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24 septembre 2023

Conflit ukrainien

Michel Rosenzweig

Cette guerre est une imposture politique et idéologique.
On veut nous faire croire depuis 19 mois qu’il s’agit de défendre les valeurs occidentales contre un régime totalitaire bla-bla-bla.
BS. Foutaises.
Il s’agit de sphère d’influences, de pognon, de marché, de volonté de puissance et d’hégémonie.
Coût humain : déjà 500.000 morts
Et de juteux contrats déjà signés.
Le tout avec la complicité des Européens et des Ukrainiens aidés de leurs idiots utiles, tous hypnotisés par la caste politico médiatique et persuadés d’être engagés dans un combat existentiel.

31 août 2023

Yann Bizien

⬦ On ne peut plus aborder la question de la guerre à l’est de notre continent sans enflammer les passions et sans recevoir des insultes de la part du grand cercle de la bonne conscience, du conformisme, du politiquement correct, de la pensée unique et des alignés.
⬦ Certes, la Russie a agressé l’Ukraine en février 2022 et violé le droit international. Mais Vladimir Poutine nous a envoyé de nombreux signaux rouge écarlate que notre classe politique ignorait, délaissait et ne voulait pas voir, laissant l’OTAN s’étendre toujours plus à l’Est jusqu’aux frontières russes, et la guerre civile faire ses ravages entre la Russie et l'Ukraine.
⬦ La Russie « endiguée » par le fait accompli a donc voulu apporter une réponse militaire aux avancées de l’OTAN vers l’Est, à l’armement de l’Ukraine et au chaos généré dans le Donbass par le non-respect d’accords internationaux.
⬦ Aujourd’hui, nous voyons une guerre qui s’enlise, un front qui ne bouge quasiment pas et des armées ukrainiennes qui ne font toujours pas la différence malgré un effort de soutien militaire colossal et un financement occidental d’environ 160 Mds de dollars.
⬦ Alors, faut-il encore alimenter cette logique de guerre par procuration jusqu’au dernier soldat ukrainien, avec notre argent ?
⬦ Il est normal de poser cette question puisque l’effort de guerre ukrainien ne dépend plus que de l’argent des contribuables des pays membres de l’OTAN.
⬦ Je voudrais donc rappeler 10 arguments essentiels pour contrer le discours de propagande favorable à la guerre à outrance de tous les bellicistes de salon et promouvoir en contrepartie une option de paix durable et d’équilibre :
⬦ Nous devons avoir pour postulat que l’Union européenne ne pourra pas rester durablement en conflit avec la Russie. Il n’y a pas de solution possible par la guerre. Nous sommes géographiquement condamnés à rester des voisins et donc à commercer ensemble. De plus, la Russie est et restera une puissance nucléaire ; nous ne pouvons pas aller trop loin dans ce conflit, sous peine d’aboutir à une catastrophe d’anéantissement réciproque. Ce n’est pas ce que nous voulons, quand on a un esprit bien fait et que l’on examine de façon responsable les causes et les conséquences de cette guerre ;
⬦ Nous ne pouvons pas imaginer une guerre perpétuelle qui finirait par nous mettre tous à genoux et c’est d’ailleurs peut-être ce que certaines puissances espèrent, sans le dire ;
⬦ Tant par son histoire, sa géographie et sa diversité culturelle, explosive, l'Ukraine ne peut pas être admise ni dans l'Otan ni dans l'UE comme souligné récemment par Nicolas Sarkozy, mais aussi par Dominique de Villepin et Hubert Védrine … Pardonnez-moi, ce n’est pas rien en termes d’expériences géopolitiques, diplomatiques et de pratique du pouvoir ;
⬦ L'Ukraine doit devenir un pont neutre entre la Russie et l'Europe occidentale parce que le régime russe ne reculera pas et qu’il ne faut pas espérer le changer car il pourrait devenir encore plus dur ;
⬦ Il n’est pas honnête de faire croire le contraire au régime de Kiev avec des promesses politiques, économiques et de victoire militaire intenables avec une contre-offensive qui patine ; l’Ukraine ne peut plus retrouver ses frontières de février 2022, ni celles de 2014 ; il est absolument malhonnête et honteux de lui avoir fait croire le contraire ; la Crimée est peuplée à 75% par des gens plutôt partisans de la Russie ; il n’est même pas envisageable d’y organiser un scrutin sous surveillance de l’UE qui n’y a aucune légitimité;
⬦ La guerre est la continuation de la politique autrement et un acte de volonté ; mais le rapport de forces est tel aujourd’hui que, malgré tous nos efforts, même les États-Unis doutent de la nécessité de poursuivre l’action militaire ; la Russie s’adapte avec son patriotisme, la détermination de son régime, ses ressources, son industrie et ses soutiens ;
⬦ Le régime corrompu de Kiev est fortement soupçonné d’être responsable des opérations clandestines de sabotage des gazoducs Nord Stream qui ont provoqué une rupture énergétique entre la Russie et l’UE ; le président ukrainien, si cela est confirmé par l’Allemagne, pourrait être directement responsable d’un acte de guerre contre les intérêts allemands et européens ; dans ce cas, nous ne pouvons plus lui accorder notre confiance ;
⬦ Cette guerre alimente l’inflation et affecte toute notre économie, notre pouvoir d’achat, le quotidien et l’avenir des Français, pendant que les États-Unis en retirent tous les dividendes en vendant des avions de combat, leur gaz, leur pétrole et du blé à des pays membres de l’UE, mais aussi des centrales nucléaires à la Pologne ;
⬦ La Russie, de son côté, n’a rien perdu ; bien au contraire, elle a obtenu des gains territoriaux et le régime russe fédère autour de lui tous les pays qui ont une dent contre l’Occident avec la Chine, l'Inde, la Corée du Nord, l'Iran, des pays du Golfe arabo persique, mais aussi une bonne vingtaine de pays d'Afrique qui, animés par la haine des anciens colonisateurs, se précipitent dans les bras de la Russie ;
⬦ La réalité est que le temps de la négociation pour la paix est venu ; mais nos technocrates européens, soumis à l’atlantisme, sont bien incapables de proposer un plan de paix et n’en ont même plus la légitimité, tellement ils ont alimenté la montée aux extrêmes.
⬦ Cette guerre ne produit plus aucun résultat. Il est illusoire d'imaginer une grande victoire ukrainienne et une défaite magistrale de la Russie.
⬦ Cette propagande est une mascarade occidentale, une gigantesque opération d'influence ratée, coûteuse et meurtrière.
⬦ Il faut donc vouloir la paix et s’en donner immédiatement les moyens en désignant pour cela un leader neutre, charismatique, expérimenté, compétent et légitime.
⬦ Je précise que je ne suis payé que par ma retraite, depuis le 2 janvier dernier, que je ne vois aucun représentant d’une puissance étrangère, que je n’appartiens à aucun mouvement anti guerre, que je n’ai aucune carte d’adhésion à un parti politique et que mon téléphone ne sonne quasiment plus.
⬦ Les fous de guerre qui brûlent notre argent feraient bien aujourd’hui d’ouvrir les yeux, d’avoir un peu de lucidité, de bon sens et surtout l’esprit de responsabilité. L’Ukraine est un pays détruit, ravagé et en position latérale de sécurité. Ses ressources sont limitées et son effort de guerre ne dépend plus que de notre argent et de notre volonté.
⬦ Nous ne pouvons plus financer cette guerre car nous n’en avons pas les moyens et notre volonté a des limites.
⬦ Pas question de faire de la propagande pacifiste et munichoise ici. Il s’agit de se détacher de l’idéologie dominante, de prendre conscience des réalités cruelles de cette guerre et de considérer qu’elle ne peut plus durer dans ces conditions.
⬦ Pas la peine, également, de m’invectiver et de m’injurier. Je ne vais pas réagir aux propos outranciers de ceux qui ne sont jamais montés sur le front, qui n’ont jamais trempé des rangers dans le sang des tranchées, qui n’ont jamais entendu siffler des balles, qui n’ont jamais reçu des éclats d’obus et qui n’ont jamais vu le cadavre d’un soldat qui ne savait pas vraiment pourquoi et pour qui il faisait la guerre.
⬦ Vite, la paix à l'Est. Pas une paix trompeuse et punitive. Une vraie paix durable et d'équilibre sur les lignes de front actuelles.

6 août 2023

Vincent Verschoore

Voici un article qui, sur base de sources américaines bien mainstream genre NYT, résume ce que les opposants à la propagande euro-atlantiste (dont votre serviteur) répètent à l'envi : l'implication des USA/Otan en Ukraine n'a pas pour but de "sauver l'Ukraine" ou "défendre la démocratie", mais bien d'embourber la Russie en transformant un conflit local en une guerre européenne longue et coûteuse (pour les Russes et nous Européens, idiots utiles des Américains).
Pour les euro-atlantistes, les centaines de milliers de morts ukrainiens et la ruine de ce pays sont un prix acceptable pour s'acheter une bonne conscience, et tout appel à l'arrêt du massacre et à un compromis est considéré comme traîtrise à la solde de Poutine.
Pourtant, et les "têtes pensantes" euro-atlantistes le savent depuis le début, il n'y a pas de solution militaire avec une puissance nucléaire et conventionnelle de premier plan, qui considère que la Crimée et les territoires conquis à l'Est de l'Ukraine (et qui étaient bombardés par le régime russophobe ukrainien depuis 2014) font désormais partie de son propre territoire.
Sachant qu'un récent sondage (pour CNN) indique qu'une majorité d'Américains ne soutient plus l'effort de guerre en Ukraine, et que le régime Biden est fragilisé par, notamment, les affaires de corruption, la clique Biden/Otan/UE va bientôt se retrouver confrontée à une défaite militaire de fait, et à une Russie renforcée.
J'imagine que, hors escalade nucléaire toujours possible, les euro-atlantistes applaudiront quand même aux mirifiques profits du complexe militaro-industriel.


29 juillet 2023

Vincent Verschoore

Le chef des armées US, Mark Milley, est un pur produit de la machine de guerre permanente américaine, mais il connaît aussi un peu d'histoire militaire et, en novembre 2022, il avait publiquement douté de la possibilité de virer les Russes d'Ukraine par voie militaire, sauf à accepter un coût astronomique en vies humaines.
Il préconisait même, selon l'article du Washington Post ci-joint, de saisir toute opportunité de négociation. Sa justification : le manque de compétence et de matériel de l'armée ukrainienne, malgré le support Otan.
Préconisation que Biden, VDL et la clique euro-atlantiste refusa en bloc, avec pour résultat la situation actuelle : un front qui bouge peu malgré les assauts, et un massacre quotidien.
Selon le WP de ce 26 juillet, si l'Ukraine perd la bataille actuelle cela renforcera la position russe, donc la négociation d'autant plus difficile pour l'Ukraine/Otan, donc la seule solution sera de continuer la guerre.
Le fait que cette situation ait été prévue au plus haut niveau militaire renforce l'hypothèse d'une volonté euro-atlantiste de tout faire pour que cette guerre ait lieu (j'imagine que Mark Milley connaît très bien l'histoire de l'Ukraine, notamment depuis 2014), puis de la faire durer tant qu'elle ne consomme que des vies ukrainiennes, des ressources russes, et enrichit le complexe militaro-industriel et pétrolier américain.
Tout ceci au détriment de l'Europe, mais sous les applaudissements des euro-atlantistes.


28 juillet 2023

RABROUER L'UKRAINE, UN SPORT D'AVENIR

Gabriel Nerciat

Olga Kharlan, cette garce impudente, a été déchue de son titre mondial.
Joie. C'était la seule chose à faire.
Le sanglant pétomane de Kiev, lui, entre deux offensives meurtrières et avortées sur le front de Zaporijia, pousse ses cris traditionnels de maquerelle outragée ; mais en réalité on peut surtout constater que dès qu'une institution impartiale lui résiste enfin, il cède.
Au lieu de traiter ce semi-mafieux comme un enfant gâté auquel on passe tous ses caprices et ses chantages, l'Europe aurait dû le laisser depuis le début croupir dans le rouge marécage empuanti de cadavres et de trafics d'armes où ses protecteurs anglo-saxons sont en train désormais de le laisser sombrer (comme tant d'autres avant lui, du Kosovo à l'Afghanistan en passant par la Syrie et l'Irak).
Je l'ai écrit ici plusieurs fois, sous les railleries des idéologues et des demi-habiles, mais je réitère à nouveau : la fin de l'histoire ukrainienne était déjà écrite et connue de tous, dès la première percée de l'armée russe.
La véritable honte n'est donc pas de s'être trompé ou d'avoir été abusé ; c'est d'avoir, une fois de plus, consenti au pire pour satisfaire des intérêts qui n'étaient pas les nôtres, tout en sachant parfaitement bien que ce que l'on annonçait à la face du monde éberlué ou sidéré était faux.

11 juillet 2023

La fin des haricots ?

Eric Vial

J’apprends que la France aurait accepté que les USA envoient des obus à sous-munitions au profit de l’Ukraine et de l’OTAN dans le conflit qui l’oppose à la Russie.
Ces armes sont particulièrement destructrices pour les populations civiles.
Une arme à sous-munitions est un projectile ou une bombe transportant de nombreux autres projectiles explosifs, de tailles plus réduites qui permet de « traiter une large zone » mais « qui ne fait aucune distinction entre civils et militaires. Tout le périmètre est rasé ».
Handicap International dénonce son utilisation puisqu’elles provoquent des dommages irréparables notamment sur les populations les plus fragiles, celles qui ne peuvent pas fuir les zones de combats.
La majorité des pays dans le monde, dont la France, a signé une convention internationale qui ne permet pas son utilisation y compris en tant de guerre.
En 2022, les USA avaient averti la Russie que si elle utilisait ce genre d’arme elle serait accusée de « crimes contre l’humanité ».
Ce revirement de déontologie pour les occidentaux a sans doute de multiples explications, mais en terme d’exemplarité de nos pratiques militaires, cela ne nous honore très clairement pas auprès des autres pays du monde.
Nous ne pouvons pas (je crois) codifier des pratiques guerrières, signer des conventions internationales, sanctionner économiquement les contrevenants pour ne pas respecter nous-mêmes les règles que nous avons fixées aux autres.
Il s’agit de la perte de notre crédibilité et de notre image dans le monde.
Notre empire s’effondre chaque jour un peu plus sous nos yeux.

7 juillet 2023

Ukraine : faire tenir le narratif

Gilles La Carbona
Secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire


L’UE par l’intermédiaire de son guide « spirituel » Ursula von der Leyen, vient de déclarer que nous devions « redoubler d’efforts pour soutenir l’Ukraine, assurer son financement stable et permanent ». D’ici fin 2023, c’est-à-dire dans six mois elle veut créer un fonds de 50 milliards d’euros.

Elle a poursuivi en annonçant qu’il fallait l’aider pour qu’elle l’emporte sur le terrain. Autant dire que cette guerre, si elle ne s’arrête pas vite à présent, sera notre tombeau, soit parce qu’elle nous aura ruinés, avec la bénédiction des parlements européens et français, soit parce que l’impératrice Ursula trouvera le moyen de faire engager des troupes de l’OTAN directement. Elle semble ignorer la réalité du terrain. Depuis le 4 juin, la fameuse contre-offensive est un échec complet, que les plus avisés osent reconnaître, tandis que les plus fanatiques se gardent de concéder. Et pour cause, Ursula est aussi empêtrée que Macron, les deux sont hors-sol, ne font que rêver la situation pour avancer dans leur agenda de contrôle total des populations et de financiarisation de la société. Car leur unique but est de capitaliser sur tout et créer des profits pour leurs complices et commanditaires, les financiers, selon une méthode qui consiste à organiser des situations permettant des transferts massifs d’argent public vers des intérêts privés. On ne trouve pas les moyens d’assurer des retraites ou des salaires décents mais on va savoir financer 50 milliards pour Zelensky. Le naufrage sera à la hauteur de la folie qui règne autour de cette guerre, dont l’issue est depuis longtemps scellée. Il reste cependant quelques hallucinés de plateaux, pour persister à nous annoncer l’effondrement des forces russes. Comment justifier après du grand public, berné devant son écran de télévision, qu’en réalité, le front est une hécatombe, que tous les matériels soi-disant miraculeux se font démolir et ne parviennent pas à percer les lignes de défense russes. Comment un Pujadas qui déclarait l’armée russe à bout de souffle, il y a quelques semaines, pourrait-il venir nous expliquer qu’il a menti ?

La méconnaissance de la situation de la Russie, de ses composantes, nous a menés à ce délire. Comment toute la classe politique française représentée au parlement, peut-elle cautionner cette guerre et soutenir sans réserve l’effort exigé qui se transforme en ruine. Les sanctions n’ont pas fonctionné et ont conduit à l’effet inverse, mais on en prend de nouvelles, l’armement envoyé n’a rien amélioré, mais on va en procurer encore plus. On se demande qui va en fournir d’ailleurs, à moins de déshabiller totalement l’ensemble des armées, les stocks sont épuisés, le manque de munitions criant, et de toute manière, les dépôts ukrainiens sont systématiquement détruits. L’Europe est un cancer, Ursula, Macron, Scholz, Melonie en sont les métastases. Les nations s’écroulent, minées par une immigration débridée et une pauvreté galopante, causée en partie par cette aide militaire qui emportera tout sur son passage. On pourrait souhaiter que Poutine en finisse très vite pour faire cesser cette folie, mais le temps joue pour lui. C’est un joueur d’échecs, et il a en face de lui des spécialistes du pipeau. Il pourrait les mettre mat, mais il savoure la déroute, prend nos pièces maîtresses une à une.

Il n’a pas terminé de détruire la troisième armée de l’OTAN, il va donc patiemment mener à bien cette tâche. Nous ne pouvons espérer qu’une seule chose, que cet anéantissement soit le catalyseur d’une vraie évolution démocratique de cette Union européenne, qui décide tout en se passant de l’avis des peuples, dont elle se moque, et qui promeut des valeurs jusque-là écartées par les États, car contraires au devoir moral et à la santé mentale des populations.

Mais comment considérer les déclarations de nos responsables politiques, notamment du RN sur la question de l’Ukraine. Bardella ne s’est-il pas docilement aligné sur la doxa otannienne, révélant ainsi son manque d’indépendance, sa méconnaissance de l’histoire et des enjeux stratégiques réels, jusqu’à prétendre que l’Ukraine devait retrouver ses frontières initiales ? Doux rêveur ou incompétent notoire ? L’immaturité macronienne est contagieuse. Assurément, la chasse aux voix manque de clairvoyance, d’intelligence, et ne grandit pas ceux qui suivent au lieu de penser par eux-mêmes. Faut-il voir dans l’imitation du discours des médias une ruse électoraliste, ou une réelle incapacité à raisonner par lui même ? Peut-on éternellement se contenter d’un à peu près, et absoudre l’impéritie quand elle se trouve dans l’opposition sous prétexte qu’elle fait front contre Macron ? Soutenir cette guerre est l’antithèse de ce qu’il faut faire pour obtenir la paix. Refuser de voir que les accords de Minsk ont été sciemment violés par Zelensky, est une faute historique. Fermer les yeux sur les 14000 civils morts dans le Donbass à cause de la russophobie ukrainienne en est une autre. La France va se retrouver sur le strapontin de l’histoire, à écouter nos maîtres puisque nous avons accepté de n’être que les faire valoir de l’OTAN, donc des USA.

18 juin 2023

Ukraine-Russie : quelles négociations ?

Tiephaine Soter

Vous l'avez certainement vu, une délégation africaine s'est rendue à Kiev cette semaine, et s'est ensuite rendue à Moscou, dans l'espoir d'aider à faire avancer l'idée d'une paix entre les deux nations belligérantes.
Le président russe, Vladimir Poutine, a produit un document négocié l'année dernière sous l'égide du président turc, Receip Tayyip Erdogan, lors du sommet organisé par lui en mars 2022 en Turkiye. Ce document n'est rien moins qu'un accord en vue d'un traité de paix en bonne et due forme entre l'Ukraine et la Russie, prévoyant entre autres la neutralité totale de l'Ukraine vis-à-vis de l'OTAN et de la Russie. L'accord comporte 18 articles, paraphés par le président de la délégation ukrainienne, ainsi qu'un addendum, qui comporte une liste exhaustive des équipements militaires et des personnels ukrainiens à l'époque.
L'évacuation de la région de Kiev et du nord de l'Ukraine était l'une des garanties fournies par les russes pour la conclusion de l'accord. Quelques jours après ce retrait, Zelensky a jeté aux orties cet accord, sous la pression de dirigeants occidentaux, au premier rang desquels Boris Johnson, alors premier ministre britannique. Mieux, Zelensky a signé un décret présidentiel interdisant la négociation avec les russes, sous toutes ses formes.
On se souviendra aussi, pour ceux qui ont suivi l'affaire et ont un peu de mémoire, que l'un des négociateurs ukrainiens de la délégation du 28 février à Gomel, en Biélorussie, Denys Kirieiev, avait été abattu par le SBU le 5 mars...
La chronologie des négociations se trouve ici :
Quelles négociations peut-il y avoir quand l'Occident et l'Ukraine n'ont eu de cesse depuis 20 ans que de trahir la parole donnée aux Russes ? Comment pourrait-on croire un seul instant qu'un traité passé avec nos dirigeants ait une quelconque valeur diplomatique ou juridique, quand ils négocient sans être sincères et n'ont aucune intention de respecter leurs engagements?
Les trois quarts du monde sont en train de nous tourner le dos pour cette raison, et un véritable cordon sanitaire est en train de se dessiner autour de nos pays, aussi bien que le plan diplomatique que politique, économique ou financier.
Et n'allez pas croire que ce n'est là que de la propagande étrangère anti-occidentale. Nos dirigeants n'ont eu de cesse depuis 20 ans que de nous tromper, nous aussi. Les justifications de la guerre éternelle contre le terrorisme, la construction forcée de l'Union Européenne alors que nous n'en voulions pas, la trahison qu'a représenté la monnaie unique contre notre indépendance et notre souveraineté, les traités et les lois qui nous sont imposés malgré notre opposition parfois virulente, tout démontre que ce que disent les étrangers sur nos dirigeants est véridique.
Ces gens nous dirigent vers une troisième guerre mondiale, vers l'asservissement numérique, vers le totalitarisme social et la dictature politique.
Quand est-ce qu'on les arrête pour de bon ?

Ukraine

Vincent Verschoore

La guerre de la désinformation se poursuit en écho à celle sur le terrain où, depuis le 4 juin, les forces ukrainiennes dopées au matériel Otan tentent de percer le front russe.
De l'avis général, sans grand succès et la com russe parle de 7 500 soldats ukrainiens tués depuis cette date, avec un rapport de pertes de 1 à 10 en faveur de l'armée russe.
L'Otan ne dément ni ne confirme, se contentant de promettre toujours plus d'aide mais, comme le dit l'ineffable Macron, "dans les limites fixées et en évitant l'escalade".
On se souviendra qu'au début, la limite était de ne pas envoyer de matériel lourd (chars) ni d'avions.
Résultat : les Ukrainiens meurent en masse sans rien changer sur le terrain, et le complexe militaro-industriel s'enrichit sous les applaudissements des euro-atlantistes.
Le monde non occidental, de son côté, rejette de plus en plus massivement la domination américaine basée sur la guerre perpétuelle et le chantage au dollar, et il s'organise en fonction.
Le sommet des BRICS du mois de juillet sera sans doute crucial, à tel point que Macron veut y participer à titre d'observateur. Le pays organisateur, l'Afrique du Sud, n'est guère enthousiaste.
Les euro-atlantistes ne répondent pas à la question d'à partir de combien de morts ukrainiens il faudrait commencer à chercher un cessez-le-feu avec les Russes. Ils se réfugient derrière le "c'est aux Ukrainiens de décider", alors que les Ukrainiens (hors Zelensky) ne décident de rien, et que les combats se poursuivent du fait de l'aide de l'Otan, de facto coresponsable de la situation.
J'imagine que la monstrueuse hypocrisie euro-atlantiste s'arrêtera le jour où ses militants seront invités à venir verser leur propre sang dans les marécages du Dniepr.

16 juin 2023

La guerre en Ukraine n'est pas une guerre territoriale (vidéo)

Michel Rosenzweig

Une conférence fondamentale pour comprendre pourquoi et comment nous en sommes arrivés là. Il est essentiel de garder à l'esprit que les USA n'ont jamais voulu que la Russie et l'Europe s'arriment à un projet commun et que leur obsession a été et est restée d'en finir avec la Russie. Cette guerre n'est que le prolongement de la 2ème guerre mondiale après un simulacre de paix européenne au prix de la vassalisation complète du continent européen. L'UE n'est qu'un protectorat des USA et l'Ukraine est l'enjeu de l'extension de ce protectorat au détriment de la Russie.
Nikola Mirkovic, (''Le Martyre du Kosovo", ''Bienvenue au Kosovo'', ''L'Amérique empire'', ''Le Chaos ukrainien''), président de l’association Ouest-Est ;
François Martin, président du Groupement Professionnel HEC Géostratégies & Co-président du Pôle HEC Globalisation, auteur de "L'Ukraine : un basculement du monde".



0:01:08 Question épineuse ukrainienne
0:01:32 Rus der Kiev
0:03:05 Ukraina
0:03:20 XIX siècle - début de l'Ukraine
0:05:17 République socialiste en Ukraine
0:05:11 L'ouest ukrainien en uniforme allemand
0:06:35 Bandera
0:07:09 Peuple ukrainien
0:08:55 Terre d'Ukraine tant convoitée
0:11:07 Reinhard Gehlen et Bandera
0:12:35 Eric Branca et son ouvrage ''Ami américain''
0:14:10 Empire américain contre empire russe
0:15:30 Puissance eurasiatique
0:16:20 Hubert Vedrine ''Donnez la promesse aux Russes qu'on n'ira pas plus loin''
0:17:08 Glaziev sur la IIIème guerre mondiale
0:18:20 Solution au conflit : que l'Europe disparaisse
0:18:48 Accord entre Gorbatchev et James Baker
0:19:30 1992 Paul Wolfowitz
0:20:50 Poutine en 2000
0:21:00 Yougoslavia
0:22:20 Politique américaine dans les banlieues françaises
0:22:47 Révolution orange
0:23:12 Afghanistan
0:23:30 Est-ce que nous sommes dans le camp du bien?
0:23:54 Pertes colossales des guerres occidentales : 3 millions de morts
0:24:30 Coup d'état de Kiev
0:25:50 L'Europe indépendante et le traité de l'Élysée
0:27:57 Nous sommes un protectorat américain
0:28:33 Cette guerre est à la fois nucléaire, locale et globale
0:30:35 Guerre existentielle
0:31:40 Négociateurs de la paix ukrainiens sont assassinés à Kiev
0:34:40 Partenariats Russie-Ukraine ; EU-Ukraine
0:36:20 Open Society
0:36:50 Victoria Nuland et BHL
0:39:50 Un pays antirusse pas un pays ukrainien
0:41:00 Gouvernement ukrainien
0:43:00 Base de Yavoriv
0:45:40 Socialisme versus capitalisme
0:48:05 Oligarchie ukrainienne
0:50:25 Cette guerre n'est pas une guerre territoriale
0:52:29 Madeleine Albright
0:54:15 Guerre militaire
0:56:50 Afrique
0:58:07 Pacte de Quincy
0:59:21 Fin du pétrodollar
QUESTIONS
1:01:00 Mythe de Zelensky
1:01:56 Les Américains servent toujours des jeunes fanatisés
1:04:17 L'opposition n'existe pas en Ukraine
1:05:00 Polonais et Ukrainiens
1:06:06 Financement de la guerre
1:09:30 C'est une guerre de dévitalisation
1:11:13 Planche à billets
1:12:25 Mauvaise soft power russe
1:14:40 Vision universelle du conflit et la guerre médiatique
1:17:40 Médias dominants
1:22:38 Sociologue turko-américain Timur Kuran ''Private Truths" et "Public Lies''
1:24:19 Déchirure dans le Donbass
1:24:57 Prêtres orthodoxes tabassés en Ukraine
1:25:38 Gestion postguerre
1:26:50 Poutine ne peut pas perdre
1:28:13 Les Américains soutiennent 2 contradicteurs en parallèle pour choisir le meilleur
1:29:10 Guerre américaine contre l'Europe
1:29:45 Novorossia et Transnistrie
1:31:10 Un empire veut conquérir l'ensemble du monde
1:33:45 On est dans un système oligarchique
1:35:50 Où sont les vrais pacifistes?

29 mai 2023

Gilles Casanova

Tous ces braves gens tellement discrets qu'ils veulent garder l'anonymat, ça donne vraiment envie de leur verser une bonne partie de nos impôts. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais vous ne regrettez pas de défendre avec eux « nos valeurs », j'en suis certain…


20 mai 2023

Radu Portocala

Une poésie que, dans la Roumanie communiste, tous les élèves de ma génération ont dû apprendre par cœur et étudier commençait par ces mots : « Le parti est en tout. »
Aujourd’hui, « le parti » pourrait être remplacé par le nom de Zelensky, sans que le rythme (dans la version roumaine du texte) ait à souffrir. Car l’homme au tricot kaki est en tout, partout. À l’ONU, aussi bien qu’à la cérémonie des Oscars, à l’Union européenne, aux grandes compétitions sportives, dans les parlements du monde, à la Ligue arabe, au G7 – rien, aucun grand sommet, aucune cérémonie ne s’ouvre ou ne se ferme sans sa présence virtuelle ou réelle.
On lui fait le même type de propagande qu’on faisait au parti communiste dans la Roumanie stalinienne. Et, comme le parti, il admoneste et il donne des directives, il distribue au monde les bonnes et les mauvaises notes, il nous montre que nous n’avons pas d’autre choix que de l’accompagner dans son échec.
Mais c’est la facilité, le naturel avec lequel l’Occident a fait sien ce type de propagande qui m’étonne – alors qu’en réalité, l’ambiance dans laquelle nous vivons depuis un certain temps devrait m’empêcher de trouver cela curieux. Comme l’abominable poète roumain de naguère, l’Occident ne sait plus autre chose que d’être le chantre docile des idées – en général, mauvaises – que les excités de toutes sortes imposent à son attention. Révolutions tordues, fausses causes qui le font mourir lentement, les yeux écarquillés et la bouche ouverte tel un poisson que l’air suffoque.

Faire la paix, décidément, n'est plus à l'ordre du jour

Yann Thibaud

Alors que ce devrait être l'objectif de tout responsable politique sensé, conscient et responsable.
L'humanité, visiblement, n'a pas encore suffisamment et clairement compris que la guerre est une folie !
Je m'étonne ainsi qu'il y ait si peu de manifs pour la paix.
Et que la mode soit, encore et toujours, depuis plus d'un an, au déferlement des passions guerrières.
Quel parti politique demande l'établissement, de toute urgence, de négociations, le recours à la diplomatie, plutôt que d'entretenir sans fin le fracas des armes et les souffrances et destructions, effroyables et inacceptables, qui en résultent nécessairement ?
Combien de temps faudra-t-il à l'humanité pour se réveiller enfin, et cesser de diaboliser un peuple et de surestimer des dirigeants bellicistes ?
Il semble bien que le peuple humain éprouve le besoin de retomber, une fois encore, dans les mêmes ornières afin, il faut l'espérer, d'en sortir définitivement et de décider de bâtir dès aujourd'hui un monde pacifique et heureux.

Moral en berne

Eric Vial

Si on plonge une grenouille dans l'eau froide et qu'on porte très progressivement cette eau à ébullition, alors la grenouille s'engourdit ou s'habitue à la température pour finir ébouillantée.
D’abord on nous avait dit « des casques et des gilets pare-balles uniquement pour se défendre de l’agression ».
Ensuite, on a fourni des armes en expliquant que les blindés seraient une ligne rouge.
Les blindés sont arrivés mais « jamais au grand jamais, de chars ».
Les chars ont été donnés.
« Nous n’irons pas plus loin, les missiles seront une ligne rouge à ne pas franchir ».
Nous avons donné des missiles et même des missiles en uranium appauvri.
« Mais promis juré craché c’est fini, pas d’avions de chasse ! »
Depuis hier, nous savons que nous allons fournir des avions…
Jusqu’à quand tout cela s’arrêtera ? Et après quoi, des hommes ?
Dois-je déjà ressortir mon uniforme d’officier de réserve et commencer à embrasser ma famille devant l’escalade ?
Oserais-je dire, dans le silence actuel des populations qui sont figées par la peur d’être considérées comme traîtres pour un mot de trop, que le contexte actuel me terrorise également, que tout cela me mine, que je n’arrive pas à faire semblant ?
Que dès qu’un sujet sérieux est abordé la grande matrice des réseaux sociaux le place dans les oubliettes des commentaires ; comme si nous devions tous obligatoirement être heureux sans devoir nous poser aucune question sur un avenir angoissant – Big Brother veille sur nous ?
Oui, je suis malheureux de ce qui se passe dans le monde, profondément.
Non décidément, je n’y arrive pas : je n’aime pas la guerre et ses morts.
Oui, je considère que les grands hommes de notre histoire sont ceux qui ont trouvé la paix ; ce ne sont pas des belligérants.
Ce que je veux ?
Que cela s’arrête pour sortir de la casserole avant d’être définitivement… ébouillanté.
Après avoir été le dormeur du val, j’irai me prendre au petit-déjeuner une vieille prune cul sec, un petit trou sur le côté, pour tenter de cicatriser mon cœur qui saigne.
Parfois c’est comme ça… Je me lève le matin et je hais notre monde.


8 mai 2023

LE GAG DU 8 MAI

Gabriel Nerciat

Tiens, il nous manquait, l'arsouille.
Notez bien ce qu'il dit, hein : le dernier chef d'Etat du continent qui a intégré des néo-nazis au sein de son état-major et de son appareil d'Etat (si on peut toutefois appeler Etat - souverain - l'entité ukrainienne) nous avertit que son armée de bleus et de mercenaires payée, octroyée et supervisée par les Anglo-Saxons va bientôt entrer à Moscou, sur la place Rouge, comme les armées de Joukov et des Alliés sont entrées à Berlin au mois de mai 1945.
Finalement, peut-être que le pétomane le plus célèbre des marches de la Russie n'a jamais cessé d'être un comique professionnel, adepte de certaines substances euphorisantes.
Quand il aura perdu la guerre, il pourra toujours aller se détendre dans la belle maison de Pierre Palmade près de Fontainebleau.
Ce sera une façon de rendre aux dealers parisiens une partie des millions passés des poches des contribuables français à ses coffres-forts des îles Caïman.

1 mai 2023

AUCUN MUGUET N'EST TROP CHER POUR KIEV (proverbe otanien)

Gabriel Nerciat

C'est le 1er Mai, dites-donc.
Alors, par tradition et par solidarité atlantiste, on va souhaiter beaucoup de bonheur aux pauvres Ukrainiens, qui préparent, entre deux attentats de drones en Crimée et un assassinat d'écrivain à Moscou, la grande contre-offensive victorieuse du Monde libre et dégenré contre l'hydre impérialiste russe.
Sous forme de branches de muguet en or ou en diamants, l'OTAN propose fort à propos aux oligarques de Kiev des centaines de millions de dollars, des dizaines de milliards même.
Mais ils fanent vite : à peine offerts, ils ont déjà disparu.
C'est bête.
Zelensky a raison de les mettre en serre ; c'est plus prudent. Cet homme, visiblement, connaît bien la botanique.
Et puis, ne jouons pas les vierges effarouchées, surtout. Lucky Luciano aussi, le chef de la branche américaine de Cosa Nostra, s'est montré en 1943-44 un défenseur intransigeant de la démocratie libérale et de ses valeurs. Même la bonne Madame Roosevelt ne s'en formalisait pas.
Dans la vie, on fait avec ce qu'on a sous la main, n'est-il pas vrai, et la fée protectrice de l'Atlantique Nord n'est heureusement pas une fille trop bégueule (ô Hamid Karzaï et tes fleurs de pavot, ô Hashim Thaçi et tes reins d'enfants, où êtes-vous donc passés ?).
L'important, c'est que l'ancien clown pétomane de Kiev, qui a donné une seconde chance aux mauvais garçons perdus de l'ukronazisme, vive encore pleinement une année remplie de plaisirs et de projets fastueux, pour le plus grand bien de l'humanité et de sa petite famille.
Ce n'est pas sa faute quand même si, à cause de l'inflation, le muguet est devenu hors de prix.


19 avril 2023

Vincent Verschoore

M'enfin ! Hors les euro-atlantistes qui nieront en bloc, j'espère quand même que personne ne fera semblant d'être surpris. Avant sa mise sur piédestal en février 2022, l'Ukraine et ses institutions, dont évidemment le personnel politique et fonctionnaires, était réputée comme championne du monde (au moins occidental) de la corruption.
C'est pour cela que s'y joue l'affaire Hunter Biden, et que les US y font ce qu'ils veulent depuis 2014. Pour une ordure comme Zelensky, 400 millions de dollars ça doit couvrir la mise à mort de quelque 100 000 à 200 000 soldats ukrainiens (pour rien) et la destruction économique et politique de son pays au profit du grand capital US.
Les détournements de moyens (armes, argent, vivres) envoyés à nos frais à l'Ukraine sont tellement énormes que le régime US, ne pouvant le nier, vient d'allouer 20 millions de dollars pour vérifier que son aide militaire n'est pas détournée... Total foutage de gueule.
Entre-temps, le massacre continue, et la propagande euro-atlantiste n'y change rien. La fameuse contre-offensive semble repoussée au fur et à mesure que les réserves ukrainiennes sont englouties dans le hachoir à viande de Bakhmout, et que les armes et munitions, payées par nous, sont détournées et revendues sur le marché noir.


18 mars 2023

Mandat d'arrêt contre Poutine

Tiephaine Soter

La Cour Pénale Internationale lance donc un mandat d'arrêt contre le Président Poutine et la commissaire aux droits des enfants Maria Lvova-Belova, sur le fondement d'éléments "traduisant une déportation forcée d'enfants depuis les territoires ukrainiens occupés jusque sur le territoire de la Fédération de Russie".
Déjà, l'accusation est bancale : l'évacuation de populations civiles d'une zone en état de guerre n'a rien d'une "déportation forcée" en soi. La cour ne donne aucun détail, mais elle se baserait ici sur le fondement de l'article 7 de son statut, relatif aux "Crimes contre l'Humanité", et spécifiquement son 1.d "déportation ou transferts forcés de populations". Le 2.d précise la notion : "Par « déportation ou transfert forcé de population », on entend le fait de déplacer de force des personnes, en les expulsant ou par d'autres moyens coercitifs, de la région où elles se trouvent légalement, sans motifs admis en droit international".
Il semble assez clair ici que la Russie n'intervient pas auprès des enfants ukrainiens "par force" en les "expulsant" ou "par d'autres moyens coercitifs" (le mot "coercitifs" est extrêmement important, il traduit l'emploi d'une force militaire ou policière utilisant la menace ou la violence). Le motif "admis en droit international" est simplement l'aide humanitaire aux populations : des enfants, parfois orphelins, sont envoyés en Russie où ils reçoivent une assistance médicale, psychologique, et suivent des cours d'instruction.
L'objectif initial de cet article était de sanctionner les déplacements forcés de populations soit vers des camps (à l'image de ce qu'a fait Israël avec les Palestiniens), soit vers un pays tiers, comme par exemple l'expulsion des Arméniens de la zone conquise par les Azerbaïdjanais récemment au Haut-Karabagh.
Il y a donc ici un clair détournement de l'objectif initial qui a motivé la rédaction de cet article, qui pose question.
Le statut de la CPI impose à celle-ci de ne pouvoir se saisir que dans le cas d'un refus de l'État visé par des accusations de s'en saisir et d'instruire une procédure judiciaire. Dans le cas présent, il n'y a eu apparemment (de ce que je peux trouver) aucune plainte déposée en Russie, sur un quelconque fondement (par exemple "enlèvements").
Elle peut également se saisir si le Conseil de Sécurité de l'ONU le lui demande en lui donnant compétence pour le faire, lorsque les faits sont tels qu'une procédure judiciaire normale serait inadaptée ou ne serait pas susceptible de venir en aide aux victimes présumées. Dans le cas présent, le CS ne s'est pas saisi d'un tel dossier : il n'y a même pas eu discussion/débat du "problème".
Il semble donc extrêmement douteux que la Cour puisse lancer un tel mandat d'arrêt à l'encontre de deux personnalités russes, alors qu'elle n'en a pas la compétence.
Enfin, et le problème est de taille : l'Ukraine n'a jamais adhéré au statut de la CPI, même si elle lui a délégué une compétence très limitée dans le temps et l'espace pour les faits commis sur son territoire entre le 21 novembre 2013 et le 22 février 2014 (les événements de Maïdan), puis dans un second temps, pour les faits commis sur son territoire depuis le 20 février 2014. La déclaration vise expressément (mais pas limitativement) les actions russes dans le problème du conflit dans les région séparatistes du Donbass.
La Russie, quant à elle, a une situation bancale vis-à-vis du statut de la CPI. Le gouvernement l'a signé, mais comme aux États-Unis, c'est le Parlement qui valide cette signature. Or, la Douma ne l'a jamais fait, ce qui plaçait la Russie dans une situation étrange où elle n'est pas membre de jure stricto sensu, mais où sa volonté initiale a pu entraîner des conséquences juridiques (on considère qu'elle a manifesté son intention, même si elle ne s'est pas concrétisée). En 2013, le Président Poutine a écrit à la CPI pour lui confirmer l'intention de la Russie de ne PAS adhérer au statut, suite à la mise en cause tout à fait politique de son action militaire en Géorgie en août 2008. Le Statut prévoit en son article 127 qu'un État puisse se retirer de la CPI : la Russie a manifesté son intention de ne pas adhérer, ce qui ne constitue certes pas sur la forme un retrait pur et simple, mais en a clairement les conséquences juridiques. Les esprits chagrins qui expliqueraient que "oui mais du coup la Russie n'avait pas le droit de le faire parce que c'était pas la bonne démarche" n'auront qu'à consulter la Convention de Vienne de 1969 sur l'application des Traités, article 56, et constater que la Russie s'est effectivement retirée de facto et de jure de la CPI.
La Cour n'a donc pas de compétence sur ce fondement pour émettre un mandat d'arrêt à l'encontre d'un quelconque citoyen russe, à fortiori donc, contre Vladimir Poutine et contre Maria Lvova-Belova.
Il est intéressant de savoir que le procureur à l'origine de ces mandats d'arrêts est Karim Khan, qui, comme son nom l'indique, est... britannique. Il est particulièrement intéressant de savoir que c'est précisément lui qui, à son arrivée au poste de procureur en 2021, a écarté de tout examen préliminaire par la Cour les faits potentiellement répréhensibles commis par la coalition internationale en Afghanistan depuis l'invasion de 2001.
En conclusion, que ce soit en faits ou en Droit, la CPI n'a ni la compétence, ni la légitimité pour procéder à l'émission de ces mandats d'arrêts.
Elle est clairement motivée par des volontés politiques, ce qui est un reproche très récurrent et persistant qui lui est adressé, notamment par les pays africains, qui ont été les seuls pendant très longtemps à subir ses procédures, le plus souvent dirigées contre des chefs d'États et membres de gouvernement jugés "indolents" par les pays occidentaux comme la France ou le Royaume-Uni.
En résumé, une fois de plus, la CPI se déshonore en servant d'instrument politique totalement détourné des buts nobles qui étaient affichés comme les siens au moment de son institution en 2002. C'est un pas de plus vers la dissolution d'un ordre international construit depuis 1944 et participant à l'organisation des relations inter-étatiques, malheureusement trop souvent au seul profit de quelques États, au premier rang desquels les États-Unis et certains pays d'Europe.
Et pendant ce temps-là, les enfants des régions séparatistes du Donbass continuent d'être bombardés régulièrement par les forces ukrainiennes sans que ça n'émeuve personne.
(La photo qui accompagne ce laïus a été prise à Donetsk en novembre 2018, et montre des enfants et leurs institutrices qui s'abritent dans le couloir de leur école maternelle contre un bombardement ukrainien en cours. L'image et sa légende viennent du site du CICR.)


16 mars 2023

Glissement intellectuel

Jean Mizrahi

Il est intéressant de parler de géopolitique en France, parce que cela révèle toute la dérive intellectuelle de notre pays, et plus largement des pays européens. La guerre en Ukraine est exemplaire de cette dérive, car s’y cristallisent tous les beaux sentiments engendrés par les campagnes médiatiques – on ne parlera pas de propagande – sur le sujet.

Les relations internationales ne sont pas une affaire de morale ni de sentiments, uniquement de rapports de force. Les guerres peuvent certes être attisées par des sentiments, mais, in fine, c’est la force qui décide, froidement. Celui qui est faible et veut s’attaquer au fort est un fou, Thucydide l’a clairement exprimé dans sa relation du dialogue entre les Athéniens et les Méliens. C’est en quoi Zelensky est un fou. Les plus grands chefs d’Etat ou stratèges ont tout autant été clairs sur la question : « les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts », disait le général de Gaulle, paraphrasant ainsi Henry John Temple, Lord Parmerston, qui fut Premier Ministre du Royaume Uni au 19ème siècle : « We have no eternal allies, and we have no perpetual enemies. Our interests are eternal and perpetual, and those interests it is our duty to follow ». Dans les relations internationales, il n’y a pas de sentiments, il n’y a qu’un réalisme froid et calculateur.

Dans l’affaire ukrainienne, il est passionnant de relever les réactions aux tentatives de prendre du recul : ne pas adhérer religieusement à la doxa d’un soutien aveugle, passionné, larmoyant à l'Ukraine, c’est invariablement, pour beaucoup en Europe, être un suppôt de Poutine. Je m’amuse fréquemment à titiller les uns et les autres quand je vois leur exaltation, je suis systématiquement classifié en suppôt du diable poutinien. Il y a une passion qui s’est déclenchée à détester le dirigeant russe, comme si les décisions d’un pays de 150 millions d’âmes étaient prises par un seul homme dans sa salle de bain le matin en se rasant. Chacun se satisfait d’un manichéisme qui évite de penser et de se remettre en question. On le voit surtout avec des personnes avec un haut niveau d’instruction : la morale et les sentiments ont pris le pas sur la réflexion et la critique. Ils sont à l’image des Enthoven et BHL, ces combattants d’opérette qui déclament leur passion pour la guerre depuis le Café de Flore ou les Deux Magots. Pour tous les excités qui s’affichent avec des couleurs bleue et jaune, soit on est pour, soit on est contre, il n’y a pas d’autre position envisageable. Le conformisme règne sans partage. C’est aussi ce que l’on voit dans les grands médias, et il faut aller sur des médias plus pointus, spécialisés en géopolitique par exemple, pour découvrir des analyses plus nuancées, contradictoires, relevant les faits historiques qui ne vont pas dans le sens du discours dominant. Car les relations internationales sont compliquées. Les manipulations américaines en Ukraine depuis 2014 sont incontestables, mais ne sont pas dicibles. Les manipulations russes dans le Dombass sont tout autant incontestables. Les manoeuvres américaines pour attraire l’Ukraine à l’OTAN sont incontestables, l’agression russe aussi. La complaisance ukrainienne pour les nazis ukrainiens est évidente, les bombardements du Dombass pendant 8 ans aussi, l’utilisation de pauvres bougres pour servir de chair à canon des deux côtés aussi. Il n’y a pas de bons et de méchants, il y a juste un positionnement de puissances qui se joue sur le sol d’un pays martyrisé et manipulé.

Tout cela illustre la décadence intellectuelle de l’Occident. Nos pays ne réfléchissent plus en fonction de leurs intérêts égoïstes, mais selon des prétendus principes moraux, qui sont le plus souvent à géométrie variable : on le voit avec les grands silences sur l’Arménie ou le Yémen. Nos peuples sont acculturés et manipulés par des élites qui font la course au plus moralisateur, sans réaliser qu’elles sont en train de nous conduire au désastre. Il est temps de revenir aux racines du bon raisonnement géopolitique : quels sont nos intérêts, et rien que nos intérêts. C’est égoïste, cela ne semble pas généreux, mais c’est une question de survie. Rappelons ces mots du spécialiste américain d’origine allemande Hans Morgenthau : « le but de la politique est la domination : notre ennemi, tout comme nous, utilise sa moralité pour resserrer l'ouverture de sa conscience et ignorer son appétit de pouvoir ». Arrêtons avec cette bonne conscience idiote, et ne regardons qu’une seule chose : quels sont nos intérêts à long terme. Suivre aveuglement l'une des parties au conflit, vraiment ?

13 mars 2023

Ukraine : jusqu’où ira l’OTAN ?

Jean Neige - France-Soir
Publié le 12 mars 2023

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, le 7 mars dernier à Stockholm (Suède) - JONATHAN NACKSTRAND / AFP

TRIBUNE/OPINION - Où s'arrêtera le "whatever it takes", ce "quoi qu’il en coûte" de Joe Biden et de l’OTAN dans la politique de soutien militaire à l'Ukraine ? De cette question dépend non seulement le sort de l'Ukraine, mais le sort du monde, plus que jamais au bord de la Troisième guerre mondiale.

Le dernier sommet des pays de l’OTAN désireux de soutenir militairement l’Ukraine s’est tenu le 20 janvier sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne.  

Après quelques réticences au sujet de la livraison de chars lourds “Léopard 2”, le chancelier allemand Olaf Scholz a cédé aux pressions, notamment celles de la Pologne et des Pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), mais aussi celles des Anglo-Saxons.

Il a ainsi autorisé la réexportation vers l’Ukraine de ces chars vendus initialement à d’autres pays. Outre l’Allemagne, au moins 8 pays occidentaux ont promis des “Léopard 2” à l’Ukraine (Pologne, Espagne, Portugal, Pays-Bas, Norvège, Finlande, Grèce, Canada). 

La liste des matériels promis pour 2023 comptait plus de 340 chars au 7 février quand on y ajoutait les Abrams américains, mais aussi les chars de technologie soviétique promis par les Polonais et les Tchèques, et les vieux “Léopard 1”.

À cela s’ajouterait la fourniture par le Maroc à l’Ukraine d’un nombre inconnu de chars de conception soviétique, selon un média algérien. Mais des sources marocaines ont démenti. Le Maroc aurait juste accepté de fournir des pièces détachées. Il est possible que les uns ou les autres jouent sur les mots ici. Quant à l’Espagne, après avoir annoncé l’envoi de 53 chars, elle se limiterait à un nombre entre 6 et 10.

Quoi qu’il en soit des chars marocains, les chars lourds promis par les pays occidentaux s’ajoutent aux 40 chars légers à roue AMX-10 RC, aux 20 véhicules de transport de troupes Bastion et aux 12 canons Caesar supplémentaires que la France s’est engagée à livrer (dès le mois de février pour les AMX-10), ainsi qu’aux centaines de blindés d’infanterie, pièces d’artillerie et autres systèmes d’armes que les Etats-Unis et d’autres pays ont promis.

La liste, qui ne cesse de s’allonger, impressionne. Et ces armements que fournit l’OTAN à l’Ukraine en manque de matériels sont de plus en plus sophistiqués.

Poussée par la dynamique globale, la France réfléchit même à fournir ses propres chars Leclerc, peut-être les meilleurs au monde, fleurons de la technologie militaire française.

À peine les promesses de livraison de chars lourds étaient annoncées que le président Zelensky demandait des avions de chasse, des missiles de longue portée et même des sous-marins.

Comme on ne refuse rien à l’Ukraine, ni à celui qui n’était encore qu’un amuseur public, pour ne pas dire littéralement un bouffon, il y a seulement 4 ans, on se sera pas surpris qu’il obtienne quasiment tout ce qu’il demande, à un moment ou à un autre.

D’ailleurs, Mike Pompeo, ancien directeur de la CIA et ex-Secrétaire d’Etat, assène : “Nous devons faire tout ce que les Ukrainiens nous demandent de faire”.

Et Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, avance que “nous sommes en guerre avec la Russie”.  Et comme pour enfoncer le clou dans le cercueil du pacifisme allemand, le nouveau ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, se fait photographier en tourelle d’un char “Léopard 2” prêt à être envoyé en Ukraine.

“C’est de la folie, et personne n’a l’air de s’en soucier”, commente l’éditorialiste américain Tucker Carlson sur Fox News.  Et Les Pays-Bas ont déjà annoncé qu’ils étaient prêts à fournir des F-16, que les Américains annoncent tester 2 pilotes ukrainiens sur des F-16 en simulateur et étudier l'installation de leurs missiles sur des Mig-29 ukrainiens, quand les Britanniques annoncent former des pilotes ukrainiens sur leurs avions Phantom.

Même la France réfléchirait à fournir ses Mirage. L’OTAN montre qu’elle est prête à vider ses arsenaux pour l’Ukraine et repousse sans cesse ses limites. Où cela s’arrêtera-t-il ?

Dans quel but ?

L’objectif officiel de l’Ukraine est de récupérer tous ses territoires, Crimée comprise, dans les frontières de 1991. Le changement de régime en Russie fait aussi clairement partie de l’agenda, puisque le président Zelensky a interdit par décret toute négociation avec le président Poutine.

Ces objectifs maximalistes étant totalement inacceptables pour au moins les trois quarts des Russes, ils ne pourraient être remplis que si la Russie était affaiblie au point de devenir un pays du tiers-monde, au point de ne plus pouvoir se défendre avec des armes conventionnelles, et d’être à la merci non seulement d’un changement de régime, mais d’un démantèlement - hypothèse sur laquelle des think tanks travaillent très sérieusement.  Des cartes circulent. Et de plus en plus d’internautes, de Tallinn à Kiev, en rêvent.  Le conseiller de Zelensky, Mikhail Podolyak, appelle même ouvertement à bombarder Moscou, Saint-Petersbourg et Ekaterinburg.

Le président Biden a récemment répété que l’objectif est d’affaiblir la Russie au point de l’empêcher de faire ce qu’elle a fait en Ukraine. Dans le fond, l’OTAN veut interdire à tout autre pays de faire ce qu’elle-même se permet de faire impunément depuis 30 ans, bombarder et envahir qui bon lui semble, mais toujours avec bonne conscience. C’est la domination sans partage du monde par les Etats-Unis et ses vassaux zélés qui est en jeu.

Le point de vue russe ignoré

Que cela plaise ou non, la Russie considère la Crimée et les quatre nouvelles régions ukrainiennes annexées en septembre 2022 comme partie intégrante de son territoire. Et les Russes ont déjà annoncé que toute attaque contre les « intérêts vitaux » de la Russie déclencherait une riposte nucléaire. Personne ne sait à partir de quel moment la Russie considèrera que ses intérêts vitaux sont menacés. Dès qu’un missile visera Moscou ? L’Ukraine et l’OTAN jouent donc avec le feu, et c’est un feu nucléaire.

Or, la Russie a l’arsenal nucléaire le plus sophistiqué au monde. Elle serait le seul pays à disposer de missiles hypersoniques opérationnels (avec la Chine), des missiles tellement rapides qu’il n’est pas possible de les intercepter avec les technologies actuelles. S’engager dans une lutte à mort avec la Russie est donc pure folie.

Les appels - faussement ou vraiment naïfs - de beaucoup au simple retrait des forces russes de tous les territoires contestés semblent ignorer, ou ne pas comprendre, les raisons fondamentales qui ont poussé la Russie à conduire cette opération militaire spéciale, devenue une véritable guerre.

Cette ignorance que les médias occidentaux ne font quasiment rien pour corriger constitue le grave danger qui nous menace collectivement.  Et traiter de "valets poutiniens" tous ceux qui alertent sur la nécessité de ne pas négliger le point de vue adverse relève de l’irresponsabilité et de l’inconséquence, voire de la simple propagande guerrière.

Pourquoi l’argument moral ne tient pas

Pour les donneurs de leçons professionnels occidentaux, qu’on connait bien en France, il n’y a d’autre choix que d’aider l’Ukraine "quoi qu’il en coûte", parce que ce serait moralement juste : parce que Poutine serait un tyran sanguinaire, un nouvel Hitler avide de conquêtes, qui massacre les civils par plaisir et qui s’attaquera au reste de l’Europe si on ne le repousse pas dans ses frontières de 1991.

D’abord, les crimes de guerre russes en Ukraine ont été très largement exagérés, surexploités, quand ils n’ont pas été créés ou inventés par les Ukrainiens eux-mêmes. Cela fait partie des techniques de diabolisation de l’ennemi, des opérations d’influence et de guerre psychologique.  Voir tous les articles déjà publiés sur France-Soir à ce sujet. Même Olekseï Arestovitch, le propagandiste professionnel de la présidence ukrainienne qui a été poussé à la démission le 17 janvier, a récemment reconnu que les Russes ont tout fait pour minimiser les victimes civiles au début de leur intervention, détruisant le narratif véhiculé jusque-là.

Ensuite, l’Ukraine d’aujourd’hui est loin d’être un parangon de démocratie, qui mériterait qu’un Européen se batte pour elle jusqu’à la mort. C’est un pays ultra-corrompu, qui vient encore de le démontrer avec un récent scandale qui a obligé à la démission plusieurs ministres adjoints et plusieurs gouverneurs de régions frontalières.

C’est aussi un pays qui n’a pas fait son aggiornamento avec son passé de collaboration avec le nazisme et ses propres crimes de masse contre les Polonais et les Juifs. Au contraire, les responsables idéologiques de cette période sont érigés en héros et en modèles. Dans toute l’Europe, Arno Klarsfeld semble être le seul intellectuel médiatique qui s’en émeut.

C’est encore un pays qui, avec l’aide américaine, a destitué un président élu grâce à un massacre sous fausse bannière organisé sur la place Maidan en février 2014, dans un scénario d’une rare perversité, comme l’a brillamment démontré l’universitaire d’origine ukrainienne Ivan Katchanovski.

Mais le travail monumental de ce dernier reste totalement ignoré par l’ensemble des médias occidentaux, ce qui est scandaleux. La guerre déplorable que nous voyons aujourd’hui n’est que la conséquence de la prise de pouvoir par la force des nationalistes ukrainiens et de leurs parrains américains.

L’Ukraine est enfin un pays où les chaines de télévision ukrainiennes jugées pro-russes ont été interdites dès 2021, un pays où 11 partis d’opposition ont été suspendus puis interdits au cours du 1er semestre 2022, et un pays où le gouvernement vient de se doter du pouvoir de fermer n’importe quel média sans décision de justice.

Cette tendance à l’éradication de tout contre-discours était déjà latente dans la société depuis le coup d’Etat de Maidan. L’intervention russe de février 2022 n’a fait qu’accélérer le phénomène et lui donner un vernis de légitimité. Pour les nationalistes ukrainiens, se sentir proche de la Russie n’est pas une opinion, c’est un crime qui doit être puni. Et cela l’a été dès le printemps 2014, notamment quand les bataillons de représailles comme Azov et autres semaient la terreur dans le Donbass, à la chasse aux séparatistes, commettant de nombreux crimes de guerre. L’Occident a décidé d’ignorer tout cela.

Ces nationalistes ukrainiens et leurs dirigeants semblent ne se fixer aucune limite. Ils paraissent croire à leurs propres mensonges. Leur haine de tout ce qui est russe parait être leur seule boussole et semble aujourd’hui les aveugler, les rendre gravement irréalistes. Ils se sont montrés incapables d’accepter les compromis et les concessions, aujourd’hui comme hier, comme l’a démontré leur refus d’appliquer les Accords de Minsk ou d’accorder le moindre statut à la langue russe. Et on devrait risquer la 3ème guerre mondiale pour ces gens-là ?

Par ailleurs, Merkel et Hollande ont tous deux avoué en décembre 2022 que ces Accords de Minsk, qu’ils ont signé, avaient pour but de donner du temps à l’Ukraine pour se réarmer, et pas de régler le problème du Donbass par la voie pacifique. Et cette trahison de leur propre parole, qui plus est de la parole d’État, ne semble choquer personne en Occident. Cela est encore plus extraordinaire. L’Europe donneuse de leçons a ainsi perdu tout magistère moral, mais elle continue à faire semblant d’incarner le Bien.

Quant à l’idée que les chars russes menaceraient le reste de l’Europe, aucun élément ne la soutient. Mais à force de s’immiscer militairement dans un problème bilatéral entre l’Ukraine et la Russie, on finira peut-être par véritablement provoquer la Russie à nous faire la guerre. Est-ce le but ?

Objectivement, l’incursion militaire russe en Ukraine était une violation du droit international. Mais les interventions de l’Occident en Serbie, en Irak ou en Syrie, non-autorisées par l’ONU, ne l’étaient pas moins, et la destruction de la Libye a honteusement exploité une résolution qui ne prévoyait qu’une zone de restriction aérienne. L’Occident justifiait ces dernières guerres au nom de la lutte contre les dictatures et de la défense des opprimés.

C’est à peu près comme cela que la Russie justifie son intervention, et cela n’est pas dénué de tout fondement. Je le sais pour avoir passé 5 ans dans le Donbass. La Russie y ajoute une dimension supplémentaire, qui est de lutter contre une grave menace à ses frontières mêmes, ce qui n’est pas non plus absurde, quand on voit ce qui se passe aujourd’hui.  L’Ukraine russophobe gonflée à bloc par l’OTAN ne rêvait que d’offensive militaire.

À cela s’ajoute les complications nées de la dissolution de l’URSS, qui a fait perdre à la Russie des terres historiques qu’elle avait colonisée il y a trois siècles, séparant du jour au lendemain des millions de Russes ethniques de leur nation d’origine.

Est-il juste d’ignorer délibérément cette dimension historique et anthropologique ? Est-il juste d’ignorer la volonté des populations locales en refusant toute idée de référendum, même supervisé par l’ONU ? En refusant de discuter de ces questions, l’Occident a démontré son mépris des peuples, y compris des peuples occidentaux qui ne sont consultés en rien quant à l’idée de continuer à armer l’Ukraine, au risque d’un cataclysme global.

Une "victoire" qui demeure improbable

Le président Macron explique que la France aidera l’Ukraine jusqu’à la victoire finale. Y croit-il ? Si c’est le cas, alors ce sera une guerre sans fin, jusqu’à l’anéantissement de l’une ou l’autre des parties, voire de toutes.

Pour beaucoup d’observateurs, comme Die Welt, l’aide occidentale ne fera que prolonger l’agonie de l’Ukraine. Elle permettra peut-être de contenir l’armée russe, voire d’obtenir un succès localement, mais certainement pas d’aider l’Ukraine à reconquérir toutes ses terres. Il faut un rapport de 3 contre 1 pour mener à bien une offensive. L’Ukraine en peine aujourd’hui sur le front sera encore loin de l’obtenir si elle doit compter sur ses propres soldats.

Olekseï Arestovitch, le conseiller déchu de Zelensky et expert militaire, explique qu’il ne faudrait pas que des chars, mais aussi 400 000 soldats bien équipés et entrainés pour reconquérir les territoires perdus. Or, il affirme que l’Ukraine ne les a pas, et ne les aura pas. Il conclue alors qu’un statuquo à la coréenne serait le mieux que l’Ukraine puisse espérer.

Contrairement à ce qu’on essaye de nous faire croire sur les plateaux de télévision français, l’armée ukrainienne s’épuise de jour à jour à tenter de conserver le contrôle de Bakhmout. L’essentiel de ses réserves est mobilisé dans un combat d’attrition où les Russes dominent grâce à leur artillerie.

La question des délais de livraison

En outre, la disparité des armements occidentaux fournis à l’Ukraine pose des problèmes de formation des personnels et de logistique importants, notamment pour la maintenance.

Le général Breedlove, ancien commandant suprême des forces de l’OTAN, a déclaré que les chars occidentaux risquaient d’arriver trop tard sur le champ de bataille.

L’Allemagne s’est plaint que la plupart des pays qui ont promis des chars ne les livrent pas assez vite. Et le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a alerté l’alliance sur le risque de manquer de munitions.

Quant aux 31 chars américains Abrams, ils ne sont pas annoncés avant le mois d’août, voire à l’automne, ce qui inquièterait Zelensky.  Les Occidentaux craignent aussi de voir leur technologie tomber entre les mains des Russes, ce qui explique le nombre de tanks relativement limité qu’ils s’apprêtent à envoyer, mais aussi les délais de livraison.

À la différence d’une pièce d’artillerie, comme le Caesar, qui a une portée de plus de 40 kilomètres, un char d’assaut est une arme qui s’approche au plus près des lignes ennemies, et qui est donc plus susceptible d’être récupéré par l’adversaire en cas de problème.

Si les médias occidentaux ne mentionnent que les matériels russes récupérés par l’Ukraine, en fait, les deux belligérants ne cessent de récupérer des matériels adverses au grés des offensives respectives. Il suffit de voir les photos et vidéos de “trophées” qui pullulent sur Telegram pour s’en convaincre.

Le colonel Mc Gregor, un brillant expert militaire Américain qui fut conseiller du Secrétaire à la Défense sous Trump, et qui a toujours des contacts dans l’armée, a expliqué au sujet des Abrams américains que ces derniers disposent d’un blindage dont la composition est secrète.

Comme les Américains craignent que cette technologie de pointe ne tombe entre les mains des Russes, ils ne vont pas livrer de chars pris sur les stocks de l’armée américaine. Les chars qu’ils se sont engagés à livrer doivent donc être fabriqués complètement, ce qui explique ces délais de livraisons incompressibles de plusieurs mois.

Les “Léopards 2” sont livrés plus rapidement, mais avec une formation express des personnels. Le 8 mars, Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense annonçait la livraison courant mars à l’Ukraine de 21 chars Léopard 2 (18 allemands et 3 portugais). La Pologne en a déjà livré 4 et doit aussi en livrer 10 autres dans la semaine. L’ensemble (35 chars) a de quoi équiper un bataillon à trois escadrons. 80 “Leopard 1”, un char plus ancien, devraient être livrés en mai, venant du Danemark, des Pays-bas, et de l’Allemagne.

Avec quelle main d’œuvre ?

Quels sont les soldats ukrainiens qui vont utiliser ces nouveaux armements ?

Dans l’article “L’Ukraine entre culte du sacrifice, mobilisations forcées et suicides”, nous avons vu que l’Ukraine a de gros problèmes pour trouver de nouveaux soldats.

Pourquoi donc l’OTAN devrait-elle pousser le peuple ukrainien à se saigner jusqu’au dernier pour un combat dont les hommes en âge de se battre ne veulent plus ? A l’évidence, l’OTAN se fiche des Ukrainiens, qui ne sont que de la chair à canon, des pions sur le grand échiquier de la lutte entre les empires. Seuls les conformistes et les idiots utiles de la propagande otanienne, qui ont pignon sur rue dans les médias, croient aux mensonges va-t-en-guerre de Washington et Bruxelles sur la victoire au bout du fusil d’une Ukraine unie.

Ce manque de main d’œuvre compétente et motivée en Ukraine pose une autre question. Qui va piloter tous ces chars, ces blindés d’infanterie, ces systèmes de missile, ces avions que l’OTAN est prête à livrer ? On nous annonce qu’il faut des mois, voire des années pour apprendre à se servir de ces systèmes d’armes sophistiqués. Qui peut croire que la main d’œuvre qualifiée pourra être formée en quelques semaines ? Ainsi, à moins d’avoir des militaires professionnels de l’OTAN secrètement affectés à des postes-clefs, on ne voit pas comment l’armée ukrainienne pourrait utiliser efficacement tout ce qu’on s’apprête à lui envoyer.

Un officier autrichien explique qu’envoyer des soldats de l’OTAN se battre en Ukraine sous couverture du statut de mercenaire ou de volontaire étranger n’est pas compliqué. Déjà, les rumeurs courent sur le fait que des milliers de « mercenaires » polonais sont en fait des soldats d’active en congé spécial. A la fin novembre, au moins 1200 Polonais étaient déjà morts sur le front en Ukraine.

Dès la fin janvier, d’après ce post sur Télégram, des affiches sont apparues en Pologne pour recruter des tankistes qui iront se battre en Ukraine. Il est aussi avéré que des forces spéciales occidentales sont déjà sur le terrain. Le glissement vers la cobelligérance des pays de l’OTAN est quasiment acté. La livraison d’armes - dont le but est de tuer des Russes - ne va qu’accentuer le mouvement.

Et une fois qu’on ne pourra plus faire illusion, va-t-on envoyer officiellement les troupes régulières ? Ce serait dans la logique du "whatever it takes" dans laquelle les gouvernements occidentaux se sont follement engagés.

L’étape d’après, ce serait la mobilisation en Occident, puis la guerre nucléaire. "Whatever it takes !" Si les mots ont un sens, on en arriverait là. Et en France, il n’y a aucun débat sur tout cela.

Les seuls vainqueurs : le complexe militaro-industriel américain

Un article publié dans la revue stratégique Foreign Policy résume la situation : l’Ukraine n’a pas assez de troupes, et les chars arriveront trop tard.

Et les seuls qui se réjouissent de la situation sont les marchands d’armes, notamment les Américains. Une fois que l’Europe aura épuisé ses stocks et son économie, les Américains seront trop heureux de les reconstituer avec du matériel américain, si le monde ne s’est pas autodétruit dans un conflit nucléaire.

Dans ce contexte, on peut rappeler le discours d’adieu du président Eisenhower, en janvier 1961, sur le danger de l’influence du complexe militaro-industriel sur la politique américaine. Alors que les États-Unis sont quasiment en guerre perpétuelle, directement ou indirectement depuis la deuxième guerre mondiale (Corée, Vietnam, Amérique centrale, Irak, ex-Yougoslavie, Afghanistan, Moyen-Orient), comment ne pas voir la main de ce lobby surpuissant, jusqu’à aujourd’hui ?

Pour Julian Assange, le but des guerres menées par les États-Unis n’était pas de gagner, mais d’alimenter la guerre perpétuellement, pour que le fameux lobby ait une source de revenus inépuisable.

Le scénario de cette guerre en Ukraine, où la fourniture d’armements procède par étapes, semble correspondre à cette analyse. On donne juste assez pour que l’Ukraine puisse tenir tête, pour continuer le combat, pour saigner un peu plus la Russie, mais pas pour gagner.  Le seul espoir qu’entretiennent les va-t-en guerre occidentaux est de faire souffrir suffisamment la Russie dans cette guerre par procuration qui utilise sans vergogne la chair à canon ukrainienne, espérant un changement de régime à Moscou. Or, l’économie russe a résisté aux sanctions et Poutine a rarement été aussi populaire.

La fin de l’hiver et le printemps ont des chances d’être décisifs dans cette guerre. L’armée russe a encore des centaines de milliers de soldats en réserve, d’après Douglas McGregor. Vont-ils attaquer avant que l’Ukraine ne reçoive tous ces nouveaux armements ? Où vont-ils attendre l’offensive ukrainienne pour mieux la contrer ?

Quoi qu’il en soit, de plus en plus de Russes ont compris que cette guerre a dépassé l’Ukraine, et qu’elle oppose la Russie à l’OTAN dans ce qui ressemble de plus en plus à une lutte à mort. Dans cette escalade qui lui impose l’OTAN, les Russes - qui ont le plus à perdre - ne vont certainement pas céder.

Cette politique d’armement sans fin de l’Ukraine, sans laisser la moindre place à la négociation, n’est donc que vaine folie. En prétendant aider l’Ukraine, l’Occident ne fait que la saigner à blanc et la pousser vers la destruction. Même les partisans sincères de l’Ukraine qui ne seraient pas aveuglés par la haine et le désir de vengeance devraient pouvoir le comprendre.

Comme le disait Henry Kissinger : "Être un ennemi de l’Amérique peut être dangereux, mais être son ami est fatal". L’Ukraine est en train d’en faire l’expérience.

Mais l’Europe risque aussi sa propre destruction dans cette guerre.