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9 janvier 2024

LE SEUL NOM QUI S'IMPOSE

Gabriel Nerciat

Franchement, je ne comprends pas l'embarras du Banquier Président.
Pourquoi ne nomme-t-il pas à Matignon Pierre Palmade ?
Cela me semble le candidat idéal, au point précis de l'évolution idéologique actuelle du macronisme.
Ni de droite ni de gauche, d'origine girondine, profondément disruptif dans son usage de l'alcool et de la cocaïne (même en janvier), "en même temps" proche de Michèle Laroque, l'ex-Madame Barouin, et de Muriel Robin précurseur du néo-féminisme woke en France, marié quelque temps à une femme beaucoup plus âgée que lui et "en même temps" fervent adepte des amours de Sodome, partisan d'une régulation avertie et d'une régularisation administrative généreuse des mignons et des gitons originaires du Maghreb, expert dans l'art de prendre sans nuance les tournants de la vie, sceptique et frivole sans être pour autant véritablement drôle, indifférent à tout ce qui n'est pas lui et son mal-être, assez bourgeois dans ses moeurs pour affecter d'éprouver le mépris du peuple qui roule en diesel et respecte le code de la route mais suffisamment progressiste dans ses amitiés pour être invité à déjeuner par François Bayrou chez Ledoyen, dégagé de toute allégeance partisane et peu suspect de mettre un jour sa main dans la culotte des filles, il est, je crois, le seul nom qui s'impose.
Franchement, qui dit mieux ?
De toute façon, il ne sera pas plus insignifiant qu'Elisabeth Borne ou Jean Castex, et il doit savoir compter jusqu'à 49,3.
Alors ?
C'est moi que Macron devrait embaucher à l'Elysée, pas Bruno Roger-Petit ou Alexis Kohler.

13 février 2023

L'affaire Palmade

Radu Portocala

Une certaine décence impose de ne pas organiser des tribunaux populaires, ni de s’improviser en juges dans l’affaire de l’accident de l’acteur Palmade.
Mais une autre forme de décence, peut-être plus grave, devrait faire en sorte que ceux qui traitent les faits dans la presse pèsent leurs mots et leurs propos.
Il est indécent d’écrire, comme le font pas mal de journalistes, « Pierre Palmade a été victime d’un accident » au lieu d’écrire « Pierre Palmade a provoqué un accident ». D’écrire « a été impliqué dans un accident », lui attribuant ainsi un rôle passif dans la tragédie qu’il a provoquée.
Il est indécent de s’escrimer à expliquer longuement par un passé triste et compliqué, et à justifier presque ainsi le fait qu’il ait pris le volant – non pas à 3 heures du matin, quand les routes sont vides, mais à 7 heures du soir – dans un état qui aurait dû lui interdire de le faire.
Il est indécent que la presse donne toutes les heures des nouvelles de son état, alors qu’elle est pratiquement muette sur la situation dans laquelle se trouvent ses victimes – celui-ci étant le seul mot qui puisse convenir, et non « les autres personnes accidentées », comme il est dit trop souvent.
La presse, encore une fois, presque dans son ensemble, montre qu’elle fonctionne à l’unisson, qu’elle est écrite par des gens qui pensent ensemble, qu’elle est mauvaise et partiale – en somme, qu’elle ne vaut rien.

12 février 2023

Very bad trip

Anne-Sophie Chazaud

La nouvelle de l’accident impliquant Pierre Palmade s’est répandue avec la fulgurance d’un véhicule dont on perd le contrôle et le fracas des tôles entrechoquées.
Nous avons déjà connu des sortes de chocs, en tant que public, de semblable nature et dans des contextes certes différents mais qui me sont immédiatement revenus en mémoire : la mort de Lady Di, le matin où nous perdions Marie Trintignant par exemple…
Dans le bruissement électronique des réseaux et médias, très vite, des schémas réactifs se sont mis en place sur fond de tribunal populaire.
Partout l’indécence a prévalu.
Tout d’abord il y eut l’étonnante manière dont le milieu médiatico-mondain, serrant les fesses et les rangs, s’est empressé de « protéger » son rejeton, ne nous donnant des nouvelles que de celui-ci, semble-t-il rescapé du drame terrible que son addiction, connue, aura causé.
Peu ou pas de considération pour les victimes, anonymes, du drame, des gens du peuple, des gens de rien, sortes de victimes collatérales des outrances tolérées d’une caste hors-sol. Cette même engeance populaire que l’on morigénera et moralisera politiquement tout à loisir avant chaque élection ou à chaque épidémie, que l’on affichera, si besoin, sur quelque mur des cons propre à la caste si par malheur elle vient à se plaindre de son statut de victime.
Ensuite et en lien avec le point précédent, il y a, larvée, l’abjecte tolérance de cette caste pour les comportements antisociaux et délinquants entourant la consommation de drogues. Il est vrai qu’un épais nuage blanc s’élevant du Palais de l’Élysée ou de celui de Kiev, et parfois des deux mêlés où l’on s’entrefrotte le nez entre quelques obscènes papouilles et tutoiements complices, l’on comprend bien l’infinie mansuétude de la caste pour certains trafics et l’on comprend d’ailleurs bien également la complaisance dont bénéficie le lumpen prolétariat qui lui permet, par la désorganisation perverse de quartiers entiers livrés au trafic, de s’adonner à son vice. L’élite antisociale ne perd jamais son sang-froid.
En réaction à cela, le tribunal populaire s’est mis très vite en place, celui d’une opinion publique sans doute excédée par le constant deux poids deux mesures dont cette abominable affaire est une nouvelle fois le symptôme fracassant. Un menu peuple s’efforçant à l’honnêteté, à qui l’on ne pardonne rien et une sorte d’élite qui se permet tout, sans vergogne et surtout sans contrôle.
S’est ajoutée à cela l’atroce logique juridique dont on comprend bien qu’elle soit philosophiquement fondée, selon laquelle un fœtus (la femme frappée par le véhicule de Pierre Palmade étant enceinte de 7 mois et ayant perdu son bébé) n’est pas considéré comme un individu, ce qui empêche de caractériser l’homicide en l’occurrence involontaire même avec la circonstance aggravante de la consommation de stupéfiants… Comment supporter en pareille situation qu’un bébé désiré, déjà choyé, auquel on chante probablement déjà des chansons, dont on prépare la chambre, qui est viable en cas d’accouchement prématuré, dont on écoute avec tant d’émotion le cœur battre à chaque visite médicale, que l’on sent bouger toute la journée, qui a certainement déjà un prénom et est déjà entré dans le registre du langage, c’est-à-dire dans l’ordre des humains, ne soit pas considéré comme un individu auquel on vient d’ôter la vie, simple « amas de cellules » aux dires des plus idéologues tout heureux ici de pavoiser.
Très vite donc ce débat a fait rage sur les réseaux, opposant deux visions du petit d’homme, dans le temps que l’un d’entre nous, certes à venir, venait de se voir privé de son premier souffle…
Enfin, il y a eu le procès de Pierre Palmade, aussi virulent et rapide que le fut sa défense immédiate par la Caste.
J’ai adoré cet humoriste qui, avec quelques autres, ont complètement renouvelé le genre dans les années 90. On a toujours senti chez lui une forme d’inquiétude, de doute, de fragile incertitude à laquelle l’humour exceptionnel venait offrir protection, autodérision et armure.
Je pense pouvoir affirmer qu’il doit être aujourd’hui absolument terrassé par ce qu’il a commis, fruit d’une addiction et d’un désordre contre lesquels il luttait et qu’il portait comme une croix. Je ne l’excuse pas mais je l’explique et surtout, connaissant le personnage qui n’a rien du pervers narcissique, je l’imagine profondément accablé et dans une totale détresse face aux conséquences de ses actes. Bonjour le réveil… Qui peut s’imaginer qu’il se dise aujourd’hui « chouette, quelle bonne aubaine, je ne suis pas mort » ?
J’aimerais par ailleurs que sincèrement chacun regarde en lui-même et se demande s’il ne s’est jamais réveillé un matin de cuite sans se souvenir d’où était garée la voiture ni de comment on était rentré, voire d'avec qui. Il faut lutter sans relâche contre la conduite sous l’emprise de l’alcool et des stupéfiants qui gâche tant de vies mais que celui qui n’a jamais été dans cette situation jette le premier Pierre.
Alors voilà, quel que soit le contexte, il me paraît sain de désactiver nos réactions, certes humaines, face à ce drame et, pour le coup, laisser faire la justice et le remords infini des hommes, et les regrets aussi.