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24 septembre 2023

La véritable tragédie de l’Éducation nationale

Maxime Tandonnet


Le Figaro du 21 septembre: « Combien y a-t-il de quarts d’heure dans 3/4 d’heure ? » À cette question apparemment simple, seule la moitié des élèves qui entrent en sixième trouve la bonne réponse. Dans une note d’alerte publiée le 20 septembre, le Conseil scientifique de l’Éducation nationale (Csen), présidé par le neuroscientifique Stanislas Dehaene, conclut à une « inquiétante mécompréhension » des nombres et surtout des fractions de la part des élèves qui sortent de l’école primaire. Pour beaucoup, « les nombres décimaux et les fractions n’ont aucun sens. Or, la compréhension de ces outils mathématiques est indispensable à la mesure de n’importe quelle dimension physique », souligne le Conseil scientifique […] Les erreurs révèlent aussi « une vaste confusion entre différents types de nombre s», et « une méconnaissance du sens des symboles ».

Les élèves confondent ainsi 1/2 avec 1,2, ou encore 2/1 avec 2,1. Ils se trompent également dans les calculs avec les nombres décimaux : beaucoup pensent que 0,8 + 1 fait 0,9. Ce déficit de compréhension concerne tous les milieux sociaux. S’il atteint 85 % en éducation prioritaire, il reste élevé (75 %) hors éducation prioritaire et dans les écoles privées […] Ces constats viennent confirmer les résultats des enquêtes internationales Pisa (la prochaine évaluation, centrée sur les maths justement, sera dévoilée le 5 décembre) et Timms, qui soulignent le retard considérable des élèves français en mathématiques. Dans cette discipline, la France occupe la dernière place en Europe.

La maîtrise des mathématiques conditionne la formation des ingénieurs, des scientifiques, des informaticiens et le développement des technologies. L’effondrement du niveau en mathématique prépare ainsi la marginalisation croissante de la France qui s’est longtemps targuée d’une supériorité en cette matière (médailles Fields). Cet effondrement a au moins en partie des causes idéologiques : il vient du culte des élites dirigeantes françaises pour le nivellement par le bas. Les mathématiques, trop sélectives, considérées comme un outil de sélection, ont été méprisées et dégradées. Bien évidemment, cette catastrophe frappe tout autant, sinon pire, la connaissance de l’orthographe et de la grammaire : considérées tout autant comme des outils de sélection que les idéologues au pouvoir se sont appliqué à briser. Détruire les fondement de la langue française, c’est-à-dire le vecteur de la communication et de la cohésion sociale est aussi dramatique pour l’avenir.

Mais plutôt que de reconnaître le désastre scolaire et de proposer des pistes à long terme pour y remédier, les responsables politiques de ce dossier préfèrent gesticuler pour détourner l’attention des Français sur l’écroulement qui est à l’œuvre. L’abaya est sûrement un sujet sensible mais qui concerne un nombre infime d’élèves, environ 200 sur 12 millions. Et elle a été promue au rang d’évènement de la rentrée. C’est tellement plus facile et spectaculaire de bomber le torse et de donner des coups de menton virils sur l’abaya plutôt que de se mettre au travail de fond. Idem pour le harcèlement scolaire : bien sûr que c’est atroce le harcèlement scolaire, mais c’est une question qui devrait se traiter localement, par les chefs d’établissement ou les professeurs. Comme c’est facile de se saisir du sujet nationalement et de jouer les justiciers médiatiques sur les drames du harcèlement en donnant les mêmes petits coups de menton virils – à la mode. Et puis je l’ai dit mille fois, le cinéma autour du drapeau dans les classes (tiens, on n’en parle plus), l’encasernement des élèves par le prétendu service national universel – pendant les heures de classe – ou encore l’obligation du port d’un uniforme sont autant de leurres commodes pour esquiver l’essentiel : le vertigineux déclin de l’intelligence scolaire qui entraîne la France par le fond.

22 septembre 2023

La folle spirale dépensière du Président Macron

Marc Baudriller / Boulevard Voltaire


20/9/2023 - Il faut se rappeler la teneur des deux débats de second tour entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. L’actuel président de la République se campait lui-même en expert responsable et féru d’économie face à l’incompétence et la démagogie faites femme. La chanson gobée par les élites autoproclamées risque d'être plus difficile à interpréter, lors des campagnes européenne et présidentielle.

Dans un éditorial sans concession sur RTL, le journaliste François Lenglet parle de « racket », de « brigandage », de « rançonnage », et s'inquiète : « Le président dépense sans compter », dit-il. De fait, comme Gargantua et son père Grandgousier, les héros voraces de Rabelais, l’État piloté par Emmanuel Macron n’est jamais rassasié. Dernier coup de Jarnac, la captation de la trésorerie des caisses de retraite Agirc-Arrco, citée par Lenglet. Le quotidien Le Monde, dans un article paru le 18 septembre, écrit : « L’exécutif envisage une contribution de l’Agirc-Arrco, la caisse de retraite des cadres, qui pourrait se situer, à terme, dans une fourchette comprise entre 1 milliard et 3 milliards d’euros par an. » Ou comment l’un des États les plus mal gérés de l'OCDE vient sanctionner la bonne gestion d’une entreprise privée et ponctionner ses adhérents. Notre ami Éric Letty reviendra prochainement sur ce coup fumant.

Piège mortel

L’État mettra encore la main sur une partie des bénéfices des sociétés d’autoroute, imitant en cela l’Europe et ses taxes sur les superprofits des entreprises. Lenglet ne cite pas tous les coups de râteau étatiques. Or, pendant ce temps, la hausse des taxes foncières, les projets de taxes sur les maisons secondaires ajoutées aux folies normatives des écologistes sont en train de bloquer le marché immobilier en France. Qui est une ressource importante, via les droits de mutation, notamment pour les départements et les communes. Sur la table du festin étatique, les taxes sur les billets d’avion et les taxes sur les carburants qui fournissent à l’État des ressources croissantes. Car voilà, les dépenses voulues par le Président s'accumulent.


L’État a trouvé le moyen de subventionner les petites stations-essences qui ne peuvent baisser leurs prix : un système qui a fait ses preuves dans l’agriculture. Plus de rentabilité mais des subventions qui… s’évanouissent au premier coup de froid. Un piège mortel. On aurait tort d’oublier le coût pour l'État qu’engendrera le pass rail à 50 euros par mois voulu par le ministre des Transports Clément Beaune, après le coûteux pass Culture, épinglé par la Cour des comptes, l’aide d’État à l’achat de véhicules électriques (fabriqués loin de France pour l’essentiel, un comble !), l’aide au changement de chaudière ou à la rénovation énergétique. Les assureurs des collectivités publiques, éreintés par les émeutes en banlieues, appellent à l’aide... l’État, cet État qui a investi des milliards dans les mêmes banlieues de Marseille ou d'ailleurs via la politique de la ville. Sans jamais resserrer le robinet migratoire qui alimente le désastre. Au menu, aussi, le coût de la dette française, augmentée comme personne par Macron, qui a eu l’astuce géniale de choisir des taux d’intérêts variables. Selon Le Monde, « la charge de la dette devrait frôler les 52 milliards d’euros en 2023, en hausse de plus de 12 milliards sur un an, selon le projet de loi de finances 2023, en faisant le deuxième poste de dépenses après l’Éducation nationale ». Bingo !

Un trou de 37,8 milliards d’euros

Moins de recettes et plus de dépenses, le résultat de la gestion Macron est donné très officiellement, ce 1er septembre, par le ministère des Comptes publics, difficile à contester : « Le solde général d’exécution au 31 juillet 2023 s’établit à -169 milliards d’euros, contre -131,2 milliards à fin juillet 2022. » Soit un trou qui se creuse encore de 37,8 milliards d’euros ! L'équivalent du budget de la Défense nationale. « Attention aux illusions d’optique ! », précise à propos de ce bilan la fondation iFRAP, dédiée à la recherche sur les politiques publiques et pilotée par Agnès Verdier-Molinié : « Contrairement à l’image que renvoie la publication de juillet de la situation mensuelle du budget de l’État, ce n’est pas principalement à cause d’un effritement des recettes publiques que le déficit public se creuse, mais à cause d’un excès de dépenses publiques. » Et ce n'est pas l'Union européenne qui sauvera nos finances ! Selon Le Canard enchaîné, « la France va devoir rembourser trois milliards d’euros par an à l'Europe pour une aide qu'elle n'a pas encore totalement touchée. La faute en incombe à Paris, qui a été incapable de fournir à temps ses prévisions budgétaires. »

Ainsi, dans le pays le plus imposé de l’OCDE, le déficit public devient alarmant, la croissance ralentit, des zones entières de France se muent en déserts industriels et médicaux et la dette atteint des niveaux jamais atteints : plus de 3.000 milliards d'euros, soit 112 % du PIB. C’est pourtant à ce pays que Macron, en joueur de casino aveugle et sourd, impose plus d’immigration que jamais, enregistrant les taux d'exécution des OQTF (obligation de quitter le territoire français) les plus bas de notre histoire. Une immigration dont le coût est estimé, par l'expert Jean-Paul Gourevitch, à 53,9 milliards d'euros par an. Heureusement que la France est présidée par un génial gestionnaire ! Qui ferait pire ?

https://www.bvoltaire.fr/la-folle-spirale-depensiere-du-president-macron/?fbclid=IwAR2iZlnyE33_pzzoRN6EtMkLRzfqICgUI86HewbbO3iO23FvxRIImUd-2cM

Comment l’État nous interdit de se passer de lui

H16

Le pays s’enfonce.

L’appauvrissement, déjà plus ou moins âprement débattu ici ou , ne fait plus de doute, que ce soit pour les étudiants, les travailleurs ou la population en général.


L’insécurité explose. L’analyse objective des flux d’information en France suffit à se convaincre que le sentiment d’insécurité a fait place à un climat véritablement violent ; nombreux sont ceux qui constatent que le pays est devenu franchement dangereux par endroits, et le seul fait que les ministres de l’Intérieur se suivent et se relaient tous pour dire que “non, ce n’est pas si grave” suffit en lui-même à garantir que la situation se dégrade de plus en plus vite.

La situation économique montre d’évidents signes de fébrilité, et ce ne sont pas les derniers articles sur l’immobilier, qui donne le pouls du pays, qui permettront de se rassurer. Désindustrialisation, chômage, éducation en déroute, la situation socio-économique française se détériore de jour en jour.

C’est visible de tous, à l’exception bien sûr de ceux qui, terrorisés de ce que la réalité révèle, refusent de la regarder en face ou ceux qui ont un intérêt bien compris à ne surtout pas la voir, depuis les ministres et certains médias jusqu’à certaines administrations ou associations lucratives sans but dont l’existence même serait remise en cause si, justement, pauvreté ou violence devaient disparaître.

Devant cette situation, ceux qui veulent s’en sortir, échapper à la violence ou à la pauvreté, comprennent que leur destin ne devra surtout pas être remis dans les mains de l’État, ce dernier ayant largement contribué au résultat actuel.

Mais ça, l’État et ses affidés ne veulent pas en entendre parler : la situation est telle, en France, que se passer de l’État est devenu rigoureusement interdit.


L’auto-défense est si sévèrement encadrée qu’elle est en pratique interdite. Le simple fait d’afficher ouvertement une vive opposition au laxisme ambiant suffit à déclencher des mesures coercitives de la part de l’État : ainsi, à la suite du viol dans des conditions atroces survenu à Cherbourg, un collectif a eu l’outrecuidance de manifester (avec de banderoles offensives et des slogans contondants) devant le domicile du violeur, ce qui a immédiatement déclenché la réaction de la préfecture dont on aurait sans doute préféré la même diligence pour prévenir le crime.

L’auto-éducation, ou l’école à la maison plus exactement, est maintenant largement combattue par l’État, probablement stimulé par ses résultats flamboyants. Depuis le début de l’ère Macron, les deux chambres parlementaires se sont employées (sous couvert d’une chimérique lutte contre le séparatisme) à quasiment interdire toute échappatoire aux enfants du pays : il faudra qu’ils soient correctement endoctrinés et le plus profondément abêtis pour en faire des “citoyens bien comme il faut”, c’est-à-dire parfaitement stupides, conformistes, malléables et corvéables à merci.

Et en matière d’interdictions formelles de se passer de l’État, quoi de plus symptomatique et de plus ancré dans les mœurs en France que l’absence de toute liberté en matière d’assurance pour sa santé, pour sa retraite ou pour son emploi ?


En fait, le citoyen français est confronté à une bureaucratie systématiquement levée contre lui, qui se place en permanence entre lui et ses objectifs : il faut une autorisation et des permis, des formulaires et des démarches pour absolument tout. Aucun but, dans la vie du Français moyen, ne pourra être atteint sans qu’il soit systématiquement sanctionné ou simplement interdit d’un coup de tampon officiel. Seul l’introduit, le corrupteur, celui qui sait jouer de ses réseaux, de ses connivences ou de son pouvoir pourra s’affranchir des règles minutieusement mises en place par les innombrables baronnets de l’administration pléthorique française.

En substance, on ne fait jamais ce qu’on veut en France, seulement ce que l’État permet parfois dans sa grande bonté.

Ceci est l’inverse même d’une société libre où la loi sert à protéger les citoyens dans leurs droits des abus des autres et des administrations : la société française est une société coercitive où la loi sert à contraindre et empêcher les citoyens au profit de l’administration.

Or, comme un précédent billet le mentionnait, l’État est si néfaste qu’il est devenu dangereux de croire qu’il peut aider.

Il est à présent nécessaire de comprendre qu’il est d’abord là pour entraver, empêcher, limiter, contraindre et interdire ; il n’est plus là pour organiser la société et tenter de garantir la paix ou la sécurité des citoyens.

Il y a encore quelques poignées d’années, au tournant du siècle probablement, il se comportait certes comme une entité parasitique mais comprenait, confusément mais de façon pratique, que son avenir dépendait de la relative bonne santé de son hôte : s’il fallait des règles partout, il n’en fallait pas au point d’étouffer tout le monde.

Ces dernières années cependant, avec l’arrivée au pouvoir de la dernière génération de profiteurs imbéciles aux psychopathologies de plus en plus avancées, toutes les frontières, toutes les limites ont été supprimées. Sentant la fin de l’hôte proche, l’État est activement devenu prédateur et n’a plus rien à faire de son hôte. C’est dans une véritable course contre la montre que les dirigeants et la haute administration se sont maintenant lancés : il faut piller le peuple et, tant qu’on peut, réduire sa force suffisamment avant qu’il ne se retourne contre eux.

Comme le mentionnait le début de ce billet, certains, dans le déni ou bénéficiant directement de l’actuel délitement, nieront cette situation. Pourtant, le constat est sans appel.

Il convient donc maintenant de s’organiser en conséquence.


https://h16free.com/2023/09/22/75331-comment-letat-nous-interdit-de-se-passer-de-lui

15 septembre 2023

La République d’Enmarchistan refuse de voir l’effondrement

H16

En République d’Enmarchistan, il est impératif de régulièrement se tenir au courant de ce que disent les ministres et de ce que racontent les médias à leurs sujets. Il est tout aussi impératif de ne pas trop faire attention au petit bruit de fond créé par la réalité, aux événements du réel qui – tout le monde le sait, à présent – ment éhontément.

Ainsi, il apparaît maintenant clair qu’il y a bel et bien eu un enseignant dans chaque classe : conformément à ce que Gabriel Attal avait annoncé il y a quelques semaines sur un plateau de média de révérence, l’Éducation nationale a su faire le nécessaire pour que l’improbable se produise. Cette rentrée fut donc un succès évident qui met le nouveau ministre de l’Éducation dans une position confortable pour aborder le reste de l’année scolaire avec un brio qu’on devine déjà à sa frimousse juvénile.


Ainsi, la sécurité règne dans le pays. Et de plus en plus, pourrait-on dire puisque l’actuel ministre de l’Intérieur n’a pas hésité à intervenir à ce sujet pour bien faire comprendre que l’un des principaux soucis actuels des quartiers les plus turbulents, à savoir le trafic de drogue, serait correctement traité dans les semaines à venir.

Évoquant Stalingrad, probablement en référence à ce quartier de Paris renommé Stalincrack tant les problèmes de trafics, de drogués et d’insalubrité y sont présent malgré les tentatives d’efforts effectués régulièrement pour le nettoyer, Gérald Darmanin s’est lancé avec la verve et l’émotion qui caractérisent le premier policier de France dans un long entretien dans lequel il expose au bon peuple pantelant d’admiration comment il va s’y prendre pour enfin bouter les dealers et les criminels hors du pays.

Après avoir fait bien vibrer ses cordes vocales, Gérald va donc, il nous l’assure, agiter ses bras et ses sourcils pour garantir que des actions concrètes seront ensuite menées afin d’obtenir le résultat annoncé. Comme Attal et ses enseignants de Schrödinger (tous là mais en même temps certains manquent), le ministre va obtenir un apaisement du pays, une disparition des fléaux et faire revenir l’insécurité au niveau de sentiment.


Ce qui se passe à Marseille n’existe pas, où l’on observe essentiellement la cristallisation inverse du sentiment d’insécurité en insécurité chimiquement pure : il n’y a pas vraiment eu une innocente jeune femme dégommée dans sa chambre d’une balle perdue d’un échange de tirs entre narcotrafiquants d’une cité pas du tout abandonnée par des services de polices qui ne dépendent apparemment pas des masses du brave Gérald (qui va, soyons-en sûr) faire encore plus vibrer ses cordes vocales dans les prochaines heures, de même qu’on peut parier sur des mouvements agités de ses sourcils au sujet de cette quinquagénaire massacrée à Nice par l’une de ses malheureuses probabilités d’insécurité routinière dans le pays.

Quant au ministre de la Santé (l’état physiologique, pas la prison dans laquelle on devrait jeter nos clowns gouvernementaux) dont le nom et l’existence n’intéressent finalement personne, il ne fera probablement aucun commentaire sur un nouvel exemple navrant de patient mort avant d’avoir pu bénéficier des urgences de ce système de soins que le monde entier nous aurait envié, disait-on jadis.

Mais allons ! Tout ceci n’existe pas, ou pas vraiment. Les médias en parlent, un peu, mais se gardent bien de même faire mine de prendre la mesure de l’exaspération des Français devant l’incroyable nullité de l’actuel personnel politique voire, pire encore, de son acharnement à aggraver la situation avec ses phrases idiotes, ses idées stupides et ses méthodes à la con.


En fait, ces médias, vils, fiévreux d’obséquiosité et lâchement dépendants de leurs subventions, brossent en pointillé une réalité alternative dans laquelle ces guignols encostumés serviraient à quelque chose et mériteraient le respect.

Voulant s’occuper de tout, au frais du contribuable, ils n’arrivent à rien et enfoncent le pays réel dans une espèce de tiers-monde qui refuse même de s’assumer, de se voir tel qu’il est qui ne peut donc même pas imaginer s’en relever. Le fait que le pays montre tant de signes d’effondrement n’échappe plus qu’aux plus niais, ou au plus fourbes des commentateurs qui nient pour continuer de toucher les prébendes et avantages que leurs mensonges leur rapportent.

Cependant, à la différence des effondrements précédents (la chute de Rome est parfois évoquée pour illustrer la crise que l’Occident traverse actuellement), l’effritement actuel laisse les populations sans ressources.

C’est logique : les saucisses industrielles qui nous gouvernent ont absolument tout fait pour obtenir ce résultat calamiteux.

De nos jours, les Français sont devenus totalement dépendants de l’État et cruellement inféodés au reste du monde, depuis l’énergie jusqu’aux médicaments en passant par la nourriture. Pire encore, l’Europe se réveille depuis un peu plus d’un an du fantasme de l’absence de guerre sur son sol et découvre, stupéfaite, qu’elle n’a plus les moyens (ni humains, ni matériels) de soutenir un conflit plus de quelques jours (et encore, s’il ne fait pas trop chaud, pas trop froid, et avec une pause le midi pour écouler ses tickets resto). Par comparaison, un citoyen romain du IVe siècle découvrant un citoyen européen du XXIe verrait surtout un petit mammifère peureux et complètement perdu, baladé par une propagande grossière et totalement dépendant des lubies d’une élite maintenant clairement mortifère.

Au travers des médias et de ces politiciens qui finissent par croire aux bobards qu’ils débitent, la réalité est filtrée, édulcorée et pastélisée à la javel du conformisme, mais n’échappe plus à personne : l’État n’est plus du tout capable d’assurer ses fonctions, et il devient maintenant dangereux d’y croire.


https://h16free.com/2023/09/15/75299-la-republique-denmarchistan-refuse-de-voir-leffondrement

1 septembre 2023

Une rentrée sous le signe de la déroute totale

H16

Nous sommes le premier septembre et conformément à tout ce qu’on pouvait prévoir, la rentrée est déjà particulièrement piquante pour Macron et son gouvernement.

Il faut se résoudre à l’évidence : la situation est quelque peu tendue.

Sur le plan politique, la multiplication des 49.3 et autres agitations cosmétiques commencent à peser sur le petit chef de l’État à tel point que, pour ne pas changer les formules qui occupent le terrain médiatique sans produire le moindre résultat, il a une nouvelle fois convoqué des gens pour leur parler. Parfois, ce sont des citoyens. D’autres fois, des grands patrons. Cette fois-ci, ce fut les chefs de partis de l’Assemblée.

De ceci, il ne ressortira d’autant plus rien du tout que très visiblement, même Macron n’a aucune idée de ce qu’il fait. Il brode. Il improvise. Il frétille.


Pendant ce temps, la France coule.

C’est visible partout, et les gesticulations politiques – qui n’intéressent finalement qu’un petit milieu autocentré – ne parviennent plus à camoufler le véritable effondrement de ce qui, jadis, faisait la réputation française.

Certes, pour le moment, l’art culinaire n’est pas encore complètement saboté mais il n’en va pas de même du légendaire système de soins (que le monde nous aurait envié, il y a encore quelques dizaines d’années). Les articles se suivent et se ressemblent de personnes mourant dans des couloirs d’urgences ou de patients oubliés des douzaines d’heures sans soins.

Petit à petit, les Français se rendent compte que leurs urgences hospitalières n’offrent plus aucune garantie ni de moyen, ni de résultat et que pour certaines, il y a une vraie prise de risque à les fréquenter comme en témoigne le récit affolant de cette mère de famille confrontée au CHU de Bordeaux dont on se demande s’il n’a pas sombré dans le tiers-monde avec certains quartiers de la ville.

La France, c’était aussi – il y a vingt ou trente ans – une diplomatie reconnue sur toute la planète. Les choix calamiteux, consternants et systématiquement contre-productifs dans le domaine des présidents Sarkozy, puis Hollande et Macron à présent ont résolument conduit au désastre actuel qui touche son apothéose avec ce qui se passe actuellement au Niger et, plus récemment encore, au Gabon.

Avec une obstination qui confine au crétinisme pathologique, nos décideurs se rassureront en expliquant que tout ça n’est que la faute des Russes, forcément.


La France, c’était aussi une instruction à la portée de tous.

À présent, c’est devenu un véritable champ de foire et l’occasion pour certains de pousser leurs agendas politiques les plus toxiques de toutes les façons possibles. La récente polémique vestimentaire (les abayas, ça change vraiment des burkas et des tchadors, tiens), attisée par ce freluquet d’Attal, nouveau ministricule maintenant en charge de l’Éducation nationale, masque mal l’absence maintenant complète d’objectifs clairs pour l’institution, en perdition dans ses programmes, ses réformes et ses principes grandiloquents depuis longtemps inapplicables, et surtout de résultats tangibles pour les élèves français dont le niveau sombre inexorablement.

La France qui fut jadis une nation puissante et riche, doit maintenant tenter de rétablir ses finances grâces aux fabuleux conseils d’un poussif auteur de romans de gare sulfureux dont les élucubrations économiques ont déjà provoqué de gros dégâts. Prétendant lutter contre l’inflation, c’est sur Bruno Le Maire qu’on devra compter pour tenter de juguler l’effondrement de la consommation des Français : si l’épicerie et la crèmerie baissent par exemple de 2%, l’entretien, la droguerie, l’hygiène et les alcools dégringolent de 10% ce qui est sans précédent.

Le peuple coupe dans le non-essentiel avant d’avoir à le faire aussi dans l’essentiel (l’alimentaire), pendant que le Bruneau de Bercy se gargarisera de ses résultats fantasmés.

Bref, c’est une déroute totale.

Malheureusement, ces constants n’ont en fait rien de surprenant : les dirigeants français se succèdent au pouvoir depuis trente ans en s’entre-promouvant les uns et les autres, sans pourtant avoir démontré la moindre capacité à prévoir, planifier et anticiper ce qui se passe et ce qui, bien souvent, était pourtant prévisible et même prévu.

Certains, trop généreux, partiront du principe que ces bourdes à répétition et ces choix politiques calamiteux sont le fait d’un plan mûrement réfléchi, d’une espèce de volonté de sabotage qui aurait, plus loin, une concrétisation, un aboutissement spécifique recherché par ces dirigeants. Malins, tout se déroulerait comme prévu, c’est-à-dire mal.


Ce n’est pas le cas : s’il est clair qu’il y a – parfois – la volonté d’obtenir l’une ou l’autre réaction de la part de l’opinion publique, s’il est évident que des opérations psychologiques sont – parfois – mises en place et que ces dirigeants ont bien du mal à cacher une vision à la fois malthusienne, collectiviste et complètement viciée de l’Humanité, il est aussi clair que les actuels dirigeants n’ont tout simplement pas les moyens pratiques et encore moins intellectuels d’aboutir à leurs fins sans se gameller assez spectaculairement.

Et non seulement, comme tout humain faillible, ils font des erreurs, des bévues, des boulettes et des gaffes, mais elles ont actuellement tendance à se multiplier à mesure que leurs plans, leurs historiettes (qu’on appelle “narratifs” de nos jours pour être à la mode) sont dépassés par la réalité, que leurs petites manipulations sont éventées, que leurs manigances tournent au fiasco.

Confondant leur suffisance avec un machiavélisme qui leur est inatteignable, toisant le peuple seulement parce que ceux qui les entourent sont avachis ou encore plus bas qu’eux, ils affichent leur arrogance de plus en plus ouvertement (dernier exemple en date ici).

Alors oui, ils ne sont pas tous idiots, mais il est loin le temps où les dirigeants étaient effectivement issus de l’élite, qu’ils s’illustraient par la vivacité de leur esprit, des traits de caractères brillants ou une intelligence hors norme.

La France n’est plus que l’ombre d’elle-même : cela fait longtemps que nous n’y avons plus sélectionné des dirigeants parmi la crème de la crème. Nous n’avons plus que des arrivistes, bourrés de tics et de vices, qui nous emmènent à la misère et à leur propre destruction, tout en étant persuadé d’avoir tout mieux compris que les autres.

Ce pays est foutu.


13 août 2023

Denis Collin

Il n'y a pas de société... C'était la forte pensée de Mrs Thatcher et on peut finir pas croire qu'elle a raison. Nous vivons dans notre bulle, nous préoccupant de nous-mêmes, nous accordant avec d'autres bulles au gré des vents qui font voleter ces bulles. Nous sommes résolument devenus hostiles à toute obligation collective, ni la messe du dimanche matin ni la réunion de cellule du parti ne peuvent nous sortir de notre bulle. Sans que nous parvenions à réagir, nous voyons notre monde en train de s'effondrer — je n'ai pas dit le monde, mais notre monde. Ce monde qui s'effondre valait-il le coup d'être défendu ? J'ai la faiblesse de croire qu'il en valait la peine, que la "grande culture" occidentale est une expression magnifique de l'esprit humain et que ces droits de l'homme que nous héritons du christianisme est le gage de la perfectibilité de l'être humain. Tout cela, me dira-t-on, était seulement l'ornement du capitalisme. Maintenant, nous allons vers un capitalisme sans ornement, un capitalisme que plus rien ne retient et qui fera exploser toutes nos petites bulles.

11 août 2023

L’Allemagne a tué la France et l’Europe a tué l’Allemagne

H16

Sur le papier et il y a cinquante ans de cela, l’Union européenne semblait une excellente idée. Avec les dernières décennies et, notamment, les cinq dernières années, l’idée a rapidement viré au cauchemar et tout s’y déroule comme si la construction européenne avait été conçue pour ruiner la France puis, maintenant, l’Allemagne.

Pour tous les thuriféraires de la superstructure étatique européenne, il ne fait pas de doute que le réveil sera d’autant plus long qu’il sera brutal et douloureux. Pour les autres, le doute n’a déjà plus place surtout que ces derniers mois, des informations dont seuls les initiés disposaient jusqu’alors commencent à fuiter abondamment.

C’est ainsi qu’on a récemment appris (ou disons, redécouvert) que Dominique Voynet, alors ministre de l’Environnement sous le gouvernement Jospin entre 1997 et 2001, a consciencieusement fusillé le nucléaire français, saboté même, en s’assurant que ce dernier ne serait pas épargné par les malus taxatoires qui touchent le pétrole, le charbon et le gaz.


On pourrait charitablement (ou niaisement) croire que la trahison de Voynet et son sabotage de la filière nucléaire française n’était que le fait d’une erreur de personne ou d’une mauvaise compréhension des enjeux. Il n’en est rien : en réalité, il ne s’agit pas d’une erreur tactique, stratégique ou idéologique, mais cela s’inscrit bel et bien dans un projet de longue haleine visant à affaiblir la France depuis la fin des années 90.

Ce projet, essentiellement piloté par les Allemands, a consisté à tout faire pour détruire le potentiel industriel de la France en utilisant différents lobbies, puis, depuis 2015, l’agenda 2030 et très notamment son volet écologique pour s’assurer de l’arrêt et du démantèlement de la filière nucléaire française.

Le but pour les Allemands était d’amoindrir puis d’annuler l’avantage compétitif des Français en matière d’énergie électrique. Le lobbying constant d’associations plus ou moins écologistes, systématiquement en défaveur du nucléaire bien avant les autres énergies (et surtout pas le gaz – le géant du gaz russe, Gazprom, arrosant régulièrement les écolos allemands), l’infiltration de lobbyistes allemands au plus haut niveau des institutions françaises, la mise en place d’un “marché de l’électricité” fortement défavorable aux opérateurs français, l’imposition de prix électriques fixés arbitrairement pour favoriser les énergies alternatives intermittentes et non-pilotables et divertir une masse considérable d’argent public dans les poches de promoteurs privés amis des politiciens bien placés, tout aura aidé ces dernières années pour garantir des difficultés grandissantes au nucléaire français.

Et de façon claire, les industriels français ont progressivement perdu l’avantage énergétique à rester en France : une fois les prix électriques de plus en plus proches de ceux qu’on trouve outre-Rhin, il n’est pas plus intéressant d’être en France qu’en Allemagne d’autant qu’on y trouve plus facilement une main-d’œuvre mieux formée et nettement moins de pénibleries paperassières administratives.

Malheureusement, si l’objectif semble rempli pour les Allemands, la survenue du conflit russo-ukrainien a profondément modifié la donne, d’autant qu’il s’est doublé de choix géopolitiques de plus en plus hasardeux des institutions européennes : poussée par un exécutif américain ravi de voir l’Europe se tirer une balle dans le pied, les sanctions économiques puis le sabotage de NordStream auront durablement modifié la donne énergétique allemande dont l’industrie se retrouve à présent dans une situation tendue.

Sans surprise, le moteur industriel européen, essentiellement allemand, commence à caler : dans un récent article de Politico, on apprend par exemple que la capacité de l’Allemagne à attirer les investissements des entreprises a subi une baisse alarmante l’année dernière, lorsque plus de 135 milliards de dollars d’investissements directs étrangers sont sortis d’Allemagne et que seulement 10,5 milliards d’euros ont été enregistrés. Comme les coûts de l’énergie ont explosé, les industries chimique et métallurgique grosses consommatrices d’énergie et piliers de l’économie allemande, ont donc choisi de déplacer leurs usines à l’étranger.

Le bilan n’est pas réellement réjouissant et on comprend que si la situation devait durer, l’économie allemande pourrait se prendre une gamelle mémorable. Ce qui pourrait n’avoir été qu’un petit mauvais moment à passer, une récession purement “technique”, est en passe de se transformer en renversement fondamental de situation économique qui pourrait fort bien emporter toute l’Europe avec elle.


Cette désindustrialisation allemande, que l’Italie ou la France sont incapables de compenser (les deux pays pataugeant actuellement dans leurs propres problèmes économiques de plus en plus graves), entraîne des phénomènes nouveaux outre-Rhin avec par exemple le début d’un exode des travailleurs allemands à l’étranger.

Du point de vue de la construction européenne, cela ressemble de plus en plus à un échec cuisant. Du point de vue des Américains, en revanche, cela affirme une tendance déjà en place depuis le tournant du siècle : entre la guerre en Ukraine et les actuelles difficultés économiques majeures du Vieux Continent, l’Europe divisée est une réalité rentable pour les États-Unis dont le niveau de vie a continué à augmenter ces vingt dernières années au contraire du niveau de vie européen qui a, lui, globalement stagné (au mieux) voire baissé (dans certains pays, notamment en Italie).


À tel point que, comme le soulignait déjà un article de 2019 de FEE et qui n’est pas démenti à ce jour, les 20% les plus pauvres des Américains sont en moyenne plus riches que la plupart des nations européennes. Les pauvres vivant aux États-Unis ont ainsi accès à plus de ressources matérielles que la moyenne de la plupart des pays les plus riches du monde…

Le bilan des dernières années est sans appel : à force de lobbying, jouant sur la naïveté française qui croyait en être restée à une entente franco-allemande quelque peu romancée, l’Allemagne a durablement fusillé l’industrie française. Et au moment où elle allait enfin assurer sa suprématie sur tout le continent, la guerre en Ukraine et les décisions européennes qui furent prises à la suite ont fusillé l’industrie allemande.

Bravo : à présent, l’Europe est foutue.


8 août 2023

Alexandre Soljenitsyne, Le déclin du courage
Discours aux étudiants de Harvard, 1978

« Vous, en Europe, vous êtes dans une éclipse de l'intelligence. Vous allez souffrir. Le gouffre est profond. Vous êtes malades. Vous avez la maladie du vide. Le système occidental va vers son état ultime d'épuisement spirituel : le juridisme sans âme, l'humanisme rationaliste, l'abolition de la vie intérieure... Toutes vos élites ont perdu le sens des valeurs supérieures. Elles ont oublié que le premier droit de l'homme, c'est le droit de ne pas encombrer son âme avec des futilités…
Cependant, le gouffre s'ouvrira à la lumière. De petites lucioles dans la nuit vacilleront au loin. Il y aura des hommes qui se lèveront, au nom de la vérité, de la nature, de la vie. Ils exerceront leurs enfants à penser différemment, à remettre l'esprit au-dessus de la matière. Ils briseront la spirale du déclin du courage. Ainsi viendra l'éclosion des consciences dressées. Aujourd'hui les dissidents sont à l'Est, ils vont passer à l'Ouest. »

5 août 2023

Surveillance totale et risque de coup d'État en France (vidéo)

Idriss Aberkane avec Rémy de Juste Milieu

Grève discrète des policiers en France, progression écrasante d'un modèle de société orwellienne et fascisante où "si vous n'avez rien à cacher vous n'avez rien à craindre", et dans laquelle n'importe qui pourra voir les caméras de ses téléphones et ordinateurs ouvertes à son insu, jamais la société française n'a été aussi proche à la fois de l'implosion et du totalitarisme. Devoir d'information oblige, nous faisons le point avec Rémy de la chaîne Juste Milieu, un des plus éminents journalistes citoyens du Paysage Internet Francophone.

https://www.youtube.com/watch?v=Pwbbaqj7Dxc

24 juillet 2023

Est-ce ainsi que meurent les civilisations ?

Anne-Sophie Chazaud

Chers amis,
Nous sommes nombreux je crois à ne plus savoir comment mettre en récit, mettre en mots, ce que nous vivons au plan collectif. Je le constate d’ailleurs sur ce réseau qui, certes en perte globale d’audience, a toutefois gardé ses abonnés, et lorsque j’observe ce qui s’y publie, je constate une forme d’impossibilité à dire. Alors ça ronronne, ça tourne un peu en boucle, ça radote, chacun dans son couloir, chacun selon son obsession, lançant encore vaguement quelques saillies à la cantonade, dans un désir attardé et jamais assouvi d’infantile et narcissique reconnaissance, mais pour dire quoi et, surtout, pour atteindre quel but ?
Moi, pour le moment, je ne sais pas mettre en mots de manière réellement représentative, le moment que nous traversons. Est-ce ainsi que meurent les civilisations ?, je me demande, par l’inaptitude à produire des récits et des mythes réellement structurants, lesquels produiraient eux-mêmes une « dogmatique » (chère à Pierre Legendre). Les récits à la fois s’essoufflent et se hissent grotesquement au niveau de la folie devenue ordinaire, aussi laide que stupide : une langue devenue folle (matérialisée par le delirium gadget de l’écriture inclusive) cherche à donner l’illusion d’un monde qui n’existe pas, à donner l’illusion qu’il est encore possible de produire quoi que ce soit comme si nous avions encore la capacité de produire quelque nouveau monde que ce soit, dans lequel les hommes accoucheraient et où le wifi provoquerait indubitablement la mort de la planète, simplement parce que sans ces discours de folie, ceux qui en sont les promoteurs savent qu’il n’ont absolument plus rien de sain, de fort, de puissant, chargé de « virtu » à proposer. On promeut un faux monde, un faux réel, une sous-littérature, une fake langue, afin de masquer l’effondrement du monde réel et la totale déshérence matérielle et morale de la partie la plus bruyante du monde occidental.
Je savais (je l’avais souvent dit) que 5 ans supplémentaires de Macron provoqueraient un chaos sans précédent : toutes mes projections sont complètement dépassées par l’ampleur du phénomène. La semaine dernière, l’individu a déclaré qu’il pouvait être fier du travail réalisé ces dernières semaines. Il est fier, il est content.
Je ne sais pas si l’on mesure le niveau psychiatrique particulier qu’il faut avoir atteint non seulement pour proférer cette phrase, mais aussi pour la subir (du côté des citoyens) sans broncher.
Le pays a montré à quel point il était gangrené, comme atomisé par les métastases d’effondrement de la loi, de l’ordre, de la sécurité, de la tranquillité, du bien-être, du simple plaisir de vivre. Les citoyens ont vu que la racaille pouvait à tout moment mettre la nation en péril, ainsi que nous l’analysions depuis plusieurs décennies : seul le rappel à l’ordre des dealers a fait rentrer, pour le moment, les petits S.A du système de mise à mort du peuple français dans le rang. Mais le Monsieur est fier, il est content.
Plus rien ne fonctionne normalement : les hôpitaux sont en déroute, l’économie en déréliction grâce aux mesures très intelligentes prises afin de complaire aux intérêts américains dans leur lutte contre la Russie, au détriment de toute considération pour les intérêts du peuple français – que l’on cherche de toute façon à détruire –, l’on annonce des augmentations faramineuses de tarifs de l’énergie sur fond d’une inflation déjà galopante, la justice ne fonctionne plus : les délinquants sont laissés libres tandis que les policiers qui les combattent sont embastillés (l’occasion hélas pour eux de constater ce que subissent les opposants politiques et sociaux de la macronie – qu’ils ont tant protégée – depuis des années), l’école est en déroute, cible des obsessions débiles du wokisme tandis que les enfants du monde asiatique apprennent, eux, les mathématiques, les sciences (les vraies), les langues, la littérature, l’histoire, nous faisant perdre d’ores et déjà au moins une ou deux générations d’intelligence collective à supposer que nous existions encore d’ici là. Nos grandes métropoles sont devenues des théâtres de l’immondice, souvent mis en scène par la stupidité nuisible d’exécutifs gauchistes qui se contrefichent bien de savoir comment le peuple vit ensuite au milieu des cloaques qu’ils engendrent : la drogue, la délinquance, la saleté, les rats, les espèces parasites, l’insécurité sont partout, tout est rendu sale, moche, du moment que l’on peut circuler entre deux drogués, trois racailles et quatre bacs à compost à vélo électrique muni de batteries fabriquées grâce au travail d’enfants esclaves du lointain : le gauchiste a globalement la conscience tranquille du moment qu’il vélotaf. Les centres-villes sont désertés, on ne compte plus les affiches « à vendre » sur les immeubles y compris des beaux quartiers, tout le monde cherche à fuir, mais fuir où ? Les bobos, on le sait, iront infester de nouveaux endroits qui seront ensuite pourris par leur présence. Les plus chanceux vont pouvoir s’expatrier. Mais les autres, comment vont-ils faire sinon subir une vie dans laquelle ils devront se mouvoir entre la saleté, la dangerosité, le stress constant de se dire que tout peut basculer en quelques secondes, il suffit de croiser les mauvaises personnes et l’on se retrouvera égorgé, blessé, violé, lynché, pour une cigarette, pour un regard, pour une robe sexy.
Mais le Monsieur bizarre est fier du travail accompli.
Que dire également de ceux qui l’ont mis au pouvoir et qui quelques semaines plus tard couinaient dans les rues en tapant sur des casseroles ? Que dire de ceux qui, face à l’effondrement auquel nous assistons, trouvent encore le moyen de dire « oui mais sinon ce serait le chaos et le fascisme » ?
Le chaos est là. Le fascisme est là aussi : on s’appuie sur le lumpen pour détruire le peuple, on embastille les critiques, les voix divergentes, on persécute le bloc populaire, sur fond de corruption matérielle et morale massive.
Et puis surtout, on fait s’habituer le peuple à cette nouvelle vie.
Dans le vide civilisationnel que nous laissons s’installent l’hyperviolence structurelle de l’obscurantisme religieux islamiste, le chaos anthropologique qu’incarne le néolibéralisme, et l’abêtissement délibéré des masses par tous les moyens.
En ce qui me concerne, les choses sont très claires : soit les prochaines échéances électorales permettront de sortir de cet état de déréliction que je n’aurais absolument jamais cru voir de ma vie, soit il faudra définitivement songer à aller vivre ailleurs, comme l’ont d’ailleurs déjà fait beaucoup de nos compatriotes de confession juive.
Voilà pourquoi profiter égoïstement de l’existence en attendant que les gens se réveillent – ou pas –, me semble être la seule chose à faire. Tout a été dit, tout a été montré, nous sommes nombreux à être prêts pour ce combat : au peuple à présent de faire preuve ou non de résilience et de réaction immunitaire face aux agents de sa propre mise à mort.
À mon modeste niveau, j’ai fait le job. C’est la raison pour laquelle je n’ai rien d’autre à dire pour le moment.
Je vous embrasse et vous souhaite bon courage en attendant la suite.

21 juillet 2023

Gérard Boyadjian

Pourquoi devrions-nous accabler le rentrant Gabriel Attal, ou même le sortant Pap Ndiaye ? Pourquoi devrions-nous éructer à chaque nomination encore plus calamiteuse que la précédente ?
Pourquoi devrions-nous être en permanence outrés, indignés, violés par l'étalage incommensurable de nullités (Le Maire, Darmanin, Borne, Dupond-Moretti, Schiappa, etc...), d'incompétence flagrante, de décadence assumée par une endogamie consacrée ?
Emmanuel Macron avait déjà tout annoncé et a tout démontré lors de son premier mandat.
En dépit de son bilan. Depuis l'effondrement économique et social incontestable et malgré toutes les évidences qui s'imposaient à nous, nous l'avons réélu. Nous sommes les seuls responsables.
Nous avons mis nos bourreaux à leurs places et ils nous infligent le châtiment que nous méritons.
Et pour être aussi sincère que pessimiste, je ne vois pas pour quelle raison, ils nous épargneraient cette guerre qui se dessine gentiment sous nos yeux. D'autant plus que c'est leur seule issue et notre très probable destinée.
Je ne sais même plus comment chacun d'entre vous perçoit son avenir en France. Ce pays unique qui jadis fut le joyau du monde. Où les gens se précipitaient de tous les coins pour fouler sa terre, respirer son air, vivre sa musique et chanter sa langue...
Aujourd'hui, non seulement le monde ne regarde plus la France, mais même les Français cherchent à s'en échapper.
Désolation absolue.

8 avril 2023

Yann Bizien

Citations de ceux qui vivaient la chute de l'empire romain :

⬦ L'Empire est devenu un État policier, avec des espions et des informateurs partout. Les gens sont constamment surveillés, et chacun de leurs mouvements est surveillé par les autorités.
Synésius de Cyrène, évêque grec du IVe siècle ap. J.-C.

⬦ L'Empire romain est dirigé par un petit groupe d'élites qui ne se soucient que de leurs propres intérêts. Ils n'ont aucune préoccupation pour le bien-être du peuple, et feront tout ce qui est en leur pouvoir pour maintenir leur pouvoir.
Salvien, écrivain chrétien du Ve siècle

⬦ L'Empire romain est devenu une dictature, l'empereur exerçant un pouvoir absolu sur la vie des gens. Il n'y a plus de place pour la dissidence ou l'opposition.
Saint Augustin, théologien chrétien du IVe siècle ap. J.-C.

⬦ Le gouvernement romain est devenu tyrannique et oppressif. Les gens ne sont plus libres de dire ce qu'ils pensent ou d'exprimer leurs opinions sans crainte de représailles.
Ammien Marcellin, historien romain du IVe siècle ap. J.-C.

⬦ Les taxes prélevées par le gouvernement romain sont un lourd fardeau pour le peuple. Elles causent une grande souffrance et une grande difficulté, et pourtant le gouvernement ne montre aucune pitié.
Synésius de Cyrène, évêque grec du IVe siècle ap. J.-C.

⬦ Les taxes imposées par le gouvernement romain sont injustes et oppressives. Les gens sont forcés de donner leur argent durement gagné pour soutenir les modes de vie luxueux des élites.
Saint Augustin, théologien chrétien du IVe siècle ap. J.-C.

⬦ L'Empire romain est comme une grande bête qui dévore tout sur son passage. Les gens sont taxés au maximum, et pourtant le gouvernement exige encore plus.
Ammien Marcellin, historien romain du IVe siècle ap. J.-C.

⬦ Certaines personnes ont sombré à de tels niveaux de dépravation qu'elles cherchent du plaisir sexuel avec des animaux. C'est un signe de la décadence morale de notre société.
Suétone, historien romain du IIe siècle ap. J.-C.

⬦ Les mœurs des femmes sont devenues aussi corrompues que celles des hommes. Elles se livrent à toutes sortes de comportements honteux et n'ont plus aucun sens de la décence ou de la honte.
Sénèque le Jeune, philosophe romain du Ier siècle ap. J.-C.

⬦ Les hommes de notre temps sont devenus efféminés et décadents. Ils s'intéressent davantage à leur apparence et à leur plaisir qu'à leurs devoirs et responsabilités. Ils ont perdu l'esprit de sacrifice de soi et de service
Dion Cassius, historien romain du 3e siècle après J.-C

⬦ Les pratiques sexuelles de notre peuple sont devenues si perverties qu'elles sont maintenant considérées comme normales. Les hommes épousent des hommes et les femmes épousent des femmes, et personne ne sourcille.
Ammien Marcellin, historien romain du 4ème siècle après J.-C.

⬦ À notre époque il est plus facile de violer la loi que de la respecter, et la vertu est plus souvent punie que récompensée. Nous aimons dorénavant plus le plaisir que l'honneur, et valorisons l'argent plus que la justice.
St. Jérôme, érudit chrétien du 4e siècle après J-C

⬦ La bureaucratie romaine était comme un cancer, consommant les ressources de l'empire sans fournir aucun véritable bénéfice. C'était un fardeau que le peuple ne pouvait plus supporter.
Augustin d'Hippone, théologien et philosophe chrétien, 354 après J-C

⬦ Les institutions de l'Empire romain se décomposaient, ses armées s'affaiblissaient, et son peuple devenait de moins en moins capable de se défendre.
Salvien de Marseille, théologien et écrivain chrétien (vers 400-480 après J-C)

31 mars 2023

En s’appauvrissant, la France met le larcin à portée des bourgeois

H16

C’est LA tendance mode du moment, la fast-fashion éco-hype au rayon frais de votre supermarché : l’antivol massif sur le steak Charal et l’entrecôte dans une boîte en plastique transparent qui ne s’ouvre qu’en caisse… Décidément, la France de 2023 explore de nouveaux espaces incongrus et des latéralités carrément glucoses !

On l’aura compris : on assiste à une véritable course à la sécurisation des articles vendus en grande surface et l’antivol coincé sur la viande n’est plus une surprise pour le consommateur habitué.

Cela n’est pas sans rapport avec l’augmentation constatée des vols à l’étalage, de 14% selon le ministère de l’Intérieur, qui n’est pas non plus sans lien avec la valse guillerette des prix qui, nonobstant les dénégations du Bruneau de Bercy, continuent de marquer une belle vigueur à la hausse.

Or, phénomène intéressant, cette inflation ne baisse que marginalement la consommation des ménages. Certains en déduiront hardiment que les Français ne veulent plus faire d’efforts sur la nourriture, pendant que d’autres en concluront que cette baisse modérée est surtout liée au fait que ces mêmes Français ne peuvent plus sacrifier leur nourriture pour faire des économies.

Autrement dit, on arrive à ce moment douloureux où un nombre croissant de nos concitoyens se voit contraint à se tourner vers les Restos du Cœur (avec une hausse de leur fréquentation effectivement constatée) ou, plus prosaïquement, … à voler.

C’est ainsi qu’un très récent article du Figaro nous fait découvrir quelques-unes de ces personnes confrontées à de grosses difficultés pour se nourrir correctement. Pour certains étudiants, même les 3.30€ du CROUS par jour représentent une somme trop importante ; pour d’autres, en situation précaire ou dépendants des aides sociales, ce sont des courses qu’on “améliore” très substantiellement de quelques “oublis” en caisse…


Petit-à-petit et sans que plus personne ne puisse le nier, la France – qui serait la 7ème puissance économique mondiale – s’appauvrit visiblement : à force de ponctions pour alimenter une redistribution qui n’a jamais marché, ne marche pas et ne marchera jamais que dans l’imaginaire des collectivistes de plus en plus virulents, les individus sont confrontés à la dure réalité qui, elle, ne se satisfait pas de beaux discours mélenchonesques. D’un côté, le salaire ou les aides versées augmentent beaucoup moins vite que l’inflation voire (pire) diminuent, de l’autre, les ponctions de l’État sont de plus en plus importantes et systématiques, et le temps passé à courir après les aides (cet impôt invisible que les pauvres paient si cher) aboutissent à une vie de plus en plus coincée financièrement.

Et dans ce cas là, à la moindre crise, au moindre problème, au moindre pépin de la vie, l’effet ciseau est implacable : le réfrigérateur ne se remplit plus.

Cependant – et l’article du Figaro illustre bien cela – la situation a ceci de particulier qu’elle ne touche pas que certaines classes de populations, certains âges. De façon encore plus étonnante, on observe même en parallèle que certains en profitent ouvertement.

Ces petits malins n’ont pas besoin, mais n’hésitent pourtant pas à le faire… Par idéologie. Eh oui : qui, sinon eux, serait à même de lutter contre les giga-turbo-marges de la méchante distribution ? Qui s’élèverait contre les caisses en libre-service “qui détruisent les emplois” et qui ont été installées à la demande “des boomeurs pendant la crise covid pour éviter les contaminations” ? Rien de tel qu’y rapiner tranquillement avec les facilités mises en place et, en prime, on se donne bonne conscience, le poing idéologiquement tendu avec un petit “no pasaran !” qui sent bon le pneu brûlé CGT.

Et puis, comprenez bien qu’on ne vole pas dans les petites boutiques, le commerçant local et l’artisan bio-éco-conscient qui syntonise son quinoa avec Gaïa ! Non, seules les grandes surfaces sont la cible de ces profiteurs dont le courroux (contre les marges sKandaleuses de la grande distribution) trouve là un moyen de s’exprimer tout en profitant d’un petit pic d’adrénaline à coût réduit.

Or, selon le Figaro qui cite les grandes enseignes elles-mêmes, “Ce profil de voleurs par opportunisme, ainsi répertorié par les magasins, constitue le gros bataillon des pilleurs”.

Sapristi.


Certes (et compte-tenu de l’historique torturé de nos journaux en matière d’exactitude des faits rapportés), on devra considérer ces allégations avec la plus grande prudence, mais cependant, est-ce invraisemblable d’imaginer qu’après des décennies à enseigner l’économie façon Marx au sein de l’Éducation nationale, certains se soient imbibés des notions de plus en plus approximatives d’économie et surtout de la morale particulièrement souple des collectivistes en culotte courte ?

Serait-ce si incroyable d’imaginer qu’à peu près tout un peuple, biberonné à la lutte des classes, à l’exploitation des petits par les gros, dont l’imaginaire collectif est celui du Grand Méchant Capital Qui Spolie Sans Arrêt Le Prolétaire, ne finisse pas par croire, dur comme fer, que les commerçants sont majoritairement là pour leur faire les poches et qu’il faut donc, de temps en temps, rendre coup pour coup coût pour coût et donc dérober ce que l’on peut… et de préférence plutôt de grosses entrecôtes, du safran ou de la vanille plutôt que des boîtes de thon en miettes ?


Du reste, la véritable myopie de ce genre de comportement d’une part aisée de la population ne doit pas surprendre : les conséquences des actes des uns et des autres étant soigneusement évités, tus, cachés ou déformés dans l’enseignement français actuel, il n’est pas étonnant que ces pratiques se répandent.

La multiplication de ces coûts (liés aux vols constatés, puis aux mesures à mettre en place pour les réduire, depuis les antivols jusqu’aux caméras en passant par les vigiles et le reste) entraîne mécaniquement une augmentation des prix sur tous les produits vendus : il faut bien rattraper la perte encourue. Mais ceci semble totalement échapper à ces hordes de bourgeois courroucés qui ont décidé de “voler éthique”.

Mais surtout, pourquoi s’en priver ?

Lorsqu’ils sont constatés, rares sont les vols qui aboutissent à un dépôt de plainte… Et pour cause : elle n’est suivie la plupart du temps d’aucun effet, la société française ayant décidé que ceci n’en valait pas la peine.

À raison peut-être puisque, d’un autre côté, les exactions de plus en plus violentes de certains privilégiés du système (tant Black Blocs, racailles de réseaux ou amis du pouvoir en place, aux deux bouts du spectre de la richesse relative) ne sont pas non plus suivies par la justice qui semble bien plus occupée à débouter les demandes des propriétaires concernant les squats, ou traquer le multirécidiviste de l’excès de vitesse en Doblo à 2 km/h près sur autoroute.

Il faut se résoudre à l’évidence : certes, la pauvreté progresse vite et fort. Mais elle ne masque plus vraiment l’état de déréliction et de pourrissement de la société française dont chacune des composantes, grâce à la magie du socialisme appliqué, est maintenant en guerre contre les autres.

Ce pays est foutu.


21 mars 2023

Europe : le choix de la misère et la fuite des cerveaux

H16

Intéressant constat que celui qu’on peut dresser à la lecture d’un récent article de Courrier International sur un rapport de l’Institut australien de politique stratégique (ASPI) qui semblerait montrer que la suprématie américaine en matière de technologies est en train de laisser place à la Chine…

L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt et surtout qui parlent chinois ; c’est en tout cas ce qu’on pourrait croire à lire le rapport en question duquel on peut d’ores et déjà tirer quelques enseignements, à commencer par le constat que, dans la course intellectuelle et technologique, l’Occident est clairement en train de marquer le pas au profit de la Chine.

Pour l’Institut australien, les démocraties occidentales ne sont plus le berceau des avancées scientifiques et de la recherche, et – pire encore – ne sont plus capable de retenir les ingénieurs et les chercheurs comme ce fut le cas jadis et, selon lui, la Chine serait passée en tête dans 37 des 44 secteurs de technologies de pointe analysés, depuis les batteries électriques, aux communications fondées sur les technologies 5G ou 6G en passant par le développement de l’informatique quantique, les vaccins ou les systèmes de lancement spatiaux, ces trois domaines faisant partie des sept domaines seulement où les États-Unis restent en tête pour le moment.

Or, dans l’ensemble des métriques proposées, une question surnage, lancinante et dont la réponse n’est pas très rassurante : où en est l’Europe ?

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Et l’Europe, dans tout ça ?

Coincée dans un entre-deux inconfortable où le Vieux-Continent semble tout juste maintenir ses capacités, elle n’apparaît en tête dans aucun domaine technologique sur les 44 choisis par l’Institut. Au passage, en épluchant le rapport, on se rend compte que les pays européens peinent aussi à trouver une place en troisième ou quatrième position. Pire : même si l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni tirent encore leur épingle du jeu dans plusieurs domaines leur permettant de se hisser de temps en temps à une troisième place, la France n’apparaît qu’à deux reprises lorsqu’il s’agit d’énergie nucléaire (et la gestion de ses déchets).

Ce constat impose de s’arrêter une seconde et de bien prendre l’ampleur de ce qui s’est passé en quelques années, une ou deux décennies tout au plus : non seulement la Chine a largement rattrapé le reste du monde et dépassé les États-Unis, mais l’Europe semble maintenant prête à sombrer corps et bien dans le ventre mou des civilisations moyennes, ni complètement tiers-mondisée (pour combien de temps encore ?), ni vraiment apte à développer des technologies de pointe…

En somme, pendant que le monde devient de plus en plus compétitif, que la course technologique devient plus pressante, l’Europe semble avoir fait le choix franchement douteux de devenir de plus en plus “décroissante” : décroissance de sa population, actée avec plus ou moins de résignation et pour certains même, une pointe de morgue réjouie, décroissance technologique en faisant une guerre permanente à toute amélioration du niveau de vie sous tous les prétextes possibles, et surtout décroissance par l’énergie avec une politique suicidaire vigoureuse d’arrêt pur et simple de toute forme d’énergie bon marché, et le remplacement assez moyennement subtil des énergies qui marchent par celles qui ne marchent pas et sont autant hors de prix qu’hors de contrôle (moulins à vent, miroirs magiques) ou d’autres comme le charbon voire la biomasse qui nous ramènent dans une sorte de nostalgie triste, à ce XIXème siècle qui voyait, jadis, l’Europe conquérir le monde.

À ces choix déjà calamiteux visant une disparition aussi pitoyable que possible, on doit ajouter les efforts actuels d’ajouter la faim au froid qui ne manquera pas de saisir les populations en manque d’énergie, avec cette volonté de plus en plus affirmée de dépendre du reste du monde pour s’alimenter : il suffit pour s’en convaincre de voir les quelques agriculteurs encore en activité en Europe défiler pour essayer de réveiller les populations et les politiciens aux problématiques que ces derniers, ânes bâtés de l’écologisme de combat, s’emploient pourtant à leur créer chaque jour qui passe.

Devant ce tableau consternant, peut-on réellement s’étonner de la véritable fuite des cerveaux qu’on observe déjà dans différents pays, la France représentant en la matière une sorte de phare indiquant aux autres ce qu’il ne faut surtout pas faire pour conserver son potentiel intellectuel chez soi ? Les articles d’analyse sont peu nombreux, le constat faisant mal, mais ceux qui évoquent la situation à ce sujet sont sans appel : les cerveaux quittent l’Europe et s’installent aux États-Unis et en Chine, et cette fuite coûte de plus en plus cher.

Une situation qui n’est pas une fatalité

Le plus grave est que ceci n’est en rien une fatalité : l’Europe a amplement prouvé qu’elle pouvait être indépendante sur tous les plans. Sur le plan énergétique, elle s’interdit d’exploiter ses sous-sols pourtant riches. Sur le plan alimentaire et sur le plan technologique, il n’y a pas de doute qu’elle a largement de quoi rendre la monnaie de leur pièces aux Chinois et aux Américains.

Les Européens savent faire aussi bien des puces que des satellites, des avions que des fusées, des voitures que des matériaux raffinés de tous types. L’Europe a su former et a formé une élite intellectuelle, militaire, industrielle, celle qui a effectivement et littéralement conquis le monde en différentes vagues pendant des siècles, y compris les Amériques et l’Orient.

Les pays européens et leurs peuples ont amplement prouvé pouvoir éclairer le monde de leur culture et de leur philosophie.

On sait faire.

Mais malgré cela, l’Europe s’enfonce maintenant comme elle ne s’est jamais effondré auparavant, et pas parce que, subitement, l’Europe ne serait plus capable mais bien parce qu’elle a choisi de ne plus l’être : il s’agit ici d’idéologie, il s’agit de renoncement et rien d’autre.

De l’idéologie, oui, bien connue, marxisante même, celle qui mène inéluctablement à la guerre de tous contre tous au prétexte de protéger des minorités de plus en plus risibles qui n’ont de cesse de monter les uns contre les autres. Diviser pour mieux régner n’a jamais aussi bien marché, tant pour les États-Unis que pour la Chine qui voient maintenant dans l’Europe un véritable champ d’opportunité pour le pillage intellectuel, culturel et économique et ne s’en privent pas.

Il s’agit aussi de renoncement : après des années à distiller l’idée selon laquelle l’individu ne peut rien et l’État peut tout, les citoyens européens, baignés de sociale-démocratie de plus en plus socialiste et de moins en moins démocratique, ont justement fini par le croire, dur comme fer. Renonçant à toute responsabilité et aussi, à tout effort pour se détacher de la tétine lénifiante de l’État, les citoyens européens ont petit-à-petit filé les clés de toute l’Europe à des dirigeants bien plus soucieux de leur propre richesse personnelle que de celle des peuples qui leur ont aveuglement (et de plus en plus idiotement) fait confiance.

On arrive à présent au bout de ce schéma car la facture arrive, et elle est particulièrement salée.


https://h16free.com/2023/03/20/73713-europe-le-choix-de-la-misere-et-la-fuite-des-cerveaux

16 mars 2023

Glissement intellectuel

Jean Mizrahi

Il est intéressant de parler de géopolitique en France, parce que cela révèle toute la dérive intellectuelle de notre pays, et plus largement des pays européens. La guerre en Ukraine est exemplaire de cette dérive, car s’y cristallisent tous les beaux sentiments engendrés par les campagnes médiatiques – on ne parlera pas de propagande – sur le sujet.

Les relations internationales ne sont pas une affaire de morale ni de sentiments, uniquement de rapports de force. Les guerres peuvent certes être attisées par des sentiments, mais, in fine, c’est la force qui décide, froidement. Celui qui est faible et veut s’attaquer au fort est un fou, Thucydide l’a clairement exprimé dans sa relation du dialogue entre les Athéniens et les Méliens. C’est en quoi Zelensky est un fou. Les plus grands chefs d’Etat ou stratèges ont tout autant été clairs sur la question : « les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts », disait le général de Gaulle, paraphrasant ainsi Henry John Temple, Lord Parmerston, qui fut Premier Ministre du Royaume Uni au 19ème siècle : « We have no eternal allies, and we have no perpetual enemies. Our interests are eternal and perpetual, and those interests it is our duty to follow ». Dans les relations internationales, il n’y a pas de sentiments, il n’y a qu’un réalisme froid et calculateur.

Dans l’affaire ukrainienne, il est passionnant de relever les réactions aux tentatives de prendre du recul : ne pas adhérer religieusement à la doxa d’un soutien aveugle, passionné, larmoyant à l'Ukraine, c’est invariablement, pour beaucoup en Europe, être un suppôt de Poutine. Je m’amuse fréquemment à titiller les uns et les autres quand je vois leur exaltation, je suis systématiquement classifié en suppôt du diable poutinien. Il y a une passion qui s’est déclenchée à détester le dirigeant russe, comme si les décisions d’un pays de 150 millions d’âmes étaient prises par un seul homme dans sa salle de bain le matin en se rasant. Chacun se satisfait d’un manichéisme qui évite de penser et de se remettre en question. On le voit surtout avec des personnes avec un haut niveau d’instruction : la morale et les sentiments ont pris le pas sur la réflexion et la critique. Ils sont à l’image des Enthoven et BHL, ces combattants d’opérette qui déclament leur passion pour la guerre depuis le Café de Flore ou les Deux Magots. Pour tous les excités qui s’affichent avec des couleurs bleue et jaune, soit on est pour, soit on est contre, il n’y a pas d’autre position envisageable. Le conformisme règne sans partage. C’est aussi ce que l’on voit dans les grands médias, et il faut aller sur des médias plus pointus, spécialisés en géopolitique par exemple, pour découvrir des analyses plus nuancées, contradictoires, relevant les faits historiques qui ne vont pas dans le sens du discours dominant. Car les relations internationales sont compliquées. Les manipulations américaines en Ukraine depuis 2014 sont incontestables, mais ne sont pas dicibles. Les manipulations russes dans le Dombass sont tout autant incontestables. Les manoeuvres américaines pour attraire l’Ukraine à l’OTAN sont incontestables, l’agression russe aussi. La complaisance ukrainienne pour les nazis ukrainiens est évidente, les bombardements du Dombass pendant 8 ans aussi, l’utilisation de pauvres bougres pour servir de chair à canon des deux côtés aussi. Il n’y a pas de bons et de méchants, il y a juste un positionnement de puissances qui se joue sur le sol d’un pays martyrisé et manipulé.

Tout cela illustre la décadence intellectuelle de l’Occident. Nos pays ne réfléchissent plus en fonction de leurs intérêts égoïstes, mais selon des prétendus principes moraux, qui sont le plus souvent à géométrie variable : on le voit avec les grands silences sur l’Arménie ou le Yémen. Nos peuples sont acculturés et manipulés par des élites qui font la course au plus moralisateur, sans réaliser qu’elles sont en train de nous conduire au désastre. Il est temps de revenir aux racines du bon raisonnement géopolitique : quels sont nos intérêts, et rien que nos intérêts. C’est égoïste, cela ne semble pas généreux, mais c’est une question de survie. Rappelons ces mots du spécialiste américain d’origine allemande Hans Morgenthau : « le but de la politique est la domination : notre ennemi, tout comme nous, utilise sa moralité pour resserrer l'ouverture de sa conscience et ignorer son appétit de pouvoir ». Arrêtons avec cette bonne conscience idiote, et ne regardons qu’une seule chose : quels sont nos intérêts à long terme. Suivre aveuglement l'une des parties au conflit, vraiment ?