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25 avril 2024

Vincent Verschoore

L'Otan poursuit actuellement l'un des plus grands exercices de son histoire post guerre froide, l'exercice Steadfast Defender 24, simulant une attaque russe vers les pays Baltes. 90 000 soldats de plusieurs nations jouent ainsi à la guerre, consommant des quantités astronomiques de carburant afin d'estimer leur vitesse et capacité de réponse.
Moi-même soldat en 1986, j'avais participé à ce genre d'exercice dans le Nord de ce qui était alors l'Allemagne de l'Ouest, en réponse à une imaginaire attaque soviétique. Débauche de matériels, interactions entre unités militaires aux cultures très différentes, et propagande permanente prévenant d'une possible attaque des Soviets.
On sait, depuis lors, que lesdits Soviets n'avaient ni les moyens ni l'intention d'envahir l'Europe de l'Ouest, et que leur propre propagande prévenait d'une attaque imminente par l'Otan.
Ce qui se jouait alors se rejoue exactement aujourd'hui, mais avec une technologie militaire nettement plus sophistiquée, notamment les drones. La propagande au service du complexe militaro-industriel et d'une gouvernance militarisée, avec le méchant Russe d'un côté et le saint Occidental de l'autre, utilise les mêmes ficelles et pue de la même hypocrisie.
La triste réalité est que le Russe a plus de raisons d'avoir peur de l'Otan, dont la nature et la justification sont de lui faire la guerre, que l'inverse. Les dix ans de manipulation US en Ukraine, depuis 2014, le démontre clairement : la guerre est enfin là, et les milliards pleuvent dans les coffres du complexe militaro-industriel.
Ceci ne veut pas dire que le Russe est une victime, la Russie joue son rôle de grande puissance et ce n'est pas toujours joli, mais elle n'est en rien l'ennemi ontologique inventé par l'Otan et les psychopathes aujourd'hui au pouvoir en Occident. De Gaulle l'avait d'ailleurs parfaitement compris.
Au bout du compte, les euro-atlantistes s'amusent, beaucoup s'enrichissent, pendant que des centaines de milliers de braves types meurent pour eux. Jusqu'au dernier Ukrainien, ils ont dit.

6 avril 2024

Vincent Verschoore

Voici exactement dix ans que débutait le conflit armé entre séparatistes du Donbass et l'armée ukrainienne.
Pour les européens de l'époque, comme l'atteste cet article du très mainstream Figaro d'avril 2015, les séparatistes réagissent à la nouvelle administration russophobe de Kiev (installée par les USA avec le Maïdan), d'abord par des actions plutôt symboliques (manifestations, occupations) puis par un durcissement suite aux premières victimes des militaires de l'armée régulière et, surtout, des militaires neonazis du groupe Secteur Droit.
Un durcissement organisé par des mercenaires russes, et qui commence à inquiéter les occidentaux, qui instaurent les accords de Minsk. Accords bidons, selon Hollande et Merkel, visant juste à gagner du temps pour "mettre à niveau" l'armée ukrainienne au standard Otan.

Pour les pro-russes, le 6 avril 2014 célèbre le début de la révolution populaire du Donbass contre le nouveau régime russophobe de Kiev.
On sait, depuis, que les USA transformaient déjà l'Ukraine en base avancée contre la Russie, avec entre autres, plusieurs bases secrètes de la CIA sur la frontière (NYT).
Dix ans et quelques centaines de milliers de morts plus tard, une bonne partie du Donbass est sous contrôle russe, l'Ukraine est en ruine et complètement vassalisée, l'Europe est au bord du gouffre, le complexe militaro-industriel US a détourné des dizaines de milliards, et la Russie est devenue un symbole mondial du rejet de l'hégémonie occidentale, et partenaire de la Chine.
Néanmoins, les euro-atlantistes se félicitent, et en veulent toujours plus. Nous sommes menés par des psychopathes, des traîtres et des criminels, jusqu'à quand ?


20 mars 2024

17 mars 2024

Tiephaine Soter

16/3/2024 - On lit beaucoup, ces derniers temps, des commentaires à propos de "l'ambiguïté stratégique" qu'aurait choisie notre President Evil dans le conflit russo-ukrainien.
L'idée générale est de dire que la Russie devrait se méfier d'une possible intervention française en Ukraine, avec déploiement de soldats français "à des fins non-combattantes" (en gros, servir de boucliers humains sur des objectifs ukrainiens sensibles). Peut-être pour de la formation et du déminage.
Les tocards de seconde zone qui se prennent pour des stratèges s'imaginent sans doute être de fins intellectuels connaisseurs de Sun Tzu qui, en tenant cette ligne de "l'ambiguïté stratégique", seraient de dignes et fiers héritiers du général chinois : "avoir l'air d'être fort quand on est faible, et faible quand on est fort", et autres "enfumages".
Ces pauvres cons sont visiblement trop limités intellectuellement pour se rendre compte qu'entre Sun Tzu et Poutine, il y a eu Clausewitz, Jomini, Liddel Hart, Rommel, Mao, Coutau-Béguarrie, ou, pour rester dans la sphère russo-ukrainienne, Gerasimov. Je veux dire, à un moment, Sun Tzu c'est un manuel pour enfants. Mais vraiment, hein : c'est un manuel destiné à la formation des enfants des empereurs de Chine, pour qu'ils se forment à "l'art de la guerre".
En fait de stratégie, ces ignares semblent confondre avec le poker, qui semble plus de leur niveau. Ils ne réalisent pas qu'ils jouent cartes sur table, avec les valeurs à la vue de tout le monde, et que leur bluff stupide est tout simplement ridicule.
Pour de très bonnes raisons, afin de favoriser la paix en Europe et par extension dans le monde, depuis les années 1970, il y a des accords internationaux sur le désarmement et le contrôle des armements. En Europe, c'est la Conférence pour la Sécurité et la Coopération en Europe, ou CSCE, qui s'est ouverte à partir de 1973, avant d'être transformée en OSCE après la chute de l'Union Soviétique, en 1995. Le contrôle des armements suppose que chaque Etat participant révèle l'état de son arsenal de façon exhaustive : nombre d'armes légères et calibres, nombre de dispositifs d'artillerie et calibres, nombre de véhicules blindés, dont chars principaux de combat, nombre de systèmes de lancement d'engins (stratégiques), nombre de systèmes anti-aériens et types, types de navires composant la flotte, nombre de systèmes aériens et types d'aéronefs, type de bombes à disposition, nombre de têtes nucléaires et de vecteurs de celles-ci... Vous comprenez l'idée : la Russie sait exactement ce dont la France mais aussi les autres pays ont à leur disposition dans leurs arsenaux et vice-versa, la seule inconnue étant la disponibilité réelle des équipements. Enfin, ça, c'était jusqu'à novembre dernier, quand la Russie a décidé de se retirer de façon effective du Traité sur les Forces Armées Conventionnelles en Europe, pour des raisons évidentes d'obfuscation de ses moyens stratégiques et tactiques réels, dans la perspective d'un combat probable à venir contre l'OTAN.
Les usines d'armement russes tournent à plein régime et ses moyens exacts ne sont plus vraiment connus qu'à travers des estimations. Du côté européen, c'est assez simple à extrapoler, puisque l'industrie de défense n'existe pour ainsi dire plus, et qu'il faut une décennie pour remettre en place des capacités militaires en vue d'un passage à une "économie de guerre".
Donc, oui, le "génie stratégique" du taré cocaïné qui occupe l'Elysée, c'est simplement du bluff de bas étage, qui n'a aucune espèce de crédibilité. Ce n'est pas à Vladimir Poutine qu'il essaie de faire peur, mais à sa propre population, qu'il massacre par tous les moyens disponibles, avec la complicité de tout le système politique, médiatique et administratif, depuis son élection en 2017.
C'est à vous que ce type fait la guerre. C'est vous qu'il emprisonne, mutile, tue, ruine, depuis 7 ans.
"Pour régénérer l'arbre des Libertés, il faut l'abreuver avec le sang des tyrans", dit le dicton.
Souvenez-vous en.

13 mars 2024

Gilles Casanova

Macron fait la grosse voix, il n’a « pas de ligne rouge » face à Poutine, dit-il.
La France pourrait déployer son arsenal nucléaire donc.
Ça fait réfléchir, lorsqu’on sait que nos missiles volent à trois fois la vitesse du son sur 500 km et ont une puissance équivalente à 300 000 tonnes de TNT. Et que nous avons près de 300 têtes nucléaires.
Cependant, pour la composante aérienne, il faut arriver à se trouver à 500 km de la cible, cela signifie que nos avions ou les missiles ne soient pas interceptés avant. Mais nous pouvons tirer depuis des sous-marins des missiles comparables, qui vont à Mach 3 et s’ils ne sont pas interceptés peuvent faire de terribles dégâts.
Pour beaucoup de gens – à peu près la terre entière entière – ils peuvent, constituer une menace terrible et réellement faire d’immenses dégâts.
À l’exception cependant de deux pays suffisamment équipés pour ne pas nous craindre, et qui concentrent à eux deux 93 % de l’arsenal nucléaire mondial.
L’ami américain d’une part. Qui n’est en ce moment pas le premier en terme de puissance et de vitesse des missiles et des intercepteurs…
D’autre part, un gars qui aurait 8 000 têtes nucléaire, des intercepteurs qui voleraient à Mach 20 et des missiles qui voleraient à Mach 21 et pourraient parcourir 10 000 km pour atteindre leur cible, qui pourraient, par exemple, atteindre Paris en 2 minutes, puis détruire – avec un seul tir de missile – 650 000 Km2 (la France métropolitaine en fait 550 000 seulement).
Tiens, ça tombe bien, ce gars c’est Poutine.
Il a très très peur du petit Macron qui n’a « pas de ligne rouge »…
Mais c’est nous qui, alors, mourrions par vitrification, pour la folie narcissique d’un nouveau et piètre Caligula.
Il est peut-être temps de se rendre à la réalité du caractère toxique des moulinets de bras irréfléchis d’un petit gars qui ne digère pas la façon dont il s’est pris une fessée publique et retentissante au Salon de l’agriculture…
Malheur à la ville dont le prince est un enfant (La Bible - Ecclésiaste 10:16)

12 mars 2024

UNE FAUTE CAPITALE DU RN

Gabriel Nerciat

12/3/2024 - A nouveau, lâcheté assez peu reluisante de la part du RN, qui tout à l'heure va s'abstenir à l'Assemblée nationale lors du vote consultatif sur l'accord de Macron avec l'Ukraine - alors même que les mélenchonistes et les communistes, eux, auront le courage minimal ou élémentaire de voter contre.
Cette énième couardise de Marine Le Pen et de son jeune féal - décidément de plus en plus inconsistant voire même carrément suspect - constitue à mes yeux une faute assez grave, et ce pour deux raisons.
La première est que, sur une question d'une portée aussi considérable qui engage pour des années l'orientation diplomatique et géopolitique future de la nation, même dans le cadre d'un vote purement symbolique et d'un traité en réalité sans conséquence pratique sérieuse (on sait que Macron, c'est toujours du vide enrobé dans des postures narcissiques), recommander l'abstention n'a aucun sens.
Ce n'est qu'une pitoyable dérobade, indigne d'un parti qui veut depuis des années se présenter comme une force de gouvernement et un recours possible au régime maastrichien-otanien en place.
Mais la seconde raison est encore plus importante.
Même s'il est vrai qu'il faut aujourd'hui beaucoup de mérite pour tenter d'aller contre la propagande de bourrin qui s'abat depuis deux ans sur la plupart des médias français assermentés (mais Jean-Marie Le Pen ou Philippe Séguin, eux, s'en étaient montrés capables, dans un contexte assez similaire, lors de la première guerre du Golfe), c'est, pour un parti souverainiste et national-populiste, une tâche devant laquelle il est irresponsable de resquiller.
Avaliser le discours de l'OTAN et de l'UE selon lequel l'Ukraine est une nation agressée et la Russie un empire agresseur vaguement néo-hitlérien, c'est consentir à entrer dans un piège pourtant très grossier qui ne tardera pas à se refermer sur ceux qui l'auront adoubé.
La pauvre cruche fatale désignée pour diriger la liste macronienne aux élections européennes n'en a pas fait mystère dans son pathétique meeting de campagne ce week-end : le rapprochement parodique et funeste du Banquier-Président avec l'entité kiévienne a d'abord un but de politique intérieure. Il s'agit de discréditer et sans doute à terme d'éliminer du débat politique et civique tous ceux qui, réfractaires à l'ordre impérial atlantiste ou au processus d'intégration européenne dont il est la condition de possibilité, n'auront pas peu ou prou accepté d'entrer dans une logique de confrontation assumée contre Moscou.
Car c'est une chose de jouer à l'antifascisme d'opérette façon Mitterrand et SOS Racisme en rappelant à chaque scrutin qu'il y avait un ancien Waffen-SS à la création du FN en 1973 (on sait que ça n'abuse plus grand monde aujourd'hui, surtout chez les plus jeunes qui ne savent même pas qui étaient Heinrich Himmler ou Léon Degrelle) ; c'en est une autre de désigner un parti qui est devenu le premier de l'opposition parlementaire comme un mouvement extrémiste à la solde d'une puissance agressive et impérialiste étrangère.
Pas genre PCF en 1950-1960 de Thorez ou Duclos, mais genre PPF de Jacques Doriot avant et pendant l'Occupation allemande.
Dès lors, au-delà du nécessaire démantèlement de la propagande bruxelloise et otanienne, un chef de parti responsable ne devrait répondre qu'à deux seules questions :
1) La France a-t-elle des intérêts nationaux spécifiques à défendre en mer Noire ?
2) Une victoire militaire de la Russie en Ukraine engage-t-elle ou non la sécurité de la France et des autres nations d'Europe dans les années qui viennent ?
Si la réponse à ces deux questions est bien évidemment négative (ceux qui pensent le contraire sont sommés de présenter des arguments rationnels autres que "Poutine, c'est Hitler"), alors la France n'a aucune raison de faire de Kiev son allié stratégique - et encore moins un partenaire commercial voué à intégrer le marché unique.
Dès lors, on ne s'abstient pas, on vote résolument contre.
Ne serait-ce que pour ne pas laisser à Mélenchon le privilège douteux d'être le seul à défendre sans barguigner l'intérêt national (dont il se moque bien sur toutes les autres questions).
Et aussi parce que l'union sacrée contre Moscou sera le dernier alibi d'une construction européenne totalitaire et essoufflée qui ne parvient plus à réunir une majorité d'Européens derrière elle.
Bref, bilan de la journée pour le RN : catastrophique.

10 mars 2024

Guerre d’Ukraine, n’ayons pas trop peur (réflexion sur la parole présidentielle)

Maxime Tandonnet


8/3/2024 - Hier, les propos du président français ont marqué les esprits à l’issue de sa rencontre avec les chefs de partis politiques : « Nous n’aurons aucune limite dans le soutien à l’Ukraine ». Il était difficile de cogner plus fort. Aucune limite, si les mots ont un sens, implique la possibilité de l’envoi de l’armée français au combat (même seule puisque les USA, l’Allemagne, etc. ont exclu toute intervention), d’une mobilisation générale, des bombardements français de la Russie, et même de l’usage par la France de l’arme nucléaire. J’ai bien dit, si les mots ont un sens : aucune limite. Cette déclaration reprenait en beaucoup plus musclé les mots présidentiels de l’avant-veille sur l’envoi de troupes françaises en Ukraine, non à exclure, qui avait déjà déclenché un formidable tollé en France et dans le monde occidental. Il va de soi que la Russie disposant de 20 fois plus d’ogives nucléaires que notre pays (6000/300), un tel recours aux bombardements voire au nucléaire par la France – aucune limite – signifierait, en quelques minutes, l’anéantissement de notre pays et la vitrification de ses 60 millions d’habitants. Les responsables politiques ont tous réagi au propos présidentiel par le même mot : « irresponsabilité ». En vérité, la rhétorique élyséenne ne doit pas nous inquiéter exagérément. La politique, dans tous les domaines, se caractérise par le découplage entre le réel et le virtuel. Peu à peu, le virtuel, ou le spectacle, le théâtre, le Grand-Guignol, écrase la réalité et s’y substitue. Quand le chef de l’Etat fait ces déclarations, il n’en pense sûrement pas un traître mot. En parole, M. Macron n’a effectivement aucune limite. Mais face au réel, son tempérament le porte plutôt à la prudence sinon à la pusillanimité. Voyez comme il n’a jamais pris le risque de dissoudre l’Assemblée nationale chaotique, une décision à peu près 1000 fois moins grave que celle d’engager l’armée française contre la Russie. D’ailleurs, toute l’histoire montre qu’un dirigeant qui a des intentions offensives ne les formule jamais au grand jour : il prépare son coup en secret. La parole explosive est souvent un mode de compensation d’une fragilité, le masque du désarroi ou de l’indécision. Ces paroles aucune limite sont en parfaite contradiction avec nombre de déclarations, quasi simultanées, selon lesquelles notre pays n’est pas cobelligérant et ne le sera jamais. Cependant, dans le monde virtuel des politiciens au pouvoir, les contradictions n’ont pas d’importance. Alors pourquoi ces déclarations tempétueuses ? Les raisons sont de 4 ordres :
1) A la veille des Européennes, ériger le parti présidentiel en défenseur de l’Ukraine contre tous les autres, prétendus « Munichois » ;
2) Entretenir l’écran de fumée qui recouvre l’état épouvantable de notre pays (financier, économique, scolaire, sécuritaire, social, etc.) et les échecs du pouvoir actuel ;
3) comme pendant la crise sanitaire (« nous sommes en guerre ») maintenir le pays sous la pression de la peur qui annihile la protestation ;
4) le tempérament du chef de l’Etat qui le pousse à s’afficher au premier rang – en attendant l’apothéose des JO de Paris.
Alors évidemment, ces paroles ne font pas peur aux dirigeants russes tant elles manifestent un désarroi et une indécision, une sorte de chaos mental de leurs adversaires ou ennemis et elles aboutissent à l’effet exactement inverse en leur montrant la fragilité et la division du monde occidental. Et ils ne peuvent qu’en profiter…

NB : ce matin, M. Lecornu : « Il n’est pas question d’envoyer des troupes au sol. » Pour qui nous prennent-ils ?

https://maximetandonnet.wordpress.com/2024/03/08/guerre-dukraine-nayons-pas-trop-peur-reflexion-sur-la-parole-presidentielle/

7 mars 2024

Gilles Casanova

Il faut bien retrouver les 16 milliards « égarés » par Zelensky.


Entre la corruption qui règne à Kiev et celle qui règne à Bruxelles, il ne va pas être facile de retrouver ces 16 milliards.
Vous lisez bien 16 milliards !

5 mars 2024

Jean-Pierre Chevènement : « Les Français ont élu Emmanuel Macron comme président, pas Volodymyr Zelensky. »

Gilles Casanova

J’avais indiqué, en réponse à des commentaires, il y a quelques jours, que si cet entretien était publié, libre de droits, par Jean-Pierre Chevènement sur son site, je le reproduirais ici intégralement, voilà qui est fait.

28/2/2024

Le Figaro : Emmanuel Macron a déclaré que l'envoi de troupes occidentales en Ukraine n'était pas exclu. Qu'en pensez-vous ?

Jean-Pierre Chevènement : Cette position participe d'une fuite en avant irresponsable et très inquiétante. Les Français ont élu Emmanuel Macron comme président de la République française ; ils n'ont pas élu Volodymyr Zelensky. Et ils n'attendent pas du président de la République française qu'il défende d'abord les intérêts de l'Ukraine ou de quelque autre pays que ce soit ; ils attendent qu'il défende les intérêts de la France. S'agissant de la paix et de la guerre, il faut que notre président se souvienne que la dissuasion ne peut être mise en œuvre que pour la défense des intérêts vitaux de la France. Or, disons-le clairement, les intérêts vitaux de la France ne se situent pas en Ukraine.

Le Figaro : Y a-t-il aussi un risque d'escalade face à une puissance nucléaire ?

Jean-Pierre Chevènement : On a d'abord promis aux Ukrainiens des livraisons d'armes qui sont loin d'avoir été effectuées à ce jour - je pense en particulier aux centaines de milliers d'obus dont ils ont le plus grand besoin. Il faut commencer par remplir les engagements qu'on a pris avant d'annoncer l'envoi de troupes au sol qui nous mettrait dans l'engrenage d'un conflit armé direct avec la Russie et nous conduirait à ce que nous devons éviter, à savoir une troisième guerre mondiale qui s'étendrait sur le territoire de l'Europe, à commencer par le nôtre.

Le Figaro : Emmanuel Macron avait pourtant expliqué qu'il ne fallait « pas humilier la Russie ». Comment expliquez-vous ce revirement ?

Jean-Pierre Chevènement : Je ne me l'explique pas. Et tout cela n'a donné lieu à aucun débat. C'est la raison pour laquelle, de concert avec Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, j'ai demandé à ce que le Parlement soit saisi, conformément à l'esprit de la Constitution. La Constitution dit clairement que, dans un processus qui nous mène à la guerre, le Parlement doit être consulté. Le président de la République ne peut pas décider tout seul, soit qu'il ne faut pas inquiéter la Russie, soit qu'il faut envoyer des troupes au sol. Ce sont des changements de pieds excessifs. On aimerait qu'il y ait une politique étrangère cohérente.

Le Figaro : Cela pose justement la question de la cohérence de la diplomatie française et européenne – même si Emmanuel Macron semble plutôt isolé sur la question de l'envoi de troupes.

Jean-Pierre Chevènement : Cela révèle surtout une mauvaise prise en compte de ce qu'est l'intérêt national. Il ne peut pas être aujourd'hui ceci et demain cela ; le « en même temps » ne peut pas permettre de calibrer une politique étrangère raisonnable et crédible. Que reste-t-il de la crédibilité de la France quand ses principaux alliés se désolidarisent de la proposition peu responsable faite par le chef de l'État, comme c'est le cas avec l'envoi de troupes au sol ? Il est important de rectifier le tir. Et c'est la raison pour laquelle je m'exprime avec force.

Le Figaro : Emmanuel Macron continue de parler d'« Europe souveraine ». Que pensez-vous de cet objectif ? A-t-il un sens ?

Jean-Pierre Chevènement : Cela ne pourrait avoir de sens que si l'Europe impliquait un sentiment de commune appartenance pour tous les peuples qui la composent. Or nous sommes loin de cette situation. L'Europe reste faite d'une trentaine de peuples qui apprécient chacun à sa manière ses intérêts. Prenez l'exemple de la Hongrie, de la Pologne, d'autres encore. On ne peut pas parler d'Europe souveraine tant que ce sentiment commun d'appartenance n'existe pas.

Le Figaro : Est-ce qu'il faudrait une Europe indépendante ?

Jean-Pierre Chevènement : Il faudrait d'abord une Europe où le sentiment commun d'appartenance ait mûri. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. On le voit à l'évidence.

Le Figaro : Que pensez-vous de l'idée d'un commissaire européen à la Défense ?

Jean-Pierre Chevènement : C'est contraire aux traités qui ne prévoient pas que la défense soit une matière communautaire.

Le Figaro : Faire entrer l'Ukraine dans l'Union européenne est-il réaliste ?

Jean-Pierre Chevènement : Je suis très réservé. Nos intérêts ne sont pas dans cet élargissement continu qui a commencé au début des années 1990 et qui nous éloigne de plus en plus de l'intérêt national. L'élargissement de l'Europe a fortement contribué à la désindustrialisation de la France. Pour tout élargissement, il faudrait d'abord un vote au Parlement ou un référendum. Ce vote n'a pas eu lieu, donc on ne peut pas accepter l'idée d'une adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne. Il y a des règles constitutionnelles dans une démocratie comme la nôtre. Il faut quand même revenir au b.a.-ba. Le Parlement a-t-il débattu ? Un vote est-il intervenu ? Y a-t-il une majorité pour cela ? La réponse va de soi.

Le Figaro : Pour les élargissements précédents, le Parlement ou le peuple français n'avaient pas vraiment été consultés…

Jean-Pierre Chevènement : Ils ont été couverts rétrospectivement par le traité de Lisbonne. Mais on peut effectivement critiquer le traité de Lisbonne en ce sens qu'il revient sur une décision prise au suffrage universel par une majorité de 55% des Français. Un parfum d'illégitimité flotte sur tout cela.

Le Figaro : On parlait de l'Ukraine et des conséquences qui se font déjà sentir pour l'agriculture avec la suppression des droits de douane. On voit des agriculteurs en colère partout en Europe…

Jean-Pierre Chevènement : Je ne vous apprendrai pas que la politique européenne est fondée sur le libre-échange, à l'intérieur, mais de plus en plus vis-à-vis de l'extérieur, avec des traités comme celui envisagé avec le Mercosur. La Commission européenne est-elle fondée en droit à adopter une résolution dite « From farm to fork », « de la ferme à la fourchette », qui aboutit à réduire la production agricole de 15% environ ? On conçoit que les paysans le contestent. C'est une décision proposée par la Commission qui, si elle a été ratifiée par le Conseil européen, est toujours adoptée selon la même formule du consensus mou : « Qui ne dit rien, consent ». Il y a un vrai problème de démocratie au niveau européen.

Le Figaro : Les sondages annoncent une montée en puissance des partis dits populistes aux prochaines élections européennes. Cela vous inquiète-t-il ? Qu'est-ce que cela révèle sur l'Europe aujourd'hui ?

Jean-Pierre Chevènement : Il faut revenir à l'observation des règles constitutionnelles. Et le jour où on travaillera conformément à la Constitution, où notamment le Parlement pourra s'exprimer, ce jour-là les orientations de la politique européenne seront peut-être mieux comprises. À vouloir surenchérir sur les extrémistes, Emmanuel Macron va finir par faire élire Marine Le Pen.

Le Figaro : Gérald Darmanin a ouvert la porte à une autonomie de la Corse. Est-ce opportun ?

Jean-Pierre Chevènement : Pas plus aujourd'hui qu'hier. Le gouvernement de Lionel Jospin voulait donner à l'Assemblée de Corse le pouvoir de légiférer. C'est toujours ce dont il est question : on veut permettre à l'Assemblée de Corse d'adapter les lois et les règlements à l'insularité. C'est du grand n'importe quoi ! C'est toujours le même sujet qui est sur la table. Et si on regarde les résultats, ils ne sont pas brillants : la Corse a été livrée à la mafia. Un référendum devrait intervenir si on ne veut pas mettre le doigt dans un engrenage qui conduirait à défaire la France. »

28 février 2024

Radu Portocala

La moindre des choses, me semble-t-il, qu’on puisse attendre de l’homme qui dirige un État, est qu’il soit lucide.
La déclaration qu’a faite lundi Emmanuel Macron, désireux d’envisager l’envoi de troupes en Ukraine, est une preuve - une de plus ! - d’absence de lucidité. Une preuve, aussi, que le président de la France place les intérêts du pays et de la nation loin derrière les lubies de ses suzerains d’outre-Atlantique.
Il est vrai que, ces derniers jours, la signature dans la précipitation par plusieurs pays européens d’accords de sécurité avec l’Ukraine augurait cette posture guerrière. Ces accords sont sans doute le résultat du refus que plusieurs membres de l’OTAN ont opposé à l’idée d’entrer en guerre contre la Russie. Pour contourner cet obstacle, les génies qui gouvernent l’Europe ont trouvé que ces multiples accords bilatéraux seraient une très bonne solution. Ainsi, nul besoin d’invoquer l’article 5 des Traités de l’OTAN, nul besoin non plus d’un consensus de tous les membres de l’alliance. Chaque État, donc, qui a signé un tel accord de sécurité peut prendre seul l’initiative d’envoyer au front des soldats portant ses couleurs. Avec pour conséquence de se trouver en guerre avec la Russie.
Cette Russie dont l’existence même gêne notre bien-aimé guide - les États-Unis, qu’une vision paranoïaque des affaires du monde pousse à vouloir en être les seuls maîtres, contrôlant tout, sans que rien ne puisse contrarier leur suprématie branlante. La Russie qui leur apparaît comme un obstacle malencontreusement dressé par l’histoire et la géographie devant cette ambition. Mais est-ce le problème des Européens ? Non ! Sommes-nous, Européens, les défenseurs des obsessions américaines ? Non ! Depuis 2022 - et bien avant, en réalité -, les États-Unis font la guerre à la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine, et sont en train de perdre comme ils ont perdu toutes les guerres qu’ils ont provoquées depuis 70 ans. Emmanuel Macron veut maintenant être l’intermédiaire de l’intermédiaire, être en quelque sorte le suppléant des États-Unis en Ukraine.
Il y a deux ans, imposant à la France de grands sacrifices au nom d’une impossible victoire ukrainienne, Emmanuel Macron disait que cela était « le prix de notre liberté ». Mais il ne nous expliquait pas en quoi cette liberté dans la pauvreté était dépendante de l’intégrité territoriale d’une Ukraine qui se rêve en colonie américaine. Plusieurs de ses homologues, dans d’autres capitales, ont fini par tenir un discours semblable. Et pour l’argumenter ils ont décidé, l’un après l’autre, d’annoncer que nous vivons désormais sous la menace d’une très certaine invasion de l’Europe par la Russie d’ici 5 ans. Il faut croire qu’ils lisent tous dans la même boule de cristal.
Si Emmanuel Macron, aveuglé par cette douteuse prémonition, veut aujourd’hui entrer en guerre contre la Russie, c’est probablement parce qu’il pense devoir mener une opération offensive par précaution défensive. Cela correspond bien à sa pensée « complexe ». Mais, paraît-il, cela n’a rien à voir avec les capacités militaires de la France. Tient-il absolument à couronner sa très mauvaise présidence par le déclenchement d’un conflit mondial ? Réagissant à son propos, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin a dit : « Dans ce cas [envoi de troupes occidentales en Ukraine], nous ne parlerons plus de la probabilité d’une guerre avec l’OTAN, mais d’une inévitabilité. » Peut-on être plus clair ? Et accepte-t-on ici, avec la sérénité de l’inconscience, cette « inévitabilité » ?
Il suffirait d’une vague lueur de lucidité pour entrevoir l’effroyable désastre qu’une telle initiative pourrait provoquer. Déjà appauvrie ces derniers temps, la France réduite à une misère noire ; la France bombardée ; la France perdant une partie de sa jeunesse au combat. Tout cela pour satisfaire l’ambition d’Emmanuel Macron de se subordonner aux fantasmes d’une Amérique déclinante.
Assurément, il faut de la lucidité pour diriger un pays. Et il faut, surtout, mettre le destin de ce pays au-dessus de tout. Il semblerait que cela soit devenu impensable.

27 février 2024

Ukraine : le mur de la réalité est là…

Pierre Duriot
Porte-parole du Rassemblement du Peuple Français


Dans le dossier ukrainien, l’inflexion est patente. Les généraux parlent désormais de « lâcher du lest », évoquent les difficultés techniques et stratégiques de l’Ukraine, face à une armée russe aguerrie, mieux équipée et globalement infiniment plus puissante, qui non seulement ne recule pas, mais continue d’avancer et inflige des pertes effroyables à l’Ukraine, en hommes et en matériel. Paloméros, ex-état-major français parle de bien plus que les 31 000 morts ukrainiens avancés et a une pensée pour les hommes blessés, fatigués, traumatisés. Lui aussi ne parle plus de la victoire de l’Ukraine comme de « la seule alternative possible ».

Le décor a totalement changé. La contre-offensive de Zelensky n’a pas vraiment eu lieu, étouffée dans l’œuf. L’aide américaine est bloquée par les Républicains et tout le monde retient son souffle car Trump, en embuscade, pourrait reprendre la main et changer le cours de la guerre, en fait, y mettre fin directement par la négociation. Les commentateurs ont enfin pris acte de la non-intention de Poutine d’envahir les pays Baltes et l’est de l’Europe. Ces velléités ont servi de base à l’aide à l’Ukraine alors qu’elles sont totalement fantasques. Poutine a mené une opération de police en réponse au non respect par l’Occident des accords de Minsk et en appui à la population russophone persécutée du Donbass.

Avec le retrait américain, toute la logistique de guerre repose sur une Europe qui n’en a plus les moyens, elle a déjà tout donné et n’est pas en mesure, industriellement, de fournir un effort de guerre. La moitié des aides promises n’est pas arrivée et pour cause, nous ne savons pas fabriquer suffisamment vite le matériel demandé. Savons-nous d’ailleurs le fabriquer ? Non seulement l’armée ukrainienne marque le pas, mais elle n’a plus de munitions et de moins en moins de combattants. Pour les Européens, il n’y a pas trente-six alternatives. Envoyer nos propres armées : avec quel matériel ? Donner encore plus d’argent : pour quoi faire et nous n’en avons plus les moyens ? Passer sur le mode nucléaire : un suicide ? Pour couronner le tout, les opinions publiques européennes commencent à massivement douter. Le soutien à l’Ukraine s’effrite, la solution purement guerrière n’a plus la cote et l’envoi d’argent et d’armes a montré ses limites. Pourtant Macron s’accroche : « Oui, nous parlons d’avions de combat avec la France », a confirmé Zelensky lors d’une conférence de presse le 25 février. Il pourrait s’agir de Mirage 2000C ou de Mirage 2000D ».

L’aide est en fait massivement détournée, des armes occidentales se retrouveraient aux mains du Hamas et les caciques ukrainiens, Zelensky en tête, semblent avoir amassé, en peu de temps, des fortunes considérables : d’où leur vient cette soudaine richesse ? L’autre volet du questionnement serait : c’est quoi la victoire de l’Ukraine ? Il n’y a aucun général, ni aucun politique, pour expliquer concrètement en quoi consisterait une « victoire » de l’Ukraine. Nos politiciens ne comptent tout de même pas raser la Fédération de Russie ? Au Rassemblement du Peuple Français, nous avons, dès le début, demandé un règlement négocié de la crise, par un pays neutre, qui ne peut en aucun cas être la France, trop engoncée dans la belligérance et devenue un objectif militaire pour la Russie.

La table ronde organisée par Macron est donc un exercice purement inutile : il n'y a plus d’argent, plus d’armes, plus de soutien américain, plus rien… les carottes sont cuites et Macron est hors-sol, comme toujours, serait-on tenté de dire. Il vit dans un monde qui ne correspond à aucune réalité, quel que soit le dossier. Il va falloir discuter avec Poutine qui a désormais tous les atouts en main : militaire, économique et diplomatique. Il doit lui aussi attendre Trump, en novembre prochain, pour entamer des discussions avec quelqu’un dont il sait que la discussion est possible. D’ici là, nous allons nous ridiculiser, nous ruiner et les Ukrainiens vont continuer de mourir.

23 février 2024

Vincent Verschoore

23/2/2024 - L'armée ukrainienne manque de soldats, alors qu'elle affiche un contingent officiel de 800 000. Curieusement, peu d'euro-atlantistes se présentent aux bureaux de recrutement, alors qu'on les sent toujours très motivés pour faire couler le sang ukrainien - à bonne distance. La promesse euro-atlantiste faite par von der Leyen et Breton de livrer un million d'obus ne sera pas tenue. Bon, ça on le savait depuis le début, et les promesses de psychopathes n'engagent que ceux qui y croient. La guerre des drones FPV (pilotés) semble avoir atteint un plateau, avec des contre-mesures de chaque côté diminuant leur efficacité offensive.
Reste que cette mort qui tombe perpétuellement du ciel, sans prévenir, doit laisser des traces psychologiques assez terribles chez les survivants. De nombreux soldats américains (15% du contingent) ayant servi en Irak et en Afghanistan sont revenus avec le PTSD (post-traumatic stress disorder), alors qu'ils subirent d'assez faibles pertes (un peu plus de 5 000 morts et de 50 000 blessés, sur une période de vingt ans). En Ukraine, sur une période dix fois plus courte, les pertes sont 30 à 40 fois plus élevées. Dans quel état reviennent les survivants d'une telle boucherie, surtout s'ils se rendent compte que tout ceci sert avant tout les intérêts industriels et géopolitiques américains ?


20 février 2024

Gilles Casanova

Même des personnes qui ne peuvent pas être soupçonnées d'être hostiles au Président s'inquiètent de la tournure des événements :

13 février 2024

Tiephaine Soter

12/2/2024 - Vous l'avez certainement vu, Macron annule une visite prévue du 13 au 14 février à Kiev, pour des "raisons de sécurité".
La situation ukrainienne sur le front est "difficile" (c'est peu dire). Les autorités à Kiev viennent de se rendre compte que malgré 1 million de mobilisés censément sous les drapeaux, il n'y avait que 300 000 hommes réellement sur le front. De ce million, il faut retrancher les innombrables blessés et mutilés, qui sont au moins temporairement hors d'état de combattre. Mais il faut surtout retrancher les innombrables morts et disparus sur le front, que les commandants d'unités ne déclarent pas pour pouvoir continuer à percevoir leur solde, et ainsi la détourner. Kiev n'a rien dit jusqu'à présent, parce que ça évite de payer des pensions aux familles, mais là, le système devient trop visible. Sur le million d'hommes que compte en principe l'armée ukrainienne, seuls 300 000 sont en état de combattre, ce qui implique des pertes (morts, blessés, disparus, prisonniers de guerre) à hauteur de 700 000 depuis deux ans. Mais ce n'est pas "nouveau", et ce n'est pas la situation sur le front qui inquiète l'Elysée.
De plus en plus de personnes estiment que Zelensky est en train de préparer sa fuite à l'étranger (notamment vers Dubaï où il vient d'acquérir un appartement de 600 mètres carrés pour 17 millions de dollars), et qu'il s'apprête à fuir purement et simplement un coup d'Etat militaire sur le point de survenir. Le limogeage de Zaluzhny est mal vécu par l'armée, y compris les factions ultra nationalistes, et son remplaçant n'a pas d'autre alternative stratégique que de monter des assauts qui vont une fois de plus coûter la vie de milliers d'hommes inutilement.
La guerre pourrait prendre fin plus vite qu'on ne le pense, et pas de la manière prévue.

8/2/2024 - Zaluzhny a donc été limogé par Zelensky. Cela faisait plusieurs mois que le conflit entre les deux hommes couvait en raison de désaccords majeurs sur la stratégie ukrainienne. Zelensky demande des attaques à outrance, fidèle à la doctrine stratégique germanique puis communiste qui a tant marqué les livres d'histoire, mais beaucoup moins les manuels militaires en raison des pertes catastrophiques de matériels et d'hommes que ce genre de stratégie implique.
Zaluzhny est trop populaire, et va donc essuyer les plâtres des multiples erreurs stratégiques commises par le camp OTAN/Ukraine. Seulement, du point de vue de l'armée, c'est un "bon" commandant. Nul doute que sans les incessantes interventions et parasitages des conseillers de l'OTAN et de Zelensky lui-même, l'armée ukrainienne serait dans un état meilleur aujourd'hui. C'est notamment grâce à lui que les défenses ukrainiennes sont aujourd'hui solides, et permettent de dissuader les Russes de mener de grandes offensives, à moins de devoir accepter beaucoup de pertes humaines. Il connait très bien les stratégies russes, pour les avoir étudiées, notamment les écrits du général Gerasimov.
Ce n'est pas un imbécile, loin de là. Il a su se concilier l'armée, y compris ses factions extrémistes (les ex-bataillons Aidar, Azov et autres formations mineures telles que Kraken, désormais intégrées pleinement dans l'armée ukrainienne). Il s'est d'ailleurs affiché il y a quelques jours avec un des responsables militaires de Aidar, devant un portrait de Stepan Bandera...
Le nouveau commandant des forces armées ukrainiennes, Syrsky, est responsable de la désastreuse défense de Soledar et surtout de la défense ultra meurtrière et faillie de Bakhmut, face à Wagner, il y a un an. Les pro-occidentaux clament que c'est lui qui a "libéré" la région de Kiev en mars 2022 (région que les Russes avaient volontairement évacuée en gage de bonne foi dans les négociations de paix torpillées par Boris Johnson et Zelensky), puis qui a libéré la région de Karkhov, là aussi volontairement évacuée par les Russes (sans réelle explication cette fois), mais il est facile de remporter des batailles que l'ennemi ne combat pas... Les échecs à Soledar et Bakhmut/Artemovsk, en revanche, on provoqué une détestation féroce de ce type au sein de l'armée ukrainienne. L'échec de la contre-offensive de juin 2023, qu'il avait largement préparée avec les conseillers de l'OTAN, n'a clairement pas aidé à redorer son blason... augurant de sérieux problème à venir.
Il est entendu que Zelensky sait très bien qu'il ne pourra pas tenir l'Ukraine comme il le fait encore bien longtemps. Il multiplie les achats de villa et de yachts à l'étranger ces derniers mois, en prévision d'une future fuite du pays... s'il n'est pas victime d'un coup d'Etat avant.
Mon analyse prédictive de juin dernier (puis août), dans laquelle un coup d'Etat renverse Zelensky au profit d'un gouvernement ultra radical monté à partir d'éléments venus de Pravy Sektor et de l'ensemble de l'extrême droite nationaliste ukrainienne et dont l'attitude sera suicidaire et digne d'un véritable Götterdämmerung, me semble plus plausible que jamais. Il ne manque qu'une opportunité. La chute annoncée d'Avdiivka pourrait catalyser certaines ambitions et certains mécontentements...

3 février 2024

Kuzmanovic Georges

Même Le Figaro reconnaît que les Etats-Unis donnent les directives pour mener la guerre en Ukraine

Rumeurs de limogeage de Valeri Zaluzhni :
"Le commandant ukrainien avait finalement ignoré les directives des États-Unis visant à concentrer ses forces dans le Sud, ce qui, selon lui, aurait entraîné des pertes bien plus importantes, sans appui aérien."

Cette révélation n'en est évidemment pas réellement une, et on croira difficilement que Le Figaro est à la solde du Kremlin (mais il y a des complotistes extrêmes, on les laisse à leurs lubies). C'est juste que les choses sont dites de plus en plus clairement en Occident.

En dehors du fait qu'il est maintenant établi que les USA mènent une guerre de proxy contre la Russie par Ukrainiens interposés, cela pose un sérieux problème géopolitique et de sécurité, spécifiquement pour la France : quelle est la limite de mise en tension militaire face à un pays disposant de 6000 têtes nucléaires ?

Qui décide, et pourquoi, de jouer avec nos vies et celles de nos enfants au risque d'un Armageddon nucléaire planétaire ?
On ose espérer que ce n'est pas juste pour qu'un vieillard de 82 ans qui devrait être au chaud dans un EHPAD se fasse réélire à la Maison Blanche ?

1 février 2024

Vincent Verschoore

Alors que les agriculteurs en colère sont aux portes du Parlement européen pour protester contre le délire technocratique, contre l'importation légale mais illégitime de marchandises non conformes aux règles internes à l'UE, la clique corrompue qui y règne vient de confirmer le transfert de 50 milliards d'euros à l'Ukraine. Le seul rempart encore debout, Orban, s'est finalement couché, sans même mettre la main sur "ses" 20 milliards, toujours bloqués car la Hongrie ne respecte pas les modalités LGBTQ+ imposées par l'UE.
L'entièreté du revenu fiscal ukrainien part à l'armée (et dans la corruption), ce qui fait qu'elle n'a plus les moyens de fonctionner hors aide internationale (dont une partie part aussi dans la corruption). La logique voudrait que l'on arrête sa destruction et le massacre des forces vives qui lui restent, de reconnaître que la guerre n'est pas un jeu et qu'il faut bien, à un moment, que cela s'arrête - surtout lorsque l'on perd -, mais non. Et tous ces gens parlent de faire la guerre aux Russes, ce qu'ils font déjà par Ukrainiens interposés, mais il va se passer quoi lorsque l'armée ukrainienne aura de facto disparu ?
Au-delà des euro-atlantistes qui applaudissent depuis leurs salons, quelqu'un connait-il quelqu'un prêt à aller mourir sur le front russe pour les beaux yeux de Macron, de von der Leyen et du complexe militaro-industriel ?


17 janvier 2024

Zelensky à Davos

Vincent Verschoore

Zelensky à Davos, l'acteur en action. Il commence par poser trois vraies questions : quand la guerre va-t-elle finir, une troisième guerre mondiale est-elle possible, est-il temps de négocier avec Poutine ?
Ensuite, il charge Poutine de tous les maux, l'assimilant aux pires des régimes, la lie de l'humanité, le seul responsable et coupable. Il semble ignorer que la majorité de la planète est plutôt du côté de Poutine, non parce qu'elle serait contre l'Ukraine, mais contre l'Occident et ses mensonges, ses guerres, et ses doubles standards.
Il regrette avoir écouté le conseil de l'Otan: "don't escalate". Il réitère sa demande pour toujours plus de matériels en vue d'une guerre totale avec la Russie, semblant totalement ignorer la réalité du rapport de forces. Il demande toujours plus d'argent pour supporter et reconstruire l'Ukraine, tentant de se présenter comme le cœur battant de la lutte pour la démocratie, alors même qu'il mène un régime corrompu jusqu'à l'os, décime sa population en refusant toute négociation prenant en compte la réalité du rapport de forces, lui imposant une police (SBU) digne du KGB et une mobilisation par la force d'hommes en bonne partie inaptes au combat.
La situation en Ukraine est misérable, d'abord et avant tout pour les Ukrainiens. L'Amérique, qui n'a pas d'amis mais que des intérêts, va lâcher Zelensky, comme elle lâche tout le monde (sauf Israël, et encore), car ses objectifs sont atteints : tirer un profit économique de la situation de guerre, et casser pour longtemps le lien Europe-Russie qui menaçait sa propre emprise sur le vieux continent. De l'Ukraine, elle se fiche complètement, et ne fera que la piller.
J'imagine que l'audience qui applaudit Zelensky à Davos le sait. Elle sait que tout ceci n'est qu'un théâtre morbide, où les riches se font plaisir sur les corps déchiquetés des soldats de fortune. J'imagine que Zelensky sait qu'elle sait. Ils sont tous à vomir.



14 janvier 2024

Vincent Verschoore

À quelques jours de la venue de Zelensky à Davos, le pourtant très euro-atlantiste New York Times publie un article assez terrible sur l'état de l'armée ukrainienne : manque d'effectifs, nouvelles recrues ineptes, matériel de récupération, pénurie de munitions face à une armée russe à nouveau à l'offensive sur l'ensemble du front, et dont la capacité industrielle lui permet de continuellement produire du matériel militaire malgré les sanctions de nos élites imbéciles.
Cette image désastreuse sera sans doute mise en avant pour solliciter de nouvelles aides occidentales, mais l'opinion publique semble un peu moins dupe que l'an dernier. Certains se rendent compte, peut-être grâce au laisser-faire toléré dans le cadre du massacre à Gaza et du double standard de la "morale" euro-atlantiste, que ces gens-là se fichent bien de l'Ukraine et des Ukrainiens, de la démocratie, et que le prospect d'un déferlement russe sur l'Europe relève de la pure propagande.
Par contre, il semble vraisemblable que le soutien occidental à l'Ukraine ait alimenté une réelle haine de la part de nombreux Russes, cimentant une fracture profonde entre eux et nous, ce qui fait évidemment partie des réels objectifs US/Otan.
À nos dépens, of course, car vu la puissance de cette nouvelle armée russe refondée afin de faire face aux armes lourdes fournies par l'Otan, les modalités d'une paix (volontairement sabotée par l'Otan en mars 2022) se feront cette fois aux conditions russes.
Sauf, peut-être, au terme d'une nouvelle escalade d'ores et déjà demandée par les plus dingues au sein des régimes et des armées de l'Otan : frapper loin et fort en Russie, jusqu'au seuil d'un échange nucléaire, et espérer que les Russes reculeront.
L'histoire montre que les Russes ne maîtrisent pas bien le concept de marche arrière, mais nos chers débiles décorés pensent sans doute qu'avec un bon abri anti-nucléaire, ça va bien se passer pour eux.



6 janvier 2024

Vincent Verschoore

L'appel à l'escalade via des frappes Otan au sein du territoire russe, porté aussi bien par des militaires que des intellectuels occidentaux (Timothy Snyder et bien d'autres), relève d'une idéologie extrémiste suicidaire, qui fait l'impasse sur le contexte de cette guerre (Maïdan 2014, Minsk...) et qui refuse de reconnaître le réalité : la Russie s'est reconfigurée, malgré (ou grâce) aux sanctions et aide de l'Otan à l'Ukraine, en machine de guerre, relativement unie derrière son nouveau Tsar Poutine, alimentant une haine envers l'Occident qui n'existait pas auparavant, et dotée d'engins tactiques hypersoniques susceptibles d'atteindre n'importe quelle ville européenne, sans que l'on ne puisse rien y faire.
Ce nihilisme occidental, refusant de reconnaitre la reconfiguration de fait du "front de l'Est", voit tout en noir et blanc. Ces gens ne parlent pas du fait que la Russie, tout comme les USA (crise des missiles de Cuba), refuse qu'un ennemi potentiel place ses missiles à deux minutes de vol de sa capitale. Ils ignorent sciemment le fait que, depuis 2014, le régime ukrainien s'en prend violemment à la population russophone du Donbass. Enfin, malgré les éclairages de spécialistes comme Jeffrey Sachs ou John Mearsheimer, ils font mine d'ignorer les enjeux de domination économique et stratégique US, qui se foutent bien de l'Ukraine, un simple pion consommable dans un jeu plus vaste.
Le refus US de l'accord signé entre Zelensky et Poutine en mars 2022 à Istanboul, révélé par l'ambassadeur ukrainien Chalyi, confirme encore cette volonté de guerre, qui, entre autres bénéfices, permet au complexe militaro-industriel US de se gaver des milliards "d'aides" à l'Ukraine, que cette dernière devra un jour rembourser - méthode classique d'accaparement des ressources naturelles sur le dos de pays volontairement endettés, aidée en cela par la corruption profonde de ses élites.
Où tous ces dangereux imbéciles euro-atlantistes vont-ils nous mener ? Combien de morts leur faut-il, eux qui pour la plupart ne savaient pas situer le Donbass sur une carte avant février 2022 ?