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3 février 2023

Abracadabra… plein emploi…

Pierre Duriot

On a du mal, ce n’est pas la première fois, à croire Macron, quand il se présente comme le président du plein emploi, soit un taux de chômage incompressible de 5%, ce qui justifierait la poursuite de sa politique. Surtout, quelque chose ne cadre pas. Nous sortons de confinements, sommes en période de guerre, les prix des énergies explosent, le porte-parole du gouvernement, Véran, se fait littéralement faire la leçon en direct, par un entrepreneur au bout du rouleau, les boulangeries ferment, des PME ferment, de grandes enseignes sont en liquidation, les géants du numérique licencient à tour de bras et nous serions au plein emploi ? Cela tient du cocasse.

Macron ment, utilise ce vieux slogan, maintes fois répété pour justifier la vaccination, avec des chiffres faux sur les morts et les hospitalisations et la chute : « On peut discuter de tout, sauf des chiffres ». Ses chiffres à lui, évidemment, qu’il tire de son chapeau, tel le prestidigitateur qu’il est constamment. Il ne prend plus son lapin blanc à Pôle-Emploi, mais à l’INSEE, qui ne compte pas, mais sonde et pose des questions orientées, qui donnent 7,3% de taux de chômage et 2,2 millions de chômeurs : quel type de chômeurs ? On ne sait pas. Mais à Pôle-Emploi, ils ont 3 millions d’inscrits en catégorie A et 6 millions, si on regroupe toutes les catégories, y compris, ceux qui sont, fort à propos, envoyés en formation et les apprentis, payés avec l’argent des contribuables. Pour Macron, près de 4 millions de gens qui pointent ne sont pas des chômeurs. Comme on dirait en météo : chômeurs officiels : 2,2 millions, ressentis : 6 millions. Cela ne cadre déjà plus avec la réalité d’un pays qui ne produit presque plus de richesses. Si on compte, 30 millions de population active et 6 millions de chômeurs toutes catégories, plus des dizaines de milliers de migrants et réfugiés, dont on ne sait pas trop où ils sont comptés, plus des allocataires du RSA, pas forcément inscrits, plus une myriade d’auto-entrepreneurs qui tirent le diable par la queue, on arrive entre 20 et 25% de la population active au chômage, ou presque, ce qui semble plus conforme à la réalité perceptible.

Dans ce cas, la retraite à 64 ans, la baisse du niveau des allocations chômage pour les précaires, la diminution de 25% de la durée de l’allocation chômage, la baisse à six mois du taux plein d’allocation chômage pour les cadres, n’ont strictement aucun sens et la priorité est à donner à la mise au travail des oisifs, occasionnels comme professionnels et ce dès l’âge de 18/19 ans, pour ceux qui ont quitté le système scolaire. Faire trimer 75% des actifs jusqu’à la mort, pour entretenir le système, en basant le tout sur des chiffres mensongers, a tout de l’arnaque économique et sémantique.

D’autant plus une arnaque que le PIB stagne et qu’on ne voit pas trop comment une situation de plein emploi, pourrait le faire stagner. À mettre en perspective avec une très probable baisse de la productivité, pour la première fois depuis des décennies. Et n’oublions pas que la vraie vague de licenciements est devant nous, à cause du coût de l’énergie. Les plus fragiles ont déjà, très médiatiquement, mis la clé sous la porte, mais les autres vont suivre d’ici peu. La réalité est que nous commençons à ressembler à des pays en voie de développement, avec quelques vitrines médiatiques, comme Airbus et une masse imposante de pauvres, en débrouille pour survivre.

Macron fait avec le chômage, comme avec le reste, il gesticule, traficote et embobine. Nous réclamons, au RPF, un audit des finances publiques, pour savoir où passe l’argent, parce que non seulement la taxation d’à peu près tout est devenue exorbitante, mais comme les services publics ne se résument souvent plus qu’à des applications web, on se demande où passe l’argent. En France, de mars 2020 à octobre 2021, la fortune des milliardaires français a augmenté de 86%, cela donne déjà une bonne piste.