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10 juillet 2024

Pascal BONIFACE : « Plus personne ne croit à une victoire militaire de l'Ukraine. »

(vidéo) cliquer sur l'image ↴

19 avril 2023

Vincent Verschoore

J'ai souvenir que, très majoritairement, la bien-pensance européenne (et certainement française) soutenait Lula et diabolisait Bolsonaro, pourtant allié des Américains, mais ça c'était avant.

Désormais résolument euro-atlantiste, américanophile et russophobe, la bien-pensance d'aujourd'hui doit faire des bonds en voyant Lula fricoter avec Xi Jinping, et aujourd'hui recevoir Lavrov avec tous les honneurs alors que ce dernier, après sa récente tournée triomphale en Afrique sur les cendres fumantes de la politique africaine française, remet le couvert en Amérique latine aux dépens, cette fois, des USA.

"À l’issue de son entretien avec son homologue brésilien Mauro Vieira, l’émissaire de Vladimir Poutine a remercié « [ses] amis brésiliens pour leur excellente compréhension de la genèse de la situation [en Ukraine] ». Il a ensuite été reçu par le président Lula da Silva, qui souhaite « faciliter » une médiation internationale en vue d’une résolution pacifique du conflit. Cette visite, dans le cadre d’une tournée latino-américaine de Lavrov qui se rend également au Venezuela et à Cuba, pays ouvertement hostiles à Washington, signe la fin de la lune de miel de Lula avec ses alliés occidentaux, échaudés par ses récentes déclarations. Après avoir accusé les États-Unis d’encourager la guerre, alors qu’il se trouvait encore en visite à Pékin, le Brésilien en a rajouté une couche pendant son escale à Abu Dhabi, dimanche 16 avril. « L’Europe et les États-Unis contribuent à prolonger cette guerre », a osé Lula."
(Source : Libé)

L'Europe est la risée du monde. Vassalisée et rackettée par son "allié" américain, appauvrie par une guerre dont elle n'assume rien mais sert les intérêts géostratégiques US et les intérêts financiers du complexe militaro-industriel, gérée par des psychopathes et des technocrates ineptes et corrompus, elle se fait damer le pion aux quatre coins de la planète, et paie pour tout le monde.

Forcément, quelque chose va devoir lâcher. Soit ce sera la démocratie qui succombera aux révoltes à venir, et nous sombrerons dans un régime policier en voie de quart-mondialisation rapide. Soit ces révoltes mèneront au retour d'une forme d'intelligence politique, à l'expulsion des racailles actuelles, et à la recherche d'un équilibre géopolitique réaliste. C'est clairement l'option que tente le Brésil. 19/4/2023

13 avril 2023

AVEC MACRON, CONTRE TAÏWAN ET CONTRE LES C.NS

Gabriel Nerciat

Cuivres, trompettes, hautbois.
Une fois n'est pas coutume en six ans de macronisme, l'honnêteté oblige aujourd'hui à tirer bas son chapeau en hommage au Banquier Président.
C'est la première fois en effet non seulement qu'il ne nous fait pas honte, mais (il faut bien oser le terme) qu'il nous fait infiniment plaisir.
Oh, certes, je ne me fais aucune illusion : Emmanuel Macron n'est sûrement pas devenu gaulliste sous le coup d'une soudaine illumination nocturne comme Pascal est devenu, ou redevenu, chrétien pendant la nuit de feu de son Mémorial.
Comme tous les hommes d'État liés à certains milieux d'affaires et attachés au maintien de la mondialisation économique, il sait qu'un certain nombre de grandes entreprises multinationales françaises (dont celles dirigées par son ami et mécène Bernard Arnault) ont impérativement besoin, dans les temps difficiles que traverse l'économie européenne depuis deux ans, de demeurer présentes sur le marché chinois, qui est désormais le premier du monde.
Mais il n'empêche : sa sortie sur Taïwan et sa façon cinglante de stigmatiser, sous le nez même de l'effroyable Ursula von der Leyen (qu'il a emmenée en Chine un peu comme un grand bourgeois balzacien ou jamesien exhiberait dans un cercle aristocratique une parente pauvre avide de recueillir son héritage), le panurgisme du "suivisme" des dirigeants européens atlantistes sont absolument remarquables et fort bienvenues, surtout au moment précis où la marine chinoise lance des manoeuvres impressionnantes autour de l'île séparatiste qui a cru malin de décréter un embargo sur ses semi-conducteurs.
Cela est d'autant plus jouissif et inattendu que Macron savait très bien quelles réactions indignées ses déclarations allaient provoquer au sein des milieux institutionnels et médiatiques européistes dont il est proche, et qui d'habitude le soutiennent aveuglément.
Peut-être y a-t-il aussi chez lui une forme d'amour déçu vis-à-vis d'une oligarchie technocratique et pontifiante qui finalement ne l'a jamais vraiment soutenu dans les moments difficiles, alors qu'il est de loin le président français de la Ve République qui aura le plus véhémentement et le plus constamment défendu sa cause contre une opinion publique française plutôt portée vers l'euroscepticisme.
Enfin et surtout, on ne dira jamais assez à quel point il a raison sur le fond.
Car :
1) A partir du moment où Washington, Londres et Canberra ont exclu sans ménagement la France de l'organisation militaire de l'AUKUS censée prolonger le dispositif de l'OTAN dans la zone indo-pacifique, il n'y a aucune raison pour que le président français prenne des gants avec ces prétendus alliés qui n'en sont pas ;
2) Il est parfaitement exact que la France n'a aucun intérêt national qui la pousserait à prendre fait et cause pour l'indépendance de Taïwan, ou à se laisser entraîner dans un catastrophique conflit mondial relatif au maintien de la présence militaire américaine près du détroit de Formose. Ce d'autant plus que le droit international - au nom duquel on prétend contester les prétentions territoriales de Moscou sur l'Ukraine - n'a jamais reconnu ladite indépendance, au moins depuis le voyage de Nixon à Pékin en 1972.
Quel plaisir, en tout cas, de voir la mine consternée et réprobatrice des journalistes assermentés des grandes chaînes d'information continue, depuis deux jours, ainsi que la gueule de bois des puritains allemands, des cuistres libéraux américains et des fanatiques bouffeurs de Russes polonais.
Non, vraiment, merci dix fois au président : même s'il va sans doute comme toujours s'amender dans quelque temps, il nous aura offert le plus délicieux œuf de Pâques, laqué comme un canard chinois, que nous ayons savouré depuis longtemps.

29 mars 2023

La Chine et la Russie qui rient, l’Amérique et l’Europe qui pleurent ?

H16

La France, sa classe jacassante et une bonne partie de son peuple sont fort occupées actuellement ce qui n’empêche pas le reste du monde de continuer à tourner, et aux équilibres géopolitiques de changer de façon très rapide à mesure que les crises se succèdent. Et en la matière, les dernières semaines ont été particulièrement bien remplies…

En effet, pendant que la macronie française faisait mine de fricoter avec la démocratie parlementaire dans le cadre de la réforme des retraites, pour terminer de façon parfaitement prévisible par la contourner sans vergogne en usant du 49.3, plusieurs événements majeurs se déroulaient sur la scène internationale qui furent assez peu commentés et dont les implications ont été si discrètement évoquées dans les médias nationaux qu’on se demande même s’ils ont vraiment eu lieu.

Dans les relations internationales, il serait impossible de ne pas mentionner la visite d’État du Chinois Xi Jinping auprès du Russe Vladimir Poutine, qui, outre la signature d’accords et de partenariats très larges entre les deux pays, a clairement diffusé le message d’une entente cordiale poussée entre les deux puissances, ce qui est en substance exactement l’inverse de ce qu’ont toujours recherché les Américains…


De la même façon, il serait difficile de minimiser la réouverture des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie Saoudite, pourtant présentées comme désirables par les États-Unis au moins depuis Obama qui incitait ses amis saoudiens à trouver un terrain d’entente avec ses turbulents voisins chiites, sans jamais être parvenu à quoi que ce soit.

Peut-être la discrétion qui entoure cette réouverture doit-elle beaucoup au fait qu’elle est le fruit de négociations entre les deux pays menées par nul autre que la Chine qui est maintenant vue, depuis Washington, comme la puissance géopolitique montante à juguler… Sans grand succès. Et alors que certaines rédactions outre-Atlantique ont admis du bout du clavier que ce réchauffement des relations irano-saoudiennes devait compter comme un succès pour la Chine, quelques journalistes européens ont été plus rapides à mentionner que tant les Iraniens que les Saoudiens ont effectivement intérêt à saboter la position de référence américaine, quitte à s’arranger de leurs précédents différends.

Autrement dit, cette victoire diplomatique chinoise ne serait qu’une façade… alors même que l’Arabie de Mohammed ben Salman ne peut clairement pas piffrer Biden, et que l’Iran de Khamenei, toujours sous sanctions américaines, n’a jamais pu supporter les États-Unis non plus. Bien qu’ennemis jurés, Iran et Arabie semblent au moins faire mine d’abandonner leurs griefs si cela peut gêner l’Amérique de Biden, au point d’envisager tous deux de rejoindre le groupe des BRICS

Parallèlement et comme le rappelait un récent billet dans ces colonnes, la même Arabie Saoudite a ouvertement commencé à régler certaines de ses transactions pétrolières en Yuan en remplacement du dollar.

Ceci est de moins en moins anodin puisqu’avec l’arrivée potentielle de l’Iran et de l’Arabie Saoudite dans les BRICS, on se retrouverait avec tous les principaux pays producteurs de pétrole du monde dans la même alliance économique, dont le poids démographique représente également la moitié de la population terrestre.

De façon claire, cette alliance deviendrait vite davantage qu’une simple épine dans le pied de l’hégémonie américaine et, surtout, du complexe militaro-industriel américain, non seulement par le fait que l’Amérique n’y pourrait jouer aucun rôle déterminant, mais aussi par l’évidence que ses membres ne seront pas d’accord d’y accueillir l’Oncle Sam et ses dollars de plus en plus sulfureux.


Il est du reste intéressant de noter que, de même que pour le gaz et le pétrole, les BRICS constituent aussi une forte source de l’or produit dans le monde. On se perd en conjecture sur la quantité exacte des stocks russes et chinois tant le décalage est criant entre les achats observés, la production connue et les chiffres officiels (la Chine annonce disposer de 2000 tonnes d’or quand beaucoup de spécialistes estiment qu’elle n’a pas amassé moins de 20.000 tonnes depuis quelques décennies).

Tout ceci prend forme alors même que l’Empire du Milieu a recommencé à augmenter ses importations de gaz (russe) qui avaient baissé il y a un peu plus d’un an, et que d’autres pays d’Asie centrale et du Moyen-Orient ont clairement réduit leurs exportations de matières premières énergétiques (gaz, pétrole) pour consacrer une part croissante de leurs extractions pour leur propre développement, dans une tendance qui, si elle existait auparavant, s’accélère franchement ces dernières semaines.

Autrement dit, les échanges énergétiques sont en train de se modifier assez sensiblement, les flux de dollars aussi et marquent un retour de ces derniers au bercail, entraînant plusieurs conséquences : outre une baisse du pouvoir d’achat du dollar, la baisse des exportations énergétiques augmente mécaniquement le prix du pétrole et du gaz. Les prix à la pompe et au compteur ne sont pas prêts de diminuer.

Quant aux Européens, dindons d’une farce de plus en plus coûteuse, ils semblent continuer d’agir comme si ces changements géo-économiques majeurs n’avaient pas d’impacts sur eux. La récente tournée (catastrophique) de Macron en Afrique aurait pourtant dû déclencher quelques signaux dans les réseaux diplomatiques tant il semble évident que Russes et Chinois ont largement investi le continent africain au détriment des Européens et des Américains. Apparemment, si quelque chose s’est passé, c’est resté extrêmement discret et l’Europe continue de faire des petits prouts stridents pour masquer l’abdication complète de toute velléité de souveraineté.

Alors qu’un tableau émerge dans lequel la Chine, disposant de masses considérables d’or, de partenariats énergétiques solides avec la Russie et le reste des BRICS, pourrait bien lancer un Yuan-Or qui bousculerait violemment le système monétaire international, on comprend qu’il devient urgent d’agir pour les banques centrales occidentales, et ce alors que les soubresauts et faillites bancaires s’enchaînent nerveusement.

Peut-être est-ce la raison pour la Fed américaine de lancer aussi rapidement que possible FedNow (vers juillet de cette année), ce qui s’apparente à sa monnaie électronique, ou pour la Banque centrale européenne de pousser ses propres jetons numériques dont on sait ce qu’ils peuvent renfermer comme pouvoir d’asservissement des peuples…

Allez savoir.


https://h16free.com/2023/03/29/73826-la-chine-et-la-russie-qui-rient-lamerique-et-leurope-qui-pleurent