment apprécier l’événement qui se veut national, donc fondateur, si certains sont écartés ? On se prendrait à soupçonner une ruse. On ne peut pas dire qu’une initiative qui commence avec la censure d’un groupe parlementaire soit de bon augure. C’est même l’inverse, souligner ainsi une constante brouille grandit la scission qui existe entre lui et le reste des Français. Il se présente non comme le président de tous, ce qu’il devrait incarner, mais comme l’homme de certains, de moins en moins nombreux d’ailleurs. Et pour les autres, il leur est demandé de venir seul, sans conseiller et de laisser les portables à l’entrée, on se croirait au Politburo. Qu’a-t-il de si secret à révéler pour craindre des fuites ? Comment créer une dynamique de consensus en pratiquant l’omerta ? Décidément les méthodes d’autocrate se banalisent.

En réalité c’est une mascarade de plus, un enfumage destiné à amener de façon presque forcée, l’ensemble de la classe politique à confirmer ses choix. Bref c’est le moyen pour lui de trouver une légitimité qu’il n’a plus depuis longtemps. Si seulement il pouvait utiliser son article fétiche, le 49.3 pour faire approuver son initiative, comme le monde serait merveilleux. La démagogie de la démarche s’amplifie avec des avant-propos qui vont même jusqu’à nous faire croire que cela pourrait déboucher sur des référendums. Qui avalera encore cela ? Macron hait les référendums. L’occasion lui a été donnée d’en faire un avec les retraites, il s’en est bien gardé. Il pourrait même en lancer un sur sa loi immigration. Mais ne rêvez pas, il ne se risquera pas à consulter les gueux que nous sommes sur une question essentielle. Qu’avions-nous à attendre de cette nouvelle comédie ? Rien. Les oppositions auraient été bien inspirées de se tenir loin de cette tartuferie. Y aller c’est déjà accepter le jeu de dupe de Macron. Elles ont fait le choix d’y aller, elles ont toutes vu un président « hors-sol », « déconnecté », « plus en phase avec les Français ». Au moins, pour une fois, elles sont d’accord.

Les LR s’imaginent encore être écoutés et donc peser sur les décisions, alors qu’ils ne sont que les seconds couteaux destinées à faciliter la macronie dans sa destruction programmée de la France. Macron ne discute pas, il gouverne à coups de matraques, de 49.3 et ne mérite pas que l’on s’assoie à sa table. Ses idées sont disqualifiées avant même d’être exprimées. Ses collusions avec les cabinets-conseils étrangers sont avérées, l’ensemble de ses ministres est compromis dans des affaires louches : il n’y a plus rien à espérer et, à quelque chose malheur est bon, les oppositions ont eu l’air de s’en rendre compte. Véran, parlant de rencontre « historique », rien moins, propose déjà de palabrer encore : pour quoi faire ? Y aller, c’était se pétrir d’illusions, y retourner serait trahir le peuple. Le boniment n’a pas marché et ne marchera plus. Une forme de descente aux enfers a peut-être commencé, il va falloir enfin faire bloc systématiquement et mettre en échec toute forme de nuisance de la part de cette « bête » gouvernementale désormais blessée. 31/8/2023

https://rassemblementdupeuplefrancaiscom.wordpress.com

17 août 2023

L’horizon politique semble dangereusement bouché

Maxime Tandonnet

« Une initiative politique d’ampleur » pour la rentrée de septembre, a annoncé le président Macron dans une interview au Figaro magazine. Le chef de l’État éprouve le besoin de capter l’attention autour de formules-choc : la « transformation de la France » en 2017, le « grand débat » après les Gilets jaunes, « le monde d’après » qui devait suivre le confinement de mai 2020, puis le « conseil national de la refondation », les « cent jours » consacrés à l’apaisement après le mouvement social contre la réforme des retraites. Tout se passe comme s’il fallait combler un vide. La personnalisation du pouvoir, poussée de manière aussi outrancière, est un signe plutôt inquiétant. Elle consiste à cultiver l’émotion collective autour d’un individu pour couvrir l’angoisse ou la souffrance populaire.

La mémoire politico-médiatique est courte. La France a vécu un premier semestre 2023 épouvantable après la révolte des retraites, les scènes de Paris en feu qui ont contraint le pouvoir à reporter la visite de Charles III, puis l’explosion des banlieues dont le sinistre bilan (12 429 incendies de voie publique, 808 policiers blessés, 269 commissariats ou casernes attaqués) a été comme noyé dans un océan d’autosatisfaction. Depuis 2012, les Français n’ont pas connu un moment de répit, entre la vague d’attentats terroristes, les Gilets jaunes, l’épidémie de Covid-19 et l’instauration d’un Absurdistan bureaucratique, la guerre d’Ukraine et ses conséquences, l’inflation vertigineuse touchant notamment l’énergie et l’alimentation. Et toutes les conditions sont réunies pour une reprise de ce climat anxiogène et explosif, dès la rentrée de septembre, marquée par de nouvelles flambées du prix de l’énergie.

Le pouvoir politique organisé autour d’un chef de l’État en place depuis plus de six ans n’a plus les moyens de mobiliser les Français sur l’avenir. Quelle sincérité peut-on accorder aux belles intentions d’hommes ou de femmes qui sont au pouvoir depuis si longtemps et feraient aujourd’hui semblant de découvrir les problèmes du pays et de vouloir les résoudre ?

Alors, il leur reste à manipuler les peurs apocalyptiques, à susciter le sourire ou l’indignation par des provocations méprisantes, enfin, à faire rêver et entretenir l’émotion collective. C’est pourquoi le pouvoir politique présente les Jeux Olympiques de Paris de 2024 comme une ultime ambition collective. De fait, transformer une épreuve sportive en objectif suprême d’une Nation, avec son culte de la performance physique, n’est pas forcément le signe d’une bonne santé démocratique, comme tant d’exemples historiques le prouvent.

L’impopularité des dirigeants actuels (29% de confiance en le chef de l’État selon Elabe-radio classique) montre qu’une vaste majorité n’est pas dupe. Pourtant, ce qui caractérise l’époque, c’est l’absence d’alternative démocratique apparente. La gauche ne cesse de s’enfoncer dans une radicalisation à l’image des attaques du leader de la Nupes contre le CRIF, ou de l’invitation par les Verts-Écologie d’un rappeur ayant chanté la « crucifixion des laïcards ». Quant au RN de Mme le Pen (ou équivalent nationaliste), supposé favori des sondages, il donne une image beaucoup trop radicale et connotée historiquement pour espérer conquérir une crédibilité, puis réunir 50% des suffrages et surtout, une majorité à l’Assemble nationale. La « droite » dite « de gouvernement », elle, demeure profondément déchirée entre partisans et adversaires d’un « accord de gouvernement ». Comme vissée à ses désastres électoraux de 2022, elle ne parvient pas se dépêtrer de sa contradiction fondamentale. Comment se prétendre « d’opposition » tout en soutenant avec zèle, sur de nombreux dossiers sensibles, un gouvernement immensément impopulaire ? La vertigineuse poussée de l’abstentionnisme (54% aux dernières législatives) est le signe patent d’une désespérance politique, quand la « chose publique » ne semble plus offrir de solution collective.

La France est pourtant confrontée à de gigantesques défis tels que l’effondrement de son niveau scolaire, la banalisation des violences quotidiennes, la désintégration du corps social, la maîtrise de ses frontières, l’explosion de la dette publique, du déficit extérieur et de l’inflation, la pauvreté croissante et la crise des services publics – sans même parler des sujets internationaux. Sans doute existe-t-il un boulevard politique pour qui saurait trouver les mots d’une réconciliation avec le peuple et du retour de la confiance. Mais comme sœur Anne, les Français ne voient rien venir… 12/8/2023

29 juillet 2023

La France a-t-elle besoin d’un dauphin ?

Maxime Tandonnet

Emmanuel Macron a évoqué mardi depuis Nouméa la possibilité que son ancien premier ministre Edouard Philippe puisse « prendre le relais » à l’Élysée en 2027, en se disant soucieux « qu’il y ait vraiment une suite » à sa propre action. Comme beaucoup d’informations d’apparence anecdotique, celle-ci est révélatrice d’une certaine conception du pouvoir politique. Dans l’histoire de la République française depuis 1870, il me semble que jamais (à vérifier, je peux me tromper), un chef de l’État n’a ainsi publiquement et ouvertement désigné un successeur possible. Même Charles de Gaulle, (me semble-t-il) ne s’est jamais prononcé officiellement et ouvertement en faveur de Georges Pompidou. Ce dernier a fait un jour allusion à sa succession privilégiant VGE contre Chaban Delmas, mais c’était en comité rigoureusement privé devant les instances des RI et purement allusif : il ne l’a pas désigné nominativement. Mitterrand non plus n’a pas fait le choix d’un successeur, pas plus que Chirac qui n’a jamais dit (de mémoire) que de Villepin ou Sarkozy pourraient lui succéder. Pourquoi ? Parce que les chefs de l’État gardaient jusqu’à présent un certain respect, ou respect minimum pour le peuple. En démocratie, c’est à lui de choisir librement ou souverainement. Un président n’a pas à se donner de successeur. D’ailleurs un minimum de décence démocratique fait qu’aucun président n’a jamais magnifié sa propre « œuvre » au point de juger vitale ou indispensable sa poursuite, se proclamant ainsi irremplaçable. L’exception de Pétain se donnant un dauphin en 1940 (Laval, puis l’amiral Darlan) est justement non républicaine puisque le régime avait aboli la République. Alors bien sûr, des élections au suffrage universel auront lieu pour confirmer le choix du successeur. Mais dans la configuration que le président actuel a à l’esprit – son successeur contre les « extrêmes » diabolisés, l’issue ne doit faire aucun doute. Les médias y veilleront. Nous avons ici un signe supplémentaire du glissement d’un système politique dans le narcissisme outrancier au détriment de la démocratie et du bien public. Le principe est de compenser par le culte d’un individu l’effondrement d’une nation sur à peu près tous les plans et la faillite d’une politique – qui doit d’ailleurs beaucoup à ce fameux M. Philippe.

24 juillet 2023

Sur la sortie des « cent jours » et le phénoménal marasme politique français

Maxime Tandonnet
(pour Atlantico avec M. Michel Guénaire) - Publié le 22 juillet 2023

Lors du Conseil des ministres de ce vendredi 21 juillet, Emmanuel Macron a présenté ses quatre priorités de l’été avec l’objectif de « consolider un pays plus juste ». En quoi Emmanuel Macron se trompe-t-il dans son analyse et dans ses mesures pour répondre aux émeutes urbaines dans son objectif pour l’été 2023 ? N’est-il pas difficile de gérer à court terme un problème aussi vaste ?

La crise des banlieues qui s’est traduite par 4 nuits de destructions et de violences a été désastreuse pour le pouvoir macronien. Après trois mois de chaos dus à la réforme des retraites et la promesse d’un apaisement, le pays a de nouveau plongé dans un climat de guerre civile. Le régime a donné le sentiment qu’il ne contrôlait plus rien. Il s’est trouvé déstabilisé par la révolte de la jeunesse des cités dont il se considère comme le protecteur. Cette tragédie a renvoyé à la scène du chef de l’Etat balayant le rapport Borloo de 2018 dès lors que « deux hommes blancs » ne pouvaient prétendre régler la question des banlieues. Compte tenu de l’alourdissement de la dette publique lié au « quoi qu’il en coûte » et la distribution de chèques sans provision (560 milliards en deux ans), M. Macron peut difficilement se permettre d’annoncer une nouvelle valse des milliards. Dès lors, le discours est à peu près vide sur cette question, en dehors d’une vague référence à une improbable réforme de l’immigration. La question des banlieues recouvre un immense chantier sur plusieurs décennies touchant à l’éducation, l’autorité, la culture, la sécurité, la guerre à mener aux trafics, et aussi la lutte contre le chômage, un sujet tabou puisque le macronisme se prévaut d’une victoire contre ce fléau. Tout cela n’a rien à voir avec un effet d’annonce de court terme.

En quoi Emmanuel Macron se trompe-t-il dans son analyse et dans ses mesures pour répondre à la sécheresse pour l’été 2023 ? N’est-il pas difficile de gérer à court terme un problème aussi vaste d’autant que la sécheresse est déjà là ?

La France a connu de graves sécheresses en 1976 par exemple où il n’a pas plu pendant un an ou en 1990. Elle s’en est sortie sans drame. Il est mensonger d’affirmer que le pays manque cruellement d’eau et que le sujet est en passe de devenir dramatique. Souvenons-nous, pendant la crise du covid 19, avant le deuxième confinement de l’automne, le pouvoir macronien, reprenant les prédictions apocalyptiques des prétendus experts, mettait en garde contre la certitude de plusieurs centaines de milliers de morts, quoi qu’il arrive. Cela ne s’est évidemment pas produit. Fin août 2022, alors que l’épidémie s’achevait, le président parlait de « la fin de l’abondance » et d’une future pénurie d’électricité en hiver – qui n’a pas eu lieu. Aujourd’hui, le pouvoir joue sur la peur d’un manque d’eau. Les actions qu’il annonce paraissent dérisoires : créer un outil pour mieux informer le public des mesures de restriction. C’est-à-dire rien du tout. Le sujet appelle des réponses locales et non des déclarations grandiloquentes destinées à inquiéter les gens une fois de plus. L’idée, c’est qu’il faut agiter l’angoisse pour tenir le pays. Le pouvoir macroniste a compris que la peur était le meilleur moyen d’asservir un peuple.

En quoi Emmanuel Macron se trompe-t-il dans son analyse et dans ses mesures pour la santé pour l’été 2023 ? N’est-il pas difficile de gérer à court terme un problème aussi vaste ?

Le chef de l’Etat veut désengorger les urgences. Mais là aussi, il ne met aucun moyen, aucune solution concrète en avant. On est dans le vœu pieux. Certes il veut inciter les médecins à prendre en charge les maladies de longue durée. Mais quel rapport avec le désastre de l’hôpital public ? Le redressement du système de santé français est un autre chantier gigantesque qui passe par la formation des professionnels, la revalorisation des carrières, le renouvellement des infrastructures et la débureaucratisation du système. Il ne suffit pas de désigner la santé publique comme une priorité à des fins de communication. Le véritable enjeu est d’offrir des perspectives de long terme, sur plusieurs décennies, pour sortir le système de santé français du marasme.

En quoi Emmanuel Macron se trompe-t-il dans son analyse et dans ses mesures pour répondre à l’augmentation des prix de l’énergie pour l’été 2023 ? N’est-il pas difficile de gérer à court terme un problème aussi vaste ?

Le prix de l’électricité va augmenter de 10% dans les jours à venir en raison de la fin du bouclier tarifaire qui a permis au pouvoir macronien de limiter la hausse des tarifs au prix d’un creusement du déficit et de la dette publique. Alors comme toujours, dans sa logique habituelle, pour tenter de masquer une catastrophe, il lance des contre-feux sur le plan de la communication. La question du coût de l’électricité est un sujet gigantesque qui renvoie au bradage de l’industrie nucléaire depuis 2012, la fermeture de Fessenheim voulue par le président Macron et l’opprobre lancée sur cette source d’énergie pendant des années. Elle renvoie aussi au mode de fixation réglementé des tarifs fixé par le droit européen qui oblige la France a sur-tarifer l’énergie produite par le nucléaire. Mais impossible à remettre en cause au regard du dogme européiste qui est un fondement idéologique du macronisme. Dès lors, on reste dans le vœu pieux et les effets de communication.

Qu’est-ce cela nous dit du macronisme et de la vision politique d’Emmanuel Macron ? Pourquoi Emmanuel Macron communique autant sans donner les moyens d’agir à son gouvernement ?

Depuis six ans, nous sommes habitués au mode de fonctionnement du macronisme. Plutôt que d’affronter la vérité et la réalité, le pouvoir politique ne cesse de fuir dans la grandiloquence. « J’incarne le goût des Français pour le romanesque » prétendait le chef de l’Etat nouvellement élu en 2017. Le macronisme consiste principalement à raconter aux Français une histoire, à forger un récit autour de son héros. Initialement, il prétendait refonder la France ou la transformer, mettre fin à « l’ancien monde » et ouvrir un nouveau monde. Nous avons eu « le grand débat » à l’issue de la crise des Gilets jaunes. Puis nous avons eu « le monde d’après » pour sortir du premier confinement. Nous avons eu « les Cent Jours » qui suivaient le mouvement social contre la réforme des retraites. Désormais, un nouveau slogan : « changer la vie, en vrai ». Plutôt que de regarder humblement la réalité en face et de retrousser les manches, le pouvoir macronien s’enferme dans la grandiloquence, un culte de la personnalité et une logique de l’esbroufe qui ne font (presque) plus illusion.

Emmanuel Macron a-t-il tiré toutes les leçons de ces derniers mois après les émeutes et la crise des retraites et le bilan mitigé du cap des 100 jours ?

Non, il se comporte toujours de la même manière. Le macronisme repose depuis le début sur une personnalisation à outrance du pouvoir. L’image d’un homme se substitue de manière caricaturale au bien public ou à l’intérêt général. On aurait pu imaginer que l’absence de troisième mandat possible allait changer cette approche. C’est le contraire qui se produit. Dès lors, plutôt que de se remettre profondément en cause, à chaque crise, à chaque drame, le pouvoir macroniste s’enfonce toujours davantage dans l’autosatisfaction. La réalité ne compte pas. La seule chose qui importe, c’est l’image du chef. En dépit du bon sens le plus élémentaire, le pouvoir macronien se déclare satisfait de ces « cent jours » voués à l’apaisement. Toujours en dépit du bon sens le plus élémentaire, il présente la dernière crise des banlieue – qui a coûté un milliard d’euros en incendies, saccages et destructions – comme un succès du maintien de l’ordre. Le problème, c’est que le pouvoir macroniste qui s’enfonce dans le déni en permanence a perdu toute crédibilité aux yeux d’une immense majorité de Français : 87% selon un sondage ne sont pas convaincus par le succès des « cent jours ». Peu importe, non seulement le gouvernement est pour l’essentiel maintenu, avec sa première ministre, mais les quelques retouches qu’il comporte consistent à promouvoir des fidèles du président Macron. Les traits du macronisme semblent se durcir en vieillissant. La grandiloque se présente comme le masque d’une incapacité à accomplir des choix audacieux ou prendre des risques : dissoudre, recourir au référendum ou changer le gouvernement… Et puis toujours cet incroyable dédain de la sensibilité populaire : plus les signes d’un mécontentement profond du pays se multiplient, plus le macronisme, s’enferme dans la déconnexion. Il lui reste toutefois un atout essentiel : l’incroyable médiocrité des oppositions écartelées entre une timidité pathologique à son égard (ou admiration cachée) et naufrage dans la violence extrémiste ou démagogique.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2023/07/22/sur-la-sortie-des-cent-jours-et-le-phenomenal-marasme-politique-francais-pour-atlantico-avec-m-michel-guenaire/

22 juillet 2023

Yann Bizien

Emmanuel Macron s'est exprimé hier comme un monarque de droit divin venant de changer à la marge ses courtisans et s’adressant à sa petite cour. Il est enfermé dans un monde parallèle et dans une déconnexion totale des réalités, des priorités, des attentes du peuple et de ses difficultés.
Son cap est celui de l'indécision. Il esquive toujours le réel. Il ne s'est même pas adressé aux Français. Et il nous tient toujours un double langage, décidant le contraire de ce qu'il affirme, en particulier sur les questions de souveraineté et d'indépendance alors qu'il soumet tous les jours la France à l'Union européenne et à l'OTAN.
Rien de concret sur le problème migratoire, sur les menaces intérieures, sur la délinquance et la criminalité qui explosent, sur le traitement de leurs causes, sur les réparations consécutives aux émeutes, sur les difficultés de la Police et de la Gendarmerie, sur le redressement de l'École, sur le pouvoir d'achat, qui se dégrade toujours, sur les défaillances d'entreprises, sur la fiscalité punitive, sur la réduction de la dette, sur le marché européen de l'énergie.
L'exécutif n’est même plus capable de reprendre le contrôle du prix de l’électricité produite par nos centrales françaises.
Il prétend choisir la continuité et l'efficacité. Depuis six ans, on le voit, nous n'avons ni l'une, ni l'autre. Bien au contraire, la France recule, s'ensauvage et s'effondre.
Ce président s'adresse plus à la caste mondialiste, européiste et atlantiste, à laquelle il appartient, qu'aux Français.

19 juillet 2023

Yann Bizien

Avec cette image d'autosatisfaction, de BFM TV, agence de communication de l'exécutif, je publie l'éditorial du Figaro de ce jour. Il dit tout le contraire, en quelques mots seulement, sur Emmanuel Macron et le Gouvernement.

La France s'en moque. Le fait majeur de ce dernier épisode politique, ce n'est pas le maintien d'Élisabeth Borne à Matignon ou l'hégémonie contenue de Gérald Darmanin à l'intérieur du gouvernement, c'est l'indifférence totale de l'opinion pour ce jeu de pouvoir. La hausse de 10 % des tarifs de l'électricité le 1er août l'emporte déja dans les conversations. Signe supplémentaire de la dévitalisation de la décision politique. Illustration spectaculaire de la faiblesse, même symbolique, de ce second quinquennat. Le maître des horloges perd son temps : du haut de son nuage, Jupiter procrastine, tergiverse, hésite à faire tomber la foudre, et finalement décide de ne rien décider.
Quant à la parole publique, épuisée de considérations sur à peu près tous les sujets, elle rechigne à s'emparer d'un événement essentiel, des émeutes violentissimes, qui pose à notre nation une question existentielle. Emmanuel Macron finira, paraît-il, par l'évoquer dans la semaine, mais, pour justifier cette latence, il lui faudra accompagner son propos de décisions fortes.
Non, l'ordre n'est pas revenu quand, malgré la mobilisation du Raid, du GIGN et de dizaines de milliers de policiers et de gendarmes, des voitures brûlent par centaines le week-end du 14 Juillet. Non, cet embrasement spectaculaire, et peut-être prémonitoire, n'est pas éteint. Chaque semaine, forces de l'ordre, pompiers, médecins, simples citoyens subissent physiquement les coups de la violence gratuite. Les émeutes furent la forme extrême d'un phénomène de basse intensité qui traverse le pays tous les jours de l'année et qui étend sa menace sur les moindres détails de la vie quotidienne. Elles sont la conséquence d'une immigration hors de contrôle, d'une intégration en lambeaux, d'une autorité introuvable, d'une école en ruine. Las ! Pour le gouvernement, l'immigration n'a rien à voir avec tout cela. Quant au ministre de l'Éducation, il semble plus occupé, dans un élan mélenchonien, à trier le bon grain de l'ivraie d' « extrême droite » dans les rédactions des radios et des télévisions qu'à restaurer les savoirs fondamentaux ou à panser les plaies des dizaines d'écoles détruites...
Face à l'ampleur de ce défi, ce minuscule jeu de chaises musicales au sommet du pouvoir a quelque chose de dérisoire, sinon d'indécent.
Le maître des horloges perd son temps.
LE FIGARO

2 juillet 2023

Anne-Sophie Chazaud

Chers amis,
Dans la mesure où nous sommes gouvernés par des incapables, à la fois fanfarons et couards, ridicules donneurs de leçons à l’étranger, fourbes et impotents à l’intérieur, forts avec les faibles, faibles avec les forts, la seule chose que nous pourrons retirer de cette énième crise de prurit racaillisant, c’est une alternance de sentiments toxiques, haine, frustration, colère, et notamment colère contre tous ceux qui ont rendu la réélection de ces branquignoles aussi nuisibles que nuls, possible.
La trêve estivale étant pour moi ouverte, je n’ai pas envie de gâcher inutilement mon énergie à commenter (ici ou sur Twitter) inlassablement et quotidiennement les mille une nuances de cette toxicité macronnarde qui nous rapproche chaque jour un peu plus du gouffre, étant entendu qu’il y a toujours pire que le pire et que nous sommes encore loin d’avoir touché le fond, errants que nous sommes quelque part entre Guérilla, l’Art français de la guerre et American Nightmare.
Vous n’aviez qu’à moins jouer aux jeux vidéos, il a dit le Monsieur bizarre…, ça vous apprendra. Pour la peine vous serez censurés, et toc !
Nous avons alerté depuis longtemps, depuis des décennies, nous avons fait les bons diagnostics, nous en avons toujours courageusement payé le prix fort, sans crainte et sans hésitation car nous savions que la vérité comptait davantage que les petites combines et autres arrangements avec le réel.
Un jour donc il est évident que nous pourrons prendre enfin les dispositions que le diagnostic imposait depuis belle lurette, lorsque la chienlit d’en haut aura été mise hors d’état de nuire.
En attendant, nous devons vivre et ne pas perdre de vue le coeur-même, le sel de nos existences.
Bref donc, je vais vous souhaiter un bel été malgré tout, auprès de vos proches et de ceux que vous aimez, protégez-les, apprenez à vous et à les défendre, aimez-les et, ma foi, nous aurons collectivement des jours meilleurs.
Concernant mon site, j’ai eu très peu de temps pour m’en occuper mais je vais tenter, à la faveur de l’été, de lui donner une tournure un peu décalée et légère, en tout cas différente.
Concernant mes contributions dans la presse, manquant également de temps, je les ai faites rares car j’ai le sentiment, une fois encore, que nous avons tout dit et que nous devons être dans le moment de l’action et de la résistance.
Concernant enfin mes travaux plus approfondis, j’œuvre sur un essai pour début 2024 (sur un nouveau sujet dont on reparlera en d’autres circonstances), ainsi que sur un sujet de recherche dont j’aurai l’occasion également de vous reparler au cours des années qui viennent. Voilà pour les nouvelles.
Bel été à vous donc, en dépit du reste.
Notre jour viendra.

24 juin 2023

Maxime Tandonnet
(Atlantico)

Jean Luc Moudenc agressé, Zemmour pris à partie, des mouvements d’extrême gauche de plus en plus véhéments, la violence en politique semble s’intensifier. La responsabilité est évidemment ceux qui pratiquent la violence ou la justifient, mais n’y-a-t-il pas aussi une responsabilité secondaire à aller chercher de la part de la majorité et du gouvernement dans la création d’un contexte favorable à ces violences ?

La démocratie et même la politique se sont affirmées au fil du temps comme un mode de résolution pacifique des conflits. La démocratie est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres comme disait Churchill. Elle repose sur le principe que dès lors que deux points de vue sont en opposition, la majorité obtient satisfaction et la minorité s’incline. Tel est le secret de la paix civile depuis plus de deux siècles. Or, nous voyons réunis tous les symptômes d’une crise dramatique de la démocratie. L’abstentionnisme a atteint 54% aux dernières législatives. Les citoyens ont le sentiment que les politiques n’ont pas tenu compte de la victoire du Non à 54% au référendum sur la Constitution européenne en 2005, dès lors que le traité de Lisbonne, approuvé ensuite par voie parlementaire, reprenait une partie des dispositions de cette Constitution. Un sentiment s’est imposé dans le pays que voter ne servait à rien, que la démocratie était une fiction, qu’une caste dirigeante ayant la prétention de faire le bien du peuple contre lui-même ne tenait aucun compte de l’avis de ce même peuple. Alors évidemment, cette impression que voter ne sert plus à rien favorise la tentation de la violence.

Que ce soit par la négation du clivage droite gauche, le mépris des corps intermédiaires ou les contradictions permanentes du discours politique, Emmanuel Macron a-t-il créé les conditions d’installation et de développement d’une violence ? Comment cela s’est-il produit ? Quelles ont été les étapes les plus délétères ?

La démocratie directe ou référendaire a été abandonnée depuis la victoire du Non au référendum de 2005 et la démocratie parlementaire fait naufrage dans le chaos. La disparition du clivage structurant droite-gauche ou majorité/opposition a ouvert la voie à un modèle politique fragmenté, dominé par des oppositions radicalisées. Entre Renaissance, la Nupes, le RN et LR, on est entré dans un système chaotique qui fonctionne par des combinaisons et des compromissions ponctuelles dans un contexte instable et dominé par des haines intestines, une montée aux extrêmes. Bref, ce climat de chahut permanent et de cour de récréation donne le sentiment qu’aucune alternance n’est envisageable. En outre, le président jupitérien s’est donné un style autocratique en confrontation permanente avec le peuple. Après les Gilets jaunes en 2018 et 2019, la réforme des retraites a été un moment fort de cette confrontation. Le passage en force des 64 ans contre l’avis d’au moins huit-dixièmes des travailleurs sans débat et sans vote de l’Assemblée nationale, a été le déclencheur d’une crise sociale de trois mois. L’impression de mépris, d’arrogance, d’intouchabilité en l’absence de possibilité de sanction du pouvoir est ravageuse pour la paix civile.

À quel point ce sont idéologiquement et sociologiquement les racines du macronisme qui sont en cause ?

Idéologiquement, le macronisme est un étrange pot-pourri, vulgarisé sous les formules « en même temps » ou « ni droite ni gauche ». De fait, il emprunte, d’une part, le pire d’une mauvaise gauche (esprit bureaucratique et négation des libertés notamment pendant le covid19, gabegie financière insensée, nivellement scolaire, surfiscalité, laxisme sécuritaire et migratoire, dérive écologiste dans la fermeture de Fessenheim) et, d’autre part, le pire d’une mauvaise droite : mépris des gens, délaissement des services publics comme la santé, déstabilisation de l’État, culte du chef, argent roi, autoritarisme stérile, élitisme arrogant. Le tout est empaqueté dans une débauche de communication narcissique, de provocations et de mystifications (par exemple sur le chômage). Il donne le sentiment d’un entre-soi hors-sol, déconnecté du monde des réalités. Il se veut intouchable, invulnérable, à l’image de cette déferlante d’affaires politico-financières qui ne font l’objet d’aucune sanction en interne. Sociologiquement, le macronisme est au croisement d’une partie du CAC 40, des retraités cossus et de la gauche caviar (ou bobo). Tout l’oppose au peuple, aux classes moyennes et populaires. Cette scission est évidemment une source de violence potentielle considérable.

Si le macronisme s’attelait à recrédibiliser la parole publique, revitaliser la démocratie parlementaire, etc. pourrait-il permettre une désescalade dans les violences observées ? Le peut-il ?

Mais en dehors d’une situation exceptionnelle, on ne voit pas de perspective d’un retour à une politique apaisée. Améliorer le fonctionnement de la démocratie par le référendum ou une dissolution qui serait suivie d’une Assemblée plus gouvernable, n’est pas dans l’esprit du macronisme. Ce dernier repose tout entier sur une défiance envers le peuple. Non, il ne le peut pas. Mais le salut ne viendra jamais non plus ni du RN ou autre parti nationaliste ni de la Nupes qui ont une image beaucoup trop clivante dans le pays pour créer un sursaut national. La droite LR quant à elle est allée beaucoup trop loin dans la compromission avec le macronisme contre le peuple, son adversaire privilégié, pendant la réforme des retraites. Tout peut changer très vite évidemment à la faveur d’événements imprévisibles, mais en ce moment, en ce moment, j’insiste, pour l’instant, on ne voit aucun signe nulle part d’une possibilité de renouveau démocratique.

https://maximetandonnet.wordpress.com/2023/06/24/lideologie-du-en-meme-temps-favorise-t-elle-un-climat-de-violence-pour-atlantico/

Macron : il ne cassera pas de BRICS

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


L’insolence et l’arrogance ne payent qu’en France, en dehors de nos frontières, elles sont sanctionnées. Macron vient une nouvelle fois d’en faire les frais. Depuis sa réélection, il cumule les revers internationaux. Sa demande pour assister au prochain sommet des BRICS qui aura lieu en Afrique du Sud, du 22 au 24 août, a tout simplement été refusée. La voix de Sergueï Ryabkov, le vice-ministre des Affaires étrangères, lui a signifié une fin de non-recevoir. « Les chefs d’État qui mènent une politique hostile envers la Russie, ne sont pas à leur place au sommet des BRICS. » L’orgueilleux président a cru qu’il serait accueilli tel un sauveur, pensant que son seul nom lui ouvrirait les portes. C’est exactement le contraire qui s’est passé. En toute logique les BRICS ne veulent pas de sa présence, ni le voir et encore moins l’entendre.

Camouflet international, honte planétaire. Habitué à s’imposer dans l’hexagone, convoquant ici, intimant là, il a cru s’adresser aux membres des LR, Ciotti ou Retaillaud, les rampants Français qui accèdent à ses demande ventre à terre et langue pendante. Mais ces spécimens n’existent qu’ici. Face à des hommes, logiques, sérieux et intègres, les simagrées ne prennent pas. Qu’aurait-il pu apporter à ce sommet ? Sa vision du monde ? Sa compétence en économie, en géostratégie ? Non, puisque tout ce qu’il entreprend est un échec cuisant. Soumis à Ursula et Biden, il se glorifie de fustiger la Russie, lui vouant une haine atavique, pour bien montrer qu’il suit docilement la ligne tracée, incapable de penser par lui-même, d’être innovant, ou tout simplement honnête avec l’histoire qu’il méconnaît. Le suffisant locataire de l’Élysée s’attendait à quoi ? Il ne cesse de cracher sur Poutine, fait tout pour détruire la Russie, notamment parce qu’elle refuse d’épouser les déviances sexuelles qu’il entend imposer aux Français, et il aurait aimé se présenter devant les BRICS ? La honte ne l’étouffe pas, et comme en interne, ses valets le flattent, il en a oublié ce qu’il est réellement : rien.

Il peut toujours fanfaronner, faire donner les CRS, magouiller avec Fabius et Ciotti. Si en France, il est le roi, hors de nos frontières il n’est que le rebus d’une classe qui s’imagine au-dessus de tous, à force de se le répéter, mais qui retrouve sa vraie valeur face à la réalité.

Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, lors de sa visite en Afrique du Sud, avait pourtant lourdement insisté auprès de son homologue pour que son cher précieux Macron soit accepté. Ridicule elle aussi, en clamant qu’on pouvait être en désaccord, mais qu’il fallait discuter. Fourberie supplémentaire, elle comptait certainement sur le mandat d’arrêt international contre Poutine, et la présence de Macron pour espérer le voir exécuter. Les ronds de jambe n’ont pas été suffisants. Les subventions versées à l’Afrique du Sud, avec notre argent, n’ont pas non plus pesé. Macron, personne n’en veut plus. Il insupporte, il n’a rien d’unique, rien d’irremplaçable, quoiqu’en pense Thierry Ardisson. Il défend un camp voué à la défaite, une conception corrompue de la politique, basée sur la violence et l’intimidation. Macron, qui osait dire lors du forum du Globsec, que « l’Ukraine ne sera pas conquise », aurait voulu aller donner des leçons aux pays les plus puissants de la planète, on croit rêver. Les Russes l’ont remis à sa place. Ça ne devrait pas lui plaire, il n’aime pas être contesté, il ne supporte pas qu’on lui résiste. Il faut donc s’attendre, dans les prochains jours, à une bassesse de sa part comme il en a l’exclusivité. Le pire c’est qu’il n’a pas compris que ce sont justement ses écarts de conduite qui alimentent son rejet.

Les BRICS, que l’on présentait il y a peu encore comme une facétie, sont en train de supplanter les G20 et G7. Le reste du monde ne veut plus suivre les oukases d’un Occident dépravé, surtout soucieux de ne plus différencier un homme d’une femme, et qui ne vit que de menace, de sanctions et de guerres. Ce vieux monde s’écroule et Macron, tête de pont de ce navire en déshérence totale, simplement soutenu par une clique elle-même à la dérive, n’est plus un phare, ni un exemple. En attendant, faute d’avoir des représentants politiques intègres, nous subissons. Ce faisant, Macron se couvre de ridicule, mais hypothèque aussi, un peu plus, notre capacité à nous rapprocher, dans le futur, de ces pays, maintenant bien éveillés et qui vont peser dans la géopolitique mondiale dès l’an prochain. Macron fait jouer à la France, le mauvais cheval et son successeur aura fort à faire pour replacer la France en bonne place sur l’échiquier international.

9 juin 2023

Le macronisme est un autoritarisme



Sans changer une virgule à la Constitution, Emmanuel MACRON nous révèle, par sa pratique du pouvoir, toutes les tares de la Vème République.

Sa loi sur les retraites est une maltraitance démocratique tout autant que sociale. Il l’impose contre une très large majorité des Français et contre l’Assemblée nationale. En effet, toutes les dispositions tirées de la Constitution de 1958, dont le projet était d’instaurer un « parlementarisme rationnalisé » auront été utilisées, aboutissant de fait à un parlementarisme muselé.

« Le Parlement vote la loi. Il contrôle l’action du Gouvernement. Il évalue les politiques publiques. » énonce l’article 24 de la Constitution. « Nous empêcherons un vote à tout prix » ont trompeté plusieurs responsables du parti présidentiel Renaissance ces dernières semaines à propos de la proposition de loi portée par le groupe LIOT, dont l’article 1er propose l’abrogation de la loi retraites du 14 avril 2023. Les fondamentaux sont attaqués.

Les députés du parti présidentiel ont brandi contre la proposition de LIOT l’article 40 de la Constitution qui prévoit que « Les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique. ». La proposition de loi du groupe LIOT prévoit la compensation, à due concurrence, des charges induites pour les organismes de Sécurité sociale par une taxe sur le tabac ? Elle a été déclarée recevable par le président de la commission des finances, conformément aux prérogatives de ce dernier ? Qu’importe, il fallait éviter un vote « à tout prix » sur l’abrogation !

La présidente de l’Assemblée nationale, après quelques hésitations et après avoir subi de très fortes pressions de l’Élysée, s’est donc résolue à s’asseoir sur les principes démocratiques élémentaires, en s’opposant à ce que la proposition de loi soit débattue en séance plénière, après avoir fait voter la suppression de l’article 1er de la proposition de loi en commission des affaires sociales, et en piétinant le droit d’amendement des parlementaires. La séparation des pouvoirs a rarement été aussi méconnue depuis l’instauration de la République.

Les républicains qui ne se résolvent pas à cette forfaiture doivent se rassembler et proposer des solutions permettant de redonner des perspectives positives à notre démocratie.

Dans l’immédiat, il faut utiliser tous les moyens légaux pour faire vivre les contre-pouvoirs, qu’ils soient institutionnels (motions de censure parlementaires, proposition référendaire au printemps 2024…) ou extra-institutionnels (manifestations, pétitions, grèves, articles de presse…).

Près de 65 ans après son instauration, la Vème République est à bout de souffle. Sa dangerosité initiale montre aujourd’hui toute sa dimension.

Mais avant d’envisager de refonder nos institutions, il nous faut résister ici et maintenant à la dérive autoritaire du pouvoir macroniste.

9 mai 2023

Le président d’un pays vidé

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF, chargé du suivi de la vie parlementaire


Macron, plus pathétique que jamais, nous a offert un 8 mai excentrique et désaxé. Il a commencé par descendre des Champs-Elysées vidés de la foule habituelle des commémorations, avec au niveau de l’Arc de Triomphe, un immense écran projetant son visage. Son culte de la personnalité dépasse tout ce qu’on pouvait craindre. L’homme s’invente une popularité dont il ne jouit plus et une ferveur imaginaire. Mais pourquoi se priverait-il de ces écarts, puisque le protocole suit ? Les images de cette avenue vide vont faire le tour de la planète, confortant l’idée que l’homme qui dirige la France est un mégalo, totalement hors-sol, qui efface son peuple pour ne pas entendre sa colère. Se rend-il compte de la symbolique qu’il envoie au monde entier ? Certainement à contre-sens, comme tout ce qu’il fait, puisqu’il se vautre dans cette mise en scène grotesque.

L’indignité dont il fait preuve ne choque visiblement pas les journalistes subventionnés, toujours aussi prévenants avec lui, et morts de trouille à l’idée d’exprimer un commentaire négatif sur la personne du prince. Que penser des parlementaires, qui laissent ce délire s’accomplir, aux yeux de tous, sans broncher. Dans la foulée, le voilà à Lyon pour y célébrer la mémoire de Jean Moulin. Il voulait s’emparer de l’événement, pour redorer un blason qui ne cesse de se ternir, mais encore une fois il s’est trompé, et dans le thème et dans la façon de l’aborder. Il a tenté de récupérer l’héroïsme du résistant à son profit. Comme toujours il s’évertue, par une analogie aujourd’hui désastreuse, à s’accaparer les vertus des autres, en faisant croire qu’il les incarne toutes, à lui seul. Mais la supercherie ne prend plus, le prince est depuis bien longtemps nu et ne convainc plus personne, sauf lui-même et un dernier carré de courtisans. Il voulait se servir de cette commémoration pour retrouver des couleurs, mais la tâche est impossible, il s’enfonce. Quoi de plus choquant, que de le voir encenser cet ancien préfet résistant, ce haut fonctionnaire qui a dit non à Pétain, à ses ordres illégaux, lui qui ne tolère pas que l’on discute les siens.

Comment pourrait-il comprendre le refus de Jean Moulin d’obéir au pouvoir de Vichy ? Comment aurait-il accueilli lui, un tel frondeur, quand on voit comment il se comporte avec ses propres hauts fonctionnaires ? Macron ne supporte pas les résistants, il est l’antithèse de ce que Jean Moulin représente, ce n’est donc pas un hommage qu’il lui a rendu, il a tout simplement sali sa mémoire, comme celle de tous ces résistants, qui ont eu le courage de contester les injonctions d’un pouvoir qu’ils ont considéré comme illégitime, dès lors qu’il s’est allié au régime nazi. Cela rappelle étrangement tout ce que nous avons vécu depuis trois ans. Hier encore il fustigeait les soignants ayant refusé l’injection expérimentale et il vient sans honte faire l’apologie d’un homme, qui lui aussi a dit non. Lui que le bruit d’une casserole incommode, comment ose-t-il parader devant un homme que la mitraille n’a pas fait reculer ?

Macron est bien le personnage le plus mal placé pour parler de Jean Moulin. Il s’est terré dans le vestiaire, lors de la finale de la coupe de France, par peur de la réaction du public. Sans courage, il a vidé les Champs-Elysées, pour ne pas entendre une foule hostile lui crier sa colère et il prétend vanter les mérites de celui qui est mort sous la torture. Non, Macron est illégitime : il est l’anti-France à lui tout seul.

Les cent jours qu’il avait lancé comme un défi, tournent au cauchemar, sans qu’il ne s’en rende compte, puisque aucun journaliste n’ose traiter sérieusement le sujet. Si personne n’en parle, ça n’existe pas, selon la méthode macronienne, usée et éculée. Mais le calvaire se poursuit, il ambitionnait de se réconcilier avec les Français, il nous a prouvé une fois de plus que c’était impossible. Il n’en a ni la capacité, ni même la volonté. Que fera-t-il pour le 14 juillet, date à laquelle il est censé avoir rétabli la concorde ? Va-t-il maintenir un défilé sans personne et offrir aux chefs d’Etats, qui voudront bien venir, le désolant spectacle d’un régime dictatorial aux abois ? Qui acceptera de s’afficher à ses côtés, comme le veut la tradition ?

Mais dans ce concert de turpitudes, nos opposants restent étrangement muets. Qu’en pensent-ils de ce 8 mai et de cette démonstration clinique de la folie d’un homme qui possède les codes nucléaires ? Le peuple a été abandonné par tous, il devra s’en sortir seul, c’est une évidence qui s’installe de plus en plus. Aucun président, par le passé, n’aurait été maintenu en fonction après un tel comportement, mais en 2023, si. Lamentable opposition en carton pâte. Les motifs pour le destituer ne manquent pas, mais personne ne bouge, à croire que la lâcheté s’est emparée de tous, à moins qu’ils ne soient pétris de la même déviance, pour juger normale une conduite digne d’un dictateur. Si Macron a fait honte à la France hier, en remontant une avenue déserte et en saluant un imaginaire public, nos députés ne font pas mieux en laissant en place un homme très perturbé, aux commandes d’un pays qu’il ne peut plus traverser, sans le vider de ses habitants.